* . *
close

L’Express

L’Express

EN DIRECT. Six vice-présidents de l’Assemblée élus, dont Lescure et Genevard, le RN bredouille

[ad_1]


Yaël Braun-Pivet retrouve le perchoir. La présidente sortante de l’Assemblée nationale a été réélue jeudi soir au terme d’une journée « historique » et pleine de suspense. Au troisième tour, Yaël Braun-Pivet a devancé, avec 220 voix, le candidat du Nouveau Front populaire, André Chassaigne (PCF), 207 voix. Sébastien Chenu (RN) a, lui, quasiment fait le plein des suffrages de son camp avec 141 voix. Face à une « Assemblée plus divisée que jamais », elle a souligné à la tribune la nécessité pour les députés de « rechercher des compromis », d’être « capables de dialoguer, de (s’) écouter et d’avancer ». « Cette élection m’oblige peut-être plus que jamais, plus que celle de 2022 », a-t-elle dit.Après cette première élection très disputée au perchoir, les députés s’attaquent ce vendredi à la répartition des autres postes clés, avec des visions divergentes qui laissent augurer de vives tensions autour des places laissées au RN.Les infos à retenir :⇒ Les six vice-présidents de l’Assemblée ont été élus⇒ Parmi eux, l’ancien ministre Roland Lescure ou encore Clémence Guetté (LFI-NFP) mais aucun RN⇒ Le premier tour du scrutin annulé à cause « de dix enveloppes en trop » dans les urnesLescure et Genevard élus, le RN bredouilleL’ancien ministre Roland Lescure et la député de la Droite républicaine Annie Genevard ont été élus dans la soirée vice-présidents de l’Assemblée nationale, face aux candidats du RN Sébastien Chenu et Hélène Laporte, vice-présidents sortants.Après deux tours d’un scrutin chaotique, les six vice-présidents de la chambre basse sont donc : Naïma Moutchou (Horizons), Clémence Guetté (LFI-NFP), Nadège Abomangoli (LFI-NFP), Xavier Breton (Droite républicaine), Annie Genevard (Droite Républicaine) et Roland Lescure (Ensemble pour la République ex-Renaissance). Les députés reprendront leurs travaux à 21h30 avec l’élection des trois influents questeurs, chargés de la bonne tenue administrative et financière de la chambre basse.Postes-clés de l’Assemblée : quatre vice-présidents dont deux LFI élus au premier tourLes députés ont élu ce vendredi quatre vice-présidents de l’Assemblée nationale sur six dès le premier tour : les Insoumises Nadège Abomangoli et Clémence Guetté, la candidate d’Horizons et vice-présidente sortante Naïma Moutchou, et Xavier Breton (La Droite républicaine).Le résultat a mis plus de quatre heures à être validé, après un premier vote annulé en raison d’un trop grand nombre de bulletins par rapport aux votants. Au second tour seront à nouveau candidats le ministre de l’Industrie Roland Lescure et Annie Genevard, députée du groupe la Droite républicaine, et les deux vice-présidents sortants du RN Sébastien Chenu et Hélène Laporte.Postes-clés à l’Assemblée: le premier tour du scrutin annulé à cause « de dix enveloppes en trop » dans les urnesSurprise générale au Palais Bourbon. Le premier tour du scrutin visant à faire élire les six vice-présidents de l’Assemblée nationale a été annulé ce vendredi, à cause de « dix enveloppes en trop » dans les urnes, a annoncé la présidente de la chambre basse Yaël Braun-Pivet, ajoutant qu’un nouveau vote va se tenir dans la foulée. »Les scrutateurs ont procédé au dépouillement du premier tour de scrutin pour l’élection des vice-présidents. A l’issue du dépouillement, il est apparu que dix enveloppes en trop avaient été déposées dans les urnes. Conformément à la position unanime des scrutateurs que j’ai consultés, nous allons devoir refaire le scrutin dans la mesure où les résultats aboutissaient à de trop faibles écarts », a déclaré Yaël Braun-Pivet.Après cet incident, des réactions désabusées chez les députésAprès l’invalidation du premier tour en raison d’irrégularités dans le scrutin, les députés se montraient désabusés. « Je suis un peu triste du spectacle qu’on donne », a réagi Jean-René Cazeneuve (Ensemble pour la République, ex-Renaissance) au micro de LCP. « Du bourrage d’urnes à l’Assemblée nationale ? Quel spectacle… », a relevé sur X la députée Danielle Simonnet, députée du groupe Ecologiste et Social.Le premier tour de ce scrutin va donc se tenir à nouveau, et se joue à la majorité absolue des suffrages exprimés. Une surprise est peut-être à attendre. Avant l’annulation, deux députées insoumises Clémence Guetté et Nadège Abomangoli, semblaient bien parties pour être élues dès le premier tour, avec les voix de la gauche et celles du Rassemblement national. Le groupe de Marine Le Pen a pris de court en annonçant qu’il voterait pour ces deux candidates de gauche, celle d’Horizons (camp présidentiel) Naïma Moutchou, le député de droite Xavier Breton, et les deux vice-présidents sortants du RN Sébastien Chenu et Hélène Laporte.Le ministre de l’Industrie Roland Lescure, et Annie Genevard, députée du groupe la Droite républicaine, présidé par Laurent Wauquiez, complètent la liste des candidats, alors qu’un accord passé entre la macronie et la droite pour faire réélire jeudi Yaël Braun-Pivet, prévoit que les deux camps se soutiennent pour des postes-clés de l’Assemblée.Pas d’accord sur la répartition des postes au bureau de l’Assemblée, les votes ont ouvertAprès l’élection très disputée de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l’Assemblée, d’emblée contestée par la gauche, les députés s’attaquent vendredi à la répartition des autres postes-clés. Avec en surplomb un accord entre la droite et le camp macroniste qui risquent de léser les autres forces politiques.Les présidents des groupes avaient rendez-vous ce vendredi à 10h pour tenter de s’accorder sur une répartition des postes de six vice-présidents, trois questeurs et douze secrétaires, qui forment avec la présidente de l’Assemblée le Bureau de la chambre basse, sa plus haute instance exécutive. Mais leur réunion a tourné court, selon des sources concordantes. L’ambiance était « détestable », la majorité continuant à vouloir « dealer avec LR » (devenu La Droite républicaine) sans « tenir compte du poids de chaque force », a déploré une source parlementaire à gauche.Le règlement de l’Assemblée prévoit que la répartition des postes s’efforce de refléter les équilibres de la Chambre basse. Mais en cas de litige entre les groupes, les députés sont appelés à voter pour trancher. Une longue série de scrutins qui a commencé à 15h, et qui pourrait potentiellement durer jusqu’au cœur de la nuit.Répartition de l’Assemblée nationale : LFI devant le PS, le RN premier groupeDerrière la rentrée de l’Assemblée nationale ce jeudi 18 juillet et l’élection au perchoir se cachait une autre bataille : celle de la comparaison et la répartition des différents groupes politiques. Ils seront au nombre de onze pour débuter cette 17ème législature, un record sous la Vème République, contre neuf avant la dissolution prononcée par Emmanuel Macron. Parmi les enseignements principaux, LFI, avec 72 députés, reste devant le Parti socialiste, qui compte 66 élus.Le Rassemblement national, avec 126 élus, est le plus important groupe parlementaire. Avec les 16 députés du groupe « A droite » – ceux élus par l’alliance avec Eric Ciotti -, le bloc d’extrême droite compte 142 élus. Contre 193 députés pour les partis du Nouveau Front populaire, et 166 députés pour le camp présidentiel.Répartition des sièges à l’Assemblée nationale, au 19 juillet 2024.La gauche s’indigne de « magouilles »Le vote des Français aux élections législatives « a été volé » lors de la réélection à la présidence de l’Assemblée nationale de Yaël Braun-Pivet par une « alliance contre nature » entre le camp présidentiel et la droite, a estimé, jeudi, André Chassaigne, candidat malheureux au Perchoir au nom du Nouveau Front populaire (NFP). Le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a, lui, dénoncé sur le réseau X un « nouveau coup de force d’une clique prête à tout pour garder tous les pouvoirs ». Il a de plus estimé qu’une « ligne rouge » avait été « franchie avec le vote illicite de ministres » élus députés, qui ont participé au scrutin de l’Assemblée.Aux côtés d’André Chassaigne, la cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot, a dénoncé « un signal terrible pour la démocratie ». « Les magouilles aujourd’hui ont non seulement volé le résultat des urnes du 7 juillet, mais ont primé sur le résultat des urnes qui donnaient le Nouveau Front populaire comme première force politique », a-t-elle ajouté. Yaël Braun-Pivet « aurait dû avoir la décence de ne pas se présenter » et « les soutiens du président […] de reconnaître la défaite » et « pourtant ils s’accrochent par des petits deals de couloirs », a abondé Cyrielle Chatelain, cheffe de file des députés écologistes.Macron affirme que Braun-Pivet veillera « à l’expression de la diversité des sensibilités »Emmanuel Macron a félicité Yaël Braun-Pivet pour sa réélection à la présidence de l’Assemblée nationale, saluant sa « responsabilité républicaine ». « Tous ceux qui vous connaissent savent que vous veillerez au respect de la pluralité des opinions et à l’expression de la diversité des sensibilités », a déclaré sur X le chef de l’Etat.Il avait dit vouloir attendre la structuration de la nouvelle Assemblée avant de se prononcer sur la formation d’un nouveau gouvernement, et qui voit donc une membre de son camp accéder au perchoir malgré sa défaite aux élections législatives anticipées.Félicitations pour votre élection, chère @YaelBraunPivet. Présidente de notre Assemblée nationale, tous ceux qui vous connaissent savent que vous veillerez au respect de la pluralité des opinions et à l’expression de la diversité des sensibilités. En responsabilité républicaine.— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) July 18, 2024Chenu (RN) dénonce une « victoire des combines »Sébastien Chenu, candidat du Rassemblement national pour l’élection à la présidence de l’Assemblée nationale, a dénoncé jeudi sur X une « victoire des combines » pour Yaël Braun-Pivet, présidente sortante Renaissance, réélue avec notamment les voix des députés LR après un accord. C’est une « victoire à la Pyrrhus », « contre nature, entre les macronistes et Les Républicains », a dénoncé l’ancien vice-président de l’Assemblée sur LCI. « Les Républicains qui se sont fait élire il y a 15 jours en disant qu’ils étaient l’opposition à Emmanuel Macron viennent de voter pour Yaël Braun-Pivet », a-t-il également critiqué, jugeant que cette élection « contournait la volonté des électeurs ».

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/politique/en-direct-yael-braun-pivet-reelue-la-gauche-denonce-des-magouilles-le-rn-la-victoire-des-combines-3DWKPGSY65F6XFHH72CVH2QFHI/

Author :

Publish date : 2024-07-19 20:46:54

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Les ministres-députés avaient-ils le droit de voter à l’Assemblée ? Ce que dit la Constitution

[ad_1]


20h30, jeudi 18 juillet. Le député du Rassemblement national José Gonzales, doyen de la chambre basse et à ce titre, président de la séance inaugurale, annonce la victoire de Yaël Braun-Pivet au Perchoir. Sur les bancs de l’hémicycle, soulagement de la présidente sortante, passée à 13 voix de ne pas rempiler à cette fonction qui lui avait tant plu ces deux dernières années. Mais comme le soir de la dissolution, certains se voient déjà l’évincer du siège sur lequel elle est assise. »Elle a gagné un vote, mais ce n’est pas dans l’esprit de la démocratie », tance sur TF1 l’écologiste Sandrine Rousseau qui annonce : « Nous [NDLR : le Nouveau Front populaire] regarderons les recours juridiques possibles » contre cette élection. Au même moment, le député frontiste Jean-Philippe Tanguy répond aux questions de Franceinfo. Et concède : « Il est vrai, que sans les voix des ministres députés, Mme Braun-Pivet n’aurait pas été élue ».Une lecture souple de la ConstitutionRéprobation, pour ainsi dire, transpartisane, et alimentée par le flou juridique qui entoure le vote des 17 ministres élus députés le 7 juillet dernier. « Ministres-députés », une formule aux airs d’oxymores. Et pour cause, la lettre de l’article 23 de la Constitution de 1958 interdit à un membre du gouvernement d’être en même temps député ou sénateur : « Les fonctions de membre du Gouvernement sont incompatibles avec l’exercice de tout mandat parlementaire […] ». L’opposition au camp présidentiel s’appuie sur ce principe pour dénoncer la participation des ministres à l’élection du président de l’Assemblée nationale, et donc, pour contester la légalité de l’élection de Yaël Braun-Pivet. En raisonnant ainsi, les oppositions à l’ancienne majorité présidentielle font toutefois fi de deux précédents.Un premier datant de 1967, lorsque la majorité absolue était grandement fragilisée. Le second, de 1988, lorsque les socialistes n’étaient parvenus à faire élire que 275 députés et devaient alors composer avec une majorité relative. Dans les deux cas, les ministres élus dans leur circonscription avaient pu voter pour le candidat de l’Elysée, garantissant ainsi son élection. Ce, pour une raison simple, explique le constitutionnaliste Guillaume Drago : « Le code électoral donne un délai d’un mois avant que le suppléant ne remplace un député nommé au gouvernement ». La pratique part donc du principe que la réciproque est la même pour un ministre élu député. « Les suppléants ne peuvent donc pas prendre la place de ministres démissionnaires ayant exprimé leur souhait de siéger dans l’hémicycle », explique-t-il.Pas d’organe de contestationEn outre, précise la constitutionnaliste Anne Levade, en 1967 et 1988, les ministres élus députés étaient membres d’un gouvernement d' »affaires courantes ». Une formule issue de la nomenclature juridico-institutionnelle qui signifie que le chef du gouvernement a au préalable remis sa démission au locataire de l’Elysée, et que celui-ci l’a acceptée. Or, c’est exactement la situation dans laquelle se trouve depuis mardi 17 juillet le gouvernement de Gabriel Attal. Après l’avoir refusé eune première fois au lendemain du second tour des législatives, Emmanuel Macron a effectivement accepté la démission de son premier ministre. »Dans la mesure où un décret portant cessation des fonctions du gouvernement a été signé par le président de la République avant le vote, et où la pratique est déjà survenue, il n y a pas de raison pour les ministres de ne pas voter le jour de l’élection du président de la chambre basse », fait valoir Anne Levade, professeur de droit public à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et présidente de la Fondation Paris 1 Panthéon-Sorbonne. D’autant que la pratique n’a jamais pas été contestée, abonde-t-elle.Pour une raison peut-être : il n’existait à l’époque aucune structure devant laquelle la contester. Et la situation ne semble pas avoir changé. « Il ne peut pas y avoir de contentieux, tout simplement parce qu’il n’y a pas de juge pour cela : on ne peut pas saisir le Conseil constitutionnel, car celui-ci s’est déclaré incompétent à deux reprises, notamment en 1986 », décortique Jean-Jacques Urvoas, constitutionnaliste, ancien garde des Sceaux (2016-2017) et député socialiste (2007-2016). Les espoirs du NFP et du RN de convoquer une nouvelle élection au Perchoir sont maigres. Enfin, sourit une huile parlementaire, « jusqu’à la prochaine dissolution »…

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/politique/les-ministres-deputes-avaient-ils-le-droit-de-voter-a-lassemblee-ce-que-dit-la-constitution-3UV3U3NTGZFKRAFUQHSE5T6K4E/

Author : Ambre Xerri

Publish date : 2024-07-19 17:38:10

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Meta : pourquoi le géant américain repousse la sortie de sa prochaine IA dans l’UE

[ad_1]


Le bras de fer se poursuit entre l’Union européenne et les géants de la tech. Dans un communiqué transmis mercredi 17 juillet au média en ligne Axios et consulté par l’AFP, la multinationale américaine Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) a annoncé reporter sine die la mise en ligne dans l’Union européenne d’une nouvelle version de son intelligence artificielle (IA) générative.Ce nouveau service concerne son IA générative Llama 3, dite multimodale. Comprenez : un modèle de langage permettant d’utiliser et de créer à la demande et par IA aussi bien du texte que des images, des vidéos ou des cartes. Derrière cette annonce, Meta explique être « incertain » que son service respecte les règlements de l’UE sur la protection des données personnelles des citoyens européens. Une stratégie loin d’être inédite.Un texte de 2016 au cœur du problèmePrévu pour être lancé « au cours des prochains mois », d’après Meta, ce « modèle multimodal de Llama » vise à offrir de nouvelles fonctionnalités aux utilisateurs de toutes les plateformes du groupe. Selon le média Axios, le service vise à être intégré « dans une large gamme de produits, y compris pour les smartphones et pour ses lunettes intelligentes Meta Ray-Ban ». Mais cette mise en ligne prochaine ne concernera donc pas l’UE : « du fait de l’environnement réglementaire incertain », a répété le groupe californien jeudi à l’AFP.Questionné sur les textes qui lui posent problème, Meta explique que cette décision est surtout liée au Règlement général sur la protection des données (RGPD). Voté en 2016, ce texte oblige les entreprises, sous peine d’amendes, à demander le consentement des citoyens européens lorsqu’elles réclament leurs données personnelles, à les informer de l’usage qui en sera fait, et à leur permettre de supprimer les données collectées.Ce règlement s’applique donc à Meta et son IA générative : comme tous les grands acteurs du secteur, le géant californien a besoin de grandes quantités de données pour entraîner et développer les modèles de langage des intelligences artificielles. Ainsi, lors de l’annonce fin mai 2024 du lancement d’une prochaine version de Llama 3 en Europe, Meta a exprimé son intention d’entraîner cette IA générative sur des données publiques des utilisateurs européens. Un usage justifié, selon le groupe, par la nécessité que ces services « reflètent les cultures et langues diverses des communautés européennes qui les utiliseront », précise ce communiqué.Une collecte de données stoppée par l’UEDans cette même annonce, et en accord avec le RGPD européen, Meta s’engage ainsi à envoyer des notifications aux utilisateurs de Facebook et d’Instagram dans l’UE pour les informer de l’utilisation de leurs données. Début juin 2024, le géant du web déclare même avoir « envoyé plus de deux milliards de notifications et d’e-mails » contenant « un lien vers un formulaire d’objection » pour « s’opposer à l’utilisation de leurs données ».Or le couperet tombe quatre jours plus tard : si Meta affirme avoir prévenu assez tôt les régulateurs européens de cette collecte et s’être adapté à leurs critiques, ceux-ci ordonnent un arrêt temporaire de l’opération. « Quelques semaines plus tard, des dizaines de questions lui ont été adressées par les régulateurs chargés de la protection des données personnelles » dans l’Union européenne, précise Axios.C’est ce rebondissement qui pousse Meta à se dire « incertain » de son respect des règlements européens. Dans son communiqué de mercredi, l’entreprise oppose par ailleurs cette incertitude à la situation au Royaume-Uni, où elle estime avoir reçu des directives claires du régulateur, dont le cadre législatif est comparable au RGPD.Nouveau bras de fer entre l’UE et les GafamLe géant des réseaux sociaux adopte ainsi une stratégie déjà choisie par d’autres grands noms de la tech face à la législation européenne sur les services numériques, parmi les plus protectrices au monde. Fin juin, Apple a également reporté le lancement de son système d’IA générative dans l’UE du fait « d’incertitudes réglementaires » liées à un texte régulant la concurrence sur les marchés numériques (DMA). Pour les mêmes raisons, Meta avait aussi renoncé à mettre en place son nouveau réseau social Threads dans l’UE en juillet 2023.Pour autant, la conformité de ces services numériques avec le droit européen n’est pas impossible pour les géants du web, y compris pour Meta. Six mois après son lancement initial, le réseau social Threads a finalement été lancé dans l’UE, après quelques modifications. Par ailleurs, la multinationale prévoit de lancer « bientôt […] une version plus grande et uniquement textuelle de son modèle Llama 3, […] qui sera accessible aux clients et aux entreprises de l’UE », précise le média américain Axios.Ce nouveau report de Meta s’inscrit donc dans un bras de fer opposant les géants du web à l’Union européenne, déterminée à limiter leur usage des données du Vieux Continent. Reconduite jeudi pour un second mandat à la tête de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a promis de « renforcer et d’intensifier l’application » des textes européens concernant le secteur numérique : « Les géants technologiques doivent faire face aux responsabilités associées à leur énorme pouvoir systémique sur notre société et notre économie. »

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/economie/high-tech/meta-pourquoi-le-geant-americain-repousse-la-sortie-de-sa-prochaine-ia-dans-lue-PR24C7QFJ5FCVHDBHWKJAL5ZP4/

Author :

Publish date : 2024-07-19 13:20:22

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Donald Trump – Joe Biden : la bataille des corps de l’Amérique, par Abnousse Shalmani

[ad_1]


L’Amérique est une histoire de corps. Corps conquérant, corps hollywoodien, corps modèle, corps monde. Jérôme Fourquet dans La France sous nos yeux nous apprenait que la passion country, musique et danse, réunissait 4 millions d’adeptes en France, soit 9 % de la population française. Le corps du cow-boy est increvable. En témoigne encore, Kevin Costner, qui, alors que la mort du western a été moult fois annoncée, que Clint Eastwood et son Unforgiven en 1992 auraient mis un point final (grandiose) au genre, revient avec un western au long cours, en trois longs métrages, financés sur ses propres deniers. Même pas peur. Comme si l’Amérique résistait avec force à l’agonie de sa puissance en glorifiant son ADN, en retrouvant le corps insubmersible du cow-boy, qui même blessé, même mourant, même mort, garde l’attrait de la force et de la lutte.Le corps instable de Joe Biden devenu source d’inquiétude du monde, ce corps qui dérape, qui ne tient plus, ce corps qui est à l’image de l’esprit défaillant, fatigué du président américain, nous tient en haleine à quelques semaines de l’élection présidentielle américaine qui pourrait voir revenir un Donald Trump vengeur. Et voilà que le corps de Trump renverse la donne, s’imposant aux rétines du monde comme le corps retrouvé de l’Amérique. Victime d’une tentative d’assassinat, filmée, enregistrée pour l’Histoire, l’ex-président se jette à terre avant que les services secrets se jettent sur lui, formant un amas de corps protecteurs. Rapidement, il faut exfiltrer Trump, potentiellement toujours en danger, il faut le relever, il réclame ses chaussures qu’il a perdues dans la chute, il se lève, il a du sang sur le visage, les mains et les corps des agents de sécurité tentent de former un mur dérisoire de chair autour du corps en ligne de mire. Trump résiste, le corps de Trump s’extrait de cette protection, un bras, un poing, un mot répété trois fois : « Fight ! » Et il est entraîné ce corps vivant, entraîné difficilement hors de la scène, mais le poing est encore haut, le corps Trump explose dans toute sa puissance.Il y a aussi le son qui va avec l’image – le sang sur le visage, les hommes en noirs ceinturant le corps qui refuse de disparaître, le poing haut levé et le drapeau américain qui flotte opportunément au-dessus de la scène – immortalisé pour l’éternité. Les cris, inévitables, le silence relatif qui suit, les murmures traversés de cris racontant l’imminence du danger puis l’accalmie nerveuse de la survie. Et soudain, après que l’animal politique Trump a levé le poing et répété « Fight ! », la foule, encore courbée, toujours hésitante, les corps à moitié affaissés, pas tout à fait rassurés, se redressent, revigorés par le corps éclatant de leur candidat, et crient en retour à pleins poumons : « USA ! USA ! USA ! » C’est à cet instant précis que la victoire probable de Trump se cristallise.Le corps de Biden n’est plus un espoir d’apaisementPendant ce temps, le corps de Joe Biden tente de rassurer, de calmer les peurs, le trauma né d’une tentative d’assassinat qui rappelle la violence jamais tout à fait apprivoisée du pays né de conquête en conquête, de passion en polarisation. Il tente le corps fatigué de Joe Biden de reprendre la main de la paix, de la sérénité, de la concorde. Mais dès sa première apparition, depuis le bureau Ovale, ce qui est évident, c’est que le corps du grand-père n’est plus protecteur, qu’il fait davantage craindre le pire qu’il ne représente un espoir d’apaisement. Ce corps serait incapable de défendre qui que ce soit contre quelques périls que ce soient. « Avoir un corps, c’est la grande menace pour l’esprit », écrivait Marcel Proust dans Le Temps retrouvé. Ce qui devient flagrant, c’est le temps perdu des démocrates, le temps de l’aveuglement, le temps du refus de l’évidence, du corps trop fragile de Joe pour tenir face à Donald.Peut-être que rien n’est joué, peut-être que le corps démocrate va se reprendre, se regarder en face, se projeter dans l’avenir. Mais ce que nous raconte le corps vulnérable de Joe Biden, c’est le mal qui ronge les démocraties libérales. La fatigue démocratique, les discours qui brodent chaque fois autour des valeurs universelles qui ne résonnent plus, la paresse de l’Occident qui pense pouvoir se renouveler dans un corps qui ne dit rien que la mort inévitable à venir.Abnousse Shalmani, engagée contre l’obsession identitaire, est écrivain et journaliste

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/societe/donald-trump-joe-biden-la-bataille-des-corps-de-lamerique-par-abnousse-shalmani-ZAHOHTRJWRAOFI46GT4A2BLXKQ/

Author : Abnousse Shalmani

Publish date : 2024-07-19 11:45:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

L’écrivaine Maria Larrea se souvient de Carl Lewis : « Que se passe-t-il dans la tête de mon père ?… »

[ad_1]


Je me souviens. Été 1992. J’ai treize ans et je regarde les Jeux olympiques de Barcelone à la télé. J’ai treize ans, je suis en grandes vacances en Espagne avec mes parents, nous sommes une famille d’immigrés de Bilbao, ville où nous passons chaque mois de juillet. C’est l’été à la ville avec les autres enfants du quartier, les premiers baisers dans les terrains vagues et la torpeur de l’après-midi, dans l’ombre rafraîchissante des appartements, volets fermés, devant la télévision. Je ne sais pas ce que c’est que de vivre sans la télé allumée. Mes parents la regardaient en permanence. L’écoutaient. […]À l’adolescence, j’avais une préférence pour les fictions avec de jeunes riches Anglo‐saxons en bord de mer qui vivent des histoires de lycée et d’amour. Mon père, lui, sa préférence, c’était le sport. Le football, le tennis, le cyclisme, la boxe, l’athlétisme. C’est ainsi que j’ai commencé à regarder les compétitions, les tournois, avec une nette préférence pour les Coupes du monde de football, Roland‐Garros (je rêvais d’être la nouvelle Arantxa Sanchez sans avoir jamais touché une raquette) et l’athlétisme. Je voulais être une athlète. […]Concernant mon père, sa pratique sportive n’existait que par procuration. Il avait un ventre démesuré de buveur de bière, physique de lymphatique alcoolique, et il était incapable de courir, rapport aux trois paquets de Camel sans filtre qu’il consommait chaque jour. Cet été-là, vissés dans le canapé des congés payés et des grandes vacances, nous allions frémir ensemble en regardant les différentes compétitions des Jeux olympiques. »C’est un homme‐oiseau Carl Lewis »Cérémonie d’ouverture. Je l’avais supplié pour la regarder, ça ne l’intéressait pas ce côté fête foraine. La musique espagnole aux cuivres ardents accompagne les danseurs qui écrivent HOLA avec leurs jupes démesurées de couleur rouge et jaune, virevoltant dans le stade, émotion dans les gradins, musiciens habillés en imprimé léopard façon Dali, et puis, les rois d’Espagne, les majestés, sur des trônes. Mon père commence à insulter la royauté et la musique patriotique : « Ce spectacle n’a rien à voir avec les Jeux, si je voulais voir des clowns je serais allé au cirque, joder ! »Je me souviendrai toujours de la phrase qu’il me répétait. Mon père n’attendait que lui : « Carl Lewis, c’est l’homme le plus rapide du monde. » Je crois qu’il était amoureux de lui. Mon père vibrait à chacune de ses apparitions, un arc humain élancé vers le dépassement. Car Lewis, l’homme aux médailles d’or, avait un physique à faire pâlir le mont Olympe. Et un sourire irrésistible.5 et 6 août 1992. Le saut en longueur. « Ça va être très intéressant. Carl Lewis et Mike Powell ! Ce sont leurs retrouvailles, après le Championnat du monde disputé un an plus tôt à Tokyo. » Mike Powell s’élance, il court. « L’année dernière, il a battu le record du monde, 8 m 95. Je pense que Carl va le battre aujourd’hui. Ici en Espagne. Puede. C’est un homme‐oiseau Carl Lewis. »Course d’élan, impulsion, envol, réception. Six essais. Courir. Se lancer dans le vide. Contrer la gravité. Courir dans les airs. Aller le plus loin possible. Mordre la poussière. Je crois que le saut en longueur c’est la vie. Mon père et l’homme le plus rapide du monde. Sur l’échiquier mondial, Carl et Julian étaient diamétralement opposés. Deux silhouettes, deux couleurs, deux nations, deux destins. Un stade, un canapé. Des vitamines, des Camel sans filtre.L’ombre de Freddie MercuryQue se passe‐t‐il dans la tête et le cœur de mon père quand il regarde Carl courir ? Il voit un héros. Un dieu au marbre antique qui prend vie, muscles tendus vers la conquête de la vitesse. Mon père n’aime personne et pourtant. Je suis bouleversée par ce père presque fossilisé par sa vie d’ouvrier, celui qui ne se laisse pas attendrir par la fiction, mais s’arrête de respirer quand un autre homme donne l’impulsion avec son pied pour s’envoler dans les airs. Carl Lewis dans le regard de mon père. Les autres athlètes ces deux journées d’août 1992 sont des figurants, 7 m 87, 7 m 98, 8 m 04.Carl a déjà gagné dès le premier essai : 8 m 67. Mike Powell va tenter de le rattraper, jusqu’au dernier saut, 8 m 64. Presque. La médaille d’or va ceindre de nouveau le cou de l’homme le plus rapide du monde. Le stade exulte. Mon père sourit. Il le savait, dit-il. Les deux adversaires s’enlacent, sous un seul drapeau, USA, celui de l’Amérique triomphante de la guerre du Golfe et de MTV. Un câlin entre deux hommes. Je pense que mon père aussi aimerait faire un câlin à Carl Lewis. Et je le vois bien, amenant Mike Powell au bistrot pour lui demander : « Tu préfères un record du monde ou une médaille d’or ? Ou les deux ? Il faut choisir. » Il aimait bien jouer à ce jeu des préférences, tu préfères ton père ou ta mère ? Manger ceci ou cela ? (Il inventait des choses ignobles à manger que je tairai ici.) Barcelona ! Barcelona ! Je fredonne, je chante, enfin je hurle la chanson de Freddie Mercury et Montserrat Caballé en me remémorant aujourd’hui cet été 1992. Freddie Mercury meurt du sida neuf mois avant l’ouverture des Jeux. Il ne montera pas sur scène avec la chanson qu’il a écrite pour la cérémonie. »Por ti seré gaviota de tu bella mar. » »Pour toi je serai mouette de ta mer si belle », chantent en chœur Freddie et Montserrat.Loin de Barcelone et de la mer Méditerranée, je me souviens que je regardais mon père qui regardait Carl Lewis. Je regardais mon père qui était heureux. Je regardais mon père et il disait : « Carl Lewis es el hombre el mas rapido del mundo. Car Lewis es el hombre-pajaro. » […]Tiré de Je me souviens de… la foulée de Pérec (et autres madeleines sportives), dirigé par Benoît Heimermann. Seuil, 226 p., 19,90 €.Quand 27 écrivains se remémorent leur JO favori

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/culture/livre/lecrivaine-maria-larrea-se-souvient-de-carl-lewis-que-se-passe-t-il-dans-la-tete-de-mon-pere-6ATCQSUAF5GL7BVWF76ANSA3DU/

Author :

Publish date : 2024-07-19 09:00:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Naissance des épidémies, épisode 5 : la peste de Constantinople

[ad_1]


Accompagnés du Pr Renaud Piarroux, chef de service à la Pitié Salpêtrière (AP-HP), spécialiste des maladies infectieuses, on se plonge dans l’histoire des épidémies, de la préhistoire à la fin de l’Antiquité. Aujourd’hui, on vous raconte la toute première pandémie, partie du cœur de Constantinople.RETROUVEZ TOUS LES EPISODES DE LA LOUPEÉcoutez cet épisode et abonnez-vous à La Loupe sur Apple Podcasts, Spotify, Deezer, Google Podcasts, Podcast Addict et Amazon Music.Inscrivez-vous à notre newsletter.L’équipe : Charlotte Baris (présentation et écriture), Léa Bertrand (montage) et Jules Krot (réalisation).Crédits : INA, HBO, Studiocanal, France 24, Cité des sciences et de l’industrieMusique et habillage : Emmanuel Herschon / Studio TorrentCrédits image : Getty Images / iStockphotoLogo : Anne-Laure Chapelain / Benjamin ChazalComment écouter un podcast ? Suivez le guide.Charlotte Baris : La peste noire, la grippe espagnole, le choléra et même le Covid. Les épidémies ont jalonné notre histoire, souvent réduites à des représentations moyenâgeuses. Pourtant, elles nous permettent de comprendre les pandémies auxquelles nous pouvons faire face aujourd’hui. À travers cinq grandes périodes historiques de l’Antiquité, nous vous emmenons à la découverte de la naissance des épidémies.Si vous n’avez raté aucun des épisodes de cette série, vous savez qu’on a parlé de la peste d’Athènes, de la peste Antonine et de la peste de Cyprien. Et pourtant, aucune d’elles n’était véritable la peste, celle qui nous fait penser au masque de médecin avec son long nez.Aujourd’hui, il est donc enfin question de cette bactérie. Et pour notre dernière conversation avec Renaud Piarroux, spécialiste des épidémies et chef de service à la Pitié Salpêtrière à Paris, nous partons à Constantinople.Pour aller plus loinOrigines du Covid-19 : les scénarios à l’épreuve de la scienceAnalyse du Covid dans les eaux usées : un étonnant retard françaisAprès le Covid-19, à quoi pourrait ressembler la prochaine pandémie ?

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/podcasts/laloupe/naissance-des-epidemies-episode-5-la-peste-de-constantinople-JV56WRX6VJCQVM32SLQ3SN44QU/

Author :

Publish date : 2024-07-19 06:00:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Nicolas Baverez : « Aujourd’hui, la France est à terre, et beaucoup de pays s’en réjouissent »

[ad_1]


ll y a vingt et un ans, Nicolas Baverez publiait un best-seller retentissant, La France qui tombe. Aujourd’hui, une édition actualisée pourrait s’intituler « La France à terre ». Alors que notre pays s’embourbe dans une crise politique née de la dissolution, tout en faisant face à un déficit public qui devrait encore dépasser les 5 % de PIB en 2024, même les plus optimistes auront du mal à contester un déclassement annoncé par l’avocat et essayiste libéral.Dans un grand entretien accordé à L’Express, ce disciple de Raymond Aron analyse les causes et les conséquences de ce qu’il qualifie de « tournant historique ». Un entretien en forme d’avertissement : après quatre décennies d’ »impunité » permise par la solidité de la Ve République puis la protection de l’euro, la France ne doit, selon lui, plus compter sur l’indulgence de ses partenaires, qui sont en train de construire, sans elle, l’Europe de demain, et ne seraient pas mécontents de se venger de l’arrogance d’Emmanuel Macron…L’Express : Quelles sont les racines de la crise politique actuelle, qui peut laisser présager une crise financière à venir ?Nicolas Baverez : Nous vivons l’aboutissement de quatre décennies de déclin, durant lesquelles la France a perdu régulièrement de la croissance, s’est désindustrialisée et s’est enfermée dans le chômage de masse. L’extrême droite s’est nourrie d’une colère sociale provoquée par la paupérisation de la population et par une polarisation géographique qui sont parvenues à un point critique. Seules quelques métropoles peuvent encore, en matière de niveaux de revenus, se comparer avec les régions les plus riches en Europe. Pour le reste, des pans entiers de la population et du territoire français sont descendus à des niveaux de vie d’autant plus inquiétants qu’ils dépendent largement de transferts sociaux financés par la dette publique.Le chômage, la pauvreté et l’exclusion ont alimenté des secousses sociales en chaîne propres à la France. Notre pays a connu les mêmes chocs que l’ensemble des pays développés : le krach de 2008, la crise de l’euro, la pandémie de Covid, l’inflation et le choc énergétique déclenchés par la guerre en Ukraine… Mais il a également vu se multiplier des épisodes de violences de nature quasiment insurrectionnelle qui lui sont propres. Des gilets jaunes à la guerre civile de Nouvelle-Calédonie, la France a connu les manifestations très dures autour de la réforme des retraites, des émeutes urbaines qui ont dévasté 500 villes puis le soulèvement des agriculteurs, qui comportait aussi une dimension européenne.La dette publique s’est substituée aux dévaluations pour devenir le facteur d’ajustement aux chocs et de régulation des tensions au sein de l’économie et de la société françaises, passant de 20 à 110 % du PIB depuis 1980. Elle a permis d’acheter une fausse paix sociale, de masquer et de refuser de traiter les problèmes fondamentaux. La France a ainsi perdu sa souveraineté en dépendant de la Chine pour la fourniture de ses biens de consommation essentiels, des Etats-Unis pour la technologie, de l’Allemagne pour la réassurance de sa dette. Tout ceci s’est traduit par une déconnexion de plus en plus évidente entre une rhétorique de la puissance et les moyens effectifs de la puissance, entraînant une perte d’influence en Europe et dans le monde.Nous sommes parvenus au point de rupture, où le château de cartes s’écroule avec la prise de conscience, en France comme à l’étranger, du caractère insoutenable non seulement de la dette mais du modèle économique et social français.Mais jusqu’à présent, notre pays a tenu bon…Pendant des décennies, la France a bénéficié d’une impunité. Elle le devait d’abord à la solidité et à la flexibilité de la Ve République : le pays a toujours été gouvernable et l’Etat opérationnel. Ensuite, elle a bénéficié de la protection de la zone euro : elle est en partie fictive car l’Allemagne n’a ni la volonté ni les moyens de réassurer la France, mais elle était néanmoins considérée par les marchés comme crédible en raison de la nature systémique de notre pays pour l’Union comme pour la monnaie unique. Enfin, a joué l’incroyable efficacité du ministère des Finances pour prélever les impôts et les taxes, même avec peu de croissance, et de la manière la plus indolore et masquée possible. Contrairement à ce qui est dit, la fraude est très limitée en France, surtout si l’on considère les taux d’imposition. Vaille que vaille, l’Etat prélève tous les ans plus de 52 % du PIB, ce qui est extravagant.Mais aujourd’hui, ces trois protections n’existent plus. Les législatives ont débouché sur une Assemblée ingouvernable éclatée en trois blocs, très loin d’une majorité même relative, et sans réel esprit de compromis. La dissolution a créé la crise politique, alors qu’elle sert normalement à la résoudre. La Ve République retrouve sa nature parlementaire des périodes de cohabitation. Mais la délégitimation du président et le blocage de l’Assemblée rendent a priori le pays ingouvernable, ce qui n’a pas de précédent depuis 1958.Dans la zone euro, le changement est également spectaculaire, car nos partenaires ont compris que la France n’est pas seulement un risque pour elle-même mais pour eux tous puisque nous jouons avec leur monnaie, leurs finances, leur réputation sur les marchés. L’immunité de la France n’existe plus. La Commission a lancé une procédure de déficit excessif le 9 juillet, ce qui signifie que la France doit proposer des solutions pour rétablir ses comptes dès le 20 septembre. Par ailleurs, le ministre allemand des Finances a déjà indiqué que son pays s’opposerait à ce que la France puisse disposer du mécanisme de stabilité de la BCE si elle devait être touchée par un choc financier.Sur les marchés, nous sommes dans l’œil du cyclone. Un calme de surface règne, lié au fait que la possibilité de l’arrivée au pouvoir du RN a été écartée et que le programme délirant du NFP ne paraît pas pouvoir être appliqué ni d’un point de vue politique ni d’un point de vue juridique. Mais notre pays est désormais sous surveillance permanente, comme le montre l’écart de taux croissant avec l’Allemagne. Un programme de hausse massive des dépenses publiques et des impôts est insoutenable. S’il devait être expérimenté, la sanction serait aussi rapide qu’au Royaume-Uni en 2022.Avec l’euro, la France s’est mise dans une situation de passager clandestin dans la mondialisationEnfin, la France a perdu le contrôle de ses finances publiques. L’année 2023 s’est achevée avec un dérapage du déficit de 4,9 % à 5,5 % du PIB. Ce n’était pas un accident, comme a tenté de le faire croire le président de la République, puisque, pour les cinq premiers mois de 2024, nous enregistrons un nouvel excès des dépenses de 6 milliards d’euros et un déficit des impôts de 1,4 milliard. La faiblesse des recettes est structurelle. Elle est liée à l’atonie de la croissance, à la montée des faillites, aux difficultés de nombreux secteurs : l’immobilier, l’agriculture, les banques et assurances qui sont télescopées par la montée des taux et la déstabilisation de la dette publique.L’heure est donc grave ?C’est un tournant historique. Une forme de nouvelle débâcle, quatre-vingt-quatre ans après juin 1940. La dissolution s’inscrit en effet dans un contexte international très dégradé. L’Europe est prise en étau entre le dumping chinois et la réindustrialisation américaine portée l’IRA ou le Chips Act. Sur le front ukrainien, Poutine engrange les succès. Et, plus globalement, l’ère de la mondialisation et de l’argent gratuit et illimité est close. Les taux d’intérêt longs resteront élevés car les besoins de financement pour le vieillissement, la réindustrialisation, la révolution numérique, la transition climatique, le réarmement sont gigantesques.Avec l’euro, la France s’est mise dans une situation de passager clandestin dans la mondialisation. Elle a renoncé à produire pour importer à bas prix tout en distribuant des revenus fictifs à travers les transferts sociaux, dont dépendent désormais de manière vitale les trois quarts des ménages français, alors que moins de 20 % d’entre eux, surimposés, contribuent de manière nette aux finances de notre pays. Au passage, nous avons sacrifié nos entreprises, nos emplois, nos investissements, mais surtout l’avenir de nos enfants.L’année 2024 restera celle où la France s’est vue rattrapée par quatre décennies de lent déclin, de déni et de lâches renoncements.Avons-nous aujourd’hui touché le fond ?Non, les vrais chocs restent à venir. Le choc politique de l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite n’a été que reporté grâce au front républicain. Le RN, avec plus de 10 millions d’électeurs, reste en embuscade et va se nourrir de la colère et des frustrations nées d’une donne politique qui penche à gauche dans un pays qui n’a jamais été aussi à droite. Ensuite, il y a un risque de choc social avec le fossé entre les promesses et les attentes d’un côté, l’absence de toute marge économique et financière de l’autre. Et enfin, il y a le choc financier. La vraie crise, c’est le moment où les taux d’intérêt augmentent de deux à trois points, comme en Italie en 2011, voire où l’accès aux marchés se ferme comme pour la Grèce en 2009. La France devra alors effectuer un ajustement très violent, voire passer sous la tutelle du FMI, de l’UE et de la BCE.Le changement fondamental, qui n’est pas perçu par les Français, c’est la modification radicale du regard que le monde extérieur porte sur la France. Le temps de l’indulgence est terminé. La France est un risque et non pas un partenaire ou un allié fiable. Plus personne n’est prêt à lui faire confiance, à lui faire crédit, à lui faire des fleurs. D’autant plus que nous n’avons cessé de donner des leçons aux autres. Macron a poussé cette logique à l’extrême avec des prises de position aussi arrogantes qu’erronées sur la mort cérébrale de l’Otan ou sur l’ouverture vers la Russie qui la conduit à discuter vainement avec Vladimir Poutine pendant plusieurs mois après l’invasion de l’Ukraine, avant de changer totalement de position pour proposer, contre toute raison, d’envoyer des troupes au sol en Ukraine. Le tout sans avoir procédé au réarmement de la France. Tout ceci a eu pour seul résultat de diviser nos alliés, d’exaspérer nos partenaires européens, de faire le jeu de la Russie. Aujourd’hui, la France est à terre. Et, à tort ou à raison, beaucoup de pays et de dirigeants d’en réjouissent et s’apprêtent à nous présenter l’ardoise.Longtemps robuste, la Ve République montre-t-elle ses limites ?La Ve République a non seulement prouvé qu’elle résistait aux alternances, mais la gauche, qui avait beaucoup critiqué ce régime quand elle était dans l’opposition, a fait plus qu’adopter la monarchie républicaine tout comme la dissuasion nucléaire à partir de 1981. Personne n’est allé aussi loin que François Mitterrand quand il a déclaré : « la dissuasion, c’est moi ». La Ve s’est aussi adaptée aux cohabitations, mais avec des partis qui étaient tous républicains et partageait une même ligne en matière de politique étrangère et de défense. Aujourd’hui, la Constitution de 1958 affronte un nouveau crash test.Jamais le président, garant des institutions, n’avait délibérément mis en péril son mandat, sa majorité, la stabilité du régime, la République, sur un mouvement d’humeur insensé. Jamais la Ve République n’a connu l’ingouvernabilité. Va-t-elle survivre ? Je pense que oui. Si le blocage s’installe, le président devra démissionner. L’épreuve ultime sera de savoir ce que donnent ces institutions entre les mains d’un parti extrémiste. Car les pouvoirs accordés au président en France n’ont pas d’équivalent dans aucune autre démocratie occidentale. Aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, l’Etat de droit et le suffrage universel ont résisté à l’arrivée au pouvoir des populistes, ce qui a permis la réversibilité du choix des citoyens. Il n’est pas certain que cela reste vrai si Donald Trump est réélu. Qu’en sera-t-il en France si le RN ou LFI accèdent à la présidence ?A quel point la France connaît-elle un déclassement au sein de l’Union européenne ? Au Parlement européen, la France ne compte par exemple que six députés au sein du premier groupe, le PPE…Et deux de ces six députés ont pris position pour Eric Ciotti… La France n’existe plus au Parlement européen, c’est tout à fait clair. Le RN s’est allié avec le pire, à savoir Viktor Orban, qui profite de sa présidence pour saper l’UE et effectuer, sans aucune concertation, une tournée diplomatique dévastatrice chez Vladimir Poutine ou Xi Jinping, sans oublier Donald Trump. Les libéraux de Renew, au sein duquel on retrouve les députés macronistes, ont été relégués en cinquième position. La France a été rayée de la carte des postes de responsabilité au sein du Parlement européen. Elle est absente des négociations sur la future Commission, nul ne sachant qui sera le prochain commissaire français et comment il sera nommé. Les nouvelles institutions sont en train d’être mises en place sans la France, ce qui est sans précédent. Macron est monopolisé par la crise interne, et totalement discrédité. Là encore, un tabou est en passe de tomber. Les Européens sont en train de comprendre qu’ils peuvent faire avancer l’Europe sans la France. Elle ne compte plus.Les nouvelles institutions européennes sont en train d’être mises en place sans la France, ce qui est sans précédentOn voit émerger de nouvelles voix fortes, qu’il s’agisse du nouveau Premier ministre en Grande Bretagne, ou de Friedrich Merz, en piste pour devenir le prochain chancelier en Allemagne, sans parler de Giorgia Meloni en Italie…C’est vrai. Keir Stamer a déjà dit qu’il souhaitait discuter avec la Commission et avec l’Allemagne, mais il n’a pas cité la France… Quant à l’Italie, on peut ne pas apprécier les idées de Madame Meloni, ce qui est mon cas, mais on doit constater qu’elle a été à tort largement sous-estimée et qu’elle a réalisé une percée politique qui bénéficie à son pays. Sa première force vient de son leadership et du maintien de sa popularité à un niveau très élevé. Elle a récolté 29 % des suffrages aux élections européennes ; elle tient sa coalition d’une main de fer ; elle déploie une politique d’influence extrêmement efficace en Europe ; elle a parfaitement réussi son G7, où elle a obtenu la venue du Pape François. Elle défend une offre politique, que je ne partage pas, mais qui trouve beaucoup d’écho en Europe. Son post-populisme allie conservatisme sur les valeurs, fermeté sur l’immigration et la sécurité, stratégie économique favorable aux entreprises, insertion dans les institutions européennes, orientation atlantiste, opposition à la Russie et soutien de l’Ukraine. C’est aux antipodes du RN qui reste englué dans des positions étatistes, protectionnistes, hostiles à l’économie de marché, incompatibles avec l’Union européenne, complaisantes envers les autocrates, à commencer par Vladimir Poutine. Un RN dont l’alliance avec Orban au sein du Parlement européen souligne le tropisme autoritaire et illibéral.La France va-t-elle connaitre son moment populiste alors même que le Royaume-Uni semble en sortir ?Les trois grandes nations qui ont inventé la liberté politique – Royaume-Uni, France et Etats-Unis – sont malades du populisme. Les Britanniques, qui ont commencé avec le vote du Brexit en 2016, referment ce cycle. Mais la renaissance d’une social-démocratie modérée va de pair avec le regain du populisme à l’extrême droite, avec la poussée de Reform UK de Nigel Farage qui a remporté 14 % des voix. Les Etats-Unis ont réussi à se défaire de Donald Trump en 2020 mais pas à l’éliminer. Il revient en force, aidé par l’âge et les défaillances de Joe Biden mais aussi par la corruption du droit par les juges conservateurs de la Cour Suprême. La France, qui présentait tous les facteurs favorables au populisme, fut longtemps protégée par les institutions de la Ve République, le scrutin majoritaire, la droite et la gauche de gouvernement, le bouclier de l’euro. Tout ceci a disparu. La dissolution débouche en apparence sur la réactivation du front républicain. En réalité, elle a fait sauter les dernières digues en déchaînant les populismes et en donnant le leadership aux radicaux à droite comme à gauche.Qui porte la responsabilité de cette situation ?L’accélération de la crise est le fait d’Emmanuel Macron. Par deux fois, en 2017 et 2022, il s’est fait élire en obligeant les Français à jouer une carte forcée en sa faveur comme meilleur rempart contre l’extrême droite. Or non seulement il ne l’a pas combattue en désarmant les causes de son succès, mais il a fait son lit. Il l’a promue en la traitant en partenaire-adversaire privilégié et en faisant en sorte qu’il n’y ait rien entre lui et les deux forces extrémistes. Il a mis en place un techno-populisme irresponsable qui a endetté le pays de 1 000 milliards d’euros. Par sa légèreté et son narcissisme, il s’est fait détester des Français. Il n’est évidemment pas responsable des quatre décennies de déclin. Mais il restera le président qui a fait exploser le modèle français avec le slogan « quoi qu’il en coûte », qui a déstabilisé la Ve République en installant la transgression au sommet de l’Etat, qui a dévalorisé les valeurs de la République en cédant aux passions identitaires.Cet argent n’était-il indispensable pour surmonter les différentes crises ?Il n’a pas produit ni croissance, ni investissement, ni innovation. Il a fabriqué du clientélisme en distribuant des revenus que les générations futures devront rembourser. Il a installé au plus profond des mentalités l’idée que l’argent public est gratuit et illimité.Le vrai pari de Mélenchon, c’est de prendre le pouvoir dans la rue et pas dans les urnesAucun responsable politique, à l’exception d’un Bruno Le Maire de manière bien tardive, ne porte aujourd’hui cette parole sur la gravité de la situation…Force est de constater que pas un parti n’a suggéré de faire des économies dans un Etat au bord du défaut et mis sous surveillance par les marchés comme par ses partenaires. C’est même l’inverse : les centristes proposaient environ 1 point de PIB de dépenses en plus, le RN 3 points, et le NFP 6 points. C’est un concours de démagogie ! Nos responsables ont renoncé à faire la politique de la France pour servir des revenus fictifs et des acquis illusoires aux Français. S’y ajoute une trahison des clercs. L’immense majorité des économistes soutient sans rire que le programme du NFP est crédible. Depuis la relance de 1981 et à la lumière des crises grecque, italienne et britannique, il est acquis que son application provoquerait une chute de l’activité, une hémorragie d’emplois, une fuite massive d’entreprises et de capitaux, avec à la clé une énorme crise financière. Le débat intellectuel s’est installé en dehors du monde réel plus encore que le débat politique. Dès lors qu’il n’y a plus la capacité à trouver la solution de l’intérieur, le dénouement viendra par la contrainte extérieure. Avec un coût démesuré en termes de perte de souveraineté et de risques pour la démocratie.Ne craignez-vous pas que certains soient tentés de jouer aux incendiaires, en prônant la politique du pire ?La stratégie de Jean-Luc Mélenchon, de son aveu même, c’est la tempête, la colère et la fureur. Son vrai pari, c’est de prendre le pouvoir dans la rue et pas dans les urnes. Dans cette logique révolutionnaire de type chaviste, plus il y a de crises, plus il y a de désordre, plus il y a de chaos, et plus cela légitime la violence. Quant au RN, sans toutes ces erreurs et sans le déclin de la France, il n’existerait pas. Il se nourrit de l’aggravation de la crise française qui ne peut que le servir. Mais sa stratégie est pour l’heure de conquérir le pouvoir par les urnes, avant peut-être de l’assurer et de chercher à le conforter dans la rue.Sur quels atouts pouvons-nous compter pour rebondir ?Le tableau n’est pas complètement noir. Lors de ce cycle électoral, les Français ont pris pleinement conscience que les choses allaient très mal. Ils se sont mobilisés massivement pour aller voter et faire barrage à l’extrême droite : c’est assurément positif. Les trois blocs politiques seront-ils capables de trouver une forme de compromis sur une politique permettant au moins de laisser le pays à flot ? Les forces politiques raisonnables et modérées vont-elles parvenir à trouver une forme d’accord ? Rien n’est fait, mais il est encore possible d’espérer que les dirigeants se montrent aussi responsables que les Français.Par ailleurs, il existe aujourd’hui une chance paradoxale. Tous les faux-fuyants et les artifices qui ont été utilisés dans le passé sont caducs. On ne peut plus abuser ni les marchés, ni nos partenaires européens ni nos alliés. Dès lors que nous ne pouvons plus tricher ou masquer les faits, il va falloir accepter les réalités et traiter les problèmes. Enfin un nouveau cycle historique a démarré en 2022 qui peut être une opportunité pour la France. Nous sommes totalement passés à côté de la mondialisation. La nouvelle donne mondiale est placée sous le signe du retour en force de la souveraineté et de la sécurité, qui suppose un partenariat étroit entre l’Etat les entreprises et la société civile. Notre culture, imprégnée du fait que la nation s’est construite autour de l’Etat, peut jouer en notre faveur et nous aider à rebondir. Nous avons raté le XXIe siècle de la mondialisation. Nous devons reprendre pied dans le XXIe siècle de la souveraineté, en renouant le fil de notre histoire nationale qui réside dans une certaine idée de la liberté.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/nicolas-baverez-aujourdhui-la-france-est-a-terre-et-beaucoup-de-pays-sen-rejouissent-PCIUJDWJSVC63EA4TFD4O4UMDY/

Author : Eric Chol, Thomas Mahler

Publish date : 2024-07-18 18:00:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Semaine de quatre jours, IA… Pourquoi ça ne prend pas dans les TPE françaises

[ad_1]


Les patrons de très petites entreprises (TPE, moins de 20 salariés, selon les critères du ministère de l’Economie) sont 72 % à se dire « défavorables » à la semaine de quatre jours. Voilà ce que fait ressortir la deuxième partie du 76e Baromètre des TPE, réalisé par l’Ifop et commandé par Fiducial – une société spécialisée dans l’accompagnement administratif et financier des TPE et PME. Cette étude estime que les dirigeants de TPE « plébiscitent peu les nouvelles organisations du travail ».Premier exemple : la semaine de quatre jours. Le baromètre explique que l’un des principaux motifs d’opposition à cette organisation du temps de travail réside dans la crainte d’une « moins bonne coordination avec l’externe ». 41 % des chefs d’entreprise interrogés partagent cette opinion. L’inquiétude naît aussi dans la perspective de ne pas pouvoir couvrir l’intégralité des heures de service (37 %). Dans l’hôtellerie, ce sont 54 % des patrons qui partagent cette crainte. Ce secteur reste particulièrement marqué par la difficulté du recrutement. En avril dernier, Thierry Marx – président de l’Union des métiers des industries de l’hôtellerie – rappelait dans la matinale de Franceinfo que 200 000 postes restaient à pourvoir.La semaine de quatre jours, « c’est un vrai choix économique et de culture d’entreprise », décryptait en mai pour L’Express Benoît Serre, vice-président de l’Association nationale des DRH. S’ils ne sont que 13 % des patrons de TPE interrogés à avoir mis en place la semaine de quatre jours, le baromètre de l’Ifop identifie deux caractéristiques pour expliquer cette politique d’entreprise. 40 % des dirigeants favorables à la semaine de quatre jours sont des dirigeants s’identifiant idéologiquement à gauche. 53 % des dirigeants enclins à ce mode de travail ont moins de 35 ans.Il est intéressant de mettre en lumière le critère de l’âge pour expliquer la sympathie plus importante à l’égard d’une semaine de travail plus courte. Adrien Ledoux, CEO de la plateforme de recrutement JobTeaser, avançait une première hypothèse dans les colonnes de L’Express. Il affirmait : « Si la GénZ [NDLR : la génération Z, née après 1997] est très attachée au travail, elle l’est bien moins à l’entreprise. » Sa position pourrait être corrélée avec un élément de l’enquête. Selon 60 % des patrons se positionnant en faveur de la semaine de quatre jours, le premier bénéfice qu’ils pointent pour les salariés est « un meilleur équilibre des temps de vie ».Le télétravail, pas adapté à la nature des TPE ?D’autant que le télétravail a déjà contribué à désacraliser l’image du bureau. Pourtant, seuls 26 % des patrons de TPE interrogés ont autorisé le télétravail, et parmi ces derniers, plus de la moitié des entreprises concernées appartiennent au secteur des services aux entreprises. Le baromètre fait le constat implacable de l’impossibilité de pratiquer le télétravail dans les « secteurs de l’industrie, du BTP, de l’hôtellerie et de la santé et de l’action sociale ».Le rapport met également en évidence que les entreprises qui pratiquent le télétravail sont à 47 % situées en Île-de-France. L’autre caractéristique qui rend le télétravail plus commun, c’est la taille de l’entreprise. 34 % des TPE comprenant entre 10 et 19 salariés ont instauré le travail à la maison. En janvier 2022, l’Association pour l’emploi des cadres pointait que 72 % des entreprises de tailles intermédiaires – de 250 à 4 999 salariés – et 44 % des PME – moins de 250 salariés – étaient favorables au télétravail.A l’instar du télétravail, le recours à l’intelligence artificielle ne se distingue pas comme une pratique répandue, ni même envisagée au sein des TPE. Ils ne sont que 28 % de dirigeants à considérer que l’intelligence artificielle pourrait avoir un impact sur leur travail. Là encore, les patrons du BTP (11 %), de l’hôtellerie (16 %) et de la santé et action sociale (16 %) sont parmi les moins nombreux à considérer l’IA comme « impactant pour leurs activités ».S’ils sont tout de même 41 % de dirigeants dont les entreprises recourent ou devront recourir à l’intelligence artificielle, seuls 10 % en sont au stade de l’application ou de la mise en place quand 13 % sont au stade de la réflexion et 18 % en sont au point zéro.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/economie/emploi/management/semaine-de-quatre-jours-ia-pourquoi-ca-ne-prend-pas-dans-les-tpe-francaises-YULNVZC6ZJBZFAMZK2FJG7WLCA/

Author :

Publish date : 2024-07-18 18:21:35

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Braun-Pivet, une revenante au Perchoir : les manœuvres d’Attal, le jeu de Wauquiez, la gauche dépitée

[ad_1]


Ce n’était pas la candidate du cœur. Mais la raison l’a emporté. Son nom symbolise une ère révolue, mais elle a résisté à la vague dégagiste déclenchée lors des législatives. Yaël-Braun Pivet a été réélue ce jeudi 18 juillet présidente de l’Assemblée nationale face au communiste André Chassaigne, au terme du troisième tour de scrutin. Avec 220 suffrages contre 207, la députée des Yvelines rempile in extremis pour un nouveau mandat. Sa reconduction est un soulagement pour l’Elysée. Voilà Emmanuel Macron libre de disserter sur l’illégitimité de la gauche à réclamer Matignon. Libre, aussi, d’ériger ce succès en acte fondateur d’une bien hypothétique coalition.Gardez-moi de mes amis, mes ennemis, je m’en charge. Le 16 juillet, Yaël Braun Pivet songe-t-elle à cette maxime? Face à elle, les députés Ensemble pour la République (EPR), survivants de la dissolution de l’Assemblée nationale. « Je suis contente d’avoir la confiance du groupe », lance-t-elle à ses pairs. L’élue est seule en piste, aucun collègue n’ose l’affronter lors d’une primaire interne. Mais elle le sait, nul enthousiasme n’embarque la salle. « Zéro engouement », « rien n’a changé », « elle est maladroite dans son insistance »… Tant de cadres de l’ex-majorité se répandent en critiques acerbes contre YBP, soupçonnée de s’accrocher à son poste. Elle n’en a cure. Elle a commencé sa campagne dès le soir du second tour, à coups de SMS et d’appels aux prétendants. Sa course est minutieuse. Tiens, quels députés élus sous la bannière LR sont parmi les non-inscrits ? Elle se renseigne, aucune voix ne doit manquer.Même celle de Gabriel Attal. Les acteurs de la pièce en sont convaincus : depuis le débit de la semaine, le Premier ministre démissionnaire semble tout faire pour que Yaël Braun-Pivet n’accède pas au perchoir. Par crainte de voir une rivale pour 2027 s’installer à Lassay ? Lundi à l’Elysée, il s’interroge sur la nécessité d’organiser une primaire avec les partenaires de l’ex-majorité. « C’était pour lui et quelques autres un moyen de la dégager, constate un dirigeant. Je suis fatigué de leurs bêtises, ils sont sans relâche ! » De fait, à cette manœuvre en succède vite une autre. Le Premier ministre suggère à Marc Fesneau, ancien ministre chargé des Relations avec le Parlement, désormais chargé de l’Agriculture, de se préparer à être candidat au deuxième ou au troisième tour. Le centriste renâcle, il n’a pas envie d’être « l’arbitre de leurs turpitudes ».Le tango entre la droite et l’ex-majoritéUne bête blessée, Yaël Braun-Pivet ? Les ambitieux rôdent. La députée Naïma Moutchou se lance, vantant sa capacité à parler à l’ensemble de l’hémicycle. La députée La droite républicaine (LDR) Annie Genevard caresse un temps l’idée de s’offrir le perchoir. Elle est respectée par ses pairs, sa compétence est reconnue. Elle a, enfin, l’avantage de ne pas être macroniste. Mardi, elle croise son homologue Sacha Houlié dans les couloirs de France Inter. « Des députés EPR voteront pour toi dès le premier tour », lui lance l’ex-président de la Commission des lois, désormais non-inscrit. D’autres marcheurs, peu friands de la candidature de Yaël Braun-Pivet, échangent avec elle.L’hypothèse Genevard circule, mais s’éteint à petit feu. La Droite Républicaine (LDR) est trop faible pour s’arroger un tel poste. Laurent Wauquiez n’en doute pas. Le patron de la droite n’a jamais eu le sentiment que l’ex-majorité était prête à lâcher le perchoir en signe d’ouverture. L’homme ne déplore pas cette intransigeance. S’en réjouit, plutôt. « Si c’est Braun-Pivet, c’est Braun-Pivet », confie-t-il à un ministre. On l’a connu plus combatif. » Wauquiez ne voulait pas de Genevard, mais il veut un accord avec nous », note un participant aux conciliabules. Il négocie alors le désistement de son camp au deuxième tour contre des postes clés dans la nouvelle Assemblée. Voilà la droite et l’ex-majorité embarquées dans un nouveau tango. Décidément, ces deux-là sont inséparables. La première est trop faible pour prendre le perchoir, la seconde a besoin de ses voix. « Si on ne s’accorde pas, vous n’avez pas la présidence », lâche en début de semaine Laurent Wauquiez à un acteur du deal. « Et toi tu n’as rien ! », lui répond-on. Clinique.L’ex-ministre de Nicolas Sarkozy s’engage dans des tractations avec Gabriel Attal, Laurent Marcangeli et Marc Fesneau. Le chef de gouvernement est son principal interlocuteur. Le mercredi 18 juillet, il rassemble ses troupes à l’Assemblée. Puis quitte la salle quelques minutes, téléphone à l’oreille. On ne laisse pas sur répondeur un Premier ministre, même démissionnaire. Devant les siens, il sourit de l’accord en gestation. « Ils ne peuvent rien nous refuser », explique-t-il en substance. A-t-il vraiment tort ? La corbeille macroniste est dense : un poste de questeur, deux vice-présidences, la tête de la commission des finances et deux postes de secrétaires sont promis à LDR. Mais qu’on se le dise : cet échange de bons procédés n’est pas l’acte fondateur d’une coalition avec la Macronie, hypothèse rejetée par Laurent Wauquiez « On n’entend pas se noyer dans le bloc central », assure-t-il devant ses troupes. A un cadre de l’ex-majorité, le candidat putatif pour 2027 tient le même discours. « Parlons de la présidence et de la gouvernance de l’Assemblée. Pas du reste. »L’Elysée érige ce scrutin en acte fondateur d’une coalitionLe macronisme, même chancelant, reste radioactif. Ce jeudi, l’Assemblée nationale lui offre un sursis. Aux deux premiers tours de scrutin, à la majorité absolue, Yaël Braun-Pivet fait le quasi-plein chez les siens. Peu de déperdition chez les élus macronistes ou du MoDem, qui n’a pas présenté de candidat. Le pragmatisme l’emporte sur l’agacement. Le besoin d’unité et la volonté de mettre la gauche en échec étouffent bien des critiques. « Les gens rouspètent, mais c’est notre candidate et la meilleure dans ce contexte », défend le député Ensemble pour la République (EPR) Pieyre-Alexandre Anglade. L’ex-président du groupe Renaissance Sylvain Maillard confirme : « il faut montrer que le bloc central a la majorité relative la plus importante. »Alors, va pour Yaël Braun-Pivet. La prétendante profite des désistements de Naïma Moutchou et Philippe Juvin dans les deux premiers tours. Au troisième, à la majorité relative, elle se retrouve en duel face au communiste André Chassaigne. Le RN reste dans son couloir de nage, en marge du vote. Avec 13 voix d’avance, la balle est passée près. Mais Yaël Braun-Pivet est debout. Son carburant : la crainte de la gauche. Du communiste Chassaigne, élu respecté, beaucoup de députés ont retenu l’appartenance au Nouveau Front populaire. Un épouvantail. « L’étiquette pèse », note un ministre démissionnaire. « Sa personnalité ne suffira pas à surmonter à la fois le NFP et le communisme », ajoute un cadre EPR.Le patron du PS Olivier Faure considérait en privé qu’une défaite au Perchoir compliquerait encore davantage l’aspiration de la gauche à prendre Matignon. Cette requête, parasitée par la guerre entre socialistes et Insoumis, a du plomb dans l’aile. L’Elysée érige ce scrutin en acte fondateur d’une coalition. Emmanuel Macron a tout loisir de dépeindre l’accord noué entre la droite et le bloc central en prémisse d’une coopération plus large. L’Assemblée d’abord, le gouvernement après ? On en est loin. Laurent Wauquiez prend un soin méticuleux à décorréler les deux sujets, lui qui se contente de proposer un modeste pacte législatif aux macronistes. Le bloc central a remporté une bataille. Le problème de l’ingouvernabilité du pays reste entier.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/politique/braun-pivet-elue-au-perchoir-les-manoeuvres-dattal-le-jeu-de-wauquiez-la-gauche-depitee-XGV2HSHUSNG57HTWQESLRBYX44/

Author : Paul Chaulet, Eric Mandonnet

Publish date : 2024-07-18 21:37:53

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Erdogan – Assad : comment Poutine rapproche les deux autocrates ennemis

[ad_1]


Entourés par leurs épouses, les deux dirigeants sont souriants, assis dans un restaurant traditionnel de la vieille ville de Damas. Cette photo est gravée dans la mémoire syrienne. Bachar el-Assad souhaitait alors montrer aux médias que le lien avec son homologue Recep Tayyip Erdogan ne se résumait pas à la seule politique, mais qu’il était aussi amical. Nous étions en 2008, et la visite historique de celui qui était alors Premier ministre turc devait contribuer à accroître les échanges commerciaux entre les deux pays et à améliorer les relations diplomatiques. L’image d’Erdogan s’était imposée dans le quotidien des Syriens, ils le voyaient régulièrement à la télévision dans des émissions le présentant comme un résistant à l’impérialisme occidental. Lui et Assad allaient construire un avenir indépendant pour leurs pays.Trois ans après, en 2011, tout changea avec la révolution syrienne. Erdogan apporta son soutien sans réserve aux rebelles, et fit savoir que « la Turquie considérait la crise syrienne d’un point de vue humanitaire ». Plus tard, sa phrase « Assad doit quitter le pouvoir » fut répétée en boucle par les Syriens, surtout ceux réfugiés en Turquie. Pour eux, Erdogan était devenu un sauveur, le protecteur contre la sauvagerie du régime de Damas, presque un père. « On t’aime », pouvait-on lire à côté de ses photos sur de nombreux profils de Syriens sur les réseaux sociaux. Depuis, les deux dirigeants s’étaient échangé des « amabilités ». Pour Assad, Erdogan n’était qu’un frériste [NDLR : sympathisant des Frères musulmans] sans aucune crédibilité. Pour Erdogan, Assad était un criminel de guerre.Mais aujourd’hui, Erdogan a fait évoluer sa rhétorique. Fin juin, il déclarait qu’il n’y avait aucune raison « de ne pas établir de relations entre la Turquie et la Syrie », faisant savoir qu’il allait envoyer une invitation à Assad à tout moment. Cette déclaration a provoqué une vive frayeur parmi les 3 millions de Syriens vivant en Turquie. Leur retour chez le « boucher de Damas » n’aurait rien d’agréable, nombre d’entre eux étant recherchés par les services de renseignement. Pour ceux habitant au nord de la Syrie, dans la zone libérée du régime d’Assad et occupée par l’armée turque depuis 2016 – afin de « protéger la Turquie des Kurdes et les empêcher d’avoir un Etat indépendant menaçant le territoire turc » comme le déclarait Erdogan à l’époque – un nouvel accord mettrait fin à l’espoir de la chute du régime.Mais qu’est-ce qui a changé dans l’esprit d’Erdogan ? Et quel avenir pour la Syrie si une nouvelle alliance unissait Erdogan et Assad ?Opposition grandissante aux réfugiés syriensLa veille du 1er juillet, Kayseri, ville au centre de la Turquie, a connu une longue nuit. Des Turcs ont détruit des biens appartenant à des réfugiés syriens, à la suite d’une rumeur sur une agression sexuelle contre une jeune Turque de la part d’un de ces réfugiés. Très vite, des enquêtes ont prouvé que la nouvelle était fausse. Mais les émeutes ont continué les jours suivants, des maisons, des boutiques et des voitures de Syriens ont été brûlés. Au nord de la Syrie, dans la région d’Idlib et à l’est d’Alep, où vivent 4 millions de déplacés du centre du pays, des milliers de Syriens ont manifesté et certains ont attaqué des commissariats turcs. Pendant ces affrontements, trois Syriens ont été tués. Erdogan a accusé l’opposition turque d’être derrière ces événements. Mais en réalité, il est le principal bénéficiaire de ces émeutes.Ces dernières années, le dirigeant turc a menacé plusieurs fois d’inonder l’Europe de réfugiés si cette dernière ne participait pas aux financements pour les héberger. En 2015, pendant la vague la plus haute de l’immigration syrienne, Erdogan a accepté de limiter le départ des Syriens en Europe en échange de l’ouverture de négociations sur l’adhésion du pays à l’Union européenne. Les réfugiés ont toujours été la carte avec laquelle Erdogan jouait sur plusieurs tableaux. Lors de la campagne électorale de 2023, il s’est concentré sur la question du rapatriement volontaire des réfugiés, annonçant que son gouvernement avait déjà renvoyé quelque 560 000 réfugiés syriens vers des zones sûres du nord de la Syrie, et qu’il envisageait de rapatrier et de réinstaller un autre million à l’avenir. Mais selon les témoignages, de nombreux Syriens ont été obligés de revenir dans leur pays après avoir été arrêtés par la police turque. Erdogan souhaitait récupérer des voix soutenant son rival, Ekrem Imamoglu, connu pour sa politique ferme contre les réfugiés. Cette volonté turque d’expulser les Syriens s’est traduite par des attaques contre les réfugiés, accusés d’être la cause de la crise économique, avec, en 2018, une chute spectaculaire de la livre turque qui a provoqué une inflation toujours forte. Aujourd’hui, la dette publique de la Turquie est estimée à environ 4 milliards de dollars. Une normalisation des relations avec Assad permettrait d’organiser le retour des immigrés syriens, la réouverture des frontières et la reprise des échanges commerciaux.Le parrain PoutineSelon Erdogan, « il est possible d’inviter Poutine avec Assad ». Mais que le président russe soit invité ou non, son rôle sera essentiel. En 2019, une rencontre a réuni Erdogan, Poutine et Hassan Rohani, le président iranien de l’époque, en Turquie. Il s’agissait alors de stabiliser la situation à Idlib, en proie à des conflits. L’absence d’Assad à une réunion concernant son propre pays pouvait paraître surprenante. Mais pour qui connaissait bien le dossier syrien, cela n’avait rien d’étonnant. Depuis 2015, les Russes n’ont pas seulement sauvé le régime d’Assad des attaques de l’opposition, ils ont aussi imposé leur présence militaire dans le pays. En conséquence, Assad n’a plus le loisir de prendre la moindre décision sans l’accord de Poutine. Des initiatives ont même été prises sans consulter le dictateur syrien. Au début de la guerre en Ukraine, Poutine a ouvert la porte aux Syriens souhaitant rejoindre l’armée russe dans son combat. Résultat : 16 000 d’entre eux se sont portés volontaires comme mercenaires.Aujourd’hui, Poutine a intérêt à normaliser les relations entre Erdogan et Assad afin de réduire l’influence occidentale dans la région. Mais il y a aussi pour lui un avantage économique : l’accord entre les deux pays va faciliter la reconstruction du nord de la Syrie. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a confirmé à plusieurs reprises que les entreprises russes seront des acteurs majeurs de la reconstruction du pays. La sécurité garantie par les Turcs et Assad dans le Nord s’avère aussi importante pour Poutine, qui veut se focaliser sur l’Ukraine, une guerre qui coûte cher à la Russie. De son côté, le régime syrien profite de la normalisation des relations pour briser son isolement diplomatique. La coopération avec un Etat membre de l’Otan pourrait améliorer son image. Ces dernières années, Assad a certes été accueilli dans les sommets arabes, et plusieurs ambassades se sont réouvertes à Damas. Mais les portes de l’Occident sont toujours fermées à un régime accusé d’avoir utilisé plusieurs fois les armes chimiques contre son peuple depuis 2013.Le 15 juillet, Assad a déclaré qu’il était prêt à rencontrer Erdogan, à condition que cela soit dans l’intérêt des deux pays. Il a exigé le retrait des forces turques du nord de la Syrie. Si cela se réalisait, il aurait la totalité du pays sous son contrôle, mettant fin à l’opposition syrienne, à l’exception de certaines villes kurdes au nord-est dirigées par les Forces démocratiques syriennes. Celles-ci seraient la première cible de cette nouvelle alliance.Erdogan, l’ennemi d’hier du régime de Damas, cherche aujourd’hui à rétablir une ancienne amitié avec le dictateur syrien. Tous les signes montrent que les relations entre les deux pays sont en train de changer et qu’on verra à nouveau les deux autocrates se serrer les mains, sans doute à Ankara. Pour Erdogan, le « sauveur » des Syriens, les crimes de guerre d’Assad seront oubliés. L’économie et la sécurité auront la priorité dans cette nouvelle relation. Les Syriens, à commencer par les réfugiés, en seront les grands perdants.* Ecrivain et poète né à Damas, Omar Youssef Souleimane a participé aux manifestations contre le régime de Bachar el-Assad, mais, traqué par les services secrets, il a dû fuir la Syrie en 2012. Réfugié en France, il a publié chez Flammarion Le Petit Terroriste, Le Dernier Syrien, Une chambre en exil, et récemment Etre Français.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/erdogan-assad-comment-poutine-rapproche-les-deux-autocrates-ennemis-JRLEIAX5PFHXTLCOSGHIBE3JBQ/

Author :

Publish date : 2024-07-18 19:00:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Cette phrase d’Attal que Darmanin ne digère pas, la guerre chez les écolos pour Matignon

[ad_1]


C’est fou comme la dissolution a vraiment tout clarifié ! Ce second quinquennat est décidément à nul autre pareil. Le dernier remaniement avec Gabriel Attal à sa tête est déjà loin, les élections européennes sont à peine terminées que le président décide de convoquer des élections législatives. Avec le résultat qu’on connaît… Plus que jamais, en coulisses, les uns apprennent à esquiver les croche-pattes, les autres se familiarisent avec l’art du complot, bref, tout le monde prépare l’après-Emmanuel Macron avec rigueur et détermination.Bello, la « veuve Mao »Quand Huguette Bello, qui fut députée de 1997 à 2020, siégeait à la commission des Lois, celle dont le nom a été avancé (puis retoqué) pour Matignon était surnommée « la veuve Mao ». « Elle était le lieutenant de Paul Vergès au Parti communiste réunionnais, en comparaison duquel le PC de Corée du Nord apparaissait comme un modèle de démocratie », se souvient un témoin de l’époque.Darmanin-Attal : une phrase en travers de la gorge »Evidemment, comme il est très intelligent, il a dit ça sur France Inter » : c’est la déclaration de Gabriel Attal que Gérald Darmanin lui reproche le plus. Le 3 juillet, sur la radio du service public, le Premier ministre appelle au « barrage », même avec un bulletin LFI : « Tout me sépare de La France insoumise, mais elle n’est pas en situation d’avoir une majorité absolue : en revanche, l’extrême droite est en situation de gouverner le pays. » Le ministre de l’Intérieur, lui, veut sortir de l’ambiguïté : « Elle peut se comprendre quand on est en responsabilité politique, mais dans l’opposition, on ne peut pas être ambigu, sinon on est le saucisson dans le sandwich. »L’homme qui discute avec tout le monde (sauf Sarkozy) »Il discute même avec Aurélien Pradié ! » : François Bayrou garde des soutiens pour obtenir le poste de Premier ministre, qui insistent sur son aptitude à parler à tout le monde. « Il a toujours échangé avec la terre entière, à une exception près : Nicolas Sarkozy… »Les écolos à couteaux tirésIl y a de la friture sur la ligne entre les négociateurs écologistes. Marine Tondelier, Cyrielle Châtelain, David Cormand et Bruno Bernard ne sont pas toujours d’accord sur la ligne à tenir face aux Insoumis ou face aux socialistes. Cormand et Bernard ont bien envie de faire rendre gorge aux roses. Lui-même fils d’un socialiste que le parti lâcha en rase campagne il y a fort longtemps, Bernard a opposé un « non » froid et catégorique à la candidature d’Olivier Faure pour Matignon : « Tu es premier secrétaire, les Insoumis ne peuvent pas accepter. »Au milieu de ce quadriumvirat vert, c’est Cormand qui s’est montré comme le moins amical à l’égard des socialistes. « Seule Cyrielle Châtelain essaie de faire des ponts, d’être constructive », admettent communistes et socialistes. Et Marine Tondelier ? Un communiste défouraille : « elle dit un truc en réunion et un autre sur les plateaux de télévision. Personne n’est dupe : elle cherche avant tout à sauver sa peau, et ne pas être de ceux qui auront fait capoter le Nouveau Front populaire. »Les LR, ces « gauchistes »A l’Assemblée, la rupture est consommée entre la branche LR traditionnelle et les dissidents ciottistes, partis rejoindre les rangs de l’extrême droite. Dans les couloirs, c’est à peine si les nouveaux députés de droite saluent leurs anciens camarades, qu’ils taxent désormais d’extrémistes. « On a l’impression de croiser des gauchistes tellement ils sont désagréables », commente un député LR-RN tout juste élu.Une autre victime de la dissolutionExpérimenté avec succès en Gironde, le nouveau système de dépôt et traitement des plaintes en ligne devait être généralisé à l’ensemble du territoire juste avant l’ouverture des JO 2024 et l’afflux de touristes en France. Le ministère de l’Intérieur, à l’initiative du projet, avait prévu d’en faire l’annonce mi-juin. Mais elle a été reportée à cause de la dissolution… Emmanuel Macron s’était pourtant félicité des résultats de la plainte en ligne. Les victimes de vols ou d’escroqueries devront continuer à déposer leurs plaintes dans les commissariats et les gendarmeries.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/politique/cette-phrase-dattal-que-darmanin-ne-digere-pas-la-guerre-chez-les-ecolos-pour-matignon-ARJVWLXLKNB4FBKCRXNYWHW5ZE/

Author :

Publish date : 2024-07-18 16:23:16

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Guerre en Ukraine : Volodymyr Zelensky au Royaume-Uni pour un sommet européen

[ad_1]


Alors que des rumeurs de retraite face aux attaques russes répétées courent, l’armée ukrainienne dément, assurant « tenir » à Krynky, sur la rive occupée du Dniepr, dans le sud de l’Ukraine. « Les défenseurs ukrainiens continuent de tenir leurs positions et leurs têtes de pont, au pluriel, sur la rive gauche du fleuve Dniepr », a assuré ce jeudi 18 juillet à la télévision un porte-parole de l’armée ukrainienne, Dmytro Lykhovy.Les infos à retenir⇒ Volodymyr Zelensky au Royaume-Uni pour un sommet européen⇒ von der Leyen dénonce la visite de Viktor Orban à Moscou⇒ Plus de 2 000 militaires ukrainiens attendus en FranceVolodymyr Zelensky au Royaume-Uni pour un sommet européenCe jeudi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky est au Royaume-Uni pour un sommet européen. « Je rencontrerai Sa Majesté le roi Charles III, le Premier ministre Keir Starmer », a-t-il fait savoir sur les réseaux sociaux, ajoutant qu’il signerait « un accord intergouvernemental sur le soutien au complexe industriel et de défense ukrainien ».Dès son arrivée près d’Oxford, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé les Européens à rester unis dans leur soutien à son pays en guerre. « C’est très important de maintenir l’unité en Europe, car l’unité permet toujours de prendre des décisions fortes », a-t-il déclaré depuis le palais de Blenheim, lieu de naissance de Winston Churchill, où a lieu cette quatrième réunion de la Communauté politique européenne (CPE).Ursula von der Leyen fustige la visite d’Orban à MoscouUrsula von der Leyen a accusé le Premier ministre hongrois Viktor Orban de « jouer le jeu » de Vladimir Poutine en s’étant rendu à Moscou le 5 juillet dernier, pour ce que la présidente de la Commission européenne, candidate à sa réélection, désigne comme une « prétendue mission de paix ». »La Russie poursuit son offensive dans l’est de l’Ukraine. Elle mise sur une guerre d’usure, sur un prochain hiver encore plus rude que le précédent. La Russie mise sur la mollesse de l’Europe et de l’Occident, et certains Européens jouent le jeu », a-t-elle dénoncé devant le Parlement européen à Strasbourg.2 100 militaires ukrainiens attendus en France2 100. C’est le nombre de militaires ukrainiens attendus dans les camps d’entraînement français d’ici à fin septembre pour une durée d’un mois, d’après nos confrères de France 3. Une information qui n’a toutefois pas été confirmée par l’état-major tricolore. Toujours d’après France 3, l’objectif de cette mission serait de former une brigade des forces armées ukrainiennes d’ici à la fin de l’année. Mais également de fournir du matériel militaire : « 128 véhicules de transports de troupes, type VAB (véhicule avant blindés). Mais aussi 18 canons d’artillerie, type Caesar, des chars légers, au nombre de 24, par ailleurs », est-il indiqué.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/monde/guerre-en-ukraine-volodymyr-zelensky-au-royaume-uni-pour-un-sommet-europeen-Y4FE2BWRBZGKFONJMYGSWP2RFA/

Author :

Publish date : 2024-07-18 12:40:32

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

EN DIRECT. Présidence de l’Assemblée nationale : les députés votent à partir de 15 heures

[ad_1]


Les nouveaux députés se réunissent ce jeudi 18 juillet pour élire le ou la présidente de l’Assemblée nationale. Le vote aura lieu à partir de 15 heures, et six candidatures sont pour le moment déclarées. Le Nouveau Front populaire a réussi mercredi soir à s’accorder sur la candidature du communiste André Chassaigne à ce poste. Côté Matignon, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a appelé sur BFMTV a un vote au sein du Nouveau Front populaire pour enfin proposer un nom potentiel à Emmanuel Macron.Les infos à retenir⇒ Le vote pour la présidence de l’Assemblée a lieu à partir de 15 heures⇒ Le Nouveau Front populaire a fini par s’accorder sur la candidature d’André Chassaigne à ce poste⇒ Olivier Faure souhaite un vote du NFP sur le nom du potentiel Premier ministreIndexer les salaires sur l’inflation : pourquoi le NFP fait fausse routeL’alliance des partis de gauche souhaite remettre en place ce mécanisme abandonné en 1983, à raison selon de nombreux économistes. Lire notre décryptage.Le vote pour la présidence de l’Assemblée a lieu cet après-midiLe nouvel hémicycle de l’Assemblée, plus fragmenté que jamais, se réunit pour la première fois ce jeudi pour élire son ou sa président(e), avec une large incertitude sur l’issue d’un vote qui pourrait dessiner une ébauche de coalition gouvernementale.A partir de 15 heures, trois tours seront peut-être nécessaires pour départager les candidats, tant les inconnues sont nombreuses dans cette Assemblée fracturée en trois blocs – Nouveau Front populaire, camp présidentiel et Rassemblement national -, et où la droite et les indépendants de Liot pourraient jouer les arbitres. Les candidatures déclarées sont celles de la présidente sortante, Yaël Braun-Pivet (Ensemble) soutenue par le Modem, du centriste Charles de Courson, d’André Chassaigne pour le NFP, de Naïma Moutchou (Horizons), de Sébastien Chenu (RN) et d’Annie Genevard ou Philippe Juvin côté LR.Après le perchoir, les postes stratégiques de l’Assemblée seront en jeu vendredi : vice-présidents, questeurs… Puis les présidences de commission samedi, dont celle de la très convoitée commission des Finances, attribuée à un groupe d’opposition.Présidence de l’Assemblée : le NFP s’accorde sur le communiste André ChassaigneLe communiste André Chassaigne a été choisi mercredi comme candidat unique du Nouveau Front populaire pour briguer la présidence de l’Assemblée nationale, ont indiqué à l’AFP des sources parlementaires de la coalition de gauche à la veille du scrutin. Après de longues tractations, le député du Puy-de-Dôme a bénéficié du désistement de la candidate écologiste Cyrielle Chatelain.Ils étaient plusieurs à pouvoir prétendre à la fonction. L’envie constructive de faire ensemble l’a emporté. @AndreChassaigne sera un excellent président, respecté de tous, et dont chacun connaît la passion pour le débat parlementaire.#NouveauFrontPopulaire https://t.co/qKwFvls3SQ— Olivier Faure (@faureolivier) July 17, 2024Olivier Faure veut un vote du NFP sur le nom d’un potentiel Premier ministreFaisant référence aux tractations stagnantes au sein du Nouveau Front populaire pour proposer un nom potentiel pour Matignon, Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste, a proposé ce jeudi matin sur BFMTV de soumettre les candidatures au vote. « Quand on n’arrive pas à avancer, il y a un mode assez simple en démocratie pour départager des candidatures : c’est le vote », a-t-il martelé.Du côté des Insoumis, Clémence Guetté a de son côté affirmé sur Franceinfo au même moment que les discussions pour Matignon continuaient. « Nous pouvons aboutir avec la méthode que nous avons employée. Nous avons réussi sur l’Assemblée nationale, nous réussirons sur Matignon », a-t-elle dit.Selon elle, le fait de faire voter les députés du NFP serait une solution « un peu démagogique ».

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/politique/en-direct-presidence-de-lassemblee-nationale-les-deputes-votent-a-partir-de-15-heures-7YN73RKZUNGN3INAWM4CBI5BKI/

Author :

Publish date : 2024-07-18 10:31:41

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Ballon gastrique Allurion : l’alerte de l’agence du médicament

[ad_1]


Le ballon gastrique de la start-up Allurion, qui promet d’aider à perdre du poids sans nécessiter de chirurgie, peut causer de graves complications, a prévenu, ce jeudi 18 juillet, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). « Nous appelons à la vigilance concernant l’utilisation de ces ballons gastriques suite à la déclaration de plusieurs incidents faisant état de graves complications gastro-intestinales », a-t-elle indiqué dans un communiqué.Un ballon gastrique est un dispositif qui vise à aider les personnes obèses ou en surpoids à perdre du poids. Le principe est proche d’un anneau, en réduisant la place disponible pour de la nourriture dans l’estomac, à la différence qu’un ballon nécessite peu ou pas de chirurgie. Dans le cas du ballon développé par Allurion, une startup fondée aux Etats-Unis mais très active en France, il faut avaler le dispositif sous forme de capsule, puis il reste actif quatre mois avant de se résorber. C’est le seul ballon gastrique qui fonctionne ainsi et c’est le plus utilisé en France, selon des précisions de l’ANSM à l’AFP.Mais son intérêt est loin de faire l’unanimité. En France, les autorités de santé l’autorisent, mais elles ne le recommandent pas au vu des doutes sur son intérêt à long terme et de son coût élevé, celui-ci pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros. Il n’est donc pas remboursé, ce qui n’empêche pas plusieurs dizaines de cliniques privées de proposer l’implantation de ce ballon.Manque d’informationA ces considérations s’ajoute la question des risques. Selon l’ANSM, de graves effets secondaires ont été signalés, comme des occlusions intestinales ou des perforations gastriques. Une vingtaine de signalements ont été recensés depuis 2016, a précisé l’agence à l’AFP. Ces risques sont certes signalés dans la notice du ballon mais l’agence du médicament regrette un manque d’information des patients et, même, des professionnels qui encadrent l’implantation de ce dispositif.Celui-ci est, en effet, souvent proposé dans des établissements, en premier lieu de simples centres de médecine esthétique qui sont démunis pour traiter en urgence d’éventuels problèmes graves.L’ANSM, qui rappelle que la procédure doit absolument être supervisée par un médecin, demande donc à Allurion « d’informer l’ensemble des professionnels de santé des recommandations concernant la prise en charge des patients en cas de complications gastro-intestinales graves. »

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/sciences-sante/sante/ballon-gastrique-allurion-lalerte-de-lagence-du-medicament-7WLYN5IX65FO3DFOEWL3LKO6VI/

Author :

Publish date : 2024-07-18 07:00:39

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Tentative d’assassinat contre Donald Trump : cette autre menace venue d’Iran

[ad_1]


Le Secret service était déjà en alerte, plusieurs jours avant la tentative d’assassinat contre Donald Trump, samedi 13 juillet. Pas parce qu’il anticipait l’attaque de Thomas Matthew Crooks, abattu par les forces de l’ordre après avoir tiré sur le candidat républicain. Mais parce que les services de renseignement avaient reçu des informations concernant une menace de l’Iran contre l’ex-président, ont révélé plusieurs médias américains mardi 16 juillet.Selon CNN, qui a été le premier à rapporter l’information, le Conseil de sécurité nationale (NSC) a été informé d’un plan iranien visant à éliminer Donald Trump et a « directement » transmis l’information au Secret service, l’agence chargée d’assurer la protection des présidents et ex-présidents américains. « En réponse à cette menace accrue, les services secrets ont déployé des ressources et des moyens pour la protection de l’ancien président Trump. Tout cela s’est produit avant samedi », a déclaré une source du NSC au média.Vengeance après l’assassinat de Qassem SoleimaniLa porte-parole du NSC, Adrienne Watson, a déclaré que les menaces iraniennes découlaient de « la volonté de l’Iran de se venger de l’assassinat de Qassem Soleimani », un général iranien populaire tué en 2019 par une frappe aérienne américaine devant l’aéroport de Bagdad. Il était le dirigeant de l’unité d’élite des Gardiens de la Révolution. Selon Adrienne Watson, aucun lien n’a été identifié entre le tireur lors du rassemblement « et un quelconque complice ou co-conspirateur, étranger ou national », rapporte l’agence de presse AP.L’Iran a réagi ce mercredi 17 juillet en dénonçant des accusations « malveillantes », selon un communiqué du ministère iranien des Affaires étrangères. Celui-ci précise que la République islamique est « déterminée à poursuivre en justice M. Trump pour son rôle direct dans l’assassinat du général Qassem Soleimani ».La sécurité de Donald Trump, tout comme celle de l’actuel président américain Joe Biden, ont été renforcées à la suite de la tentative d’assassinat visant le candidat républicain. « De plus en plus d’agents entouraient Biden alors qu’il embarquait à bord d’Air Force One à destination de Las Vegas lundi soir », signale AP. L’agence pointe aussi le fait qu’à la convention républicaine de Miwaukee, « il y avait une présence beaucoup plus importante que par le passé, avec des agents gardant une barrière protectrice entre Trump et la foule, l’empêchant de saluer ses partisans aussi facilement qu’il le fait habituellement ».

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/monde/amerique/tentative-dassassinat-contre-donald-trump-cette-autre-menace-venue-diran-7ET4LYSZDFEWJI3X66FTMLKBB4/

Author : Aude Villiers-Moriamé

Publish date : 2024-07-17 11:44:20

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Royaume-Uni : Charles III présente le premier programme travailliste en 15 ans

[ad_1]


Economie, immigration, relations du Royaume-Uni avec l’Europe, mais aussi transport et logement : Charles III a énoncé ce mercredi 17 juillet les priorités du nouveau gouvernement travailliste dans son traditionnel discours du roi, cérémonie solennelle à la réouverture du parlement.Le discours du trône ou discours du roi est prononcé par le souverain, mais rédigé par le gouvernement. C’est l’occasion pour le nouveau parti au pouvoir d’exposer ses priorités à Westminster. C’était le premier pour un gouvernement travailliste en 15 ans, après les élections législatives du 4 juillet dernier qui ont abouti à l’arrivée à Downing Street du Premier ministre travailliste Keir Starmer après quatorze années de pouvoir conservateur.Coiffé de la couronne impériale d’apparat et portant une longue robe, Charles III, arrivé au parlement en carrosse doré depuis le palais de Buckingham, a lu le texte d’un ton monocorde, une manière de marquer la neutralité politique du souverain.Une évaluation « indépendante » des budgetsLe gouvernement, qui avait bâti sa campagne sur une promesse de « sérieux » budgétaire, a d’abord mis en avant « la stabilité économique ». Il fera évaluer de « manière indépendante » ses budgets à venir par l’organisme public de prévision budgétaire, l’OBR, pour assurer un meilleur contrôle des dépenses publiques. Un pas de côté clair en comparaison de l’ancienne Première ministre Liz Truss ; à l’automne 2022, la très éphémère cheffe du gouvernement britannique avait semé la panique sur les marchés financiers avec des baisses d’impôts non financées, un traumatisme dans le pays.Le nouveau gouvernement veut par ailleurs « redéfinir » les relations entre le Royaume-Uni et ses « partenaires européens », près de huit ans après le vote du Brexit. Il « travaillera à améliorer les relations commerciales et d’investissement avec l’Union européenne ».Pour lutter contre l’immigration illégale, le gouvernement va créer une nouvelle force de sécurité dotée de « pouvoirs antiterroristes ». Elle visera à « renforcer » la lutte contre les passeurs. Au lendemain de son arrivée au pouvoir, Keir Starmer avait notamment confirmé abandonner le projet des conservateurs d’expulser vers le Rwanda des migrants arrivés illégalement.Une réforme du Parlement britanniqueAutre sujet très symbolique : Keir Starmer affirme vouloir supprimer les 92 membres héréditaires à la Chambre des Lords, la chambre haute du Parlement, une tradition « datée et indéfendable ». Ces pairs sont tous des hommes, largement issus de l’aristocratie.Sur l’Irlande du Nord, le nouveau gouvernement s’est engagé à abroger une loi controversée qui devait mettre fin aux enquêtes, aux affaires civiles et aux poursuites pénales pour les crimes liés à la période des Troubles et accorder l’immunité aux anciens combattants de tous les camps.Les promesses se sont enchaînées dans cette longue liste comprenant aussi des mesures pour accélérer la construction de logements et pour renationaliser les compagnies de transport ferroviaire. Le gouvernement reprend par ailleurs des projets amorcés par les conservateurs, notamment la loi visant à interdire la vente de tabac à toute personne née après 2009.Keir Starmer, 61 ans, s’est dit juste après son arrivée au pouvoir « impatient de mettre en œuvre le changement » promis aux Britanniques. Avec ce programme, les travaillistes veulent « montrer qu’ils peuvent redevenir ce qu’ils considèrent comme le parti naturel du gouvernement », a déclaré auprès de l’AFP Tony McNulty, ancien ministre du Labour et professeur de politique britannique à l’université Queen Mary de Londres.Des manifestants anti-royautéCe discours du roi était le deuxième prononcé par Charles III depuis son accession au trône, en septembre 2022. En mai de cette année-là, en tant que prince de Galles, il avait aussi remplacé sa mère Elizabeth II, dont la santé déclinait. Charles III était assis sur le trône de la Chambre des Lords, avec à sa gauche son épouse Camilla.Ce mercredi, pendant qu’il lisait le discours, des manifestants anti-monarchie ont scandé « Pas mon roi » devant le Parlement. La police a indiqué avoir arrêté une dizaine de membres du groupe activiste Youth Demand, soupçonnés de vouloir causer des nuisances publiques.Un peu avant son arrivée à Westminster, des gardes royaux avaient également procédé à l’inspection des caves du Parlement à la recherche d’explosifs, un héritage de la tentative infructueuse des catholiques de faire sauter le bâtiment en 1605. Une députée a quant à elle été retenue en otage à Buckingham jusqu’au « retour sain et sauf du roi » dans sa résidence, un symbole historique.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/monde/europe/royaume-uni-charles-iii-presente-le-premier-programme-travailliste-en-15-ans-V7IIZ3C4TVCBDLPQB6IHR5NFII/

Author :

Publish date : 2024-07-17 15:38:18

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

7 octobre : ce que le rapport d’HRW révèle des crimes commis par le Hamas

[ad_1]


« Je ne peux pas effacer tout le sang de mon esprit », l’attaque du 7 octobre commise par des groupes armés palestiniens contre Israël : voici le nom du rapport publié par l’ONG Human Rights Watch (HRW), ce mercredi. Long de 236 pages, le document s’attarde à recenser toutes les exactions perpétrées le 7 octobre 2023. L’organisation humanitaire dessine ainsi les contours de la responsabilité du Hamas, et des groupes paramilitaires qui l’accompagnaient, lors de cette opération terroriste. Le bilan humain de cette funeste journée s’élève à 1 195 personnes tuées, dont 815 civils, et 251 otages capturés, selon un chiffrage réalisé par l’AFP. Au dernier recensement, ils étaient encore 116 aux mains du Hamas, retenus prisonniers dans la bande de Gaza.Le rapport d’HRW, s’il met en avant les brigades al-Qassam – la branche militaire du Hamas – mentionne également la participation de quatre autres milices, dont le Jihad islamique palestinien. Ces groupes paramilitaires seraient responsables de « centaines de crimes de guerre », selon Belkis Wille, directrice adjointe de la division Crises et conflits de l’ONG.La responsabilité du HamasPour engager la responsabilité du Hamas, HRW s’appuie sur l’article 3 commun aux quatre conventions de Genève : « La partie rebelle au gouvernement légitime possède une force militaire organisée, une autorité responsable de ses actes, agissant sur un territoire déterminé et ayant les moyens de respecter et de faire respecter la Convention ».Parmi les sévices violant le droit de la guerre, le rapport recense : « les attaques ciblant des civils et des biens de caractère civil ; des meurtres de personnes en détention ; des traitements cruels et autres traitements inhumains ; des crimes impliquant des violences sexuelles et sexistes ; la prise d’otages ; la mutilation et la spoliation des corps ; l’utilisation de boucliers humains ; ainsi que des actes de pillage et de saccage. »L’organisation humanitaire a questionné le Hamas en février dernier qui lui a répondu par un document de neuf pages. La formation gazaouie assurait que ses brigades al-Qassam avaient pour « doctrine militaire de ne pas prendre les civils pour cible ». Pour expliquer les sévices sur le territoire israélien, le Hamas défend l’idée que des « gens [NDLR : des Gazaouis] qui ne participaient pas à l’opération militaire » s’y sont greffés, provoquant « le chaos sur le terrain et modifiant le plan visant les cibles militaires ».Une enquête au long coursLe narratif du Hamas est battu en brèche par les conclusions de l’enquête qui en font un événement « coordonné et planifié ». « L’attaque menée par le Hamas le 7 octobre avait pour but de tuer des civils et de prendre en otage autant de personnes que possible », souligne Ida Sawyer, directrice de la division Crises et conflits à Human Rights Watch.A plusieurs endroits, « les combattants ont tiré directement sur les civils, souvent à bout portant, alors qu’ils tentaient de fuir », précise Belkis Wille. Rapidement après les attaques terroristes, l’organisation humanitaire enquêtait sur place. Elle y est restée deux mois, en octobre et novembre, puis a poursuivi à distance jusqu’en juin. Les chargés d’enquête ont passé au crible 280 photos et vidéos. Ils ont également pu interviewer 144 personnes, dont 94 survivants de l’attaque terroriste.Tout ce travail de témoignage s’exprime dans l’introduction du rapport, où Sagi Shifroni, 41 ans, raconte le matin du massacre. Habitant dans la zone frontalière avec la bande de Gaza, il réussit à trouver refuge dans sa safe room, avec sa fille de 5 ans, alors que pénètre chez lui une escouade. Impuissants, les deux Israéliens attendent de l’autre côté de la porte que tentent de forcer les assaillants, sans succès.Echouant à entrer, les terroristes se décident à mettre le feu à l’habitation et quittent les lieux. Contraints de sortir, Sagi enroule sa fille dans des draps, lui demande de plaquer un oreiller contre sa bouche pour se protéger des fumées. Gravement brûlé, il ne sera pris en charge à l’hôpital qu’à minuit, attendant toute la journée dans le chaos ambiant.A la suite de la publication de cette enquête de HRW, le Hamas a démenti. « Nous rejetons les mensonges » du rapport, a déclaré le mouvement islamiste palestinien Hamas dans un communiqué publié mercredi dénonçant « un parti pris flagrant en faveur » d’Israël, dont l’armée mène toujours une offensive sur le territoire gazaoui.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/monde/proche-moyen-orient/7-octobre-ce-que-le-rapport-dhrw-revele-des-crimes-commis-par-le-hamas-A46GOIFQZNAPBH2LKG2W3ZYLNI/

Author :

Publish date : 2024-07-17 16:54:14

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Complotisme aux Etats-Unis : « On assiste à une dérive de l’électorat démocrate et du camp Biden »

[ad_1]


Sans surprise, depuis la tentative d’assassinat contre Donald Trump, samedi 13 juillet, les théories du complot se multiplient sur les réseaux sociaux. Plus surprenant en revanche, celles-ci ne sont pas l’apanage du clan trumpiste… « Faux sang. Un drapeau américain à l’envers. Je n’achète pas. Trop parfait », a par exemple posté sur X l’influenceur Lakota Man, pas moins d’un demi-million d’abonnés et démocrate revendiqué. « L’un des faits saillants de la campagne présidentielle états-unienne, ces dernières semaines, c’est la dérive d’une partie de l’électorat démocrate et de la campagne de Joe Biden dans son ensemble. On peine à le percevoir depuis la France, mais de façon assez étonnante, celle-ci se construit en miroir de celle de Trump », explique Anthony Mansuy, journaliste à Society et auteur de Les Dissidents (Robert Laffont, 2022) – un livre enquête dans lequel il était question de comprendre les raisons pour lesquelles les théories du complot ont infiltré l’ensemble de la société.Auprès de L’Express, le journaliste décrit ainsi ce qu’il qualifie de « théories du complot centristes ». Loin d’être une nouveauté aux Etats-Unis (pas plus qu’en France), l’essor de cette forme de complotisme correspondrait, selon lui, au besoin pour une partie des soutiens de Joe Biden d’éviter de se confronter à la réalité d’un candidat montrant notamment « des signes de déclin cognitif ». Entretien.L’Express : Après la tentative d’assassinat de Donald Trump, lors d’un meeting qui se tenait le 13 juillet, vous avez relevé sur X le surgissement de « théories du complot centristes ou libérales ». De quoi s’agit-il ?Anthony Mansuy : L’un des faits saillants de la campagne présidentielle américaine, ces dernières semaines, c’est la dérive d’une partie de l’électorat démocrate et de la campagne de Joe Biden dans son ensemble. On peine à le percevoir depuis la France, mais de façon assez étonnante, celle-ci se construit en miroir de celle de Trump. L’actuel président s’en est récemment pris à la presse dans un meeting durant lequel ses soutiens ont en outre crié « enfermez-le » en parlant de Donald Trump. On a aussi vu Biden s’emporter contre « les élites » dans une interview début juillet. Sans parler du directeur adjoint de sa campagne qui a utilisé l’expression « bedwetting brigade » – littéralement « brigade du pipi au lit » – pour qualifier les critiques démocrates visant Biden, au rang desquels l’acteur George Clooney (qui a ensuite été ciblé par la campagne).En clair : le camp Biden a choisi de répondre aux critiques visant son champion par l’offensive et l’hystérisation, les « pro » contre les « anti ». Or ce genre de contexte est favorable à l’émergence de théories du complot, car celles-ci servent à jeter le flou sur les défaillances du candidat, grâce à ce que l’auteur italien Roberto Bui appelle « des récits de diversion », et à fournir des boucs émissaires : des posts viraux ont ainsi expliqué que Joe Biden aurait été drogué à son insu avant le débat désastreux du 28 juin, ou encore que la chaîne ABC News aurait trafiqué le son d’une interview pour l’affaiblir. Et Seth Abramson, à la tête d’un compte influent sur X, a même parlé d’un « coup d’Etat de l’intérieur » pour qualifier ceux qui demandent à Biden de se retirer.Cette propension, au sein de la frange démocrate américaine, à propager des théories du complot est-elle une nouveauté ?Non. Mais en Occident, la tendance aux conclusions hâtives et aux théories non avérées concernait jusqu’ici surtout les tentatives d’ingérence russe. Celles-ci sont évidemment à prendre au sérieux, car elles représentent une menace réelle et permanente sur nos systèmes d’information. Pour autant, l’agitation du chiffon russe a aussi pu servir à disqualifier certains récits contraires aux intérêts immédiats de politiciens centristes ou libéraux. Huit ans après sa défaite, malgré une campagne hasardeuse, une grande impopularité, et un soutien à l’invasion de l’Irak qui lui avait déjà en partie coûté la primaire de 2008, Hillary Clinton explique encore qu’elle a perdu à cause de l’ingérence russe.Utiliser un bouc émissaire plausible était une manière pour elle et son camp d’évacuer les critiques et de ne pas faire son examen de conscience. Dans le cas de Biden aujourd’hui, l’explosion de théories du complot correspond au besoin pour une partie de ses soutiens d’éviter de se confronter à la réalité d’un candidat à l’histoire politique compliquée, montrant des signes de déclin cognitif et qui, selon certains, n’en fait pas assez pour empêcher les massacres perpétrés par son allié israélien.Est-il étonnant que le complotisme « centriste » que vous décrivez surgisse aujourd’hui ?Il faut faire la distinction entre les producteurs et les consommateurs. Côté consommateur, le complotisme est un réflexe profondément humain, qui fait appel à nos instincts tribaux, communautaires, à nos biais idéologiques. Aucune personne, aucun groupe social ni idéologie n’est a priori épargné par cette mécanique mentale. Quand leurs figures sont en danger, ou qu’ils sont menacés, les producteurs utilisent ce « potentiel complotiste en nous » pour mobiliser les troupes afin d’expliquer une défaite, soutenir un chef ou décrédibiliser un adversaire. Il n’y a rien d’étonnant à ce qu’en période instable, certaines figures publiques habituellement considérées comme « raisonnables » s’y adonnent.Que dit ce phénomène des inquiétudes qui cristallisent au sein de la société américaine ?Aujourd’hui, les politiques de gauche et d’extrême droite fondent leur action, à des degrés divers de rationalité, sur des discours qui annoncent la fin imminente de notre civilisation. Pendant ce temps-là, le centre et la droite au pouvoir se sont arc-boutés sur une politique économique exsangue, la défense d’institutions fragilisées, parfois rouillées, qui se délitent peu à peu. Le résultat ? L’idée se diffuse qu’il n’y a plus d’espoir, plus de projet commun positif, aucune autre réalité possible. Plus d’alternative, comme disait Margaret Thatcher. Pour beaucoup, le pire a déjà été acté, le futur a été confisqué, ce qui engendre désolation culturelle et sociale, dépolitisation et apathie. C’est dans ce monde désenchanté – et ce, quel que soit le bord politique – que certains cherchent, avec les théories du complot, à remettre du sens, trouver des mécaniques d’évasion ou des communautés en ligne.Êtes-vous inquiet pour l’issue de cette élection présidentielle américaine ?Je ne pense pas que l’on puisse lutter contre les fantasmes politiques, la désinformation et le complotisme en en adoptant les codes. Il est encore impossible de savoir si la tendance complotiste des libéraux et du camp Biden va s’intensifier, mais je l’interprète comme un aveu de faiblesse, voire même d’échec. La situation est si nouvelle et explosive que je ne me risquerai pas à d’autres prédictions.Ces théories du complot « centristes » sont-elles l’apanage des Etats-Unis ?Cela existe en France aussi, un peu sur le même modèle qu’aux Etats-Unis. Le phénomène s’était particulièrement manifesté en 2018, lorsque certains éditorialistes avaient commencé à parler de liens entre Moscou ou Trump et les gilets jaunes, de même que des députés de l’ex-majorité, voire dans la bouche d’Emmanuel Macron, qui avait aussi estimé dans une interview début 2019 que certains gilets jaunes avaient été « conseillés par l’étranger ». Comme Biden aujourd’hui, plutôt que de se confronter à l’infinie complexité du social et à la conséquence de mesures impopulaires, certains membres de la majorité ont préféré se réfugier dans une histoire simpliste, binaire. On avait aussi vu des poussées de contre-récits en 2007, où plusieurs candidats à la présidentielle avaient accusé TF1 de truquer le panel de téléspectateurs lors d’une émission politique au profit de leurs adversaires. Même à l’époque de l’affaire DSK, des élus PS avaient crié au complot. Jacques Attali, pourtant poupée vaudoue ultime des conspirationnistes, avait parlé d’une « possible manipulation ».Est-ce une crise de la rationalité dont nous parlons ?Je ne vois pas le complotisme comme le contraire de la rationalité. À bien des égards, à vouloir relier entre eux des faits disjoints et leur fournir immédiatement une lecture politique, il y a parfois dans le complotisme une forme d’excès de rationalité. Parfois, on ne sait tout simplement pas ce qui s’est passé. Il y a ceux qui acceptent l’incertitude et le flou, et les autres qui refusent de ne pas savoir. Ceux qui veulent tout expliquer, tout le temps, même en l’absence d’éléments indiscutables, et qui trouvent la confusion insupportable. Dans le cas de l’assassinat de Trump, tout le monde a fait la même chose, moi compris : passer des heures sur Twitter à la recherche de la moindre nouvelle bribe d’information, zoomer sur des photos sans savoir si elles étaient authentiques ou non, formuler des théories plus ou moins farfelues. Face à ce genre d’événements historiques, nous sommes tous les mêmes. En revanche, ceux que l’on peut qualifier de « complotistes » sont ceux qui vont partir en croisade politique sur la base d’éléments bien trop maigres pour constituer une hypothèse crédible.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/complotisme-aux-etats-unis-on-assiste-a-une-derive-de-lelectorat-democrate-et-du-camp-biden-PYPOK34TIRDLDK5FIFDRCLUQSI/

Author : Alix L’Hospital

Publish date : 2024-07-17 17:00:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Gavin Mortimer : « La France est en pole position en matière de nullité politique »

[ad_1]


C’est sans doute l’un des Britanniques les mieux renseignés sur la politique française, dont il chronique les tourments pour le magazine conservateur The Spectator. Et c’est peu dire que, ces derniers temps, ses articles concernant la crise politique que traverse la France ont souvent frisé le registre de la consternation… Loin d’excuser Emmanuel Macron, qui « laisse derrière lui des Français anxieux » et « aux abois », l’historien et écrivain Gavin Mortimer retrace les origines de la « colère » qu’il perçoit dans l’Hexagone, où il vit depuis plus de 12 ans. Et explique pourquoi, selon lui, c’est au Nouveau Front populaire de gouverner, « point barre ».Loin de donner un blanc-seing à ses lieutenants, ni même au Rassemblement national (qui « bénéficie de l’incohérence qu’il y a en face »), Gavin Mortimer juge pourtant qu’il faut arrêter de dire de La France insoumise et du Rassemblement national qu’ils sont « hors de l’arc républicain ». Et n’épargne personne. « Pour comprendre pourquoi nous vivons une période assez extraordinaire en termes de menaces (…), il ne faut pas sous-estimer la nullité de nos politiques », juge-t-il. Entretien.L’Express : « Macron se voit en protecteur des Français, et il est convaincu que l’’anxiocratie’ permanente est le moyen le plus efficace de maîtriser son peuple réfractaire », écriviez-vous en 2022. Deux ans plus tard, pensez-vous que cette disposition a joué un rôle dans la crise politique que nous vivons ?Gavin Mortimer : Quand on secoue les peurs des Français comme Macron l’a fait sans apporter de solutions, sans se poser véritablement la question de « pourquoi » les extrêmes continuent de grimper dans les urnes, on ne peut pas espérer que cela finisse bien. Les résultats des deux derniers scrutins sont la preuve que cette anxiocratie dont Macron a été le maître d’œuvre n’a pas eu les effets attendus : ni son discours de la Sorbonne, en avril 2024, lors duquel il s’était posé en sauveur de l’Europe face à Poutine, ni même le fait d’avoir agité l’hypothèse d’une « guerre civile » en cas de victoire des extrêmes aux législatives, ne semblent avoir eu de prise sur le vote des Français. Macron ne convainc plus, mais surtout, il laisse derrière lui des Français anxieux, aux abois pour qu’une alternative émerge. Début juillet, pendant l’entre-deux tours, je me suis rendu au rassemblement contre l’extrême droite organisé Place de la République, et quelque chose m’a beaucoup marqué : la haine à l’égard de Macron y était aussi présente (sinon plus !) que celle du RN…Emmanuel Macron est-il seul en cause ?Non. Après les résultats du scrutin des européennes, plusieurs journaux britanniques se sont empressés d’expliquer qu’après l’arrivée de Donald Trump aux Etats-Unis, puis le Brexit en Grande-Bretagne, la France amorçait son virage vers la révolte. Je ne suis pas d’accord. Je crois que la France a en fait été la première nation à montrer des signaux de colère. Ce, en 2005, lorsqu’une majorité s’était exprimée contre la ratification de la Constitution européenne, et que Jacques Chirac avait choisi d’ignorer ce résultat. Ses successeurs, Sarkozy, Hollande et aujourd’hui Macron, ont poursuivi dans cette voie. Savez-vous combien de referendums ont eu lieu entre 1958 et 2005 ? Dix. Combien après 2005 ? Zéro.Je crois également que la fameuse note du think tank Terra Nova, qui préconisait en 2011 que la gauche se détache des ouvriers et employés pour se tourner vers une nouvelle majorité électorale urbaine a scellé la migration d’une bonne partie des Français des classes populaires vers les extrêmes. Macron, comme d’autres avant lui, n’a pas su voir cela. Je suis un grand fan de Jérôme Fourquet, dont j’ai relu l’un des ouvrages récemment : en 2017, le pourcentage de députés appartenant à la classe supérieure était de 69 %, 23 % provenait de la classe moyenne, contre 8 % des classes populaires. Ce décalage entre les inquiétudes des classes qui se reportent vers les extrêmes et ceux qui prétendent les représenter était une bombe à retardement. Marine Le Pen comme Jean-Luc Mélenchon ont su voir cela, et investir le champ laissé en jachère par Emmanuel Macron et son clan. Enfin, je dis « son clan », mais l’incapacité des politiques à regarder plus loin que leur nombril, que nous observons en ce moment-même, me semble incontestablement transpartisane.Vous ne semblez pas être « fan » de l’offre politique en FranceCela peut sembler surprenant, mais je crois que pour comprendre pourquoi nous vivons une période assez extraordinaire en termes de menaces mais surtout de gestion de celles-ci (les crises internationales, les crises sanitaires, les crises de démocratie…), il ne faut pas sous-estimer la nullité de nos politiques. Je dis « nos » car si la France se place en pole position en la matière, cette dimension concerne malheureusement une bonne partie des démocraties occidentales. Nous n’avons jamais eu une génération de politiciens aussi peu talentueux, pour ne pas dire médiocres à souhait. Je ne dis pas cela pour le plaisir, je pense qu’il y a une explication tout à fait rationnelle !Quelle est-elle ?L’âge moyen des députés qui siègent dans votre hémicycle est d’environ 49 ans – c’est-à-dire ma génération. Or qu’avons-nous connu ? L’émergence de partenariats commerciaux entre la Chine et la Russie, les guerres en Yougoslavie, de loin, mais aussi un monde relativement harmonieux dans une bonne partie de l’Occident. Autrement dit, nous avons grandi avec des yeux relativement naïfs sur le monde qui nous entourait. Vos politiques baignent dans la morale. Je suis bien navré de le dire, mais ils se comportent comme des enfantsJordan Bardella, Gabriel Attal, même Manuel Bompard, qui sont plus jeunes, n’ont pas d’expérience. Ça n’est pas un jugement, c’est un fait : ils n’ont jamais connu autre chose que la politique, ou très peu ! C’est devenu un cliché, mais ça n’en est pas moins vrai : de Gaulle, Thatcher, leur vie avait été marquée par la guerre – on ne les aurait jamais imaginés se prélasser dans des petites guéguerres partisanes ou des élans de panique face à la hauteur de la tâche… Deux travers contemporains qui contribuent à donner l’impression aux Français qu’il n’y a plus de maître à bord.Juger de la qualité de notre classe politique à l’aune d’une question de génération, n’est-ce pas un peu réducteur ?J’y arrive. Je crois que leur nullité crasse tient aussi à ce que j’appelle la « tyrannie de la moralité », et qui s’illustre, ces temps-ci, particulièrement à gauche. La droite et l’extrême droite pensent bien entendu que la gauche a tort sur à peu près tout, mais elles ne refusent pas le débat. La gauche, à l’inverse, ne pense même plus que les idées de la droite et de l’extrême droite sont détestables, elle pense carrément qu’elles sont diaboliques et refuse donc tout dialogue. C’est pourquoi nous avons pu assister au spectacle consternant d’une Mathilde Panot ne serrant pas la main de Jordan Bardella, ou d’un Raphaël Glucksmann refusant de mettre un pied sur CNews pour le débat sur les élections européennes. Vos politiques baignent dans la morale. Je suis bien navré de le dire, mais ils se comportent comme des enfants qui babillent entre eux tandis que les adultes (les électeurs) demandent le calme. Le plus désespérant, je crois, est que vos politiques pensent en prime qu’ils peuvent traiter les Français comme si c’était eux, les enfants, des nouveau-nés qui n’auraient ni mémoire ni rancune.Dans votre critique, vous ne mentionnez que la gauche…Ce que je décris n’est pas le travers d’un bord spécifique mais – et c’est malheureux – une nouvelle caractéristique de la France. Pour le Britannique que je suis, voir des footballeurs appeler à faire front contre les extrêmes, c’était une expérience (la presse britannique ne demande pas à ses footballeurs comment ils votent parce qu’elle ne pense pas que ce soit pertinent)… Mais plus sérieusement, il me semble que la France souffre d’un excès de moralisation qui, jusqu’ici, était effectivement davantage le fait de la gauche.C’est d’ailleurs une autre grande erreur commise par Emmanuel Macron. Quand Elisabeth Borne, alors Première ministre, avait qualifié le RN d’ »héritier de Pétain », le président l’avait recadrée en disant que « l’on ne combat pas l’extrême droite avec les mots des années 90 ». C’était assez symptomatique de la ligne qui était jusqu’ici la sienne : combattre les extrêmes par des arguments politiques. Et il avait entièrement raison ! Mais il a fini par faire comme les autres. En témoigne sa récente sortie concernant l’alliance d’Éric Ciotti avec le RN, qu’il a qualifiée de « pacte du diable »…Pourquoi est-ce un problème ?Quand Emmanuel Macron s’enfonce dans le registre du diabolique par opposition au divin, et la gauche dans celui du bien contre le mal, ce qu’ils sont en train de faire, c’est dire aux électeurs du RN qu’ils votent pour un parti immoral. De même, lorsque les députés Renaissance refusent de soutenir le RN et LFI pour des postes à l’Assemblée, c’est un crachat qu’ils envoient à la figure des électeurs des deux partis – qui ont rassemblé un nombre de voix extrêmement important à eux deux. Il est temps d’arrêter de constamment dire de ces partis qu’ils sont « hors de l’arc républicain ». Ces mots sonnent creux pour leurs électeurs lorsqu’il n’y a pas de solution alternative.Concernant le Rassemblement national, vous avez souvent dénoncé une campagne en vue de le « discréditer ». Mais le parti lepéniste ne s’est-il pas discrédité tout seul, notamment en investissant une ex-preneuse d’otages, ou encore des candidats ayant tenu des propos racistes, antisémites et sexistes ?Ce qui me gêne, c’est l’entreprise de « fascisation » dont le RN a fait l’objet. Oui, plusieurs de leurs candidats se sont révélés problématiques et, pour avoir beaucoup travaillé sur la Seconde Guerre mondiale, je suis très au fait du passé indéfendable des fondateurs du RN. Et oui, ils auraient dû être plus vigilants. Mais le fascisme, si l’on est rigoureux, ça n’est pas ce que nous observons aujourd’hui. Pourquoi est-ce un problème d’employer un tel vocabulaire ? Parce que, nous y revenons, les électeurs (même ceux qui ne votent pas pour le RN) ne sont pas aveugles : tandis que le parti de Marine Le Pen est attaqué de la sorte, et non sur son programme, La France insoumise, dans le même temps, ne subit pas le même sort alors qu’elle n’est pas en reste en termes de comportements problématiques.Si l’on tolère que le parti de Jean-Luc Mélenchon investisse un candidat « fiché S », on ne peut pas dans le même temps s’indigner qu’une ex-preneuse d’otages condamnée en 1995 se présente sous la bannière RN. Évidemment qu’il y a des racistes qui votent pour le RN, mais ce serait n’avoir jamais regardé autour de soi que de ne pas voir que beaucoup de Français votent aujourd’hui pour ce parti parce qu’ils se sentent déclassés, par pour leurs idées sur l’immigration ou la sécurité.Vous pensez donc que le RN s’est normalisé ?Je pense que sa stratégie des cols blancs commence à porter ses fruits, même s’il est encore loin de son but, comme on a pu le voir. Mais je pense aussi qu’il bénéficie de l’incohérence qu’il y a en face : si l’on s’inquiète d’une résurgence des méthodes fascistes, alors il faut regarder ce qui se passe du côté des autoproclamés « antifascistes » tels les militants issus du mouvement de la Jeune Garde qui auraient agressé, selon le Canard enchaîné, un adolescent de 15 ans dans le métro parisien parce que « supposé juif ».Quelle serait, d’après vous, l’issue la plus démocratique à la crise politique que nous vivons ?Le Nouveau Front populaire est arrivé en tête. C’est donc à lui de gouverner, point barre. Il y a des règles, on peut juger qu’elles sont désuètes compte tenu de la reconfiguration du paysage politique (et à titre personnel, je le pense), reste que ce sont elles qui sont en vigueur en ce moment-même. Toute tentative de Macron de former une coalition du centre en incluant quelques notables du NFP comme François Hollande ira droit à la catastrophe. Il doit au contraire montrer qu’il a compris que 1) le NFP est arrivé en tête, 2) le RN a obtenu un tiers des votes.Il est urgent d’arrêter de donner dans le « virtue signaling » à coups de tweets, et de prendre acte de ce qui s’est produit. Qu’importe si (et c’est sans doute ce qui s’est passé) beaucoup d’électeurs centristes se sont reportés sur le NFP par crainte de voir le RN arriver en tête, sans penser un instant que la coalition de gauche arriverait véritablement en tête. Est-ce que je pense qu’au pouvoir, le NFP serait un désastre compte tenu de son programme économique et social ? Bien sûr. Est-ce que, dans un monde idéal, il ne faudrait pas que le NFP, Renaissance et le RN forment une coalition ? Absolument. Mais les urnes ont parlé, un démocrate ne peut pas dire le contraire. La France est dans l’état que nous lui connaissons, il faut faire avec.Dans un article, vous écriviez que « la réalité est que la France est un pays déchiré par la colère et le ressentiment. Les riches contre les pauvres, les villes contre les provinces, les Somewheres contre les Anywheres et les progressistes contre les conservateurs. Leur seul point d’accord est que leur président est à blâmer pour le désarroi ». Emmanuel Macron ne pourra se représenter pour un troisième mandat. Y a-t-il une personnalité susceptible, selon vous, de rassembler les Français en 2027 ?Quoi que l’on pense d’Emmanuel Macron, sa force de caractère est extraordinaire. Ses soutiens lui vouent un culte, mais comme il est devenu un poison, tous ceux qui l’ont côtoyé sont désormais contaminés. Darmanin, Attal, Philippe, Le Maire, certains voudront sans doute jouer un rôle en 2027, mais aucun ne sera victorieux. La marque « Macron » est trop vérolée. Le macronisme avait commencé à être malade lors des législatives de 2022, quand il n’avait pas eu de majorité absolue, mais il est définitivement mort dimanche dernier, quand il a perdu une centaine de sièges.Marine Le Pen ressortira du bois, elle est plus solide que Bardella. C’est d’ailleurs un facteur que le RN a sous-estimé, sa jeunesse. Même en France personne ne veut d’un Premier ministre de 28 ans. Quant à Mélenchon, il aura 75 ans en 2027. Je n’y crois pas, et j’espère qu’il n’y croit pas non plus. Raphaël Glucksmann et Marine Tondelier ? Ils me semblent susceptibles d’avoir un poids, mais ils restent trop urbains pour rassembler. A mon avis, c’est François Ruffin qui s’imposera comme la figure (et je l’espère) de la gauche qui, par l’écoute et la compréhension, renoue avec les classes populaires, notamment dans la France périphérique.Mais tout ceci n’est que conjecture, il reste encore trois ans. Le RN aura toute latitude de poursuivre sa stratégie de la cravate sans subir les affres du pouvoir. D’ici là, je me permets de suggérer de regarder ce qui se passe en Grande-Bretagne où, malgré les divergences de lignes et les crises, nos politiques se comportent de façon beaucoup plus démocratique… Peut-être est-ce là votre problème. Nous avons eu le Brexit, l’assassinat d’une députée travailliste en 2016, les dérives de Jeremy Corbyn (notre Jean-Luc Mélenchon à nous). Nos politiques ont appris de leurs erreurs. En témoigne l’élection de Keir Starmer et la remarquable passation de pouvoir avec Rishi Sunak.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/gavin-mortimer-la-france-est-en-pole-position-en-matiere-de-nullite-politique-MXCLUV6AJVCGJNKJP47KQW2TO4/

Author : Alix L’Hospital

Publish date : 2024-07-17 19:15:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Jamil Anderlini : « L’équipe autour de Macron ? C’est digne du Parti communiste chinois ! »

[ad_1]


Qui est donc cette « personnalité étrange » qui « a semé le chaos et le carnage dans la politique française » ? Dans un article publié le 8 juillet dans le magazine européen Politico, Jamil Anderlini, son rédacteur en chef, s‘est livré à un exercice périlleux sur le plan humain et… journalistique : se plonger dans la tête d‘Emmanuel Macron et tenter de saisir l‘essence du personnage. Cet ancien rédacteur en chef pour l’Asie du Financial Times fait partie des rares journalistes à avoir eu accès au président français et à son cercle proche, lors de sa visite d‘Etat en Chine, en avril 2023, lors de laquelle il avait suscité la polémique après ses propos sur Taïwan. Un article qu‘il a rédigé un an après avoir côtoyé Emmanuel Macron et son équipe – « Je supervise environ 200 journalistes dans toute l‘Europe, le management occupe une grande partie de mon temps » –, mais qu‘il a jugé essentiel et finalement plus pertinent de publier au lendemain des législatives surprises provoquées par le président français. A la sortie, un portrait magistral du chef de l‘Etat qui évite l‘écueil de basculer dans le voyeurisme et la psychologie de comptoir. Et ne vous fiez pas à son titre un brin grandiloquent – « L‘esprit magnifique d‘Emmanuel Macron » –, ce portrait, qui a rencontré un certain écho sur les réseaux sociaux, n‘a rien de flatteur. Il décrit un président « péchant par excès de confiance en lui ».L‘Express s‘est entretenu avec Jamil Anderlini pour tenter d‘approfondir la psychologie d‘un président mal-aimé, dont l‘action recueille la désapprobation de près des trois quarts des Français. « Stupéfait » par ce qu‘il a vu du chef de l‘Etat lors du déplacement à Pékin, le journaliste nous raconte au passage les coulisses d‘un voyage qui en dit long sur le leadership d‘Emmanuel Macron.L‘Express : En quoi Emmanuel Macron est-il différent des autres dirigeants internationaux que vous avez eu l‘occasion de rencontrer ?Jamil Anderlini : Que ce soit en Asie, où j‘ai passé la plus grande partie de ma carrière, ou à Bruxelles, où je suis désormais installé, j‘ai eu l‘occasion d‘interviewer de nombreux dirigeants. J‘ai trouvé Emmanuel Macron plus impressionnant que la plupart des leaders internationaux qu‘il m‘a été donné de rencontrer. C‘est comme s‘il était toujours en action, dans son personnage, dans différents personnages parfois même. Il donne l‘impression d‘être un étudiant en art dramatique qui cherche constamment à obtenir une bonne note. Je ne l‘ai jamais trouvé un seul instant l‘air fatigué. Il semblait être dans un jeu permanent, toujours conscient que des personnes le regardaient. De mon point de vue, c‘est assez inhabituel. De nombreux dirigeants se mettent en scène pour les caméras et, lorsque celles-ci s‘éteignent, ils sont beaucoup plus détendus, moins dans un rôle. S‘agissant d‘Emmanuel Macron, c‘est différent. Je n‘ai jamais eu le sentiment qu‘il s‘adressait à moi en tant que personne. Il me regardait comme un comédien regarde un spectateur présent dans le public.Qui écoute-t-il ? Je lui ai posé la question et il m’a répondu : « Personne, je m’écoute moi-même »Malgré cela, avez-vous eu le sentiment de toucher du doigt le véritable Emmanuel Macron ?Avant toute chose, permettez-moi de préciser qu‘il aurait été plus difficile pour moi d‘écrire un article comme celui-ci si je suivais l‘Elysée au quotidien. D‘abord, je n‘aurais pas eu le recul nécessaire pour essayer de capturer l‘essence du personnage. Ensuite, j‘ai été témoin du petit jeu des accès médiatiques auquel se livre l‘Elysée… Cela ressemblait plus au Parti communiste chinois qu‘à une démocratie occidentale ! J‘ai été ainsi très surpris de la manière avec laquelle ils ont essayé de manipuler le contenu des articles. A commencer par l‘approbation des citations et la relecture. J‘ai trouvé cela absolument stupéfiant. Dans la tradition médiatique britannico-australo-américaine qui est la mienne, il est inacceptable pour un journaliste de soumettre des citations et son article à l‘attaché de presse et que celui-ci les modifie ensuite à sa guise. Bien sûr, en France, c‘est différent. L‘Elysée contrôle l‘accès à Emmanuel Macron. Par conséquent, si vous êtes un journaliste dont le travail consiste à couvrir l‘actualité du président, et que le Palais vous dit : « Vous ne serez plus jamais convié à une conférence de presse », votre travail devient plus compliqué. Je ne prétends donc pas avoir saisi toutes les facettes de l‘esprit d‘Emmanuel Macron, mais cela est plus facile pour un outsider comme moi, qui arrive avec un regard neuf sans avoir à s‘inquiéter de ne plus jamais être invité à une conférence de presse à l‘Elysée. De toute façon, je n‘y vais pas. [Rires.]Quel regard portez-vous sur la façon dont Emmanuel Macron est traité par les médias en France ? Les jugez-vous trop tendres ?De ce que j‘ai pu lire et de ce que mes collègues de Politico à Paris me racontent, j‘ai tout de même l‘impression que les médias français ne sont pas toujours tendres à son égard. Mais je pense qu‘il ne faut pas sous-estimer l‘aspect culturel. Que ce soit en France, en Allemagne, ou ailleurs en Europe, j‘observe une relation entre les politiciens et les médias qui est différente de celle à laquelle je suis habitué. Il y a un problème général de relation entre les médias et le pouvoir dans de nombreux pays. En Pologne, par exemple, vous devez soumettre les citations, et les dirigeants politiques peuvent les modifier à leur guise, c‘est la loi. En France, la presse est plus proche du pouvoir. Il en va parfois de même à Washington. Prenez Joe Biden. Les journalistes accrédités à la Maison-Blanche savaient tous, ou presque, qu‘il était un peu lent, peut-être un peu sénile, mais l‘ont-ils écrit ? Non. Pourquoi ? Du fait d‘une trop grande proximité.Vous avez beaucoup observé et parlé avec l‘entourage d‘Emmanuel Macron. Qu‘en avez-vous retenu ?Il est entouré de gens très compétents, très charmants. Ce qui m‘a frappé, en revanche, et je l‘ai écrit dans l‘article, c‘est le contraste sur place avec les équipes dirigeantes chinoises. Au sommet de la structure du Parti communiste, il y a des armées de grands experts de l‘histoire de la France et des relations franco-chinoises qui sont au service de Xi Jinping. Macron, lui, n‘avait pas ces ressources à portée de main, j‘ai pu constater qu‘il n‘était pas bien informé. Certes, il y avait sur place des représentants du ministère des Affaires étrangères français, mais il ne semblait pas les consulter ni les écouter. Emmanuel Macron a improvisé, pensant peut-être qu‘il pouvait convaincre et charmer ce dictateur diabolique sur la seule base de son intelligence. Il a semblé faire preuve d‘une grande naïveté. Il m‘est apparu évident qu‘il connaissait très peu la Chine, l‘histoire entre les deux pays, le programme de Xi Jinping, ses objectifs. Il est arrivé là comme une feuille blanche.Les gens autour d’Emmanuel Macron m’ont tous raconté la même chose : il veut juste être aiméJ‘ai vécu vingt-deux ans en Chine. J‘ai donc eu affaire au Parti communiste tous les jours. En tant que journaliste, j‘ai appris à reconnaître les méthodes utilisées par le régime de Pékin pour humilier les dirigeants étrangers et obtenir les concessions qu‘il souhaite. Lors de mes discussions officielles et parfois officieuses avec Emmanuel Macron, j‘ai été stupéfait par la façon dont lui et son entourage, sans le savoir, faisaient des concessions au Parti communiste chinois et à Xi Jinping [NDLR : le président français avait suggéré de ne pas faire preuve de « suivisme » à l‘égard des Etats-Unis face à la Chine, en particulier au sujet de Taïwan]. Des concessions qui ont nui à la France et à l‘Europe par la même occasion. Sur place, côté chinois, des personnes très haut placées que je connais personnellement, riaient. Comme beaucoup de gens à Bruxelles, d‘ailleurs, qui se sont dit : « Oh mon Dieu ! Qu‘est-ce qu‘il fait ? » Je me suis demandé : comment cela peut-il se produire ? Qui écoute-t-il ? Je lui ai alors posé la question, et il m‘a répondu : « Personne, je m‘écoute moi-même. » Et là j‘ai compris.
Pourquoi avez-vous choisi le qualificatif « magnifique » pour décrire l‘esprit de Macron ?Je ne choisis généralement pas les titres de mes papiers, mais j‘ai fait une exception pour celui-ci. Je l‘ai d‘abord choisi pour ce sens de la grandeur, qui est celui de la présidence française, mais aussi le sien. C‘est un homme relativement petit avec des mains de géant, mais il y a la grandeur de l‘homme, qui est parfois ridicule, parfois appropriée. J‘ai eu le sentiment qu‘elle reflétait l‘idée qu‘il se fait de lui-même et l‘idée qu‘il veut projeter. C‘est donc aussi un titre légèrement ironique.Comment voyez-vous la fin de son quinquennat ?Les mieux placés pour répondre à la question sont mes collègues à Paris. Ce sont eux les vrais experts. Mais ce que je dirais, à l‘heure actuelle, c‘est qu‘Emmanuel Macron est en passe de devenir un président boiteux jusqu‘en 2027. La majorité présidentielle a perdu un tiers de ses sièges lors des législatives. Il est manifestement très diminué. Emmanuel Macron et les gens autour de lui se sont réjouis de ces résultats, mais c‘est toujours l‘extrême droite qui a totalisé le plus grand nombre de voix. Et puis que dirons-nous du macronisme dans dix ans ? Probablement qu‘il se résumait à lui et à rien d‘autre. Comme s‘il avait créé ce puissant mouvement, il y a sept ans, par la seule force de sa personnalité et de son « magnifique » esprit. Et qu‘en a-t-il retiré ? Une France très affaiblie.« C‘est un homme à l‘ego interstellaire qui manque profondément de confiance en lui », avez-vous écrit. Le pensez-vous vraiment ?Les gens autour d‘Emmanuel Macron m‘ont tous raconté la même chose : il veut juste être aimé. Sous cette arrogance apparente, se cache, selon moi, une profonde insécurité. Par ailleurs, les attributs d‘une fonction comme la présidence française et la sorte de machinerie qui l‘entoure tendent à nourrir les personnalités narcissiques.Comment l‘Elysée a-t-il réagi à la publication de votre article ?J‘ai eu de leurs nouvelles. Ils n‘étaient pas très heureux, vous pouvez l‘imaginer.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/jamil-anderlini-lequipe-autour-de-macron-cest-digne-du-parti-communiste-chinois-2E4ULA7ISRGVPGPPBZXS74CDKY/

Author : Laurent Berbon

Publish date : 2024-07-17 18:00:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

La Californie, trop progressiste pour Elon Musk ? Les sièges de X et SpaceX vont déménager

[ad_1]


C’est un nouveau coup de sang conservateur pour le milliardaire. Mardi 16 juillet, l’entrepreneur américain Elon Musk a annoncé sur X (ex-Twitter) son intention de déplacer au Texas les sièges de deux entreprises dont il est le patron : la firme aérospatiale SpaceX et… le réseau social X lui-même. Toutes deux sont actuellement installées en Californie.Dans son annonce, Elon Musk justifie cette décision comme un signe de protestation face à la politique du gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom. En cause : la promulgation lundi d’une loi californienne visant à protéger les droits des élèves transgenres et à lutter contre leur discrimination. Deux déménagements surprises qui actent la rupture d’Elon Musk avec l’Etat doré, et une nouvelle étape de la politisation à l’extrême droite de l’homme le plus riche du monde.Une opposition au progressisme californienEt pour cause : Elon Musk s’oppose à une loi inédite dans la lutte contre les discriminations aux Etats-Unis. Signé lundi, le « SAFETY Act » californien interdit notamment au personnel scolaire de divulguer à qui que ce soit des informations sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’un élève sans le consentement préalable de la personne concernée. Une interdiction qui concerne également les parents de l’élève, faisant ainsi de la Californie le premier Etat américain à interdire le « outing » (dévoiler l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne LBGTQ+ sans son accord) forcé des étudiants LGBTQ+.I did make it clear to Governor Newsom about a year ago that laws of this nature would force families and companies to leave California to protect their children— Elon Musk (@elonmusk) July 16, 2024″C’est la goutte d’eau », réagit mardi le milliardaire conservateur sur X. Selon lui, le passage de ce texte « et de beaucoup d’autres qui l’ont précédé […] attaquent les familles et les entreprises ». « Il y a un an, j’ai expliqué clairement au gouverneur Newsom que les lois de cette nature allaient forcer les familles et les entreprises à quitter la Californie pour protéger leurs enfants », a expliqué Elon Musk. Dans un autre message publié ce mercredi, il estime ainsi que cette loi causerait « une destruction massive des droits parentaux et expose les enfants à un risque de dommages permanents », sans plus de précisions.Une prise de position qui pourrait être liée à l’expérience personnelle d’Elon Musk. En effet, l’un des enfants du patron de Tesla, né de sexe masculin, s’est identifié comme une femme à 16 ans. Elle a ensuite fait une demande officielle de changement de prénoms à 18 ans, en 2021, avant de rompre ses relations avec son père. Une décision qu’Elon Musk a attribué à une éducation scolaire qu’il juge trop progressiste.Deux sièges et des milliers d’employés concernésSi la majorité des activités de l’entrepreneur d’origine sud-africaine étaient restées jusqu’ici en Californie, Elon Musk acte cette fois la rupture avec cet Etat américain progressiste. Au lendemain de la promulgation, Elon Musk annonce ainsi que « SpaceX va désormais déplacer son siège social de Hawthorne, en Californie, à Starbase », du nom d’un complexe industriel de l’entreprise aérospatiale installé près de Brownsville, à l’extrême sud-est du Texas.C’est la dernière étape de la migration de SpaceX vers cet Etat conservateur, après qu’Elon Musk a changé en février la domiciliation juridique de la firme, du Delaware au Texas. Toutefois, cette décision devrait cette fois impacter une partie des quelque 13 000 employés de SpaceX, bien que la proportion des effectifs domiciliés en Californie ne soit pas connue.Quelques minutes après cette annonce, c’est au tour du « QG de X » et de ses 1 500 employés de bouger : alors que le milliardaire indique en avoir « assez d’avoir à éviter les gangs de toxicos violents pour entrer et sortir du bâtiment », situé dans le centre-ville huppé de San Francisco, celui-ci « déménagera à Austin », précise Elon Musk. C’est d’ailleurs dans cette métropole texane que le siège de Tesla avait également été déménagé de Californie en 2021, en opposition à la législation californienne et aux mesures de prévention prises lors de la pandémie de Covid-19 par le gouverneur démocrate Gavin Newsom.Un pas de plus vers les RépublicainsDans la foulée de ces annonces, plusieurs figures du camp Républicain ont dès lors soutenu la position d’Elon Musk. Si le gouverneur du Texas, Greg Abbott, s’est contenté de féliciter mercredi le déménagement du réseau social X à Austin, l’élue à la Chambre des représentants Marjorie Taylor Green, a appelé mardi les Américains à « partir de tout Etat qui veut contrôler vos enfants ».X marks the spot.

teXas is the HQ for business. https://t.co/29JsY0l06j— Greg Abbott (@GregAbbott_TX) July 17, 2024Plus largement, ces déménagements surprises confirment à nouveau l’alignement d’Elon Musk avec le camp républicain. Depuis sa prise de contrôle de Twitter, en octobre 2022, l’homme d’affaires n’a cessé d’accélérer le rythme de ses messages en soutien au parti conservateur américain, notamment sur l’immigration, la diversité ou l’enseignement.Samedi, le quinquagénaire a par ailleurs déclaré son soutien politique à l’ex-président Donald Trump, peu après la tentative d’assassinat dont il a fait l’objet. Un soutien qui devrait également être économique : selon le Wall Street Journal lundi, Elon Musk prévoirait de donner environ 45 millions de dollars par mois à un groupe de soutien à la campagne présidentielle du candidat républicain.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/economie/high-tech/la-californie-trop-progressiste-pour-elon-musk-les-sieges-de-x-et-spacex-vont-demenager-EQVM3TAZPZBFROH2V7LK5NDORU/

Author :

Publish date : 2024-07-17 12:34:26

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Economie chinoise : « En Europe, la tactique de Pékin consiste à jouer sur les divisions entre Etats membres »

[ad_1]


L’événement est scruté de près. Jusqu’à jeudi 18 juillet, le Parti communiste chinois organise à huis clos son troisième plénum, une réunion au sommet organisée tous les cinq ans et de laquelle pourraient déboucher de grandes orientations, notamment sur le plan économique. Et ce, alors que la croissance de la Chine ralentit, sur fond de crise immobilière, d’une consommation en berne et d’un taux de chômage élevé, notamment chez les jeunes. Si la Chine devrait réaffirmer son engagement à poursuivre ses réformes, il est peu probable qu’elle dévoile des mesures précises à cette occasion, estime Philippe Aguignier, chercheur à l’Institut Montaigne.L’Express : Une réunion au sommet se tient jusqu’à ce jeudi en Chine. De ce troisième plénum doivent découler les grandes orientations économiques pour les années à venir. La rencontre est d’autant plus attendue que le pays enregistre une croissance plus faible qu’attendu. Peut-elle aboutir à des inflexions majeures dans la politique chinoise ?Philippe Aguignier : Le plénum traite des grandes orientations. Il ne couvre pas la gestion économique au jour le jour. Ce n’est pas non plus le plan quinquennal, qui fixe des objectifs précis. Il pourrait y avoir des surprises, compte tenu de la situation économique qui n’est pas fameuse, mais le plus probable, c’est qu’il conduise à la réaffirmation d’un certain nombre de principes formulés de manière assez vague. Ce que tout le monde guette en particulier, c’est une réaffirmation de la volonté de poursuivre et d’approfondir les réformes. On peut aussi s’attendre à ce qu’il soit l’occasion d’aborder le fameux thème des « nouvelles forces productives », qui est désormais très présent dans les déclarations de Xi Jinping.Qu’entend la Chine par cette expression ?L’immobilier a été le moteur de la croissance chinoise jusqu’à présent. Certains s’attendent à ce qu’un plan de relance soit mis en œuvre pour ce secteur, mais ce serait très surprenant. La Chine a conscience que la construction et l’immobilier ne seront plus aussi importants qu’avant et cherche à les remplacer par ces « nouvelles forces productives » comme nouveaux relais de croissance. Les batteries, les voitures électriques et les panneaux photovoltaïques figurent très haut dans cette liste. On peut y ajouter tout ce qui tourne autour de l’intelligence artificielle et des semi-conducteurs, ainsi que l’aéronautique et l’aérospatial. Il s’agit au fond de toutes les nouvelles technologies. Il est difficile de trouver un secteur dans lequel la Chine ne fait pas un effort particulier pour occuper une place de leader ! Comme c’est souvent le cas avec les dirigeants chinois, ce concept a été lâché sans être précisément défini et va être précisé, affiné au fil du temps. Il sera justement intéressant de suivre quelle place lui sera donnée dans le plénum en cours, tout comme l’accent qui sera mis sur la qualité de la croissance, et donc l’attention portée aux problèmes sociaux.La Chine semble comme coupée en deux, entre un tissu d’entreprises dynamiques à l’export et une population dont la consommation est atone, sur fond de crise immobilière et de fort chômage de jeunes. Ce plénum sera-t-il enfin l’occasion d’aborder ces difficultés sociales qui mine le pays ?Effectivement, il y existe une forme de dichotomie entre des exports qui progressent et une économie assez médiocre. La consommation domestique reste faible, ce qui traduit une inquiétude et un manque de confiance sur les perspectives économiques. Le spectre de la déflation persiste en Chine, sachant qu’elle est installée dans l’immobilier. Tout cela se double de l’enjeu de la préparation au vieillissement de la population, qui sera un phénomène massif en Chine et va requérir un effort considérable, notamment sur le plan du système des retraites. Tous ces problèmes ne peuvent être complètement ignorés. Mais encore une fois, il ne faut pas attendre des mesures forcément très précises dans le cadre d’un plénum.Dans le même temps, beaucoup d’économistes conseillent au Parti communiste de changer de modèle de croissance en procédant à un rééquilibrage entre la consommation et l’investissement. Le débat dure depuis des années, mais il existe une forte résistance au sommet de l’appareil en partie pour des raisons idéologiques, puisque ce serait faire un pas dans la voie qui a conduit les pays européens là où ils en sont et dont le modèle sert de repoussoir aux dirigeants chinois. Certains observateurs attendent une inflexion sur le sujet, mais je reste sceptique. A l’avant-dernier plénum, qui s’était déroulé peu après son arrivée au pouvoir en 2013, Xi Jinping s’était présenté comme un réformateur et avait défendu l’idée d’un « rôle dominant pour les forces de marché dans l’allocation des ressources ». C’était bien trouvé et chacun y a vu ce qu’il souhaitait y voir. Mais avec le recul, force est de constater que les forces de marché ont un peu été renvoyées à la niche en Chine.La faible demande intérieure et les surcapacités ont plus que jamais renforcé le poids des exportations en tant que moteur de la croissance chinoise. Or, la déferlante de produits made in China suscite de vives crispations du côté de ses partenaires, à l’image de l’UE qui a remonté ses droits de douane sur les véhicules électriques produits en Chine. Ces mesures de rétorsion peuvent-elles infléchir la politique à l’œuvre et pousser Pékin à se soucier de son marché intérieur ?Là encore, il n’est pas certain que cette réflexion soit évoquée dans le cadre des documents du plénum, qui s’adresse principalement à un public domestique. D’autant que les dirigeants chinois estiment que le moment n’est pas venu d’entamer des discussions sérieuses avec leurs partenaires qui pourraient les amener à faire des concessions. Pour cause, l’élection présidentielle américaine fait peser des incertitudes sur la position qu’adopteront les Etats-Unis vis-à-vis de la Chine, tandis qu’en Europe, la tactique chinoise consiste à jouer sur les divisions entre États membres. Sur les voitures électriques, la Chine considère qu’elle n’a aucun intérêt à faire des concessions aujourd’hui dans la mesure où les constructeurs chinois vont être amenés à fournir de nouvelles données qui pourraient amener l’UE à réviser les droits de douane. Sans compter qu’à la fin, le texte va devoir être adopté au niveau politique et pourra être bloqué si un nombre suffisant de pays s’y opposent. Or, le sujet est très sensible dans certains pays comme l’Allemagne, compte tenu du poids de ses propres constructeurs automobiles sur le marché chinois.Les investissements directs étrangers ont reculé l’an dernier en Chine. Faut-il s’attendre à ce que Pékin multiplie les gestes en faveur des investisseurs ? Dispose-t-elle d’arguments pour les faire revenir, après l’isolement dans lequel elle s’est enfermée pendant le Covid ?L’environnement industriel chinois reste d’une efficacité remarquable. Quel que soit le secteur, il existe un tissu de sous-traitants performant. Mais il y a aussi l’aggravation des tracasseries dont sont victimes les entreprises étrangères au jour le jour, en contradiction avec les discours officiels. Enfin, avec le retour fracassant de la question géopolitique dans les décisions d’investissement des grandes entreprises, je n’anticipe pas de renversement à court terme au profit de la Chine. Le pays est lui-même engagé dans une stratégie de réduction de sa dépendance au monde extérieur et de l’investissement étranger, même s’il continue à chercher à attirer des investisseurs dans les hautes technologies et aura probablement de très bonnes paroles à leur égard.La Chine a déjà réorienté avec succès ses efforts ces dernières années sur les industries et technologies à haute valeur ajoutée. Faut-il s’attendre à ce qu’elle pousse encore ses efforts en la matière ? A-t-elle les moyens de dépasser la concurrence mondiale dans les domaines qu’elle cible ?Une partie de la réponse tient dans l’impressionnant chemin déjà parcouru par la Chine. Il ne faut pas sous-estimer les capacités chinoises, même si des retards perdurent dans certains domaines. C’est le cas dans les semi-conducteurs, où la Chine peine à se positionner dans les puces de dernière génération. Leur montée en puissance dans l’intelligence artificielle est aussi une question ouverte. Quant à l’aéronautique, le C919 de Comac n’est pas si chinois que cela tant le pays dépend d’acteurs étrangers pour ses composants critiques. La question de fond pour la Chine est celle de la compatibilité entre des orientations politiques autoritaires et l’innovation, d’où les difficultés que rencontre le régime dans ses relations avec le privé. Le premier cherche à bénéficier de la créativité du second tout en l’encadrant de manière très stricte et en le poussant à aligner ses intérêts avec le Parti communiste. C’est aborder le sujet lesté de boulets aux pieds.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/economie/economie-chinoise-en-europe-la-tactique-de-pekin-consiste-a-jouer-sur-les-divisions-entre-etats-B2MNDUMNZNHMHBSDWRFRIAACMA/

Author : Julie Thoin-Bousquié

Publish date : 2024-07-17 12:00:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

EN DIRECT. Marine Tondelier se dit « écœurée » par « la guerre de leadership » au sein du NFP

[ad_1]


Emmanuel Macron a cette fois accepté la démission du gouvernement de Gabriel Attal, présentée mardi 16 juillet en fin de journée. Le gouvernement sortant restera en charge du traitement des « affaires courantes » jusqu’à la désignation du prochain Premier ministre. Gabriel Attal a proposé aux autres groupes politiques des « rencontres » pour « avancer vers (un) pacte d’action » en vue de former un prochain gouvernement. A gauche, les tractations se poursuivent autour de la désignation d’un nom de candidat ou candidate à proposer pour Matignon. Après le rejet, par certains membres du Nouveau Front populaire (NFP) de plusieurs propositions – Huguette Bello, Laurence Tubiana – les députés communistes ont proposé que le Premier ministre soit désigné par un vote des élus NFP.Les infos à retenir⇒ Tondelier se dit « écœurée » par « la guerre de leadership » au sein du NFP⇒ Les communistes proposent un vote des députés NFP pour désigner un Premier ministre⇒ Emmanuel Macron remercie « infiniment » Gabriel Attal, dont il a accepté la démissionMarine Tondelier se dit « écœurée » par « la guerre de leadership »La patronne des écologistes Marine Tondelier s’est dite « en colère » et « écœurée » mercredi par la guerre de leadership entre Insoumis et socialistes pour proposer un nom pour Matignon, lançant un appel à la reprise immédiate des négociations arrêtées « depuis plusieurs jours ». »Chaque heure, chaque minute de ridicule qu’on offre […], on est en train de fabriquer du vote RN et ce ne sera pas la peine de venir me chercher avec ma veste verte en 2027 entre les deux tours pour dire « Au secours, il faut un front républicain » […] On ne peut pas susciter l’espoir et décevoir autant », a-t-elle déclaré sur France 2.Les communistes proposent que les députés NFP votent sur un Premier ministreLes députés communistes proposent, dans un communiqué publié mardi soir, de soumettre la désignation d’un Premier ministre au vote des députés Nouveau Front populaire. « Nous ne pouvons courir plus longtemps le risque de laisser le gouvernail au président de la République et laisser le mécontentement gagner du terrain », expliquent-ils.Le dirigeant du Parti communiste français, Fabien Roussel, a salué une « sage proposition ». « Il est encore temps », juge-t-il, alors que les divisions entre les alliés du NFP quant au nom d’un Premier ministre s’aggravent depuis quelques jours. Plusieurs propositions, comme Huguette Bello ou Laurence Tubiana, ont été rejetées par au moins un des membres de l’alliance électorale.Macron remercie « infiniment » AttalDans un tweet publié mardi soir, Emmanuel Macron a remercié Gabriel Attal d’avoir mis son « énergie au service des Français ». Le président de la République a accepté la démission du gouvernement, remise pour la deuxième fois mardi, à la suite des élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet.Le gouvernement de Gabriel Attal va néanmoins rester en charge des « affaires courantes jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement », possiblement durant quelques semaines, a expliqué le chef de l’Etat à ses ministres mardi matin.Monsieur le Premier ministre,
Cher @GabrielAttal,

Pour faire avancer le pays dans un moment si décisif, dans un esprit commun de responsabilité et de dépassement, vous avez mis toute votre énergie au service des Français.

La France au cœur.

Merci infiniment. pic.twitter.com/hGrTpC4yhU— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) July 16, 2024Une tribune demande aux dirigeants du NFP d’être « à la hauteur »Dans une tribune publiée dans le journal Le Monde mardi soir, un collectif du monde syndical, associatif, artistique et intellectuel demande aux dirigeants du Nouveau Front populaire de se montrer « à la hauteur des espoirs et des attentes de la population ». Les signataires, parmi lesquels la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, et l’actrice Judith Godrèche, réclament aux forces de gauche « d’en finir avec les divisions partisanes » et affirment : « En cas d’échec, la désillusion des électeurs serait immense. »

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/politique/en-direct-les-communistes-proposent-que-les-deputes-nfp-votent-pour-designer-un-premier-ministre-5ENXOGPPTZHPHP7QT3URGVUG2Q/

Author :

Publish date : 2024-07-17 08:37:32

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Derrière la folle popularité des spectacles sons et lumière, une aubaine pour le patrimoine

[ad_1]


Dans la nuit, la silhouette de la cathédrale de Laon (Hauts-de-France) se détache du ciel étoilé. Au rythme d’une musique électronique, presque cinématographique, la pierre prend vie grâce aux projecteurs installés à quelques mètres de la façade. Les images défilent et couvrent tout l’espace offert par le monument classé historique depuis 1840. Des tours aux trois portails en passant par la rosace, chaque relief est sublimé par les équipes du Monumental Tour qui passent en revue les derniers détails. Dans vingt-quatre heures, 3 000 personnes seront rassemblées face à Notre-Dame de Laon, immergées dans un univers de son et lumière.Créé en 2019 par le DJ français Michaël Canitrot et placé sous le patronage de la Commission nationale française pour l’Unesco, le Monumental Tour a pour objectif de « tordre le cou aux clichés » tant sur un patrimoine à l’image poussiéreuse que sur une musique électronique cantonnée aux clubs. En cinq ans, 18 évènements ont ainsi pris place dans des lieux exceptionnels en France ou à l’étranger, avec à chaque fois la même volonté de valoriser les monuments. « Par notre travail, on veut changer le regard des spectateurs et leur donner envie de se réintéresser au lieu par le prisme d’un art plus contemporain », explique Jérémie Bellot, en charge de la création du mapping vidéo, une technique qui consiste à projeter des images à grande échelle sur des surfaces en relief. Michaël Canitrot va plus loin : « En développant le concept, je voulais que les spectateurs deviennent acteurs et contribuent à la transmission du patrimoine pour les générations à venir par leur participation financière ».Une nouvelle façon de financer le patrimoineCes nouveaux spectacles sont une aubaine pour le secteur. Si tous les sites ne justifient pas l’introduction d’expériences immersives dans leur programmation de la même manière, elles permettent de financer la restauration et l’entretien de certains d’entre eux en prenant le relais des financements publics. C’est le cas de la cathédrale de Laon. « Les fortes retombées médiatiques du spectacle de Michaël Canitrot nous donnent de la légitimité pour attirer des financements privés » constate Eric Delhaye, le maire de la ville.Comme pour tous les événements du Monumental Tour une billetterie solidaire a été mise en place. Chaque spectateur donne ce qu’il veut pour la restauration du patrimoine via l’achat d’un billet compris entre 10 et 50 euros. Cette année, 32 000 euros ont été récoltés pour la restauration du grand orgue de Notre-Dame de Laon, soit un peu plus de 7 % des 450 000 euros nécessaires à sa restauration totale.Le coût de telles installations peut vite monter. Chaque site adopte alors la stratégie la plus adaptée à ses besoins. Depuis 2019, le château de Vaux-le-Vicomte (Seine-et-Marne) propose de découvrir son histoire grâce à un univers sonore en trois dimensions. Froissements de soie, chuchotements, portes claquées… Equipés d’un casque donnant l’impression d’entendre des sons venant de devant, derrière et sur les côtés, les visiteurs revivent les principales intrigues qui se sont déroulées dans ce lieu. Pour mettre en place ce parcours immersif, le château de Vaux-le-Vicomte a dû trouver 750 000 euros. Après avoir investi 112 500 euros de fonds propres, le château a décidé d’augmenter de 40 centimes chaque billet d’entrée, apportant ainsi 120 000 euros supplémentaires. Pour le reste, en plus de financements par mécénat, le monument a fait appel à des subventions régionales à hauteur de 40 %, selon un rapport du programme Réinventer le patrimoine, un fonds lancé par plusieurs organismes dont la Banque des territoires.Ce fonctionnement mêlant des fonds à la fois publics et privés se développe dans plusieurs lieux du patrimoine. « Aujourd’hui, les entreprises privées approchent les monuments publics avec une idée de spectacle déjà en tête, détaille Antoine Roland, créateur de l’agence Correspondances Digitales spécialisée dans l’innovation culturelle. Les institutions contribuent à la production par leur expertise ou en leur ouvrant les portes. Mais les projets s’auto-financent. »C’est le cas pour Aura. Le son et lumière installé au dôme des Invalides verse une redevance au Musée de l’Armée pour la location du site. Le spectacle, qui a accueilli plus de 60 000 spectateurs entre septembre et décembre 2023, a pour vocation de « se produire plusieurs années dans ce lieu magnifique », précise Stéphane Roisin, directeur général de la filiale Europe et Moyen-Orient du studio Moment Factory, à l’origine du spectacle.Pour le directeur général, le plus grand changement opéré dans les « business modèles » des lieux culturels repose dans la temporalité de leur programmation : « Les lieux accueillent dans leur parcours permanent de plus en plus d’événements qui s’y installent pour des années. » Une stratégie adoptée dès 2018 par l’abbaye aux Dames de Saintes (Nouvelle-Aquitaine) pour son Voyage sonore 3D. Equipés d’un casque, les visiteurs déambulent au cœur du site guidés par une médiation sonore. Les coûts de production de cette technologie s’élèvent à 600 000 euros. Pour les amortir, l’objectif est de programmer cette expérience pour quatre à sept ans. En 2019, elle a rapporté 89 000 euros de chiffre d’affaires. En 2022, elle a séduit 12 000 visiteurs sur les 50 000 venus à l’abbaye.Cette nouvelle maîtrise du temps permet de créer une fidélisation des publics tout en agissant sur le plaisir de visite. Par les images, les sons et les couleurs, ces évènements font appel aux émotions des spectateurs, créant des souvenirs sensoriels liés à des lieux précis. Stéphane Roisin parle d’un effet « madeleine de Proust » incitant les visiteurs à revenir. Pour Romain Sarfati, cofondateur du son et lumière Luminescence, installé à l’église Saint-Eustache dans le Ier arrondissement de Paris, « les expériences sensorielles et émotionnelles connectent de manière profonde les spectateurs avec notre histoire collective ».Une diversification de l’offreEn effet, pour Yann Leroux, psychologue spécialiste du numérique, le succès des spectacles son et lumière vient de leur capacité à « faire travailler tous les sens et à plonger totalement le spectateur dans un univers cohérent, lui procurant du plaisir ». Partant de ce constat, les lieux culturels s’orientent vers des modèles pluriels mêlant toucher, audition, vision et même parfois odorat.Dans les musées, dont la vocation première est d’apporter des connaissances aux visiteurs, les médiations numériques, associées au simple divertissement, peuvent parfois être vues d’un mauvais œil. Malgré les débats soulevés, le cofondateur de Correspondances Digitales remarque une « certaine maturité sur la question » et « une alliance de plus en plus forte entre les mondes audiovisuel et muséal » traduisant la volonté des institutions de se diriger vers des expositions hybrides. L’exposition ‘Inventer l’impressionnisme. Paris, 1874’ du musée d’Orsay est par exemple couplée à l’expérience immersive ‘Un soir avec les impressionnistes, Paris 1874’. Grâce à un casque de réalité virtuelle, les visiteurs sont envoyés en avril 1874 dans l’univers de la première exposition impressionniste. Ils y côtoient Monet, Cézanne ou encore Renoir. Les deux aspects de la visite ont été réalisées par des commissaires d’exposition et sont en place jusqu’à août 2024.Lorsqu’un lieu propose d’ajouter de l’évènementiel à sa programmation, il doit « toujours le faire en lien avec son parcours permanent », insiste Stéphane Roisin. Même si cela implique une approche plus scientifique, moins bien reçue par le public, « l’expérience injecte une nouvelle réflexion dans la médiation et augmente la qualité du parcours permanent ». Elle permet également d’attirer un public plus jeune, souvent difficile à atteindre avec un simple parcours classique. « 35 % du visitorat d’Aura aux Invalides ont moins de 30 ans », remarque Stéphane Roisin.Premier rôle pour les réseaux sociauxUn chiffre corroboré par Emeline Tritz, qui cumule plus de 100 000 abonnés sur TikTok et Instagram. L’influenceuse culture partage à sa communauté, constituée à 40 % de personnes âgées de 18 à 25 ans, de nombreux événements et expériences insolites dans des lieux culturels. « Les contenus proposant des spectacles faisant appel aux émotions sont ceux qui fonctionnent le mieux, constate la jeune femme. Surtout lorsque la scénographie transporte le spectateur dans un univers singulier ». Sa vidéo publiée à la suite de sa visite à Aura Invalides a été vue plus de 2 millions de fois. @emtritz L’expo du moment à Paris ❤️‍🔥 C’est l’expo immersive Aura et ça se passe au Dôme des Invalides. J’y étais encore jamais allée alors double surprise en découvrant ce lieu avec l’expérience !❤️‍🔥 L’expo commence dès aujourd’hui. Il y a deux créneaux par chaque soir, à 20h et 21h, du lundi au samedi✨ 💸9,50€ pour les -18 ans, 13,50€ pour les -26 ans et 22€ en tarif plein. 🚨Tu dois absolument réserver ton billet en ligne avant de venir #pourtoi #foryou #fyp #sortiraparis #thingstodoinparis #quefaireaparis #culturetiktok #expoparis #aurainvalides ♬ son original – Emeline | Culture & Lifestyle Pour Camille Rondo, maîtresse de conférences au Celsa et spécialiste des enjeux liés à la médiation culturelle et aux dispositifs de communication numériques, les réseaux sociaux jouent un rôle central dans la communication autour de ces événements. « Ce sont les nouveaux livres d’or. On partage des photos et des vidéos sur nos profils pour dire qu’on y a été et qu’on recommande ce spectacle », explique-t-elle.Le maire de Laon en a fait le constat : « Lors des deux dernières éditions du Monumental Tour, des vidéos ont été très largement diffusées sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, on voit la retombée sur l’attractivité de la ville ». La vidéo du concert donné l’année dernière, vue plus de 1,5 million de fois sur Instagram, a créé un engouement au-delà des frontières françaises. Des spectateurs sont venus d’Europe, des État-Unis, d’Australie ou encore d’Amérique latine pour profiter du spectacle mais aussi visiter Laon, ses ruelles médiévales et son centre historique. « Ce projet, c’est une rencontre entre différents intérêts. Celui de valoriser le patrimoine, de développer une création artistique incroyable et de donner une certaine attractivité à une ville » remarque, admiratif, Michaël Canitrot.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/culture/les-spectacles-son-et-lumiere-au-service-du-patrimoine-5GOWA6W4WZAKFETICJUSDA7THI/

Author :

Publish date : 2024-07-16 17:00:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Donald Trump et la position du « martyr » : les mécanismes d’un récit messianique

[ad_1]


Son accueil était à la hauteur de la frayeur ressentie par ses partisans deux jours plus tôt lorsqu’il est passé à quelques centimètres de la mort. Arrivé en fanfare, pansement sur l’oreille, à la convention républicaine à Milwaukee lundi soir, c’est un Donald Trump combatif et le poing levé qui a été accueilli sous les longues acclamations du public. Le même geste que celui exécuté samedi, le visage ensanglanté, quelques secondes après avoir échappé à une tentative d’assassinat lors de son meeting à Butler en Pennsylvanie, et dont l’image, aussitôt passée à la postérité, a fait le tour du monde.En dépit de l’onde de choc provoquée par cette attaque inqualifiable, ce symbole, trop beau pour ne pas être exploité, a très vite été mis à profit par les partisans du milliardaire pour alimenter une campagne construite depuis des mois sur le thème de la victimisation et de la persécution politique de Trump. « Ils ont essayé de le mettre en faillite. Ils ont essayé de le calomnier. Ils ont essayé de l’emprisonner. Maintenant, ils ont essayé de le tuer, mais si Dieu le protège, ils n’y parviendront jamais », a psalmodié, sans préciser davantage à qui ce « ils » faisait référence, son ancien secrétaire au Logement, Ben Carson, sur X, moins de deux heures après l’attaque.Le storytelling du martyrHabitué de longue date à se présenter comme la victime d’un « harcèlement » aussi bien politique, médiatique que judiciaire, Donald Trump n’a eu de cesse ces derniers mois d’alimenter un storytelling le décrivant dans une lutte perpétuelle contre les complots et autres coups bas d’un système cherchant à l’évincer à tout prix de la course à la Maison-Blanche. « Ils ont lancé des chasses aux sorcières les unes après les autres pour tenter d’arrêter notre mouvement et de contrecarrer la volonté du peuple américain », avait-il déclaré aux prémices de sa campagne, en juin 2023, en marge de ses ennuis judiciaires, avant d’ajouter à l’intention de ses supporters : « En fin de compte, ce n’est pas à moi qu’ils s’en prennent. Ils s’en prennent à vous – et je ne fais que leur barrer la route ». »Cette tentative d’assassinat est terrible, mais il faut admettre que Trump pourrait en tirer parti, constate Françoise Coste, auteure de Reagan (Perrin) et historienne spécialiste du Parti républicain. Elle lui offre l’occasion de nourrir la rhétorique qu’il défend depuis des années, selon laquelle il est l’ennemi du système et de l’establishment. » Donald Trump n’a pas perdu de temps. Réagissant lundi 15 juillet à l’annulation de l’ensemble de la procédure fédérale contre lui pour rétention de documents classifiés, le milliardaire a immédiatement appelé au rejet de « TOUTES les chasses aux sorcières », à savoir les trois autres procédures pénales à son encontre. « Le ministère de la Justice démocrate a coordonné TOUTES ces attaques politiques, qui sont une conspiration pour interférer électoralement contre l’adversaire politique de Joe Biden, MOI », a-t-il ajouté.Posture messianiqueDeux jours plus tôt, juste après l’attaque, de nombreux responsables républicains s’étaient empressés d’accuser les démocrates d’avoir préparé le terrain à cette tentative d’assassinat à travers leurs critiques contre l’ex-président. « Le postulat central de la campagne Biden est que le président Donald Trump est un fasciste autoritaire qu’il faut arrêter à tout prix. Cette rhétorique a conduit directement à la tentative d’assassinat du président Trump », avait dénoncé, le jour même, le sénateur de l’Ohio J.D. Vance, choisi lundi pour être son vice-président en cas de victoire.D’autres n’ont pas hésité à souffler sur les braises du complotisme – même si à ce stade, l’enquête n’a pas démontré que Thomas Crooks, l’auteur des coups de feu, était un fervent partisan de Joe Biden. « Je me pose beaucoup de questions sur la façon dont ce jeune homme de 20 ans a presque réussi à assassiner le président Trump tout seul. Cela laisse présager quelque chose de beaucoup plus sinistre et de plus grand », a dénoncé sur X la représentante de Géorgie, Marjorie Taylor Greene, accusant les démocrates de « fantasmer à voix haute sur l’assassinat de Trump depuis des années ».Profitant de sa nouvelle aura de miraculé, le candidat à la Maison-Blanche esquisse en tout cas déjà une posture quasi-messianique, après avoir déclaré au lendemain de l’attaque que « c’est Dieu seul qui a empêché l’impensable de se produire. » Une rhétorique largement partagée dans son entourage. La veille, sa belle-fille Lara Trump avait publié sur X une image de Jésus, les mains posées sur les épaules du milliardaire. « Cela alimente son récit providentialiste destiné à séduire les évangéliques, pointe Lauric Henneton, maître de conférences à l’Université de Versailles Saint-Quentin, spécialiste de la politique américaine. C’est toujours bon à prendre, même s’ils sont déjà largement acquis à sa cause. » Pourrait-il en profiter pour durcir encore son programme ? « Il aurait plus intérêt à se crédibiliser et à jouer l’apaisement afin de séduire davantage l’électorat se trouvant au centre de l’échiquier politique. Faire le boutefeu ne parlera qu’à sa base, qui lui est déjà acquise », reprend Lauric Henneton.Dans un cas comme dans l’autre, toute la difficulté est maintenant pour ses adversaires démocrates de parvenir à concilier la poursuite de la campagne et la dénonciation de l’attentat contre Trump. « Après avoir condamné la violence et adressé leur soutien à Donald Trump, il va leur être difficile d’embrayer en disant qu’il s’agit d’un futur dictateur et qu’il ne faut surtout pas voter pour lui, souligne Françoise Coste. Il y a une contraction entre ces deux discours qui sont, de facto, difficilement conciliables. » Lors d’une interview lundi à la chaîne NBC, Joe Biden n’a ainsi eu d’autre choix que de faire son mea-culpa, en reconnaissant avoir fait une « erreur » lorsqu’il avait appelé à « cibler » son adversaire, le 8 juillet, durant un dîner avec des donateurs. En réchappant à l’attaque, Donald Trump a peut-être trouvé son meilleur totem d’immunité.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/monde/amerique/donald-trump-et-la-position-du-martyr-les-mecanismes-dun-recit-messianique-UN4QJSGZRRASLE3SZJTMJSWLUQ/

Author : Paul Véronique

Publish date : 2024-07-16 17:09:55

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
1 53 54 55 56 57 58
Page 55 of 58

.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . %%%. . . * . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - . . . . .