Les surtaxes américaines sont officiellement entrées en vigueur, mercredi 9 avril : + 20 % sur les produits en provenance de l’Union européenne, + 104 % sur les importations chinoises. Alors que la panique se poursuit sur les marchés financiers, l’Union européenne tente, de son côté, d’encaisser le choc. Après des semaines de tergiversations, les Vingt-Sept devraient voter ce mercredi une première salve de mesures de rétorsion contre la hausse des droits de douane infligée par les États-Unis de Donald Trump. Si elles sont approuvées, ces taxes s’appliqueront dès la semaine prochaine.L’Union européenne propose dans un premier temps de répliquer aux taxes américaines sur les importations d’acier et d’aluminium (26 milliards d’euros par an), entrées en vigueur en mars, par des droits de douane de 25 % sur une série de produits américains. L’UE n’a en revanche toujours pas répondu aux surtaxes de 20 % sur les importations européennes annoncées la semaine dernière par Donald Trump, ni aux surtaxes sur les voitures européennes (25 %, en vigueur depuis avril).Produits agricoles, équipements, maquillageLa liste des marchandises visées par les représailles européennes a été communiquée aux 27 États membres, avant une réunion de leurs représentants mercredi à Bruxelles.Sont concernés des biens agricoles comme les volailles, le jus d’orange, le riz, le soja, le tabac, mais aussi le bois, des produits plastiques, des équipements électriques ou des produits de maquillage. Seront également taxés à 25 % les bateaux de luxe, motos, diamants, ou vêtements.Si les États membres donnent leur accord, une première salve de nouveaux droits de douane entrera en vigueur le 15 avril. Une seconde, plus conséquente, arrivera à partir de la mi-mai.Les spiritueux épargnésTous les produits présents sur la liste ne faisaient pas l’unanimité : plusieurs États membres, dont la Grèce, l’Espagne et le Portugal, auraient aimé retirer des produits comme le soja (utilisé pour la nourriture animale), de peur de représailles. Ils ont néanmoins obtenu que les taxes sur ces produits ne rentrent en vigueur qu’en fin d’année, le temps, peut-être, qu’un accord soit trouvé entre Bruxelles et Washington.Les 27 se sont néanmoins mis d’accord pour épargner le bourbon américain, à la demande des représentants des filières vins et spiritueux, craignant pour leur filière. Plusieurs pays producteurs, dont l’Italie, l’Irlande et la France, avaient plaidé pour ne pas surtaxer le whisky américain après les menaces de Washington d’imposer des droits de douane de 200 %.Les services numériques américains dans le viseur ?En plus de la liste des produits déjà connue, la Commission européenne réfléchit à une autre piste pour répliquer à cette guerre commerciale : s’en prendre aux services numériques, pour lesquels les États-Unis ont avec l’Europe un important excédent commercial. La France et l’Allemagne poussent pour une utilisation de “l’instrument anti-coercition européen”, nouvel instrument juridique européen rendant possibles la restriction au marché européen, ou encore le contrôle des exportations ou des investissements des entreprises américaines.Les fleurons américains des technologies numériques, comme Microsoft, Amazon, Google ou Meta seraient directement ciblés par ces mesures. D’autres pays se veulent toutefois plus prudents, comme l’Italie, la Hongrie, mais aussi l’Irlande, qui abrite les sièges européens de géants de la tech américaine. “Ce serait une escalade extraordinaire à un moment où nous devons travailler à la désescalade”, a ainsi mis en garde le ministre irlandais des Affaires étrangères Simon Harris.Difficultés à trouver une réponse communeDes divisions demeurent donc sur les mesures de rétorsion à mettre en place face à Donald Trump – l’enjeu étant de ne pas pénaliser davantage l’économie européenne. Réunis en début de semaine à Luxembourg, les États membres de l’UE ont cherché à esquisser une réponse commune, mais qui demeure en deçà de l’ampleur des mesures américaines. D’une même voix, ils appellent Washington à négocier.Pour l’instant, seule la Hongrie, dont le gouvernement de Viktor Orbán est proche du trumpisme, a fait savoir qu’elle ne voterait pas le plan de la Commission européenne. Giorgia Meloni, la cheffe du gouvernement italien que l’on sait proche du président américain, ne devrait pas, pour sa part, se désolidariser des partenaires européens. Selon son cabinet, elle se réunira prochainement avec Donald Trump pour parler des tarifs.Si le président américain n’a pas, pour l’instant, manifesté sa volonté de négocier avec la Commission européenne, les Vingt-Sept espèrent que Washington flanche sous la pression des marchés.
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Publish date : 2025-04-09 08:20:00
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