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Encéphalite équine de l’Est : ce virus mortel qui inquiète les autorités aux Etats-Unis

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Au moins quatre villes de l’État du Massachusetts, au nord de New York, sont en alerte. Les parcs et autres aires extérieures sont fermés la nuit, tandis que les habitants sont appelés à rester chez eux le soir, rapporte l’agence de presse AP. Et pour cause : le virus de l’encéphalite équine de l’Est y a été détecté. D’abord sur un cheval de la ville de Plymouth, il y a une dizaine de jours, puis, la semaine dernière, c’est un homme de 80 ans qui a été infecté, toujours hospitalisé à l’heure actuelle. Le premier cas humain détecté dans le Massachusetts depuis 2020.Selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), seuls quelques cas d’encéphalite équine de l’Est sont signalés aux États-Unis chaque année, la plupart des infections se trouvant dans les États de l’Est et de la côte du Golfe.Maladie rare mais graveSi les autorités ont classé dix communes du Massachusetts comme présentant un risque aigu face au virus de l’encéphalite équine de l’Est, dit « EEE », c’est parce qu’il est potentiellement mortel, même si rare. Entre 2019 et 2020, 17 cas humains d’EEE ont été détectés dans le Massachusetts, entraînant sept décès. Selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), l’encéphalite équine de l’Est est causée par un virus transmis par la piqûre d’un moustique infecté.C’est une maladie rare, mais grave : entre 30 % et 70 % des personnes infectées par le virus en meurent dans les dix jours suivant leur infection, tandis que les survivants souffrent de lourdes séquelles, particulièrement de problèmes neurologiques persistants.Les symptômes peuvent inclure de la fièvre, des maux de tête, des vomissements, de la diarrhée, des convulsions, des changements de comportement et de la somnolence. Selon le département de santé du Massachusetts, l’inflammation et le gonflement du cerveau, appelés « encéphalite », constituent la complication grave la plus dangereuse et la plus fréquente de l’EEE. Il n’existe pas de vaccin en prévention, ni de médicaments pour traiter l’encéphalite équine de l’Est. C’est pourquoi, les autorités du Massachusetts ont annoncé un épandage massif dans toutes les zones à risque pour prévenir une épidémie, rapporte ABC News. Les services de l’État procéderont ainsi à des pulvérisations aériennes dans le comté de Plymouth et à des pulvérisations par voie terrestre dans le comté de Worcester.La ville de Plymouth, à environ 64 kilomètres au sud-est de Boston, a également annoncé vendredi qu’elle fermerait les installations publiques de loisirs en plein air du crépuscule à l’aube chaque jour après qu’un cheval de la ville a été infecté par la maladie. Autres stratégies recommandées par la ville : drainer l’eau stagnante, porter des manches longues et des pantalons pendant les heures d’affluence des moustiques et installer des moustiquaires dans les maisons.

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Publish date : 2024-08-26 12:59:56

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Budget 2025 : la mission impossible d’Emmanuel Macron

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Le budget, côté pile. Dans les semaines qui précèdent la dissolution, Emmanuel Macron soulève la question auprès de quelques interlocuteurs. A l’automne, quand il s’agira de se serrer la ceinture, tous les partis, à l’Assemblée nationale notamment, tomberont à bras raccourcis sur le gouvernement, non ? La censure deviendrait inévitable. Est-ce parce qu’il cherche des arguments qui justifieront sa décision de renvoyer les députés devant les électeurs que le président agite la question ? Sera-ce bientôt un moyen de post-rationaliser une décision qui aura laissé tout le monde pantois ? Ou est-il vraiment persuadé de foncer dans le mur ?Quand il en parle avec Bruno Le Maire, voici que le grand argentier lui fait entendre un autre son de cloche. La censure ? Lui n’y croit pas. Il raconte au chef de l’Etat qu’il a topé avec Eric Ciotti : le président de LR avait une vraie ligne rouge, la désindexation des retraites. Le gouvernement l’a retirée, il en a d’ailleurs payé le prix. Cela en valait bien la peine quand on connaît la suite…Impossible de faire un coup pour épater la galerieLe budget, côté face. C’est un interlocuteur régulier d’Emmanuel Macron qui le constate : « Il est comme les autres présidents de la République, au fond il s’en fout. » C’est curieux, chez nos chefs de l’Etat, ce besoin de se voiler la face. De faire comme si. Le droit est la plus puissante des écoles d’imagination disait Giraudoux, et l’Elysée, hier comme aujourd’hui, sait l’adapter aux besoins du jour. Le problème du budget, c’est qu’il s’impose dans sa réalité aux responsables politiques. Impossible de faire un coup pour épater la galerie. Fini de jouer. Il est plus facile de ne pas avoir de Premier ministre que de ne pas avoir de budget…En la matière, d’ailleurs, la fonction fait souvent l’homme. Prenez Aurélien Rousseau. Quand il dirigeait le cabinet d’Elisabeth Borne à Matignon, il savonna la planche de Stanislas Guerini, ministre de la Fonction publique, qui voulait obtenir une hausse du point d’indice des fonctionnaires. Il afficha un tel zèle qu’une fois nommé ministre de la Santé, il s’en excusa auprès de Guerini. Aujourd’hui, Rousseau est député du NFP, dont le programme est d’augmenter le salaire de base de 10 %. A contrario, la vérité est plus lente à émerger. Lucie Castets croit qu’elle se rapproche du pouvoir. Le 19 août, sur BFMTV, elle s’indigne à deux reprises : « Il va manquer 15 000 médecins à la rentrée. » Le journaliste la corrige : « Pas 15 000, mais 1 500. » Elle n’est pas à un zéro près : « Au temps pour moi ! » La formule dit tout, bienvenue au jeu des chiffres et des lettres. Le programme du NFP serait coûteux pour les finances publiques, avec notamment l’abrogation de la réforme des retraites et « la restauration des services publics ». L’augmentation des recettes viendrait d’une hausse des impôts – « ISF renforcé » et réforme du barème de l’impôt sur le revenu.Emmanuel Macron appuie sur le boutonLe 27 mai 2024, Amélie Oudéa-Castéra est dans le bureau de Thomas Cazenave. La ministre des Sports ouvre le bal des consultations menées par son collègue des Comptes publics pour préparer le projet de loi de finances (PLF) 2025. Sauf que c’est pour rire. Ou pour rien. Moins de deux semaines plus tard, alors que tous les ministres n’ont pas encore entamé leurs discussions traditionnelles, Emmanuel Macron appuie sur le bouton. Cette dissolution percute la construction du budget comme aucune autre avant elle.Mois d’août, mois de doutes. A l’Elysée, le président procrastine, spécialité maison. A Matignon, le Premier ministre est un fantôme. A Bercy, les morts-vivants portent des costards. On prépare le PLF ou plutôt on fait semblant. Et au Parlement, il n’est de question plus clivante que celle-là, avec par exemple les choix fiscaux. L’ébauche d’une coalition se fait rarement sans quelques coûts supplémentaires. Quand il s’agit de finances publiques, l’Assemblée nationale n’est d’ailleurs pas forcément le lieu de la sagesse. En 1958, c’est pour éviter les carences des parlementaires, généralement plus prompts à dépenser qu’à économiser, que fut pensé l’article 47 de la Constitution, redevenu aujourd’hui d’actualité : « Si la loi de finances fixant les ressources et les charges d’un exercice n’a pas été déposée en temps utile pour être promulguée avant le début de cet exercice, le gouvernement demande d’urgence au Parlement l’autorisation de percevoir les impôts et ouvre par décret les crédits se rapportant aux services votés. »Le budget n’attend pasCar Emmanuel Macron peut jouer avec le temps, le budget n’attend pas. Et le pouvoir du président s’est étiolé. « L’urgence du pays n’est pas de détruire ce qu’on vient de faire, mais de bâtir et d’avancer », assurait-il le 23 juillet à la télévision. Sauf qu’il ne décidera pas de grand-chose. « A partir du moment où il y a eu défaite du camp présidentiel, c’est au futur Premier ministre et au futur gouvernement de proposer des mesures », reconnaît l’Elysée. « Ce n’est pas le lieu pour rentrer dans le détail ni pour constituer un programme budgétaire », a interrompu un convive de gauche le 23 août, lorsque la discussion provoquée par le président a tourné autour des choix économiques et financiers. D’ici au 20 septembre, la France doit, en outre, présenter son plan pluriannuel de redressement des comptes à la Commission européenne, comme le veut la récente réforme du pacte de stabilité et de croissance.Le budget, pile ou face. Le budget, match point. S’il focalise toutes les attentions, c’est parce qu’il portera cette année un poids politique inédit. Et qu’il est par nature aux antipodes de la fameuse majorité « texte par texte » vantée ici ou là, puisqu’il suppose un accord de fond sur tous les sujets importants. La seule motion de censure jamais adoptée depuis les débuts de la Ve République, celle d’octobre 1962, ne concernait pas les questions budgétaires, mais elle avait une singularité : si le texte conduisait à faire chuter le gouvernement, il visait en réalité le président de la République, le général de Gaulle. Une censure sur le budget ne renverserait pas seulement le Premier ministre. Elle affaiblirait et la France et le président.

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Author : Eric Mandonnet

Publish date : 2024-08-26 06:14:36

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Entreprises : ces chiffres inquiétants des patrons qui ont perdu leur emploi

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D’année en année, c’est un chiffre qui ne cesse d’augmenter. Le chômage n’épargne plus les patrons d’entreprise. Depuis le début de l’année 2024, près de 30 000 d’entre eux ont perdu leur emploi. Une hausse de 18,4 % sur un an, selon une étude de l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs de GSC et du cabinet Altares. En 2023, 57 729 défaillances d’entreprises ont été dénombrées, en augmentation de 35,8 % par rapport à 2022. La parenthèse de la pandémie, qui avait vu les nouvelles pertes d’emploi indemnisées par GSC chuter grâce aux aides de l’Etat, est bel et bien refermée, observe le quotidien économique Les Echos.Malgré « l’envie d’entreprendre » qui règne en France depuis une vingtaine d’années, « environ quatre entreprises sur dix ne souffleront pas leur cinquième bougie », remarque dans le communiqué publié dimanche, Thierry Millon, directeur des études Altares, évoquant « le traumatisme » subi par ces patrons, en particulier « le tiers, âgés de plus de 50 ans qui envisageront plus difficilement leur rebond ».Les gérants des petites structures plus touchésSelon l’étude annuelle de l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs, les gérants des structures de moins de cinq salariés représentent près de neuf pertes d’emploi sur dix. Le nombre de dirigeants d’entreprises de 6 à 9 salariés touchés est en hausse de 40,2 %, tandis que celui des patrons de PME de 10 à 19 salariés augmente de 31,1 %. Ces entreprises souffrent de « structures financières insuffisantes qui les fragilisent », remarque l’étude. En outre, les dirigeants de structures, dont le chiffre d’affaires est inférieur à 500 000 euros, représentent 76,5 % des personnes touchées.Une dégradation de la situation directement corrélée à la poussée des défaillances d’entreprises identifiée par les administrateurs et les mandataires judiciaires. Entre janvier et juin, le nombre global de défauts a progressé de 18 % par rapport au premier semestre 2023. Il avoisine les 33 500, soit, en moyenne, 20 % de plus qu’en 2018 et 2019 avant la pandémie de Covid-19. Selon ses projections, l’observatoire BPCE estime qu’il y aurait 65 000 défaillances d’ici à la fin d’année et 260 000 emplois menacés.Les secteurs de la construction et du commerce surreprésentésLa crise de l’immobilier affecte l’ensemble des professionnels de la construction : 7 669 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi au premier semestre, soit une hausse de 34,2 % par rapport à la même période l’année dernière. Le commerce a perdu 6 456 dirigeants (+ 15 %), celui du transport et de la logistique 1 296 (+ 30,5 %), et celui du service aux entreprises 3 716 (+ 18,2 %).Les pertes d’emplois sont nombreuses dans l’hébergement, restauration, débit de boissons. Elles concernent 3 734 chefs d’entreprise, mais avec une progression moindre par rapport à 2023 (+ 7,6 %). « Nos créateurs d’emplois et de richesses sont abandonnés dès lors que leur navire chavire », regrette auprès de l’AFP Anthony Streicher, président de l’association GSC.Dans Les Echos, il a estimé que « pour la personne qui sera désignée Premier ministre dans quelques jours, la lutte contre la perte d’emploi des dirigeants d’entreprise devra être un sujet prioritaire ! Plus de 180 entrepreneurs perdent leur emploi chaque jour depuis le début de l’année ».

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Publish date : 2024-08-26 10:48:37

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Kamala Harris et le scénario du raz-de-marée : « Elle pourrait remporter tous les swing states »

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Editeur de la newsletter The Wednesday Letter et du site Populyst (une contraction de Population et Analyst), tous deux centrés sur la finance, la démographie, l’intelligence artificielle et la géopolitique, le New-Yorkais Sami J. Karam était précédemment le fondateur d’un fonds d’investissement axé sur les marchés américain et européen. Son analyse sur l’évolution démographique des sept « Etats pivots » cruciaux pour la présidentielle du 5 novembre (Arizona, Géorgie, Michigan, Nevada, Caroline du Nord, Pennsylvanie, Wisconsin) révèle que les plus jeunes électeurs pourraient y faire pencher la balance en faveur de la candidate démocrate.L’évolution démographique des Etats-Unis joue, selon vous, en faveur de Kamala Harris. De quelle manière ?Depuis 2020, plus de 16 millions de membres de la « Génération Z » ont atteint l’âge de voter. Ces primo-votants, nés entre 2003 et 2006, sont aujourd’hui âgés de 18 à 21 ans. Or cette catégorie vote majoritairement pour le Parti démocrate de Kamala Harris, pour les deux tiers d’entre eux. Même si l’on retranche 6 millions d’abstentionnistes à cette population de 16 607 976 millions (voir graphique), il reste plus de 10 millions d’électeurs dont près de 6,5 millions – j’arrondis – penchent pour Harris et seulement 3,5 millions environ du côté de Donald Trump. Cela représente un différentiel de presque 3 millions de votes en faveur de la candidate démocrate (2 869 858 exactement).D’autre part, plus de 8 millions des baby boomers ne se présenteront pas dans les bureaux de vote, soit en raison de leur décès, soit en raison de leur âge avancé. Or ceux-là votaient plutôt républicains dans une proportion de 55 % contre 45 %. Soit un différentiel assez faible. Sur la base de ces deux simples observations (concernant la Génération Z et les baby boomers), il est facile de conclure que les changements démographiques bénéficient davantage aux démocrates. Harris pourrait donc encore améliorer le résultat de Biden en 2020 d’au moins 3 millions de voix. Pour mémoire, Hillary Clinton et Joe Biden avaient tous deux remporté le vote populaire au niveau national : « Hillary » avait attiré 65 millions de suffrages contre 62 pour Trump – soit trois millions de voix d’avance – tandis que Biden avait gagné avec 81 millions de voix contre 74 – soit sept millions d’avance.Certes, mais comme l’a prouvé l’élection de Trump en 2016, l’élection ne se joue pas au suffrage absolu mais au niveau des grands électeurs…En effet, le président est élu par le collège électoral, et non par le vote populaire. Il faut donc examiner les évolutions démographiques en zoomant au niveau de chaque État, et plus précisément au niveau de chacun des sept « swing states », afin de vérifier si les chiffres cités plus haut sont pertinents à l’échelon local. Or c’est le cas.Evolution démographique : les nouveaux électeur de la génération ZPrenons l’exemple de l’Arizona. Que constate-t-on ? Il y a 383 290 électeurs supplémentaires de la Génération Z par rapport à 2020. Sur la base du taux de participation de cette tranche d’âge en 2020 et de sa préférence probable de 2 contre 1 pour le candidat démocrate, il y aura 136 605 nouveaux votes pour Harris et 70 372 pour Trump dans cet Etat, avec 66 233 voix d’avance pour Harris au sein de cette classe d’âge. A titre de comparaison, j’ai indiqué dans mon tableau la marge de victoire globale (tous âges confondus) en 2016 et en 2020 [NDLR : les deux dernières lignes].Sami J. Karam, éditeur de la lettre confidentielle « The Wednesday Letter » et du site Populyst (une contraction de Population et Analyst), tous deux centrés sur la finance, la démographie, l’intelligence artificielle et la géopolitique.Poussons le raisonnement plus loin. En Arizona, la faible marge de victoire de Biden était de 10 457 électeurs d’avance pour le camp démocrate en 2020. Selon mon calcul, Kamala Harris pourra améliorer cette marge de 66 233 voix supplémentaires et ainsi gagner avec 75 000 voix d’avance. En Géorgie, elle améliorerait son avance de 97 000 bulletins ; dans le Michigan, de 89 000 ; dans le Nevada, de 25 000 ; en Pennsylvanie de 101 000 ; dans le Wisconsin de près de 49 000. Elle pourrait même remporter la Caroline du Nord : Trump avait gagné en 2020 avec 74 483 voix d’écart ; cette année, les 84 525 nouvelles voix de la Génération Z pourraient inverser la tendance. Kamala Harris pourrait donc consolider l’avance déjà enregistrée en 2020, remporter les sept « Etats pivots » et, même, écraser Trump par un raz-de-marée en sa faveur. Je dis cela de manière complètement non partisane et indépendante sur la base de simples calculs statistiques.Mais l’arrivée de la Génération Z n’est pas le seul facteur !Evidemment, ce que j’avance ne relève pas de la science exacte. Mon analyse est intrinsèquement imprécise en raison de plusieurs autres facteurs. Elle suppose que toutes les autres choses restent égales, ce qui n’est évidemment pas le cas. Elle suppose aussi que le taux de participation sera similaire à celui de 2020, qu’il sera le même dans tous les Etats et que les préférences resteront les mêmes pour tous les groupes d’âge. De plus, il faudrait prendre en compte d’autres paramètres, comme les déménagements et les migrations d’un Etat à l’autre et, aussi, tenir compte du vote des immigrés naturalisés – qui pourrait d’ailleurs constituer un autre avantage pour Kamala Harris.Malgré tout, deux choses restent vraies. Primo, le changement démographique augmente le vote Harris, principalement en raison de l’arrivée des nouveaux électeurs de la génération Z et accessoirement du retrait progressif des votes des baby boomers. Deuzio, cette évolution est probablement assez importante pour faire basculer les Etats en faveur de Harris.Justement, que pèsera le vote des baby boomers ?En fait, l’évolution démographique est encore plus défavorable à Trump si l’on prend en compte le nombre de votes des baby boomers qui disparaîtront en 2024 par rapport à 2020, en raison de décès ou d’une participation plus faible aux élections en fin de vie. Environ 8,5 millions de votes de baby boomers disparaîtront, dont 4,8 millions de républicains et 3,7 millions de démocrates, soit une perte de 1,1 million de voix pour Trump.A votre avis, le discours de campagne de Trump est-il adapté à la situation ?Pas vraiment. Accuser Kamala Harris d’être « une communiste » est inopérant au-delà de la base des électeurs trumpistes. L’attaquer sur ses origines n’a pas davantage d’efficacité. Les Afro-Américains la voient comme l’une des leurs tandis que les Indiens-Americains voient ses origines indiennes. Tout le monde sait par ailleurs qu’elle appartient à l’élite du pouvoir et qu’elle est mariée à un homme blanc. Elle parle donc à toutes les communautés. Et n’oublions pas les femmes !Sauf erreur majeure de la candidate, l’on va sans doute assister à la même dynamique de campagne qu’en 2008 avec le candidat Barack Obama, avec la thématique de l’espoir, du renouveau et de l’optimisme. Il est indéniable que le camp démocrate fait souffler un vent d’air frais sur la campagne. On sent une excitation que, personnellement, je ne partage pas. J’aurais préféré un candidat ou une candidate avec davantage de densité, de profondeur et d’expérience en politique étrangère en cette période de grands enjeux géopolitiques. Mais mon avis importe peu. Ce qui compte pour les démocrates, c’est de séduire les jeunes, les femmes et les minorités. Et Harris est bien positionnée pour le faire.La campagne de Trump vous semble-t-elle bien partie ?Pour le moment, non. L’effet de contraste avec la candidature de Harris est indéniable. Maintenant, c’est lui qui paraît âgé. Les gens semblent las de la rhétorique trumpienne, essentiellement négative. Il y a une érosion liée au fait qu’il est omniprésent depuis 2015. De plus, Donald Trump se sabote lui-même en employant des mots comme bitch, ce qui en français signifie « salope » ou pire encore, pour désigner Harris.Ce n’est pas ainsi qu’il va conquérir les indécis. Les déclarations de son colistier J.D. Vance sur l’avortement ou sur les « femmes à chats » (c’est-à-dire les femmes sans enfants, qui ne comprendraient rien à l’avenir du pays) ne l’aideront pas davantage. Trump serait mieux avisé de parler de l’immigration, de l’inflation où même de son bilan en matière de politique étrangère, qui n’était pas mauvais. Mais il semble privilégier les attaques ad hominem sur la personne de Kamala Harris.Le choix de Tim Walz, comme colistier de cette dernière, est-il astucieux ?Son profil est intéressant. Au-delà de ses positions politiques, il est rassurant pour la classe moyenne. Ancien professeur et coach sportif, son monde est très éloigné de celui de la finance et de Wall Street. Il n’est ni de la côte est, ni de la côte ouest, c’est-à-dire hors de l’axe New York-Californie. Il possède ses racines dans le lointain Nebraska, au milieu du pays, et préside, comme gouverneur, aux destinées du Minnesota qui est certes un Etat démocrate depuis des décennies mais qui est aussi un endroit du Midwest où l’on chérit les valeurs traditionnelles de la famille, de l’effort, du mérite, du patriotisme.Enfin, il n’est pas riche. Sa fortune a été évaluée à 300 000 dollars (269 000 euros), ce qui est peu pour un homme politique de son âge. C’est même du jamais-vu. Songez à Nancy Pelosi, personnalité démocrate majeure dont la fortune s’élève à 230 millions de dollars, ou même à celle de J.D. Vance. Colistier de Trump, ce dernier est certes issu d’un milieu modeste mais sa fortune s’élève aujourd’hui à 10 millions de dollars. Le profil plutôt ordinaire de Tim Walz rappelle un peu celui de l’ex-président Jimmy Carter (1976-1980). Dans les trois Etats du Midwest qui sont des swing states (Michigan, Pennsylvanie, Wisconsin), son style a de quoi séduire les primo-électeurs de la Génération Z.

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Author : Axel Gyldén

Publish date : 2024-08-26 07:30:00

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EN DIRECT. Premier ministre : Emmanuel Macron reçoit Yaël Braun-Pivet à 9h30

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Consultations, suite et fin ? Après la gauche, la droite et son propre camp vendredi, Emmanuel Macron reçoit lundi les chefs de file de l’extrême droite, ainsi que les présidents de l’Assemblée et du Sénat, en vue de désigner enfin un nouveau Premier ministre.Les infos à retenir⇒ Yaël Braun-Pivet y est attendue à 9H30 à l’Elysée⇒ Chenu (RN) veut censurer tout gouvernement issu du NFP⇒ Bayrou : le programme du NFP est « dangereux pour le pays »Une journée chargée à l’ElyséeNouvelle journée de tractations à l’Elysée. La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet y est attendue à 9H30 pour ouvrir le bal, que son homologue du Sénat Gérard Larcher clora à 17H00. Les deux têtes du Parlement feront entretemps une apparition commune en début d’après-midi à l’université d’été du Medef.Le rendez-vous principal à l’agenda présidentiel sera toutefois l’entretien avec Marine Le Pen et Jordan Bardella à 10H45. Les leaders du Rassemblement national seront suivis à 12H00 de leur nouvel allié Eric Ciotti.Chenu (RN) veut censurer tout gouvernement issu du NFPL’extrême droite, qui a fait une croix sur Matignon après sa défaite aux législatives, aura l’occasion de rappeler au chef de l’Etat son refus d’un gouvernement de gauche, avec ou sans ministres Insoumis. « On censurera tout gouvernement qui est issu du Nouveau Front populaire, mais surtout qui applique le programme du Nouveau Front populaire », a indiqué Sébastien Chenu, lundi sur France 2. »Ce n’est pas une histoire d’hommes, c’est une histoire de programme », a assuré le vice-président du RN, martelant toutefois sa volonté de « mettre au ban du système politique » la France insoumise, « parti antirépublicain » qui porte selon lui un projet « néfaste pour le pays ».Mélenchon ouvre la porte à une non-participation de LFICinglante fin de non-recevoir à Jean-Luc Mélenchon, qui espérait désamorcer les multiples menaces de censure en ouvrant la porte pendant le week-end à une non-participation de LFI : un gage de bonne volonté pour permettre la nomination à Matignon de Lucie Castets, candidate désignée par le NFP.Bayrou : le programme du NFP est « dangereux pour le pays »Ce coup politique a été unanimement salué à gauche, car il a poussé ses opposants à se dévoiler. Et à admettre, comme François Bayrou dimanche sur LCI, que « l’opposition à la formation d’un gouvernement autour de LFI » se justifie « principalement en raison du programme » du NFP, qui est selon lui « dangereux pour le pays ».Marcangeli (Horizons) : un programme du NFP qui provoquerait une « crise » »C’est un programme qui, s’il était mis en œuvre, provoquerait une crise », a également prédit le chef des députés Horizons, Laurent Marcangeli, promettant dans Le Figaro de s’y opposer « avec tous les instruments que la Constitution nous offre ».Wauquiez veut faire barrage à LFILigne rouge qui vire à l’écarlate pour Laurent Wauquiez : le patron des députés Droite républicaine a réaffirmé dimanche sa volonté de « faire barrage » à LFI, de son point de vue « sans doute le plus grand danger politique pour notre pays ».L’urgence du budgetPlus que le RN donc, dont l’abstention demeure indispensable afin d’installer un gouvernement de centre-droit et de faire passer un budget avant la fin de l’année.Ce budget devra quoi qu’il arrive être présenté avant le 1er octobre, ce qui oblige Emmanuel Macron à nommer rapidement un successeur à Gabriel Attal, qui gère les affaires courantes à Matignon depuis déjà 41 jours, du jamais-vu depuis l’après-guerre.Macron : « s’unir par-delà toutes les divisions »Le président, qui célébrait justement dimanche les 80 ans de la Libération de Paris, semble pourtant tenté de jouer les prolongations. Après un hommage appuyé à « tous ceux qui partageaient une certaine idée de la France » et ont su s’unir « par-delà toutes les divisions », il pourrait à nouveau s’exprimer lundi, avant de nouvelles consultations qui seraient organisées mardi, selon l’Elysée.

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Publish date : 2024-08-26 09:22:59

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Guerre en Ukraine : au moins sept explosions entendues à Kiev

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Onze personnes ont été tuées dans deux régions d’Ukraine dans des bombardements russes et cinq dans des tirs ukrainiens en Russie ces dernières 24 heures, ont indiqué dimanche les autorités respectives des deux pays. Dans la région ukrainienne de Donetsk (est), où se déroule l’essentiel des combats, sept personnes ont trouvé la mort depuis samedi à Kostyantynivka, Toretsk et Kotlyné, selon le gouverneur Vadym Filachkine.Les infos à retenir⇒ Des explosions entendues à Kiev⇒ Ukraine : un collaborateur de Reuters tué⇒ Kiev dit que la Biélorussie « masse » des troupes à la frontièreDes explosions entendues à KievAu moins sept explosions ont retenti lundi matin au-dessus de la capitale ukrainienne Kiev, ont constaté des journalistes de l’AFP, alors qu’une d’alerte nationale est en vigueur contre les attaques aériennes russes.Des chaînes Telegram ont fait état d’explosions dans d’autres régions du pays, notamment dans la ville de Loutsk (nord-ouest), où des responsables ont déclaré qu’une attaque avait endommagé un immeuble d’habitation.Ukraine : un collaborateur de Reuters tuéUn conseiller sécurité travaillant avec des journalistes de Reuters a été tué samedi dans une frappe de missile sur leur hôtel à Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine, a annoncé l’agence de presse dimanche, après un week-end particulièrement meurtrier dans ce pays et en Russie. L’homme « faisait partie de l’équipe de Reuters qui logeait à l’Hôtel Sapphire à Kramatorsk […] lorsqu’il a été frappé par un tir de missile », a indiqué l’agence dans un communiqué sur X, en se disant « dévastée » par la nouvelle. »Deux de nos journalistes sont à l’hôpital ; l’un est soigné pour des blessures graves », a ajouté Reuters, en précisant que trois autres collègues étaient indemnes.Zelensky revendique des « avancées » ukrainiennes dans la région russe de KourskLe président ukrainien Volodymyr Zelensky a revendiqué dimanche des « avancées » dans la région russe de Koursk et la prise de deux villages, plus de deux semaines après avoir lancé une offensive. »Je viens de parler au commandant-en-chef Oleksandre Syrsky, et il y a des avancées de nos troupes dans la région de Koursk. De un à trois kilomètres. On a pris le contrôle de deux villages de plus », a déclaré M. Zelensky dans son message quotidien, ajoutant que des combats étaient « en cours dans un autre village ».Kiev dit que la Biélorussie « masse » des troupes à la frontièreL’Ukraine a accusé dimanche son voisin la Biélorussie, proche allié de la Russie, de « masser » des troupes à leur frontière et a mis en garde Minsk contre d’éventuels « actes inamicaux ». Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a indiqué avoir repéré que la Biélorussie « masse un nombre significatif de soldats […] dans la région de Gomel, près de la frontière nord de l’Ukraine, sous couvert de manœuvres ». »Nous avertissons les responsables bélarusses de ne pas commettre d’erreur tragique sous la pression de Moscou, et nous pressons ses forces armées de cesser ses actes inamicaux et de retirer les forces de la frontière de l’Ukraine à une distance supérieure à la distance de tir des systèmes du Belarus », a ajouté la diplomatie ukrainienne dans un communiqué.

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Publish date : 2024-08-26 08:21:20

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L’Express

Le Hamas a revendiqué le tir d’une nouvelle roquette sur Tel-Aviv

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Israël a lancé de multiples frappes aériennes dimanche matin au Liban, affirmant avoir déjoué une vaste attaque du Hezbollah, mais le mouvement libanais a parlé d’un « succès » avec le tir de centaines de drones et roquettes pour venger la mort d’un de ses chefs. Engagé dans une guerre contre Israël dans la bande de Gaza depuis plus de dix mois, déclenchée par son attaque sans précédent le 7 octobre sur le sol israélien, le mouvement islamiste palestinien Hamas a salué « la réponse forte » du Hezbollah, son allié, contre Israël. L’armée israélienne n’a pas fait état de victimes dans les tirs du Hezbollah et a parlé de « dégâts mineurs » dont des incendies.Les infos à retenir⇒ Des sirènes anti-roquettes au sud de Tel-Aviv⇒ Trêve à Gaza : la délégation du Hamas quitte Le Caire⇒ Trois morts au Liban dans les frappes israéliennesLe Hezbollah a lui qualifié son attaque de « succès »Le Hezbollah a lui qualifié son attaque de « succès », la présentant comme la « première phase » de la riposte à l’assassinat de Fouad Chokr. Et son chef, Hassan Nasrallah, a qualifié d' »allégations mensongères » d’Israël la destruction de milliers de rampes de lancement de roquettes et l’interception de nombreux projectiles.Dans un communiqué, le Hezbollah a indiqué avoir lancé « un grand nombre de drones » sur le territoire israélien et tiré « plus de 320 » roquettes Katioucha sur 11 bases militaires en Israël et sur le Golan syrien occupé par Israël. Selon le porte-parole de l’armée Daniel Hagari, aucune base militaire n’a été touchée dans le nord ou le centre du pays.Hassan Nasrallah a dit notamment que la « cible principale de l’opération » était « la base de Glilot, la principale base de renseignement militaire israélienne » à « 110 km de la frontière ». Israël a indiqué que cette base n’avait pas été touchée.Un soldat israélien de la marine est mortSelon l’armée israélienne, le Hezbollah a tiré « plus de 150 projectiles » dont plusieurs interceptés. L’armée a annoncé en fin d’après-midi qu’un soldat de la marine était tombé « au combat » dans le nord du pays, sans dire si sa mort avait un lien avec l’attaque.Sirènes anti-roquettes au sud de Tel-AvivLa branche armée du Hamas, mouvement islamiste palestinien en guerre contre Israël dans la bande de Gaza, a revendiqué dimanche soir le tir d’une roquette sur Tel-Aviv, l’armée israélienne affirmant que ce projectile était tombé sur une zone inhabitée.Selon la Défense passive israélienne, les sirènes d’alerte à la roquette ont retenti vers 22H00 (19H00 GMT) à Rishon LeZion, ville au sud de Tel-Aviv. « Un projectile identifié comme provenant de la bande de Gaza est tombé sur une zone inhabitée dans la région de Rishon LeZion », a indiqué l’armée israélienne.Trois morts au Liban dans les frappes israéliennesDans le sud du Liban, les autorités ont fait état de trois morts dans les frappes israéliennes. Il s’agit de trois combattants, d’après le Hezbollah et le mouvement allié Amal. L’ONU au Liban a appelé les deux parties à « cesser le feu ».Après cette escalade, des dizaines de vols ont été annulées à l’aéroport de Tel-Aviv et à celui de Beyrouth, et d’autres retardés. Air France a dit avoir suspendu ses vols vers Tel-Aviv et Beyrouth jusqu’à lundi « a minima ».La délégation du Hamas quitte Le CaireUne nouvelle session de discussions sur une trêve à Gaza avait commencé jeudi dans la capitale égyptienne, en présence des chefs du renseignement israélien, du directeur de la CIA, William Burns, ainsi que des chefs du renseignement égyptien et qatari.Une délégation du Hamas a quitté dimanche soir la capitale égyptienne où elle a « rencontré les médiateurs égyptiens et qataris », selon un cadre du Hamas.Trois morts à Gaza-villeDimanche, des frappes israéliennes ont fait trois morts à Gaza-ville (nord) et des combats ont opposé l’armée au Hamas à Deir al-Balah (centre), selon des secouristes. »Arrêtez la guerre ! Ce n’est pas une guerre ordinaire. Il ne s’agit pas d’une bataille entre deux armées, mais d’une guerre d’extermination », lance Mohammed Abou Aoun, habitant de Deir al-Balah.La Jordanie lance un appel au Conseil de sécurité de l’ONULe ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, a appelé dimanche le Conseil de sécurité de l’ONU à prendre des mesures « dissuasives » contre Benyamin Netanyahou et ses ministres qui « tuent toutes les chances de parvenir à la paix ».

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Publish date : 2024-08-26 07:42:49

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L’Express

Pouvoir d’achat : « Nous avons fait depuis 40 ans un choix collectif contre le travail »

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Comment augmenter le pouvoir d’achat des Français ? Le sujet a envahi les débats ces derniers mois. Il a été au cœur des programmes politiques lors des élections législatives post-dissolution. Avec des réponses généralement peu inspirées. Dans son dernier ouvrage, Sortir du travail qui ne paie plus (Editions de L’Aube), à paraître le 30 août, Antoine Foucher pose d’abord le diagnostic, étayé par de nombreuses sources statistiques, celui d’une rupture historique : « Pour la première fois depuis 1945, travailler ne permet plus à la grande majorité des travailleurs de changer de niveau de vie ».Aujourd’hui président du cabinet de conseil Quintet, cet ancien directeur de cabinet de Muriel Pénicaud, lorsqu’elle était ministre du Travail, propose de bousculer cette tendance délétère par une refonte de la taxation des différentes sources de revenus. Son essai est le premier d’une collection dirigée par l’ancien secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, qu’Antoine Foucher a croisé maintes fois, du temps de son passage au cabinet de Xavier Bertrand et de ses années au Medef. Une série baptisée « La société du compromis », fortuitement bien nommée dans le contexte actuel d’instabilité politique.L’Express : Vous décrivez dans votre livre la dégradation de la relation entre travail et niveau de vie. Le vote exprimé lors des dernières élections, européennes et législatives, en est-il le stigmate ?Antoine Foucher : Oui, les enquêtes d’opinion en témoignent : avec l’immigration, la stagnation du niveau de vie est l’autre raison qui motive le vote RN, depuis une vingtaine d’années. La situation ne s’est pas dégradée sous la présidence Macron, mais elle ne s’est pas non plus vraiment améliorée. La campagne de 2017 n’abordait pas spécialement cette question, mais elle portait l’espoir d’une manière différente de faire de la politique, prenant davantage en compte les aspirations profondes de la population et cherchant à retisser le lien entre les élites et le peuple. L’honnêteté oblige à reconnaître que c’est largement un échec, comme le furent les quinquennats précédents. Et le fait de ne pas avoir répondu à la préoccupation autour du pouvoir d’achat est un symptôme, parmi d’autres, du gouffre qui s’est creusé.Mise à part l’augmentation de la prime d’activité de 90 euros instaurée en 2019, coup de pouce artificiel qui a permis une hausse du pouvoir d’achat de plus de 2 % – ce qui n’était pas arrivé depuis dix ans -, il n’y a pas eu d’amélioration significative du pouvoir d’achat lié au travail : en moyenne, on était, et on est resté, à 0,8 % par an, et cela fait maintenant quinze ans que ça dure. Mais le sujet fondamental, que je m’efforce de décrire dans ce livre, c’est que les actifs d’aujourd’hui sont la première génération depuis 1945 qui ne vit pas et ne vivra pas beaucoup mieux que la précédente, et qui en plus va travailler davantage. La promesse est rompue : il en faut en prendre acte et reconstruire un nouveau contrat social fondé sur le travail, en prenant en compte cette nouvelle donne historique.La question du pouvoir d’achat a pourtant été omniprésente durant ces campagnes électorales. Les solutions proposées étaient-elles inadéquates ?Nous ne prenons pas le temps de poser le bon diagnostic, de faire l’effort d’examiner honnêtement les causes possibles, une par une, pour déterminer la ou les réponses efficaces, qui changeront vraiment la vie des gens. De ce point de vue, la proposition de passer le smic de 1 400 à 1 600 euros me paraît symptomatique de ce problème collectif : communiquer sur des mesures spectaculaires, marquantes politiquement, plutôt que d’avoir l’humilité et la patience de comprendre le problème, y compris ses aspects difficiles et désagréables à reconnaître, pour inventer une solution qu’on n’a jamais essayée…Vous préconisez, à court terme, de revoir la taxation du travail par rapport aux autres revenus. De quelle façon ?Nous, Français, avons fait depuis une quarantaine d’années un choix collectif contre le travail, qui consiste à taxer davantage les revenus du travail que ceux issus de la rente, de l’héritage et de la retraite. Pour que le travail paie mieux, réduisons l’écart entre ce que les travailleurs – salariés, indépendants, fonctionnaires – gagnent et ce qu’ils reçoivent effectivement sur leur compte. Cela consisterait par exemple à baisser les cotisations salariales de 2 points par an, pendant cinq ans. Cet argent gagné et rendu aux travailleurs, que j’évalue à 100 milliards d’euros sur cinq ans, on peut aller le chercher ailleurs, en sollicitant d’autres types de revenus que le travail.En moyenne, en France, on taxe le travail à 46 %, la rente ou l’investissement à 30 %, les retraites à 14 % et l’héritage à 6 % – très loin des taux apparents, en raison des multiples exonérations. On pourrait aligner la taxation du capital et du travail à 36 %, stabiliser les pensions des 20 % de retraités les plus aisés pendant trois ans, et relever à 10 %, contre 5 % aujourd’hui, l’impôt sur les successions des héritages dépassant 500 000 euros, ce qui revient à ne pas toucher à 90 % des héritages.Il faut dire la vérité : la France n’est plus une puissance industrielle.En somme, nous pouvons collectivement faire un choix clair et net pour le travail, en sollicitant un peu plus la rente, les retraites les plus importantes et les héritages les plus chanceux. Ce serait l’occasion d’un grand débat national que l’on trancherait par référendum.Pourquoi le gel de l’indexation des retraites est-il si difficile à faire passer ?Le coût politique de porter une désindexation totale ou partielle des retraites reste très élevé, car vous prenez le risque d’offrir une possibilité de récupération du vote des retraités – près de 50 % des votants, compte tenu de l’abstention des autres catégories d’âge – à ceux qui vont s’y opposer. C’est l’éternel débat entre les hommes politiques, qui travaillent pour les prochaines élections au risque de ne rien changer à la vie des gens, et les hommes d’État, qui travaillent pour les prochaines générations au risque d’être battus électoralement.Notez que le seul point commun à tous les programmes des élections législatives, de l’extrême gauche à l’extrême droite, c’était l’indexation des retraites sur l’inflation. Cela en dit long sur la peur de tous les partis vis-à-vis du vote des retraités ! Personne ne peut gagner avec une majorité de retraités contre soi. D’où l’idée de procéder par référendum. Tant que la décision revient au Parlement, la tentation des partis d’opposition d’instrumentaliser le vote des retraités, et celle des retraités de se victimiser, est trop forte. Mais si chacun est confronté à ses responsabilités dans l’isoloir – suis-je, ou non, prêt à faire un effort pour l’avenir de mes enfants et petits-enfants ? -, le résultat peut être différent. Le seul moyen de le savoir, c’est d’essayer.En relevant la taxe sur les revenus du capital, ne prendrait-on pas le risque de décourager les investissements étrangers ?Je ne crois pas, car ce niveau resterait attractif, en dessous de ce qui prévalait avant 2017. L’objectif est de concilier deux impératifs : la justice sociale entre Français, qui exige une taxation équivalente du travail et du capital, et le besoin d’attractivité du pays, compte tenu de la liberté de circulation des capitaux. Il n’y a pas de réponse scientifiquement étayée sur le niveau idéal de taxation. Mais après en avoir discuté avec des investisseurs et de jeunes entrepreneurs plein de succès, je pense que passer de 30 % à 36 % ne serait pas perçu comme un signal anti-business les conduisant à s’exiler dans des paradis fiscaux, que la France doit par ailleurs s’employer, avec l’Europe, à supprimer.A plus long terme, vous estimez que les leviers d’amélioration du niveau de vie sont la réindustrialisation – qui permettrait de renouer avec les gains de productivité – et l’éducation. La France est-elle engagée sur cette voie ?Il faut dire la vérité : la France n’est plus une puissance industrielle. La part de l’industrie manufacturière – hors énergie – dans le PIB français se situe au niveau de Chypre et de la Grèce. Derrière le Royaume-Uni, l’Espagne, le Portugal. Nous n’avons pas conscience de notre déclassement industriel, comme nous n’avons pas vraiment intégré notre déclassement en termes de compétences : nous continuons de penser que l’école française fait partie des meilleures du monde et que les travailleurs français sont bien formés.La crise démocratique que nous traversons est in fine une crise de l’efficacité politique, de la capacité de la politique à résoudre les problèmes des gens.Nous vivons dans l’illusion de notre grandeur passée alors que nous sommes devenus un peuple moyennement éduqué, comme le montrent toutes les études internationales, où nous ne figurons jamais dans les 20 premiers pays du monde. Soit nous redressons la barre de l’éducation et de la formation, soit nous deviendrons un peuple de consommateurs et de sous-traitants, dominés intellectuellement, techniquement, économiquement. C’est un combat à mener sur plusieurs décennies, tant l’effort à réaliser est important.La réindustrialisation a été un cheval de bataille du gouvernement ces dernières années. Le mouvement n’est-il pas enclenché ?Quand on regarde les chiffres en termes de part dans le PIB et l’emploi, il est vrai que depuis sept ans, la désindustrialisation a été stoppée. Les courbes remontent même très légèrement – + 120 000 emplois industriels depuis 2017 – mais c’est très insuffisant pour affirmer qu’on a enclenché un mouvement inverse.On pourra dire que la France est réindustrialisée quand on retrouvera un niveau de l’industrie manufacturière dans la richesse nationale comparable à celui des autres puissances industrielles, c’est-à-dire autour de 15 à 20 % du PIB. On en est très loin, à 10 %. Et même à 15 %, la France serait toujours derrière l’Italie (18 %). Je ne parle même pas de l’Allemagne. Le rapport d’Olivier Lluansi sur le sujet montre bien qu’atteindre 15 % en dix ans est impossible. Parvenir à 12 % en dix ans est déjà un objectif très ambitieux. Cela suppose de faire des choix fiscaux, réglementaires, protectionnistes, qui n’ont pas encore été osés et qui devront être tenus dans les temps.Votre livre est publié en plein maelstrom politique. Est-ce le bon moment pour faire valoir des propositions renversantes ?Indépendamment du contexte politique immédiat, l’objectif est de poser un diagnostic historique, de long terme, qui sera encore vrai l’an prochain et l’année suivante. On peut travailler à partir de ce diagnostic pour bâtir des solutions solides. La méthode que je propose est confortée par le contexte : on voit à quel point il est compliqué pour les partis de surmonter leurs oppositions et de travailler ensemble pour l’intérêt général. Faire appel au peuple pour trancher les questions que les partis n’arrivent pas à trancher par eux-mêmes via des coalitions est une solution, prévue par la Ve République, et pleine de pertinence aujourd’hui. Le référendum peut paraître inutile quand une large majorité domine au Parlement. Il retrouve sa légitimité et sa puissance de déblocage de la situation en l’absence de majorité, absolue comme relative.Le gouvernement démissionnaire propose une année blanche budgétaire. Qu’en pensez-vous ?Vis-à-vis de l’Europe et des marchés, je ne suis pas sûr qu’on puisse se le permettre. Le coût de la dette atteindra bientôt 70 milliards d’euros, devenant alors le premier budget de la nation, supérieur à celui de l’Education nationale. Si ceux qui nous prêtent de l’argent considèrent que les actions prises en France font peser un doute plus fort sur notre capacité à rembourser, cela va nous coûter encore plus cher d’emprunter. Et ce que l’on consacrera au remboursement des intérêts sont autant de moyens qui ne financeront pas l’éducation, la transition énergétique, la santé…On parle d’un patron social pour Matignon – le nom de Jean-Dominique Senard, président de Renault et ex-patron de Michelin, a été évoqué. Une bonne idée ?Je ne vois pas de sortie sociale à la crise politique. La seule réponse à une crise politique est politique. Quelles que soient les qualités, même exceptionnelles, de telle ou telle personnalité, se dire que l’on va surmonter cette situation avec un Premier ministre « social » qui travaillerait avec les partenaires sociaux, est une dangereuse illusion. Pour une raison simple : la crise démocratique que nous traversons est in fine une crise de l’efficacité politique, de la capacité de la politique à résoudre les problèmes des gens.Or, pour faire cela, il faut des mesures très puissantes, des réformes considérées comme impossibles, des « big bang » justement, qui font que la majorité des gens voient concrètement la différence dans leur vie. C’est le contraire de l’ADN des partenaires sociaux, qui doivent gérer leurs boutiques, et on ne peut pas leur en vouloir. Ils ont un peu le même problème que les partis politiques, ce qui nous renvoie, une nouvelle fois, à la question du référendum pour trancher les questions déterminantes de l’avenir de la France, en misant sur le sens des responsabilités du peuple qui, depuis 1958, a approuvé huit référendums sur 10…

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Author : Muriel Breiman

Publish date : 2024-08-26 06:45:00

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L’Express

En entreprise ou en politique, les Français attendent de nouvelles pratiques du pouvoir, par Pascal Demurger

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L’été 2024 aura, finalement, été celui d’un grand soulagement. Suscité par l’inattendu résultat d’un front républicain que l’on croyait mourant, il aura été amplifié par le succès éclatant de Jeux olympiques rassembleurs et rayonnants. Ainsi, nous serions encore capables de nous mobiliser, de nous faire confiance, de réussir collectivement. Pourquoi alors une inquiétude persiste-t-elle ? Peut-être parce que la vie politique nationale ne reflète pas ce moment. Parce qu’à ce stade la défiance et la culture du conflit restent de mise et aggravent l’hiatus entre la conduite des dirigeants et les aspirations des Français. Ayons conscience de cette dissonance, dénonçons-la, pour mieux la faire taire. Sans prétendre que le gouvernement de la nation puisse s’assimiler à la direction d’une entreprise, je peux, néanmoins, témoigner de l’inanité de pratiques du pouvoir d’un autre temps, et affirmer qu’il existe d’autres voies, éprouvées et approuvées.L’étude des lois élémentaires du management, lequel n’est rien d’autre que la direction de collectifs autour d’un projet commun, confirme l’inefficacité de pratiques centralisées, descendantes voire conflictuelles du pouvoir, encore trop régulièrement retenues en politique. Souvent justifiés par la recherche de performances court-termistes, ces styles de management génèrent chez les salariés un mal-être contre-productif, entraînant jusqu’à 20 % de perte de productivité du fait d’une démotivation, d’un absentéisme et d’un turn-over chroniques (enquête de 2022 de la Harvard Business School conduite auprès de 35 000 entreprises dans 35 pays dont la France). Ils nient également la complexité du monde, qui impose de rassembler une diversité de points de vue et de compétences pour réussir durablement.A l’inverse, de nombreuses entreprises ont fait le choix de diriger autrement. Comment ? En misant sur la capacité de chacun, dès lors qu’il est considéré et respecté, à prendre des décisions autonomes pertinentes et conformes à l’intérêt commun, y compris en acceptant un droit à l’erreur. En offrant aussi un environnement de travail qui permette à chaque collaborateur de se réaliser dans son métier et de contribuer plus efficacement, par envie et motivation plus que par contrainte. Ces entreprises-là sont plus résilientes, plus apaisées, et, in fine, plus performantes.Réussir cette même bascule en politique ne dépend pas essentiellement de nouvelles lois. Cela repose avant tout sur un changement culturel. L’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale constitue, de ce point de vue, une réelle opportunité.De la même manière qu’un dirigeant d’entreprise moderne ne peut considérer ses salariés comme de simples unités de production interchangeables, la première condition, en politique, est de se libérer de mythes tenaces. Celui d’un peuple français par essence passionnel, indomptable, contestataire et destiné à être soumis à un pouvoir vertical. Sans nier tout ce que la société comprend de conflictuel et sans remettre en cause la nécessité d’une forme d’autorité, gardons à l’esprit que la majorité du pays est bien plus mature, plus tranquille, plus responsable que cela. La réalité de nos vies, des pauses-café aux repas de famille, est bien plus souvent faite de dialogue et d’empathie que de la guérilla permanente qui défile sur nos écrans.Diriger autrement, une obligation pour pouvoir diriger tout courtLa seconde condition est de diriger par la confiance. L’absence de culture du compromis rend le pays de facto ingouvernable, alors même qu’elle est perçue positivement par 8 Français sur 10, et que seuls 19 % l’associent à un « renoncement » (Les Français et l’engagement, enquête BVA – Fondation Jean-Jaurès, juillet 2021). Nulle question ici de basculer vers une pure horizontalité inopérante. Simplement, à la verticalité de la vision adjoignons la considération due à tout un chacun. Affirmons qu’il est possible de dialoguer avec des contradicteurs. Qu’il est parfois souhaitable d’accepter des pertes à court terme pour obtenir de plus grands gains à long terme.Engager ces changements culturels est non seulement accessible, mais indispensable. Diriger autrement non seulement est la condition de la réussite, mais devient même désormais une obligation pour pouvoir diriger tout court.* Pascal Demurger est directeur général du groupe Maif et coprésident du Mouvement Impact France.

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Publish date : 2024-08-26 06:30:00

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L’Express

Elisabeth Borne candidate à la tête du parti Renaissance

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Elle a l’ambition de « rassembler de façon très large ». Elisabeth Borne a annoncé, mercredi 21 août dans un entretien au Parisien, sa candidature à la tête du parti Renaissance. L’ancienne Première ministre, redevenue députée du Calvados en janvier après son remplacement à Matignon par Gabriel Attal, puis réélue après la dissolution, a jugé « vital » de « préserver l’unité de ce parti » et a estimé que Renaissance n’avait « pas vocation à être une chapelle ou une écurie présidentielle ».Alors qu’Emmanuel Macron n’a toujours pas désigné de nouveau Premier ministre après les élections législatives du 30 juin et 7 juillet, Elisabeth Borne a justifié sa candidature par l’absence de majorité claire à la chambre basse du Parlement. « Avec cette Assemblée, personne ne va appliquer son programme. Cette instabilité politique redonne un rôle différent aux partis politiques : on a besoin qu’ils redonnent de l’espoir aux Français, qu’ils élaborent une vision, un projet pour le pays. Je veux mettre mon expérience au service de ce travail, avec humilité et beaucoup de collégialité », a-t-elle expliqué.Ce poste pourrait également être convoité par Gabriel Attal, qui s’est déjà emparé du groupe à l’Assemblée. « Gabriel Attal est président de notre groupe à l’Assemblée nationale et c’est très important, car on a besoin de son énergie et de son talent. Il l’a dit lui-même, son objectif c’est le groupe. Je pense donc qu’il souhaite continuer à le diriger, plutôt que de devenir secrétaire général du parti, ce qui l’amènerait à quitter le groupe », a répondu Mme Borne. Les deux fonctions sont donc incompatibles ? « Traditionnellement, il n’est pas d’usage d’être président de groupe en même temps que l’on dirige le parti », a-t-elle insisté. Jusqu’ici, Gabriel Attal n’a pas dévoilé ses intentions. Mais le cumul de ces deux fonctions, « rien ne l’empêche », a-t-il récemment glissé en privé.Pour une « approche collégiale »L’avenir de Renaissance, maillon faible du dispositif présidentiel depuis 2017, est un enjeu fort du camp macroniste, alors qu’Emmanuel Macron ne pourra se représenter en 2027. Le parti jouera-t-il un rôle, alors que le mieux placé dans les sondages au sein du camp présidentiel, Edouard Philippe, a préféré fonder sa propre formation, Horizons ?La candidature de Mme Borne intervient alors que le parti, d’abord baptisé En Marche, puis La République en marche et enfin Renaissance, doit tenir un Congrès avant le 30 novembre. Ce congrès doit élire 150 membres du Conseil national qui éliront le secrétaire général du parti. Autrefois occupé par Christophe Castaner et Stanislas Guerini, le poste est détenu depuis 2022 par Stéphane Séjourné, actuel ministre des Affaires étrangères et proche de Gabriel Attal.Le Premier ministre, particulièrement populaire au sein du parti mais dont les relations avec Emmanuel Macron sont notoirement dégradées depuis la dissolution, s’est déjà emparé du groupe Renaissance à l’Assemblée, immédiatement rebaptisé « Ensemble pour la République ».Dans son entretien, Elisabeth Borne cite Gérald Darmanin dont elle dit partager la « même vision » pour une « approche collégiale ». Elle assistera à sa rentrée politique le 15 septembre à Tourcoing. Là où, ironie du sort, elle était venue l’an passé en tant que Première ministre éteindre les ambitions trop bruyantes de son ministre de l’Intérieur.L’ancienne préfète, porteuse de la réforme des retraites et de budgets adoptés au 49.3, a également semblé prendre quelque distance avec le président après la dissolution, froissée par l’argument d’une Assemblée bloquée, alors qu’elle s’était échinée à y faire adopter plus d’une soixantaine de textes sans majorité absolue.

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Publish date : 2024-08-21 19:36:38

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L’Express

Emmanuel Macron : son fantasme de la vie sans Premier ministre

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C’est toujours surprenant de constater comme l’espoir aveugle, parfois. Autour d’Emmanuel Macron, plusieurs candides ou incurables optimistes ont cru qu’à Matignon s’installerait à la mi-août un Premier ministre. Les Jeux olympiques achevés, il serait temps de ne plus en perdre, justement. Impensable de laisser une seconde de plus le poste de chef du gouvernement vacant, la Ve République et les Français précipités vers les urnes en début d’été méritent mieux.Plusieurs stratèges du président lui ont fait part de leurs conseils : commencer les consultations des chefs de groupes parlementaires et de partis dès le lendemain de la clôture des Jeux. Absolument contraire à la conviction du chef de l’Etat : « Le temps joue pour nous. » Puis, a-t-il rétorqué au sage François Bayrou proposant de convoquer tout le monde le 12 août : « Ils sont tous en vacances ! » « Alors dites-le ! a répliqué le Béarnais. Dites que vous tenez à les recevoir mais qu’ils sont tous en tong. » Las ! La tentation de l’attente chez Emmanuel Macron domine. Début des consultations le 23 août, poursuite des consultations le 26 août, nomination d’un Premier ministre quand ce sera l’heure – et tant pis si tout le monde considère que l’heure c’était hier.Le « camp de la raison »Il y a du Montherlant chez le président. « Toujours remettre au lendemain » en espérant que « les trois quarts des choses s’arrangent d’elles-mêmes », c’est-à-dire que le Nouveau Front populaire finisse de s’entre-déchirer, que par la même occasion, la candidature de Lucie Castets se fracasse contre les tensions suscitées en grande partie par les foucades de Mélenchon, que s’installe dans l’esprit des Français le sentiment que personne n’a gagné ces législatives… Et que, face à cette décomposition, le « camp de la raison » qu’il entend incarner soit de nouveau plébiscité.Il a beaucoup de points communs avec Giscard, il croit que parce qu’il a une idée en tête, elle se réaliseraMais le chaos peut-il restaurer le pouvoir de celui qui l’a provoqué ? Voilà le cœur de la problématique macronienne. Dissoudre pour recoudre, dissoudre pour s’absoudre : tout cela aurait certainement pu fonctionner si pour une fois le chef de l’Etat avait accepté de ne pas procrastiner. « Il a beaucoup de points communs avec Giscard, observe l’un de ses amis politiques. Il croit que parce qu’il a une idée en tête, elle se réalisera. » Mais enserré par son fantasme de la solution parfaite – celle qui ne lui ferait pas perdre une miette de pouvoir -, du « coup » qui ne peut surgir selon lui que du temps long, il ne voit pas que chaque jour qui passe érode sa crédibilité et sa liberté. Tandis qu’Emmanuel Macron apparaît hésitant, « perdu », selon un ministre, Gabriel Attal, maintenu de force à Matignon, s’affiche conquérant, à peine élu à la présidence du groupe Ensemble pour la République à l’Assemblée et déjà candidat presque déclaré à la tête du parti.Des semaines de suspenseAttendre c’est aussi affaiblir dès sa nomination le Premier ministre. De l’impossibilité de paraître à la hauteur après des semaines de suspense. Comment se révéler aussi surprenant que la surprise annoncée ? Oui, attendre c’est laisser dans l’opinion l’effet « tout ça pour ça » ensevelir toute décision, même bonne.Après tout, le président a-t-il envie d’un Premier ministre ? Durant le premier quinquennat, il a même songé « sérieusement » à supprimer la fonction, jurent plusieurs de ses proches. « Emmanuel Macron, comme Nicolas Sarkozy, comme d’autres, nie la réalité de la Ve République : c’est un président et un Premier ministre, gronde un de ses soutiens qui se souvient d’avoir eu avec l’intéressé une franche dispute à ce sujet. Le Premier ministre a un rôle, il n’est pas un exécutant, il n’est pas le mec qui copie ce que dicte Alexis Kohler [NDLR : secrétaire général de l’Elysée], c’est un Premier ministre de plein exercice. »Une conception bicéphale du pouvoir qui a régulièrement paru urticante à Emmanuel Macron, soucieux de remplacer à Matignon celui ou celle qui, soudain, entendait avoir des idées ou pire : prendre en main un dossier. A peine songeait-il à participer aux négociations pour sortir de la crise agricole que Gabriel Attal fraîchement nommé essuyait les critiques du chef de l’Etat. Exemple parmi d’autres. « C’est là-dessus que le septennat qui vient de s’écouler a échoué : l’incapacité à établir l’équilibre nécessaire entre gouvernement et présidence de la République et ça aurait été facile car personne en vérité ne songe à prendre la place du président, le temps de Balladur est fini », théorise un compagnon de route d’Emmanuel Macron. Le temps des regrets, lui, n’a pas commencé. Emmanuel Macron fera comme il a toujours fait : il attendra autant qu’il lui plaira.

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Author : Laureline Dupont

Publish date : 2024-08-22 06:10:58

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L’Express

Crise chez Stellantis : « La soutenabilité du système Tavares ne va pas de soi »

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Les nuages s’amoncellent dans le ciel de Stellantis. Le géant franco-italo-américain, issu de la fusion entre les groupes Fiat-Chrysler Automobiles (FCA) et Peugeot-Citroën (PSA), est rattrapé par le vaste scandale des airbags défectueux de Takata, fournisseur japonais disparu avec pertes et fracas en 2017. Dans le même temps, l’entreprise dirigée par Carlos Tavares doit gérer les difficultés autour de son moteur à essence PureTech, qui présenterait des problèmes récurrents susceptibles de provoquer jusqu’à sa rupture. Son chiffre d’affaires et son bénéfice net, respectivement en baisse de 14 % et de 48 % au premier semestre par rapport à la même période en 2023, lui ont valu d’être sévèrement sanctionné en Bourse. Face à l’atonie de ses ventes aux Etats-Unis, le constructeur a décidé de supprimer plusieurs milliers d’emplois dans une de ses usines à proximité de Detroit, dans le Michigan.Pour Bernard Jullien, maître de conférences à l’université de Bordeaux, la situation interroge sur la « soutenabilité à long terme du système Tavares ». Ce spécialiste de l’industrie automobile voit des similitudes entre les arbitrages pris par l’avionneur américain Boeing, où la philosophie de l’ancien PDG star de General Electric, Jack Welch, avait largement infusé, et le « traitement d’extraordinaire vigilance contre tout surcoût évitable » appliqué à l’ensemble de la chaîne de valeur de l’automobile par Stellantis « afin de satisfaire les actionnaires ».L’Express : Le constructeur automobile franco-italo-américain Stellantis se trouve coup sur coup au cœur de plusieurs crises, dont les plus graves sont celles des airbags défectueux de Takata et du moteur à essence PureTech. Ont-elles, selon vous, des racines communes, ou s’agit-il d’une conjonction d’événements malheureux ?Bernard Jullien : Ce qui est clair, c’est que dans le prolongement du lean production [NDLR : une méthode de gestion « au plus juste »], a émergé l’idée selon laquelle il ne fallait pas hésiter à rogner sur les coûts jusqu’à l’os pour maximiser sa performance. Mais lorsque le risque se révèle, la situation devient très délicate à gérer. Dans le cas des airbags de Takata, les décisions semblent avoir été prises par Stellantis sur des bases assez fragiles. Le groupe n’a pas pris les sécurités nécessaires lors du choix du fournisseur, ni suffisamment bien géré les opérations de rappel une fois le problème révélé. Le cas des PureTech est similaire. PSA voulait, comme tous les autres constructeurs, des moteurs à essence aux performances se rapprochant de celles du diesel et a pris des petits moteurs qu’il a boostés. Or, cela engendre mécaniquement des risques de défaillance plus élevés puisque ces petites cylindrées doivent tourner plus vite pour répondre aux besoins du véhicule.A chaque fois, il s’agit d’aller vite. Les prises de risques se multiplient, les campagnes de rappel aussi. Il serait opportun, dans un tel contexte, de disposer d’un peu de marge pour faire face à des aléas. Or, s’il est impossible d’imputer les choix des airbags Takata et du moteur PureTech à Carlos Tavares, puisqu’ils ont été faits avant son arrivée chez PSA en 2014, les décisions prises depuis, ce comportement assumé visant à atteindre les limites du système, ont contribué à fragiliser encore l’édifice Stellantis. Ce traitement d’extraordinaire vigilance contre tout surcoût évitable, ou de pingrerie, à l’œuvre chez Stellantis et qui s’applique aux salariés, aux fournisseurs et aux distributeurs afin de satisfaire les actionnaires, ressemble singulièrement à des arbitrages à la Boeing.En quoi le cas de Stellantis est-il susceptible de se rapprocher de celui de l’avionneur américain, dont les graves problèmes de sécurité et de qualité ont été révélés par deux accidents mortels en 2018 et 2019 ?La fusion entre PSA et Fiat-Chrysler Automobiles a, semble-t-il, été conditionnée par l’acceptation d’un pacte d’actionnaires extrêmement dur, à l’image de celui que l’ex-PDG de Fiat, Sergio Marchionne, avait passé avec la famille Agnelli [NDLR : les héritiers du fondateur de Fiat, dont le petit-fils John Elkann est président de Stellantis]. Carlos Tavares a accepté de les rémunérer généreusement si on le laissait bâtir le groupe dont il rêvait. Ce qui explique qu’il en soit venu à adopter la philosophie de Sergio Marchionne. Pour ce dernier, l’automobile devait rejoindre les standards de profitabilité des autres industries. Les dépenses en R & D [NDRL : recherche et développement] y étaient excessives à ses yeux et il jugeait que c’était une faiblesse coupable de ne pas réaliser toutes les économies possibles. Cela a conduit les ingénieries de FCA à tomber dans un état d’assez grande déshérence avant la fusion.La forte insoutenabilité dans la manière dont FCA fonctionnait ressemblait beaucoup à celle de Boeing : les marques américaines Chrysler ou Dodge étaient exsangues, car on ne dépensait rien pour elles. Fiat n’avait plus guère que la 500 à son catalogue. Sur l’électrification, FCA était démuni. Stellantis a réglé une partie du problème car il existait de très beaux restes chez Peugeot. Mais depuis, Carlos Tavares ne cesse de dire que les ingénieries coûtent trop cher en Europe, que celles aux Etats-Unis font mieux avec moins. Ma crainte, c’est qu’ils ne parviennent plus à proposer des produits au niveau de qualité attendu. La baisse des dépenses de R & D par voiture devient inquiétante, la mise en commun entre les marques va très loin, à tel point que l’on se demande si l’on distinguera les modèles d’une marque à l’autre. La soutenabilité à long terme du système Tavares ne va pas de soi.Le remplacement progressif des ingénieurs par des profils financiers dans les instances dirigeantes de Boeing est présenté comme l’une des raisons à l’origine des dérives au sein de l’entreprise. C’est là une différence majeure avec Stellantis, puisque Carlos Tavares est lui-même ingénieur…Ce que je perçois de la situation, c’est que Carlos Tavares a longtemps été un ingénieur soucieux de la performance technique et industrielle. A son arrivée chez PSA, il a introduit la culture économique et le management de projets qu’il connaissait de son expérience chez Renault pour assurer la survie de l’entreprise. C’était, me semble-t-il, très adapté aux problèmes du PSA d’alors. La contrepartie à la création de ce très grand groupe dont il rêvait qu’est Stellantis, a consisté en cet accord avec les actionnaires, qui conditionnaient la fusion entre PSA et FCA à l’atteinte de résultats financiers qui le contraignent très lourdement. C’est ainsi qu’il a peu à peu dérivé vers la religion de Sergio Marchionne.Je ne suis pas certain que l’idée selon laquelle il n’y a de la performance que dans la fragilisation, que cette philosophie à mi-chemin entre Jack Welch et Charles Darwin, soit la recette managériale adaptée à l’automobile. Le cas de Toyota, dont les pratiques d’achat mettent par exemple peu en concurrence les fournisseurs, a plutôt tendance à démontrer que le fait de travailler ensemble est au moins aussi porteur de performance que la mise en concurrence systématique. On l’a vu chez Boeing, le raisonnement fonctionne à court terme. Mais sur une série de X avions ou voitures, il n’est pas certain que la somme des coûts et des bénéfices soit favorable.Les résultats de Stellantis, tant sur les ventes que les marges, ont pourtant été jusqu’à présent exceptionnels…La parenthèse enchantée associée au Covid et à la crise de semi-conducteurs a effectivement masqué le problème, mais le retour à la normale que vit l’industrie automobile en Europe cette année fait très mal au mythe Stellantis. La stratégie de « pricing power » [NDLR : la capacité à augmenter les prix sans perdre de clients] devient beaucoup plus difficile à tenir dans la durée. La chute de la profitabilité que connaît actuellement le groupe concernera très vraisemblablement dans les temps à venir les autres constructeurs. Tous vont souffrir. Ce devrait être l’occasion de se demander quel est le niveau normal de profit dans le secteur sachant que le système automobile dans son ensemble reste très tendu, avec des contraintes techniques et réglementaires fortes et des marges faibles. Il faudrait sans doute assumer de promettre moins pour éviter de faire des bêtises, surtout en période de transition.C’est-à-dire ?Dans une phase de transition entre le thermique et l’électrique comme celle que traverse l’industrie automobile, il n’est pas logique de promettre aux actionnaires des dividendes élevés. De fait, quand l’Union européenne a fait ses annonces sur l’électrification du parc automobile, les avertissements sur résultats se sont multipliés chez les constructeurs. Et puis, le Covid est venu ouvrir cette parenthèse dorée où l’on a oublié cette réalité alors qu’il était évident qu’il y aurait un moment où le caractère structurellement surcapacitaire de l’automobile allait réapparaître. Mais la croyance en la capacité d’avoir durablement un « pricing power » a été étonnamment puissante.D’autres constructeurs peuvent-ils rencontrer les mêmes difficultés que Stellantis ?Tous les constructeurs sont pris par l’urgence de l’interdiction des moteurs thermiques en Europe en 2035. Et dans beaucoup de cas, se pose la question de la soutenabilité des choix industriels. Ainsi, ni Stellantis ni Renault n’ont redéployé leur ingénierie sur des petites voitures électriques compétitives alors qu’ils étaient de loin les mieux placés dans le paysage automobile européen pour développer de tels produits, sachant que c’est ce type de véhicule que le marché appelle de ses vœux.Stellantis se retrouve maintenant à aller chercher une solution sur étagère par le biais de son partenariat avec le chinois Leapmotor, ce qui pose problème pour sa compétitivité à long terme. Renault souhaitait nouer un projet de conception d’une citadine électrique avec Volkswagen. Face à son refus, il veut aussi mobiliser « l’écosystème chinois ». Ce n’est pas neutre non plus.Idem sur le plan des batteries : tous les constructeurs ont pris conscience de l’erreur d’avoir misé sur la technologie NMC et se dirigent maintenant vers le LFP, mais, dans l’urgence, ils le font en se précipitant sur le premier fournisseur chinois ou coréen venu ! Le temps de l’industrie en transition n’est pas ou ne devrait pas être celui des marchés financiers. Mais il arrive trop souvent que les choix industriels et commerciaux de long terme soient obérés par la volonté systématique de faire vite et peu cher.Stellantis compte supprimer quasiment 2 500 postes dans une de ses usines aux Etats-Unis, alors que ses ventes chutent dans le pays. Faut-il craindre d’autres suppressions massives au sein de l’entreprise, y compris en Europe ?Il existe des surcapacités importantes en Europe et elles ne se résorberont vraisemblablement pas. Le marché automobile pourrait ne jamais retrouver ses niveaux de 2019 et les concurrents chinois arrivent. Le grand nettoyage que l’on observe déjà chez les équipementiers va atteindre les constructeurs. Il se traduira au mieux par des transformations de sites, comme celle de l’usine de Renault à Flins, au pire par des fermetures, si un choc sur la demande apparaît.Dans le cas de Stellantis, il était assez clair que la promesse de ne sacrifier ni marques, ni usines, faite lorsque Stellantis est né, n’engageait que ceux qui voulaient y croire. Beaucoup de marques au sein du groupe, qu’il s’agisse de Lancia, Alfa Romeo, DS et même Citroën, restent très fragiles. Le retour à la normale que subit Stellantis pourrait impliquer une remise en cause de cette promesse.

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Author : Julie Thoin-Bousquié

Publish date : 2024-08-22 06:21:22

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L’Express

Drogue : « Penser qu’on va arrêter le trafic avec les opérations ‘Place nette’, c’est se leurrer »

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La lutte contre le trafic de drogue appelle une image facile : celle du combat d’Hercule contre l’Hydre de Lerne, du nom de ce monstre mythologique dont chacune des neuf têtes repoussait à chaque fois que l’une d’elles était tranchée. Ce 19 août, la Préfecture de police a dévoilé le bilan des 55 opérations « Place nette », menées entre le 1er janvier et le 1er août. Au total, les forces de l’ordre ont saisi 535 kilos de résine de cannabis, 51 kilos d’herbe, 7 kilos de cocaïne, 47 armes à feu, plus d’1,8 million d’euros et mené 375 gardes à vue d’après les chiffres transmis au journal Le Monde. Les infractions liées aux stupéfiants ont également augmenté de 138 % par rapport à juillet 2023. Des chiffres affichés par la puissance publique, désireuse de montrer son action sur un trafic qui s’étend désormais bien au-delà des grandes agglomérations. Mais cette lutte a des conséquences. « Ces opérations de voie publique et judiciaire déstabilisent le trafic et suscitent des guerres de territoire pour se réapproprier les points démantelés », a admis la Préfecture de police auprès du quotidien du soir.Ces opérations de « reconquête » des réseaux sont meurtrières : si les homicides sont en baisse à certains endroits, comme à Marseille – en juin, ils avaient diminué de 70 % par rapport au début de l’année – ils n’en demeurent pas moins que les guerres de territoire continuent de faire des victimes. Parfois même des innocents, comme les sept personnes décédées dans l’incendie criminel allumé dans leur immeuble à Nice, du 17 au 18 juillet. Le bâtiment, dans le quartier populaire des Moulins, a été au centre d’une opération « Place nette ». A Grenoble, l’explosion de violence liée au narcotrafic étonne même son procureur, Eric Vaillant. « Je n’avais pas vu ça depuis ma prise de poste à Grenoble, il y a cinq ans. Des fusillades tous les deux ou trois jours pendant presque un mois. C’est une guerre des gangs intense », confie-t-il ce 20 août au Parisien. La ville a été marquée par une quinzaine de fusillades ayant mené à « autant de blessés et un mort », précise-t-il. Les autorités semblent lancées dans une lutte sans fin. Pour l’analyser, L’Express a interrogé Clotilde Champeyrache, auteure de Géopolitique des mafias (éd. Le Cavalier bleu, 2022).L’Express : Comment expliquer le décalage entre l’ampleur des opérations « Place nette » déployées au printemps et le bilan actuel : des interpellations, certes, mais une violence et un trafic toujours présents ?Clotilde Champeyrache : Ces opérations ont avant tout un côté médiatique. Beaucoup de moyens sont déployés devant la caméra mais ils ne touchent que la dernière tranche du trafic de stupéfiants, c’est-à-dire la partie visible du trafic, les petites mains, les dealers, donc les organisations criminelles les moins puissantes. Les violences peuvent potentiellement être augmentées dans la mesure où il peut y avoir des arrestations, des marchandises saisies. Cela déstabilise le marché de la source au client, et crée des espaces qui entraînent des conflits territoriaux sans désorganiser le trafic de gros, ni une partie de plus en plus importante du commerce illicite qui passe par les applications numériques sur les téléphones. La vente de rue existe toujours, bien sûr, mais n’est plus la seule façon de s’approvisionner.Les pouvoirs publics assument de « déstabiliser le trafic » avec leurs opérations et donc de susciter « des guerres de territoire ». Ils semblent estimer que le jeu en vaut la chandelle. Est-ce le cas ?L’Etat réaffirme sa position sur le territoire. C’est hautement symbolique, en particulier à un moment où des territoires sont « perdus » aux mains du trafic de stupéfiants. La problématique s’amplifie, de plus, puisqu’on n’est plus uniquement dans les grands centres urbains et que les campagnes sont désormais également touchées. Ceci étant dit, on ne déstabilise encore une fois qu’un petit marché, à court terme. On arrête des personnes, on empêche des consommateurs de se rendre sur des points de deals habituels. Très rapidement, de nouveaux points de deals apparaissent, des SMS sont envoyés en disant que la marchandise peut être livrée. Les façons de rebondir sont donc extrêmement importantes. On n’observe pas de pénurie sur le marché. Pour l’opération « Place nette XXL » à Marseille, par exemple, les consommateurs habituels ont reçu des SMS disant « Nous nous excusons pour la gêne occasionnée, l’approvisionnement reprendra dans les vingt-quatre heures ». Ce n’était donc pas de la grosse désorganisation.Vous évoquez l’essor des commandes sur les plateformes. L’Etat n’est-il pas déjà en retard en concentrant autant de moyens sur un trafic de rue qui n’est plus, finalement, qu’une partie du trafic ?Le trafic de rue ne va pas disparaître. Des habitudes ont été prises. Il y a des points de deals que l’on ne va pas perturber : il y a certaines cités où, encore aujourd’hui, on n’entre pas véritablement. Il est certain que, depuis le Covid, la livraison à domicile est devenue une façon de s’approvisionner pour des consommateurs déjà existants. Ce mode de consommation a été mis en place à la va-vite par des trafiquants pendant le Covid. Les applications étaient assez sommaires. Maintenant, il y a des applications extrêmement élaborées, très graphiques, qui vont fournir des informations sur la qualité de la drogue, des commentaires d’utilisateurs… Il y a des offres promotionnelles, de la fidélisation qui se fait en ligne. Le trafic y est encouragé et attire de nouvelles personnes. Des gens bien insérés socialement qui, jusqu’ici, n’osaient pas se rendre en banlieue sur un point de deal, avaient peur de prendre le risque d’être vus ou interpellés.Est-ce que la géographie des opérations « Place nette » vous paraît correspondre, justement, à la nouvelle géographie d’un trafic de drogue qui s’étend désormais aussi dans les campagnes ?Non, les opérations « Place nette » se sont beaucoup concentrées dans les grandes agglomérations. Il y a aussi, désormais, des points de deals mis en place par les trafiquants en zones rurales. Une berline vient dans les petits villages, les gens s’approvisionnent, la voiture repart. Cela ne veut pas pour autant dire qu’il faut arrêter de le faire de mener ces opérations : mais croire que l’on va arrêter le trafic de stupéfiants uniquement en multipliant les opérations « Place nette », c’est se leurrer.Des facteurs locaux peuvent également expliquer les violences. A Grenoble, des trafiquants qui avaient purgé leur peine de prison ont été relâchés et sont revenus sur le territoire. Certains veulent reprendre ce qu’ils considéraient comme leur appartenant. La conflictualité existe aussi dans ces petites organisations criminelles qui sont à la recherche d’une implantation territoriale. Cette violence rend visible le trafic de stupéfiants. Mais il faut bien comprendre que la plupart du temps, le trafic est sous nos yeux. On ne le voit pas quand il n’est pas violent. Pourtant, dans le monde criminel, la coopération est beaucoup plus importante que la violence. Tant que l’on n’aura pas compris cela, on va passer à côté d’une partie du sujet.Qu’entendez-vous, justement, par « coopération » ?Les organisations criminelles ne gèrent pas le trafic de A à Z. Les narcotrafiquants avaient une position dominante pour la cocaïne. Maintenant, ce n’est plus du tout le cas car les cartels en Amérique du Sud ont en partie explosé. Il y a un éclatement des opérations entre le producteur et le consommateur final. Les organisations criminelles ont donc appris à coopérer. Des importateurs de gros gèrent pour le compte des plus petites organisations l’acheminement de la drogue vers le client. Il y a une vraie hiérarchie dans le monde criminel. Ceux qui tombent dans les opérations « Place nette », ce sont, encore une fois, les plus petits. Ils ne maîtrisent pas l’amont de l’approvisionnement et n’ont pas forcément d’informations importantes à donner sur le monde du crime organisé.A-t-on une bonne connaissance du fonctionnement et de la cartographie des différents intervenants dans cette « chaîne du trafic » ?Nous n’avons pas assez d’études sur le sujet en France. Cela ne signifie pas pour autant que les acteurs soient complètement ignorants du sujet. Mais il est vrai qu’il faut pratiquer du renseignement criminel. Cela prend beaucoup de temps. A cela, il faut ajouter une réforme de la police judiciaire qui, d’après les acteurs concernés, va plutôt dans le sens d’une régression. Les enquêteurs de PJ n’ont pas le vent en poupe : ils manquent de moyens et de temps. Or, c’est précisément ce dont on a besoin pour remonter les filières d’approvisionnement et enfin taper les grosses organisations.Les opérations « Place nette » ne visent pas suffisamment les endroits capitaux que sont les ports.Pour cela, il faudrait développer le renseignement criminel. Autre problème : la criminologie n’est pas reconnue comme une discipline universitaire en France, ce qui fait que l’on manque de travaux sur le sujet. Ceux qui s’y consacrent n’ont pas forcément accès à toutes les informations, alors qu’obtenir des données sur le crime organisé en France est extrêmement complexe.Ces recherches seraient pourtant essentielles pour comprendre la coopération entre les différentes organisations criminelles. Quand les enquêteurs ont décrypté les messages du réseau néerlandais de messagerie cryptée Encrochat en 2020, puis des canadiens SkyECC un an plus tard, ils ont repéré un grand nombre d’organisations criminelles qui coopéraient, vendaient des services, externalisaient des prestations. Il y avait aussi des organisations criminelles qui réalisaient des opérations de portage. Elles se regroupaient pour commander de la drogue en commun, ce qui permet d’avoir des prix plus intéressants et de répartir les risques. Cela rend aussi l’identification des différents acteurs beaucoup plus difficile. Les organisations criminelles brouillent les pistes car elles ont compris que le bas de la chaîne est devenu fragile.Vous évoquiez précédemment une « hiérarchie » dans le monde criminel. Quelle place ces intermédiaires occupent-ils dans le trafic ?Outre le bas de la chaîne, on trouve ceux qui vont gérer la position intermédiaire dans le trafic. Ils commandent de grosses quantités pour le compte d’autres personnes. Ces criminels ont une réputation établie : on sait qu’ils ne vont pas trahir, qu’ils sont fiables en termes de paiement. Ce sont des gens qui ont eu le temps de mener une carrière criminelle et qui s’adossent en général à des organisations puissantes. Il ne s’agit pas de cavaliers seuls qui géreraient le trafic. Ces personnes-là appartiennent par exemple à la mafia calabraise, et maintenant, certains trafiquants albanais. Ils ont appris des Calabrais ces dernières années et sont en train de monter en puissance.Ces mafieux ne sont pas forcément présents sur notre territoire. Ils ne gèrent pas directement les points de deals ou la distribution au consommateur final. Le point de deal est visible et est donc la partie fragile du trafic, celle qui va gagner le moins d’argent. Les organisations criminelles ont compris que déléguer était la meilleure manière de se protéger en créant des sas : les opérations policières touchent les petits sans parvenir à atteindre les gros. Chaque conférence de presse mentionne le nombre d’interpellations. Mais il faut bien avoir à l’esprit que l’interpellation d’un petit dealer ne perturbe pas le trafic. De la même manière, les opérations « Place nette » ne visent pas suffisamment les endroits capitaux que sont les ports. Si davantage avaient lieu à cet endroit, cela ferait une vraie différence. Mais cela se heurte à des réticences multiples. Dans les ports, l’enjeu économique est énorme. Les complexes aéroportuaires ne souhaitent pas que les contrôles se multiplient au risque d’entraver la fluidité de la circulation des marchandises.Dans son interview au Parisien, le procureur de Grenoble explique « essayer » de mener une stratégie semblable à celle de la « stratégie Al Capone » de harcèlement des dealers. A-t-on les moyens de cette ambition ? Est-elle seulement efficace ?La stratégie Al Capone est la stratégie de remonter jusqu’à l’auteur du crime par l’argent. C’est effectivement quelque chose qui fonctionne. C’est aussi ce qu’a fait le juge Falcone contre la mafia sicilienne. Mais cette méthode demande beaucoup de moyens et de temps pour suivre la piste des flux financiers et les identifier.Nous sommes très en retard sur la question du blanchiment et l’infiltration de l’argent sale dans l’économie légale. La logique médiatique cherche souvent des montages financiers complexes alors que vous avez des organisations criminelles qui utilisent l’argent sale dans l’économie légale en le déversant sale dans l’économie légale. Ce sont tous les investissements dans la restauration, dans l’hôtellerie. Cela rejoint la stratégie d’emprise : à travers ces petites entreprises, vous donnez de l’emploi, des revenus, vous avez une façade. Et ça, ça favorise l’emprise criminelle sur le territoire. La mafia calabraise, par exemple, est déjà implantée en France. On ne cherche pas suffisamment, parce qu’elle n’est pas directement liée – en dehors de quelques affaires – au trafic de stupéfiants. Elle est déjà dans l’investissement dans des structures légales, notamment dans le BTP. Or, toucher au BTP, c’est toucher l’argent public, via les appels d’offres captés par ces entreprises. On est dans une dimension de prise de contrôle sur des territoires.Peut-on suivre la piste de ces chaînes ?C’est possible, mais c’est très long. Cela nécessite des enquêtes patrimoniales, sur les personnes impliquées mais aussi sur leurs proches. Cela demande des mois et des mois de travail. Des policiers et des gendarmes réalisent un travail dans l’ombre, remarquable, loin des radars médiatiques. En 2011, par exemple, un trafic de stupéfiants avait été identifié en lien avec des mafieux calabrais. Dans cette affaire, une entreprise de BTP avait capté un marché public. Mais cette entreprise a été identifiée par la justice italienne. Là-bas, à chaque fois qu’un mafieux est identifié, la police lance obligatoirement une enquête patrimoniale. A l’époque, la France n’était pas dans la même logique, et ne l’est pas encore tout à fait.

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Author : Alexandra Saviana

Publish date : 2024-08-22 06:52:59

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L’Express

Comment les régimes autoritaires ciblent la liberté de mouvement de leurs opposants à l’étranger

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Déchéance de nationalité, interdiction de voyage, rétention de documents d’identité ou refus de services consulaires : les Etats autoritaires répriment leurs opposants en entravant leur liberté de mouvement à l’étranger, prévient ce jeudi 22 août l’organisation américaine Freedom House.Dans son rapport annuel sur la « répression transnationale », soit la projection par ces régimes de leur appareil coercitif sur leurs ressortissants hors de leurs frontières, l’ONG de promotion de la démocratie souligne que ces restrictions de mouvement constituent un élément « souvent moins visible » de leur arsenal. Le phénomène de « répression transnationale » est apparu au grand jour avec l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat de son pays à Istanbul, en octobre 2018. Il était d’ailleurs venu y récupérer des documents pour pouvoir se marier avec sa fiancée turque.Au total, 55 Etats utilisent au moins l’un de ces quatre types de restriction de la liberté de circulation de leurs citoyens, selon le rapport, réalisé à partir d’entretiens avec 31 personnes affectées, du Belarus, d’Inde, du Nicaragua, du Rwanda et d’Arabie saoudite. Ces mesures peuvent viser aussi bien des dissidents individuels, comme les militants pour la démocratie à Hongkong en exil au Royaume-Uni, dont les passeports ont été révoqués en juin, que des groupes entiers comme les Erythréens à l’étranger, relève l’ONG. »Je n’ai pas d’identité légale »C’est au Moyen-Orient que la mesure la plus grave, la déchéance de nationalité, est le plus répandue : sur la décennie écoulée elle a frappé des centaines de personnes à Bahreïn, en Egypte, au Koweït et aux Emirats arabes unis. En 2023, le pouvoir nicaraguayen a déchu de leur nationalité 222 opposants détenus après les avoir expulsés vers les Etats-Unis. « Je n’ai pas d’identité légale au Nicaragua et mes enfants n’ont ni père ni mère parce que ni leur père ni leur mère n’existent » aux yeux des autorités, a confié à Freedom House le fondateur du site d’information Confidencial Carlos Fernando Chamorro.Parmi les 55 Etats, au moins 40 imposent des interdictions de quitter le pays ou d’y entrer, soit le procédé le plus courant en matière de restriction de mouvement, selon le rapport. Dans de nombreux cas, comme en Inde ou en Arabie saoudite, la liste n’étant pas officielle, les personnes visées ne l’apprennent qu’à l’aéroport ou par des rumeurs. De plus, 38 de ces Etats entravent les déplacements de leurs ressortissants par le contrôle des documents de voyage, essentiellement en révoquant ou confisquant leurs passeports ou en refusant de les délivrer. Et 12 leur dénient l’accès à leurs services consulaires à l’étranger, précise l’ONG. Avec de lourdes conséquences au quotidien, pour ouvrir un compte en banque ou faire enregistrer la naissance d’un enfant.Dans ses recommandations, Freedom House exhorte notamment les Etats démocratiques à examiner leurs politiques en matière d’immigration et d’asile afin de s’assurer qu’elles ne favorisent pas de telles pratiques.

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Publish date : 2024-08-22 07:31:12

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L’Express

Dengue : du bon usage de la guerre bactériologique contre les moustiques, par le Pr Alain Fischer

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La dengue est une maladie virale – une arbovirose – provoquée par un virus à ARN (flavivirus) transmis par les piqûres de moustique : moustiques tigre et Aegypti. Le nombre de cas dans le monde ne cesse d’augmenter. On l’estime à 400 millions par an parmi 4 milliards de personnes exposées essentiellement dans les régions tropicales. Il existe des formes graves, avec une fièvre hémorragique nécessitant une hospitalisation. Elles touchent environ 5 millions de patients chaque année, conduisant parfois au décès (20 000 par an). Les cas ont tendance à gagner les pays de l’hémisphère nord, en lien avec la migration des moustiques vecteurs du fait du réchauffement climatique. Quelques cas de contamination autochtone ont déjà été rapportés en France.Il n’existe pas de traitement de la dengue. La prévention en est difficile. Elle repose sur la protection individuelle contre les piqûres de moustique ou les mesures collectives (assèchement des points d’eau, insecticides mais dont l’usage est restreint par les risques de résistance et la toxicité). Le relâchement de moustiques mâles rendus stériles pourrait réduire les populations de moustiques mais l’efficacité de cette mesure reste à évaluer alors qu’elle fait par ailleurs l’objet de contestation. Il existe des vaccins, mais leur emploi nécessite un dépistage vaccinal qui en complique l’utilisation à large échelle.Réduire la transmission viraleC’est ici qu’arrive la guerre bactériologique. En temps normal, le virus ingéré par le moustique passe de son intestin à ses glandes salivaires puis est inoculé par la piqûre (qui procure le bol de sang alimentaire au moustique). Mais au sein des cellules de nombreux insectes, séjourne en très bonne entente une classe de bactéries dénommées Wolbachia. On parle d’endosymbiose. On s’est aperçu que la présence de cette bactérie diminuait l’espérance de vie du moustique et surtout réduisait la transmission virale. Cette observation a donné l’idée de relarguer dans la nature des moustiques femelles (les seules qui piquent) infectées par cette bactérie. Les expériences ont été concluantes. Alors que l’on retrouve encore des moustiques porteurs de la bactérie une année plus tard, cette approche a induit dans les zones testées une réduction de 40 % des cas de dengue. Résultat probant car les personnes peuvent aussi se contaminer en se déplaçant hors des zones traitées !Après ces expériences réalisées en Malaisie voici plus de quinze ans, l’application s’est faite dans une douzaine de pays : Australie, Brésil, Indonésie, ainsi qu’en Nouvelle-Calédonie, traitée à petite échelle. En Indonésie, ces relargages ont conduit à une réduction de plus de 70 % des cas de dengue et des hospitalisations. A noter que cette approche peut aussi bénéficier à la prévention des infections par les virus Zika ou Chikungunya, également transmis par ces moustiques. On ne peut que souhaiter la diffusion à très large échelle de cette stratégie astucieuse !Mais voici que récemment une autre découverte est venue élargir cette stratégie. Une équipe chinoise a identifié une nouvelle bactérie, « Rosenbergiella », présente parmi d’autres dans l’intestin de certains moustiques tigre. Cette bactérie réduit aussi le risque de transmettre le virus de la dengue. Elle agit en induisant une acidité de l’intestin de l’insecte défavorable au virus. De façon intéressante, cette équipe a montré que, dans des régions du Hunan (en Chine), où le moustique tigre portait cette bactérie dans son microbiote intestinal, les cas de dengue étaient moins fréquents. Corrélation ne vaut pas causalité, mais des tests dans la nature ont par ailleurs montré que l’infection de moustiques par cette bactérie les rendait résistant à la réplication du virus de la dengue.Ces résultats prometteurs incitent à la réalisation d’essais de relargage de moustiques tigres porteurs de cette bactérie. Cela s’avère d’autant plus intéressant que celle-ci peut aussi infecter efficacement le moustique Aegypti, l’autre pourvoyeur d’arboviroses. Il y a là une voie de recherche qui devrait enrichir les possibilités d’utiliser des bactéries commensales des insectes vecteurs de maladies virales ou parasitaires pour limiter les infections. Une belle perspective d’intervention écologique, propre et élégante !Alain Fischer est président de l’Académie des sciences et cofondateur de l’Institut des maladies génétiques

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Author : Alain Fischer

Publish date : 2024-08-22 08:00:00

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L’Express

Face à l’influence de la Chine, l’Australie va fabriquer des missiles sur son sol

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La course à l’armement dans le Pacifique se poursuit. L’Australie a dévoilé, ce jeudi 22 août, un accord de 511 millions d’euros avec un groupe norvégien pour la construction de missiles sur son territoire d’ici à 2027, afin de renforcer ses capacités militaires. « Il s’agit d’investir dans notre industrie manufacturière de pointe et de développer notre base industrielle de défense souveraine », a déclaré le ministre australien de l’Industrie de défense Pat Conroy.Les travaux d’une usine qui sera en mesure de produire jusqu’à 100 missiles d’attaque conjoints (JSM) navals et aériens d’ici à 2027, selon un responsable, devraient commencer dès cette année dans le nord de Sydney. Ces missiles peuvent être montés sur des avions de chasse américains F-35A ultramodernes. Ils seront produits par l’entreprise publique norvégienne Kongsberg Gruppen, qui conçoit, en plus des missiles, des systèmes de défense aérien ou encore des tourelles pour véhicules militaires.Allié fidèle des Etats-UnisL’Australie a renforcé ses capacités militaires face à l’influence grandissante de la Chine dans le Pacifique et fait partie de l’alliance militaire Aukus avec le Royaume-Uni et les Etats-Unis. Les trois pays ont signé lundi un accord les autorisant à s’échanger des informations et des équipements en matière de propulsion nucléaire navale.Le pacte Aukus, noué en septembre 2021, prévoit de doter l’Australie d’une flotte de sous-marins à propulsion nucléaire à partir de 2040. L’Australie est aussi membre du Quad, une alliance informelle avec les Etats-Unis, l’Inde et le Japon qui comprend des rencontres diplomatiques et des exercices militaires conjoints. Lors de leur dernière rencontre fin juillet, ils ont appelé dans une déclaration commune à une région Asie-Pacifique « libre et ouverte ». Sans citer directement la Chine, la déclaration fait référence à une série d’affrontements entre des navires chinois et philippins dans la zone contestée de la mer de Chine méridionale.

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Publish date : 2024-08-22 08:10:57

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L’Express

Mpox : « nos valeurs nous protègent », le discours erroné et discriminant de la Russie de Poutine

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C’est la nouvelle sortie discriminante des autorités russes à l’égard de la communauté LGBT. Dans une vidéo publiée en début de semaine sur la chaîne Telegram SHOT, la cheffe de l’agence russe Rospotrebnadzor, chargée de la santé publique et de l’épidémiologie, a estimé que son pays serait protégé de la menace du Mpox grâce à « ses valeurs traditionnelles », suggérant que le taux d’incidence était plus élevé parmi les homosexuels. »Compte tenu des spécificités du mode de propagation du Mpox, je suis absolument sûre qu’en Russie, pays avec ses valeurs traditionnelles, cette maladie, qui est une maladie épidémique, n’est pas quelque chose dont nous devons avoir peur », a déclaré Anna Popova, selon cette vidéo identifiée par POLITICO. Une déclaration tout aussi erronée que discriminante. »Urgence mondiale »Ces propos interviennent alors que le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a estimé le 14 août dernier que la recrudescence du Mpox (autrefois appelé « variole du singe ») en République démocratique du Congo (RDC) et dans plusieurs pays d’Afrique de l’Est, constituait « une urgence de santé publique de portée internationale ». Ce virus, qui se transmet par contact avec des lésions infectées, a déjà fait plus 500 morts depuis le début de l’année en RDC.En juillet 2022, l’épidémie de Mpox qui avait touché plusieurs pays où le virus n’avait pas été observé précédemment, s’était propagée rapidement par contact sexuel, en particulier entre les hommes ayant des relations avec d’autres hommes, selon l’OMS. Mais cela ne veut pas dire que les personnes hétérosexuelles en sont protégées. D’autant que la recrudescence du nombre de cas sur le continent africain est liée à une nouvelle souche appelée clade 1b du virus, plus contagieuse et plus grave.Mais la Russie continue d’estimer de son côté qu' »il n’existe aucun risque de propagation de la maladie ». « La situation est sous contrôle constant », a indiqué le Rospotrebnadzor le 15 août. Une rhétorique irresponsable, les discours discriminants ne contribuant pas à faciliter le dépistage des malades ni à apporter une réponse sanitaire à la hauteur.Au cours de l’année qui s’est écoulée, le gouvernement du président russe Vladimir Poutine a accentué sa répression à l’encontre des personnes LGBT, en rendant illégale la chirurgie de confirmation de genre, et en qualifiant, à travers la Cour suprême, le mouvement LGBT international « d’organisation extrémiste ».

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Publish date : 2024-08-22 08:28:50

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L’Express

Jackson Hole : ce colloque très fermé où se réunit le gratin de l’économie mondiale

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La chaîne de montagnes de Teton, dans l’Etat américain du Wyoming, s’inscrit au sein de l’immense ensemble accidenté des Rocheuses américaines. Culminant, en son point le plus haut, à 4 197 mètres d’altitude, elle toise la vallée de Jackson Hole, située sur sa partie orientale. C’est ici, à quelque 2 000 mètres en contrebas, que doit se tenir, ce jeudi 22 août, l’un des plus importants rendez-vous annuels de l’économie mondiale. Le temps de quelques jours, au milieu des paysages qui ont fait la légende de l’Ouest sauvage, des figures comme François Villeroy de Galhau, Christine Lagarde et Jerome Powell – respectivement dirigeants de la Banque de France, de la Banque centrale européenne et de la Réserve fédérale américaine – auront tout le loisir de discuter, informellement, de l’état de santé de l’économie mondiale.Car oui, aucune décision officielle n’est prise pendant ce rassemblement organisé à l’initiative de la Réserve fédérale américaine et auquel les journalistes n’ont pas accès. Concrètement, « les banquiers centraux échangent […] sur les dernières données de l’inflation, sur leur politique monétaire respective ou encore sur les mouvements de devises », détaillent Les Echos Start. A chaque édition, il y a toutefois un événement protocolaire marquant, le discours très attendu de Jerome Powell. Synthèse du colloque, chaque mot qu’il contient est à même d’infléchir ou non les tendances de l’économie mondiale.En 2022, « les actions américaines avaient […] chuté de plus de 3 % après l’annonce du maintien de la position de la Fed sur les taux d’intérêt », rappelle Les Echos Start, et l’année d’avant, c’est l’indice boursier S & P 500 – basé sur les 500 grandes sociétés cotées sur les bourses américaines – qui progressait de 0,9 % après le fameux discours.Pour l’édition à venir, la chaîne américaine Bloomberg Television, par l’intermédiaire de son émission Bloomberg : The Opening Trade, a consacré une plage de diffusion à « ce que les traders surveilleront à Jackson Hole ». Pour la journaliste Rachel Evans, « Jerome Powell est dépendant des données statistiques », ce qui, dernièrement, l’a poussé à axer un important discours sur l’état de santé du marché du travail. Ces indices poussent la journaliste à penser que c’est ce secteur qui devrait être sous le feu des projecteurs, d’autant plus « depuis que l’inflation américaine semble sous contrôle ». »On est loin du barnum qu’est devenu Davos »Quand on évoque un rassemblement de têtes pensantes, surtout lorsqu’il s’agit d’économie, il est difficile de ne pas penser au Forum économique mondial, qui a lieu chaque hiver depuis 1971 dans le canton suisse des Grisons. Mais à la grande différence de ce dernier, « on est ici entre gens sérieux », selon la formule employée par Challenges. « On est loin du barnum qu’est devenu Davos », poursuit le magazine économique, car au colloque de Jackson Hole « on ne croisera jamais […] le chanteur Bono ou l’actrice Sharon Stone. Les hommes politiques – trop souvent médiocres intellectuellement – ne sont pas non plus les bienvenus ».L’Histoire montre d’ailleurs que l’artillerie lourde, venue se ressourcer dans le Wyoming, n’est pas là pour contempler les pâturages investis par des bisons, wapitis et autres pronghorns. En 2010 se pérennise – immédiatement après la convergence des grands esprits – la politique du quantitative easing qui consiste à « intervenir de façon massive et accommodante sur les marchés, si ’la situation l’exige’ afin d’accompagner et favoriser la relance économique », explique Challenges.Idée d’un prédécesseur de Jerome Powell – Ben Bernanke, directeur de la Fed entre 2006 et 2014 – le quantitative easing émerge à une période où les Etats-Unis font face à un taux de croissance estimé à 1,6 % et un taux de chômage aux alentours de 9,5 %, la crise des subprimes étant passée par là… C’est également à Jackson Hole que, en 1990, les banquiers centraux occidentaux et leurs homologues de l’ex-URSS se sont accordé sur la façon de gérer la chute du modèle communiste.

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Publish date : 2024-08-22 09:00:00

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L’Express

Epidémie de Mpox : « La demande africaine en vaccins est considérable, le temps presse »

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Le 14 août, l’Organisation mondiale de la santé a classé le Mpox comme une « urgence sanitaire internationale ». Depuis, une course contre la montre s’est engagée : aider l’Afrique à obtenir suffisamment de doses de vaccins avant que l’épidémie, portée là-bas par un nouveau variant, ne se répande ailleurs, et alors qu’un premier cas a déjà été détecté en Suède.Principale actrice de cette tâche délicate – les stocks et les capacités de production sont pour le moment largement insuffisants -, l’alliance de coopération vaccinale « Gavi » a accepté de livrer un aperçu des intenses négociations internationales en cours. Entretien avec Aurélia Nguyen, directrice des programmes et ancienne leader du programme Covax, l’initiative internationale qui avait permis de redistribuer 2 milliards de doses durant le Covid-19.L’Express : Comment « Gavi » a réagi à l’annonce de l’OMS ?Aurélia Nguyen : Ce n’était pas une surprise. Notre organisation est une alliance qui regroupe différents représentants de pays à faible revenu, l’Unicef et l’OMS. Nous suivions donc de près l’évolution du Mpox en Afrique depuis 2022. Avec l’augmentation du nombre de cas – de l’ordre de 160 % cette année par rapport à l’année dernière – nous étions déjà passés à un suivi journalier. Mais depuis que l’OMS a rehaussé son niveau d’alerte, notre activité s’est une nouvelle fois accentuée. Nous avons ces derniers jours multiplié les prises de contacts avec les fabricants de vaccins et les Etats, afin d’obtenir des garanties quant à la riposte vaccinale à adopter.La situation est préoccupante : le nouveau variant « clade 1b » semble toucher un public bien plus large que la seule communauté homosexuelle, première concernée jusqu’à présent. En Afrique, principal foyer de l’épidémie avec 12 pays touchés, une hausse de la mortalité a également été observée. Depuis le début de l’année, plus de 500 décès et 17 000 contaminations ont été recensés par l’agence sanitaire africaine « Africa CDC ». Un premier cas a été détecté mi-août en Suède. Il y a donc urgence à vacciner. Et en priorité là où la maladie circule.L’épidémie fait rage depuis presque un an en Afrique. Pourquoi aucune campagne de vaccination à grande échelle n’a-t-elle été lancée ?De nombreuses épidémies dans le monde sont très localisées. C’est le cas du Mpox, d’Ebola, du chikungunya, de la fièvre de Lassa, ou encore du Nipah. Dans ces cas de figure, il est difficile pour les industriels d’avoir un retour commercial [NDLR : d’être rentable] sur le développement et la vente de vaccins. Parce que les populations à vacciner sont trop restreintes ou parce que les pays concernés ne peuvent pas se permettre de telles dépenses. C’est là tout l’enjeu de la coopération vaccinale : amener et maintenir sur les marchés des vaccins sans rendement.On comprend en substance que la production était insuffisante et les fonds engagés trop faibles pour espérer qu’elle augmente. Où en sont les échanges maintenant que le seuil d’alerte est à son maximum ?Ils sont nourris ! Notre principal interlocuteur, le fabricant allemand Bavarian Nordic, a récemment acté la cession de 15 000 doses, gratuites. L’Union européenne, la France et les Etats-Unis ont également annoncé faire don de respectivement 200 000, 100 000 et 50 000 doses de ce vaccin. En parallèle, on travaille avec l’OMS pour s’assurer que son profil d’efficacité est pertinent dans le cadre d’une campagne de vaccination en urgence, principalement en République Démocratique du Congo (RDC), contre le nouveau clade.Nous échangeons aussi régulièrement avec le fabricant nippon KM Biologics, qui jusqu’à présent produisait uniquement pour le marché japonais. Des donations ont été évoquées, mais rien n’est acté. On peut y voir de bonnes nouvelles, mais la demande africaine est considérable : elle s’élève à 10 millions de doses, à en croire les plans de vaccination déjà établis par les autorités locales. Nous sommes donc ouverts à toute nouvelle proposition. Le temps presse. Il est primordial d’agir le plus vite possible pour espérer endiguer l’épidémie.Les laboratoires ont un statut particulier dans le paysage économique. Ce sont des entreprises privées, qui ne peuvent fonctionner à perte, mais ils sont aussi très largement financés par de l’argent public. Se sont-ils montrés suffisamment concernés par cette nouvelle crise sanitaire ?Nos relations sont plutôt bonnes, ce qui n’est pas toujours le cas. Bavarian Nordic s’est notamment dit prêt à relancer sa production, afin de fournir 10 millions de doses d’ici à 2025, dont 2 avant la fin de l’année. C’est une nouvelle réjouissante. Mais pour l’instant, la question du prix de vente n’a pas été tranchée. Pour acheter à grande échelle avec du financement public, comme c’est le cas pour Gavi, il faut des volumes et des prix soutenables.Au total, combien de doses sont-elles déjà disponibles et de quelles capacités de production disposent les industriels ?Il faut le demander aux Etats et aux entreprises concernés.Combien de doses vont être nécessaires pour endiguer l’épidémie, selon vous ?Nous sommes en train d’élaborer différentes estimations, sur la base de scénarios sanitaires et industriels, mais il est trop tôt pour se prononcer. Le nombre de doses nécessaires va dépendre du virus d’une part, et du public cible de la campagne d’autre part. En somme, de qui il faut vacciner en priorité. Pour le savoir, il faut s’assurer que les cas sont traqués avec suffisamment de précision, que les pays en proie à l’épidémie sont en mesure de prélever assez d’échantillons, de conduire un grand nombre d’analyses. Une chose est sûre : il va de toute façon falloir renforcer la production industrielle. D’autant qu’avec l’alerte de l’OMS, de nombreux pays occidentaux ont manifesté leur intérêt.Quelle est la stratégie vaccinale envisagée à ce stade ?Deux doses, comme en France. Mais ce n’est qu’une hypothèse. Pour l’instant, on ne connaît pas exactement l’efficacité contre le nouveau clade des vaccins dont on dispose. Il faudra aussi et surtout tenir compte des réalités locales. Entre autres, de la capacité des pays à vacciner et à assurer le suivi des populations. Une partie importante de l’appui financier de Gavi, dont le montant avoisine les 500 millions de dollars notamment grâce au soutien de fonds d’urgence de l’OMS, ira dans ce sens.Cet argent servira ainsi à développer la mobilisation sur place, pour informer sur la maladie, rassurer sur le vaccin et aider à mettre en place les dispositifs. Là encore, il est trop tôt pour dire quelles solutions seront retenues pour acheminer le vaccin jusqu’aux patients. En ville, en RDC, on peut mettre des postes fixes, à côté des marchés par exemple, mais ce modèle n’est pas généralisable. Il y a, comme au nord de la RDC, des endroits difficilement atteignables, ou très peu peuplés. Pour toucher les personnes qui y vivent, il faudra monter des équipes mobiles.Tous ces efforts ressemblent à ceux mis en place pour garantir l’accès aux vaccins contre le Covid-19 aux pays pauvres. N’a-t-on rien appris de cette crise-là ?La crise sanitaire a donné lieu à des efforts de coopérations inédits. Une partie des mécanismes de redistribution ont été pérennisés, comme le fonds d’urgence de l’OMS, qui aujourd’hui permet à Gavi de négocier. Des progrès ont été faits, mais ce n’est pas suffisant. Rappelons que les maladies infectieuses, même celles qui ne semblent circuler que dans des pays lointains, mutent, se répandent, et finissent souvent par toucher l’entièreté du globe. Ces questions concernent donc tout le monde. Il est nécessaire d’intensifier le financement des opérations vaccinales. Et plus largement, il est impératif d’aider les systèmes de santé des pays les plus en difficulté, pour éviter qu’ils n’hébergent des foyers de contaminations, et que ces crises se reproduisent.

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Author : Antoine Beau

Publish date : 2024-08-22 11:55:11

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L’Express

Taïwan : cette manœuvre de la marine américaine qui attise la colère de la Chine

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Une manœuvre qui a déclenché la colère de Pékin. Un navire de guerre américain a emprunté ce jeudi 22 août le détroit de Taïwan, une voie navigable sensible séparant l’île de la Chine, a déclaré la marine américaine, affirmant s’assurer du respect du droit international dans la région. »Le voyage du destroyer à missiles guidés de classe Arleigh Burke USS Ralph Johnson a montré l’engagement de Washington à défendre la liberté de navigation pour toutes les nations en tant que principe », a déclaré dans un communiqué jeudi la Septième flotte de l’US Navy, qui opère sur le Pacifique occidental et l’océan Indien.La Chine revendique en effet Taïwan comme faisant partie de son territoire, et déclare être prête à la reconquérir par la force si nécessaire. En conséquence, Pékin considère donc que le détroit de Taïwan fait partie de ses eaux territoriales, tandis que Taïpei et Washington affirment que celui-ci est une voie navigable internationale. »Cirque médiatique »Le ministère taïwanais de la Défense a confirmé que le navire avait navigué du sud au nord et qu' »aucune anomalie n’avait été détectée dans notre environnement ».L’armée chinoise a de son côté qualifié ce transit de « cirque médiatique » et a déclaré que son commandement du théâtre oriental « a mobilisé des forces navales et aériennes pour monter la garde contre le passage du navire américain tout au long du processus ». Les troupes chinoises « sont constamment en état d’alerte pour défendre résolument la souveraineté nationale », a déclaré le commandement dans un communiqué.Des manœuvres qui se multiplientDéjà il y a trois semaines, le ministère de la Défense taïwanais avait affirmé qu’une frégate canadienne avait traversé le détroit de Taïwan, poussant l’armée populaire de libération chinoise à condamner cette action en affirmant que les « agissements du Canada ont perturbé la situation et sapé la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan ».Des navires de guerre des Etats-Unis et du Canada avaient déjà traversé le détroit de Taïwan en novembre et septembre dernier, ce qui avait conduit l’armée chinoise à se déclarer en « état d’alerte ». Des bâtiments chinois naviguent également quasi quotidiennement dans les eaux taïwanaises selon Taïwan, qui affirme aussi enregistrer des sorties de drones et d’avions de chasse autour de l’île.

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Publish date : 2024-08-22 12:20:11

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L’Express

Attaque devant la synagogue de la Grande-Motte : le suspect interpellé à Nîmes

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« L’auteur supposé de l’incendie criminel de la synagogue a été interpellé. Merci aux effectifs des forces de l’ordre, et principalement du RAID, qui sont intervenus avec beaucoup de professionnalisme malgré ses coups de feu, » a écrit Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur démissionnaire, sur le réseau social X samedi soir.Trois autres personnes, dont deux de l’entourage de l’assaillant présumé, ont été également arrêtées et placées en garde à vue, a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat) dans la nuit de samedi à dimanche. Lors de son interpellation par les policiers, notamment ceux du Raid, samedi soir vers 23 h 30 à Nîmes, le principal suspect « a ouvert le feu sur la colonne d’intervention, qui a riposté », a relaté le Pnat, précisant qu’il a « été blessé au visage ».Une « attaque antisémite »Le suspect, un homme qui a agi à visage découvert et dont les actes avaient été captés par des caméras de vidéosurveillance, avait attaqué tôt samedi 24 août une synagogue à La Grande-Motte, station balnéaire bondée l’été et proche de Montpellier, déclenchant plusieurs départs de feu mais sans faire de victimes. Seul un policier municipal intervenant pour ces départs d’incendie avait été légèrement blessé par le souffle de l’explosion d’une bonbonne de gaz.Le suspect portait un drapeau palestinien à la ceinture, dont dépassait ce qui semblait être la crosse d’une arme de poing, selon une image tirée de la vidéosurveillance et authentifiée par l’AFP. Il avait réussi à prendre la fuite à pied. Le parquet national antiterroriste s’était rapidement saisi de l’affaire et le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal, accompagné de Gérald Darmanin, s’était rendu sur les lieux samedi en fin d’après-midi.Le locataire de Matignon avait dénoncé une « attaque antisémite », assurant que près de 200 policiers et gendarmes étaient lancés sur les traces de l’assaillant présumé, dont la cavale n’aura finalement duré qu’un peu plus de 12 heures.

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Publish date : 2024-08-25 08:24:29

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L’Express

La Chine, bon élève du climat ? Les signaux d’une révolution en cours

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La Chine serait-elle en train de faire sa mue ? La deuxième puissance économique mondiale, et première émettrice annuelle de gaz à effet de serre, est scrutée de près, tant ce qu’il s’y joue aura des répercussions sur notre capacité commune à endiguer le réchauffement climatique. Dans ce contexte, les résultats d’une étude récente du site Carbon Brief sur les émissions trimestrielles de la Chine donnent de l’espoir. Selon les chiffres présentés par Lauri Myllyvirta, analyste principal au Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA) et auteur de l’article, les émissions de la Chine ont chuté de 1 % au deuxième trimestre 2023. Une première depuis la fin de l’épidémie de Covid-19 et la réouverture économique.Depuis les années 2000, les rejets de gaz à effet de serre du pays connaissaient une croissance continue, portée par les secteurs de l’énergie et de l’industrie. Cette inflexion, qui confirme la baisse de 3 % observée sur le seul mois de mars par Lauri Myllyvirta, pourrait permettre à la Chine de réduire ses émissions annuelles. Mieux, selon l’auteur, le pays pourrait même avoir atteint son pic l’an dernier. Réjouissante perspective… qui pose encore plusieurs questions.La baisse se maintiendra-t-elle en dehors de tout contexte conjoncturel, alors que l’économie chinoise tourne au ralenti sous l’effet d’une reprise fragile et d’une crise de surproduction ? Une partie du recul constaté est due à la morosité ambiante dans le BTP, qui affecte la production de ciment et la consommation de pétrole – « le secteur de la construction étant une source majeure de demande de produits pétroliers pour le fret et les machines », rappelle l’expert.Electrification du parc automobileIl n’empêche : ce phénomène conjoncturel ne doit pas éclipser les mesures structurelles volontaristes, qui sont autant de signaux d’une transformation du système énergétique chinois. Cette année, le développement, déjà massif, des énergies renouvelables dans le pays pourrait atteindre un nouveau record. En 2024, la Chine a ajouté 102 gigawatts (GW) d’énergie solaire et 26 GW d’énergie éolienne au cours du premier semestre, soit une croissance respectivement de 31 % et 12 % par rapport à la même période en 2022. Pour prendre un point de comparaison, Lauri Myllyvirta précise que l’augmentation de la production d’électricité verte en Chine au cours du premier semestre a dépassé l’approvisionnement total en électricité du Royaume-Uni sur la même période. »C’est énorme, et personne ne s’attendait à un tel engouement sur le solaire », souligne Thibaud Voïta, chercheur associé au Centre Énergie & Climat de l’Institut français des relations internationales (Ifri). Ainsi, malgré une économie toujours plus gourmande en électricité – + 4,2 % au deuxième trimestre -, la croissance de la demande a été largement compensée par les nouvelles capacités dans le solaire et l’éolien, ce qui a permis de limiter le recours aux énergies fossiles comme le gaz et le charbon. Même constat du côté du parc automobile. Les véhicules électriques, qui représentent 11,5 % des nouvelles ventes, participent de manière de plus en plus sensible à la moindre consommation de carburant, en chute de 4 % cette année.En dépit de ses investissements dans les énergies renouvelables, le mix énergétique chinois reste encore très largement carboné : en 2023, plus de 60 % de sa production énergétique provenait du charbon. Mais certaines tendances donnent, là aussi, le sourire. Le recours au charbon s’est amenuisé sous l’effet des nouvelles capacités d’énergie verte. Une tendance qui pourrait même laisser penser que « le déclin absolu de l’électricité produite à partir du charbon est en vue », soulignait un rapport du think tank Ember Climate, publié début août. Les politiques publiques, de plus en plus ciblées, sont au diapason : depuis plusieurs mois, les autorités ne délivrent plus de permis pour de nouvelles aciéries alimentées au charbon.Des gages au reste du mondeTout cela finira-t-il par faire de la Chine un bon élève du climat ? « Il y a des problématiques environnementales et sociales encore monumentales, mais quand on analyse les décisions du gouvernement en matière de politique monétaire ou de normalisation comptable, on commence à voir les signaux faibles d’un véritable changement », note Alexandre Rambaud, maître de conférences en comptabilité à AgroParisTech – Université Paris-Saclay. Début août, l’agence de planification économique chinoise a annoncé un changement dans la manière dont la Chine comptabilisera désormais ses réductions d’émissions de CO2.Le pays, qui se fixait jusqu’à présent des ambitions climatiques fondées sur l’intensité carbone de sa croissance, c’est-à-dire les émissions de gaz à effet de serre rapportées à la richesse produite, a indiqué qu’il allait désormais se donner des objectifs de réductions exprimés en volume. Une manière de rentrer dans le rang de la comptabilité carbone, et d’affirmer son dessein environnemental. « L’avenir des discussions internationales portera pour beaucoup sur le climat et la durabilité, et la Chine veut envoyer un message aux Etats-Unis et au reste du monde pour montrer qu’elle peut être un champion, aussi, dans ce domaine », explique le chercheur.Pékin a promis d’arriver à un pic d’émissions d’ici à 2030 et d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2060. Le chemin est encore long. Bien que les émissions de CO2 aient diminué au cours du deuxième trimestre de cette année, la baisse de l’intensité carbone du pays n’a pas atteint le niveau nécessaire qui lui permettrait de respecter ses propres engagements… pour 2025. En progrès, donc. Mais pas encore tête de classe.

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Author : Valentin Ehkirch

Publish date : 2024-08-25 08:45:00

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L’Express

Cancer du pancréas, pourquoi tant de cas ? Ce qui échappe encore aux scientifiques

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Le cancer du pancréas a pendant longtemps été de ceux qu’on ne se donne même pas la peine de confirmer. Une fois les signes extérieurs de la maladie identifiés, les médecins se contentaient de renvoyer leurs patients chez eux. A quoi bon les opérer pour chercher des grosseurs qui, de toute façon, les emporteraient ? Ces tumeurs-là sont sournoises : elles grossissent en silence, tapies au fond des tripes. Lorsqu’elles surgissent, il est déjà trop tard.Depuis les années 1990, les progrès de l’imagerie et de l’analyse médicale ont rendu les vérifications plus fréquentes. Un cliché, quelques réactifs dans des tubes à essai permettent désormais d’écarter les conclusions hâtives et de caractériser l’avancement de la maladie. Mais faute de diagnostic suffisamment précoce, le pronostic, lui, ne s’est pas amélioré. Pire, les victimes continuent de s’amasser, à un rythme de plus en plus soutenu, sans que l’on sache pourquoi.Pourtant encore relativement rare, le cancer du pancréas s’apprête même à devenir la deuxième cause de mortalité par cancer en France et aux Etats-Unis, d’après les tendances actuelles enregistrées par les autorités sanitaires. Il n’était que la quatrième il y a une dizaine d’années. Ni les chances de survie, de l’ordre de 10 % à cinq ans, ni la nature de la tumeur, un « adénocarcinome canalaire » la plupart du temps, n’ont changé. Seule nouveauté : la maladie est de plus en plus courante, même chez les moins de 50 ans, d’ordinaire épargnés par les tumeurs.Première victime : la FranceUn phénomène mondial, inexpliqué, et particulièrement visible dans les pays développés. Aux Etats-Unis, où une étude tout juste publiée dans The Lancet vient de relancer les inquiétudes, l’incidence annuelle a bondi de 13 % en trente ans. La dynamique est encore plus marquée en France, où la hausse atteint les 20 %. Exprimée en nombre de cas annuels, l’évolution est encore plus frappante : ils sont désormais 330 % plus fréquents dans l’Hexagone. Confirmées d’études en études, ces funestes statistiques n’ont pas échappé aux sociétés savantes et aux agences sanitaires. Rien qu’en France, l’Académie de chirurgie, celle de médecine, l’Institut national du cancer, Santé publique France, et même la Société française du cancer ont émis des alertes répétées ces dix dernières années. « C’est l’une des évolutions qui nous inquiètent le plus », souligne son président, Manuel Rodrigues, chercheur en oncologie.Coupable usuel, le tabagisme reste l’une des premières causes connues de cette tumeur – il pèse pour 20 % du risque environ – mais il ne permet pas d’expliquer la tendance actuelle, car la consommation de tabac a en réalité baissé dans la plupart des pays développés. Quant aux gènes à risque, qui comptent à hauteur de 25 % dans la probabilité de développer un cancer du pancréas, leur fréquence dans la population occidentale est, par définition, restée inchangée. « Il y a quelque chose, c’est sûr. Mais quoi, on n’en sait rien », regrette Catherine Hill, épidémiologiste à Gustave-Roussy.Pas d’artéfacts statistiquesL’accroissement et le vieillissement de la population, le lancement de campagne dépistages ou la constitution de meilleurs registres peuvent parfois gonfler artificiellement les bilans officiels. Mais dans le cas présent, ces artéfacts statistiques ont été écartés. « La hausse est constante, elle se maintient dans le temps et dans de nombreux pays. Elle fait donc plutôt penser à une exposition de plus en plus forte à un cancérigène. Mais lequel ? » s’interroge l’hématologue Eric Solary, président du conseil scientifique de la fondation ARC.Beaucoup d’études mettent en cause le diabète de type 2, celui qui se développe à cause d’une alimentation trop sucrée et trop grasse. Sa hausse est parallèle à celle du cancer du pancréas, comme le montre notamment une analyse croisée entre les chiffres de l’initiative Globocan du Centre international de la recherche contre le cancer et les données sanitaires de l’OMS, publiée en 2021 dans la revue Gastroenterology. De quoi en faire l’un des principaux suspects.Le diabète, cause ou conséquence ?De fait, le risque de développer un cancer du pancréas est entre 1,5 et 2,4 fois plus important chez les diabétiques, selon une revue de littérature publiée dans Nature Reviews Gastroenterology & Hepatology, en 2021 toujours. Mais l’inverse est aussi vrai : beaucoup de personnes atteintes d’un cancer du pancréas développent par la suite du diabète. L’organe est la principale source de l’insuline et des autres hormones digestives. Impossible donc de dire si le diabète est une cause ou une conséquence du cancer du pancréas, ou si l’évolution similaire des deux pathologies n’est qu’une simple corrélation, sans lien avéré. D’autant que de nombreux autres facteurs de risque semblent également entrer en compte dans l’augmentation du nombre de tumeurs. C’est d’ailleurs là toute la difficulté à laquelle sont confrontés les scientifiques : les hypothèses ne manquent pas, elles sont même trop nombreuses.L’obésité pourrait aussi être impliquée. En 2021, une étude menée sur une cohorte américaine de plus de 160 000 personnes a montré que les personnes en surpoids présentaient un risque 1,72 fois plus important de développer un cancer du pancréas. Publiés dans le Journal of American Medical Association (JAMA), ces chiffres ont été confirmés depuis. Un microbiote détérioré serait aussi associé à un risque supplémentaire. C’est ce que montre, entre autres, une méta-analyse publiée en 2017 dans Annals of Oncology. Mais ici, l’association est plus ténue.Une bête noire : le grasEn réalité, les scientifiques peinent à trouver ce qui abîme le système pancréatique au point de faire naître une tumeur. Les facteurs évoqués agissent-ils sur le pancréas directement ou sur le système immunitaire qui le protège ? Observe-t-on un effet direct sur le cancer, ou s’agit-il de simples corrélations statistiques ? La professeure Vinciane Rebours, coordinatrice du Centre national de référence des maladies rares du pancréas à l’hôpital Beaujon de Clichy, admet volontiers ne pas pouvoir trancher.Mais la chercheuse, en pointe dans le domaine, a tout de même sa bête noire : le gras, surtout lorsqu’il est présent en trop grande quantité. « C’est à mes yeux un des vecteurs de risque les plus importants. » Normalement stocké sous la peau, le gras en trop grande quantité peut s’accumuler autour des organes abdominaux et finir par infiltrer les cellules pancréatiques. Lorsqu’un tel empâtement survient, la probabilité que des lésions précancéreuses adviennent est bien plus forte. C’est ce que tend notamment à montrer une étude publiée en 2015 dans la revue scientifique Clinical Cancer Research, et signée par la scientifique.D’autres substances alimentaires ont aussi fait parler d’elles sans que leur rôle n’ait pu être confirmé. C’est le cas de la viande rouge par exemple, classée comme cancérogène probable par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) en 2015, mais dont les effets délétères ont surtout été observés sur l’intestin. Ou de l’alcool – mais sa consommation baisse en Occident, et ses conséquences sur le pancréas ne sont pas très bien montrées. A l’inverse, des associations semblent indiquer un effet protecteur d’un terrain allergique, en lien peut-être avec le système immunitaire plus actif des individus concernés. Un régime riche en fruits et légumes semble également bénéfique.L’ultratransformé, et la nourriture « proinflammatoire »Tous ces phénomènes ont un dénominateur commun : les grands changements de mode de vie occidentaux et l’apparition de l’alimentation ultratransformée dans les années 1980. Avec ses plats recomposés, celle-ci a conduit à l’absorption de gras, de sucre et d’additifs en bien plus grandes quantités que par le passé. En parallèle, l’avènement des métiers de bureau, « tertiaires », a favorisé la sédentarité. « Il y a là autant de comportements qui participent à une surinflammation de l’organisme et en particulier du pancréas », souligne Vinciane Rebours.Or, l’inflammation est elle-même un facteur de risque. Les patients atteints de pancréatite (une inflammation du pancréas) sont ainsi plus souvent atteints d’un cancer du pancréas que le reste de la population. Plusieurs analyses publiées dans European Journal of Epidemiology en 2020 et 2022 ont également montré que le mode de vie (régime alimentaire, consommation d’alcool, sédentarité, masse corporelle) et plus spécifiquement l’alimentation « proinflammatoire » aggravent le risque de développer ces tumeurs. Ces facteurs semblent même plus importants que le fait de fumer.Pour obtenir de tels résultats, les chercheurs ont analysé les données de santé de 400 000 Européens, dans le cadre de l’European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition (Epic). Une initiative inédite, que les spécialistes voudraient voir se multiplier dans les années à venir. « Lorsque les causes sont trop entremêlées, ou que les cas sont trop peu nombreux, la science ne peut avancer qu’à l’aide d’un regard international comparé », plaide Eric Solary de la fondation ARC.Des doutes sur les pesticidesSouvent pointés du doigt, les polluants environnementaux pourraient eux aussi jouer un rôle. La toxicité des pesticides ou des métaux lourds à forte dose n’est plus à démontrer. Mais la plupart du temps, ces substances finissent dans l’organisme en des quantités insuffisantes pour pouvoir observer des effets clairs. « D’autres travaux sont nécessaires pour comprendre le rôle de l’exposition environnementale », conclut ainsi la revue de littérature de Nature Reviews Gastroenterology & Hepatology qui fait date sur le sujet.Dans le cas des polluants, les scientifiques se heurtent à un mur méthodologique. Les substances sont nombreuses et changent souvent. En l’absence d’un dépistage systématique auprès de grands échantillons de populations, impossible d’obtenir des résultats convaincants. « Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas poursuivre les efforts de recherche, car il y a là un vrai sujet d’interrogation, notamment sur un éventuel effet cocktail », pointe Eric Solary.Un projet français, baptisé ecoPESTIPAC, pourrait permettre d’en savoir plus. Menés par le centre hospitalier universitaire de Reims en collaboration avec l’Imperial College à Londres, ces travaux recensent les lieux en France où les cancers du pancréas sont les plus fréquents. Puis ils les comparent à l’activité agricole. De premiers résultats ont bien été publiés en mars 2024, dans Journal of Epidemiology and Population Health, mais ils s’avèrent décevants. Les deux cartes ne se recoupent pas vraiment. Ils sont très nombreux à Paris et dans les Bouches-du-Rhône par exemple, alors qu’en Bretagne, terre d’élevage et de culture, il y en a très rarement.Peut-être les chercheurs arriveront-ils un jour à décortiquer la part et les effets exacts de chaque facteur de risque. En attendant, certains scientifiques semblent avoir réussi à contourner le problème. Une étude basée sur les données de l’Assurance-maladie danoise a fait grand bruit il y a peu. Celle-ci montre qu’avec une surveillance fine des indicateurs sanitaires, il est envisageable de « prédire » le risque de développer un cancer du pancréas. Pour obtenir de tels résultats, les scientifiques danois ont donné à une intelligence artificielle (IA) les parcours de santé des personnes ayant reçu un diagnostic de tumeur. Leurs affections (diabète, jaunisse, calculs biliaires, anémie, hypercholestérolémie), mais aussi la fréquence à laquelle ils se sont rendus chez le médecin et le contenu de leurs ordonnances ont ainsi été analysés. Encore en développement, ces outils pourraient aider à identifier des « trajectoires médicales » à risque et motiver des dépistages précoces, estiment les auteurs de l’étude, publiée dans Nature Medicine en 2023. Avec l’espoir d’arriver à repérer les malades suffisamment tôt pour augmenter leurs chances de survie.

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Author : Antoine Beau

Publish date : 2024-08-25 09:00:00

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L’Express

Donald Trump et Kanye West unis par un irrésistible goût du scandale

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Dans un pays polarisé comme les Etats-Unis, la musique populaire – pop, rock, folk, jazz, country, rap – reste le dernier langage commun des républicains et des démocrates. La Maison-Blanche s’est donc toujours intéressée à ses stars : Frank Sinatra, Elvis Presley, Bob Dylan, Bruce Springsteen, Kanye West, Taylor Swift et d’autres. Avant l’élection du 5 novembre, L’Express vous raconte, en huit épisodes, l’histoire des couples improbables formés par les bêtes de la scène musicale et les animaux politiques présidentiels. Des duos très pop’n’pol !EPISODE 1 – Kennedy et Sinatra : une bromance épique, une rupture fracassanteEPISODE 2 – Elvis Presley et Richard Nixon : cette folle entrevue entre le « King » et le présidentEPISODE 3 – Jimmy Carter et Bob Dylan, amis pour la vie : « En écoutant ses disques… »EPISODE 4 – La surprenante histoire de la chanson qui a permis à Bill Clinton d’accéder à la Maison-BlancheEPISODE 5 – En voulant enrôler Sting, George W. Bush a fait une grossière erreur de castingEPISODE 6 – Entre Obama et Springsteen, l’histoire d’une amitié « born in the USA »Entre Donald Trump et Kanye West, tout a commencé au fond d’un lit, dans le plus simple appareil. Nous sommes en juin 2016 et l’Amérique s’apprête à choisir entre le fantasque magnat de l’immobilier, qui a remporté les primaires républicaines à la surprise générale, et la démocrate Hillary Clinton. Kanye West, lui, tutoie les sommets de la célébrité depuis quinze ans, entre disques d’or (160 millions d’albums vendus), couvertures de magazines avec sa compagne Kim Kardashian et collaboration avec les plus grandes marques de mode.En pleine campagne électorale, le rappeur diffuse le clip de Famous et provoque un scandale national : pendant dix minutes, des statues de cire plus vraies que nature de célébrités américaines – Taylor Swift, Rihanna, George W. Bush, notamment – apparaissent nues dans un lit aux côtés de la star du hip-hop. Trump et sa mèche rebelle sont de la partie (fine). Avec des centaines de millions de vues en quelques jours, le candidat républicain savoure la polémique et la publicité gratuite. »Si j’avais voté, j’aurais voté pour Donald Trump »Le goût du scandale rassemble le rappeur de Chicago et le milliardaire new-yorkais. Kanye West a connu un succès stratosphérique dans l’Amérique des années 2000 grâce à ses tubes (Jesus Walks, Stronger, Heartless…) mais aussi ses coups d’éclat politiques, comme en 2005 lorsqu’il torpille le gouvernement républicain après le passage de l’ouragan Katrina, dans La Nouvelle-Orléans dévastée. « George Bush s’en fout des Noirs », tonne la star du rap, devenue porte-voix d’une communauté afro-américaine délaissée. La même année, il devient l’un des premiers musiciens à dénoncer l’homophobie dans le milieu du hip-hop. Il est, par ailleurs, un donateur régulier du parti démocrate. Alors, en 2016, si West ne donne pas de consignes de vote pour la présidentielle, ses fans imaginent que son cœur penche du côté d’Hillary…Mais, comme tous les Américains, ils ne sont pas au bout de leurs surprises. Quelques jours après la victoire de Trump, Kanye West brouille les cartes. A l’un de ses concerts, il dédicace des tee-shirts en signant… Trump ! Puis, sur scène, en Californie, le rappeur part dans une longue tirade devant des spectateurs éberlués : « Si j’avais voté, j’aurais voté pour Donald Trump. » Et peu lui importent les huées de ses fans : le rappeur va bientôt devenir l’une des seules stars du show-business à côtoyer ce président radical.La star américaine de la téléréalité Kim Kardashian et son célèbre compagnon, le rappeur Kanye West, le 21 avril 2015 à New York »Il adore l’esprit de contradiction »Pour Trump, c’est une bénédiction. « Kanye West n’a pas des idées conservatrices mais il adore l’esprit de contradiction, exactement comme Donald Trump, remarque Jelani Cobb, historien et doyen de l’université de journalisme de Columbia. Au début de l’ascension politique de Trump, Kanye West voyait en lui avant tout un symbole de virilité, mais aussi un spectacle très divertissant. » Les deux hommes partagent peu d’idéaux politiques mais ont en commun un attrait irrésistible pour l’argent, les mannequins, la célébrité et un besoin irrépressible de dire tout ce qui leur passe par la tête.Un mois après sa victoire à la présidentielle, Trump s’isole dans sa Trump Tower, à Manhattan, avec son équipe restreinte. Le milliardaire tente de bricoler un gouvernement en attendant d’accéder pour de bon à la Maison-Blanche. Cependant, ses prises de position en campagne électorale ont déjà refroidi l’establishment. Alors, quand Kanye West débarque dans le hall ce matin de décembre 2016, le président élu ne retient pas un large sourire. « Trump était ravi d’attirer ce rappeur emblématique de Chicago, la ville où Barack Obama s’est construit politiquement, poursuit Jelani Cobb. D’autant que West reprenait le discours traditionnel de la droite, qui considère les errements du Parti démocrate comme la principale cause de la violence à Chicago. » En coulisses, la fille de Donald, Ivanka Trump, a œuvré au rapprochement avec l’artiste, dont elle fréquente les concerts depuis longtemps.Ce que personne ne sait encore à l’époque – et que les photos de la rencontre ne disent pas – c’est que Kanye West vient d’entrer dans une spirale infernale. Son ex-femme, Kim Kardashian, révèle que le chanteur souffre de troubles bipolaires et que, lorsqu’il s’est rendu à la Trump Tower, il sortait tout juste d’un séjour en hôpital psychiatrique. West, qui souhaite désormais se faire appeler « Ye » (d’après lui, le mot le plus utilisé dans la Bible), arrête alors son traitement et multiplie les dérapages incontrôlés.Il en faut davantage pour perturber le « roi des scandales », désormais installé à la Maison-Blanche. En octobre 2018, celui-ci invite Kanye West dans le bureau Ovale, flanqué d’une casquette rouge MAGA (Make America Great Again). Devant un parterre de journalistes ébahis, le chanteur improvise sur des dizaines de sujets pendant de longues minutes : Corée du Nord, univers alternatifs, avions de chasse, divorce de ses parents, sa bipolarité (due selon lui uniquement à « un manque de sommeil »). « C’était quelque chose », conclut Trump à la fin du monologue de l’invité. Les médias, eux, retiennent surtout l’image d’une star de la communauté afro-américaine, qui vote démocrate à plus de 85 %, aux côtés du président républicain. Et, aussi, cette phrase de West : « Quand je mets la casquette Trump, je me sens comme Superman. »Mais être l’unique célébrité à soutenir le chef de l’Etat ne suffit bientôt plus au rappeur, dont la foi de chrétien évangéliste rythme de plus en plus la vie et les morceaux. S’estimant choisi par Dieu, il se présente à la présidentielle. « Je retire ma casquette rouge MAGA », explique West en juillet 2020, après avoir critiqué les choix de Trump pendant la crise du Covid-19 – et comparé les vaccins à « la marque du diable »… Cette candidature réjouit pourtant le président républicain. Car Kanye West pourrait grignoter quelques points à Joe Biden dans l’électorat afro-américain, ce qui peut faire la différence dans les Etats clés. »Même s’il n’en avait sans doute pas conscience, sa campagne était montée et organisée par des cabinets de conseil liés aux républicains et par des cadres issus du Parti républicain, pointe Jordan Libowitz, de l’ONG Citizens for Responsibility and Ethics in Washington, qui a épluché ses documents de campagne. Elle visait en réalité la réélection de Donald Trump. » Candidat dans 12 Etats, la campagne erratique de Kanye West ne lui permet d’obtenir que 66 000 voix au niveau national, trop peu pour influencer le résultat final. Biden est élu président.Une descente aux enfersUne fois le scrutin passé, le rappeur remet sa casquette rouge MAGA mais son état psychique s’aggrave. Divorcé de Kim Kardashian, isolé au sein du rap américain et coupé d’une partie de son public, Kanye West sombre dans le complotisme et l’antisémitisme. En octobre 2022, il compare le droit à l’avortement à l’Holocauste, assure que l’IVG constitue « un génocide et un contrôle de la population noire américaine », que les médias « restent contrôlés par les juifs », et proclame son admiration pour Hitler et les nazis.Malgré l’immense scandale, le chanteur retrouve l’ancien président le mois suivant pour un dîner à Mar-a-Lago ! Ce sera le dernier. D’après Trump, Kanye West s’est invité à table avec l’influenceur néonazi Nick Fuentes, qui prône l’intervention de l’armée pour « nettoyer » les quartiers noirs et expulser les juifs des Etats-Unis. A la sortie, le rappeur publie une vidéo pour critiquer le milliardaire et annonce sa candidature à l’élection de 2024. « Trump n’a vraiment pas apprécié quand je lui ai proposé d’être mon vice-président », s’étonne Kanye West. Depuis, les deux hommes gardent leurs distances.Mais cet été, Kanye West a ressurgi à Moscou ! En se rendant à l’anniversaire d’un ami sur les rives de la Moskova, il est devenu la première star américaine à briser l’embargo culturel avec la Russie. Pour lui comme pour l’ex-président, le scandale est bel et bien un « way of life ».

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Author : Corentin Pennarguear

Publish date : 2024-08-25 09:30:00

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L’Express

Rentrée littéraire : les dix romans français ou étrangers à lire absolument

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Après avoir passé au crible les dix romans français les plus attendus (mais pas forcément les meilleurs…), le service Livres de L’Express vous recommande ses coups de cœur pour cette rentrée littéraire. Au menu : des couples en déréliction, des évocations irrévérencieuses d’académiciens (Yourcenar, Robbe-Grillet), des vedettes étrangères (Colm Toibin, Arturo Pérez-Reverte) et des confirmations françaises (Marie Vingtras, Clémentine Mélois). Tous sont vivement recommandés.Colm ToibinLe magicien des sentimentsParu en 2009 avant d’être adapté au cinéma avec la merveilleuse Saoirse Ronan, Brooklyn avait fait basculer Colm Toibin du statut d’écrivain à prix à celui d’auteur à succès. Le best-seller racontait l’émigration new-yorkaise, dans les années 1950, d’une jeune Irlandaise, Eilis Lacey, puis son retour à Enniscorthy, petite ville près de la côte sud-est de l’Eire, alors qu’elle était déjà secrètement mariée à un plombier italo-américain. Après son chef-d’œuvre Le Magicien sur Thomas Mann et les siens traduit en français il y a deux ans, Toibin revient à son héroïne fétiche. Au printemps, la parution en anglais de Long Island a été un événement mondial. Nous sommes désormais dans les années 1970, et Eilis mène une existence banlieusarde et routinière au milieu d’un clan italien. Apprenant que son mari Tony va avoir un enfant illégitime, elle décide de retourner sur ses terres natales, où elle a laissé sa mère revêche, son ancienne meilleure amie Nancy et un amour de jeunesse, Jim. En pleine crise de la quarantaine, Eilis a beau traverser un océan, elle ne fait que passer d’une communauté étouffante et catholique à une autre.Les suites sont un exercice périlleux, souvent artificiel et décevant (Le Parrain et Star Wars font exception). Mais dans ce Vingt ans après transatlantique, Toibin renoue avec la magie des débuts. Le retour en Irlande de Long Island fait écho à celui de Brooklyn, sauf qu’Eilis est désormais une femme d’âge mûr, a deux enfants et pas mal de regrets. Passé maître dans les non-dits et la confusion des sentiments à travers une économie de mots, le romancier irlandais va jusqu’à reprendre des scènes avec différents points de vue pour mieux montrer les complexités d’un triangle amoureux. Bonne nouvelle : la fin, qui a tout d’un cliffhanger, laisse entrevoir un troisième épisode de la saga. Thomas MahlerLong Island, par Colm Toibin. Trad. de l’anglais par Anna Gibson. Grasset, 400 p., 24 €.Marie VingtrasL’Amérique à portée de plumeQuel caméléon ! Avec Blizzard, en 2021, l’avocate à la Cour de cassation Marie Vingtras (pseudo choisi en référence à Jules Vallès) nous invitait dans les territoires d’un Alaska, plus inhospitalier que féerique, à la poursuite effrénée d’un gamin perdu dans le blizzard. Bluffant de réalisme ! La revoilà dans les immensités américaines chères à cette fan de Faulkner, Cormac McCarthy et Russell Banks. Immense mais étriqué, à l’instar de cette petite ville de Mercy dans le Massachusetts pétrie de rumeurs et cadre de l’action de ce deuxième roman choral, Les Ames féroces, scandé par les quatre saisons et tenu de bout en bout par un sens du suspense digne de ses admirations.C’est au printemps que le drame a eu lieu, le 26 avril 2017. La narratrice de ce premier tempo, Lauren, élevée à la ferme et shérif de son état, doit faire face à son premier mort, en l’occurrence la jeune Leo Jenkins. L’enquête commence, mais Marie Vingtras prend soin au préalable de faire les présentations du petit monde de Mercy : Seth, le père accablé de Leo, garagiste ruiné ; les deux adjoints de Lauren, soit le géant débonnaire Donegan et le malveillant Sean ; le maire, pas plus bienveillant que ce dernier ; Janis, la compagne de la shérif, rescapée de l’incendie provoquée par son avocat de mari ; Emmy, la seule amie de Leo, fille de notables du coin ; Livia, la mère de Leo, évaporée en Italie ; et Benjamin, romancier et professeur de français au lycée (« une langue qui ne servait à rien ») venu de la côte Est et, pour cette première raison, hautement soupçonnable d’autant qu’il a été accusé dans le passé de détournement de mineures… C’est lui le narrateur de la deuxième saison, mais il faudra écouter les confidences d’Emmy puis de Seth pour connaître le pot aux roses, tandis que Marie Vingtras excelle dans son exploration des âmes, des désirs et des hypocrisies. Marianne PayotLes Ames féroces, par Marie Vingtras. Editions de l’Olivier, 272 p., 21,50 €.Camille PascalLa main au collierOn sait que Napoléon estimait que la mort de Marie-Antoinette datait de l’affaire du collier. Rappelons les faits : huit ans avant son exécution, un scandale l’éclabousse en 1785. Trois escrocs (Nicolas et Jeanne de La Motte et leur associé Rétaux de Villette) se jouent du cardinal de Rohan. Le pauvre prélat, mal aimé de la reine, aimerait sortir de la disgrâce. A l’aide de fausses lettres, le trio diabolique lui fait croire que, s’il acquiert pour Marie-Antoinette un collier hors de prix (jadis créé pour la Du Barry mais finalement jamais acquis par Louis XV) elle le recevra à nouveau à la Cour. Le naïf Rohan tombe dans le panneau, et tout le monde avec lui, notamment la reine : en voulant prouver son innocence, elle va alimenter la légende noire de l’Autrichienne dépensière plombant les finances de la France, faute qui lui sera fatale quand se déclenchera la Révolution…Depuis L’Eté des quatre rois (Grand Prix du roman de l’Académie française en 2018), Camille Pascal est passé maître dans l’art du roman historique. Avec La Reine du labyrinthe, il rend à merveille les décors, coulisses et personnages de cette ténébreuse affaire – Rohan et le ménage La Motte, bien sûr, mais aussi le baron de Breteuil, qui cherche à tirer profit de l’embrouille pour enfoncer le cardinal, qu’il déteste. On sent dans son style riche, qui pastiche avec gourmandise et esprit la langue du XVIIIe siècle, que Pascal s’amuse follement – ce qui nous change des éteignoirs de la littérature contemporaine. Mine de rien, cette vieille arnaque reste moderne : elle nous rappelle que le complotisme n’est pas né avec notre temps et que l’intrigant qui essaie de manipuler une grenade risque de se la faire exploser au visage. Car au cœur de l’affaire du collier, tout le monde finira dupe. Sauf le lecteur de ce livre, qui se divertira autant que l’auteur. Louis-Henri de La RochefoucauldLa Reine du labyrinthe, par Camille Pascal. Robert Laffont, 422 p., 22,50 €.Nathan HillAnatomie d’un déclinBien-être commence comme une de ces comédies romantiques dans lesquelles on se vautre les jours de pluie et de déprime. Dans un quartier bohème de Chicago, au début des années 1990, Elizabeth et Jack habitent face à face. Ils s’observent, s’épient, tombent amoureux dans un jeu de regards cachés, d’ombres et de lumières. Formidable entrée en matière où l’on vit les premiers pas d’une histoire d’amour dont on voudrait qu’elle dure toute la vie tant elle est belle, évidente. Mais Nathan Hill n’est pas un auteur de romance, il est un fin observateur de l’âme humaine et de la société américaine comme le savent ceux qui ont lu son premier roman Les Fantômes du vieux pays. Il était alors question d’une mère et de son fils, il s’agit ici d’un homme et d’une femme, de ce qui fonde l’amour et l’érode dans nos impatiences contemporaines.D’une construction ambitieuse, faite de sauts non chronologiques dans le temps, il nous raconte l’histoire d’Elizabeth et Jack vingt ans durant. Tous deux ont fui leurs familles pour se réinventer mais les années passant, qu’ont-ils encore en commun ? De petits détails en moments clés, Nathan Hill dessine une fresque originale qui va de l’origine de la fortune de la famille d’Elizabeth dans les chemins de fer du Connecticut à l’infinie tristesse qui imprègne celle de Jack dans les prairies américaines, des rêves d’artiste que l’on peut avoir à 20 ans, de ce qu’ils deviennent à 40 ; il aborde des sujets aussi divers que l’influence des algorithmes sur nos comportements, l’éducation des enfants, le poids des violences passées, la tentation actuelle de laisser les technologies choisir pour nous. Pour, finalement, n’en aborder qu’un : qu’est-ce que l’amour moderne ? Réponse dans ces 670 pages de Bien-être, le grand roman américain de la rentrée. Agnès LaurentBien-être, par Nathan Hill. Trad. de l’anglais par Nathalie Bru. Gallimard, 690 p., 26 €.Emmanuelle LambertUn « pape » pas très orthodoxeQue reste-t-il d’Alain Robbe-Grillet ? « Je suis surtout connu pour ma notoriété », disait-il du temps de sa grandeur, en citant Warhol. Facétieux, pas mécontent de son petit personnage, il aimait enfumer le monde. Après son élection à l’Académie française, il avait ainsi refusé d’avoir une épée et déniché dans le règlement de l’institution un alinéa précisant que les ecclésiastiques en sont dispensés. Ne pouvait-on pas lui appliquer cette règle, vu qu’il était… le pape du Nouveau Roman ?On trouve d’autres anecdotes du même tonneau dans Aucun respect d’Emmanuelle Lambert. A la fin des années 1990, âgée de 24 ans, la future commissaire d’exposition avait été engagée par l’Institut mémoires de l’édition contemporaine (Imec) pour une mission particulière : aider Robbe-Grillet à trier ses archives. Ainsi avait-elle eu affaire au pape ainsi qu’à sa femme, Catherine, elle-même papesse d’une autre discipline – le sadomasochisme. Bien que ce livre se présente comme un roman, on sent que les souvenirs portent le récit. On suit la narratrice allant voir le maître dans son château normand : il la reçoit avec son éternel col roulé, lui sert l’aquavit qu’il propose à ses invités, frime plus qu’un paon. Plus tard, lors d’un cocktail à Paris, Robbe-Grillet attrape sa collaboratrice par la taille et lui pince la hanche. Ce n’est pas la première fois qu’elle le repousse, il s’en étonne encore : « Mais enfin pourquoi ne veux-tu pas que je te tripote ? Je t’ai déjà dit pourtant, les filles cherchent des pères. » Réponse de la jeune femme : « Pas des grands-pères. » Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts… Sans tomber dans la chasse aux sorcières, Emmanuelle Lambert relit cette étrange expérience vécue lors de sa vingtaine. On peut admirer l’auteur de La Jalousie (« un des plus beaux romans du XXe siècle ») et le croquer avec esprit. L.-H. L. R.Aucun respect, par Emmanuelle Lambert. Stock, 225 p., 20 €.Arturo Pérez-RevertePlongée en eaux troublesAu début, il y a un corps sur la plage, qui semble sans vie. Elena s’en approche, constate un faible souffle, ramène l’homme chez lui, le soigne. D’autres viennent le récupérer et le naufragé semble disparaître de la vie d’Elena Arbués, une libraire, veuve depuis quelques mois. Nous sommes en 1942, à La Linea, pointe sud de l’Espagne. Plus au sud encore se trouvent la ville et le port de Gibraltar, propriété de la Couronne britannique, où sont amarrés les bâtiments de la Royal Navy. L’homme qu’Elena a secouru s’appelle Teseo Lombardo, c’est un plongeur de la marine italienne. Lui et son équipier, ainsi qu’une poignée d’autres, descendent au fond de la Méditerranée, l’un derrière l’autre sur leur « maiale », une torpille qu’ils doivent piloter jusqu’à la coque du navire ennemi pour y déposer une charge explosive, puis repartir. Tout ça à la lumière de la lune, en franchissant le filet qui protège le port, et en évitant les cartouches de dynamite jetées dans la mer par les patrouilles anglaises. Bien sûr, Elena et Teseo vont se recroiser. Admettre des sentiments réciproques qui mettront, forcément, leur morale à l’épreuve et leur existence en danger.Il y a chez Pérez-Reverte un sens du détail qui ne fait jamais défaut, même quand il s’agit de décrire le fonctionnement d’une antique « maiale ». Il y a aussi une malice narrative, visant à surprendre le lecteur en même temps qu’à renforcer le réalisme du récit : les pages dans lesquelles il décrit le travail d’enquête d’un journaliste qui lui ressemble en tous points. Il y a surtout, derrière ce récit d’aventure aux scènes de plongée à couper le souffle, d’autres enjeux : Elena trompe-t-elle sa patrie et son défunt mari en se rapprochant de Teseo ? Celui-ci compromet-il ses équipiers en lui faisant confiance ? En définitive, entre trahir son drapeau et ses sentiments, Elena et Pérez-Reverte ont choisi depuis longtemps. Bertrand BouardL’Italien, par Arturo Pérez-Reverte. Trad. de l’italien par Robert Amutio. Gallimard, 448 p., 24 eurosChristophe BigotLa dernière passion de Marguerite YourcenarCe qui frappe d’abord dans ce septième roman de Christophe Bigot, c’est le style, étincelant. Puis c’est l’intelligence du regard, la pertinence de l’analyse de l’improbable couple que forma Marguerite Yourcenar à l’âge de 75 ans avec l’opportuniste photographe américain Jerry Wilson, de quarante-cinq ans son cadet. Une histoire démente nourrie ici par les multiples lectures de Bigot mais aussi par son imagination qui donne de la substance aux dialogues d’Un autre m’attend ailleurs et aux méditations intimes de l’auteure des Mémoires d’Hadrien et de L’Œuvre au noir, ouverte à tous les désirs. Nul doute, Christophe Bigot, 48 ans, professeur de littérature, passionné par la période révolutionnaire, est à son affaire ici avec ses deux personnages détonants.Ils se sont rencontrés chez elle, à Petite Plaisance, en mai 1978, sur son île américaine de Monts-Déserts, à l’occasion du tournage d’une émission pour la télé produite par Maurice Dumay, le petit ami de Jerry. Marguerite vit alors en ermite avec Grace, sa traductrice et compagne depuis quarante ans. Tout de suite, elle est remuée par « le bleu transparent » de l’éphèbe blond. Ils reviennent à l’automne, puis c’est seul qu’il fera le pèlerinage pour offrir ses services tandis que le cancer finit par terrasser Grace. Commence alors une série de voyages dantesques (Caraïbes, Europe, Maghreb, Egypte, Japon, Inde, Afrique) relatés avec le même bonheur que la réception à l’Académie française, le 22 janvier 1981, de Marguerite, mélange « de bonze tibétain et de sorcière médiévale » avec son port de sphinx et son carré à la Jeanne d’Arc. Maurice se meurt (du sida), Jerry, ange et démon, multiplie les crises de violence, la tempête couve, et connaît son acmé avec l’irruption d’une petite frappe droguée, amant de Jerry. La « romance » se referme, on n’a qu’une hâte, la relire. M. P.Un autre m’attend ailleurs, par Christophe Bigot. Editions de La Martinière, 314 p., 20 €.Clémentine MéloisLa gloire de son pèreContrairement à ce que défend à longueur de pensums plaintifs la littérature actuelle, il n’y a pas que la lamentation dans la vie. Le sculpteur Bernard Mélois le notait dans ses carnets en 1981 : « Nous sommes tous des clowns. Moi-même, je revendique le droit d’être grave dans une pirouette. » A la mort de ce drôle de zèbre, en 2023, sa fille Clémentine n’a pas voulu se noyer dans un paquet de mouchoirs. Elle a préféré réserver à son père un « enterrement de pharaon » en transformant ses funérailles en œuvre d’art. Alors c’est bien raconte par le menu cette installation pas comme les autres…Membre de l’Oulipo et adepte des détournements drolatiques, Clémentine Mélois devrait se lancer dans les pompes funèbres. Le monde serait moins triste. Il faut la suivre en train de peindre en bleu le cercueil de son père ou faisant émailler sa croix, puis préparant la cérémonie : à partir d’une épreuve douloureuse, elle crée un événement fantaisiste et joyeux auxquels participent la famille et les amis. Le récit qu’elle en tire est un petit bijou d’oraison funèbre décalée, comme peut l’être In Memoriam de Paul Léautaud. Sauf que là où Léautaud est souvent grinçant, elle reste toujours tendre. Alors c’est bien (dernière phrase prononcée par le défunt) est aussi l’occasion pour Clémentine Mélois de retracer la carrière de sculpteur de son père, les années de vache enragée, l’amour inconditionnel du couple qu’il a formé toute sa vie avec la mère de ses deux filles. Il avait composé ce haïku : « J’ai mes lois/Je les suis/Je suis Mélois/Je suis. » Sa fille a hérité de son humour oscillant entre légèreté et inquiétude. Avec Cœur de Thibault de Montaigu, Alors c’est bien est la plus émouvante déclaration d’amour à un père que l’on pourra lire en cette rentrée littéraire. La preuve que tous les enfants ne sont pas ingrats. L.-H. L. RAlors c’est bien, par Clémentine Mélois. Gallimard, 202 p., 19,50 €.Andrew O’HaganIl était une fois ManchesterSont-ce les références impeccables qui nous ramènent à notre propre jeunesse (The Smiths, New Order, Il était une fois en Amérique…) ? Les aphorismes qui fusent (« Etre jeune est une sorte de guerre dans laquelle le grand ennemi est l’expérience ») ? Le fait qu’écouter du Phil Collins soit ici considéré comme la pire des punitions imaginables ? Très vite, on a la certitude que ces Ephémères occuperont une place durable dans notre bibliothèque.D’inspiration autobiographique, le roman s’ouvre dans le Royaume-Uni des années Thatcher. Gravitant autour du charismatique Tully Dawson, une bande de jeunes Ecossais de la working class se rend à Manchester pour un festival célébrant le dixième anniversaire du punk. Il y a le narrateur James, alias Noodles, futur écrivain, l’alcoolique Limbo, le marxiste Tibbs, le geek Dr Clogs… Le week-end dans cette Mecque musicale culmine avec le concert des Smiths. « Le groupe était à son apogée, romantique et injurieux, féroce et sublime, leurs coupes de cheveux en guise de revendication. Morrissey arriva en brandissant un permis, une sorte de laissez-passer général, comme si une nouvelle sorte d’appartenance pouvait être créée sur la base du sentiment d’exclusion, comme si personne ne vous connaissait aussi bien que lui », écrit magnifiquement Andrew O’Hagan. La deuxième partie se déroule trente ans plus tard, lors que Tully annonce qu’il est atteint d’un cancer incurable. La nostalgie prend le dessus sur l’énergie juvénile, les regrets du crépuscule remplacent les promesses de l’aube, et on bascule de Trainspotting à Peter’s Friends. Mais l’essentiel est de ne pas trop trahir ce qu’on a été. « Et que la mort soit fière de nous prendre », se répètent Tully et Noodles, citant le Antoine et Cléopâtre de Shakespeare. Rarement un roman aura sonné aussi juste sur la fin de l’adolescence comme sur l’âge mur. T. M.Les Ephémères, par Andrew O’Hagan. Trad. de l’anglais par Céline Schwaller. Métaillié, 286 p., 21,50 €.Patrice JeanMieux qu’un Houellebecq pour adultesIl y a quelques années, le chanteur Bertrand Burgalat avait trouvé cette formule impeccable pour qualifier Patrice Jean : « un Houellebecq pour adultes ». Il est vrai que, avec ses deux derniers livres (voire plus), l’auteur jadis inspiré des Particules élémentaires a sombré dans un autopastiche geignard limite infantile. Pendant ce temps-là, plus ambitieux, Patrice Jean n’a cessé de monter en puissance : L’Homme surnuméraire, Tour d’ivoire, La Poursuite de l’idéal ou Rééducation nationale l’ont imposé comme l’un des meilleurs satiristes de notre modernité. A tel point qu’il est devenu insultant de le comparer à Houellebecq quand il rappelle plutôt Flaubert, Schopenhauer, Swift ou Molière.Page 443 de La Vie des spectres, le narrateur Jean Dulac fait cette remarque : « La caricature, de nos jours, court après le réel, un réel toujours en avance d’une connerie sur sa représentation romanesque. » Dulac n’en finit plus de manger son pain noir. Journaliste dans la presse locale à Nantes, il doit écrire des portraits de personnalités toutes plus sottes les unes que les autres. Sa femme et son fils ne remontent pas le moral de ce bon père de famille. Un jour, alors que son épouse et leur rejeton se retournent injustement contre lui, Dulac claque la porte et s’installe seul dans un petit appartement. Le fantôme d’un ami de jeunesse lui apparaît et lui parle, tandis qu’une étrange épidémie crée la panique dans la société – le livre bascule alors dans une ambiance mélancolique et onirique qui renvoie plus à Gogol qu’à Philippe Muray (ce pourfendeur de lieux communs devenu lui-même un cliché). A rebours des romans les plus niais de cette rentrée (ceux de Véronique Olmi et Alice Zeniter), Patrice Jean ne tire pas le lecteur vers le bas. On conseillera son livre à ceux qui aiment réveiller les esprits – et notamment l’esprit critique. L.-H. L. R.La Vie des spectres, par Patrice Jean. Le Cherche Midi, 452 p., 22,50 €.

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Author : Louis-Henri de La Rochefoucauld, Thomas Mahler, Marianne Payot

Publish date : 2024-08-25 18:00:00

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