L’Express

Etats-Unis : Donald Trump, président dans huit mois ?

L'ancien président américain Donald Trump lors d'une réunion publique à Conway en Caroline du Sud le 10 février 2024




Mais qui pour empêcher Donald Trump de gagner un nouveau mandat le 5 novembre prochain ? Il y a un peu plus de trois ans, la question aurait pu faire sourire, quand, après l’assaut du Capitole à Washington, on pensait que l’avenir du président sortant relevait plus des tribunaux que des estrades de campagne. Jamais, disait-on, le vieux Parti républicain, celui d’Abraham Lincoln, de Theodore Roosevelt ou de Ronald Reagan n’accepterait de donner un nouveau quitus à celui qui se considère lui-même comme un « dissident politique ». C’est pourtant, au fil des primaires qui s’égrènent depuis janvier, ce qui est en train de se passer. La large victoire de Donald Trump en Caroline du Sud contre Nikki Haley, le 24 février, offre désormais à l’homme d’affaires new-yorkais un boulevard pour décrocher l’investiture républicaine.Beaucoup espèrent encore que l’ex-locataire de la Maison-Blanche, qui fait la course en tête dans les sondages, sera rattrapé par ses ennuis judiciaires, ou tout simplement par ses outrances politiques. Ce qui, bien sûr, reste possible. Mais aurait-on déjà oublié le scénario de 2016, et la victoire de Donald Trump, qualifiée d’improbable jusqu’à la dernière minute ? Avec l’élection du démocrate Joe Biden en 2020, une partie de l’Amérique – mais aussi du monde – pensait avoir mis fin au cauchemar peroxydé et ses tweets avoinés, qui, pendant quatre ans, avait semé la division dans son pays et causé le désordre mondial. Sans comprendre la séduction exercée par le dirigeant populiste, qui, à 77 ans, entend battre l’actuel président octogénaire, incapable de préparer sa succession.Drôle d’Amérique, qui continue de gouverner le monde, et dont les deux postulants à la fonction suprême sont pourtant loin de recueillir l’onction populaire. Dire qu’on se moquait au début des années 1980 de la vieille garde des apparatchiks soviétiques, qui, de Leonid Brejnev à Konstantin Tchernenko, se succédèrent au Kremlin : avec le tandem Trump et Biden, on est loin de la fougue d’un John Kennedy, élu à 43 ans, ou d’un Barack Obama, arrivé à Maison-Blanche à 48 ans. Mais il ne s’agit pas que d’une question d’âge. Et côté européen, il serait largement temps de revoir la relation transatlantique en se préparant à tous les scénarios. Le premier, en cas de victoire de Trump, exige, comme l’a évoqué le mois dernier le Premier ministre belge Alexander De Croo, de repenser « une Europe qui doit se préparer à agir seule ».Car cette fois-ci, il n’y aura même plus les fameux « adultes dans la pièce », ces fameux conseillers réputés raisonnables auprès de Donald Trump pendant son premier mandat, pour modérer ses excès. Mais même en cas de défaite, le 5 novembre, l’ampleur du soutien électoral de Donald Trump depuis huit ans montre à quel point une partie du peuple américain s’est écartée des valeurs démocratiques. La division politique, le désengagement international et le populisme seront toujours là : l’Europe devrait s’en souvenir. Plus que jamais, elle doit apprendre l’âge adulte. Celui de l’autonomie.



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Author : Eric Chol

Publish date : 2024-02-28 06:56:26

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