L’Express

Israël – Iran : quand Tsahal frappait les installations nucléaires de ses ennemis

Un F-16 de l'armée israélienne décolle de la base militaire de Ramon dans le désert du Negev en Israël, le 21 octobre 2013




Après l’attaque de l’Iran contre Israël, faut-il s’attendre à des frappes de représailles contre les installations nucléaires de Téhéran ? « Nous sommes toujours préoccupés par cette possibilité », a affirmé lundi 15 avril le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, qui a également indiqué que l’Iran avait pris soin de fermer ses installations nucléaires dimanche, jour de son attaque aérienne massive contre le territoire hébreu. »Nos inspecteurs en Iran ont été informés par le gouvernement que [dimanche], toutes les installations nucléaires que nous inspectons chaque jour resteraient fermées pour des raisons de sécurité », a expliqué Rafael Grossi. Selon lui, les installations iraniennes devaient rouvrir lundi. « J’ai décidé de ne pas laisser les inspecteurs revenir tant que la situation n’est pas complètement calme », a-t-il ajouté, en expliquant que les activités de l’AIEA ne reprendraient que ce mardi. Cette fermeture « n’a pas eu d’impact sur nos activités d’inspection. Mais bien sûr, nous appelons toujours à la plus grande retenue », a-t-il poursuivi.1981, 2007, 2010, 2011Et pour cause, il ne s’agirait pas de la première attaque d’Israël contre les installations nucléaires de ses ennemis dans la région. En 1981, le réacteur nucléaire d’Osirak, dans l’Irak de Saddam Hussein, avait ainsi été bombardé malgré l’opposition de Washington. Cinq ans plus tôt, l’Irak avait en effet acheté ce réacteur nucléaire de classe Osiris à la France, mais Israël accusant Bagdad de vouloir utiliser ces installations pour développer un programme clandestin d’armes de destruction massive, Tsahal déclencha « l’opération Opéra », le 7 juin 1981. L’intervention, consistant en une attaque aérienne, détruit le site et fit onze morts, dont un ingénieur français.Israël a également admis, en 2018, avoir lancé un raid aérien ultra secret onze ans plus tôt contre un réacteur nucléaire dans l’est de la Syrie, au motif, là aussi, d’empêcher le développement de l’arme nucléaire. Le 5 septembre 2007, des avions israéliens F-16 et F-15 sont en effet partis frapper un réacteur situé dans la zone de Deir al-Zour, causant des dommages irréversibles, selon l’armée israélienne. L’armée syrienne n’a pas riposté à l’époque, le président Bachar al-Assad ayant seulement déclaré qu’Israël avait « bombardé des bâtiments et des constructions qui n’étaient pas utilisés », rappelle la BBC. L’AIEA avait de son côté conclu en 2011 qu’il était « très probable » que le site ait été un réacteur nucléaire.Une guerre à bas bruitLes services secrets israéliens sont aussi accusés par Téhéran d’avoir assassiné plusieurs physiciens nucléaires iraniens en 2010 : Massoud Ali Mohammadi serait ainsi mort dans l’explosion d’une moto piégée, devant son domicile de la capitale iranienne, le 12 janvier. Majid Shahriari, fondateur de la Société nucléaire d’Iran, aurait quant à lui été tué le 29 novembre de la même année, dans l’explosion d’une bombe placée dans sa voiture, selon un article du Point. Le même jour, Fereydou Abbassi Davani, un autre physicien nucléaire était tué dans des conditions similaires.Toujours en 2010, une cyberattaque très sophistiquée via le virus Stuxnet, également attribuée par Téhéran à Israël et aux Etats-Unis, avait frappé le programme nucléaire iranien, entraînant une série de pannes dans son parc de centrifugeuses utilisées pour l’enrichissement de l’uranium. En juillet 2011 cette fois, Darioush Rezainejad, travaillant pour le ministère de la Défense, a également été abattu par balle par des individus à moto. Une source du Mossad révélera plus tard à l’hebdomadaire allemand Spiegel que l’attaque avait été commanditée par Israël.Les tensions croissantes entre Israël et l’Iran ces derniers jours menacent de réveiller cette guerre qui se mène depuis plusieurs années à bas bruit. Lundi soir, le chef d’état-major de Tsahal, le général Herzi Halevi, a affirmé qu’Israël allait « riposter au lancement de ces si nombreux missiles de croisière et drones sur le territoire de l’Etat d’Israël » par Téhéran, la veille. Le président iranien, Ebrahim Raïssi, a également prévenu mardi que « la moindre action » d’Israël contre « les intérêts de l’Iran » provoquerait « une réponse sévère, étendue et douloureuse » de son pays.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/proche-moyen-orient/israel-iran-quand-tsahal-frappait-les-installations-nucleaires-de-ses-ennemis-RXTHK72QS5D6JA3UVDV6FOMHY4/

Author :

Publish date : 2024-04-16 16:07:15

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Tags : L’Express

120 691 639 700 491378 498239 524615 535424 525124