François Bayrou a fait deux gestes, ce mercredi 15 janvier, envers les socialistes, promettant de soumettre au Parlement un accord, même partiel, des partenaires sociaux sur les retraites, et renonçant aux 4 000 suppressions de postes dans l’Éducation nationale. Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure demandait, pour ne pas voter la motion de censure qui sera examinée jeudi, que le Parlement soit saisi, quelles que soient les conclusions du « conclave » des syndicats et du patronat prévu pour trois mois sur la question des retraites.Le Premier ministre a répondu en partie à cette demande lors des questions au gouvernement à l’Assemblée puis dans sa Déclaration de politique générale au Sénat. Il a évoqué trois scénarios qui pourraient se produire à l’issue de cette « conférence sociale » destinée à revisiter la réforme contestée d’Élisabeth Borne. « Désaccord : on en reste au texte actuel. Accord complet : on fait un texte de loi. Accord partiel : on traduit l’accord partiel dans un texte d’amélioration de notre système de retraite. C’est la voie la plus franche, la plus transparente, la plus honnête qu’on pouvait trouver sur ces sujets-là », a-t-il détaillé.Mais il s’est heurté à une fin de non-recevoir. « Le compte n’y est pas », lui a rétorqué Patrick Kanner, chef de file des sénateurs PS. « Votre discours ne nous permet pas d’avoir une vision claire de l’équilibre général de votre budget », a-t-il ajouté, se disant « inquiet » de « découvrir les sujets sur lesquels vous ferez de nouvelles économies ». Et même « dans l’hypothèse où les conditions seraient réunies pour que nous ne censurions pas votre gouvernement, nous ne vous signons pas de chèque en blanc », a-t-il mis en garde. Le Premier ministre lui a répondu quelques instants plus tard en ajoutant un geste supplémentaire : renoncer aux 4 000 suppressions de postes prévues dans l’Éducation par le gouvernement précédent.Aucune décision prise par le PS pour l’instantLes 66 députés PS se sont réunis mercredi pour arrêter leur position sur la motion de censure déposée par leurs alliés de gauche, LFI en tête, à laquelle se sont ralliés les communistes et les Écologistes. À la fin de la réunion, aucune décision n’avait pourtant été prise. « Les instances du Parti socialiste et du groupe à l’Assemblée se réuniront d’ici le débat de censure », a indiqué à l’AFP la direction du parti mercredi soir.Si le PS choisissait de voter la censure jeudi après-midi, le gouvernement ne tomberait pas pour autant, car le Rassemblement national (RN) a décidé de ne pas s’y associer. Le Premier ministre, qui avait douché les espoirs des socialistes la veille en laissant entendre que sans accord entre les partenaires sociaux, la loi Borne continuerait de s’appliquer, a redit au Sénat sa « confiance dans le fait que tous les partenaires sociaux ont le souhait, le désir, la volonté que des progrès soient trouvés ».Encore faudrait-il que les discussions démarrent. Après des signaux contradictoires, la première réunion du « conclave » promis en présence du Premier ministre devrait avoir lieu vendredi à 11 h 00. Le chef du gouvernement a balisé le chemin dans sa déclaration de politique générale : d’abord une « mission flash » de la Cour des comptes pour travailler sur « des chiffres indiscutables », puis un trimestre de négociation « sans aucun totem (ni) tabou » même sur les 64 ans, sous réserve de ne pas « dégrader l’équilibre financier » du système de retraites. »Couacs » »Ce que propose François Bayrou est une comédie » et « il y a une possibilité qu’il parte très vite », a dénoncé la cheffe des députés LFI Mathilde Panot, appelant le PS, qui continue de négocier avec le gouvernement, à « revenir à la raison ». Les soutiens de l’exécutif ne brillent pas non plus par leur cohésion. L’homme fort des Républicains, Laurent Wauquiez, a estimé que le projet de M. Bayrou « reste très flou », en dépit de « bonnes intentions ». Imprécisions en revanche excusées par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui a affirmé que « faire un catalogue de mesures précises serait voué à l’échec ».Même au MoDem, le parti de François Bayrou, le chef des députés Marc Fesneau a reconnu sur France Inter que le discours du Premier ministre « peut donner le sentiment d’être trop dans des généralités ». Mais, « l’important c’est d’essayer de trouver une méthode ». Le tout sous la tutelle d’Emmanuel Macron, qui a reçu mercredi le président du Sénat Gérard Larcher, après Yaël Braun-Pivet la veille. Et si possible en évitant les couacs, comme celui du ministre de l’Aménagement du territoire François Rebsamen assumant mardi soir de « respecter toutes les forces politiques sauf le RN ». Une « insulte » aussitôt relevée par le président du parti d’extrême droite Jordan Bardella. La déclaration du ministre « n’est pas la position du gouvernement », a tranché Sophie Primas.
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Publish date : 2025-01-15 18:59:00
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