L’Express

Destitution d’Emmanuel Macron : Olivier Faure refuse de soutenir la menace brandie par LFI

Le patron du PS Olivier Faure,le 1er juillet 2024 à Paris




Est-ce déjà la fin du Nouveau Front Populaire (NFP) ? Le chef du Parti socialiste, Olivier Faure, a refusé de soutenir la procédure de destitution d’Emmanuel Macron, menace brandie par La France insoumise. Dimanche 18 août, le député de la Seine-et-Marne a déclaré préférer la « censure » si le président refusait de nommer un Premier ministre issu de la gauche. Ce nouveau désaccord entre les deux principales forces du NFP, qui continue de revendiquer Matignon, annule toute chance de voir cette procédure complexe aboutir au Parlement.Dans une tribune publiée dans l’hebdomadaire La Tribune Dimanche, les Insoumis avaient en effet menacé le président de la République d’engager cette démarche s’il « passait outre » le résultat des urnes. Le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, la cheffe des députés LFI Mathilde Panot et le coordinateur du mouvement Manuel Bompard avaient justifié leur initiative par le « coup de force institutionnel contre la démocratie » dont ils accusaient Emmanuel Macron, sur le point selon eux « de nommer un chef de gouvernement sans tenir compte du résultat politique » des élections législatives anticipées.Concrètement, le clan des Insoumis dénonce le fait que le président de la République « balaye d’un revers de main le résultat du vote », peut-on encore lire dans La Tribune. Arrivée en tête du second tour des législatives anticipées mais loin de la majorité absolue à l’Assemblée, la coalition de gauche revendique Matignon et aimerait y installer la haute fonctionnaire Lucie Castets. Or, Emmanuel Macron a écarté le 23 juillet, avant les Jeux olympiques, cette possibilité, arguant qu’elle ne parviendrait pas à réunir une base suffisante à l’Assemblée pour gouverner. Depuis, circulent notamment le nom de Xavier Bertrand, ou celui de Bernard Cazeneuve. A noter que le chef de l’Etat doit consulter vendredi 23 août les forces politiques en vue de former un nouveau gouvernement.Une tribune qui « n’engage que leur mouvement » »En refusant le résultat des urnes et donc de nommer la 1ère ministre du NFP, Emmanuel Macron installe toujours mieux l’extrême droite dans le champ politique. La destitution du président est alors une sérieuse option. On ne rigole pas avec ceux qui piétinent la démocratie », s’agace sur X Raphaël Arnault, député insoumis du Vaucluse. Même son de cloche du côté de Louis Boyard, élu du Val-de-Marne : « Le temps des Rois de France est terminé. »Sauf que chez les autres membres du NFP, l’initiative est loin de faire l’unanimité : Olivier Faure s’empresse d’écrire sur X que cette tribune « n’engage que leur mouvement » et non l’ensemble du Nouveau Front populaire. Avant d’ajouter : « La réponse à une nomination d’un (Premier ministre) qui ne serait pas conforme à la tradition républicaine, est la censure. »Cette tribune n’est signée que par les dirigeants de LFI. Elle n’engage que leur mouvement. La réponse à une nomination d’un PM qui ne serait pas conforme à la tradition républicaine, est la censure. https://t.co/1hq3x4K9kR— Olivier Faure (@faureolivier) August 18, 2024Marine Tondelier balaie la questionEt il n’est pas le seul membre du PS à se désolidariser de la proposition de LFI, à l’instar de l’opposant interne à Olivier Faure, Nicolas Mayer-Rossignol. « Discutée ? Non. Approuvée ? Non. Engageant le NFP ? Non. Cette tribune – ni fait ni à faire – n’engage que ses auteurs », a écrit sur X le maire de Rouen. Interrogée par La Tribune Dimanche, la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier a pour sa part évité le sujet : « je n’ose imaginer qu’Emmanuel Macron ne nomme pas Lucie Castets », a-t-elle évacué.Même si le NFP s’était mis d’accord sur la proposition des Insoumis, cet « avertissement solennel » aurait été complexe à mettre en place : une procédure de destitution nécessite en effet de convaincre Assemblée et Sénat de se constituer en « Haute Cour ». Ce qui nécessite, notamment, une majorité des deux tiers dans chaque hémicycle, puis lors du vote de tous les parlementaires. Sans surprise, le clan présidentiel s’est indigné de cette idée. « Destituer le Président pour cause de non-respect de la volonté mélenchonienne ? Lunaire ! LFI tire encore la gauche vers l’extrémisme et sort du champ républicain », a pour sa part réagi le ministre démissionnaire de la Justice Eric Dupond-Moretti.



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Publish date : 2024-08-18 16:04:57

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