Attablé en terrasse dans une ville du sud de la France, Anton* se remémore l’enfer du front en Ukraine et les tranchées du Donbass, au fil des cigarettes qu’il écrase dans son cendrier. Comme des centaines d’autres, ce Moscovite a déserté les rangs de l’armée russe. A 40 ans passés, il n’a jamais été volontaire pour s’engager, ni mobilisé selon les règles normales de la conscription. Au contraire, Anton vient tout droit de la prison. "J’ai été dealer de drogue, puis indic pour la police, à Moscou, explique-t-il à L’Express en écrasant un énième mégot. En 2021, j’ai cependant été