L’Express

MistralAI contre OpenAI : Sam Altman, source d’inspiration et modèle à dépasser

Mistral AI a conclu lundi 26 février un partenariat d'envergure avec la compagnie Microsoft, afin de diffuser son nouveau modèle, son plus puissant à ce jour et baptisé "Mistral Large".




« Rien ne sert de courir, il faut partir à point ». Cette célèbre morale de Jean de la Fontaine n’a jamais été aussi fausse que dans l’IA générative, où il est préférable de partir le premier, et de courir sans se retourner. Sam Altman l’a bien compris. La première fois quand OpenAI a basculé d’une philosophie « open source » à une ligne « propriétaire » où l’on protège ses secrets de fabrication. Puis, lorsqu’elle s’est associée à Microsoft qui détient l’une des meilleures infrastructures de cloud et de calcul au monde, avant de publier ChatGPT, dont les formules d’abonnement ont cartonné. C’était aussi l’une des leçons de son psychodrame de novembre dernier, quand son iconique fondateur a été délogé de son poste par un conseil d’administration quelque peu effrayé par la vitesse à laquelle se diffusent ses technologies. Sam Altman a gagné avec brio cette bataille, et mène donc la course à un rythme effréné.Mistral AI, pépite française du secteur fondée en avril 2023, est parti loin derrière OpenAI. Mais elle a compris tout de suite que la vitesse était essentielle pour se faire une place dans un marché qui devrait attendre les 100 milliards de dollars d’ici quatre ans, selon Sopra Steria Next. Elle a multiplié les levées de fonds pour soutenir sa croissance – plus de 600 millions d’euros collectés à ce jour. Et repris plusieurs recettes éprouvées par OpenAI. Lundi 26 février, l’entreprise dirigée par Arthur Mensch a effectué des annonces majeures, notamment le lancement d’un nouveau modèle propriétaire, Mistral Large, sa version la plus puissante. Une approche hybride avec des modèles « ouverts » mais aussi d’autres plus puissants « fermés » qui consolide ses perspectives économiques. Mistral a également annoncé un partenariat sur plusieurs années avec Microsoft, qui entre au capital de l’entreprise et diffusera le LLM aux nombreux clients de son cloud – toujours comme OpenAI. Le Français a enfin dévoilé un nouveau produit, un chatbot baptisé « Le Chat », disponible en version bêta et dont l’interface ressemble à s’y méprendre à ChatGPT.Un mimétisme avec OpenAI qui interroge. Remet-il en question, à long terme, son positionnement open source, européen et affiché comme plus éthique ? « Non, pas du tout », répond au journal Le Monde Arthur Mensch, assurant que les deux formules coexisteront. L’importance prise par Microsoft dans sa stratégie et son capital écorne-t-elle son statut de « licorne » continentale ? Non plus, assure encore Mensch, rappelant que 75 % de Mistral appartient à des Européens. Son modèle reste par ailleurs le plus multilingue et « européanisé » à ce jour parmi ses concurrents majoritairement américains.En réalité, il n’y a pas de volte-face dans ces annonces. Mistral montre surtout qu’il a besoin de cash pour espérer, un jour, rattraper OpenAI. Pour l’heure, le « Mistral Large », sorti près d’un an après GPT-4, lui reste inférieur en termes de performance selon les tests de référence dans le milieu. GPT-5 pourrait à nouveau repousser les limites. L’entreprise dirigée par Sam Altman, 800 employés contre une trentaine pour son homologue français, est par ailleurs déjà valorisée plus de 80 milliards de dollars. Soit quarante fois plus que Mistral. Ses revenus pourraient atteindre cinq milliards de dollars d’ici la fin de l’année. L’avantage d’être parti le premier.



Source link : https://www.lexpress.fr/economie/high-tech/mistralai-contre-openai-sam-altman-source-dinspiration-et-modele-a-depasser-CX6WG4J345F2XP5MFHNNPWYHCM/

Author : Maxime Recoquillé

Publish date : 2024-02-27 18:33:19

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Tags : L’Express

ATVC. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .