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Des Légions d’honneur en échange de dons ? Le général Puga au coeur des soupçons

French army General Benoit Puga, Grand Chancellor of the National Order of the Legion of Honour and the National Order of Merit attends a ceremony at the Arc de Triomphe in Paris on November 11, 2021, as part of commemorations marking the 103rd anniversary of the November 11, 1918 Armistice, ending World War I (WWI). (Photo by Ludovic MARIN / POOL / AFP)




Mâchoires serrées, le général Benoît Puga ne décolère pas. Ses filles jumelles (il a 11 enfants) harcelées par des journalistes, les noms de trois de ses fils cités dans la presse et son téléphone qu’il suppose sur écoute – un comble pour celui qui fut, entre autres prestigieuses fonctions, le directeur du renseignement militaire et le chef de l’état-major particulier des présidents Nicolas Sarkozy puis François Hollande. En avril, le retraité, 71 ans, a choisi de démissionner de sa mission de déontologue – deux jours par semaine – au sein du groupe AG2R La Mondiale ; comment assurer ce travail, entamé voici quatorze mois ? Intenable, quand un vent soupçonneux bruisse autour de soi. Le général cinq étoiles, grand-croix de la Légion d’honneur, 16e personnage de l’Etat, est blessé. Il gronde que les doutes sur sa probité relèvent de la calomnie, une cabale dont il assure sortir, demain, bientôt, tête haute et honneur immaculé. En attendant, ces soupçons corrodent l’institution créée par Napoléon. Jamais un grand chancelier ne fut le sujet d’une enquête préliminaire, comme celle ouverte ce printemps par le Parquet national financier pour des chefs de « corruption », de « trafic d’influence » et de « prise illégale d’intérêts » ; jamais un grand chancelier ne vit son domicile perquisitionné, ses archives saisies, ses vacances scrutées et les jobs de ses enfants décortiqués.Tout démarre à l’automne dans les colonnes du site Mediapart, qui pointe « la pluie de décorations » dont auraient bénéficié, entre 2016 et 2023, 12 proches d’un chef d’entreprise, Jean-Pierre Bansard, dont six dans le contingent du général. Le site débusque en outre une mission conduite par un fils Puga sur un chantier du groupe Cible, fondé par Bansard, un autre fils approché pour figurer sur la liste électorale du parti politique crée par ce même Bansard, l’Alliance solidaire des Français de l’étranger. Dans la foulée, l’organe de presse s’interroge sur le rôle joué par l’un de ses conseillers, Julien Renault. Un loup de l’immobilier, rondeurs onctueuses, régalant le Tout-Paris argenté de ses dîners concoctés par son chef personnel. L’homme d’affaires, aujourd’hui chargé du mécénat à la Garde républicaine, carte de visite avec trois cercles bleu, blanc et rouge, anima bénévolement jusqu’en 2023 le fonds de dotation de la Légion d’honneur. Il y fit des merveilles, levant des millions chez ces magnats de l’immobilier avec lesquels il était, dans le même temps, professionnellement lié. Aurait-il glissé en promettant à certains, en échange de leurs bonnes œuvres, de se voir offrir la rosette ? »De purs mensonges, s’indigne le quinquagénaire, les chèques les plus consistants étaient tous déjà décorés, voire très décorés, jamais le grand chancelier ne se serait laissé forcer la main. » La réponse, crue, pointe la difficulté. Comment en effet détricoter les genèses de ces décorations, tant ceux-là mêmes qui se voient épingler l’insigne rouge (la Légion d’honneur) ou le bleu (le Mérite) sont tout à la fois à la tête d’une entreprise participant au rayonnement économique du pays et concomitamment les financeurs de bonnes œuvres ? Faudrait-il priver ces mécènes de médailles nonobstant leurs mérites ? Tout dans cette histoire dessine la danse vertigineuse dans laquelle se contorsionnent ces institutions patrimoniales, étranglées par un budget public trop sec et, partant, contraintes d’aller quémander, séduire, se vendre, en n’offrant que leur reconnaissance, et peut-être, parfois – qui sait ? – un clip, prestigieux, sur la boutonnière.Un mécène paie les ampoules du palaisQuoi qu’en conclura la justice, décorer relève d’un choix subjectif quand bien même, sur le papier, la mécanique est rigoureuse. Tous les Français peuvent proposer un nom, il suffit de rassembler 50 signatures dans le département, les ministères proposent des candidats, enfin, le grand chancelier, sur son « contingent », dresse une liste. Ces candidatures, constituées d’un mémoire de cinq pages, sont examinées par le Conseil de l’ordre, 17 membres, la voix du grand chancelier ne pesant pas plus que les 16 autres. Entre 17 et 20 % des dossiers sont rejetés. En dernier lieu, le président examine la liste puis la signe. A ce processus s’ajoutent les désirs de l’Elysée. Les décorés doivent être à parité hommes et femmes, jeunes et bien sûr civils comme militaires. Ensuite, point méconnu, le chef de l’Etat fixe par décret triennal le nombre d’insignes qu’il veut voir décernés, combien de grand-croix, de grands officiers, de commandeurs, d’officiers, de chevaliers devront être élevés.Dans le plan triennal, 2021 à 2023, il s’agit par exemple de trouver, pour la Légion d’honneur, 1 155 chevaliers civils et 775 militaires. Des objectifs jamais atteints, 200 noms manquent chaque année. Ainsi s’organise une chasse tous azimuts, il faut trouver des récipiendaires, partout, tout le temps. Posant ses valises à l’hôtel de Salm, siège de la Légion d’honneur depuis 1804, le haut gradé découvre devoir remplir des listes et courir derrière l’argent. Quand il faut changer les ampoules du palais – 50 euros pièce –, un mécène offre les 36 000 euros nécessaires. Quand il faut renouveler le tapis de l’entrée, rebelote. Quel tournis pour l’éminent militaire, placé là en récompense de ses services sous les armes ! L’homme, qui sauta en 1978 sur Kolwezi, jeté dans un monde qui fut son antipode, charmant des milliardaires pour réparer l’escalier ou le garde-corps, virevoltant en tenue de gala en soirées.En 2016, à peine nommé, il établit avec son secrétaire général, un magistrat, un plan directeur. Quels travaux urgents ? La dernière partie de la toiture de l’abbaye royale de Saint-Denis, la statue de Bayard, la chapelle des Loges, la grille du cloître, soit 2,5 millions d’euros à trouver par an. Du lourd. La machine à lever du cash est efficace. Une dizaine d’intermédiaires, tous bénévoles, nouent les contacts, chacun dans son domaine. Parmi ceux-ci, Julien Renault donc, et son biotope : l’immobilier. En 2019, création du fonds de dotation pour la réfection de la toiture de l’abbaye royale de Saint-Denis, chargé de lever 4,5 millions d’euros. Julien Renault monte un dîner avec le couple Journo. Philippe Journo, président et fondateur de la Compagnie de Phalsbourg, acteur majeur de l’immobilier, est, avec son épouse Karine, un mécène généreux, versant 20 % de ses revenus annuels à de grandes causes. Ce soir-là, Karine Journo accepte de présider le fonds, mettant aussitôt son réseau au service de cette cause peu glamour (il pleut à travers le toit sur l’internat de jeunes filles) mais dispendieuse. Philippe Journo, élevé au rang de chevalier dans l’ordre de la Légion d’honneur l’année précédant cette rencontre, se réjouira que son épouse soit élevée, elle, à celui de chevalier du Mérite en décembre 2019 : son investissement ne méritait-il pas cet hommage ?Fruits de mer à ManhattanL’entreprenant Julien Renault tape haut. Juin 2022, dîner à New York, restaurant Le Bernardin, adresse ruineuse de Manhattan, et là, la fine fleur de la philanthropie américaine, 110 fortunes, fondant devant le grand chancelier en tenue, dont le discours rappelle comment Thomas Jefferson tomba amoureux de l’hôtel de Salm au point de le copier à la Maison-Blanche. Michael Bloomberg, multimilliardaire, un de plus gros mécènes du monde, fait un don. Julien Renault n’oublie pas pour autant ses contacts français, il convainc le président du groupe Duval, autre poids lourd de l’immobilier, de recevoir à dîner à Paris le grand chancelier. Bingo, Eric Duval fait un don sur son argent personnel. Sa fille, Pauline Duval, directrice générale du groupe, sera décorée du Mérite en janvier 2021. Faut-il voir malice à cette candidature féminine, civile, jeune, s’accordant au plan triennal ?Ce monde est si petit, que quand un fils du grand chancelier remporte le contrat pour rénover l’installation thermique du siège Duval, certains s’étonnent, ignorant que le jeune patron de PME, à la tête depuis 2000 d’une maison regroupant 14 sociétés spécialisées du bâtiment, a remporté l’appel d’offres. Aurait-il dû s’en tenir éloigné car le PDG du groupe avait offert un chèque à la Légion d’honneur, présidé par son père ? Le général Puga fait tourner la boutique. Sous le contrôle d’un trésorier-payeur général, le palais est loué à des entreprises, qui se précipitent tant le lieu fait plisser les yeux, même ceux du big boss de JP Morgan, arrivé des Etats-Unis en baskets. Chanel, la banque Lazard, Van Cleef, Arthus Bertrand, le Crédit agricole, le G7 des ministres de l’Intérieur… Jean-Pierre Bansard et le groupe Cible s’empressent. En octobre 2016 et en mars 2017, location du palais. Sur le carton d’invitation figure le nom du grand chancelier précédé de la formule « en présence de ». Le général assure n’avoir jamais vu en amont ces cartons et ne trouve pas incongru d’y figurer puisque les soirées se tenaient dans le palais dont il assurait la direction. Jean-Pierre Bansard, élevé à la dignité de grand officier sous la présidence Hollande, a bien compris que le grand chancelier cherchait de l’argent et des noms pour médailles.L’octogénaire, 147e fortune du pays, élu sénateur des Français de l’étranger en 2021, inventeur des magasins d’usines Usines Center, propriétaire du marché Paul Bert Serpette aux puces de Saint-Ouen et du restaurant Drouant, aujourd’hui à la tête d’un gigantesque groupe, propose ses candidats. Moyen commode, et gratuit, de se faire apprécier. A la Légion d’honneur, ses dossiers encaissent leur taux de recalés, entre un tiers et 40 %. Le vieil homme précise que son fils Laurent a reçu la Légion d’honneur sur le contingent du ministère des Affaires étrangères, sa fille Colette le Mérite sur celui des Finances, seule son aînée Nathalie, directrice générale de Cible Hôtels Management, fut élevée à la dignité de chevalier de la Légion d’honneur en 2018, sur le contingent de Benoît Puga. A la tête d’une entreprise florissante, femme et quadragénaire, ne rentrait-elle pas dans le cadre du plan triennal ?Le général Benoit Puga sur le perron de l’Elysée en décembre 2022. (Photo by Geoffroy Van der Hasselt / AFP)Les faveurs du sénateur BansardParmi les proches de Bansard décorés du Mérite, un nom fait tiquer : Sarah Cacoub, son assistante parlementaire au Sénat, 34 ans, élevée sur le contingent du général en novembre 2022. Son parcours ? « Quatorze ans d’activité. » Léger peut-être, sauf que dans la même fournée, furent récompensés Rim C., « quatorze ans responsable d’un pôle santé », Mélina K., « treize ans dans une association », Julie G., « onze ans sous-directrice », Elise H., « économiste depuis treize ans », et quatre autres CV aussi brefs. L’ancien grand chancelier fait d’ailleurs savoir que, s’il a bel et bien décoré six proches de Jean-Pierre Bansard, il a, sur son contingent, durant six ans, décoré 1 300 autres citoyens. Là, où l’affaire se complique, c’est que Jean-Pierre Bansard déploie ses faveurs avec ampleur, il embauche pour deux mois le fils du général, lui confiant la surveillance du chantier d’un hôtel parisien, Le Marcel, proche de la gare de l’Est.Ce chantier connaissait alors des soucis de sécurité, il dit en avoir parlé au général, à l’épouse du général, comme il en parlait à tous ses interlocuteurs. Fallait-il s’interdire de confier une mission de huit semaines au fils du militaire dont c’était le métier, s’interroge le chef d’entreprise ? Et le grand chancelier, aurait-il dû enjoindre à son fils de refuser le contrat, car son employeur soutenait par ses locations la grande chancellerie ? A la direction du groupe Cible, on assure n’y rien comprendre. On y a toujours travaillé ainsi, on ne rencontre que des ennuis quand on embauche sans recommandation, ah cette secrétaire partie avec le chéquier… Depuis toujours, le patron recrute en topant, via son réseau, et rencontre rarement une personne sans lui demander si ses enfants n’auraient pas besoin d’un stage – des manières singulières, chaleureuses, possiblement collantes. Une histoire similaire se déroule avec un autre fils Puga, salarié chez Total en Angola, que le sénateur approche lorsqu’il cherche à y monter sa liste électorale. Là encore, le général aurait-il dû enjoindre à son fils de se tenir éloigné ? Au risque de vexer l’homme qui finance chaque année une table – entre 15 000 et 25 000 euros pour dix convives – lors de son dîner de gala ?Les élections furent cette année là, 2020, reportées, la faute au Covid. Le fondateur du groupe Cible n’est pas seulement empressé pour les enfants de ses amis, il aime aussi régaler leurs épouses, dont celle du général Puga. Bouquets de muguet, parfums Dior, achetés à prix réduit via un intermédiaire, et même, pour les grandes occasions, des carrés Hermès. L’entourage d’Isabelle Puga se souvient plutôt d’une étole d’une autre marque, moins coûteuse, un cadeau d’anniversaire. Chez Cible, on assume. Quand on a pour métier de construire des immeubles, on est bien obligé, pour faire plaisir, d’offrir des fleurs ou des foulards. « On ne va pas poster des briques », y dit-on. Certes, mais pourquoi madame Puga ? Eh bien, Jean-Pierre Bansard l’apprécie. En grattant un peu, il n’est pas compliqué de comprendre que celui-ci, originaire d’Oran, débarqué à Marseille en 1962 avec deux billets dans la poche, ne déteste pas être devenu une relation du grand militaire, portant sur ses épaules un peu de la légende des siècles. Entre ces deux mondes se sont peu à peu construites des passerelles, opportunes, sociables. Car de son côté, le général Puga ne fuit point les mondanités, il convie même le sénateur au mariage d’un ses enfants, le parlementaire se souvient encore d’une messe interminable. Des bonnes manières, des politesses qui se prolongent en Corse, où, en 2018, le général invite le patron de Cible à la commémoration de la bataille de Camerone (1863), suivie du repas de corps dans la cantine du 2e REP à Calvi, en échange de quoi le sénateur le convie en retour pour un cocktail, le lendemain, dans la villa qu’il loue sur son chantier de 11 maisons vendues en état futur d’achèvement. Le général n’a pas dormi chez le sénateur, il descend toujours à l’hôtel La Villa, adresse cinq étoiles de Calvi. De part et d’autre, on explique avoir à cœur de faire plaisir, et puis le hasard du calendrier… Où serait le mal ?Des archives brûlantesBenoît Puga, qui en a gros la besace de toutes les pressions et chatteries dont il fut assidûment le sujet tandis qu’il avait la main sur les insignes rouge et bleu, a archivé les courriers lui réclamant des décorations, comme ceux s’offusquant de n’en pas avoir été gratifiés. Il n’exclut pas qu’il faille chercher là les bonnes âmes qui alimentent aujourd’hui les soupçons sur son règne. Quoi qu’il en soit, à l’été 2023, le militaire sait son mandat arrivé à son terme, il faut faire ses cartons. Par deux fois, il s’en ouvre au président de la République, qui le rassure, patelin : il sera prolongé. L’été passe, aucun signe. Le général avertit le cabinet du chef de l’Etat et, in extremis, le dernier jour de son poste, se voit confier un intérim jusqu’en janvier, où lui succédera le général Lecointre. Une fin qui, d’après ses proches, l’a dépité – si peu d’égard pour le cinq étoiles habitué à être respecté. Le voici cette fois bel et bien à la retraite, la vraie, celle qu’il décrit ainsi, faisant rire ses convives : « Je ne sais pas pêcher, je ne sais pas chasser, j’ai grandi sur le trottoir ». En clair, le père de 11 enfants, à la tête d’une propriété en Provence, régnant sur un carnet d’adresses incomparable, sachant analyser et commander au plus haut niveau, veut gagner de l’argent.Il en a vu passer tellement depuis les fenêtres de l’hôtel de Salm. Ça tombe bien, le sénateur Bansard se réjouit de lui payer des missions de conseil. Et voici le général devenu entremetteur, facilitateur, lui trouvant l’avion privé qu’il veut acheter – celui de l’homme d’affaires Gérard Pélisson –, organisant un déjeuner avec François Hollande et des investisseurs brésiliens pour faire sortir de terre son projet de « Vitrines de France », un hall proche de Roissy, où les PME françaises pourraient vanter leurs produits, organisant encore le contact avec Air France, quand Bansard échafaude sa Bourse aux miles, afin d’aider les Français de l’étranger devant se rapatrier. Puga fréquente depuis si longtemps ces puissants décideurs, aussi n’a-t-il aucune difficulté à monnayer entregent et précieux savoir-faire, via sa société de conseil.Son aide de camp, à la retraite comme lui, file un coup de main pour prendre les billets de train, les hôtels. Les missions affluent, il voyage, bouge, et gonfle sa retraite, estimée à environ 7 000 euros. Sa mission préférée : conseil de Geomines, entreprise experte en « dépollution pyrotechnique ». La patronne, Nathalie Félines, ayant accompli sa carrière dans l’ingénierie de la sécurité, ancienne directrice du Milipol, Salon mondial dédié à la sécurité des Etats, le connaît depuis vingt-cinq ans – en 2020, c’est sur son contingent qu’elle fut élevée au grade de chevalier de la Légion d’honneur. Quand Geomines se positionne sur le futur marché du déminage de l’Ukraine, le conseiller Puga plaide le dossier, à Bruxelles, devant l’amiral Hervé Bléjean, directeur général de l’état-major de l’Union européenne. Il fut très brillant.



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Author : Emilie Lanez

Publish date : 2024-06-16 18:30:00

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