* . *
L’Express

Pourquoi le patron de Telegram, Pavel Durov, a été arrêté en France




Pavel Durov, le patron de Telegram, a été interpellé ce samedi 24 août au soir à l’aéroport du Bourget, près de Paris, un mandat de recherche étant émis contre lui par des enquêteurs français visant diverses infractions de sa messagerie cryptée, a appris l’AFP de sources proches du dossier, confirmant une information de TF1 et LCI.Au moment de son interpellation, le milliardaire franco-russe de 39 ans était accompagné de son garde du corps et de son assistante, qui le suivent en permanence. Il venait de Bakou (Azerbaïdjan) et devait passer au moins la soirée à Paris où il avait prévu de dîner, a ajouté une autre source proche du dossier. Il devrait être présenté à la justice ce dimanche.L’Ofmin, chargé de la lutte contre les violences faites aux mineurs, avait émis un mandat de recherche contre Pavel Durov, au titre du service coordinateur d’une enquête préliminaire associant divers services enquêteurs pour des infractions allant de l’escroquerie, au trafic de stupéfiants, au cyberharcèlement, à la criminalité organisée en passant par l’apologie du terrorisme et la fraude, a expliqué une des sources proches du dossier. La justice reproche à Pavel Durov de ne pas agir (absence de modération et de collaboration avec les enquêteurs) contre les utilisations délictuelles de sa messagerie par ses abonnés. »Ça suffit l’impunité de Telegram », s’est félicité un des enquêteurs, étonné que le milliardaire, sachant qu’il était recherché en France, ait décidé quand même de venir à Paris. « Peut-être par sentiment d’impunité », a évoqué une des sources proches du dossier.Au lendemain de l’interpellation de Pavel Durov, l’ambassade russe à Paris a accusé les autorités françaises de « refuser de coopérer » avec Moscou. « Nous avons immédiatement demandé aux autorités françaises d’expliquer les raisons de cette détention et avons exigé que ses droits soient protégés et qu’un accès consulaire lui soit accordé. A ce jour, la partie française refuse toujours de coopérer sur cette question », a-t-elle indiqué, citée par l’agence de presse Ria Novosti.Messagerie cryptéeLa messagerie en ligne lancée en 2013 par Pavel Durov et son frère Nikolaï, sur laquelle les communications sont chiffrées de bout en bout et dont le siège social se trouve à Dubaï, s’est positionnée à contre-courant des plateformes américaines, critiquées pour leur exploitation mercantile des données personnelles. Elle s’est engagée à ne jamais dévoiler d’informations sur ses utilisateurs.Lors d’une de ses rares interviews, Pavel Durov a raconté en avril dernier à Dubaï avoir eu l’idée de lancer une messagerie cryptée après avoir subi de nombreuses pressions des autorités russes à l’époque de VK, un réseau social qu’il a créé dans son pays d’origine avant de le vendre et quitter la Russie en 2014.Il a dit avoir ensuite essayé de s’installer à Berlin, Londres, Singapour et San Francisco avant d’opter pour Dubaï, dont il a loué l’environnement des affaires et la « neutralité ». « Je pense que nous faisons du bon travail avec Telegram, avec 900 millions d’utilisateurs qui dépasseront probablement le milliard d’utilisateurs mensuels actifs d’ici un an », a-t-il affirmé.Dans l’émirat du Golfe, Telegram s’est mise à l’abri des règles de modération des Etats, à l’heure où l’Union européenne comme les Etats-Unis mettent la pression aux grandes plateformes pour supprimer le contenu illégal. Avec ses groupes de discussion pouvant accueillir jusqu’à 200 000 personnes, la messagerie est parfois accusée d’augmenter le potentiel viral des fausses informations et la prolifération de contenus haineux, néonazis, pédophiles, complotistes ou terroristes.



Source link : https://www.lexpress.fr/economie/high-tech/pourquoi-le-patron-de-telegram-pavel-durov-a-ete-arrete-en-france-5VB5KOLNSZBLBIPRVPIVUBP5QE/

Author :

Publish date : 2024-08-25 10:59:04

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Tags : L’Express
Quitter la version mobile

.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . %%%. . . * . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - . . . . .