Avec 81 milliards d’euros d’encours sur l’épargne (hors retraite), Generali France est un acteur majeur du marché de l’assurance-vie. Tour d’horizon des enjeux actuels de l’enveloppe préférée des Français avec Hugues Aubry, membre de son comité exécutif, chargé du marché de l’épargne et de la gestion de patrimoine.Quel bilan tirez-vous de l’année 2024 ?Hugues Aubry L’assurance-vie affiche une belle dynamique ! L’année 2024 a été particulièrement favorable pour le secteur, avec une collecte brute record de 173 milliards d’euros. Bien que la part des unités de compte ait légèrement diminué – de 40 % à 38 % -, elle demeure solide. Par ailleurs, nous avons franchi en début d’année le seuil symbolique des 2 000 milliards d’euros d’encours.Generali a su particulièrement profiter de ce contexte, avec une collecte brute de 9,6 milliards d’euros, en progression de 52 % par rapport à 2023, et une collecte nette positive à la fois sur les unités de compte et les fonds en euros. Cette tendance favorable s’est manifestée sur tous nos segments, sachant que 90 % de notre activité en épargne provient de partenariats avec des tiers distributeurs : conseillers en gestion de patrimoine, banques régionales et privées, acteurs Internet et fintechs.A quoi tient ce succès ?Avec la baisse de l’inflation et des taux courts, 2024 a été marquée par un transfert de l’épargne de court terme déposée dans les banques vers l’épargne de moyen long terme proposée par les assureurs. Mais l’assurance-vie est également portée par des courants d’ordre structurel. Au-delà de sa dimension fiscale, elle constitue aujourd’hui le produit d’épargne le plus abouti et le plus populaire du marché, avec un ticket d’entrée souvent limité à quelques centaines d’euros. Par ailleurs, elle a su largement évoluer sous l’impulsion de plusieurs lois récentes, telles que la loi Pacte et la loi Industrie verte, et donne désormais accès à une large variété de supports. Enfin, les incertitudes économiques et politiques ont un impact significatif sur le taux d’épargne des Français, qui ne cesse de progresser. Compte tenu de tous ces éléments, 2025 s’annonce également prometteuse.Quelle est votre stratégie en matière de fonds en euros ?Nous nous adressons à une clientèle souhaitant gérer son épargne à moyen long terme, ce qui nécessite une allocation diversifiée. C’était là déjà notre conviction en 2019, et nous n’avons pas dévié de cette stratégie. Cependant, le contexte des taux d’intérêt a changé. Il y a cinq ans, les nouveaux versements sur les fonds en euros diluaient leur performance car nous investissions à des niveaux de rendement faibles. Aujourd’hui, c’est l’inverse, donc il n’y a plus lieu d’imposer des restrictions d’accès, même s’il reste nécessaire de miser sur la diversification. En effet, avec une performance moyenne proche de 2,60 %, le fonds en euros n’est pas le support le plus adapté pour une valorisation à moyen long terme. Selon nous, une allocation cohérente repose davantage sur la règle des trois tiers : un tiers de fonds en euros, un tiers d’actifs cotés liquides et un tiers de solutions “alternatives” telles que les actifs réels (infrastructures, dette privée, immobilier, private equity), les produits structurés et les fonds croissance.Le non coté est mis en avant par la réglementation, mais les clients y portent-ils un réel intérêt ?Le non coté n’est pas un concept nouveau. L’immobilier, par exemple, a longtemps rencontré un grand succès avant d’être pénalisé par la forte remontée des taux d’intérêt. Cependant, depuis la loi Pacte en 2019, nous assistons à une démocratisation des actifs réels. Nous avons d’ailleurs lancé dans la foulée de cette loi des supports de private equity et d’infrastructures. Ces unités de compte ont trouvé leur public, une réussite soutenue par notre stratégie de diversification et l’accompagnement que ce type d’actif nécessite. Notre fonds GF Infrastructures Durables atteint ainsi près de 900 millions d’euros d’encours, et GF Lumyna Private Equity World près de 350 millions d’euros. Nous venons par ailleurs de lancer deux nouvelles unités de compte dédiées à la dette privée et à la dette immobilière.Quelles sont les contraintes à respecter avant de mettre du non coté dans une enveloppe liquide ?La loi Industrie verte nous impose d’intégrer des actifs réels dans la gestion pilotée, ce qui est pertinent, mais pose des questions de liquidité. Le code des assurances a donc évolué pour permettre d’appliquer des pénalités de sortie, au cas où le gérant d’actifs ne pourrait plus assurer la disponibilité des fonds. Chez Generali, cette problématique est d’autant plus importante que nous avons déjà atteint un niveau d’encours significatif sur ce type de supports. Depuis le 1er décembre 2024, nous avons donc mis en place un certain nombre de règles sur les unités de compte non cotées, y compris immobilières. Pendant les quatre premières années, les rachats partiels ou arbitrages en gestion libre sont impossibles, mais, bien entendu, la liquidité est assurée en cas de rachat total ou de décès. Passé ce délai des quatre ans, si des restrictions [NDLR : mesures permettant de limiter temporairement les sorties de capitaux au-delà d’un certain montant] sont mises en place par le gestionnaire d’actifs, deux cas de figure se présentent. Pour les produits gérés par Generali, les arbitrages vers les fonds en euros sont autorisés. Pour les unités de compte externes, des pénalités allant jusqu’à 20 % peuvent être appliquées, conformément au texte de loi.Depuis deux ans, les assureurs doivent régulièrement passer en revue leurs unités de compte pour vérifier le niveau des frais. Quelles ont été les conséquences de ce travail ?Cette démarche est saine. La première phase consistait à évaluer les fonds selon un rapport frais/performance pour en déterminer la pertinence. Pour chaque catégorie, nous avons identifié les parts dont les frais dépassaient de 33 % la moyenne de leur catégorie, ainsi que les unités de compte peu ou pas souscrites. Sur les 5 000 supports analysés, 8 % ont été recalés par le premier critère et 27 % par le second. En conséquence, nous avons cessé de commercialiser 1 785 parts de fonds. La prochaine étape consistera à intégrer les frais des contrats dans cette revue et à étendre l’analyse aux produits structurés. Par ailleurs, si les véhicules concernés ne peuvent plus recevoir de nouveaux flux, ils conservent leurs encours. Pour aller jusqu’au bout de la démarche, il nous semblerait cohérent de les déréférencer complètement pour les remplacer par d’autres, présentant un meilleur rapport qualité-prix.Quels sont vos enjeux pour les prochaines années ?Collectivement, nous devons poursuivre l’effort d’innovation et de modernisation de l’enveloppe. Nous voulons améliorer sans cesse notre qualité de service tout en maîtrisant notre efficacité et notre sécurité opérationnelles. Nos partenaires sélectionnent nos produits pour la diversité de notre offre, mais aussi pour nos outils numériques et la qualité de nos équipes. L’enjeu consiste à “augmenter” leur action au quotidien en s’appuyant sur l’intelligence artificielle pour améliorer notre organisation. Enfin, nous enrichissons aussi nos services patrimoniaux, avec une offre de crédit Lombard, produit qui complète parfaitement le contrat d’assurance-vie.L’assurance-vie est-elle adaptée pour orienter l’épargne vers la défense ?Des discussions sont en cours à ce sujet avec le ministère de l’Economie. Plusieurs hypothèses sont évoquées. Ce dont nous sommes convaincus, c’est que l’assurance-vie a une responsabilité sociétale : elle contribue au financement de la dette publique, de l’économie réelle et de la transition climatique. Elle pourrait donc jouer aussi un rôle dans notre effort de défense.Un article de notre dossier “spécial Placements”, publié le 24 avril.
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Publish date : 2025-04-20 09:00:00
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