L’Express

« Un vrai dur à gueule d’ange », « Brigitte Bardot masculin »… Delon vu par la presse étrangère

L'acteur français Alain Delon pose le 19 mai 2019 à Cannes avant de se voir remettre une Palme d'or d'honneur




Alain Delon : voici l’un des quelques noms français bien connus à l’étranger. Alors quand ses enfants annoncent son décès à l’âge de 88 ans, dimanche 18 août, la presse internationale lui fait une place dans ses pages. Outre-Manche, le site de la BBC salue la « star de l’âge d’or du cinéma français » tandis que le quotidien situé à gauche The Guardian le qualifie de « dernier grand mythe du cinéma français ». Comme dans beaucoup d’autres articles, c’est son physique qui retient l’attention de nos confrères. Le journal britannique souligne sa « beauté étrange », « à couper le souffle », « presque extraterrestre ».Même émotion chez nos voisins belges, comme dans le quotidien Le Soir qui parle « d’un clap de fin pour un géant ». La journaliste rembobine la vie de l’octogénaire et le décrit comme « l’incarnation instinctive et mythique du cinéma, avec plus de soixante ans de carrière, une filmographie vertigineuse qui force le respect ». Loin de se montrer aussi « solaire » que Jean-Paul Belmondo, Delon est décrit comme un « loup solitaire obsédé par le passé ».D’ailleurs, l’Italien La Repubblicaangle son article sur « les éternelles rivalités » entre les deux acteurs, « une compétition » que le média fait remonter aux années 1960. « Les deux monstres sacrés du cinéma français ont parfois eu du mal à trouver le « fragile équilibre » entre leurs deux égos, à tel point qu’ils sont des rivaux idéaux l’un de l’autre, dans la vie comme sur grand écran. »Si le tabloïd britannique The Mirror soutient que « son succès était plus enraciné en France et au Japon qu’à Los Angeles », il rend tout de même hommage à ses « performances qui mettent souvent en scène des hommes tendus et séduisants, sujets à des explosions soudaines d’émotion et de violence, marquées par des troubles intérieurs. » »Dinosaure ombrageux et rancunier »Dans le magazine américain The Hollywood Reporter, l’artiste français est surnommé « le Brigitte Bardot masculin », en référence à son physique et à son charme. Cependant, le média californienrappelle qu’Alain Delon n’a jamais réussi à devenir une star à Hollywood. « Il s’y installe en 1964, signe des contrats avec la MGM et Columbia et réalise un total de six films. Mais il ne parvient pas à percer et part en 1967, pour jouer peu après dans les films policiers Le Clan sicilien (1969) et Borsalino (1970), deux succès au box-office français. » Pour les Etats-Unis, Alain Delon est surtout le héros de Plein Soleil, du réalisateur René Clément. Là où d’autres médias mettent Delon en une de leur site, les prestigieux New York Times et Washington Post relèguent l’information en fin de page.Les médias japonais lui rendent aussi hommage. En effet, la carrière de l’acteur a connu un retentissement spécial dans l’Etat nippon : « une histoire d’amour de trente ans » selon Alain Delon. Le Japan Times titre ainsi sobrement : « L’idole française du grand écran. »En Suisse aussi, la mort d’Alain Delon fait la Une. Dans le quotidien Le Temps, on revient sur les débuts de cette figure tutélaire du cinéma français, comparée à « un vrai dur à gueule d’ange ». Si nos confrères ne tarissent pas d’éloge sur la star française, ils font preuve d’honnêteté sur la fin de son parcours : « Star… Alain Delon a consacré la seconde et majeure partie de sa carrière à fourbir ce statut à l’éclat déclinant. Quel dommage… » Sans détour, le quotidien helvétique égrène les échecs de l’acteur, le disant, à une période, abonné aux « navets fétides signés par les pires tâcherons du cinéma français ». « On se souviendra du jeune voyou à la beauté éclatante dans la lumière des sixties plutôt que du dinosaure ombrageux et rancunier sur qui l’ombre descendait », conclue-t-il.Une image « ternie »Difficile, en effet, de rembobiner la vie d’Alain Delon sans évoquer ses prises de positions politiques et les polémiques qu’il a suscitées. Et c’est The Guardian qui met les pieds dans le plat en revenant sur son « admiration macabre pour la politique d’extrême droite et du Front National » et « ses remarques odieuses sur les gifles aux femmes ». Idem dans le quotidien espagnol El Pais, qui se souvient de la pétition publique lancée par le mouvement MeToo en France après qu’il a reçu une Palme d’or d’honneur en 2019. « Loin de ses moments de gloire, sa vie est devenue presque plus une section people qu’une section culture. Son amitié déclarée avec Jean-Marie Le Pen, sa défense de la peine de mort et ses propos homophobes ont fini par ternir son image », tranche le média ibérique.Pour finalement conclure : « Delon a fasciné la France jusqu’au bout. L’acteur a passé les derniers instants de sa vie enfermé dans sa résidence au sud de Paris. Tout le monde se souvient désormais de son parcours qui a laissé une marque indélébile dans l’histoire culturelle de son pays et du reste de l’Europe. »



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Publish date : 2024-08-18 14:47:39

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