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Comment l’extrême gauche (et Rima Hassan) reste bloquée sur la nostalgie d' »Alger la rouge »

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Entre deux tours d’élections législatives suffocantes, début juillet, l’eurodéputée insoumise Rima Hassan a choisi de passer quelques jours de détente en Algérie. Loin du stress de la campagne en France, la juriste franco-palestinienne se balade tout sourire dans les rues d’Alger, publie des photos de ses rencontres avec des enfants et assiste à la finale de la Coupe d’Algérie de football, le 5 juillet. Celle qui, au soir du premier tour, est apparue aux côtés de Jean-Luc Mélenchon avec un keffieh palestinien sur les épaules, s’empare de son clavier et clame sur les réseaux sociaux : « La Mecque des révolutionnaires et de la liberté est et restera Alger. »Devant cette affirmation, plus d’un Algérien s’étrangle… « Dire cela signifie qu’elle ne connaît tout simplement pas l’Algérie, tranche Lahouari Addi, professeur émérite à Sciences Po Lyon et auteur de La crise du discours religieux musulman (Presses universitaires de Louvain, 2023). Dans les années 1960 et 1970, Alger, Le Caire et Damas étaient effectivement les villes où s’organisait la lutte contre l’impérialisme américain et pour la liberté des peuples du tiers-monde, mais ce n’est absolument plus le cas aujourd’hui. Rima Hassan a cinquante ans de retard. » »Alger la rouge », terre d’accueil du Che et de MandelaComme une partie de l’extrême gauche, l’eurodéputée insoumise semble bloquée dans la nostalgie d' »Alger la rouge » : pendant plus d’une décennie, après l’indépendance conquise en 1962, le pouvoir algérien accueille et finance des dizaines d’organisations indépendantistes dans sa capitale, de l’Organisation de libération de la Palestine à l’ANC de Nelson Mandela, en passant par le Front de libération du Québec. « Alger est la Mecque des révolutionnaires, formule alors l’indépendantiste guinéen Amilcar Cabral : les musulmans vont en pèlerinage à la Mecque, les chrétiens au Vatican et les mouvements de libération à Alger. »Che Guevara séjourne régulièrement dans la capitale algérienne et y installe la base arrière de plusieurs groupes marxistes sud-américains. Même les Black Panthers américains fondent leur bureau international à Alger. Puis, au fil des ans, le projet de « socialisme révolutionnaire » laisse place à un régime entièrement contrôlé par l’armée, qui accapare les ressources énergétiques au détriment de la population – plus d’un quart des jeunes Algériens sont au chômage.Après soixante-deux ans d’indépendance, « la Mecque de la liberté » fait grise mine dans les baromètres internationaux : 110e sur 167 dans l’index de démocratie publié chaque année par The Economist, ou encore 139e sur 180 au classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. « C’est simple, il n’y a jamais eu autant de prisonniers politiques en Algérie, poursuit Lahouarri Addi. Avant le Hirak [NDLR : les manifestations qui ont fait tomber le président Abdelaziz Bouteflika en 2019], le régime était sûr de lui et permettait une certaine liberté d’expression critiquant le « pouvoir formel », c’est-à-dire les ministres civils désignés par les militaires. Mais avec cette vague de protestation, le régime militaire a chancelé et aujourd’hui il n’est plus possible d’exprimer une opinion politique autre que celle du régime. »Une peur qui a contaminé la diasporaDepuis la chute de Bouteflika, le pouvoir algérien multiplie les lois répressives, assimilant toute critique du gouvernement ou de l’armée à du terrorisme. Des journalistes sont mis en prison, des médias fermés. Le cas le plus emblématique reste celui d’Ihsane El Kadi, fondateur de Radio M et de Maghreb Emergent, condamné à sept ans derrière les barreaux pour ses écrits. « Ce journaliste n’a rien à faire en prison, dénonce Khaled Drareni, représentant de RSF pour l’Afrique du Nord. Toute peine le privant de liberté, quelle que soit sa durée, est inique. »Pour éviter toute nouvelle révolte, le pouvoir sème la peur et la paranoïa, y compris dans la diaspora. « Des milliers d’Algériens usent de leur liberté de parole à l’étranger et critiquent le régime, raconte une intellectuelle algérienne qui préfère rester anonyme, par crainte de représailles. Ils peuvent entrer en Algérie, mais au moment de passer la frontière, ils découvrent qu’ils sont accusés de complot contre la sécurité de l’Etat et se retrouvent interdits de quitter le territoire, souvent pendant plusieurs années et sans procès. Le régime a ainsi réussi à faire taire une grande partie de la diaspora. »Le 7 septembre, les Algériens sont appelés aux urnes pour la première fois depuis 2019. Le nom du vainqueur est déjà connu, puisque le président Abdelmadjid Tebboune conserve le soutien militaire. A Alger, les révolutionnaires dorment désormais en prison. Tout comme la liberté.

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Author : Corentin Pennarguear

Publish date : 2024-08-23 06:28:32

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Le tecovirimat efficace face au Mpox ? Ce que sait déjà la science

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Le médicament tecovirimat représentait, avec les vaccins, l’un des principaux espoirs de lutte contre le Mpox. Du moins jusqu’à maintenant. Cet antiviral, également connu sous les noms « Tpoxx » ou « tecovirimat SIGA », était le seul traitement disponible pour lutter contre le Mpox, quel que soit son variant. Il était censé réduire, voire empêcher la propagation du virus dans l’organisme après une contamination. Les spécialistes y voyaient une arme de choix dans l’épidémie actuelle de Mpox « clade 1 », un variant apparu l’an dernier en République démocratique du Congo (RDC) et qui se propage depuis en Afrique centrale. Un phénomène suffisamment inquiétant pour que l’Organisation mondiale de la santé déclare une « urgence sanitaire internationale », le 14 août dernier.Malheureusement, le tecovirimat ne semble pas efficace contre le Mpox « clade 1 » et « clade 1b ». C’est ce qu’indiquent les résultats préliminaires de l’essai « Palm007 », mené en RDC depuis 2022 par les National institutes of health (NIH), les instituts nationaux de la santé aux Etats-Unis, et dont les résultats viennent d’être rendus publics.Le tecovirimat avait initialement été développé et approuvé pour traiter la variole, un virus apparenté mais éradiqué. Les chercheurs espéraient que le tecovirimat soit également efficace contre le Mpox. Un espoir nourri notamment par le fait que les vaccins contre la variole se révèlent efficaces entre 80 et 85 % contre Mpox grâce à un phénomène de réactivité croisée ; mais aussi par quelques données probantes issues d’études réalisées chez l’animal, ainsi que des rapports de cas et des études portant sur l’innocuité du tecovirimat chez l’humain.L’antiviral a donc été approuvé en janvier 2022 par l’Agence européenne du médicament (EMA) pour le traitement du Mpox, au nom de « circonstances exceptionnelles », alors que l’épidémie du variant « clade 2b » de Mpox sévissait dans le monde. En France, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) avait même émis le 24 mai 2022 un avis estimant que, « pour les patients atteints d’une forme grave de la maladie », le tecovirimat était « le traitement à utiliser en première intention ». Cette recommandation est d’ailleurs toujours en ligne sur le site du ministère de la Santé. [NDLR, le site du ministère de la Santé a été mis à jour le 23 août 2024, après la publication de cet article, et indique désormais que : « La France dispose d’un traitement antiviral qui a montré son efficacité contre les formes graves du Mpox Clade 2 et qui est disponible à l’hôpital dans le cadre d’une hospitalisation », sans préciser lequel.] »Pas de réduction de la durée des lésions »Précipitation ? Dans le contexte d’urgence, les autorisations semblent en tout cas avoir été données avant que toutes les preuves d’efficacité n’aient été réunies. C’est ce que suggèrent les résultats préliminaires de l’essai « Palm007 », mené actuellement en RDC, qui vise justement à évaluer l’intérêt des différents traitements disponibles, dont le tecovirimat. Dans ce cadre, les chercheurs ont effectué une « étude randomisée contrôlée versus placebo », le nec plus ultra en matière de preuve scientifique. Ils ont recruté 597 personnes atteintes par le Mpox en RDC et les ont reparties au hasard dans deux groupes. Le premier recevait le tecovirimat, l’autre un placebo. Tous les patients ont, en revanche, bénéficié d’une hospitalisation de 14 jours pendant lesquels ils recevaient « des soins de soutien de haute qualité », dont des antibiotiques en cas de surinfections des lésions provoquées par Mpox, des traitements permettant de diminuer la fièvre et les douleurs, mais aussi une nutrition et une hydratation adaptées.Les résultats sont sans appel : « Le tecovirimat a été bien toléré et n’a pas entraîné d’effets indésirables graves liés au médicament […], mais l’antiviral n’a pas réduit la durée des lésions chez les enfants et les adultes atteints par le Mpox de’clade 1’ en République démocratique du Congo (RDC) », indiquent les NIH dans un communiqué publié le 15 août dernier, mais passé relativement inaperçu.Les soins adaptés diminuent la mortalité de plus de la moitiéSi ces résultats sont jugés « décevants » par les chercheurs, ces derniers soulignent néanmoins une bonne nouvelle : leur essai a montré qu’une prise en charge de haute qualité diminue de plus de moitié la mortalité des personnes infectées. « La mortalité globale de 1,7 % chez les participants, qu’ils aient reçu le tecovirimat ou non, était beaucoup plus faible que la mortalité de 3,6 % ou plus signalée par ailleurs en RDC. Cela montre qu’il est possible d’obtenir de meilleurs résultats chez les personnes atteintes par le Mpox lorsqu’elles sont hospitalisées et qu’elles reçoivent des soins de soutien de haute qualité », indique encore le communiqué du NIH. »Bien que ce ne soit pas ce que nous avions espéré, les résultats montrent que les médecins de l’étude ont fourni des soins de soutien exceptionnels à tous les participants, ce qui témoigne des connaissances et des compétences que les médecins congolais ont acquises sur la gestion des maladies liées au Mpox », ajoute le Dr. Jean-Jacques Muyembe-Tamfum, professeur de microbiologie à la faculté de médecine de l’Université de Kinshasa, en RDC, et coauteur de l’étude, dans le communiqué des NIH. »La mortalité de Mpox est donc en grande partie liée à un manque d’accès aux soins et aux médicaments dans les régions reculées et pauvres de RDC », analyse de son côté le docteur Eric D’Ortenzio, spécialiste du Mpox et médecin épidémiologiste à l’ANRS MIE, une agence autonome de l’Inserm spécialisée dans les maladies infectieuses émergentes. On peut donc espérer que la mortalité des personnes touchées dans des pays développés ne soit pas supérieure à ce pourcentage.Les résultats de l’essai permettent également d’alerter la communauté internationale sur le besoin de continuer les recherches pour identifier ou développer de nouveaux traitements. « L’un des enjeux actuels consiste effectivement à trouver de nouveaux antiviraux », confirme le Dr. D’Ortenzio.L’efficacité contre le « clade 2 » pas encore connueEn attendant, les chercheurs espèrent que le tecovirimat se révèle efficace contre le « clade 2 », qui continue de sévir principalement en Afrique de l’Ouest, mais aussi contre son variant « clade 2b » qui avait provoqué l’épidémie de 2022. L’essai clinique « Unity », conduit actuellement par l’ANRS MIE, vise à répondre à ces questions. Les premiers centres participant à cet essai ont été ouverts au Brésil et en Suisse, et les premiers patients ont été inclus au Brésil depuis le 3 mars 2023. D’autres pays où des cas liés à cette souche de Mpox sont encore rapportés, notamment en Amérique latine, vont rejoindre l’étude.L’essai prévoit deux bras. Le premier est randomisé, contrôlé par placebo et en double aveugle. Les patients inclus sont donc répartis au hasard en deux groupes, l’un recevant le tecovirimat et l’autre un placebo, et ni les soignants ni les patients ne savent qui reçoit le traitement. Le second bras est ouvert et non randomisé et permet un usage compassionnel du médicament : tous les patients reçoivent le tecovirimat. Ce bras s’adresse aux personnes ayant des manifestations sévères de la maladie, notamment des douleurs importantes, ou à risque de forme sévère. Les résultats devraient être connus d’ici quelques mois. Mais qu’ils soient positifs ou non, il faudra quoi qu’il en soit trouver un traitement efficace, en plus du vaccin, contre le Mpox « clade 1b ».

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Source link : https://www.lexpress.fr/sciences-sante/sante/le-tecovirimat-efficace-face-au-mpox-ce-que-sait-deja-la-science-CNGKXXXZKNCRXEFCXA3ITYWWLE/

Author : Victor Garcia

Publish date : 2024-08-23 06:45:00

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« Kamabla », « Crazy Kamala »… Comment Trump tente de ridiculiser Kamala Harris

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Connu pour sa fortune et ses coups d’éclat, Donald Trump l’est également pour sa capacité à tourner en dérision ses adversaires. « Lyin’ Hillary » (« Hillary la menteuse »), « Crooked Joe » (« Joe le tordu »), « Crazy Nancy » (« Nancy la folle »)… Depuis sa première campagne à l’élection suprême, en 2016, le magnat de l’immobilier est passé maître dans l’art de dénicher des sobriquets à ses rivaux. Le dernier en date a sans surprise été attribué à la candidate démocrate, Kamala Harris, rebaptisée par Donald Trump « Kamabla » sur son réseau Truth Social.Dans la soirée du 8 août, le 45ᵉ président des Etats-Unis publie un premier message avec une faute dans le prénom de la vice-présidente : « Les gens votent avec leur ESTOMAC, et le prix de l’alimentation est maintenant à un niveau record à cause de l’INCOMPÉTENCE de Kamabla/Biden […] ». Dix minutes plus tard, une seconde missive est lâchée avec la même coquille, faisant comprendre que Donald Trump a trouvé un nouveau surnom à sa rivale : « Kamabla a déclaré, à plusieurs reprises, qu’elle voulait SUPPRIMER LA POLICE […]. »Mais que signifie donc « Kamabla » ?Sauf que la dernière trouvaille du milliardaire n’a pas eu l’effet escompté. Très rapidement, les internautes et la presse s’interrogent sur la signification de ce surnom. « Trump continue d’appeler Harris ’Kamabla’, mais personne ne semble en comprendre la signification », titre notamment le quotidien britannique The Independent. Interrogée par le journal américain The Intelligencer, l’équipe de campagne de Donald Trump déclare que « ‘Kamabla’ représente toute la douleur et la misère que l’administration Biden-Harris a infligées à chaque Américain ».Une explication nébuleuse, qui a laissé place à plusieurs pistes d’interprétation. La première, le suffixe « -bla » de « Kamabla » pourrait faire référence à l’onomatopée « blah, blah, blah », laissant ainsi entendre que la vice-présidente parlerait trop, et que son propos n’aurait guère d’importance. Deuxième possibilité : « Kamabla » serait une contraction de « Kamala » et « Obama ». Et pour cause, à plusieurs reprises au cours de la campagne, Donald Trump a assuré que l’ancien président américain tirait les manettes de l’administration Biden.D’autres estiment que le candidat du Grand Old Party ciblerait les origines indiennes et afro-américaines de Harris en essayant d’introduire le mot « black » dans son prénom. Mais « il pourrait simplement s’agir d’une faute d’orthographe que Trump utilise pour montrer sa supériorité », suggère également The Independent, qui attire l’attention sur le fait que Donald Trump ait appelé le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, « Rob » lors de la campagne des primaires républicaines.Les républicains, les autres cibles de Donald TrumpAinsi, le milliardaire conservateur ne se borne-t-il pas uniquement à ses adversaires démocrates. Les membres de son propre parti ont eux aussi le droit à leur sobriquet. Sa principale concurrente aux primaires républicaines, Nikki Haley, en a notamment fait les frais. Toujours sur son réseau Truth Social, Donald Trump l’avait rebaptisée « Birdbrain » (« Cerveau d’oiseau »). Début octobre, la gouverneure de Caroline du Sud a publié un tweet griffé d’une photo d’une cage d’oiseau déposée devant sa chambre d’hôtel et signée : « From Trump Campaign ».After a day of campaigning, this is the message waiting for me outside my hotel room…#PrettyPatheticTryAgain#YouJustMadeMyCaseForMe pic.twitter.com/htbSumo58r— Nikki Haley (@NikkiHaley) October 1, 2023Autre adversaire de Donald Trump dans les primaires républicaines, Ron DeSantis a quant à lui été à tour de rôle surnommé « Ron DeSanctimonious » (« Ron le moralisateur »), « Meatball Ron » (« Ron la boulette de viande »), ou encore « Tiny D ». Le chantre du Maga (pour « Make America Great Again », slogan de campagne utilisé par Ronald Reagan lors de la campagne présidentielle de 1980 et repris par Donald Trump) a également flanqué du surnom de « Sloppy Steve » (« Steve le négligé ») son ancien stratège Steve Bannon, condamné à quatre mois de prison ferme pour avoir entravé l’enquête parlementaire sur l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021. Peine que le septuagénaire purge depuis début juillet.Une page Wikipédia dédiée aux surnoms imaginés par TrumpL’utilisation de surnoms présente un double avantage pour Donald Trump. Le premier, humilier et discréditer ses rivaux politiques. Le second, galvaniser sa base électorale, qui l’attend sur ce registre. Devenue en quelques années sa marque de fabrique, cette stratégie, à mi-chemin entre attaque politique classique et cynisme, ne se limite pas à ses adversaires politiques.Une page Wikipédia recense même l’intégralité des surnoms employés par l’ex-président. Comme celui qu’il avait utilisé en 2018 pour tacler le président de CNN, Jeff Zucker, l’appelant « Little Jeff Zuker » dans un tweet. Un adjectif accolé quelques années plus tôt au nom du chanteur Mac Miller, décédé depuis, qui avait sorti une chanson intitulée « Donald Trump ». Ou encore le fameux mot-valise « kung flu », employé pour désigner le virus du Covid-19, dont l’origine se situe en Chine.Donald Trump à court d’idées ?Pour Kamala Harris, les surnoms sont nombreux et ponctuent les apparitions publiques de l’ancien président des Etats-Unis. Lors du meeting du mercredi 21 août, le premier depuis sa tentative d’assassinat, Donald Trump s’en est pris à son adversaire, l’appelant « camarade Harris » avant de préciser : « Je l’appelle comme ça, parce que c’est une marxiste. » Parmi ses surnoms, on trouve également : « Crazy Kamala », « Lyin’ Kamala », ou encore « Laffin’ Kamala » en référence aux nombreux éclats de rire de l’ancienne procureure de Californie. »Failed Border Czar » (« Tsarine des frontières ratée ») est également fréquemment utilisé par le camp trumpiste pour dénoncer la gestion de la politique migratoire de l’administration Biden. Laissant ainsi entendre que la vice-présidente serait responsable de la gestion des frontières pendant son mandat. Ce qui n’est pas exactement le cas, puisque la mission qui lui a été confiée par le locataire de la Maison-Blanche consiste à « s’attaquer aux causes profondes de l’immigration illégale », s’est défendu son entourage auprès de nos confrères de la BBC.S’écarter de la réalité n’est toutefois pas une préoccupation pour Donald Trump. Alimenter sa fan base en coups de cornes qu’elle pourra à son tour reprendre pour tirer sur le camp adverse en est une. Sauf que, pour l’heure, aucun des sobriquets trouvés par le propriétaire de Mar-a-Lago à Kamala Harris ne semble prendre. Le chef de file des conservateurs semble d’ailleurs encore à la recherche de sa martingale. Un manque soudain de créativité qui masque une difficulté plus large : comment trouver le bon angle d’attaque face à Kamala Harris ?

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Source link : https://www.lexpress.fr/monde/amerique/kamabla-crazy-kamala-comment-trump-tente-de-ridiculiser-kamala-harris-TQCOD66INNEUNITENMCALK23PU/

Author : Ambre Xerri

Publish date : 2024-08-23 06:50:00

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Rentrée scolaire : Caroline Pascal, l’influente « ministre bis » à la tête de l’Education nationale

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Y a-t-il encore un capitaine à la tête de l’immense paquebot de l’Education nationale ? A quelques jours de la rentrée scolaire, Nicole Belloubet, ministre démissionnaire, reste sur le pont pour « gérer les affaires courantes » sans savoir qui lui succédera et quand. En cette période d’incertitudes, le rôle de Caroline Pascal, 57 ans, nouvelle directrice générale de l’Enseignement scolaire (Dgesco), nommée le 16 juillet dernier, apparaît crucial. « C’est vraiment elle qui va faire tourner la boutique en cette rentrée », confirme cet ancien recteur. Sachant que le rôle d’un Dgesco s’apparente à un chef d’orchestre chargé de mettre en musique la politique dictée par le ministre, sa tâche paraît pour le moins complexe !Interrogée par L’Express ce 20 août, Caroline Pascal affiche pourtant une certaine sérénité. « Pour l’instant, nous veillons à appliquer tout ce qui a déjà été concerté, arbitré, validé et publié. Il faudra attendre la nomination d’un nouveau gouvernement pour en savoir plus sur les éventuelles futures orientations politiques », dit-elle. Tout en se voulant rassurante quant à l’échéance du 2 septembre prochain : « La rentrée se prépare très en amont. Sur le plan technique, tout a été parfaitement réglé par mon prédécesseur. » A savoir Edouard Geffray, qui aura occupé ce poste durant cinq ans avant de laisser son fauteuil à cette agrégée d’espagnol qui fut professeur d’université avant de devenir inspectrice générale de l’Education nationale puis de prendre la tête de ce service. »Ce qui fait d’elle une experte du système et des dossiers en cours », assure Charles Torossian, à la tête de l’Institut des hautes études de l’éducation et de la formation. Dans son entourage, on loue également ses qualités « d’écoute et de synthèse », ses « talents de diplomate » ou encore sa « ténacité » ou son « autorité habile ». « Caroline Pascal sait se faire respecter sans taper du poing sur la table », décrypte Paul Devin, ancien inspecteur de l’Education nationale, actuellement président de l’Institut de recherches de la FSU, pour qui cette nomination est également très « stratégique ». »Gardienne du temple de la politique éducative » »Caroline Pascal a été choisie pour être la gardienne du temple de la politique éducative mise en place depuis 2017 et pour assurer une forme de continuité quel que soit le ministre qui sera nommé », avance cet autre inspecteur général, rappelant que la haute fonctionnaire avait été nommée doyenne de ce service en 2018 par Jean-Michel Blanquer. Dans les couloirs de l’Hôtel de Rochechouart, nul n’ignore que la nouvelle Dgesco est mariée à Camille Pascal, ancienne « plume » de Nicolas Sarkozy. « Si on devait l’étiqueter politiquement, je dirais qu’elle plutôt de droite ou de centre-droit », en déduit cet habitué de la Rue de Grenelle.Une analyse très « réductrice » s’insurge l’intéressée qui regrette par ailleurs d’être ramenée à son rôle « d’épouse de ». Et de rappeler : « J’ai travaillé avec Jean-Michel Blanquer mais aussi avec Pap Ndiaye, Gabriel Attal, Amélie Oudéa-Castéra et Nicole Belloubet, tous de sensibilités différentes et avec lesquels mes éventuelles opinions politiques n’ont pas eu à interférer, ce qui est de règle pour tout directeur de l’administration centrale. » Toujours est-il que Caroline Pascal est « une femme de convictions dans le domaine de l’éducation », selon Mark Sherringham, président du Conseil supérieur des programmes. « Elle a des idées très arrêtées sur ce qu’il faut faire ou non et ne s’interdit pas de les exprimer en interne. Mais comme son autre caractéristique est la loyauté, elle sait se plier aux décisions finales du ministre », poursuit-il.Récemment, Caroline Pascal aura eu à superviser la fusion de quatre inspections générales au sein d’une même entité : l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR). « Elle a réussi à créer une forme d’unité malgré les disparités de fonctionnement de chacun », affirme l’inspecteur général honoraire Gilles Pétreault. C’est elle qui dut également piloter la mue du corps des inspecteurs généraux en administrateurs de l’Etat. Conséquence, ces derniers ne sont plus nommés « à vie ». « Ce qui a entraîné une forme d’autocensure chez les agents soucieux de ne pas se « griller » pour la suite de leur carrière », dénonce l’un d’eux, pour qui Caroline Pascal a participé à cette évolution-là. « Conscients de ce risque, nous avons veillé à poser des garanties d’indépendance », se défend cette dernière. En parallèle de sa carrière, Caroline Pascal est l’auteure de plusieurs romans. « Mais je ne pense pas avoir le temps de m’y remettre dans les mois qui viennent », confie-t-elle.

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Author : Amandine Hirou

Publish date : 2024-08-23 07:30:00

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Intelligence artificielle : ce projet de loi américain qui effraie les entreprises

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Deux lettres et quatre chiffres créent la panique dans la Silicon Valley depuis quelques mois : « SB 1047 ». Un sigle qui fait référence à un projet de loi californien, dont le but est de réglementer l’industrie de l’intelligence artificielle. Largement inspiré par l’AI Act de l’Union européenne, le texte vise à empêcher les dérives de l’IA, tout en laissant les entreprises innover. Les pontes du secteur se sont alarmés de ce surcroît de régulation.Depuis, une intense bataille s’est engagée entre les lobbyistes de l’industrie d’un côté, et le législateur californien de l’autre, qui pourrait se prononcer à la fin du mois d’août.Un texte pour prévenir les dérivesLe projet de loi vise à responsabiliser les entreprises sur plusieurs points. Il interdirait aux développeurs de commercialiser ou de rendre disponible leurs modèles d’intelligence artificielle si ces derniers risquent « de causer des dommages critiques ». Le texte exigerait également que les créateurs d’IA effectuent un audit annuel afin de confirmer que leurs travaux répondent aux exigences de la loi.Il imposerait aussi de déclarer à un organisme mis en place par le gouvernement « tout incident de sécurité lié à l’intelligence artificielle « , et prévoirait des protections pour les whistleblowers, ces employés témoins de mauvaises pratiques dans leur entreprise qui décident de les dénoncer. Enfin, la Californie exigerait des entreprises qu’elles mettent en place un « kill switch », un dispositif capable de mettre immédiatement hors ligne un modèle d’intelligence artificielle qui présenterait un danger. »Ces règles entreraient en vigueur dès la conception des modèles, rappelle Nathalie Beslay, avocate spécialisée dans la régulation de la tech et de l’intelligence artificielle. Le projet de loi considère ces modèles comme un produit, et non pas comme des outils. D’où ses exigences de qualité, de sécurité et de fiabilité envers ces IA, pour neutraliser les risques liés à des hallucinations et des mésusages ».Le texte concerne avant tout les modèles de « grosse puissance », précise Nathalie Beslay. Il cible ainsi ceux dont le coût d’entraînement a dépassé les 100 millions de dollars – ce qui est dans la moyenne des modèles comme ChatGPT. Certains experts estiment cependant que d’ici quelques années, faire tourner des LLM [NDLR : grand modèle de langage] pourrait coûter jusqu’à plusieurs milliards de dollars. La loi concernerait donc la grande majorité des IA.Les lobbys de la tech ont obtenu des aménagementsVoilà justement ce qui fait peur aux entreprises du secteur : l’application de cette loi changerait radicalement la façon dont la majorité des modèles de langage et des IA génératives est développée. En juin dernier, l’accélérateur de start-up Y Combinator a partagé une lettre ouverte, signée par une centaine de personnes issues de l’industrie, affirmant que « le projet de loi pourrait involontairement menacer le dynamisme de l’économie technologique californienne et nuire à la concurrence ». Les auteurs appelaient notamment le législateur à renoncer à certaines mesures, ou à les adoucir.OpenAI, longtemps silencieux dans cette controverse, a finalement pris la parole le 21 août. Dans une lettre envoyée au sénateur à l’origine du texte, la compagnie explique que « SB 1047 » risque de « ralentir le rythme de l’innovation » et d' »inciter les entrepreneurs californiens à quitter l’État à la recherche de meilleures opportunités ailleurs ». Cette prise de parole est particulièrement étonnante, les dirigeants de l’entreprise ayant toujours demandé que le secteur soit régulé. En 2023, lors d’une audition au Sénat américain, Sam Altman, l’un des cofondateurs, avait exhorté le gouvernement à prendre des mesures pour encadrer l’intelligence artificielle. Plus récemment, OpenAI disait s’inquiéter de la dépendance affective que son IA pourrait créer chez certains utilisateurs.Comme les start-up européennes qui avaient arraché plusieurs aménagements dans l’AI Act, leurs homologues américaines ont obtenu gain de cause sur certains points, révèle le site TechCrunch. Le projet de loi ne permet plus au procureur de poursuivre les entreprises pour négligence avant qu’un accident ne se soit produit. En revanche, il sera possible de leur demander de cesser leur activité, ou de se retourner contre les développeurs, une fois l’accident avéré. La création d’une agence gouvernementale de contrôle a également été abandonnée.Une loi bientôt obsolète ?Les craintes des start-up ne sont pas tout à fait infondées. Les législateurs ont souvent du mal à saisir toutes les subtilités de leurs innovations techniques. Alors que l’IA progresse à toute vitesse, ces lois risquent d’ailleurs d’être bientôt obsolètes. Le règlement européen définit, par exemple, les modèles comme « présentant un risque systémique » lorsqu’ils ont une capacité de calcul supérieure à 10 puissance 25 Flop. Ce seuil protège les plus petits acteurs : il n’est pour l’instant dépassé que par ChatGPT d’OpenAI et Gemini de Google. Mais il sera sans doute aisé à franchir d’ici quelques années. Le périmètre d’action du texte risque donc de s’élargir grandement.Les mêmes critiques se font entendre pour « SB 1047 ». « Compte tenu des progrès rapides de l’informatique, il est probable que dans peu de temps, le seuil actuel fixé par la législation sera dépassé, y compris par les start-up, les chercheurs et les institutions académiques », explique-t-on chez Mozilla.Certains risques agités par les acteurs de l’IA sont cependant grossis. Le texte de loi engendrera, certes, des coûts supplémentaires, mais « le budget de l’entraînement des IA est déjà tellement élevé que le coût de la régulation est infime », constate Nathalie Beslay. Quant aux risques d’exil, ils sont, selon l’experte, surestimés : « les entreprises américaines n’ont pas fui l’Europe malgré le RGPD, le règlement sur la protection des données. » »C’est toujours le même débat quand on parle d’encadrement des technologies, on oppose régulation et innovation », reprend Nathalie Beslay. Une approche simpliste, note un rapport du National Bureau of Economic Research. Selon l’organisme de recherche, si une économie plus réglementée est effectivement susceptible de produire moins d’innovation, lorsque ses entreprises innovent, « elles ont tendance à faire des percées plus radicales, qui permettent d’économiser de la main-d’œuvre ». L’Union européenne a parfois plus de flair qu’on ne lui en accorde.

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Author : Aurore Gayte

Publish date : 2024-08-24 08:30:00

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L’Express

Présidentielle américaine : Robert F. Kennedy Jr se range derrière Donald Trump

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La course à la Maison-Blanche est devenue un duel au sens strict, entre Kamala Harris et Donald Trump. Le candidat indépendant Robert F. Kennedy Jr a annoncé, ce vendredi 23 août, l’abandon de sa campagne, avant de s’afficher dans la foulée aux côtés du républicain. « Je suspends simplement ma campagne », a affirmé le neveu du célèbre président assassiné John F. Kennedy, dans un premier discours à Phoenix, capitale de l’Etat clef d’Arizona (sud-ouest). Il a reconnu « ne plus voir de voie véritable vers la Maison Blanche. »Le candidat indépendant, considéré comme excentrique, a vigoureusement critiqué dans un discours le Parti démocrate, citant la liberté d’expression et la guerre en Ukraine pour expliquer sa décision de se « présenter comme indépendant et maintenant d’apporter (son) soutien au président Trump ». Robert F. Kennedy Jr, communément désigné par ses initiales RFK Jr, a précisé que son nom resterait sur les bulletins de vote dans la plupart des Etats. « Mais dans une dizaine d’Etats disputés où ma présence pourrait fausser le résultat, je retirerai mon nom et j’ai déjà entamé le processus », a souligné ce militant antivaccin. »Trahison »Il était quelques heures plus tard sur scène aux côtés de Donald Trump, près de Phoenix. L’air quelque peu mal à l’aise, il a dit vouloir travailler avec le républicain. L’ancien président s’est lui félicité de ce soutien, affirmant qu’ils « lutteraient ensemble pour vaincre l’establishment politique corrompu et rendre le contrôle de ce pays au peuple », saluant « un super gars, respecté par tout le monde ». Donald Trump, 78 ans, a dressé une nouvelle fois le portrait d’un pays au bord du gouffre, terrassé par des migrants assassins.Selon les sondages, l’impact du soutien du candidat indépendant, crédité jusqu’à présent de 4 à 5 % des intentions de vote, sur la campagne de l’ancien président républicain reste incertain. Et plusieurs membres de la famille Kennedy ont affirmé dans un communiqué que « la décision de notre frère Bobby de soutenir Trump aujourd’hui est une trahison des valeurs les plus chères » de la famille. Dans ce communiqué, cinq de ses frères et soeurs ont annoncé soutenir Kamala Harris. »Nous allons gagner », a de son côté déclaré la candidate démocrate en quittant Chicago, sans répondre aux questions de la presse sur le ralliement de RFK Jr à son adversaire. Mais son équipe de campagne s’est adressée dans un communiqué aux électeurs potentiels du candidat indépendant. « A tous les Américains qui sont fatigués de Donald Trump et qui cherchent une nouvelle voie, notre campagne est faite pour vous », leur écrit sa directrice de campagne Jen O’Malley Dillon. @lexpress 🇺🇸 Kamala Harris a été officiellement investie jeudi comme la candidate du parti démocrate, lançant officiellement le duel face à Donald Trump. Voici les moments forts de son discours. #usa #election2024 #kamalaharris #trump #apprendresurtiktok #tiktokacademie #Sinformersurtiktok #newsattiktok ♬ original sound – L’Express – L’Express Cascade de surprisesCar si Kamala Harris est sortie de la convention démocrate à Chicago, jeudi soir, avec une légère avance sur Donald Trump dans les sondages, tout reste à faire, surtout dans les sept « swing states », les Etats les plus indécis, où de larges pans de l’électorat semblent acquis à son rival. La vice-présidente a accepté jeudi l’investiture de délégués démocrates survoltés, au terme d’une convention euphorique marquée entre autres par le discours percutant de Michelle Obama, l’énergie du colistier Tim Walz, et une programmation musicale festive. Elle a promis aux Etats-Unis un « nouveau chemin » d’unité.Donald Trump, qui a mitraillé son réseau Truth Social de messages furieux pendant son discours, l’a accusée d’avoir contribué au « déclin » des Etats-Unis en tant que vice-présidente. Les duellistes pourront opposer leurs deux visions le 10 septembre en Pennsylvanie lors de leur premier débat, prochain temps fort de la campagne.Qui sait combien de bouleversements réserve encore cette campagne folle, après la tentative d’assassinat contre Donald Trump le 13 juillet et le retrait choc de Joe Biden le 21 juillet ? Une nouvelle encourageante pour Kamala Harris est venue vendredi sur le front de l’économie : le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a ouvert la porte à une première baisse des taux de l’institution, dès septembre, devant amener une réduction du coût de l’emprunt pour les entreprises et ménages américains.

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Publish date : 2024-08-24 08:31:11

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L’Express

Nouveau Front populaire : Mélenchon ouvre la voie à un gouvernement sans LFI

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Face à une situation qui semble sans issue, Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise, a finalement ouvert la porte ce samedi 24 août à un gouvernement sans membres de son parti. Invité de TF1, le leader de LFI s’est adressé « aux chefs des trois partis macronistes et de la droite : le gouvernement de Lucie Castets, s’il ne comportait aucun ministre insoumis, est-ce que vous vous engagez à ne pas voter la censure et à lui permettre d’appliquer le programme pour lequel nous sommes arrivés en tête des élections législatives ? », a-t-il demandé.La ligne rouge d’une entrée de LFI au gouvernement a de nombreuse fois été tracée par les macronistes et la droite. « Si vous nous répondez non, on dira que les ministres insoumis, en fait, c’est un prétexte, c’est du programme dont vous ne voulez pas », a-t-il ajouté. Sur X, peu après, Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, a fait savoir que « Jean-Luc Mélenchon ouvre la voie à un soutien sans participation de la France insoumise à un gouvernement de Lucie Castets. Le prétexte de la présence de ministres FI n’existe plus. On attend maintenant la réponse de tous ceux qui pensaient avoir trouvé là un moyen de rejeter en bloc le NFP ».Six semaines après les élections législatives qui ont vu la coalition de gauche Nouveau Front populaire (LFI, PS, les Verts et le PC) arriver en tête en nombre de sièges, toutefois loin de la majorité absolue, le groupe revendique toujours la formation d’un gouvernement et la nomination d’une Première ministre en la personne de Lucie Castets. Pour l’heure, Gabriel Attal, démissionnaire depuis le 16 juillet, est toujours en place à Matignon.L’option Lucie Castet prise au sérieux ?Vendredi, Emmanuel Macron avait entamé à l’Élysée un cycle de consultations des chefs de partis et de groupes parlementaires, censé déboucher sur la nomination d’un Premier ministre. En commençant par Lucie Castet. A sa sortie de l’entrevue, la haute fonctionnaire désignée par le NFP a jugé le président « lucide » sur « le souhait d’un changement d’orientation politique » après ce scrutin. Mais, a-t-elle ajouté, « la tentation semble encore présente pour le président de composer son gouvernement. » Pourtant, de l’aveu d’un convive dans les colonnes de L’Express, la réunion entre la gauche et Emmanuel Macron avait tout d’un « entretien d’embauche ».En quittant le Salon Vert et Emmanuel Macron, comme nous le racontions, l’un des émissaires de NFP s’était lancé, une ultime fois : « Et donc, quand nommerez-vous un Premier ministre ? » Le président le promet : « Rapidement. » L’émissaire du NFP renvoie la balle : « Le temps presse. » Et avec le temps, tout s’en va sauf… La « question insoumise ». Car c’est la seule qui vaille dans la tête du chef de l’État.Ce dernier a ensuite demandé à ses alliés du bloc central s’ils comptaient censurer un gouvernement composé d’insoumis : tous ont dit oui. Un proche d’Emmanuel Macron nous expliquait encore : « si l’on prend acte que l’on ne peut pas avoir de ministres LFI, cela exclut clairement Lucie Castets, puisqu’elle n’atteint pas l’objectif de la stabilité institutionnelle. »Les consultations pourraient durerLes macronistes cherchent depuis les législatives les voies d’une entente avec la droite dans le but de supplanter le NFP en nombre de sièges. Une stratégie qui a permis, via un accord avec LR, la réélection à la présidence de l’Assemblée de Yaël Braun-Pivet, mais qui achoppe sur le refus du président de LR, Laurent Wauquiez, de toute coalition ou participation gouvernementale. Des noms continuent pourtant de circuler à droite pour Matignon. Devant les dirigeants LR, le chef de l’Etat a cité ceux de Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et David Lisnard, selon une source au sein du parti.Le président doit encore recevoir Marine Le Pen et Jordan Bardella lundi, puis leur allié Éric Ciotti. Il doit également s’entretenir lundi avec les présidents de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet (Renaissance), et du Sénat, Gérard Larcher (LR). Un second « round » de consultations pourrait avoir lieu à partir de mardi. Si aucune solution politique ne se dégage, Emmanuel Macron garde en tête l’option « société civile » pour ôter un peu plus de pouvoir aux partis politiques, au risque de s’exposer d’avantage encore en cas d’échec.

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Publish date : 2024-08-24 16:25:57

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L’Express

JO de Paris 2024 : le triomphe de l’efficacité face au prêt-à-penser écolo, par Cécile Maisonneuve

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Et si la recette qui a conduit au succès des Jeux était réplicable à d’autres domaines, à d’autres projets qu’un grand événement sportif ? Ce qui s’est exprimé en majesté entre le 26 juillet et le 11 août porte un nom : le génie français, que Victor Hugo définissait comme « la synthèse des contraires », « la réunion de la logique et de la poésie, du savoir et de l’imagination ». Comment éviter que ce bon génie retourne dans la bouteille ?Pour répondre à cette question, revenons sur ces deux semaines enchantées et enchanteresses. La réussite des Jeux de Paris tient au bon dosage entre trois ingrédients. C’est d’abord une vision audacieuse et ambitieuse dont on peut maintenant affirmer qu’elle a révolutionné le genre : sortir les épreuves sportives des stades pour les organiser dans la ville, en utilisant l’espace urbain comme décor naturel. C’est ensuite une répartition des rôles garante d’efficacité : un Etat facilitateur, qui a en outre assumé pleinement sa mission régalienne de sécurité ; des investissements publics modérés mais stratégiques ; des partenariats public-privé pour assurer un bon équilibre économique, sans oublier un comité d’organisation très solide.Last but not least, ces Jeux marquent la vacance bienvenue du politique et le triomphe d’une société civile libre d’exprimer son excellence – les athlètes –, son professionnalisme – les salariés et bénévoles intervenant dans toutes les activités de soutien au bon déroulement des Jeux – et son enthousiasme – le public. Chacun a joué son rôle, au bon niveau : l’événement fut un parfait exemple de ce qu’on appelle la subsidiarité.Des ratés mineurs mais révélateursDeux bémols dans ce bilan : l’absence de climatisation dans l’immeuble construit pour abriter le village olympique à Saint-Denis et la limitation de la viande dans les menus des délégations du même village. Deux partis pris fièrement assumés par les organisateurs… qui n’auront pas résisté longtemps à l’épreuve des faits : certains sportifs se sont équipés de climatiseurs individuels et les portions de viande ont dû être augmentées.Mineurs, ces deux ratés n’en sont pas moins révélateurs : ils témoignent de la prégnance de l’idéologie en matière énergétique et environnementale dans nos pays développés, tandis que leur rejet par les athlètes venus du monde entier illustre le poids écrasant du réel. Cet épisode gagnerait à être médité par les élites métropolitaines occidentales : la transition énergétique doit sortir du prêt-à-penser si elle veut prétendre à l’universalité.Plus largement, la comparaison entre l’organisation des Jeux olympiques et la transition énergétique est riche d’enseignements : qu’est-ce, en effet, que cette transition sinon un autre grand projet qui nécessite un cadre réglementaire clair, des investissements publics bien fléchés pour créer un effet de levier sur les autres financements et dont la mise en œuvre repose sur une société civile libre de créer et de s’exprimer ? Ainsi, la lute contre le changement climatique n’a pas besoin de « planification écologique » mais d’une organisation au cordeau où chacun joue son rôle : l’Etat doit fixer les règles du jeu, engager intelligemment des fonds pour stimuler les dépenses privées et laisser les acteurs agir à la bonne échelle, qui diffère selon les domaines concernés – transports, logement…Pourquoi s’entêter à nager à contre-courant ?De même, l’excellence de la transition est incompatible avec les logiques malthusiennes et monopolistiques, tout comme l’excellence olympique passe par le dépassement des limites et par la compétition. Imagine-t-on un Comité olympique qui décréterait une durée minimale pour le 100 mètres ou réserverait cette épreuve reine à certains pays ?Enfin, la transition énergétique doit être universelle : se fixer des règles drastiques, qui réduisent nos émissions au risque de tuer des pans entiers de l’économie, comme dans la chimie, quand la maîtrise du changement climatique se joue désormais en Chine et en Inde, c’est à peu près comme obliger Léon Marchand à nager à contre-courant quand ses adversaires bénéficieraient de vagues porteuses. Or, des Léon Marchand de l’innovation, de la créativité et de l’ambition climatique, la société civile en compte des milliers : donnons leur la possibilité de briller dans le grand bain de la compétition internationale au lieu de les contraindre par des règles bureaucratiques nationales et européennes. Non, décidément non, la France de l’après JO n’est pas condamnée à la nostalgie.

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Author : Cécile Maisonneuve

Publish date : 2024-08-24 09:15:00

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L’Express

La Russie « va savoir ce que sont des représailles », prévient Volodymyr Zelensky

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En pleine offensive militaire dans la région russe de Koursk, et alors que les combats s’intensifient à l’est du pays, l’Ukraine devrait recevoir dans les jours à venir une nouvelle cargaison américaine, sortie tout droit des stocks de sa propre armée. Pas moins de 125 millions de matériels militaires, principalement aériens, ont été annoncés par Washington ce vendredi 23 août. En parallèle, plusieurs dizaines d’entreprises technologiques contribuant à la défense russe ou au financement de l’invasion de l’Ukraine sont frappées par des sanctions américaines.Au lendemain d’une visite du Premier ministre indien, Narendra Modi, qui a plaidé pour la paix entre les deux belligérants, Volodymyr Zelensky a prévenu ce samedi matin : la guerre est « de retour » en Russie, qui « va savoir ce que sont les représailles ».Les infos à retenir⇒ Une nouvelle cargaison d’armes aériennes américaines va être envoyée à l’Ukraine⇒ La guerre est « de retour » en Russie, qui « va savoir ce que sont des représailles », prévient Volodymyr Zelensky⇒ Nouvel échange de prisonniers russes et ukrainiensNouvel échange de prisonniers russes et ukrainiensLa Russie et l’Ukraine ont annoncé ce samedi avoir procédé à un échange de 230 prisonniers de guerre des deux camps, qui implique des conscrits russes capturés lors de l’offensive ukrainienne dans la région frontalière de Koursk. « À l’issue du processus de négociation, 115 militaires russes capturés dans la région de Koursk ont été renvoyés du territoire contrôlé par le régime de Kiev. En retour, 115 prisonniers de guerre des forces armées ukrainiennes ont été remis », a indiqué le ministère russe de la Défense. Les militaires russes libérés se trouvent actuellement en Biélorussie, proche allié de Moscou, a-t-il ajouté.L’offensive surprise ukrainienne lancée le 6 août dans la région russe frontalière de Koursk avait pris Moscou au dépourvu et Kiev s’était vanté d’avoir fait prisonnier « des centaines » de soldats russes. Selon les médias russes, ces prisonniers sont pour la plupart des gardes-frontières et de jeunes hommes effectuant leurs services militaires, sans réelle expérience de combat.Volodymyr Zelensky : « La guerre est de retour en Russie »La guerre est « de retour » en Russie, a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un discours diffusé ce samedi 24 août, jour où son pays célèbre son indépendance de l’Union soviétique. Kiev « surprend une fois de plus », a ajouté Zelenky, promettant que la Russie « va savoir ce que sont des représailles ». Le président ukrainien a ajouté : « Quiconque veut semer le mal sur notre terre en récoltera les fruits sur son propre territoire. Il ne s’agit là ni d’une prédiction, ni d’une fanfaronnade, ni d’une vengeance aveugle. Ce n’est que justice. »La Russie voulait « nous détruire » mais la guerre est « revenue chez elle », a-t-il déclaré dans une vidéo selon lui été enregistrée aujourd’hui dans la zone frontalière d’où Kiev a lancé son incursion surprise en Russie, dans la région de Koursk, le 6 août dernier. Les forces ukrainiennes se sont depuis emparées de dizaines de localités russes, tandis que les troupes russes continuent d’avancer dans le Donbass, l’est ukrainien. Quelques heures plus tard, Kiev a affirmé avoir frappé un dépôt de munitions dans la région russe de Voronej. @lexpress 🇺🇦 Une nouvelle incursion de l’armée ukrainienne est en cours dans la région russe de Koursk. Voici ce que l’on sait. Pour le général Dominique Trinquand, l’incursion menée par l’Ukraine, depuis le début de semaine à la frontière russe, vise à soulager ses troupes en difficulté dans la région de Donetsk. Retrouvez son interview en intégralité sur le site de L’Express. #Ukraine #Russie #Invasion #news ♬ son original – L’Express L’Eglise orthodoxe russe chassée d’UkraineLe chef d’Etat ukrainien a également annoncé promulguer la loi rendant illégale l’Eglise orthodoxe liée à Moscou dans son pays. « Les orthodoxes ukrainiens font aujourd’hui un pas pour se libérer des démons de Moscou », a-t-il assuré. L’Église orthodoxe ukrainienne s’est officiellement séparée du patriarcat de Moscou en 2022, mais les responsables ukrainiens ont accusé à plusieurs reprises ses religieux de rester fidèles à la Russie. L’invasion de l’Ukraine a été sanctifiée par le chef de l’Église orthodoxe russe, le patriarche Kirill, un fidèle allié du président Vladimir Poutine.Washington annonce un nouveau paquet d’aide militaireLes États-Unis ont annoncé ce vendredi 23 août un nouveau paquet d’aide militaire à l’Ukraine estimé à 125 millions de dollars, du matériel directement prélevé des stocks de l’armée américaine. Il contient notamment de l’équipement aérien et des missiles pour abattre les drones d’attaque afin de « protéger les infrastructures essentielles de l’Ukraine », a dit Joe Biden dans un communiqué. Mais aussi munitions pour les lance-roquettes Himars, des missiles antichar, des obus d’artillerie, des ambulances et du matériel médical.Lors d’un appel téléphonique, Volodymyr Zelensky a remercié son homologue Joe Biden pour ces nouvelles livraisons, disant sur X que son pays en a besoin « de toute urgence », et tout particulièrement la défense antiaérienne, afin de « protéger de manière fiable nos villes, nos communautés et nos infrastructures essentielles ».Des sanctions contre les entreprises de défense russesUn ensemble de sanctions américaines visant la Russie a aussi été dévoilé. Elles ciblent 400 entités et individus ainsi qu’une soixantaine d’entreprises technologiques de la défense en Russie, en Biélorussie et dans d’autres pays. Les sanctions visent en particulier les entreprises technologiques impliquées dans « le soutien et le développement de l’industrie de défense russe », notamment celles participant au développement et à la modernisation de son arsenal, mais aussi « l’automatisation, la robotique, la surveillance en ligne, l’internet des objets et l’intelligence artificielle (IA) », selon le Trésor américain.Elles ciblent également des entreprises impliquées dans le secteur financier et fournissant des logiciels et des solutions technologiques aux banques du pays. Il s’agit enfin de limiter un peu plus l’accès russe aux minéraux stratégiques et au secteur minier, en particulier pour le fer, l’acier et le charbon.Les combats s’intensifient à PokrovskAu cours des dernières 24 heures, 149 combats ont eu lieu » en Ukraine entre les armées de Kiev et de Moscou, dont 44, soit « près d’un tiers, dans la direction de Pokrovsk », ville de l’oblast de Donetsk, à l’est de l’Ukraine, autour de laquelle les forces russes progressent, a indiqué l’État-major ukrainien dans son bulletin quotidien. Une frappe russe a également fait cinq morts et cinq blessés, samedi dans un bombardement russe sur la ville industrielle de Kostyantynivka.Modi plaide pour la paix entre Kiev et MoscouAssis aux côtés de Volodymyr Zelensky, le Premier ministre indien Narendra Modi a expliqué être « résolument favorable à la paix » entre les deux belligérants. Narendra Modi a réitéré son appel à un règlement pacifique du conflit en Ukraine, vendredi, lors d’une visite à Kiev, alors que l’Inde entretient traditionnellement d’excellentes relations avec Moscou.La Maison-Blanche a estimé que si cette visite pouvait contribuer « à mettre fin au conflit conformément avec la vision de Zelensky pour une paix juste, alors nous pensons que cela pourrait s’avérer utile ». Le ministre indien des Affaires étrangères a justifié les liens énergétiques entre la Russie et l’Inde qui continue d’importer du pétrole russe, rappelant que New Delhi « n’imposait généralement pas de sanctions à quelque pays que ce soit ».Un journaliste russe privé d’accréditation pour les ParalympiquesUn journaliste de l’agence de presse russe RIA Novosti s’est vu refuser sa demande d’accréditation pour les Jeux Paralympiques de Paris pour des raisons de sécurité, a indiqué vendredi le ministère des Affaires étrangères. « Toute personne effectuant une demande d’accréditation dans le cadre des Jeux de Paris 2024 fait l’objet d’une enquête administrative de sécurité. À l’issue de cette procédure, il a été décidé de ne pas accorder d’accréditation à ce journaliste ». Lors des Jeux olympiques, quatre journalistes de l’agence de presse russe TASS s’étaient vus retirer leur accréditation. »Le respect des droits des journalistes et la liberté d’expression sont des mots vides pour Macron », avait alors réagi la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères. La Russie a été bannie des Jeux olympiques et paralympiques 2024 en raison de la guerre en Ukraine. Seuls 15 athlètes russes avaient été accrédités aux JO avec un statut neutre.

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Publish date : 2024-08-24 14:20:17

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L’Express

Fièvre catarrhale ovine : comment la maladie resserre son étau sur les troupeaux français

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« Une explosion de cas ». Le nombre de foyers de fièvre catarrhale ovine (FCO), qui touche essentiellement moutons et brebis, a plus que quadruplé en France en huit jours. Dans les départements du nord du pays, c’est désormais le nouveau sérotype 3 du virus FCO qui circulent parmi les élevages, avec 190 foyers confirmés au 22 août. Selon le ministère de l’Agriculture, les territoires touchés par ce sérotype restent pour l’instant contenus « à proximité des premiers foyers dans une zone qui s’élargit peu ». Mais le sérotype 8 du virus sévit déjà dans le sud de la France depuis plusieurs années, plaçant le cheptel national, constitué d’environ 6 millions d’ovins, sous la menace d’un étau viral.Dix départements du nord de la France sont désormais touchés par le sérotype 3 : l’Aisne, les Ardennes, la Haute-Marne, la Marne, la Meurthe-et-Moselle, la Meuse, la Moselle, le Nord, l’Oise et le Pas-de-Calais. Un précédent bilan faisait état de 41 foyers dans six départements. La propagation de la FCO, dite aussi « maladie de la langue bleue », s’accélère partout en Europe : les Pays-Bas et l’Allemagne comptaient mi-août plusieurs milliers de foyers, la Belgique plusieurs centaines.La fièvre catarrhale ovine se manifeste par de la fièvre, des troubles respiratoires, une langue pendante, la perte des petits en gestation et parfois par la mort des animaux. Sa détection n’entraîne pas l’abattage des bêtes, contrairement à la grippe aviaire. Elle touche aussi les bovins, mais avec une mortalité très faible.La vaccination trop lente pour les éleveursLa vaccination contre la maladie, non transmissible à l’homme, a débuté, mais trop tardivement selon la Fédération nationale ovine (FNO). D’après Emmanuel Fontaine, en charge des affaires sanitaires à la FNO, « on est bien dans une phase d’explosion. On aurait pu vacciner un mois plus tôt pour avoir l’immunité acquise au pic de l’épidémie ». Selon le spécialiste, « maintenant, il faudrait élargir la zone de vaccination et commander environ 2 millions de doses supplémentaires » pour les ovins, estime-t-il, alors que l’Etat a pour le moment prévu de distribuer 1,1 million de doses pour les ovins et 5,3 millions pour les bovins, en ciblant les régions les plus à risques, au nord de la Loire, où les déplacements d’animaux sont soumis à restriction.Le ministère de l’Agriculture note qu’il y a eu des « lenteurs » chez les transporteurs en raison du week-end du 15 août, mais souligne que « les commandes ont été lancées dès l’autorisation des vaccins par l’Anses (agence sanitaire) » le 5 juillet. « On a comprimé les délais au maximum, la campagne de vaccination a débuté avant l’arrivée des premiers cas […] et la France est le seul pays à prendre entièrement en charge la vaccination », pour un coût estimé à ce jour à « 7,5 millions d’euros », a-t-on ajouté du côté du ministère. Face à l’accélération de la propagation, le gouvernement affirme être « à l’écoute des éleveurs » et surveiller la « dynamique de la maladie » avant d’envisager ou pas de nouvelles commandes de vaccins.La France prise en étau entre deux serotypesDécelé pour la première fois en Europe en septembre 2023, aux Pays-Bas, le nouveau sérotype 3 de la FCO s’étend depuis aux pays voisins. Il est arrivé début août en France, ainsi qu’au Luxembourg et au Danemark. Mais une épizootie FCO est déjà présente dans le sud du pays depuis plusieurs années, relative à un sérotype différent, de type 8. Des vaccins existent pour celui-ci et sont déjà distribués. Ils ont été pris en charge par l’état « entre 2008 à 2018 », année à partir de laquelle la maladie a été considérée comme endémique en France.Jeudi 22 août, des éleveurs se sont rassemblés à Foix (Ariège) pour réclamer des aides après la mort estimée, depuis juin, de 4 000 brebis en Occitanie. « Cette année, nous faisons face à un nouveau variant du sérotype 8, plus virulent et qui progresse. Avant, le moucheron culicoïde, l’insecte vecteur, n’évoluait pas au-delà de 800 mètres d’altitude, maintenant, on a des élevages touchés à 1 000 mètres », explique Emmanuel Fontaine. « C’est pour cela que les éleveurs demandent une aide de l’Etat. Entre la FCO 8 qui remonte et la FCO 3 qui descend, les éleveurs du centre, où se concentrent les gros troupeaux, sont pris en étau », prévient-il, inquiet pour l’avenir du cheptel français.

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Publish date : 2024-08-24 13:54:48

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L’Express

Aya Nakamura, Céline Dion… A Villers-Cotterêts, un tour du monde des tubes en langue française

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On s’en est rendu compte lors de la polémique qu’a suscitée sa participation à la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024, tout le monde n’attend pas Aya Nakamura dans le rôle d’ambassadrice de la chanson francophone… Comme une confirmation de sa légitimité, c’est elle qui ouvre la première grande exposition temporaire de la Cité internationale de la langue française, inaugurée l’an dernier au château de Villers-Cotterêts. Dans cette commune de l’Aisne chargée d’Histoire, François Ier signa l’ordonnance qui fit du français la langue officielle du droit et de l’administration, Molière joua son Tartuffe censuré dans la capitale, et Alexandre Dumas vint au monde.Et Aya Nakamura dans tout ça ? La chanteuse d’origine malienne est, depuis six ans, l’artiste francophone la plus écoutée au monde, y compris dans des contrées traditionnellement peu sensibles à nos ritournelles cocorico comme le Costa Rica. Elle a donc toute sa place dans C’est une chanson qui nous ressemble, le parcours sonore qui décrypte, sous l’égide de Bertrand Dicale, les succès mondiaux des musiques populaires francophones. Les visiteurs sont prévenus : n’y figurent pas forcément les vedettes de leur panthéon intime – Brassens et Brel par exemple, absents du rendez-vous -, mais ceux qui, au fil des décennies, font rayonner la langue française à l’étranger.Françoise Hardy à Londres, mai 1968.La ritournelle française se porte bienExpert de la chanson et homme de radio rompu à l’exercice de conteur, Bertrand Dicale nous rappelle, non sans malice, qu’en dépit de la longue suprématie de l’anglais dans les charts internationaux, la ritournelle française se porte plutôt bien sur les cinq continents. Sans hiérarchie ni arbitrage des genres, les artistes sont ici regroupés autour de cinq thématiques. Celle de l’élégance made in France, où Juliette Greco, incarnation d’une féminité emblématique, et Henri Salvador, inspirateur de la bossa-nova brésilienne, côtoient la Française Clémentine, chanteuse quasi inconnue sous nos latitudes, qui cartonne en Asie depuis trente ans avec ses mélodies jazzy.Moins surprenant, dans la section consacrée aux combats et à la liberté, c’est La Marseillaise qui rafle la mise de la musique francophone la plus populaire au monde, juste devant Le Boudin, l’hymne officiel de la Légion étrangère, et non loin du Déserteur de Boris Vian, popularisé outre-Atlantique par Joan Baez dans les années 1960. Quand on aborde le romantisme par le prisme de la langue qui fait rimer « amour » avec « toujours », ce sont les grandes voix mondialisées du répertoire populaire qui s’expriment : Edith Piaf, indétrônable tragédienne sur la planète, ou Céline Dion et son album goldmanien D’eux, la galette en français la plus vendue de l’histoire du disque.Adamo au Japon en 1958.La chanson francophone, c’est aussi une épopée branchouille. Celle d’une pop so chic inscrite dans les avant-gardes, à l’instar de Françoise Hardy, iconisée par le Swinging London des sixties, des Négresses vertes, groupe post-punk inclassable plébiscité par la presse britannique dans les années 1990, ou encore de Stromae, chantre du clip décalé. « Eh bien dansons maintenant », semble enfin nous dire Dicale en fin de parcours, quand il convie pêle-mêle les titres qui se sont massivement exportés en célébrant l’expression dansée de l’hédonisme. On y retrouve le raz-de-marée planétaire du zouk de Kassav, le subversif Je t’aime moi non plus du tandem Gainsbourg-Birkin, objet de scandale international, ou, dans la foulée du succès de Tombe la neige, les slows sensuels d’un Salvatore Adamo adulés par les Japonais. A la fois si loin et si proches, mais tous bien vivants par-delà les frontières.

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Source link : https://www.lexpress.fr/culture/aya-nakamura-celine-dion-a-villers-cotterets-un-tour-du-monde-des-tubes-en-langue-francaise-AU5RGUZTLRCMJMYEBIXAAJZWOQ/

Author : Letizia Dannery

Publish date : 2024-08-24 11:30:00

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L’Express

Explosion devant une synagogue : la protection des lieux de cultes juifs renforcée

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Le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin, a annoncé renforcer la protection des lieux de cultes juifs après l’incendie de véhicules, suivi d’une explosion, devant la synagogue de La Grande-Motte (Hérault), ce samedi 24 août.Au moins deux voitures, dont l’une contenant une bouteille de gaz, ont été incendiées devant ce lieu de culte, causant une explosion qui a blessé un policier municipal, ont indiqué la gendarmerie et le maire de la ville, Stéphan Rossignol. Le Parquet national antiterroriste s’est saisi de l’enquête.Le Premier ministre, Gabriel Attal, se rendra ce samedi après-midi sur les lieux avec Gérald Darmanin. Ce dernier a dénoncé sur le réseau social X un acte « manifestement criminel ». « Je veux assurer nos concitoyens juifs et la commune de tout mon soutien et dire qu’à la demande du président de la République Emmanuel Macron, tous les moyens sont mobilisés pour retrouver l’auteur », a-t-il souligné.Une tentative d’incendie, manifestement criminelle, a touché la synagogue de la Grande Motte ce matin. Je veux assurer nos concitoyens juifs et la commune de tout mon soutien et dire qu’à la demande du Président de la République @EmmanuelMacron, tous les moyens sont mobilisés…— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) August 24, 2024″Une tentative de tuer des Juifs »Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a, lui, dénoncé « une tentative de tuer des Juifs ». Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), a dénoncé « avec force une tentative de tuer des Juifs ». « L’emploi d’une bonbonne de gaz dans une voiture à l’heure à laquelle on pense que des fidèles arrivent dans une synagogue, ce n’est pas simplement un incendie criminel, pas s’en prendre simplement à un bâtiment, un lieu de culte, c’est la volonté de tuer », a-t-il déploré.D’après Stéphan Rossignol, les caméras de surveillance de la ville ont capté les images d’un individu en train d’incendier les véhicules devant la synagogue Beth Yaacov. Selon une source à la gendarmerie, deux portes de l’édifice religieux ont été endommagées par le sinistre. Les pompiers, appelés sur place, ont alerté la gendarmerie vers 8 h 30.

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Publish date : 2024-08-24 12:35:46

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L’Express

Exportations de blé : « La stratégie menée par la Russie est payante »

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Premier pays européen exportateur de blé tendre, la France connaît cette année une moisson exceptionnellement mauvaise. La baisse des semis, l’excès de pluie et le manque d’ensoleillement ont plombé les rendements et la qualité des grains. La production, estimée à 26,3 millions de tonnes, est en recul de 23,9 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années et pourrait être la plus faible depuis 1987, selon le ministère de l’Agriculture.Une année noire pour le blé à laquelle s’ajoutent les difficultés d’un autre secteur clef des exportations françaises : la vigne. Ces perspectives moroses pourraient affaiblir encore un peu plus la balance commerciale agricole française, en retrait depuis plusieurs années, du fait notamment de tensions géopolitiques croissantes, analyse Thierry Pouch, responsable des études économiques à l’assemblée permanente des Chambres d’agriculture.L’Express : Le ministère de l’Agriculture annonçait dernièrement que la moisson de blé constituait, en 2024, « l’une des plus faibles récoltes des quarante dernières années ». Qu’est-ce que cela signifie pour les exportations françaises ?Thierry Pouch : La récolte de blé attendue pourrait être de 26 millions de tonnes cette année, contre une moyenne de 36 millions, soit une baisse de 10 millions de tonnes sur les cinq dernières années. Cela va nécessairement réduire le surplus exportable. La France exporte environ 50 % de sa production de blé, avec des clients très importants au Maghreb, comme l’Algérie, qui compte pour près de la moitié de nos exportations hors Union européenne.Or cette baisse historique arrive au pire moment. Car, si la production a été particulièrement mauvaise en France, elle a été meilleure ailleurs, chez nos grands concurrents américains et russes surtout. Ajoutons à cela le contexte de guerre commerciale avec la Russie, qui pratique des prix très bas et joue de son influence en Afrique pour distribuer parfois gratuitement du blé à certains pays. On assiste à une russification du marché mondial, à laquelle nous aurons d’autant plus de mal à faire face.Faut-il craindre des effets durables sur certains clients de la France ?C’est possible, car la stratégie menée par la Russie est payante : elle commence à gagner des parts de marché là où nous étions des fournisseurs historiques. Elle est ainsi parvenue à devenir le premier fournisseur de l’Egypte, et à évincer les Français. En Algérie également, il y a une forte influence de Moscou pour que le pays achète du blé russe. Sur ce plan, l’alignement de la France sur le Maroc au sujet du Sahara occidental ne va pas faciliter les choses, car cette position risque de susciter des tensions entre la France et l’Algérie, au bénéfice de la Russie sur les exportations de blé.Notre balance commerciale agricole, déjà en retrait, devrait de nouveau en prendre un coup…On voit effectivement depuis quelques années la balance commerciale alimentaire française connaître une certaine érosion. Il n’y a pas de doute là-dessus. Il n’en reste pas moins que, depuis 1977, nous n’avons pas connu un seul déficit. L’agriculture reste donc l’un des secteurs de l’économie française parmi les plus performants. Aujourd’hui, plus de 95 % de notre excédent provient de pays hors Union européenne. Mais, depuis 2017, on est en déficit par rapport à l’UE, ce qui n’était jamais arrivé avant.L’amorce de l’inversion des courbes entre l’Union européenne et les pays tiers a eu lieu avec la crise financière de 2008. Certains de nos partenaires européens, comme l’Espagne, le Portugal ou la Grèce, ont été durement affectés par la crise et par des politiques d’austérité. Ils ont modifié leurs comportements alimentaires, fait des arbitrages et cela au détriment de la production française. On l’a vu très nettement sur la consommation de viande d’origine française, qui a largement diminué dans l’Union européenne. Heureusement, donc, que les pays tiers – qui ont pour la plupart des taux de croissance élevés et dont les niveaux de vie progressent – nous ont permis de garder notre excellence agroalimentaire. La situation reste néanmoins précaire, surtout si les exportations vers ces pays hors UE s’érodent encore.Quels sont les risques à voir la balance commerciale agricole française dévisser ?Souvent exprimés en valeur, les échanges commerciaux agroalimentaires pourraient pâtir d’un reflux des prix, même modéré. C’est déjà le cas pour les céréales. Depuis 2023, le solde excédentaire a reculé dans ce domaine. De plus, le risque est de voir les marchés arbitrer entre les céréales françaises et celles produites ailleurs, en Russie, en Argentine ou aux Etats-Unis. Le ralentissement de la croissance économique dans certains pays, comme la Chine, qui est aujourd’hui le premier importateur mondial de produits agricoles et alimentaires, pèse aussi dans l’équation. La géopolitique est devenue un facteur clef.L’autre risque, on le voit bien avec le blé tendre, réside dans les volumes disponibles. Avec moins de récoltes, on diminue mécaniquement les surplus exportables. Il est probable que le solde de 2024, s’il est encore excédentaire, sera inférieur à celui de 2023, lui-même en repli par rapport à l’année exceptionnelle de 2022. C’est une perspective qu’il convient d’examiner, car, comparativement, les Etats-Unis, qui étaient excédentaires depuis les années 1950, sont depuis quatre années en déficit commercial agroalimentaire. Veillons à ne pas connaître le même sort.Les conséquences de cette année difficile peuvent-elles être durables ?Sur le plan de la production, l’expérience montre que la barre peut être redressée rapidement. L’année 2016, par exemple, a été catastrophique pour la production de blé. Nous étions descendus à moins de 30 millions de tonnes. Les céréaliers avaient même des revenus négatifs. Mais on a observé une véritable reprise par la suite. Le blé est l’une des denrées les plus consommées dans le monde, près de 25 % de la production mondiale est exportée. Le marché est très important, avec des besoins spécifiques dans certaines régions, comme en Afrique subsaharienne. Nous avons donc les moyens de rebondir.Un bémol tout de même : le contexte géopolitique actuel a considérablement changé la donne. Avant la guerre en Ukraine, on pouvait espérer récupérer les parts de marché perdues. C’est beaucoup plus difficile désormais avec la pression mise par la Russie. Et si l’Ukraine, qui est un grand pays producteur de blé, rétablit son outil de production comme c’est actuellement le cas, cela pourrait nous être préjudiciable. D’autant plus qu’il est prévu que le pays intègre un jour l’Union européenne. Ces deux gros acteurs céréaliers mondiaux peuvent nous déstabiliser durablement.Des difficultés économiques chez les céréaliers français sont-elles à craindre ?La chute de la production et la faiblesse des rendements laissent à penser que les trésoreries pourraient être endommagées de 25 000 à 50 000 euros par exploitation. D’où les mesures qui ont été prises il y a quelques jours par le ministère concernant les assurances, le report des versements de cotisations ou le règlement anticipé des aides de la PAC. Pour autant, certains céréaliers expriment leur découragement et parlent d’arrêter.Que ce soit pour les céréales, les oléagineux ou les betteraves, les aléas climatiques rendent la production de plus en plus erratique, sans que les mesures d’accompagnement se révèlent suffisamment robustes. Les progrès de la recherche agronomique et génétique qui promettent des cultures plus adaptées à ces évolutions du climat prennent du temps. Et trouver des variétés résistantes à ce type d’aléas est compliqué. Lorsque les comptes des exploitations plongent, il est logique que certains agriculteurs envisagent de quitter la profession.Les vignerons, aussi, connaissent une année noire, avec une baisse de la production attendue dans la quasi-totalité des bassins viticoles en France…Les aléas climatiques n’ont pas épargné la vigne, avec les effets conjugués du mildiou, du gel et de la grêle. Après deux ou trois années de hausse, on est retombé au-dessous des 45 millions d’hectolitres de production. Par ailleurs, le secteur connaît des difficultés structurelles, liées à l’affaiblissement régulier de la consommation de vin. Le débouché intérieur est de plus en plus difficile, et la demande de vin dans le monde s’érode. La Chine, par exemple, n’est plus un marché aussi porteur que ces dix dernières années, quand elle importait énormément de vin de Bordeaux. C’est une profession qui est aujourd’hui fragilisée.La France peut-elle perdre sa place de première exportatrice mondiale de vin ?Je ne pense pas que ce leadership soit menacé, même si la situation devient plus critique d’année en année. Le rang de premier producteur mondial se joue entre la France et l’Italie, mais, en termes d’exportations, on reste devant. Ce sera encore le cas en 2024, car les vignerons disposent de stocks importants. Si la production diminue, ce peut être l’opportunité d’écouler les surplus des années précédentes.Outre le blé et le vin, une troisième filière affronte des vents mauvais : celle de la viande. On a observé en 2023 un recul de la production de bovins de 5,3 %, et un repli du cheptel français de 1,1 %. Ce sont des tendances statistiques que l’on connaît depuis 2015-2016. Parce que la consommation est là aussi en baisse. Pour rester sur la problématique du commerce extérieur, en termes de bovins vifs, la France affiche encore un léger excédent. En revanche, si l’on inclut la viande transformée, elle enregistre un déficit commercial. Le solde commence à se creuser : les importations progressent et les exportations régressent.La balance agricole française est-elle vouée à ce déclin ?Je n’en suis pas convaincu. Sur la viticulture, les céréales, les produits laitiers, le sucre, ou quelques animaux vivants comme le porc, nous sommes encore structurellement excédentaires. Quant aux exportations de produits laitiers, en particulier les fromages, elles ont progressé comparativement à l’année dernière. En mai 2024, le cumul sur douze mois par rapport à 2023 était supérieur de 16 %. Ce n’est pas rien. Cela veut dire qu’il faut tenir compte de tous les secteurs pour maintenir notre position et cibler les marchés porteurs, que l’on peut conquérir.Quels sont nos atouts ?Les produits laitiers en sont un. On sait qu’au Maghreb et dans une partie de l’Afrique subsaharienne, il y a des débouchés solides. Les besoins vont également être importants au Pakistan, par exemple, un pays traversé par la nouvelle route de la soie chinoise et qui pourrait voir son niveau de vie s’élever, et avec lui la consommation de lait. Ce sont des dynamiques qu’il faut anticiper. Sur les céréales, c’est la même chose : les accidents climatiques sont là, mais nous sommes capables de repartir de l’avant.

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Source link : https://www.lexpress.fr/economie/exportations-de-ble-la-strategie-menee-par-la-russie-est-payante-PIFQPVCK7FCZNCE63XFIIHWZLY/

Author : Valentin Ehkirch

Publish date : 2024-08-24 12:00:00

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L’Express

Adidas, Mango, Zara… Le monde de la mode s’emballe pour le lyocell

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Rares sont les usines qui portent encore le nom de leur village d’origine. C’est le cas de Lenzing, immense complexe de fabrication de pulpes de bois et de fibres textiles, qui jouxte depuis 1892 le petit bourg touristique éponyme, situé dans la région de Salzbourg en Autriche. Des cheminées qui crachent des nuages de vapeur d’eau, 1 800 tonnes de troncs engloutis chaque jour et l’équivalent de la consommation en électricité de la ville d’Orléans : le site évoque davantage la chimie lourde que le glamour de la mode.Pourtant, Lenzing est à la pointe de la fabrication du lyocell, une fibre blanche, vaporeuse comme de la barbe à papa, et fabriquée… avec de la pulpe de sapin ou encore d’eucalyptus. Transformer la cellulose pour s’habiller remonte aux années 1930 avec la viscose, qui exige certes du bois, mais aussi des produits chimiques – hydroxyde de sodium, acide sulfurique, disulfure de carbone –, toxiques pour la biodiversité.A contrario, l’élaboration du lyocell se veut plus durable. « On utilise effectivement un solvant, le méthylmorpholine-N-oxyde ou NMMO, reconnaît Claire Khoriaty, responsable du développement pour la France et la Belgique chez Lenzing. Mais en cycle fermé, ce qui permet d’en récupérer 99,8 %. Pour preuve, la production a obtenu la certification européenne Ecolabel, qui garantit le respect de l’environnement. »Le lyocell, « l’or blanc » de Lenzing »L’or blanc » du groupe Lenzing – 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires au global en 2023 –, commercialisé aux filatures sous la marque Tencel, « permet aux marques de diminuer de 10 % à 15 % leur empreinte carbone sur la fibre. De plus, les propriétés du lyocell sont constantes, ce qui le rend plus facile à filer que le coton », assure Claire Khoriaty.Accusée d’émettre 4 milliards de tonnes d’équivalent CO2 par an – soit davantage que le trafic aérien et maritime –, vilipendée pour un usage immodéré du coton, culture vorace en terre irriguée, critiquée, enfin, pour ses monceaux de déchets non recyclés, la mode se cherche une nouvelle virginité. Toujours en quête de matériaux plus écolos, Adidas, Mango, Zara, mais aussi Isabel Marant proposent robes, T-shirts ou pantalons en 100 % Tencel, ou mélangé à du coton et du lin. On en trouve même dans certaines sneakers chez Dolce & Gabbana et Camper.Pour séduire les créateurs, Lenzing assure broyer des grumes certifiées PEFC et FSC, deux labels qui garantissent une sylviculture durable. Enfin, Canopy, une ONG canadienne de défense des forêts anciennes ou menacées, classe le groupe parmi les fabricants les plus vertueux.Un coût environnemental inconnuLe lyocell, qui ne représente même pas 1 % de la production de fibres mondiales, encore dominée par le synthétique et le coton, attise les convoitises. La concurrence avec la Chine et Taïwan, où opère le rival Acegreen, est rude. Tout comme avec l’Inde, où le puissant conglomérat Aditya Birla manufacture aussi bien de l’aluminium, du ciment et de la viscose que du lyocell. Dans tous les cas, le processus industriel reste très énergivore, exigeant des volumes d’eau et de bois importants, deux ressources sensibles au réchauffement climatique.Et si cette étoffe miracle n’était qu’une vaste opération de greenwashing ? Le géant autrichien s’en défend : « Les fibres à la marque Tencel sont biodégradables dans le sol, l’eau douce et la mer. » Cette autodestruction prendrait moins de deux mois à une température de 28°. Hélas, malgré sa volonté de transparence, Lenzing ne rend pas publiques les données sur l’analyse de cycle de vie, qui permettraient d’évaluer les impacts environnementaux du lyocell, de sa fabrication jusqu’à la déchetterie. Or, ces éléments sont essentiels pour calculer le coût environnemental d’un achat et l’indiquer au consommateur.Des volumes encore modestes »Plutôt que de couper des arbres, il faudrait réutiliser davantage de vêtements usagés », pointe Delphine Droz, fondatrice de La Belle empreinte et spécialiste de la RSE (responsabilité sociétale des entreprises) dans l’habillement. Une idée d’avenir puisque les Européens en jettent chaque année 4 millions de tonnes.Recycler, c’est exactement ce que promeut Lenzing avec la technologie Refibra, qui combine le bois avec 30 % de fripes déchiquetées pour obtenir du lyocell. Encore plus audacieux, le finlandais Spinnova utilise des résidus agricoles et même du cuir, afin de produire des fibres par un processus mécanique. Hélas, les volumes restent encore très inférieurs aux besoins. Les investissements sont lourds et les marges faibles. Lenzing a dépensé plus de 30 millions d’euros en recherche et développement en 2023, alors que les ventes de prêt-à-porter connaissent un passage à vide. C’est bien là que réside le hiatus : les progrès techniques avancent au rythme lent de l’industrie lourde, alors que la fast fashion vit – et sévit – dans l’urgence.

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Source link : https://www.lexpress.fr/economie/entreprises/adidas-mango-zara-le-monde-de-la-mode-semballe-pour-le-lyocell-IZSK5XVREBAXDGRB4HTMESDX6I/

Author : Marie Nicot

Publish date : 2024-08-24 11:00:00

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L’Express

Plan d’épargne retraite : un outil imbattable pour alléger sa note fiscale

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L’impôt 2024 connu, il est déjà temps d’anticiper celui de l’an prochain. Différents mécanismes permettent de limiter ses revenus imposables ou de réduire la somme due au Trésor public. Le plan d’épargne retraite (PER) est l’un d’eux. Sous réserve de pouvoir immobiliser des capitaux jusqu’à la fin de son activité professionnelle, il permet de se bâtir une épargne à bon compte en réduisant significativement sa note fiscale.Plus votre taux marginal d’imposition est élevé, plus la ristourne est importante : les ménages dans la tranche à 30 % et au-delà sont donc les principaux concernés.Les versements sont toutefois limités par un plafondUn versement de 10 000 euros sur cette enveloppe leur permet en effet d’économiser 3 000 euros d’impôt et même 4 100 euros pour ceux dans la tranche à 41 %. Les versements sont toutefois limités par un plafond. « Il est calculé de la manière suivante : 10 % du plafond annuel de la Sécurité sociale [Pass] de l’année précédente, soit 4 399 euros en 2024, ou 10 % de vos revenus dans la limite de 8 fois 10 % du Pass de l’année précédente », détaille le site de Meilleurtaux placement.Si vous désirez investir davantage et que vous n’avez pas réalisé de versement les années passées, il est possible d’utiliser le disponible fiscal des trois années précédentes. Attention, ce plafond intègre les sommes versées volontairement sur un dispositif retraite d’entreprise. Il reste toutefois possible d’alimenter son PER au-delà, mais les sommes ne donneront pas droit à l’avantage fiscal. Contrairement à ces dernières, elles ne seront pas non plus taxées à la sortie, au taux d’imposition du désormais retraité.

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Source link : https://www.lexpress.fr/argent/plan-depargne-retraite-un-outil-imbattable-pour-alleger-sa-note-fiscale-CICABMBRMFFLDLLVMHYC6ZO4UY/

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Publish date : 2024-08-24 10:00:00

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L’Express

Dette : ces innovations québécoises dont la France devrait s’inspirer, par Nicolas Bouzou

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Le budget 2025 vire au cauchemar pour deux raisons. La première est d’ordre calendaire. Il doit en théorie être présenté au public dans un mois. Certes, Matignon et Bercy y travaillent, mais on se demande comment vont se passer les interactions entre les cabinets sortants, l’administration et le nouveau gouvernement.La deuxième difficulté est d’ordre financier. Vu le dérapage des comptes de l’Etat en 2024 et, probablement, de ceux de la Sécurité sociale, ramener le déficit total à un étiage proche de 4 % du PIB l’année prochaine semble impossible. On sera plus près de 5 % alors même que le spread [NDLR : l’écart] de taux à dix ans avec l’Allemagne tourne autour de 70 points de base – contre 50 points en temps normal – et que le spread avec le Portugal est devenu positif. Autrement dit, les marchés ont encore plutôt confiance en la France mais la placent clairement sous surveillance.Admettons toutefois, que le gouvernement réussisse à bâtir et à faire voter un budget 2025 sérieux et crédible. Le répit serait en réalité de courte durée, car le mal est profond. La rigueur budgétaire par coupes dans les dépenses ou par prélèvements dits « exceptionnels », sans changer le fonctionnement de la sphère publique, ne suffit pas à réduire les déficits et la dette à long terme. L’un des principaux défis pour notre pays consiste donc à rendre son secteur public plus productif, c’est-à-dire à faire en sorte que la quantité et la qualité de ses services, et donc sa contribution à l’économie, progressent plus vite que son coût.Une cible d’équilibre budgétaireLa Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni, le Portugal ont réussi à relever un défi similaire ces trente dernières années. Un exemple moins connu est celui du Québec, qui ne s’identifie pas totalement à celui du Canada. Ce pays immense est très décentralisé, et le Québec dispose d’une large autonomie financière. Sa loi budgétaire l’oblige à viser un équilibre budgétaire structurel – la cible actuelle pour retrouver l’équilibre est la fin de cette décennie.Certes, depuis les années 1990, l’Etat fédéral a lui-même réalisé des efforts significatifs pour améliorer la productivité de ses services publics. Les politiques publiques font l’objet d’objectifs précis, les responsabilités des agents sont définies et les résultats mesurés, la satisfaction des contribuables est quantifiée, les fonctionnaires sont autonomes et évalués. Autant de réflexes qui font défaut en France. Notre sphère publique est développée, notre Etat est le plus protecteur au monde, les prélèvements obligatoires sont particulièrement lourds. La contrepartie devrait être que chaque euro dépensé fasse l’objet d’un traçage et d’une surveillance.Un fonds dédié au remboursement de la detteMais le Québec va encore plus loin que le Canada, avec deux dispositifs dont pourrait s’inspirer la France. La première de ces innovations est le « fonds des générations », créé en 2006. Il est affecté au remboursement de la dette. Alimenté par des taxes sur l’énergie, par une partie des surplus budgétaires quand il y en a et par le rendement de ses propres investissements, il donne l’assurance au Québec et à ses créanciers qu’il existe un mécanisme sanctuarisé qui rembourse la dette et allège la charge financière future.La Sécurité sociale française dispose certes depuis 1996 d’un outil, la Caisse d’amortissement de la dette sociale, qui poursuit le même objectif. Mais celle-ci est alimentée par des prélèvements sociaux et par l’emprunt, et sa durée de vie devait être limitée (certes, elle est sans cesse prolongée). A l’inverse, le fonds de génération est pérenne et assure en grande partie son développement par la rentabilité de ses investissements. La création d’un tel fonds en France permettrait de contraindre notre politique budgétaire avec le souci du remboursement de la dette, et de rassurer nos créanciers.Le second dispositif québécois est le « vérificateur général des finances publiques », avec un accent placé sur la pédagogie et la transparence, là où les rapports de la Cour des comptes sont longs et procèdent d’une logique comptable et juridique. Le « vérificateur » français serait chargé, sur demande du Parlement et des citoyens, d’auditer les comptes publics et les politiques qui engagent de l’argent public et ce, à n’importe quel moment. Cette innovation améliorerait l’efficacité de nos politiques publiques, leur transparence et la reddition des comptes. Ces dispositifs à la québécoise pourraient même faire consensus.

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Author : Nicolas Bouzou

Publish date : 2024-08-24 09:30:00

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L’Express

Corée du Nord : Edmond Jouve, le « gaulliste de gauche » devenu « propagandiste » de Pyongyang

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Dans les années 1990, à Pyongyang, chaque arrivée de visiteur étranger est un événement. Les invités – de marque – sont accueillis avec soin par des officiels à l’aéroport de la capitale. « Ensuite, on nous a alignés contre un mur pour prendre notre portrait. Le lendemain, notre photo était étalée dans le seul journal qui paraissait en Corée du Nord, titrés : « Ils sont arrivés », raconte Jean-Paul Pastorel, professeur de droit public à l’Université de Polynésie française. Des gens agitaient des drapeaux rouges et des tournesols sur notre passage ». A l’époque, il accompagne un Français rompu aux usages de la dictature nord-coréenne, Edmond Jouve.Aujourd’hui âgé de 86 ans et professeur émérite de sciences politiques à l’Université Paris-Descartes, l’homme s’est rendu en Corée du Nord dès 1983, deux ans après la visite officielle de François Mitterrand – alors candidat à l’élection présidentielle. Les incursions d’Edmond Jouve se déroulent lors d’un réchauffement des relations entre Pyongyang et Paris, qui compte sur un assouplissement du régime. Ce dernier n’aura jamais lieu.Promoteur de la francophonieLes visites de l’universitaire en Corée du Nord ne s’arrêteront pas pour autant. Il s’y rend de multiples fois par la suite – 17 fois exactement, écrit-il dans l’un de ses derniers articles. Certainement pas pour critiquer le régime : Jouve, qui ne parle pas un mot de coréen, est connu pour sa bienveillance envers les autorités nord-coréennes. « Je suis ébloui par ce que je vois », écrit-il d’ailleurs en 2018, dans un article relatant sa dernière visite dans le pays, un an plus tôt.Edmond Jouve lors d’une séance de dédicace en 1997.La présence du politologue, bardé de titres et de médailles, ardent défenseur de la francophonie, fournit une vitrine à peu de frais à Pyongyang. Cette admiration pour un régime autoritaire est récurrente chez lui. Fasciné par les hommes forts au parfum de soufre, Edmond Jouve a notamment réalisé une série d’entretiens avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi – dont il a tiré un livre – et fréquenté de près nombre de dirigeants africains.Troublantes activités pour cet homme élevé au rang de commandeur de la Légion d’honneur par François Hollande en 2015. Cette admiration affichée pour le régime dictatorial est embarrassante : dans son discours de remise de médaille, le chef de l’Etat n’évoque que rapidement la Corée du Nord, vantant un homme que le « goût de la curiosité » a « conduit à la rencontre de peuples isolés » et de « dirigeants mis au ban de la communauté internationale ». Il passe davantage de temps, en revanche, sur son rôle de promoteur de la francophonie, ou sur ses accomplissements académiques. Jouve était manifestement ravi de cet honneur : le discours de François Hollande fait figure de préface aux trois tomes de ses mémoires, Passeur d’avenir, publiées par Edicausse, maison d’édition du Quercy, en Occitanie.Un passeport tamponné « 120 fois »Pour ce fils d’agriculteur, né à Nadaillac-de-Rouge, dans le Lot, le 14 septembre 1937, le moment est une consécration. « Il réclamait cette distinction depuis des années », rigole Pierre Bercis, fondateur de l’association Les Nouveaux droits de l’homme, organisation créée en 1977 proche du Parti socialiste. Il a fait sa connaissance dans les années 1980, aux prémices de sa passion nord-coréenne. « A l’époque, je le connaissais un peu comme le propagandiste de la Corée du Nord. Il assurait la promotion du pays lors de réunions où se vendaient des bouquins louangeurs aux couvertures rose bonbon ou vert pomme, se rappelle-t-il. Je m’y suis rendu parce que je trouvais ça drôle et nous sommes restés en contact ». Le second degré avec lequel en parle Bercis aujourd’hui ne l’a pas empêché de fréquenter Jouve de près, allant même jusqu’à en faire un des membres du jury du prix littéraire de son ONG.Après tout, à l’époque, Jouve est connu et respecté. Spécialiste de De Gaulle – sa thèse sur le général et la construction de l’Europe trônait en bonne place dans la bibliothèque du « grand Charles » -, l’homme a également contribué au travail de recherche des mémoires de Jean Monnet. Mais c’est surtout pour son champ d’expertise sur le tiers-monde que Jouve entend se faire un nom. Vingt ans après qu’elle a connu son apogée dans les années 1960 avec le « Che », le politologue veut redonner à l’idéologie tiers-mondiste ses lettres de noblesse. Dans ses manuels, il la qualifie « d’humaniste », entend protéger le faible et permettre l’émergence d’un « homme nouveau ». Quand il en sort, Jouve sillonne la planète. Dans ses livres et les différentes interviews qu’il a accordées au fil des ans, il aime répéter que son passeport a été tamponné 120 fois – « Dix fois la distance de la Terre à la Lune ! ».Gauche hors les mursSon incursion en Corée du Nord, en juillet 1983, est le fruit d’un hasard, mais donc aussi d’une certaine logique. Quand Pyongyang, désireux de s’ouvrir au-delà du continent asiatique, envoie des émissaires à Paris pour inviter des universitaires français, c’est tout naturellement qu’on les dirige vers Edmond Jouve, l’expert du tiers-monde. A l’époque, Jouve est proche des milieux socialistes : jeune professeur, il participe aux manifestations étudiantes de Mai 68 et est un membre de la « gauche ouverte », selon l’expression de Bernard Kouchner, qui l’a connu dans les années 1980. Après avoir milité au PSU de Mendès France, il a adhéré au Parti socialiste. Aussi l’universitaire consulte-t-il la rue de Solférino, qui l’encourage à se rendre en Corée du Nord.Il est convenu qu’il fera un rapport au parti à son retour. Sur place, Jouve est enchanté. Dans ses mémoires, il vante les « mets nombreux et savoureux » qui lui sont présentés, la « lancinante musique coréenne », et s’émeut moins des atteintes aux droits de l’homme que de « l’intense nuage de fumée » duquel Pyongyang est prisonnière. Sur place, des rencontres rassurent sa conscience : les traces d’une donation réalisée par Louis Terrenoire, ancien ministre du général de Gaulle – un autre gaulliste de gauche – et celle, en chair et en os, de François de Grossouvre. Le conseiller de Mitterrand, chargé du dossier, est en mission privée en Corée du Nord. Des discussions ont lieu entre les deux capitales portant sur une éventuelle reconnaissance diplomatique de Pyongyang par Paris.Rapprochement avec PyongyangPyongyang multiplie depuis une dizaine d’années les gestes envers l’Occident. Le régime cherche particulièrement à être reconnu diplomatiquement par Paris – ce qui n’est toujours pas le cas aujourd’hui. Elle envoie donc des professeurs en France pour inviter des universitaires français. Vu comme de plus en plus indépendant de l’URSS et de la Chine, le pays intéresse la gauche au pouvoir. »Et pour Jouve, le pays se situait dans l’espace politique du général de Gaulle : un pays qui, pour exister dans la sphère communiste, a cherché à marcher sur ses deux pieds, en ne dépendant ni totalement de la Chine ni de la Russie », explique l’historien Dominique Barjot, l’un de ses successeurs au poste de secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences d’Outre-Mer. Mais la lune de miel entre Paris et Pyongyang ne débutera jamais vraiment. Le Quai d’Orsay recommande au pouvoir socialiste d’être prudent pour ne pas froisser les voisins du Sud. Jean-Pierre Chevènement, alors anciennement ministre de la Recherche et de l’Industrie, inquiète particulièrement Séoul, qui le soupçonne d’être un ardent partisan de la reconnaissance de la Corée du Nord. Les Etats-Unis s’agitent par la voie du sous-secrétaire d’Etat américain pour les Affaires européennes, James Dobbins. Au fur et à mesure, Paris reprend ses distances avec Pyongyang.Pas Edmond Jouve : son rapport au Parti socialiste après son premier voyage « sera le premier et le dernier », écrit-il dans ses mémoires, amer : « On ne daigne même pas m’en accuser réception ». La raison de ce silence ? Jouve est probablement, déjà, laudateur au sujet du régime nord-coréen. « Il est vrai que je n’abondais pas dans le sens du pouvoir, sur ce sujet comme bien d’autres. Il disait que le régime allait s’effondrer d’un jour à l’autre. Je n’en croyais rien… et les événements m’ont bien donné raison », poursuit-il.Présence groupusculaireLes visites de Jouve en Corée du Nord sont faciles à suivre. On retrouve sa trace dans plusieurs rapports publics du Foreign Broadcast Information Service, une branche de la CIA chargée de consciencieusement recenser les étrangers présents sur le sol nord-coréen. Par la suite, Edmond Jouve épouse même les idées du « Juche », du nom de l’idéologie autocratique sur laquelle est fondé le régime nord-coréen. En 1985, des documents du Quai d’Orsay signalent qu’il a fondé la « Société européenne pour l’étude des idées du Juche ». Il revient alors d’un nouveau voyage à Pyongyang où les Nord-Coréens ont désiré « qu’il rédige les statuts d’une association dont l’objectif serait de favoriser la propagation de l’idéologie du régime ». Jouve refuse dans un premier temps, puis accepte, dans le but, dit-il, « d’étudier » cette idéologie. Il se rapprochera par la suite d’autres associations liées à la Corée du Nord, de l’Institut international des idées du Juche, ou encore l’association d’amitié franco-coréenne.Au sein de ces organismes groupusculaires, Edmond Jouve est souvent l’une des personnalités les plus connues. « Pour Pyongyang, qui n’entretient pas de relation diplomatique officielle avec la France, Jouve est un gage de prestige, résume Nicolas Levi, chercheur spécialiste de la Corée du Nord. Les visiteurs étrangers peuvent recevoir des cadeaux – des bouteilles d’alcool, des ceintures de cuir -, mais jamais d’argent. Son intérêt n’est clairement pas pécuniaire. » De son côté, l’universitaire fait figure de pionnier avec ses recherches sur un pays peu étudié. Il est aussi choyé lors de ses visites à Pyongyang, ce qu’il apprécie. « Il a servi de boîte aux lettres aux Nord-Coréens en direction de la France, ajoute Dominique Barjot. L’inverse n’est probablement pas le cas. »Un rôle important dans la démocratie culturelleL’universitaire est de toute manière occupé dans bien d’autres régions du monde. Jouve étend son influence bien au-delà de la Corée du Nord. On le croise en Asie, en Amérique du Sud, au Moyen-Orient, mais surtout en Afrique, son terrain de jeu préféré. Dans ses mémoires, le natif du Lot raconte comment le document a été rédigé sur un coin de table, avec des membres du régime, à Nadaillac-de-Rouge, sa commune d’origine. « Edmond Jouve correspond à une certaine époque : celle de la ligne en 1956 du général de Gaulle, un passage progressif de l’indépendance des colonies à une politique de coopération, reprend Dominique Barjot. Plus qu’un influenceur, il a été un relais des milieux gaullistes en direction des pays où s’exerce la coopération française. »Dans ses interviews, il explique avoir aussi conseillé « gratuitement » plusieurs dirigeants, comme Ben Ali en Tunisie, ainsi qu’Alpha Condé en Guinée. Il a également fréquenté l’élite togolaise ou gabonaise. « En Mauritanie, Jouve était comme chez lui. Il connaissait tout le monde », raconte l’écrivain Philippe de Saint-Robert, l’un de ses compagnons de voyage. L’homme bénéficie d’un réseau étendu par les relations qu’il entretient avec ses anciens étudiants, certains membres d’une élite africaine ou moyen-orientale venue apprendre en France – il a par exemple été le directeur de thèse d’Aïcha Kadhafi, fille du dictateur libyen. »Professeur, il a noué des liens avec des étudiants qui sont ensuite devenus des gens importants. Il savait mettre les gens en rapport les uns avec les autres et se débrouiller pour que ces relations laissent autant de traces que possible. » Jouve réunit d’ailleurs ses connaissances dans un festival de la francophonie ayant lieu dans son village natal, à Nadaillac-de-Rouge. Chaque année, une bonne partie de son carnet d’adresses – dont certains membres de gouvernement africains – déboule dans la petite commune du Lot, au grand étonnement des habitants. « Jouve a joué un rôle important dans la démocratie culturelle française, sans être un acteur officiel, notamment dans la francophonie, souligne Roland Pourtier, président de l’Académie des sciences d’Outre-mer. Souvent à son initiative. »Voilà un motif récurrent dans la personnalité de l’universitaire. Sans doute l’une des clés, même, expliquant son intérêt pour la Corée du Nord, pays à la marge des marges. Animé par une grande soif de reconnaissance, Jouve s’activait seul, souvent. Après ses voyages, notamment à Pyongyang, il rendait par exemple régulièrement compte de ses excursions aux diplomates. « Il était souvent déçu de l’accueil qu’il y recevait, se souvient Jean-Paul Pastorel. Il n’avait l’impression de n’être écouté que d’une oreille. » Identifié comme un défenseur acharné de Pyongyang, Jouve a fini par perdre de son aura universitaire. Son dernier compte rendu de voyage n’a guère été publié que par l’association d’amitié franco-coréenne, largement favorable au régime.

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Author : Alexandra Saviana

Publish date : 2024-08-24 09:00:00

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L’Express

Contre Kamala Harris, « Donald Trump s’apprête à se déchaîner comme jamais »

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« Soyez prêts à un spectacle brutal car nous sommes sur le point de voir Trump lâcher son venin et se déchaîner comme jamais. » Ainsi parle le professeur en psychologie Dan P. McAdams, auteur de The Strange Case of Donald J.Trump, ouvrage de référence sur le « cas » psychologique Donald Trump, qui prédit une « montée en furie » imminente du candidat républicain. Nous n’aurions donc encore rien vu des limites extrêmes que l’ex-président est capable de franchir !Selon le chercheur américain, l’ex-président se trouve en effet dans un état de stress et de désespoir inédit depuis que Kamala Harris lui a volé la vedette en devenant la candidate de remplacement du Parti démocrate. Cette situation intolérable à ses yeux appelle une réaction qui, prédit l’expert de la psyché trumpienne, risque de dépasser tous ses assauts de violence verbale et de mauvaise foi observés depuis dix ans.Depuis le 21 juillet, en effet, celui que McAdams décrit comme « l’une des personnes les plus narcissiques de la planète » n’est plus au centre de l’attention quotidienne des médias. « Or son narcissisme dévorant constitue son seul moteur, explique l’expert. Se voir, se promouvoir, s’assurer que d’autres personnes le regardent, se trouver au centre de l’action passe avant tout le reste. Pour Trump, il n’y a pas d’avant ni d’après ; il y a juste le moment présent. Trump vit pour gagner la bataille de l’instant, à coups de déclarations incendiaires, sans se projeter dans l’avenir, ni réfléchir au passé. Il n’est ni prospectif, ni introspectif. Chaque jour est un nouvel épisode, au sens d’une téléréalité. Chaque jour est comme un match de football, qu’il faut gagner pour se qualifier pour le match suivant. »Un scénario bouleverséDepuis le lancement officiel de sa campagne, en novembre 2022, il est d’ailleurs parvenu à monopoliser l’attention sans discontinuer alors qu’il n’était qu’un opposant. Ses innombrables démêlés avec la justice l’y ont d’ailleurs aidé. Lui sait que, selon l’adage, « even bad publicity is publicity » – ce qui signifie en substance : toute publicité, même négative, vaut mieux que pas de publicité du tout. Depuis plusieurs mois, l’élection semblait gagnée d’avance face à un Joe Biden vieillissant. La tentative d’assassinat dont il a réchappé par miracle le 15 juillet a encore renforcé ce sentiment, faisant de lui un survivant, un héros, voire un surhomme.La vice-présidente des Etats-Unis et candidate démocrate à l’élection présidentielle de 2024, Kamala Harris, et son colistier, le gouverneur du Minnesota Tim Walz, lors d’un meeting de campagne à Philadelphie (Pennsylvanie), aux Etats-Unis, le 6 août 2024Hélas pour Trump, le renoncement in extremis de Biden a bouleversé ce scénario. En un instant, les médias ont cessé de s’intéresser à lui pour tendre leurs micros vers Kamala Harris. Vingt jours plus tard, celle-ci a réussi à s’affirmer en réussissant sa première décision de candidate : la nomination, le 6 août, de Tim Walz comme colistier. Le gouverneur du Minnesota s’est immédiatement révélé complémentaire de la candidate, bien davantage que J.D. Vance ne l’est de Donald Trump. Excellent orateur, populaire et sympathique, Walz, sait capter l’attention des journalistes. Ancien coach sportif et professeur de lycée, celui qui fut aussi membre de la réserve de l’US Army présente en outre l’attrait de la nouveauté. Et cela, à l’heure où la rhétorique négative de Trump – devenu le candidat le plus âgé depuis l’abandon de Biden – semble s’essouffler.C’est ainsi qu’au cours de l’été, Kamala Harris a gagné une dizaine de points dans les sondages de popularité et dépassé de peu Donald Trump alors que ce dernier devançait Joe Biden un mois auparavant. Bref, le Parti démocrate et le ticket « Harris-Walz » ont été au cœur du « narratif » depuis la fin juillet jusqu’à la fin d’août. Euphoriques, les démocrates ont tenu leur convention du 19 au 22 août, ce qui a encore un peu prolongé l’intérêt de la presse, laquelle s’est, une nouvelle fois, détournée de Trump. Insupportable pour celui qui recherche la lumière des projecteurs à tout prix.Pour remédier à cette situation frustrante, l’intéressé s’est rendu jeudi à la frontière mexicaine, en Arizona, afin de s’afficher avec des familles récemment endeuillées par les meurtres violents, voire sauvages, de proches perpétrés par des migrants en provenance du Mexique voisin. Digne des plus viles émissions de téléréalité, ce « moment » télévisuel ignoble n’avait qu’un objectif : polluer le discours de Kamala Harris qui s’apprêtait à s’exprimer en public pour l’apothéose finale de la convention du parti démocrate, à Chicago. Cela n’a pas vraiment fonctionné. Mais Trump, qui a plus d’un tour dans son sac, continue de s’activer pour mettre fin au cycle médiatique qui le rejette dans l’ombre.Sa détresse et sa panique peuvent se lire sur son visage »Lorsqu’il n’est pas le centre d’attention du monde, Trump éprouve une énorme détresse », reprend le professeur en psychologie McAdams, de l’Université Northwestern, près de Chicago. « Mais ce n’est pas la seule raison, ajoute-t-il. Son combat actuel pour la présidence est, en fait, un combat pour sa vie et sa liberté. S’il perd l’élection, ce qui semblait impensable voilà trois semaines, il pourrait perdre sa liberté à la suite d’éventuelles condamnations judiciaires. L’enjeu est immense. Sa détresse et sa panique actuelles ne tiennent donc pas seulement au fait qu’il n’est plus sous les feux de la rampe. Elles sont aussi liées à la peur de perdre et de finir en prison. »Il est vrai que ses apparitions publiques récentes trahissent un manque de confiance, un inconfort, et des expressions d’abattement inhabituelles. « Il est de plus en plus émotif, colérique et belliqueux, estime, à Washington, l’analyste Jacob Heilbrunn. Il saute d’un sujet à l’autre sans message cohérent. Selon moi, il sait qu’il est en train de perdre tandis que Kamala Harris qui le bastonne publiquement comme une piñata », ajoute l’auteur de America Last, un livre récent sur l’étrange fascination de l’extrême droite américaine pour les dictateurs européens. Selon Heilbrunn, ceci explique la nouvelle rhétorique trumpiste en train de se dessiner : il accuse Harris d’avoir fomenté un putsch contre Biden pour prendre sa place. « Il veut instiller l’idée qu’elle est une putschiste car, comme il se voit perdant en novembre, il envisage déjà de contester l’élection en usant de cet argument. Si elle a triché contre Biden, dira-t-il, alors elle peut tricher contre Trump ; »Si Heilbrunn dit vrai et que Trump perd la présidentielle du 5 novembre, l’histoire retiendra peut-être que l’élection s’est jouée durant les mois de juillet et août 2024 lorsque l’ex-président semblait perdre pied. Voilà trois décennies, la reine d’Angleterre Elisabeth II avait déclaré l’année 1992 Annus horribilis en raison de trois séparations ou divorces dans la famille royale et un grave incendie au château de Windsor. L’expression avait fait florès. A l’heure où tout semble aller de travers pour lui, une question se pose : Donald Trump n’est-il pas en train de vivre son été horribilis ?

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Author : Axel Gyldén

Publish date : 2024-08-24 08:15:00

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L’Express

En Belgique aussi, le casse-tête d’un pays sans gouvernement

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Certains y verront volontiers un parallèle avec la situation de blocage politique en France : un premier round de négociations, lancé le 10 juillet en vue de former un gouvernement en Belgique, a échoué deux mois après les élections législatives, mais les discussions doivent reprendre dès ce vendredi 23 août.Bart De Wever, leader du parti conservateur flamand (N-VA), a remis son mandat de négociateur en chef au roi Philippe, qui le lui avait confié en juillet, actant l’échec de ses pourparlers avec quatre autres partis belges prêts alors à former une coalition gouvernementale, a indiqué jeudi soir le Palais royal. Le roi des Belges l’avait nommé « formateur », un rôle attribué à celui qui est généralement pressenti pour devenir Premier ministre.Cinq partis flamands et wallons s’étaient mis d’accord pour tenter de former une coalition, à l’issue des élections de juin. Le roi Philippe va dès vendredi entamer de nouvelles consultations « avec les présidents des cinq partis associés aux négociations en vue de la formation d’un nouveau gouvernement », a précisé le Palais royal dans un communiqué.Ces premiers pourparlers, entamés en juillet, ont achoppé sur des questions fiscales, les libéraux francophones refusant une proposition de taxe sur les plus-values, défendue par les socialistes flamands. La Belgique, avec un déficit public à 4,4 % de son Produit intérieur brut (PIB), est l’un des sept pays européens sous le coup d’une procédure d’infraction aux règles budgétaires de la zone euro.Futur gouvernementAutour de la N-VA, quatre partenaires s’étaient mis d’accord en juillet pour discuter d’un futur gouvernement. Il s’agit des libéraux du Mouvement réformateur (MR), du parti centriste Les Engagés et, côté néerlandophone, des chrétiens-démocrates (CD & V) et de Vooruit, l’ex-Parti socialiste flamand, seul partenaire de gauche. Ces cinq partis représentent ensemble une majorité de 81 des 150 sièges à la Chambre des députés belges.A l’issue des consultations avec le roi Philippe, un autre négociateur, qui pourrait être Bart De Wever lui-même, devrait en principe être désigné pour reprendre les négociations. Celles-ci pourraient durer encore plusieurs semaines, comma c’est généralement le cas dans ce royaume.Réputée ingouvernable, la Belgique avait vécu 541 jours sans gouvernement de plein exercice en 2010-2011. Un record dont le pays n’était pas si loin quand la coalition de sept partis dirigée par l’actuel Premier ministre Alexander De Croo avait enfin vu le jour à l’automne 2020, 493 jours après les élections de 2019.Le vote du 9 juin – concomitant aux élections européennes – a été marqué par une victoire de la droite et du centre-droit, avec un alignement inédit de la Wallonie (sud francophone) sur la Flandre (nord néerlandophone) où la droite est traditionnellement majoritaire. Cela a eu pour conséquence de faire perdre la majorité à la coalition de sept partis dirigée par Alexander De Croo. Cet attelage s’appuyait en bonne partie sur la gauche francophone. Le Premier ministre sortant a été chargé de gérer les affaires courantes jusqu’à la désignation de son successeur. En Belgique, la N-VA a déjà été associée au pouvoir entre 2014 et 2018 mais jamais le poste de Premier ministre n’est revenu à un représentant de ce parti qui se dit « nationaliste » et réclame « un degré d’autonomie maximal » pour les régions Flandre et Wallonie afin qu’elles puissent mener « une politique à la mesure de leur propre communauté ».

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Publish date : 2024-08-23 07:39:24

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L’Express

Kamala Harris : les moments forts de son discours d’investiture à Chicago

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C’était une formalité, mais sa mise en scène devait être parfaite. Après quatre jours de convention euphorique à Chicago, Kamala Harris a officiellement accepté l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle. Arrivée sur scène à 21h30 (heure locale) devant une foule transcendée, la vice-présidente a d’abord souligné l’étrange contexte qui l’a amenée à remplacer Joe Biden, il y a un mois. « Le chemin qui m’a conduite ici ces dernières semaines était sans doute inattendu. Mais je ne suis pas étrangère aux voyages improbables », a-t-elle commencé.Dans son discours d’investiture, probablement le plus important de sa carrière jusqu’à présent, Kamala Harris s’est longuement adressée à l’ensemble des Américains. « Au nom du peuple, au nom de tous les Américains, peu importe leur parti, leur race, leur genre », au nom de ceux « qui travaillent dur, poursuivent leurs rêves et veillent les uns sur les autres, au nom de tous ceux dont l’histoire ne peut s’écrire que dans la plus grande nation du monde, j’accepte votre nomination pour devenir présidente des Etats-Unis », a lancé la candidate.Car si la convention démocrate a pour objectif d’électriser le cœur de l’électorat, le discours d’investiture est une opportunité unique de se faire entendre au-delà de cette base. En juillet dernier, plus de 25 millions de personnes ont regardé le discours de Donald Trump lors de la convention républicaine. Kamala Harris a d’ailleurs salué les « personnes aux différents points de vue politiques qui nous regardent ce soir », avant d’appeler à dépasser les « batailles clivantes du passé », leur « cynisme » et leur « amertume ».La charge contre Trump, « un homme pas sérieux »Mais cette invitation à l’unité n’est pas synonyme de mollesse. Haussant la voix, dans un ton grave et solennel, l’ancienne procureure s’en est prise plusieurs fois à son adversaire républicain. « Regardez ce qu’il a l’intention de faire si nous lui donnons à nouveau le pouvoir », a-t-elle déclaré. « Regardez son intention explicite de libérer les extrémistes violents qui ont agressé les forces de l’ordre au Capitole. Son intention explicite d’emprisonner les journalistes, les opposants politiques et tous ceux qu’il considère comme des ennemis. Son intention explicite de déployer nos militaires en service actif contre nos propres citoyens ». Avant de résumer ainsi un nouveau mandat du républicain : « Imaginez un peu. Donald Trump sans garde-fou. »Kamala Harris: « In many ways, Donald Trump is an unserious man … But the consequences of putting Donald Trump back in the White House are extremely serious. »https://t.co/j96Tts0Moe pic.twitter.com/7KCGLdJanR— NBC News (@NBCNews) August 23, 2024Kamala Harris a notamment mentionné le « Projet 2025 », ce programme ultraconservateur préparé par des proches du milliardaire, qui renforcerait grandement les pouvoirs du président américain et placerait sous son contrôle personnel de nombreux fonctionnaires fédéraux. « À bien des égards, Donald Trump est un homme pas sérieux », a déclaré la candidate dans un tailleur sombre. « Mais les conséquences d’un retour de Donald Trump à la Maison-Blanche sont extrêmement graves » et ramèneraient « notre pays des années en arrière ».Plus une profession de foi visant à asseoir sa stature présidentielle qu’un discours programmatique, Kamala Harris a promis d’être « une présidente qui dirige et écoute », et « nous réunit autour de nos plus hautes aspirations ». Les priorités démocrates énoncées ces dernières semaines ont tout de même été citées : rétablissement du droit à l’avortement, soutien à la classe moyenne, dans la continuité du bilan de Joe Biden, une économie « qui permette à chacun de réussir » et une réforme du système d’immigration, « défaillant » selon celle qui fut chargée par le président Biden d’en gérer les causes.Sa vision de la politique étrangèreKamala Harris a également évoqué sa politique étrangère. La potentielle commander-in-chief a promis qu’elle continuerait à soutenir pleinement l’Ukraine et que « contrairement à Donald Trump », elle ne ferait pas « ami-ami avec des dictateurs ». Sur l’offensive israélienne à Gaza, un sujet très clivant au sein du Parti démocrate, elle a assuré qu’elle ferait en sorte qu’Israël ne vivrait plus jamais « l’horreur causée par l’organisation terroriste Hamas le 7 octobre », mais a affirmé que « ce qui se passe à Gaza depuis dix mois est épouvantable ».Pour Kamala Harris, l’objectif de cette convention démocrate était aussi de dévoiler qui elle est aux électeurs américains, qui la connaissent encore peu, malgré sa notoriété de n°2 de l’exécutif. Après le discours plein d’humour prononcé par son mari, l’avocat Doug Emhoff, mardi 21 août, c’est la sœur de Kamala Harris qui a pris la parole un peu avant elle.L’hommage à sa mèreAu fil de son discours d’investiture, la native d’Oakland, en Californie, a rendu un hommage appuyé à sa mère, Shyamala Gopalan, médecin oncologue indienne qui s’est installée aux Etats-Unis à l’âge de 19 ans et décédée en 2009. « J’ai vu comment le monde la traitait parfois. Mais ma mère n’a jamais perdu son calme. Elle était forte, courageuse », a affirmé la candidate qui a aussi dit avoir appris d’elle « à ne jamais (se) plaindre de l’injustice, mais à agir contre ».Fille d’immigrés indien et jamaïcain, Kamala Harris n’a pas insisté sur le caractère historique de sa candidature. Si elle était élue le 5 novembre prochain, elle serait la première femme et la première femme noire à occuper le Bureau ovale. Ce n’est d’ailleurs pas elle mais la foule qui était habillée en blanc, la couleur associée aux combats politiques des femmes.Au contraire, Kamala Harris a préféré mettre en avant son enfance dans la classe moyenne, plus fédératrice auprès des électeurs. Elevée dans un « beau quartier ouvrier de pompiers, d’infirmières et d’ouvriers du bâtiment », la candidate démocrate a aussi parlé de sa vocation de procureure, apparue au lycée quand une de ses amies lui a confié se faire agresser sexuellement par son beau-père. « Chaque jour, au tribunal, je me suis tenue fièrement devant le juge et j’ai prononcé cinq mots : Kamala Harris, pour le peuple », a-t-elle martelé, en référence à la phrase protocolaire des procureurs. Maintenant la convention terminée, il lui reste encore 74 jours pour faire de cette formule une réalité.

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Publish date : 2024-08-23 08:27:54

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L’Express

Immobilier : la crise des SCPI touche-t-elle à sa fin ?

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Les détenteurs de parts de sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) vont-ils voir le bout du tunnel ? Depuis plus d’un an, ces produits permettant d’investir dans de l’immobilier professionnel souffrent de la hausse des taux d’intérêt et de la crise du secteur des bureaux. Résultats, de nombreux supports ont vu leur valeur fondre comme neige au soleil. Dans les prochaines semaines, les sociétés de gestion de ces produits vont publier les évaluations de leur patrimoine à fin juin, ce qui devrait permettre de savoir si l’essentiel de la baisse est derrière nous ou si des ajustements demeurent nécessaires.Le 8 août, HSBC REIM a annoncé la couleur pour son support Elysées Pierre, en communiquant aux porteurs de parts une nouvelle baisse de prix, de 767 à 660 euros, soit presque -14 %. « Le rendement des placements sans risque est devenu comparable à celui de l’immobilier, ce qui conduit à la raréfaction des acquéreurs et donc à la baisse des valeurs vénales des immeubles », analyse le gérant. Certains acteurs ont confirmé, eux, le maintien de leur prix actuel. Mais les résultats des mastodontes du secteur ne sont pas encore connus.3817_INFOG_PATRIMOINEUne collecte nette au plus basMeilleureSCPI, le site de référence, recommande ainsi aux épargnants de repenser leur stratégie d’investissement. « Dans un contexte incertain, la diversification de son portefeuille de SCPI reste une stratégie prudente pour réduire les risques liés aux fluctuations de marché », estime notamment le courtier. L’attentisme actuel pèse sur la collecte nette des SCPI : sur les six premiers mois de l’année, l’Aspim, l’Association française des sociétés de placement immobilier, l’évalue à seulement 1,7 milliard d’euros. Au pic d’activité, en 2022, elle avait dépassé les 10 milliards sur douze mois. Or, en l’absence de nouveaux acquéreurs, les porteurs désireux de récupérer leur mise se trouvent bloqués. Ainsi, les montants en attente de retrait ont de nouveau crû au second semestre, pour atteindre 2,6 milliards d’euros.Certes, les baisses de prix permettent d’améliorer le rendement pour les nouveaux entrants. Mais pour recouvrer la confiance des investisseurs, les sociétés de gestion tablent aussi sur d’autres leviers. Primonial REIM a ainsi changé de nom pour devenir Praemia REIM. Chez Paref, une refonte complète de la gamme est attendue pour la rentrée avec, déjà annoncée, la fusion absorption de Novapierre Allemagne 2 par Novapierre Allemagne et leur changement de dénomination en Paref Prima. AEW a, pour sa part, tablé sur un repositionnement de Fructirégions Europe, renommé pour l’occasion AEW Opportunités Europe. Autant de moyens sémantiques de faire table rase du passé…

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Publish date : 2024-08-23 10:00:00

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L’Express

Avec Yasmina Reza, l’homme est un déni et une folie, par Abnousse Shalmani

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Le voilà dans sa cage de verre, l’homme qui tue les vieilles femmes heureuses, à coups d’atropine distillée dans leur eau. « Olivier Cappelaere est seul. Dans la forêt épineuse et amère où il s’enfonce, personne ne peut le suivre. » Il nie avoir voulu assassiner Suzanne pour récupérer plus rapidement l’appartement acheté en viager. Deux ans plus tard, Oliver est parvenu à assassiner Jacqueline dont il est le légataire universel. Il s’était glissé dans la peau du « filleul de cœur ». C’est en lisant Nice-Matin qu’une des nièces de Jacqueline a un doute concernant Olivier, qui sera condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Olivier qui ne parviendra jamais à se défaire de son rôle de victime et d’incompris. Il tient à la barre un personnage qui ne convainc personne, à peine lui-même, mais qui lui donne de quoi ruminer ses échecs en les balançant sur le dos bien confortable du destin, des malentendus, des autres.Un texte hypnotisant C’est une affaire parmi tant d’autres auxquelles assiste Yasmina Reza et dont elle nous offre les Récits de certains faits (à paraître le 4 septembre chez Flammarion). Texte hypnotisant qui alterne procès et scènes de la vie intime, texte qui colle à l’âme, qui travaille en souterrain, pour soudain ressurgir à la conscience avec une force paralysante. Le temps, la mort, le déni, l’amour étouffé, et la justice avec sa froideur de Code pénal, son besoin compulsif de mettre du sens sur l’impossible et les silences, de déterminer les motivations profondes et secrètes, sont au cœur de ce texte vers lequel on revient sans cesse pour chercher, avide, à y déceler une vérité, sa propre vérité certainement, pour se rassurer, en vain, fouillant entre les destins et les choix des autres, de quoi être moins effrayé par nos propres démons – morts ou vivants.Jack Sion, 66 ans à l’époque, est cet homme qui a créé un personnage séduisant de 37 ans, un prince de midinettes pour les séduire sur les sites de rencontres et activer la machine à fantasmes. C’était suffisant pour lui et pour elles. Mais 24 d’entre elles insistent pour le rencontrer et il leur propose une rencontre à l’aveugle, chez lui. Obscurité, bandeau sur les yeux, rapports sexuels, et adieu. Pas de déception possible, on reste à hauteur de rêve. Mais deux d’entre elles vont retirer le bandeau et découvrir l’arnaque. Elles portent plainte pour viol. Au tribunal, c’est bouleversant car « elles pleurent non la souillure, ni l’humiliation, elles pleurent l’absence de miracle. » Tout comme Brigitte, adoratrice de Tariq Ramadan, qui porte plainte pour viol et violence, mais qui a tout de même envoyé des messages d’amour au prédicateur islamiste après : « Brigitte a porté plainte non à cause des faits, mais à cause des mots manquants, à cause du vide de remords, d’explication, de tendresse. Quel tribunal s’occupe de ces choses ? »Et quel tribunal s’occupe des morts ? Des morts que nous ne savons qu’enterrer avec maladresse, effroi, haine et plus rarement de la grâce ? Des veuves qui ne survivent pas ? Des rues qui ne verront plus cette promenade rituelle ? Des livres qui n’auront plus de dédicaces ? Des hommages solitaires ? Comme celui d’une puissance déchirante rendu par Marc Weitzmann à son père. Hommage où « il dit papa, maman, sans recul, dit un monde où on aimait les enfants, des mots qu’il n’oserait plus produire dans la vie réelle, je veux dire imprononçables dans le théâtre sans pitié du Marc Weitzmann adulte ». Hommage qui s’achève dans le silence « déconcerté de l’assistance » quand Marc « met la kippa sur sa tête, et tout seul, il prononce en araméen, le Kaddish. […] A la fin, il dit Amen. Aucune voix ne répond. »Après un dîner démoralisant d’hiver, Nicole descend à pied l’escalier et soudain elle chante ! Et Yasmina Reza, forcément surprise par ce décalage entre la terne soirée et le chant, comme ça, sans raison, l’interpelle. Et Nicole de répondre : « Non, non, c’est une erreur ! J’étais justement en train de me dire, mais pourquoi tu chantes ? » Peut-être est-ce dans cette courte séquence que se niche la clé de ce livre que je ne parviens pas à quitter. On chante par erreur, malgré le temps qui passe inexorablement, malgré les choses qui ne vont pas, malgré la mort, malgré le manque d’amour dont on crève. On chante quand même. Tant mieux si c’est une erreur.

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Author : Abnousse Shalmani

Publish date : 2024-08-23 11:50:00

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L’Express

A Marseille, la mosquée des Bleuets menacée de fermeture : les dessous d’une procédure judiciaire

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Il proteste : « C’est un ramassis de mensonges. » Depuis le début de la semaine, Smaïn Bendjilali (l’imam Ismaïl) conteste la procédure de fermeture administrative de la mosquée des Bleuets, à Marseille, dans laquelle il prêche. Mardi 20 août, la préfecture de police des Bouches-du-Rhône a annoncé avoir notifié le lieu de culte de son intention de la fermer. « A la demande de M. Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, le préfet de police des Bouches-du-Rhône a lancé aujourd’hui une procédure de fermeture de mosquée des Bleuets », a-t-elle précisé. Le ministère de l’Intérieur estime que des « propos légitimant la violence » y seraient tenus depuis plusieurs années.Deux éléments ont conduit à cette décision de la préfecture. D’abord, ce que les autorités qualifient de « discours incitant à la discrimination et à la haine contre les femmes, notamment par des prêches exprimant des positions légitimant le viol conjugal et la polygamie, et théorisant l’inégalité des droits entre les femmes et les hommes dans le mariage ». Ensuite, à travers ses propos à la mosquée et sur les réseaux sociaux, l’imam est accusé de prôner « la supériorité de l’islam sur les lois de la République et attise la haine des non-musulmans et des Occidentaux », reprend le communiqué. Il ne s’agirait pas d’une initiative isolée. « Depuis 2017 et jusqu’en août 2024 l’ensemble des propos tenus dans cette mosquée, et notamment par l’imam Bendjilali, me conduit à considérer que le maintien en activité présente des risques », a expliqué le préfet Pierre-Edouard Colliex à l’AFP.Une procédure rapidePour lancer cette procédure, la préfecture de police se fonde sur un texte relativement récent. Il date de 2017 quand, au sortir de l’état d’urgence, le Parlement a adopté la loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, qui donne la possibilité à la puissance publique d’effectuer des fermetures administratives de lieux de cultes. Son but est de « prévenir la commission d’actes de terrorisme » en fermant des édifices favorisant la radicalisation djihadiste, la violence et les propos haineux. Dans le détail, cette mesure doit être proportionnée aux circonstances qui l’ont entraînée, et ne pas dépasser six mois de fermeture. « La procédure doit permettre à un contradictoire de s’exprimer au préalable. Les personnes visées doivent pouvoir avoir accès aux pièces du dossier et doivent avoir le droit de présenter leur défense dans un délai raisonnable », ajoute auprès de L’Express Me Eric Landot, avocat spécialisé dans le droit des collectivités publiques. En l’espèce, la préfecture a notifié que la mosquée avait dix jours pour répondre aux arguments du ministère afin de se soustraire à sa fermeture.Dans le cas où l’affaire serait menée à son terme, Me Rafik Chekkat a annoncé préparer au nom de la mosquée un référé liberté. Son examen pourrait avoir lieu en début de semaine prochaine devant le tribunal administratif de Marseille. Dans le cas d’un référé liberté, la justice est relativement rapide : son examen doit se dérouler dans les quarante-huit heures. « Le juge regardera les arguments soulevés par le préfet et s’assurer que les éléments réunis sont suffisants pour justifier une fermeture, indique à L’Express Olivier Renaudie, professeur de droit public à l’Ecole de droit de la Sorbonne. Ici, il va pouvoir prendre en compte plusieurs arguments : ceux portant sur l’égalité homme-femme, et ceux relatifs au repli communautaire. »Proches d’autres imams fondamentalistes, le religieux de 43 ans est surveillé depuis 2017 par les services de renseignement. Il est accusé par la préfecture d’avoir franchi plusieurs fois le Rubicon. En octobre 2023, « l’imam Bendjilali a relayé des messages appelant les fidèles à combattre avec des armes, a relevé le préfet de police auprès de La Provence. Puis, en novembre dernier, il s’était livré à des comparaisons particulièrement choquantes, assimilant le Hamas aux indépendantistes algériens et à Nelson Mandela, ou considérant Daech comme des enfants de chœur au regard des forces armées israéliennes ». Pendant les Jeux olympiques, ce 2 août, il avait également partagé sur les réseaux sociaux des photos d’enfants palestiniens décharnés, accompagnées d’un commentaire regrettant que des « génocidaires participent en toute impunité aux JO ». Une publication qui, selon le préfet, a mis « ainsi en danger ces athlètes israéliens comme les policiers français chargés de leur protection ».Le précédent PessacOutre ces éléments, « le magistrat prendra également en compte le fait que le discours de l’imam ne s’adresse pas à ses seuls fidèles », ajoute Olivier Renaudie. Car l’audience de Smaïn Benjilali s’étend bien au-delà des prêches qu’il énonce chaque vendredi devant les 300 à 350 fidèles de la mosquée des Bleuets. Il cumule près de 10 000 abonnés sur X, 123 000 sur Facebook et 24 000 sur Instagram. C’est sur cette dernière plateforme que, lundi soir, dénonçant une « tentative d’intimidation », l’imam a annoncé qu’il venait d’être perquisitionné. La décision peut alors prendre deux chemins : ou le tribunal administratif suspend la mesure, ou il la juge motivée en droit. Le perdant peut alors faire appel. « Le dossier sera alors examiné, là encore dans les quarante-huit heures par le Conseil d’Etat, qui rendra une décision cette fois définitive », reprend Olivier Renaudie. En tout,  » ce type de procédure juridictionnelle dure à peu près un mois de la saisine du tribunal administrative jusqu’à une saisine du Conseil d’Etat », indique Charles Vautrot-Schwarz, professeur de droit public et doyen de la faculté Jean-Monnet de l’université Paris-Saclay. En 2020, le Conseil d’Etat avait par exemple validé le 25 novembre la décision de garder fermée la Grande Mosquée de Pantin. La procédure avait été ordonnée le 19 octobre par le ministère de l’Intérieur.Dans certains cas, une décision de Beauvau a déjà été retoquée par les juges administratifs. Le Conseil d’Etat a par exemple invalidé en 2022 une décision de fermeture de la mosquée de Pessac (Gironde) en raison d’une « atteinte à la liberté de culte ». L’imam y officiant, Abdourahmane Ridouane, Nigérien menacé d’expulsion, est accusé par le ministère de l’Intérieur de diffuser une « idéologie hostile aux valeurs de la République française ». Dans ce cas, l’association responsable de la mosquée de Pessac a bien publié des textes « incitant au repli identitaire et qui conteste le principe de laïcité », mais « ces publications ne présentent pas, compte tenu de leur teneur dans les circonstances de l’espèce, un caractère de provocation à la violence, à la haine ou à la discrimination », avait estimé à l’époque le Conseil d’Etat. A Marseille, le préfet de police estime que « l’ensemble des exemples donnés […] paraissent vraiment de nature à justifier la fermeture ». « D’autant qu’au-delà des déclarations publiques, l’imam Bendjalil a fait l’objet d’une surveillance des services de renseignement. Des notes blanches, qui seront partiellement accessibles à l’audience, sont aussi versées au dossier », pointe Eric Landot.Dans leurs critiques de la procédure préfectorale, l’imam de la mosquée de Bleuets et son avocat mettent en avant un autre point, qui rend cette décision différente des autres fermetures de lieux de culte. Elle a été prise sur demande d’un « ministre de l’Intérieur démissionnaire ». Cette donnée pourra-t-elle constituer un point de fragilité pour le juge administratif ? « C’est un élément qui va forcément être soulevé. De deux choses l’une : soit le tribunal juge que le ministre est compétent pour prendre la décision parce qu’elle entre dans les affaires courantes, qu’il peut gérer même en étant démissionnaire », remarque Charles Vautrot-Schwarz. Dans ce cas, l’examen du dossier se ferait normalement. « Soit le ministre est incompétent, car le tribunal considère que la décision n’entre pas dans les affaires courantes. Dans ce cas, la décision est annulée pour incompétence, mais sans examen au fond », reprend-il. Cette deuxième possibilité existe, mais paraît faible selon les différents experts interrogés. « Cela m’étonnerait, poursuit Charles Vautrot Schwarz. Même s’il est indiqué qu’il s’agit d’une demande du ministre, la fermeture d’une mosquée est une compétence propre au préfet. » « Et le juge a toujours tendance à reconnaître davantage de compétences quand un intérim dure longtemps », ajoute Eric Landot.

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Author : Alexandra Saviana

Publish date : 2024-08-23 11:55:11

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L’Express

Cryptomonnaies : la drôle de plateforme de Donald Trump

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La rhétorique ne pouvait pas être plus trumpienne. « Depuis trop longtemps, les Américains sont écrasés par les grandes banques et les élites financières. Il est temps que nous résistions, ensemble », a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social jeudi 22 août, accompagné du hashtag « #BeDefiant » (« soyez rebelles », en français). Ce message dévoile le nouveau projet du candidat républicain, une plateforme de cryptomonnaies.Baptisée « The DeFiant Ones », cette initiative est familiale. Le candidat républicain la lance avec ses fils Donald Jr. et Eric, qui dirigent déjà le conglomérat Trump Organization. Elle devrait s’adresser aux Américains défavorisés qui n’ont pas de compte bancaire ou qui n’ont pas accès aux services qu’ils souhaitent, notamment ceux qui se voient refuser des prêts par les banques traditionnelles. Peu de détails ont pour l’instant été communiqués sur le projet, mais selon Eric Trump, il s’agit de proposer « du collatéral auquel tout le monde peut avoir accès instantanément », c’est-à-dire la possibilité de déposer des actifs en contrepartie de l’obtention d’un prêt. « L’argent pourrait être sur leur compte en quelques minutes, plutôt qu’en quelques mois », a-t-il expliqué au New York Post.Ces intentions altruistes suscitent des doutes parmi les spécialistes. D’après le Center for American Progress (CAP), un think tank progressiste, « aucun élément systémique ne montre que les transactions cryptos sont moins chères que les transactions financières traditionnelles ». Sans compter que les transactions effectuées par les usagers d’une telle plateforme seraient périlleuses. « L’objectif fondamental de l’inclusion financière est d’améliorer le bien-être économique global des personnes à faible revenu, et le fait d’encourager les gens à utiliser leur salaire ou leur épargne durement gagnés pour acheter des actifs très risqués pourrait faire exactement le contraire », expliquait en 2022 le spécialiste de régulation financière Todd Phillips dans un rapport.Revirement complet sur les cryptomonnaiesLe projet de Donald Trump serait aussi construit sur la « finance décentralisée » – le « DeFi » de « DeFiant » est un jeu de mots -, qui permet d’échanger de la monnaie sans passer par l’intermédiaire d’une banque ou d’une institution financière. Nombreux sont ceux qui s’interrogent sur les motivations réelles de Donald Trump, jusqu’à penser qu’il s’agit d’une levée de fonds déguisée pour sa campagne. Dans son post sur les réseaux sociaux, l’ancien président américain renvoie vers un canal de la messagerie Telegram : « Ne vous fiez pas aux rumeurs : recevez les nouvelles directement ici ! ». Depuis son lancement le 7 août dernier, plus de 26 000 personnes se sont abonnées.Il faut dire que Donald Trump n’a pas toujours été un grand défenseur des cryptomonnaies. Quand il était président, il les avait même qualifiées « d’arnaque », et dans un tweet publié en 2019, il balayait du revers de la main ces monnaies « dont la valeur est volatile et basée sur du vent ». Désormais, il se pose en champion de la tech. Invité à la Conférence Bitcoin, à Nashville (Tennessee), en juillet dernier, il a assuré qu’il serait « le président pro-innovation et pro-bitcoin dont l’Amérique a besoin ». Il a notamment proposé de créer un conseil consultatif sur les cryptomonnaies, ainsi qu’un « stock stratégique national de bitcoins », pour le plus grand plaisir d’un public passionné par cette nouvelle technologie.Attirer l’électorat pro-cryptoL’ex-président est même devenu un acheteur. Des documents publiés mi-août montrent qu’il détient entre 1 et 5 millions de dollars d’ether, la deuxième cryptomonnaie la plus importante au monde. Mais pour le candidat républicain, c’est aussi une façon de s’opposer au président Biden, fermement opposé à ces devises. Ce dernier a même mis son veto à un projet de loi qui aurait permis aux banques et aux institutions financières de garder des cryptomonnaies. Donald Trump a aussi promis de renvoyer Gary Gensler, le président de la Securities and Exchange Commission (l’organisme fédéral chargé du contrôle des marchés financiers), un fervent défenseur de la régulation du secteur. L’interdiction des cryptomonnaies par la Chine, en 2021, aurait aussi mené Donald Trump à changer son fusil d’épaule, selon la politologue Marie-Christine Bonzom, interrogée par L’Express.Surtout, le milliardaire républicain cherche à attirer l’électorat féru de tech et de nouvelles technologies, de plus en plus important aux Etats-Unis. Selon une étude de la banque centrale du pays, parue en mai 2024, 7 % des adultes américains ont déclaré détenir des cryptomonnaies. Le positionnement de Donald Trump pourrait donc lui faire gagner quelques voix. Interrogé par le New York Times lors de la Conférence Bitcoin, Sean McCaffrey, un jeune Floridien de 24 ans qui travaille pour une société de crypto, a confié qu’il « n’a jamais voté et n’est pas affilié à un parti », mais que Donald Trump « venait peut-être de [le] convaincre ». Pour retrouver la Maison-Blanche, Donald Trump ne néglige aucun chemin.

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Publish date : 2024-08-23 12:15:53

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L’Express

Gaza : des négociateurs israéliens au Caire pour discuter d’une trêve

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Les responsables des services de renseignements israéliens sont arrivés jeudi 22 août dans la capitale égyptienne pour participer à des pourparlers dont l’objectif est double : obtenir une trêve dans la bande de Gaza et une libération des otages restants, alors que la pression s’accroît sur les deux camps pour obtenir un cessez-le-feu. Le principal point de blocage concerne le couloir de Philadelphie, à la frontière entre la bande de Gaza et l’Egypte, où Israël souhaite conserver une présence militaire pour éviter un potentiel réarmement du Hamas.Les faits à retenir⇒ Des négociateurs israéliens au Caire pour des discussions sur une trêve⇒ Kamala Harris promet « l’autodétermination » pour les Palestiniens⇒ Des balles retrouvées dans les corps des otages israéliensDes négociateurs israéliens au Caire pour des discussions sur une trêveDavid Barnea et Ronen Bar, les chefs du Mossad (le service de renseignement extérieur israélien) et du Shin Bet (le service de sécurité intérieure) représentent Israël dans les pourparlers qui se sont ouverts jeudi 22 août au Caire, en Egypte. Ils « négocient pour faire progresser un accord pour (libérer) les otages », a dit jeudi soir à l’AFP Omer Dostri, le porte-parole du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou. Selon des médias israéliens, des diplomates américains se trouvent également au Caire.Les nouvelles négociations interviennent après une tournée au Moyen-Orient du secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, qui n’a pas permis d’avancée, et un appel téléphonique entre Benjamin Netanyahou et le président américain Joe Biden, mercredi 21 août. Ce dernier a rappelé à son homologue israélien « l’urgence de finaliser un accord sur un cessez-le-feu et une libération des otages ».Lors des négociations à Doha la semaine dernière, Washington a soumis une proposition d’accord pour une trêve, dont le contenu n’a pas été rendu public. Antony Blinken avait alors affirmé que le Benjamin Netanyahou l’avait acceptée et appelé le Hamas à faire de même. Mais les autorités israéliennes n’ont pas officiellement approuvé cette feuille de route, et le Hamas l’a rejetée en accusant les Etats-Unis d’y avoir intégré des « conditions israéliennes », notamment sur le couloir de Philadelphie. L’Etat hébreu souhaite conserver des troupes sur ce territoire frontalier entre la bande de Gaza et l’Egypte pour empêcher le Hamas de se réarmer.Kamala Harris promet « l’autodétermination » pour les PalestiniensLors de son discours d’investiture à la convention démocrate, jeudi 22 août, Kamala Harris a assuré travailler avec le président Joe Biden « pour obtenir un accord sur la libération des otages et un cessez-le-feu ». La vice-présidente a d’abord rappelé son soutien à Israël, expliquant qu’elle « soutiendrait toujours le droit d’Israël de se défendre » et qu’elle « ferait toujours en sorte qu’Israël ait les capacités de se défendre, car le peuple d’Israël ne doit plus jamais faire face à l’horreur causée par une organisation terroriste nommée Hamas le 7 octobre ».Puis, Kamala Harris a évoqué la situation à Gaza, où 40 265 personnes sont mortes depuis le début de l’offensive israélienne, selon un récent bilan du Hamas. « Ce qui se passe à Gaza depuis sept mois est épouvantable. Tant de vies innocentes perdues, des gens désespérés et affamés qui fuient pour leur sécurité encore et encore. L’échelle des souffrances est déchirante », a déclaré la candidate démocrate à l’élection présidentielle de novembre. Avant de promettre de faire en sorte « qu’Israël soit en sécurité » et « que le peuple palestinien puisse exercer son droit à la dignité, à la sécurité, à la liberté et à l’autodétermination ».Des balles retrouvées dans les corps des otages israéliensL’armée israélienne a indiqué jeudi avoir trouvé des balles dans les corps de six otages qu’elle a récemment récupérés à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, ajoutant enquêter sur les circonstances de leur mort.Les corps de ces six hommes ont été récupérés par l’armée israélienne dans un tunnel à Gaza, lors d’une opération menée conjointement avec le renseignement intérieur, dans la nuit de lundi à mardi.

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Publish date : 2024-08-23 13:21:23

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