C’est compliqué, la guerre en Ukraine. Surtout quand on veut la régler en cent jours. Et si, au moins, chacun y mettait du sien… Mais personne ne fait d’efforts pour aider ce pauvre Donald Trump à mettre fin au conflit et décrocher son prix Nobel. D’abord il y a ce président Zelensky, un brin rugueux, qui ne veut rien lâcher. Steve Witkoff en sait quelque chose. L’émissaire américain pensait tenir une idée. L’Ukraine, a-t-il suggéré, pourrait céder aux Russes ces quatre régions de l’Est, théâtre de féroces combats, dont Witkoff oublie toujours les noms. Après tout, ce ne serait pas si grave : ces territoires sont russophones, a-t-il osé… Etrangement, l’idée n’a pas enthousiasmé les Ukrainiens.En face, Vladimir Poutine n’est pas non plus très coopératif. Non seulement le président russe n’obtempère pas aux demandes de cessez-le-feu américaines, mais il envoie, dans un absolu cynisme, ses missiles dans des zones d’habitation, à Soumy et Krivyï Rih. Cependant, Trump a beau être “très en colère” contre le chef du Kremlin, il n’en attribue pas moins la responsabilité de cette guerre, avant tout, au président ukrainien.Aussi fanfaron que presséCette situation peut-elle durer ? Rien n’est moins sûr. C’est, en substance, ce qu’a laissé entendre Marco Rubio, à la sortie du sommet sur l’Ukraine organisé par Emmanuel Macron, le 17 avril, à l’Elysée, avec des dirigeants européens, américains et ukrainiens. “S’il n’est pas possible de mettre fin à la guerre en Ukraine, nous devons passer à autre chose”, a dit le secrétaire d’Etat américain.C’est bien ce qu’il risque de se produire avec un Trump aussi fanfaron que pressé. S’il ne remet pas en question sa méthode – faire des concessions à Poutine pour l’amadouer –, le président américain pourrait bien sortir du jeu… de guerre lasse. Prenant prétexte de la mauvaise volonté des belligérants à signer un cessez-le-feu, il laisserait alors la main aux Européens. Ce ne serait pas la première fois que Donald Trump sortirait par la petite porte. En juin 2019, sa rencontre avec le leader nord-coréen Kim Jong-un, qu’il avait modestement qualifiée de “grand jour pour le monde”, s’était transformée en mascarade médiatique. A la fin… rien. Le programme nucléaire de Pyongyang n’avait absolument pas été remis en cause. Voilà bien le problème des sujets compliqués. Ils s’accommodent très mal du show permanent de Donald Trump.
Source link : https://www.lexpress.fr/monde/europe/donald-trump-et-lukraine-ou-le-syndrome-de-la-guerre-lasse-S2T6UQ3DRBHFVNRO5JW3XFH4K4/
Author : Charles Haquet
Publish date : 2025-04-19 06:00:00
Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.
Trending
- Weilburg: Leiche gefunden – Suche nach Sechsjährigem wird beendet
- Nico Iamaleava expected to join UCLA after coaches tell other QBs his plan: reports
- Hegseth Said to Have Shared Attack Details in Second Signal Chat
- «Viaggio in Italia», la Botte dans la hotte
- Frédéric Ramel, politiste : « En 2025, les valeurs démocratiques n’ont plus le même sens entre les deux rives de l’Atlantique »
- La drôle d’histoire du film « le Garçon », traîné en justice pour « contrefaçon » d’un roman d’Isabelle Monnin
- « Nous ne sommes à l’abri nulle part » : au Sud-Liban, cette guerre qui ne dit plus son nom
- En Ouganda, un projet de loi pour autoriser les tribunaux militaires à juger des civils
Sunday, April 20