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Jeu de rôle, conseils de Clinton… Comment Harris et Trump ont préparé leur débat

Un montage photo montrant le candidat républicain pour la Maison Blanche Donald Trump et la candidate démocrate Kamala Harris, réalisé le 3 août 2024




Ils ne se sont encore jamais rencontrés, mais ont rendez-vous ce mardi soir sous les yeux de l’Amérique. Dans quelques heures, Kamala Harris et Donald Trump vont débattre en direct pendant 90 minutes sur ABC News. Une première pour la vice-présidente qui n’a encore jamais croisé le fer à l’échelle nationale. Une quasi-promenade de santé pour le milliardaire, en passe de battre le record du nombre de joutes présidentielles. Celle de ce 10 septembre aurait toutefois pu ne jamais voir le jour. D’abord refusée par le représentant du Grand Old Party (GOP) après le retrait de Joe Biden, la confrontation réclamée par la candidate démocrate a finalement été acceptée par Donald Trump mi-août.A moins de cinq jours de l’échéance, les camps de Trump et de Harris n’étaient toujours pas parvenus à accorder leurs violons sur les modalités et règles du débat. Ces derniers jours, ce sont les micros qui ont constitué la principale pomme de discorde entre les deux équipes de campagne. Celle de la vice-présidente plaidait pour qu’ils restent allumés tout au long du débat afin qu’aucune déclaration n’échappe aux oreilles des auditeurs. L’entourage du milliardaire, « ne faisant pas confiance à Donald Trump » selon des propos rapportés par NBC News, a quant à lui insisté pour qu’ils soient coupés à chaque prise de parole adverse.Une formule initialement proposée par la chaîne de télévision américaine : lors du débat Biden-Trump en juillet dernier, les deux candidats avaient déjà été soumis à ces conditions. Un format qui « désavantagerait fondamentalement » Kamala Harris, a pesté l’entourage de la démocrate dans une lettre envoyée à ABC et consultée par CBS News. Et pour cause, l’équipe de l’ancienne procureure misait sur le caractère impulsif et erratique de Donald Trump, dont les attaques personnelles sont devenues une marque de fabrique. Kamala Harris, qui avait jusqu’alors échappé aux sobriquets attribués aux rivaux du milliardaire, en a récemment fait les frais.La méticuleuse préparation de HarrisAussi la candidate du parti à l’âne s’est-elle entraînée religieusement à encaisser les invectives de son adversaire. Retranchée ce week-end dans un hôtel historique du centre-ville de Pittsburgh en Pennsylvanie, Kamala Harris s’est prêtée à un jeu de rôle. Au casting, elle-même bien sûr, jouant son propre personnage. Dans celui de Donald Trump, un ancien assistant d’Hillary Clinton, familier de l’exercice. Plateau télévisé, caméras, lumières, modérateurs… Les conditions du débat du 10 septembre ont été reconstituées pour ces simulations.En 2016 déjà, Philippe Reines avait enfilé les costumes « trop larges » de l’ancien magnat de l’immobilier pour préparer son adversaire d’alors. Trois ans plus tard, celui qui revendique « connaître le mieux le style de débat de Trump » s’était confié à nos confrères de Politico : « Pour me préparer […], j’ai regardé les 15 débats et forums des primaires républicaines auxquels Trump a participé trois fois chacun : une fois en entier ; une deuxième fois en me concentrant entièrement sur les échanges auxquels il a participé ; une troisième fois avec le son éteint pour observer ses manières et son langage corporel ». Lors des entractes, Philippe Reines ne quittait pas son personnage, refusant d’adresser la parole à Hillary Clinton. Ce qui ne manquait pas d’irriter la démocrate. « Il m’agace », sifflait-elle aux oreilles de ses conseillers. Illusion réussie.Biden et Clinton consultésKaren Dunn travaille elle aussi avec les démocrates. Depuis plus de dix ans, cette avocate officiant à Washington dirige et coordonne les séances d’entraînement des candidats en campagne. Elle a ainsi participé aux simulations du débat Trump-Harris, dont CNN nous dévoile un court extrait. On y entend Kamala Harris couper son interlocuteur : « Si cela ne vous dérange pas de me laisser terminer, nous pourrons avoir une conversation. D’accord ? D’accord ». Une charge que pourrait réitérer la candidate ce mardi soir en direct d’ABC News.À certains, Kamala Harris aurait confié s’être préparée à cette confrontation dès le soir du débat Trump-Biden, à l’issue duquel le locataire actuel de la Maison Blanche a été enseveli par un déluge de critiques. Ce qui n’a toutefois pas empêché l’ancienne procureure générale de San Francisco de puiser dans l’expérience de celui qu’elle appelle affectueusement « Joe ». Première et dernière femme à avoir confronté Donald Trump lors d’un débat présidentiel, Hillary Clinton a elle aussi été consultée par Kamala Harris.Un débat, deux écolesEn face, Donald Trump fanfaronne, clame haut et fort « s’être préparé toute sa vie à ce moment ». Le républicain se gargarise de fait de n’avoir besoin d’aucune « préparation formelle ». Fiches, simulations, consultations… Très peu pour le quarante-cinquième président des Etats-Unis qui se serait contenté de conversations liminaires avec une kyrielle de stratégistes, conseillers, et autres experts de la communication politique. Une façon d’afficher une attitude nettement plus détendue que sa rivale, qui n’a effectué que de brèves apparitions publiques ces derniers jours. »Le président Trump a prouvé qu’il était l’un des meilleurs débatteurs de l’histoire politique, comme en témoigne son coup de grâce à Joe Biden », a fait valoir sa secrétaire de presse nationale, Karoline Leavitt, dans un communiqué. Et d’ajouter : « Il n’a pas besoin de préparation traditionnelle pour le débat parce qu’à la différence de Kamala Harris, il maîtrise les enjeux, participe fréquemment à des interviews, et répond presque chaque jour aux questions des médias hostiles ».Le chantre du Make America Great Again (MAGA) aura toutefois bénéficié d’un atout considérable au cours de sa compendieuse préparation : la présence d’une nouvelle recrue, la députée indépendante hawaïenne Tulsi Gabbard. Une ancienne démocrate qui avait lourdement chargé Kamala Harris lors d’un débat pendant les primaires démocrates en juillet 2019. À l’époque, l’élue avait accusé l’ancienne procureure de Californie d’avoir emprisonné plus de 1 500 personnes pour des infractions liées à la marijuana. Reste à voir si le triple candidat à la Maison-Blanche saura faire bon usage de ses conseils.



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Author : Ambre Xerri

Publish date : 2024-09-10 19:00:00

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