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EXCLUSIF. L’antisémitisme au plus haut en France, un an après le 7 octobre

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Ce sont des chiffres collectés par la Direction nationale du renseignement territorial (DNRT) au ministère de l’Intérieur, que L’Express a pu consulter en exclusivité. Ces relevés, portants sur les agressions xénophobes en France entre janvier et juin 2024, attestent de l’ampleur de l’antisémitisme dans l’expression de la haine. Alors que les juifs comptent pour moins de 1 % de la population française, les agressions antisémites représentent désormais 57 % de l’ensemble des agressions xénophobes dans le pays. Une disproportion effarante, connue des statisticiens policiers, mais souvent tue par crainte d’alimenter des concurrences victimaires. Un an après le 7 octobre, elle atteint un niveau inédit. Il convient de la regarder en face.Le thermomètre français de la haine se situe à Beauvau. Au premier semestre 2024, 887 faits antisémites ont été relevés, dont 563 atteintes aux personnes, en hausse de 192 % par rapport au premier semestre 2023. Près de cinq par jour, regroupant des atteintes physiques, des insultes, des menaces ou des dégradations ayant entraîné une procédure policière, comme une plainte, ou judiciaire.Les faits racistes, liés à l’origine d’une personne ou d’une communauté, augmentent également légèrement, de 10 % ; Beauvau en dénombre 573 en six mois, soit trois par jour. Idem pour les faits antimusulmans, en hausse de 5 % ; on en recense 101, à cette précision près que lorsqu’une agression présente un caractère arabophobe, mais qu’il n’est pas question explicitement de l’islam, elle est classifiée parmi les agressions racistes. Les faits anti-chrétiens présentent eux, une particularité : ils concernent en grande majorité (92 %, c’est-à-dire 312 faits) des atteintes aux biens, c’est-à-dire des dégradations d’édifices religieux comme des églises. 29 atteintes aux personnes portant un motif exclusif anti-chrétien sont également relevées, en six mois. »Contrairement à ce que dit la propagande de l’officialité, l’antisémitisme reste résiduel en France », assénait Jean-Luc Mélenchon sur son blog, le 2 juin dernier. Allégation péremptoire sourcée au nez mouillé et totalement hors-sol lorsqu’on pose ce constat lourd, pareil à un pavé dans l’estomac : plus d’une agression xénophobe sur deux, en France, concerne un juif. Depuis vingt-cinq ans, la courbe des faits antisémites n’a cessé de dessiner une pente toujours plus abrupte. En 1992, seulement 139 faits antijuifs sont signalés dans l’année ; en 2016, un an après le massacre de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, on en dénombre 606.Evolution de l’antisémitisme Septembre 2017, L’Express consacre sa Une au « nouveau malaise des Français juifs » ; la Fondation pour la mémoire de la Shoah s’alarme dans un rapport que « les Français juifs subissent un tiers des actes racistes ». Une proportion désormais obsolète, tant la haine à l’encontre des juifs a encore flambé. Le total annuel des faits antisémites d’il y a sept ans est désormais atteint en quatre mois. Celui de 1999, point bas historique (69 actes annuels), en deux semaines.D’où vient cette haine grandissante ? Que les faits antisémites connaissent une augmentation de 192 %, c’est-à-dire une multiplication par trois, depuis le 7 octobre, depuis aussi les bombardements à Gaza, doit alerter sur ce qui excite ces pulsions. Dans les mots de nombreux agresseurs, le rapport à la Palestine est transparent. Début mars, dans le 20e arrondissement de Paris, un homme de 61 ans est tabassé à la sortie d’une synagogue. « C’est toi qui tues les gens à Gaza ? », lui demande l’agresseur. Il écope de trois ans prison. À Gennevilliers, en avril, une femme de confession juive est séquestrée et menacée de mort par un homme ayant le « désir de venger la Palestine ». En juin, une jeune fille de 12 ans est violée par trois adolescents du même âge. Ils l’ont traitée de « sale juive », lui ont reproché d’avoir caché sa religion et d’être contre la Palestine, la photo d’un drapeau israélien brûlé a été retrouvée dans le téléphone d’un des auteurs. »Je voulais attaquer des juifs »Dès 2002, l’universitaire Pierre-André Taguieff évoquait « la nouvelle judéophobie », un antisémitisme mû par la haine d’Israël, devenue le combat d’une partie du monde arabo-musulman. Dans certains cas, cette motivation communautaire se mêle à un discours islamiste. Le 17 juillet, Dereck Riant, fiché S radicalisé, est interpellé dans la Sarthe alors qu’il est en route pour commettre un attentat. Il a tenté d’égorger un chauffeur de taxi « en tenant des propos favorables au Hamas » et à « ses frères musulmans », témoignera la victime. « Je voulais attaquer des juifs […] Je serais tombé sur un mec du Crif, je l’aurais tué », confirmera-t-il en garde à vue. Le 24 août, El-Hussein Kenfri incendie la synagogue de la Grande-Motte (Hérault), affublé d’un drapeau palestinien et d’une hache dont il a recouvert le manche d’inscription sur la Palestine et le sang des musulmans. « El-Hussein Kenfri s’est radicalisé dans la pratique de sa religion depuis plusieurs mois et nourrit également, de longue date, une haine des juifs, plus spécifiquement focalisée sur la situation en Palestine », précise alors le parquet national antiterroriste. Depuis 2006, onze juifs ont été assassinés pour des motifs antisémites.Ces violences racontent aussi le signe égal que ces esprits dressent entre « Israéliens », « sionistes » et « juifs ». Au moins dans certains cas, cette confusion paraît savamment entretenue, comme le 8 septembre, lors de la manifestation parisienne organisée par plusieurs associations pro-palestiniennes, à laquelle participent plusieurs parlementaires de la France Insoumise. Si le mot d’ordre ne vise que le gouvernement israélien, à la tribune, le militant Ramy Shaath évoque les « sionistes », en arabe, selon l’écrivain Omar Youssef Souleimane, présent sur place. A deux reprises, il parle même des « juifs », un terme qu’Omar Alsoumi, dirigeant d’Urgence Palestine, traduit par « Israéliens ». Le 11 octobre 2023, à Marseille, lors d’une manifestation organisée notamment par la CGT locale, les slogans habituels sur Israël et le sionisme ont laissé place, un instant, à une accusation plus crue. « Les juifs, les juifs, c’est vous les terroristes », a-t-il été proféré, selon le témoignage de Pascale Léglise, directrice des libertés publiques au ministère de l’Intérieur, devant le Conseil d’Etat, le 17 octobre.Dès 2014, tout en réfutant la thèse de Pierre-André Taguieff sur la « nouvelle judéophobie », qu’elle considérait peu rigoureuse, la chercheuse Nonna Mayer avait soulevé l’existence d’un « antisémitisme de contact », « dans les quartiers où les communautés se croisent ». Ce diagnostic semble plus valide que jamais, bien qu’il n’ait jamais été réellement pris au sérieux par les autorités. En 2016, dans L’an prochain à Jérusalem ? (Editions de l’Aube), Jérôme Fourquet et Sylvain Manternach démontrent comment les Français juifs ont fui certains quartiers, à Saint-Denis, Aulnay-sous-Bois ou Villepinte (Seine-Saint-Denis). Le 20 février 2019, Emmanuel Macron annonce, lors du dîner annuel du Crif, la réalisation d’un audit sur le nombre d’enfants juifs qui quittent l’école publique. Comme le révèle l’enquête de L’Express dans notre dossier du 3 octobre, cette étude n’a toujours pas été réalisée quatre ans plus tard.

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Author : Etienne Girard

Publish date : 2024-10-03 05:45:00

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La dissolution et la marche en arrière : Emmanuel Macron, la fin du macronisme ?

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Dans ce dernier épisode de notre série, Laureline Dupont, directrice adjointe de L’Express, et Eric Mandonnet, rédacteur en chef du service Politique, s’interrogent sur l’avenir du mouvement et celui du président de la République.RETROUVEZ TOUS LES EPISODES DE LA LOUPEÉcoutez cet épisode et abonnez-vous à La Loupe sur Apple Podcasts, Spotify, Deezer, Google Podcasts, Podcast Addict et Amazon Music.Inscrivez-vous à notre newsletter.L’équipe : Charlotte Baris (présentation et écriture), Jules Krot (montage et réalisation)Crédits : Public Sénat, BFMTV, INA, AFP, France Culture, France 2, LCI, Euronews, France Info, Elysée, Radio JMusique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio TorrentLogo : Jérémy CambourComment écouter un podcast ? Suivez le guide.Charlotte Baris : Dimanche 9 juin 2024, 21h02, Emmanuel Macron prend la parole à l’issue des élections européennes, alors que la liste de Jordan Bardella est arrivée largement en tête, avec plus de 30 % des voix. Et que le camp présidentiel est, lui, désavoué.A la surprise générale, le président de la République convoque des élections législatives anticipées. Il espère alors reprendre la main. D’autant que, depuis des mois, les accords à l’Assemblée avec l’une ou l’autre des oppositions sont impossibles. Passé le choc, il faut retourner voter. Les dates sont donc fixées : les Français sont rappelés aux urnes les 30 juin et 7 juillet. Une campagne éclair, mais surtout sous tension, où les agressions de candidats se multiplient.Le Nouveau Front Populaire arrive en tête, talonné par le parti présidentiel puis le RN… Mais personne n’a la majorité absolue. Alors que ce vote devait relancer la machine politique, tout s’enraye et est mis sur pause. Le macronisme trébuche, mais peut-il encore se relever ?Pour aller plus loinBarnier à Matignon : entre LR et la Macronie, les coulisses d’un mariage forcéEmmanuel Macron : son fantasme de la vie sans Premier ministreDes doutes, des pressions et beaucoup de flou : ce « ni-ni » qui embarrasse la Macronie

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Publish date : 2024-10-03 06:00:00

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Walz vs Vance : ce qu’il faut retenir du débat entre les candidats à la vice-présidence américaine

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L’un de ces deux hommes deviendra vice-président à l’issue de l’élection américaine de novembre : les colistiers de Kamala Harris et Donald Trump se sont affrontés mardi 1er octobre à New York sur les propositions phares de leur candidat lors d’un débat ferme mais courtois, contrastant avec les invectives lancées par les candidats à la présidence lors de leur propre duel. L’avortement, l’économie et la crise au Moyen-Orient ont dominé la confrontation entre le démocrate Tim Walz et le républicain J.D. Vance – particulièrement civilisée dans une campagne jusqu’ici marquée par une rhétorique très violente. J.D. Vance s’est par exemple dit « désolé » d’apprendre que le fils de Tim Walz avait été témoin d’une fusillade. Ce dernier l’a remercié. Le micro des candidats n’a été coupé qu’à un seul moment.L’une des séquences les plus tendues de cette émission de 90 minutes a été consacrée à l’immigration. Tim Walz, bras droit de Kamala Harris dans la course à la Maison Blanche, a accusé son rival républicain de « déshumaniser » les migrants en relayant la théorie mensongère selon laquelle des migrants haïtiens mangeraient des chats et des chiens, reprise ensuite par Donald Trump.Le colistier du milliardaire républicain a quant à lui reproché aux démocrates d’avoir des positions « radicales » sur les interruptions volontaires de grossesse, lui qui est connu pour avoir défendu une interdiction fédérale de l’avortement. « Nous sommes pro-femmes. Nous sommes pour la liberté de faire ses propres choix », a rétorqué Tim Walz, 60 ans.Gov. Walz: We are not pro-abortion. We are pro-women. We are pro-freedom to make your own choice pic.twitter.com/QOOayI3UI4— Kamala HQ (@KamalaHQ) October 2, 2024Vance ne reconnaît toujours pas la défaite de Trump en 2020L’escalade entre Israël et l’Iran s’est également invitée dans le débat des deux colistiers, chacun défendant le style de leadership de leur candidat à la Maison Blanche. « Un Donald Trump de près de 80 ans, qui parle de la taille des foules (à ses meetings) n’est pas la personne qu’il nous faut en ce moment », a tancé Tim Walz, saluant la « solidité » du profil de la vice-présidente américaine. Le sénateur J.D. Vance, serein tout au long de l’émission, a au contraire loué les qualités du tempétueux septuagénaire, face à qui « les gens rentraient dans le rang ».Face à deux journalistes de CBS, les deux hommes ont aussi longuement débattu du bien-fondé du changement climatique, après le passage de l’ouragan Hélène. Le quadragénaire républicain, connu pour ses propos climato-sceptiques, a dénoncé la « science bizarre » motivant certaines des positions des démocrates, et a remis en question « l’idée que les émissions de CO2 sont à l’origine de tout le changement climatique », tandis que Tim Walz a martelé : « le changement climatique est une réalité, réduire notre impact est absolument essentiel. »J.D Vance a aussi, une nouvelle fois, refusé de reconnaître que Donald Trump avait perdu l’élection présidentielle de 2020. « Je suis concentré sur le futur », a-t-il évacué, ajoutant tout de même qu’il y avait eu « des problèmes en 2020 ». « J’avais tort sur Donald Trump », a-t-il déclaré par ailleurs, interrogé sur ses vives critiques du magnat de l’immobilier, dont il avait par exemple dit qu’il n’était « pas apte » à être président.Gov. Tim Walz asks Sen. JD Vance to directly address former President Donald Trump’s claims about the 2020 election.

« Did he lose the 2020 election? »

« Tim, I’m focused on the future… » Vance responds.

« That is a damning non-answer. » pic.twitter.com/EEZl9Yvzpm— CBS News (@CBSNews) October 2, 2024Tim Walz, particulièrement nerveux au début du débat, a quant à lui admis s’être trompé sur la date d’un de ses voyages à Hong Kong en 1989 – les républicains l’ayant accusé d’avoir cherché à se mettre en scène durant le mouvement pro-démocratique de Tiananmen, réprimé dans le sang.Convaincre les indécisPlus que celle de Kamala Harris, c’est bien la personnalité et la politique de Donald Trump qui ont émaillé les échanges entre les deux hommes. « J.D. a tout explosé ! », a commenté le principal intéressé à l’issue du débat, moquant au contraire le « faible Q.I » de Tim Walz. Le camp Harris a lui aussi crié victoire, saluant la « passion » du colistier démocrate.Même s’il est généralement admis que les débats entre les candidats à la vice-présidence ont une influence relativement faible sur le scrutin, celui-ci pourrait revêtir une importance particulière : Donald Trump ayant refusé d’affronter à nouveau Kamala Harris, cette joute oratoire pourrait être la dernière de la campagne. Leur face-à-face pourrait peut-être convaincre les électeurs indécis susceptibles de faire basculer les fameux sept Etats-clés très disputés.Mais l’émission de mardi a aussi été l’occasion pour chacun de combler un réel déficit de notoriété. Tim Walz, gouverneur du Minnesota, était peu connu en dehors de son Etat quand Kamala Harris l’a choisi pour former le « ticket » démocrate. Quant à J.D. Vance, sénateur atypique au discours populiste anti-immigration, il avait très peu d’expérience politique avant que Donald Trump ne lui propose de le seconder.

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Source link : https://www.lexpress.fr/monde/walz-vs-vance-ce-quil-faut-retenir-du-debat-entre-les-candidats-a-la-vice-presidence-americaine-NLENLW5BIRCONH3CZUL6CV4R2I/

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Publish date : 2024-10-02 06:28:38

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Carte Pokémon et hamburger, comment initier les écoliers à l’économie ?

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Au tableau, l’image d’une carte Pokémon et la photo d’une bouteille d’eau. « Qu’est-ce qui coûte le plus cher ? » lance Anthony Benhamou à une classe de CM1. Les doigts se lèvent, les réponses fusent : « La carte Dracaufeu ! » Bien joué. Cette édition unique a été vendue aux enchères à Londres pour 418 000 euros, leur raconte l’économiste, qui intervient ce matin-là face aux élèves du Petit Cours du Rocher, une école privée du VIIIe arrondissement de Paris. « Tout ce qui est rare est cher. Mais est-ce que cette carte est utile ? »Une petite fille devine où ce prof d’un jour veut en venir : « On n’en a pas besoin autant que l’eau. L’eau nous permet de survivre. » Bien vu : la diapositive suivante met en scène une bouteille dans un désert aride. Aucune carte Pokémon au monde ne permet d’étancher sa soif. « Ce qui fait le prix d’une chose, c’est à la fois sa rareté et son utilité », conclut Anthony Benhamou, économiste au Medef dans le civil, avant d’éveiller ces jeunes esprits à d’autres notions sur la formation des prix. Le tout en trois quarts d’heure chrono. Les enfants apprennent le concept de la marge, en évaluant le prix de vente d’un hamburger, et saisissent vite pourquoi le tarif fixé doit être supérieur au coût des ingrédients.Certains ont visiblement le sens inné du business. Comme cette petite brune à sweat Mickey, qui a bien cerné qu’on pouvait choisir de vendre beaucoup de marchandises à petit prix ou peu au prix fort, selon que l’on joue sur les volumes ou la valeur. Et pourquoi pas faire de la publicité pour écouler ses produits ? « Mais ça coûte cher ! » décoche-t-elle. Queue-de-cheval blonde et col roulé blanc, une camarade renchérit : « Pendant l’été, j’ai ouvert un magasin de coquillages. Pour en vendre plus, j’ai baissé le prix. » Transition parfaite vers la loi de l’offre et de la demande.Le format emporte l’adhésion des élèvesExemples pratiques, références ludiques. Le format est efficace et emporte l’adhésion des élèves, du personnel enseignant, et des parents lorsque les économistes en herbe relancent le débat le soir au dîner. Pour mener à bien sa démarche, Anthony Benhamou a créé en 2022 une structure, A3E (Agir pour l’éducation économique des enfants). Mais sa réflexion remonte à 2019, lors d’un séjour à Londres. Muni d’un billet de banque à l’effigie d’Adam Smith, pape de la pensée économique, il teste la connaissance d’un serveur, au café. Ignorance et indifférence… Le Parisien ressort dépité. Et comprend qu’on peut passer toute sa scolarité sans suivre un cours d’économie. Le niveau de maths dans l’Hexagone cristallise les inquiétudes. Gérer un budget ou comprendre les subtilités d’un crédit ont aussi leur importance. Or, les Français se classent à peine dans la moyenne des pays de l’OCDE, selon l’enquête de la Banque de France qui mesure leurs connaissances en la matière. Et seulement 15 % d’entre eux se disent bien formés en économie, déplore Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, dans la préface d’On parie que vous allez aimer l’économie ! (Ellipses). Un ouvrage cosigné par Anthony Benhamou et Marc-Olivier Strauss-Kahn, ancien économiste à la Banque de France, destiné à un public d’étudiants et de cadres. »Pourtant, c’est une discipline qui permet une meilleure compréhension du monde, de meilleures prises de décision, insiste le premier. Les économistes sont les champions pour commenter ce qui ne va pas. A nous aussi de faire avancer la société. » Ce père de quatre jeunes enfants teste ses intuitions avec sa progéniture. C’est ainsi qu’il a conçu un module à partir du personnage de Picsou, idole de l’aîné, autour du thème de la monnaie, « sans tabou, dans un pays de tradition judéo-chrétienne où parler d’argent ne va pas de soi ». La deuxième session est consacrée à la formation des prix. La troisième aborde le monde de l’entreprise, à travers l’exemple d’un fabricant de citronnade. « On essaie de déterminer le prix du produit, et on trinque à la fin de la séance. Ça doit rester un bon moment. » L’enseignant écume une dizaine d’écoles primaires par an, en région parisienne et dans le nord de la France.Les écoliers sont ensuite conviés à Citéco, la Cité de l’économie, ex-succursale de la Banque de France devenue musée, dans le XVIIe arrondissement de Paris. Ils visitent la salle des coffres, et repartent du photomaton avec leur bobine sur un billet de banque. Pour se mettre à la hauteur des 6-10 ans, Citéco va créer un espace dédié, projet auquel Anthony Benhamou apporte sa contribution. « En classe, nous entrons dans leur monde. Cette fois, ce sont eux qui entreront dans le nôtre. »

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Source link : https://www.lexpress.fr/economie/entreprises/carte-pokemon-et-hamburger-comment-initier-les-ecoliers-a-leconomie-ERTAAOLWVNG7ZFQGZJZRC3H3UY/

Author : Muriel Breiman

Publish date : 2024-10-02 07:30:00

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Déficit public : la Cour des comptes suggère de supprimer 100 000 emplois dans les collectivités

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La Cour des comptes, chargée d’identifier des pistes d’économies pour ramener le déficit public dans les clous européens, a dégainé mercredi 2 octobre une mesure choc : rétablir à leur niveau de 2010 les effectifs des collectivités, ce qui équivaudrait à une réduction de 100 000 emplois. »Les dépenses de personnel, qui représentent un quart des dépenses des collectivités, connaissent une croissance soutenue, majoritairement portée par le ‘bloc communal' », à savoir les communes et les intercommunalités, observe la Cour dans un rapport, à l’heure où le déficit public de la France devrait dépasser les 6 % du PIB en 2024. « Alors que les effectifs ont beaucoup augmenté jusqu’à récemment, malgré l’absence de nouveaux transferts de compétences, la maîtrise de leur évolution est un enjeu central », soulignent les magistrats.Les Sages de la rue Cambon précisent que la « hausse des effectifs (depuis 2011) a concerné principalement les intercommunalités », qui se sont développées sur cette période, et « n’a pas été compensée par une baisse équivalente dans les communes ». Ils préconisent un « retour progressif des effectifs des collectivités », qui emploient environ 2 millions de personnes, « à leur niveau du début des années 2010 », soit une « réduction de 100 000 emplois », ce qui permettrait d’économiser 4,1 milliards d’euros par an dès 2030.Cette proposition potentiellement explosive, dont les associations d’élus locaux contestent les motivations, fait écho à celle d’Emmanuel Macron qui envisageait en 2017 de supprimer 120 000 postes dans la fonction publique. « Le personnel territorial ne peut être réduit à une question comptable », a estimé le président de l’Association des maires de France (AMF) David Lisnard dans sa réponse écrite, rappelant que les intercommunalités « se voient confier des compétences qui ne sont pas toujours préalablement exercées par les communes ».Les magistrats de la Cour des comptes défendent un « schéma de mutualisation » entre les différents niveaux de collectivités locales qui « doivent permettre de faire mieux fonctionner les services publics ». Dans ses perspectives pour 2024, la Cour évalue à + 5,4 % la hausse des dépenses de fonctionnement des collectivités sur les huit premiers mois de l’année. Outre le personnel, elles sont tirées par des achats de biens et services dopés par l’inflation, ainsi que par des dépenses sociales liées à l’augmentation de la précarité. Les dépenses d’investissement accélèrent elles aussi du fait du « cycle électoral municipal », qui voit logiquement aboutir les projets votés en début de mandat. »Dérapage »Les collectivités ne sont pourtant pas toutes en bonne santé, reconnaît le rapport. Comme en 2023, communes et intercommunalités tirent leur épingle du jeu, mais c’est moins le cas des régions, et encore moins des départements, largement plombés par la chute des droits de mutation à titre onéreux (DMTO) prélevés sur les transactions immobilières.Côté recettes, celles de TVA, qui remplacent la taxe d’habitation sur les résidences principales, ne seront pas si bonnes qu’espéré, si bien que la trajectoire financière des collectivités « dérape de plus en plus » par rapport à ce que prévoyait la loi de programmation des finances publiques 2023-2027, prévient la Cour.Des propositions « brutales »Alors que le Premier ministre Michel Barnier souhaite ramener le déficit public sous les 3 % du PIB d’ici 2029, la Cour imagine des pistes de « participation » des collectivités, rappelant que ces dernières représentaient 17,8 % des dépenses publiques en 2023. Le rapport préconise de « massifier et mutualiser les achats » entre collectivités, potentielle source de 5 milliards d’euros d’économies par an, et de recentrer leurs investissements sur la transition écologique.Plutôt que d’encadrer les dépenses, ce à quoi s’opposent fermement les collectivités au nom du principe constitutionnel de libre administration, les magistrats tablent sur un « ralentissement de l’évolution des recettes ». Ce qui pourrait passer par la fin de « l’indexation sur l’inflation des valeurs locatives cadastrales des taxes foncières » ou « l’écrêtement d’une partie de la dynamique de TVA », première recette des collectivités. « Nous ne pouvons souscrire à une proposition consistant à induire […] un effet de ciseau dans le budget des collectivités », a répondu la présidente de France urbaine Johanna Rolland. L’AMF a elle dénoncé la « brutalité de ces propositions », qui conduiraient selon elle « à un affaiblissement inédit de la capacité d’agir du bloc communal ».

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Publish date : 2024-10-02 11:33:42

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Jean-François Husson : « Nous devons la vérité aux Français sur les finances publiques »

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Ces derniers mois, il est devenu l’un des adversaires les plus redoutés de Bercy, à mesure que les prévisions de déficit étaient revues à la hausse. Descente au ministère de l’Economie pour obtenir des documents, rapport d’information sur les finances publiques… Le rapporteur général du budget du Sénat, Jean-François Husson (LR), a usé de tous les moyens pour obtenir les réponses à ses questions.Aujourd’hui, il n’en démord pas : Emmanuel Macron et Bruno Le Maire n’ont pas été honnêtes avec les Français, qui méritent qu’on leur dise « la vérité ». Auprès de L’Express, il dit attendre du nouveau gouvernement et du Premier ministre, Michel Barnier, un véritable exercice de transparence où la baisse des dépenses publiques doit devenir une priorité, au risque de voir la France sombrer et de perdre définitivement la confiance de nos concitoyens. Après le discours de politique générale prononcé mardi 1er octobre, où le locataire de Matignon a mis l’accent sur le rétablissement des comptes de l’Etat, il espère désormais que le prochain budget sera ambitieux et à la hauteur des enjeux.L’Express : Michel Barnier a commencé son discours en insistant sur l’urgence de redresser nos finances publiques. Est-ce un bon signal ?Jean-François Husson : Oui parce que cela s’inscrit dans la droite ligne de ce que Michel Barnier a déclaré : nous devons la vérité aux Français. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que tout n’a pas été dit s’agissant de la situation des comptes publics de la France. La grande et continuelle dégradation des données financières de nos comptes ces derniers mois démontre qu’à partir du moment où il y a un nouveau gouvernement, il ne faut pas tergiverser. Nous avons connu une espèce de folle ivresse de la dépense publique qui ne s’est jamais arrêtée et qui, de mon point de vue, est déraisonnable. Il faut faire en sorte que les Français s’approprient la réalité de la situation difficile dans laquelle nous sommes.Ramener le déficit à 5 % en 2025 et à 3 % en 2029 comme le vise Michel Barnier vous paraît-il réaliste ?C’est un effort important, mais nous ne pouvons pas continuer de laisser dériver nos comptes publics. Il ne s’agit pas de l’argent du gouvernement mais de celui des Français. Nous leur devons la vérité et une meilleure gestion. Nous payons aujourd’hui le fait d’avoir mis en place le quoi qu’il en coûte au début de la crise sanitaire, sans avoir jamais fermé le robinet. Nous sommes perdants puisque nous avons le niveau de dépenses publiques et de fiscalité le plus élevé en Europe. Cela aurait dû nous permettre d’être le pays du bonheur absolu, ce qui n’est pas le cas.La confiance avec les Français a-t-elle été rompue ?L’économie est toujours une question de confiance. On voit bien aujourd’hui qu’elle est entamée. Nous avons moins de recettes, parce que les Français doutent et que l’économie ralentit. Mettre trois mois à désigner un gouvernement, ce qui ne s’est jamais vu sous la Ve République, n’inspire pas la confiance. A voir les déficits s’aggraver, la notation financière se dégrader, les taux d’intérêt augmenter, il y a de quoi s’inquiéter. Il va falloir inverser la tendance. Pour cela, il faudrait créer un choc de confiance. Nous devons demander des efforts aux Français, mais aussi donner des perspectives de redressement à court et moyen terme.Comment créer ce choc de confiance ?L’attitude du gouvernement et les messages qu’il va envoyer seront essentiels. Il faut arrêter de toiser les Français, d’être bardés de certitudes et d’expliquer que les résultats sont bons, alors qu’ils sont mauvais. Ou encore que nous sommes en tête de classe, alors que nous avons le bonnet d’âne. Les Français ont besoin d’avoir des femmes et des hommes qui incarnent cette stratégie du redressement et de l’effort partagé. Le gouvernement doit trouver des leviers qui permettent de ne pas abîmer la croissance. Par exemple, le logement est dans une situation catastrophique, mais on voit bien qu’avant de prendre des mesures qui produisent des effets, il va peut-être se passer deux ans.Il faut imaginer un grand plan décennal de remise en état ou de création de nouvelles infrastructures et d’équipements publics. Je pense notamment au réseau routier, ainsi qu’aux voies ferroviaires et fluviales, cela nourrit aussi l’activité économique du bâtiment et des travaux publics. Il faut donner des éléments visibles. Sinon, le sentiment de déclassement gagne l’opinion et crée du mécontentement.Ces investissements sont-ils compatibles avec la volonté de réduire les dépenses publiques ?Il va falloir définir les priorités qui produisent de l’effet tout de suite et celles qui demandent un peu plus de temps. Toutes les dépenses doivent pouvoir faire l’objet d’une évaluation. L’an dernier, lors du projet de loi de finances pour 2024, la majorité sénatoriale avait voté 7 milliards d’économies, dont le gouvernement n’a rien retenu. Il s’est enfermé dans une espèce de solitude du pouvoir, certain d’avoir la vérité ou refusant de tenir compte de ce que les oppositions pourraient proposer.Quels types de baisses de dépenses avez-vous aujourd’hui en tête ?Au regard de la dispersion des forces politiques, nous devons jouer collectif, partager les enjeux et nous répartir les tâches. L’an passé, nous avions proposé des économies sur les opérateurs de l’Etat, sur l’aide publique au développement ou encore l’apprentissage. Sur ce dernier point, nous souhaitons supprimer l’aide de 6 000 euros pour les apprentis les plus diplômés dans les entreprises de plus de 250 salariés, ce qui permettrait d’économiser 700 millions d’euros.Concernant les opérateurs d’Etat, une grande revue de leurs dépenses est nécessaire ?Initialement, ces opérateurs étaient une bonne idée. Mais il faut que l’Etat puisse reprendre toute sa place en pesant davantage sur les décisions.Vous parlez de cette Assemblée qui est éclatée politiquement, cela ne va-t-il pas être un problème pour voter un budget un peu ambitieux ?C’est certain. Mais à un moment, il faudra choisir. Voulons-nous que la France décroche définitivement ? Si on est attaché à la réussite de son pays, nous avons un devoir et une exigence morale et politique. Faisons-nous de la politique uniquement pour être bien vu par les électeurs ou est-ce que, quand la situation l’exige, en temps de guerre ou de crise, nous devons être au rendez-vous de l’intérêt supérieur du pays ? C’est notre devoir. Sachons avoir le courage de prendre des décisions, parfois difficiles, pour améliorer le sort de nos concitoyens.Michel Barnier a évoqué des hausses d’impôts temporaires visant les grandes entreprises et les Français les plus fortunés. Cette piste vous paraît-elle juste ?Il faut donner des gages de bonne volonté, on ne peut pas être que dans un rapport de force. Je ne fixe pas de ligne rouge. Nous devons prioritairement nous attaquer à la baisse de la dépense publique. Nous avons identifié 133 actions possibles. Nous allons regarder ce qui nous paraît atteignable. S’il n’y a pas assez – et ce n’est pas mon choix premier – je ne peux exclure purement et simplement les hausses d’impôts.

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Source link : https://www.lexpress.fr/economie/jean-francois-husson-nous-devons-la-verite-aux-francais-sur-les-finances-publiques-VREYPA6AFBHLROTMGD4UQPJRWU/

Author : Thibault Marotte

Publish date : 2024-10-02 11:43:39

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L’Express

Destitution de Macron : la proposition de LFI massivement rejetée par la commission des lois

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Sans surprise, la commission des lois de l’Assemblée nationale a massivement rejeté ce mercredi 2 octobre, par 54 voix contre 15, la proposition de destitution d’Emmanuel Macron. Elle avait été déposée par La France Insoumise grâce à l’article 68 de la Constitution, le parti reprochant au chef de l’Etat de n’avoir pas respecté le résultat des législatives en nommant Michel Barnier Premier ministre.Ce texte vise à traduire le président devant les deux chambres réunies du Parlement en vue d’une destitution pour « manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ». Seuls les élus des groupes insoumis, communistes et écologistes se sont prononcés pour.L’étape suivante, l’examen du texte dans l’hémicycle, doit commencer au plus tard le 13e jour qui suit le vote de mercredi, selon la loi. Il reviendra toutefois à la conférence des présidents de l’Assemblée nationale de trancher sur la date de cet examen. »Faire respecter la voix du peuple »En ouverture des débats, le député LFI Antoine Léaument a appelé ses collègues à « faire respecter la voix du peuple » en « mettant un terme prématuré à l’autoritarisme du président (Emmanuel Macron) ». « En démocratie, on ne respecte pas les élections seulement quand on est satisfait du résultat. On les respecte, point barre. Mais M. Macron n’aime pas la démocratie », a-t-il fustigé.Plusieurs orateurs, dans les rangs centristes, de la droite, du RN ou des socialistes, ont cependant souligné que cette proposition n’avait que très peu de chances d’être adoptée in fine, puisqu’elle devrait pour cela être approuvée par les deux tiers des parlementaires, députés et sénateurs réunis.L’ancienne ministre macroniste Aurore Bergé a ainsi critiqué « un coup de communication » et une « farce » de la part des insoumis, tandis que Philippe Schreck, pour le groupe RN, y a vu une « posture, voire une imposture ». Pour le député PS Hervé Saulinac, « oui, le président a malmené nos institutions », mais cela « ne constitue pas un manquement à ses devoirs », et les députés ne doivent donc « pas répondre à un abus de pouvoir par un autre abus de pouvoir ».

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Publish date : 2024-10-02 13:38:07

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L’Express

Guerre en Ukraine : l’armée ukrainienne perd Vougledar, ville stratégique et symbolique

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L’armé ukrainienne a indiqué ce mercredi 2 octobre se retirer de la ville de Vougledar dans l’est du pays, cédant aux Russes cette localité stratégique après deux ans et demi de combats meurtriers. « Le Haut commandement a donné son autorisation à la manoeuvre de retraite de Vougledar pour permettre de sauver les hommes et l’équipement militaire, et de prendre de nouvelles positions pour la suite des opérations », a indiqué sur Telegram le groupement de forces Khortytsia, en charge des opérations dans la zone.La chute de cette ville met fin à la stabilité de ce secteur du front depuis deux ans et soulève la question de la solidité des positions ukrainiennes dans cette zone, située à la jonction des fronts est (régions de Lougansk et de Donetsk) et sud (régions de Zaporijjia et de Kherson). La ville a aussi une valeur symbolique pour les deux camps du fait de la durée de la bataille et du nombre de pertes qui y ont été enregistrées. Sa chute s’ajoute aux difficultés des Ukrainiens dans la partie orientale de leur pays, les troupes russes se rapprochant notamment de Pokrovsk, une ville-clé pour la logistique ukrainienne.Cette annonce vient confirmer celles de divers sites internet spécialisés qui analysent les sources ouvertes concernant le conflit ukrainien. Et plusieurs responsables ukrainiens avaient laissé entendre ces dernières semaines que la prise de cette cité était imminente. Mardi, des images de soldats brandissant le drapeau russe sur le toit de l’administration municipale avaient commencé à circuler en ligne.Côté russe, un conseiller du dirigeant des forces d’occupation de la région de Donetsk, Ian Gaguine, a confirmé mercredi que les troupes russes étaient à Vougledar, tout en faisant preuve de prudence. « Nos soldats sont dans Vougledar, un drapeau russe a été planté sur le bâtiment de l’administration locale. Cependant, il est prématuré de parler de prise de la ville », a-t-il dit à l’agence de presse d’État russe RIA Novosti. « Il y a encore des unités éparses de l’armée ukrainienne. Une opération de nettoyage est en cours et prendra un certain temps », a-t-il ajouté.Combats sanglantsLa Russie tentait de prendre Vougledar depuis les premières semaines de son invasion lancée en février 2022. Des combats particulièrement sanglants pour les forces russes y ont eu lieu début 2023, les hommes se lançant dans des assauts d’infanterie et de chars ayant été décimés par les Ukrainiens.La ville, largement détruite, a été bombardée sans relâche par l’armée russe. Un petit nombre de civils a refusé de partir, mais ni Kiev ni Moscou ne sont en mesure de dire combien. En septembre, plusieurs responsables ukrainiens avaient indiqué que tenir Vougledar devenait toujours plus difficile, l’armée russe pilonnant la zone sans relâche avec des bombes aérienne guidés très puissantes. Les forces ukrainiennes sont sur la défensive depuis plus d’un an face à une armée russe mieux équipée et plus nombreuse qui grignote du terrain dans l’Est, malgré de lourdes pertes. Elles sont notamment à une dizaine de kilomètres à peine de Pokrovsk.L’armée russe n’a pas fait de commentaires pour l’instant au sujet de la prise de Vougledar mais a assuré dans son communiqué quotidien améliorer ses positions dans le Donbass et s’être emparée d’une localité appelée Verkhnokamianské.

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Publish date : 2024-10-02 14:04:40

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L’Express

Antonio Guterres « indésirable » en Israël : aux origines du divorce diplomatique

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Un point de rupture est atteint, entre l’ONU et l’Etat d’Israël. Ce mercredi 2 octobre, le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a annoncé avoir déclaré le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, « persona non grata en Israël ». Pour justifier cette décision, le représentant du gouvernement de Benyamin Netanyahou lui reproche de ne pas avoir condamné nommément l’Iran pour son attaque massive contre Israël mardi soir.Si Israël était déjà très critique vis-à-vis des Nations unies, cette décision marque une nouvelle étape dans la lente détérioration des liens entre l’organisation internationale et le gouvernement israélien. Une relation conflictuelle née de l’occupation israélienne des territoires palestiniens et qui s’est rapidement envenimée depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023.Une condamnation de l’escalade sans mentionner l’IranPour le gouvernement israélien, la rupture de ce mercredi trouve son origine dans une déclaration mardi du secrétaire général de l’ONU. Après l’attaque de l’Iran qui a tiré dans la soirée près de 200 missiles sur Israël, Antonio Guterres a condamné « l’élargissement du conflit au Moyen-Orient », en déplorant « l’escalade après escalade ». Estimant qu’une « guerre totale au Liban doit être évitée à tout prix », il a ainsi réclamé « un cessez-le-feu » entre l’armée israélienne et le Hezbollah.I condemn the broadening of the Middle East conflict with escalation after escalation.

This must stop.

We absolutely need a ceasefire.— António Guterres (@antonioguterres) October 1, 2024Quelques heures plus tard, le couperet tombe côté israélien : « Quiconque ne peut condamner sans équivoque l’attaque odieuse de l’Iran contre Israël ne mérite pas de fouler le sol israélien. Nous avons affaire à un secrétaire général anti-israélien qui soutient les terroristes, les violeurs et les assassins », a affirmé Israël Katz dans un communiqué ce mercredi.Le ministre des Affaires étrangères a également justifié cette décision par le fait que Guterres n’a « pas encore dénoncé le massacre du 7 octobre, […] ni condamné le recours à la violence sexuelle par le Hamas », rapporte le quotidien israélien Jerusalem Post. Deux affirmations pourtant démenties et contredites par l’ONU en octobre 2023 et mars 2024. « Israël continuera à défendre ses citoyens et à défendre sa dignité nationale, avec ou sans Antonio Guterres », a conclu Israël Katz, cité par le journal israélien.Le fossé se creuse depuis le 7 octobreBien qu’Antonio Guterres ait finalement « condamné avec force l’attaque massive aux missiles par l’Iran sur Israël » quelques heures plus tard, la déclaration du ministre israélien illustre la rupture accélérée des relations entre l’Etat israélien et l’ONU, depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023. Peu après le début de la guerre d’Israël à Gaza contre le mouvement islamiste, les appels israéliens à la démission d’Antonio Guterres ont débuté, lorsqu’il a souligné que l’attaque du Hamas ne s’était « pas produite dans le vide » et que « le peuple palestinien [avait] été soumis à 56 ans d’occupation étouffante ». Une référence à la politique israélienne d’occupation de territoires palestiniens initiée en 1967.Les tensions se sont ensuite accentuées autour « du rôle de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, l’UNRWA. En janvier, Israël a affirmé qu’un certain nombre de membres du personnel de l’agence avaient été impliqués dans les attaques du 7 octobre », rappelle ce mercredi la BBC. Après une investigation ayant mené au licenciement de 9 des 13 000 employés de l’UNRWA à Gaza, l’agence onusienne a dénoncé la destruction de ses infrastructures dans la bande de Gaza, où 220 membres ont été tués.Par la suite, les multiples alertes de l’ONU concernant les conséquences humanitaires des représailles israéliennes et la qualification de « génocide » parmi les rangs onusiens ont creusé le fossé. La semaine dernière, c’est du haut de la tribune même de l’Assemblée générale de l’ONU que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a de nouveau sonné la charge : « Jusqu’à ce qu’Israël […] soit traité comme les autres nations, jusqu’à ce que ce marécage antisémite soit asséché, l’ONU sera considérée par les gens justes comme rien de plus qu’une farce méprisante », a-t-il lancé jeudi 26 septembre.Un soutien initial brisé par la colonisation israélienneLes relations n’ont pourtant pas toujours été aussi houleuses, tempère la radio allemande Deutsche Welle. Au-delà du rôle « de sage-femme » attribué à l’ONU dans la création de l’Etat israélien en 1947, le média racontait fin mars qu’Israël s’était rapproché de l’exécutif onusien ces dernières années. « En 2012, par exemple, le pays a nommé pour la première fois un vice-président de l’Assemblée générale et, en 2016, un Israélien a été nommé président de la Commission des affaires juridiques ».Les choses changent pourtant « après la guerre des Six Jours de 1967 et l’occupation israélienne des territoires palestiniens », résume la Deutsche Welle : « Les relations entre Israël et l’ONU se sont considérablement détériorées et le nombre de résolutions critiques à l’égard d’Israël adoptées par l’Assemblée générale a grimpé en flèche ». Depuis la création du Conseil des droits de l’homme en 2006, plus d’un tiers des 300 résolutions de condamnation ont visé Israël, affirme auprès de l’AFP son ambassadeur à Genève. Une insistance perçue par Israël comme un biais de l’ONU à son encontre.Plus largement, le pays ignore depuis sa création en 1948 une multitude de résolutions de l’ONU et de décisions de tribunaux internationaux condamnant ses actions. Ni la résolution 194 sur le droit au retour des Palestiniens chassés lors de la création d’Israël, ni la condamnation de l’occupation des territoires conquis en 1967, ni celle de la création de colonies illégales n’ont été respectées. Dès lors, plusieurs experts du Conseil des droits de l’homme (CDH) s’inquiètent auprès de l’AFP des conséquences à long terme pour une Organisation des Nations unies constamment remise en cause ou ignorée. Pour Pedro Arrojo-Agudo, l’expert sur le droit à l’eau potable du CDH, « nous allons faire exploser l’ONU si nous ne réagissons pas ».

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Publish date : 2024-10-02 19:44:12

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L’Express

Assemblée : le député RN Chenu élu à la tête d’une commission grâce aux macronistes

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Depuis le départ vers le gouvernement Barnier de plusieurs élus de l’Assemblée nationale, la bataille pour les postes clés du Palais Bourbon a repris. Ce mercredi 2 octobre, les députés socialistes ont dénoncé l’élection du député RN Sébastien Chenu à la tête d’une commission, grâce à l’apport de voix du camp présidentiel, en contradiction selon eux avec le front républicain intervenu entre les deux tours des législatives. »Quelle honte ! Préférer le RN à un socialiste après le front républicain de juillet ? Vous êtes nés avant la honte, collègues », a réagi sur X le député Arthur Delaporte, porte-parole du groupe.Sébastien Chenu a été élu mercredi président de la commission chargée d’apurer les comptes de l’Assemblée, face au socialiste Philippe Brun. Après avoir bénéficié du vote en sa faveur du député MoDem Philippe Vigier et de la députée Horizons Félicie Girard, Sébastien Chenu a obtenu cinq voix, comme Philippe Brun, et a été élu au bénéfice de l’âge. « J’ai choisi le plus expérimenté. Il est normal que tous les groupes politiques aient des représentants à l’Assemblée », a justifié Philippe Vigier auprès de l’AFP. Au groupe Horizons, « on assume d’avoir donné une voix au RN ». En juillet « nous avions déploré que le RN n’ait aucun poste à responsabilité (au palais Bourbon, NDLR). C’est une chose d’écarter le RN de la gouvernance du pays, c’en est une autre de rejeter le RN du fonctionnement démocratique de l’Assemblée », a souligné l’entourage du président du groupe Laurent Marcangeli. »Il y en a marre d’excommunier des gens »Sébastien Chenu a aussi profité de l’abstention du député David Habib (Liot). Interrogé par l’AFP, David Habib a indiqué qu’un député de son groupe, Christophe Naegelen, lui avait demandé de ne pas participer au vote en raison du refus du PS de soutenir la candidate de Liot pour la commission outre-mer, Estelle Youssouffa. Ce que Christophe Naegelen a contesté, tout en justifiant l’abstention de David Habib : « Il y en a marre d’excommunier des gens à des postes dans la maison du peuple pour telle ou telle sensibilité », a-t-il dit.Le PS soupçonne plus généralement un accord entre le RN et les macronistes, alors que « trois macronistes ont été élus président de la délégation des droits des femmes, de la délégation des droits de l’enfant et de la commission des affaires européennes grâce au retrait ‘opportun’ du candidat RN au troisième tour et à l’apport « mystérieux » de voix au candidat macroniste ».Interrogé par l’AFP Sébastien Chenu a contesté tout accord de ce type. « Nous avons à chaque fois essayé de faire barrage au pire (…) quand nous-mêmes ne pouvions pas gagner », a-t-il justifié. Même dénégation du côté du groupe Renaissance. « Les RN préfèrent voter pour nous plutôt que pour la gauche car nos présidents de commission respectent le poids de chacun dans le bureau et dans la répartition des rapports et missions, contrairement à la gauche », a souligné cette source.

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Publish date : 2024-10-02 20:24:24

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L’Express

Iran – Israël : l’engrenage infernal au Moyen-Orient est enclenché

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Son ombre planait sur le Moyen-Orient depuis le 7 octobre 2023. A chaque intervention militaire brutale, à chaque prise de parole enflammée. On redoutait sans cesse « l’escalade », voici venir la guerre régionale. Celle-ci pourrait avoir commencé pour de bon le 1er octobre quand, dès l’aube, l’armée israélienne a lancé des incursions au sol dans le sud du Liban pour un mano a mano imprévisible avec le Hezbollah, dans lequel Israël a, dès le lendemain, perdu ses premiers soldats. Puis, ce même mardi, deux Palestiniens ont ouvert le feu sur la foule à Tel-Aviv, tuant huit personnes, comme un douloureux rappel de la menace intérieure qui hante l’Etat hébreu.La nouvelle dimension de cette guerre s’est confirmée dans la soirée, durant laquelle l’Iran a tiré, depuis son territoire, près de 200 missiles balistiques vers Israël. L’heure n’est plus seulement à l’escalade. « En Israël, le sentiment domine que l’Iran ne nous laisse d’autre choix que de l’attaquer sur son territoire, souligne Yonatan Freeman, spécialiste des relations internationales à l’Université hébraïque de Jérusalem. L’Iran apparaît affaibli par les lourdes pertes au sein du Hezbollah et du Hamas, le moment est judicieux pour l’enfoncer un peu plus avant qu’il ne reprenne des forces et puisse reconstruire ses milices. » L’establishment militaire et politique israélien ne promet pas autre chose.Une riposte israélienne à venir « probablement dévastatrice »En avril, Téhéran avait franchi un premier cap en envoyant des centaines de missiles et de drones depuis son territoire vers Israël. Mais l’attaque, largement anticipée et conçue pour faire un minimum de dégâts, n’avait provoqué qu’une réponse limitée de l’Etat hébreu. Cette fois, l’Iran a changé la donne. « Cette attaque aéro-balistique était bien plus massive qu’il y a six mois, établit David Khalfa, spécialiste d’Israël à la fondation Jean-Jaurès et auteur de Israël-Palestine, Année zéro (aux éditions Le bord de l’eau, sortie le 18 octobre). Près de 200 missiles balistiques ont été tirés (contre 110 en avril dernier) et il leur a fallu environ douze minutes pour parcourir les 2000 kilomètres qui séparent l’Iran d’Israël. Les missiles balistiques sont bien plus véloces que les drones principalement utilisés lors de la première attaque et ils portaient des charges explosives bien plus conséquentes. La nature des cibles a aussi changé : il s’agissait non seulement de viser des bases militaires, mais aussi des habitations civiles ou encore l’aéroport international de Ben Gourion. C’est une escalade qui n’est plus vraiment contrôlée, du point de vue israélien, et qui va enclencher une riposte probablement dévastatrice. »Benyamin Netanyahou a donné le ton dès la fin de l’alerte en Israël, au moment de réunir son cabinet devant les caméras. « L’Iran a fait une énorme erreur et il en paiera le prix », a annoncé le Premier ministre israélien, reléguant les terrains de guerre gazaouis et libanais au second plan. Le régime des mollahs se trouve dans le viseur directement, après des années de guerre souterraine et par procuration. D’après des sources sécuritaires, l’armée israélienne pourrait s’en prendre dans les jours qui viennent soit aux installations nucléaires iraniennes, soit à ses infrastructures militaires, soit à ses champs pétroliers. Téhéran craint aussi des assassinats individuels de cadres du régime, dans une manœuvre identique à la décapitation de l’état-major du Hezbollah.Des Iraniens à Téhéran rendent hommage au chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, tué dans une frappe israélienne près Beyrouth, le 30 septembre 2024 Dans tous les cas, Téhéran ne pourra pas rester sans réponse. L’engrenage infernal s’est enclenché. « Le régime iranien, qui est certes dirigé par des fanatiques mais pas par des imbéciles, a très mal évalué le risque, estime David Khalfa. Les Iraniens sous-estiment la détermination d’Israël depuis le 7 octobre à renverser la table et à sortir de l’équilibre de la terreur que Téhéran et ses supplétifs islamistes régionaux ont voulu lui imposer ces deux dernières décennies. » A Jérusalem, les « faucons » assurent qu’il faut saisir l’occasion pour se débarrasser de la menace de la République islamique, ou du moins de son programme nucléaire.Israël et la tentation d’un nouvel ordre régionalUne guerre régionale ouverte serait pourtant extrêmement risquée pour l’Etat hébreu, déjà au combat sur plusieurs fronts et exténué après une année de guerre dans la bande de Gaza. « Israël, de plus en plus enhardi, envisage d’affronter l’Iran sur tous les terrains au Moyen-Orient afin de créer un nouvel ordre régional, pointe Julien Barnes-Dacey, directeur du programme Moyen-Orient au European Council on Foreign Relations. Mais cette illusion est dangereuse : malgré les faiblesses actuelles de l’Iran, une telle stratégie serait perçue comme une menace existentielle par Téhéran et par ses alliés, ce qui provoquerait une guerre régionale et pourrait aussi précipiter la militarisation de son programme nucléaire. » Des succès militaires sur le court terme pourraient accélérer une catastrophe sur le moyen terme.La question des ressources se pose aussi pour l’Etat hébreu qui, en dépit de ses 160 000 soldats et ses 400 000 réservistes, subit ses premières pertes humaines au Liban depuis vingt ans. « L’armée israélienne vient de s’engager sur un deuxième front qui ne sera pas un parcours de santé, tant le Hezbollah reste une milice redoutable malgré son affaiblissement, assure David Khalfa. Un affrontement régional signifierait aussi qu’Israël serait soumis régulièrement à des attaques aérobalistiques et donc que son aéroport international serait fermé. Les attaques des proxys de l’Iran seraient aussi bien plus fréquentes et bien plus massives, bien que ce réseau soit affaibli. » A l’heure de commémorer les morts du 7 octobre, l’impact de telles opérations sur le moral de la société israélienne ne peut pas être sous-estimé.La présidentielle américaine du 5 novembreMais en réalité, plus personne sur la scène internationale ne paraît en mesure de freiner la guerre totale. La décision d’une déflagration régionale ne dépend que de Jérusalem et de Téhéran. A Washington, toute l’attention reste focalisée sur la présidentielle du 5 novembre, pour laquelle une implication américaine au Moyen-Orient aura forcément des conséquences.Fragilisée par un président âgé et sur le départ, l’administration Biden n’a d’autre choix que de soutenir son partenaire historique israélien et a placé deux porte-avions dans la région, mais elle peut difficilement lancer une nouvelle guerre au Moyen-Orient dans cette période électorale. « Les Etats-Unis traversent une période politique délicate et ne seront pas enclins à lancer une offensive contre l’Iran, du moins pas officiellement, estime Yonatan Freeman. Mais ils seront impliqués plus discrètement, déjà en se mobilisant pour intercepter les menaces iraniennes après l’attaque israélienne à venir, mais aussi en fournissant des renseignements aux Israéliens sur les cibles à toucher. » La déflagration régionale pourrait alors devenir mondiale.

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Author : Corentin Pennarguear

Publish date : 2024-10-02 20:01:50

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L’Express

La folle histoire des trois jours où Thierry Beaudet a été Premier ministre (ou presque)

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C’est l’heure de se quitter, mais pas pour longtemps. Le dimanche 1er septembre, Thierry Beaudet sort du palais de l’Elysée avec deux informations qui ne sont pas minces : le président s’exprimera le mardi à la télévision ; il annoncera sa nomination à Matignon. Il le tient de la bouche du cheval, il vient de voir Emmanuel Macron pour la seconde fois en quarante-huit heures. Il s’est aussi entretenu avec le secrétaire général Alexis Kohler, qu’il tutoie.L’histoire est folle, qui commence par un coup de fil, raconté par L’Opinion. Le jeudi 29 août, Emmanuel Macron est en Serbie, mais une partie de lui est restée à Paris, où la tension politique est maximale. Quelque cinquante jours après le second tour des élections législatives, la France n’a toujours pas de nouveau Premier ministre. En un instant, la vie de Thierry Beaudet bascule. Quel est le bon mot ? Il n’est pas surpris, il est abasourdi, estomaqué, sidéré. Le président du Cese se voit proposer d’étudier l’hypothèse de son arrivée rue de Varenne, à la tête du gouvernement.Rendez-vous est pris pour le vendredi. Thierry Beaudet, 62 ans, instituteur de formation, a présidé le groupe Mutuelle générale de l’Education nationale de juillet 2009 à juillet 2017, il a aussi dirigé la Fédération nationale de la mutualité française. Dit autrement : il n’a jamais eu un parcours politique partisan, il ne s’est mêlé ni de près ni de loin à la campagne des législatives, il n’est porteur d’aucun programme. La feuille est blanche.Obtenir des garantiesAlors, dans le feu de l’action, il réfléchit à une méthode, bien conscient que si le chef de l’Etat songe à lui, c’est pour faire un pas de côté et éviter de se faire imposer un poids lourd politique. Il commence par exposer à Emmanuel Macron sa lecture des résultats : les Français n’ont pas voulu du Rassemblement national, bien sûr. Le plus délicat est à suivre : à l’évidence, ils ont sanctionné le président, mais pas seulement sa personne, ils ont aussi dit qu’ils rejetaient la politique de ses gouvernements. La réforme des retraites a laissé des traces.Puisque la société civile est en situation de tenter un coup, elle doit innover. « Il faut discuter, du PC aux Républicains » : Thierry Beaudet se lance, il suggère de réunir toutes les formations autour d’une même table pour trouver un accord sur une plateforme de gouvernement. Ca passe ou ça casse : le Premier ministre aura un CDD qui peut tourner court. Tempête sous un crâne : Thierry Beaudet arrête de dormir – c’est surtout le sommeil qui le fuit – et déniche des documents utiles, comme les programmes de tous les partis analysés en fonction de leurs convergences.Depuis qu’il a entamé sa présidence du Cese, en mai 2021, il a eu l’occasion de s’entretenir à plusieurs reprises avec Emmanuel Macron. Sa personnalité ne lui est donc pas inconnue et il sent bien chez son auguste interlocuteur le dilemme intérieur : oui, les choses doivent changer puisque les électeurs en ont décidé ainsi ; non, le message des urnes est confus et les députés EPR sont près d’un cinquième de la nouvelle Assemblée. « Est-ce qu’à travers moi, vous souhaitez que rien ne change ? » : ne pas être un responsable politique vous expose à un procès en soumission, il faut obtenir des garanties.Thierry Beaudet insiste : « La plateforme du gouvernement, on d’accord qu’elle appartient au Premier ministre et pas au président ? » Emmanuel Macron range rarement ses convictions dans sa poche, le voilà presque en défenseur du bloc central qui fut son socle pendant les heureuses années de majorité, absolue ou relative. L’attractivité de la France, la politique de l’offre, les retraites, les questions de sécurité, ce serait bien de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain.Même sort que Catherine VautrinQuand il retourne à l’Elysée le dimanche, un point sensible est déjà réglé. Thierry Beaudet connaît l’histoire de cette présidence, il n’a pas oublié qu’Edouard Philippe avait imposé de choisir lui-même son directeur de cabinet, Benoit Ribadeau-Dumas, quand certains de ses successeurs à Matignon s’étaient montrés plus flexibles. Il a prévenu Emmanuel Macron : « Je choisirai mon directeur de cabinet. » « Vous pensez à quelqu’un ? », l’interroge le président. Oui, Thierry Beaudet songe à Bertrand Gaume, 49 ans, préfet du Nord et des Hauts-de-France.La discussion sur les personnes va loin. Déjà il est question de futurs ministres. Thierry Beaudet ne veut pas de macronistes historiques qui donneraient l’impression qu’il est sous surveillance ; il veut renouveler les têtes – la liste qu’il ébauche comporte peu de noms qui se retrouvent dans l’actuel gouvernement Barnier.Quand il arrive à l’Elysée le lundi à 8h45, Bernard Cazeneuve a un peu l’impression d’être le dindon de la farce – et ce n’est pas son accoutrement préféré. Depuis la veille au soir, il sait qu’Emmanuel Macron a choisi Thierry Beaudet. Plus tard, c’est Xavier Bertrand qui a rendez-vous. Lui aussi sait depuis le dimanche. Le nom de Thierry Beaudet n’est pas prononcé au cours de leur tête-à-tête. Un peu plus tôt, Nicolas Sarkozy n’a pas eu de pudeur pour lui faire un sort, ce n’est pas son genre.Thierry Beaudet n’aura plus de nouvelle d’Emmanuel Macron, c’est Alexis Kohler qui le rappellera pour le dé-nommer. Cela s’appelle une Vautrin et ce président commence à avoir une certaine pratique de l’exercice : en 2022, il avait installé la Rémoise à Matignon, lui conseillant même de préparer la passation des pouvoirs avec le sortant, Jean Castex. Puis il avait changé d’avis, devant la bronca de ses amis. Thierry Beaudet n’est pas allé à Matignon. En cette fin de semaine, il aura l’occasion de croiser Emmanuel Macron lors du Sommet de la francophonie. Ce président dont il avait cru comprendre, le temps d’un week-end, la langue française…

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Author : Eric Mandonnet

Publish date : 2024-10-02 18:50:00

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L’Express

Fabrice Balanche : « Bachar el-Assad peut être emporté par ce grand nettoyage d’Israël »

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Après Ismaïl Haniyeh et Hassan Nasrallah, au tour de Bachar el-Assad ? Alors qu’Israël poursuit son opération au Liban et que l’Iran a mené, mardi 1er octobre, une attaque massive de missiles sur l’Etat hébreu « en réponse » à la mort des chefs du Hamas et du Hezbollah, Tsahal a confirmé la tenue d’opérations militaires au sol dans le sud du Liban contre la milice chiite. Rien ne semble donc arrêter Benyamin Netanyahou et sa volonté d’imposer un « nouvel ordre régional » face à « l’axe de résistance » de Téhéran. Si les factions chiites en Irak et les rebelles houthis pro-iraniens au Yémen sont déjà engagés dans le conflit avec Israël, l’inquiétude gagne aussi le camp de Bachar el-Assad, les Alaouites, une branche hétérodoxe du chiisme en Syrie.Dans cette nouvelle guerre froide au Moyen-Orient, entre l’Occident et l’axe « eurasiatique », l’autocrate syrien pourrait faire partie du « grand nettoyage » souhaité par Israël, analyse l’arabophone et spécialiste de la région, Fabrice Balanche, auteur de l’ouvrage de référence Les leçons de la crise syrienne (Odile Jacob). Bachar el-Assad se retrouve pris en tenaille entre, d’un côté, les « faucons israéliens » et, de l’autre, les Gardiens de la révolution iraniens. Entretien.L’Express : Israël ne risque-t-il pas de tomber dans un bourbier en effectuant des « incursions » sur le territoire libanais ?Fabrice Balanche : Dès le départ, j’ai dit que c’était inéluctable d’envoyer des troupes au sol. Cela faisait vraiment partie des buts de guerre israéliens. Dans la stratégie d’éradication des infrastructures militaires du Hezbollah, Israël ne peut pas faire autrement. Après, il y a le danger d’une répétition du scénario de 2006 : l’armée israélienne s’était fait piéger au sud du Liban avec des combattants de la milice chiite qui étaient sortis de leurs tunnels, lui avaient tiré dessus, endommageant très rapidement une quarantaine de chars… Finalement, la progression de Tsahal était devenue impossible.Sauf que cette fois, le pouvoir israélien a quand même bien réfléchi et mieux préparé ses interventions. Il a commencé par la destruction du réseau de communication lors de l’attaque des bipeurs, puis il a décapité l’état-major du Hezbollah. L’armée et les services de renseignement ont également mis à disposition du « terrain » des moyens techniques, à travers les images satellites, qui permettent la reconnaissance, la localisation des gens et des combattants et ainsi d’éviter de risquer la vie de leurs soldats.La mort d’Hassan Nasrallah constitue-t-elle un bouleversement pour le Moyen-Orient tout entier ?Je ne le pense pas car il sera bientôt remplacé. Même si le N-1, N-2 et N-3 ont été éliminés, il y a quand même pas mal de monde qui peut endosser ce rôle. Le Hezbollah est un appareil très centralisé, beaucoup plus que ne l’est le Hamas ou d’autres mouvements. Le successeur de Nasrallah va ensuite être adoubé par Téhéran et, à partir de là, s’imposer naturellement à tout « l’axe de résistance ».Evidemment, le Hezbollah va connaître un moment de flottement, comme après la mort de Qassem Soleimani [NDLR : le général iranien, commandant de la Force Al-Qods du corps des Gardiens de la révolution islamique, tué dans une frappe américaine en 2020]. On avait dit que ça allait bouleverser le Moyen-Orient, que le système des milices chiites allait s’effondrer… Il y a eu un petit temps de latence, mais l’axe iranien a fait preuve de solidité. Ce qui pourrait bouleverser la région, c’est une offensive plus large qui irait jusqu’à frapper l’Iran ou du moins le déstabiliser, voire faire tomber le régime syrien en frappant sa « tête ». Le pouvoir, comme les rebelles, y sont quand même bien épuisés par la guerre civile entamée en 2011. J’ai du mal à imaginer que les rebelles repartent à l’assaut de Damas…Après la réplique iranienne sur Israël – près de 200 missiles envoyés dans la soirée du 1er octobre – faut-il craindre une nouvelle flambée dans la région ?Les frappes iraniennes sur Israël sont de la même ampleur qu’en avril dernier, après la destruction du consulat de la République islamique à Damas par Tsahal. A l’époque, la riposte de l’État hébreu avait été modeste. Je ne pense pas que nous soyons dans le même registre aujourd’hui. Si les sites nucléaires iraniens sont des cibles difficiles à atteindre car enterrés et dispersés sur l’ensemble du territoire, Israël pourrait tenter de détruire les sites d’exploitation pétrolière et gazière ainsi que les terminaux, les gazoducs et oléoducs qui permettent leur exportation.Privé de sa principale ressource financière, l’Iran aurait des difficultés à poursuivre son programme nucléaire et à soutenir l’effort de guerre contre Israël. La crise économique accentuerait le mécontentement social et la défiance à l’égard du régime des mollahs. Israël est convaincu que l’Iran veut sa destruction. Un officier israélien, dont plus de la moitié des aïeux a péri dans les camps d’extermination, m’a dit un jour : « Nous ne laisserons à personne une seconde chance d’éliminer le peuple juif. » Les diatribes anti-Israël du régime iranien, qui réclament son éradication pure et simple, justifient ces craintes. La dernière salve de missiles lancée sur Israël prouve une fois de plus que la destruction d’Israël est plus qu’une simple utopie mobilisatrice destinée à mobiliser la rue arabe.Le spectre de la guerre s’élargit. Après Gaza, le Liban, l’Irak, le Yémen mais aussi la Syrie. Mardi 1er octobre, six personnes, dont trois civils, ont été tuées dans des frappes israéliennes qui ont visé Damas et ses environs. Vous écrivez sur votre blog : « Si l’Iran souhaitait se servir de ce territoire pour ouvrir un nouveau front, il ne demanderait pas la permission à Assad ». Là aussi, l’Iran tire finalement toutes les ficelles ?Bachar el-Assad n’est plus que le « gérant ». Ce sont les Iraniens qui contrôlent tout le pays grâce au déploiement de dizaines de milliers de miliciens chiites. Toute la frontière libano-syrienne est contrôlée par le Hezbollah. Les miliciens chiites irakiens, au nord à Alep et dans la région de Deir Ez-Zor à l’Est, sécurisent les routes iraniennes qui permettent de ravitailler le Hezbollah en munitions et en missiles.L’Iran apporte aussi une aide économique indispensable au régime syrien, à raison de plusieurs milliards de dollars par an. Le pétrole transite aussi avec les tankers iraniens qui arrivent à Banias [NDLR : ville portuaire du nord-ouest de la Syrie], ce qui permet d’alimenter les raffineries et les centrales thermiques du pays, sans quoi il n’y aurait plus du tout d’électricité. La nourriture sert aussi de monnaie d’échange avec un système très simple qui permet de contourner l’embargo. Lorsque l’Iran vend, par exemple, du pétrole ou du gaz à l’Inde, Téhéran demande à New Dehli d’envoyer un bateau chargé de riz en guise de paiement.Bien qu’elle soit occupée en Ukraine, la Russie garde aussi toujours un œil sur la Syrie en cas d’escalade avec Israël…Oui, Moscou peut notamment déployer ses moyens anti-aériens ou bien encore protéger Bachar el-Assad au niveau diplomatique en mettant son veto dans la balance au Conseil de sécurité des Nations unies. Mais la Russie n’intervient pas gratuitement. Elle a mis la main sur le gaz, le pétrole, les phosphates syriens… Toutes ces matières premières qui rapportaient de l’argent à la Syrie sont aujourd’hui exploitées par la Russie. Par ailleurs, Moscou a obtenu la concession du port commercial de Tartous, où une base maritime russe a été développée en plus de la base aérienne de Himimin, à proximité de Lattaquié.La Syrie constitue ce que j’appelle « un conflit gelé en trompe-l’œil ». Conflit « gelé » parce que les fronts sont, pour le moment, stables à l’intérieur, du fait que ce dossier n’est actuellement pas prioritaire pour Vladimir Poutine. Et conflit « en trompe-l’œil » parce que finalement rien n’est réglé. Ce qui pourrait rebattre les cartes, c’est évidemment une intervention israélienne qui voudrait éloigner l’Iran de la Syrie. Damas, c’est le maillon faible de l’axe chiite, puisque c’est un pays en grande majorité sunnite mais qui est quand même dans le giron iranien en raison de la domination politique des Alaouites, une branche hétérodoxe du chiisme.Americains, Russes, Iraniens, Turcs essayent d’étendre leur influence en Syrie. Que pèsent vraiment les milices armées chiites en Syrie, et à quel point peuvent-elles être dangereuses pour Israël ?Elles ne sont pas aussi efficaces que le Hezbollah qui les a formées. Aujourd’hui, elles quadrillent le territoire syrien, ce qui oblige tout de même Israël à maintenir une puissante présence militaire sur le plateau du Golan [NDLR : le Golan en Syrie fait partie des territoires occupés par Israël depuis la guerre des Six Jours de 1967] afin d’éviter une incursion terrestre. Elles peuvent aussi soutenir le Hezbollah, venir en appui si la milice libanaise se mettait à manquer de troupes.Elles vont aussi vouloir empêcher les anciens rebelles, qui se trouvent notamment dans le sud de la Syrie, de s’autonomiser du régime de Damas. En 2018, quand l’armée syrienne a repris la région, il y avait un accord avec Israël pour que les Iraniens ne mettent pas les pieds dans cette zone, que les Russes maintiennent leur « police militaire » et que les rebelles bénéficient d’une amnistie et d’une autonomie dans plusieurs localités. Tout ça a été balayé deux ans plus tard. Donc il y a une frustration et une colère parmi les gens du sud de la Syrie.Quelles sont donc les intentions réelles d’Israël en Syrie ?Une des idées des Israéliens est de soutenir une révolte qui chasserait le régime syrien, et donc l’Iran, dans la région de Deraa. Dans le Nord, au sein de la « poche d’Idlib », dominée par Hayat Tahrir al-Cham [NDLR : groupe djihadiste syrien], l’ancien Front al-Nosra, 50 000 djihadistes armés rêvent de passer à l’assaut. Abou Mohammed al-Joulani [NDLR : fondateur du Front al-Nosra et de Hayat Tahrir al-Cham] s’ennuie dans son fief d’Idlib et aimerait bien profiter d’un affaiblissement du régime pour lancer une offensive sur Hama ou sur Alep. Si cela arrivait, les milices chiites interviendraient immédiatement pour empêcher cela. Le Hezbollah est présent et bombarde aussi cette zone d’Idlib en permanence pour empêcher al-Joulani de lancer l’offensive. C’est une des raisons pour laquelle il y a eu des manifestations de joie à Idlib à l’annonce de la mort de Nasrallah…Pourquoi Israël a-t-elle, selon vous, changer de doctrine à l’égard du régime syrien ?Le dilemme pour Israël a toujours été de savoir s’il valait mieux conserver le diable qu’on connaît, c’est-à-dire le régime d’Assad, ou se risquer dans l’inconnu. A partir de 2020, les Israéliens ont bien compris que le régime syrien resterait en place et que les Iraniens contrôlaient le pays. Les « faucons » israéliens sont alors montés au créneau pour dénoncer le danger que représentait cette situation.Après le 7 octobre, les mêmes faucons ont mis directement la pression sur Assad en lui signifiant qu’Israël n’accepterait pas son engagement aux côtés du Hamas et du Hezbollah, qu’il pourrait être éliminé. Cela explique son absence à la COP28 à Dubaï, alors qu’il rêvait d’y aller pour officialiser sa restauration dans le concert des nations. Mais il n’avait sans doute pas envie que son avion croise un missile israélien… Bachar el-Assad a, depuis le début de la guerre à Gaza, une attitude extrêmement prudente. Dès le mois d’octobre 2023, il a fait un discours au Parlement en disant que la Syrie soutenait la cause palestinienne mais qu’elle ne pouvait pas intervenir car elle était exsangue. Seulement, il est pieds et poings liés vis-à-vis de l’Iran, qui ne lui demande pas son avis pour utiliser le territoire syrien contre l’Etat hébreu.La République islamique essaye d’étendre son influence dans la région. La villa de Maher el-Assad, le frère du président syrien, a été frappée dans la banlieue de Damas, dimanche 29 septembre. Il semble donc bien que le clan Assad soit désormais une cible d’Israël…Cela confirme une volonté claire de le tuer. Lui aussi est sur la « liste ». C’est le commandant de la quatrième division, qui est infestée de conseillers militaires iraniens. Donc tuer Maher el-Assad, cela participe à l’élimination de tout cet empire anti-israélien qui prospère dans la région, que cela soit le chef du Hamas ou le chef du Hezbollah. C’est un avertissement très sérieux. Maher el-Assad est aussi le grand trafiquant de drogue syrien qui produit le Captagon. Un chiffre d’affaires de 5 milliards de dollars par an, d’après une étude du Newlines Institute, un think tank américain. Cette drogue se répand dans les pays du Golfe. Personne ne le regrettera s’il est éliminé ! Le trafic de drogues est aussi l’une des ressources financières du Hezbollah. Israël doit donc aussi s’attaquer au nerf de la guerre.Israël a-t-il pour projet d’éliminer Bachar el-Assad ?Les Russes continuent de protéger Bachar el-Assad. Ce serait un camouflet pour Poutine si Assad, ou quelqu’un de son clan, était tué, parce qu’il compte sur eux pour permettre à la Russie de rester en Syrie. Est-ce que techniquement les Israéliens peuvent percer la défense anti-aérienne russe ? Je pense qu’ils en ont les moyens. Il faut bien comprendre que le 7 octobre 2023 en Israël, c’est l’équivalent du 11-Septembre aux Etats-Unis. Tel-Aviv veut faire un grand nettoyage. Et Assad peut être emporté. Benyamin Netanyahou a parlé d’un « nouvel ordre régional ». Nous ne sommes plus dans la période où Israël allait au Liban tous les dix ans pour « déblayer » un peu le Hezbollah. Israël est entré dans une lutte existentielle où il lui faut définitivement écarter les menaces à son égard et cela peut aller jusqu’à l’Iran. Mais en attendant, il lui faut détruire l’axe géopolitique que Téhéran a construit vers la Méditerranée (Liban, Syrie et Irak) et que le roi de Jordanie qualifia en 2004 de « Croissant chiite ».Du côté de la Turquie, des pays du Golfe, finalement, on rêve que ce « croissant chiite » soit enfin brisé. Comme on n’a pas réussi à le faire en soutenant l’opposition syrienne pendant la guerre civile, on espère qu’Israël peut y contribuer. Quelque part, c’est la concrétisation des accords d’Abraham de 2020 [NDLR : le traité de paix entre Israël et les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc], qui sont clairement tournés contre l’Iran.Une incursion israélienne au sol en Syrie, à l’instar du Liban, est-elle possible ?C’est plus risqué en raison de l’étendue du territoire. Il faudrait pour cela que le Golan soit attaqué ou que des missiles soient tirés sur Israël depuis la Syrie. Cela a peut-être été le cas le 1er octobre. Mais Israël devrait alors obtenir la neutralité de Moscou, qui a signé un accord de défense avec Damas.L’objectif actuel de l’Etat hébreu serait quand même plutôt de détruire, par des bombardements, les infrastructures iraniennes en Syrie, qui abritent plusieurs bases, comme la « T4 » à Tiyas, l’aéroport qui se trouve entre Homs et Palmyre, la banlieue de Damas ou le mausolée chiite à Sayyidah Zaynab, autour duquel se trouvent cinq centres de commandement iranien. Cela peut aller aussi jusqu’au bombardement des infrastructures civiles, des centrales électriques, pour plonger de nouveau le pays dans le chaos, voire des infrastructures militaires syriennes, notamment si les Iraniens s’en sont servis pour lancer des missiles sur Israël. Ce que les Occidentaux n’ont pas fait en septembre 2013, lorsque Barack Obama a finalement refusé de bombarder la Syrie, Israël pourrait être tenté de le faire, de manière à déstabiliser le pays et y piéger l’Iran et les milices chiites.On est aujourd’hui dans un monde coupé en deux, avec d’un côté l’Occident et de l’autre l’axe « eurasiatique » composé de la Russie, de la Chine, de l’Iran. C’est le retour de la guerre froide. A travers Israël, l’Occident montre sa force. Il s’agit ainsi de ramener à nous des pays qui hésitent ou qui sont susceptibles de basculer de l’autre côté. C’est pour cela que les Etats-Unis, sous couvert de discours pacifistes en pleine campagne électorale, sont au rendez-vous pour fournir tout le matériel dont Israël a besoin.

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Author : Charles Carrasco

Publish date : 2024-10-02 18:00:00

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L’Express

Un contrat entre les collectivités et l’Etat ? La proposition inflammable de Barnier

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Ce passage est passé relativement inaperçu, dans un discours de 33 pages émaillé d’improvisations. Lors de sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale, mardi 1er octobre, Michel Barnier a mis sur la table la nécessité, « quarante ans après les grandes lois de décentralisation, [de] bâtir un nouveau contrat de responsabilité entre les collectivités locales et l’Etat. » Responsabilité, le terme est lourd de sens. Ces derniers mois, les départements, les régions et les communes, ont été pointés du doigt par Bercy en raison de l’augmentation significative de leurs dépenses. En juillet dernier, une note de la Direction générale des finances publiques anticipait que cette dérive allait aggraver le déficit de la France de 16 milliards d’euros en 2024.A plusieurs reprises, Bruno Le Maire a cherché à enjoindre les collectivités à participer à l’effort de redressement. Ces griefs ont eu du mal à passer auprès des élus locaux. « On laisse penser que le déficit public serait de la responsabilité des collectivités, alors qu’il est du fait de l’Etat », soutient Jean-Léonce Dupont, président du conseil départemental du Calvados. « On était dans un langage infantilisant qui ne faisait qu’amplifier le problème. L’exécutif après avoir creusé des trous dans la coque du bateau ‘Etat’, voulait s’en prendre aux canots de sauvetage que sont les collectivités », traduit en image David Lisnard, le maire de Cannes et président de l’association des maires de France.Le ton devrait changer avec le nouveau gouvernement. « Il faut nouef un partenariat avec les collectivités et qu’elles se sentent parties prenantes. Ne comptez pas sur moi pour désigner les coupables. Ce ne sont pas les collectivités qui sont à l’origine du déficit public français », assure auprès de L’Express le ministre des Comptes publics, Laurent Saint-Martin. Mais sans mécanisme contraignant, le gouvernement n’a, pour le moment, aucun moyen d’agir.Plusieurs échecs par le passéLe sujet de la contractualisation est en tout cas hautement inflammable. « Tout ce qui instaure une remise sous tutelle est mal vu. Les élus locaux ont l’impression qu’ils se font avoir à chaque fois », affirme l’ancien préfet Pierre Monzani, directeur de l’Association de soutien pour l’exercice des responsabilités départementales et locales (Aserdel). Michel Barnier le sait et a pour l’instant pris des gants en insistant sur le dialogue et « l’effort collectif ». En 2017, Edouard Philippe avait annoncé la mise en place d’un contrat avec les 340 collectivités dépensant chaque année plus de 60 millions d’euros. Une relation à sens unique, selon plusieurs élus locaux, et qui avait été mal reçue. « Normalement dans un contrat, les parties discutent, décident et se mettent d’accord. Celui-là s’applique de façon uniforme sur l’ensemble du territoire et relève de la vision soviétisante d’un certain nombre de responsables », critique Jean-Léonce Dupont, qui n’avait rien signé pour le Calvados.Débranchés au début de la pandémie, ces « contrats de Cahors » seront ensuite définitivement enterrés. « Cela n’a pas marché. Il est très difficile de contraindre les collectivités et de leur fixer un objectif de dépenses », souligne le député Renaissance Eric Woerth, auteur d’un récent rapport sur la décentralisation. « N’oublions pas qu’il existe un principe d’autonomie financière des collectivités territoriales garantie par la Constitution et le législateur. C’est peut-être aussi pourquoi aucun mécanisme efficace n’a jamais été durablement mis en place pour atteindre ces objectifs, sauf à transformer les collectivités territoriales en de simples opérateurs de l’État », ajoute Aurélien Baudu, professeur de droit public à l’université de Lille.La crise sanitaire passée, le débat avait refait surface en 2022 à la faveur d’un projet gouvernemental de « contrat de confiance ». « Bercy avait proposé sa mise en place, Elisabeth Borne avait refusé. On avait alors parié sur le fait que les collectivités s’autogéreraient. Deux ans plus tard, on constate que l’absence d’outil de régulation ne fonctionne pas », raconte un ancien conseiller à Matignon. La loi de programmation des finances publiques pour les années 2023 à 2027 avait ensuite envisagé un nouveau dispositif de maîtrise de l’évolution des dépenses publiques locales, avant d’être rejeté par les députés et les sénateurs. Seuls des objectifs – non contraignants – avaient finalement été fixés.Décentraliser et moins dépenserLa situation des collectivités reste néanmoins bien différente selon les strates. Si les communes se portent bien, les régions, et surtout les départements, sont dans le rouge. Avec de fortes disparités. « La situation dans les départements est explosive, elle se dégrade extrêmement rapidement. Il va y avoir une victime », craint François Sauvadet, le président du Conseil départemental de Côte-d’Or et de l’Association des départements de France. La faute à un effet de ciseau fatal. D’un côté, les dépenses sociales dont cet échelon a la charge grimpent – le RSA, l’Allocation personnalisée d’autonomie ou encore la Prestation de compensation du handicap. De l’autre, les recettes liées aux droits de mutation à titre onéreux (DMTO) chutent à cause du repli du marché immobilier. « La plupart de nos dépenses ne sont pas pilotables. On ne va pas refuser de servir une prestation. Il est très hypocrite de la part de l’Etat de pointer la hausse de nos dépenses, alors que nous ne sommes pas toujours prévenus de certaines revalorisations, que l’on apprend parfois par voie de presse », regrette une bonne connaisseuse des finances des départements.D’autant que l’Etat transfère de plus en plus de compétences aux collectivités. « Bercy avait d’ailleurs peur que la décentralisation contribue à une inflation de leurs dépenses », rappelle Eric Woerth. Les communes, départements et régions sont en première ligne, par exemple, face au défi de la transition écologique. L’Institut de l’économie pour le climat a ainsi calculé dans un récent rapport que les collectivités devraient débourser 19 milliards d’euros par an d’ici 2030 dans ce domaine, contre seulement 10 milliards en 2023. Elles réclament aujourd’hui un retour à une forme d’autonomie fiscale qui pourrait passer par la création d’un nouvel impôt. « Imaginer un nouvel outil fiscal n’est pas simple, reconnaît Jean-Léonce Dupont. Il y a plusieurs possibilités. On devrait se mettre autour de la table pour trouver une solution. »Pourtant jamais avare de propositions pour réduire le déficit public, la Cour des comptes, ne milite pas pour le retour d’une forme de contrat afin de ne pas remettre en cause le principe de libre administration des collectivités locales garanti par la Constitution. Le risque serait de mettre les collectivités dans une situation de ne pas pouvoir exercer leurs compétences. Dans son dernier rapport sur les finances publiques locales, publié mercredi 2 octobre, elle préconise plutôt que l’Etat modère une partie de leurs recettes… ce qui les inciterait de fait à moins dépenser. Les Sages de la rue Cambon recommandent également de supprimer, d’ici 2030, 100 000 postes, afin de revenir « à leur niveau du début des années 2010 ». Ils estiment qu’à cette époque, les collectivités n’étaient pas en sous-effectif. C’est omettre qu’entre-temps, les besoins des territoires ont aussi augmenté.

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Author : Thibault Marotte

Publish date : 2024-10-02 16:49:24

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L’Express

Violences en Martinique : quand la Russie s’en mêle

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Moscou continue son entreprise de déstabilisation dans les territoires d’Outre-mer. La Russie a estimé, ce mercredi 2 octobre, que les émeutes et la réponse policière en Martinique en septembre et en Nouvelle-Calédonie au printemps démontraient que la France n’avait pas achevé la « décolonisation » de ces territoires. »L’aggravation des problèmes sociaux et économiques, l’émergence de crises politiques aiguës dans les territoires français d’outre-mer sont, de toute évidence, une conséquence directe d’un processus de décolonisation inachevé », a estimé la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova. « Ce n’est pas la première fois ces derniers temps que Paris n’est pas prêt à un dialogue mutuellement respectueux avec la population autochtone de ses territoires d’outre-mer, préférant s’appuyer sur la force », a-t-elle ajouté, interrogée au cours d’un briefing hebdomadaire sur les violences de septembre en Martinique, une île française des Caraïbes.Manipuler les opinions publiquesDepuis qu’elle s’est lancée à l’assaut de l’Ukraine pour occuper et annexer une partie de son territoire, la Russie essaye de se poser en défenseur des peuples qu’elle juge opprimés par les Occidentaux. Elle a ainsi, avec succès, déclenché une offensive diplomatique en Afrique francophone et supplanté la France dans des pays du Sahel, notamment en y déployant son groupe paramilitaire Wagner.La Russie est aussi accusée depuis des années par la France et d’autres pays Occidentaux de tenter de manipuler leurs opinions publiques en menant des campagnes de désinformation via ses médias d’Etat et sur les réseaux sociaux.

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Publish date : 2024-10-02 16:32:14

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L’Express

Budget : 40 milliards d’économies, 20 milliards de hausses d’impôts… La potion choc du gouvernement Barnier

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Les détails du budget 2025 souhaité par le Premier ministre se précisent, ce mercredi 2 octobre. Après avoir donné les grandes lignes du prochain projet de loi de finances lors de sa déclaration de politique générale mardi, une source gouvernementale révèle ce mercredi 2 octobre quelques détails sur le contenu du texte que portera Michel Barnier.Citée par l’AFP, cette source avance d’abord une date pour la présentation du budget 2025 : le 10 octobre prochain, en Conseil des ministres. Cette date confirme ainsi le retard inédit de ce projet de loi de finances, plus d’une semaine par rapport à la date butoir fixée au 1er octobre.Certaines mesures du projet de loi de finances seront d’ailleurs introduites par amendements du gouvernement lors du débat parlementaire, afin de permettre au Parlement de disposer des 70 jours habituels pour débattre du budget, en vue d’une promulgation de la loi avant le 1er janvier 2025. Un débat qui s’annonce houleux, alors que les détails du texte révèlent plus d’économies que de recettes pour redresser les comptes publics.40 milliards d’économies et 20 milliards de recettesEn effet, cette source gouvernementale confirme à l’AFP la stratégie dévoilée mardi par Michel Barnier : trouver de nouvelles recettes fiscales et, principalement, baisser les dépenses publiques. Le projet de loi prévoirait ainsi un effort de 60 milliards d’euros, en incluant notamment un peu moins de 20 milliards de recettes nouvelles.Dans le détail, ce montant devrait comprendre des mesures fiscales visant à verdir l’économie, avec 1,5 milliard d’euros en faveur de la transition écologique. Elles viseraient en particulier les transports très polluants, avec notamment un malus pour les véhicules thermiques, alors que le secteur aérien français s’attend à être taxé d’un milliard d’euros supplémentaire.Surtout, l’accent est mis sur le redressement des comptes publics, en prévoyant environ 40 milliards d’euros de réductions de dépenses. Parmi ce montant, des économies supplémentaires de 5 milliards d’euros seront notamment demandées aux ministères, et les opérateurs de l’Etat (universités, France Travail, CNRS…) devront freiner leurs dépenses à hauteur de 1 milliard d’euros.Un tiers des économies liées aux dépenses socialesAutre piste d’économies avancées : la progression des dépenses d’assurance-maladie sera davantage maîtrisée, tandis que les collectivités locales devront lisser leurs dépenses, après avoir été accusées par le gouvernement sortant d’avoir contribué au dérapage du déficit public en 2024.Cependant, la mesure phare de ces économies concerne les dépenses sociales, avec le report de l’indexation des retraites du 1er janvier au 1er juillet 2025. Les montants des pensions de retraite sont habituellement revalorisés selon l’inflation au 1er janvier de chaque année.Si on ne connaît pas pour le moment le montant exact que cette mesure permettrait d’économiser, on peut l’estimer. Selon le directeur de la Sécurité sociale (DSS), Pierre Pribille, auditionné mercredi matin au Sénat, l’indexation des pensions en janvier 2024 (+ 5,3 %) a représenté « une dépense supplémentaire d’environ 15 milliards d’euros ».Une sous-indexation des retraites risquéeL’idée de jouer sur l’indexation pour ralentir les dépenses publiques était dans l’air depuis le printemps dernier. L’ex-ministre du Budget Thomas Cazenave y avait fait allusion dès février, mais le président de la République avait immédiatement fait part de son opposition. En juin, après la dissolution de l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron avait répété cette position, estimant que « le pouvoir d’achat des retraités, ce n’est pas une variable d’ajustement ». Cette mesure est en effet risquée sur le plan électoral, au regard de la part importante de retraités parmi les électeurs actifs.Toutefois, celle-ci est défendue régulièrement par des économistes et des experts. Ceux-ci rappellent que les retraités français jouissent d’un meilleur niveau de vie, par rapport aux actifs, que dans beaucoup d’autres pays. Pour autant, repousser la date d’entrée en vigueur de l’indexation peut aussi être perçu comme une « autre manière de désindexer » les retraites de l’inflation, selon une note de la Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (Ifrap), un cercle de réflexion très libéral.Dans cette note publiée en juin, l’Ifrap indiquait que cette mesure avait déjà été mise en place par les précédents gouvernements français : en 2009, 2014, 2015 et 2018. Le groupe d’influence libéral estimait ainsi que « depuis 2013, les pensions auront perdu 2 ans et 9 mois de réévaluation » au total.Des estimations de croissance et de déficit confirméesEnfin, la source gouvernementale citée par l’AFP confirme les estimations économiques évoquées par Michel Barnier face à l’Assemblée mardi : le gouvernement prévoit un décrochage du déficit public à 6,1 % du produit intérieur brut (PIB) en 2024, avec l’objectif de le ramener à 5 % en 2025. La croissance du PIB atteindrait quant à elle 1,1 % l’an prochain, comme cette année, a indiqué cette source gouvernementale.Epinglée pour déficit excessif par Bruxelles et dans le viseur des agences de notation qui se prononceront sur sa note souveraine dans les prochaines semaines, la France a vu sa dette gonfler jusqu’à 3 228 milliards d’euros, fin juin, soit 112 % du PIB. C’est le niveau d’endettement le plus élevé des pays de l’UE devant la Grèce et l’Italie.Si les estimations du gouvernement se confirment, le niveau d’endettement de 2024 devrait atteindre cette fois près de 113 % du PIB en 2024 et flirterait avec les 115 % en 2025, avant de décroître progressivement à mesure que le déficit baissera, selon la même source. Avec l’espoir de passer ce déficit sous la barre des 3 % du PIB en 2029, comme l’a évoqué Michel Barnier mardi. Soit deux ans plus tard que ce qui était jusqu’ici promis à l’Union européenne.

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Publish date : 2024-10-02 15:19:39

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L’Express

Attaque sur Israël : la soirée où l’Iran a voulu « tuer des milliers de civils »

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Il est à peine 17 heures ce mardi 1er octobre lorsque les Etats-Unis alertent l’Etat hébreu : une attaque iranienne est « imminente ». Quelques minutes plus tard, l’armée israélienne confirme et prépare sa population. L’offensive du régime des mollahs pourrait bien être « de grande ampleur », indique Tsahal, dont le porte-parole assure dans un message télévisé suivre « la menace sérieusement ». Au même moment, l’ambassade des Etats-Unis en Israël enjoint ses salariés et les membres de leurs familles à se rendre dans les abris. Rapidement, les sirènes d’alertes se déclenchent. D’abord dans le centre du pays, avant de s’étendre à l’ensemble du territoire hébreu et en Cisjordanie.Sur leur smartphone, les Israéliens reçoivent un message. Celui-ci provient du commandement du front intérieur israélien et indique : « Alerte d’urgence : Extrême. Vous devez immédiatement entrer dans la zone protégée et y rester jusqu’à ce que vous receviez un nouveau message. » C’est ainsi que la boule au ventre et sous le bruit assourdissant des premières explosions, les civils israéliens se pressent pour trouver un abri. Les plus chanceux, s’enferment dans les bunkers. Les autres se cachent derrière tout ce qui pourrait les protéger d’éclats de projectiles.Aucune victime israélienneTandis qu’une pluie de missiles s’apprête à s’abattre sur l’Etat hébreu, Joe Biden ordonne à l’armée américaine « d’aider Israël à se défendre ». En fin de journée, les premiers missiles iraniens sont tirés en direction d’Israël. À Jérusalem et Tel-Aviv, plusieurs explosions retentissent. Puis tout s’enchaîne très vite. Dix, cinquante, puis cent. Une fois l’offensive terminée, Israël dénombre quelque 180 missiles lancés contre son territoire. Téhéran jure de son côté en avoir envoyé 200. Qu’importe, puisqu’un grand nombre ont été interceptés par le fameux « Dôme de Fer », ce bouclier antimissile israélien, incarnation du joyau de la défense militaire israélienne utilisé pour contrer les projectiles de courte et moyenne portée (roquettes, obus d’artillerie).Et tandis que Tsahal assure que l’Iran cherchait par son offensive à « tuer des milliers de civils », les autorités n’ont pour l’heure déploré aucune victime israélienne. Seul un Palestinien, originaire de Jéricho en Cisjordanie, est décédé après avoir été touché par un projectile suite à une frappe iranienne. Aussi, la Maison-Blanche présentait-elle dès mardi soir l’attaque iranienne contre Israël comme « inefficace ». Ce qui n’a toutefois pas empêché le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, de juger la démonstration de force de l’Iran « comme totalement inacceptable ».Les menaces de représaillesPlus tard dans la soirée, le ton monte d’un cran lorsque le porte-parole du département d’Etat a laissé entendre que des représailles auraient bien lieu. « Bien sûr, cette attaque doit avoir des conséquences pour l’Iran. Je ne vais pas m’étendre sur ces conséquences aujourd’hui, mais il y a des choses sur lesquelles nous allons nous coordonner avec nos homologues israéliens », a fait valoir Matthew Miller dans le sillage du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou qui menace ouvertement Téhéran : « L’Iran a commis une grave erreur ce soir [hier, NDLR] et en paiera le prix ». Et d’abonder : « Nous nous en tiendrons à ce que nous avons fixé : celui qui nous attaque, nous l’attaquons. »Des mises en garde qui ont provoqué l’ire du régime des Mollahs qui s’était félicité mardi soir d’avoir vengé la mort des dirigeants du Hamas et du Hezbollah tout en ayant « respecté les normes » du droit international. Ainsi, mercredi matin, Téhéran a-t-il « averti » les Etats-Unis contre toute forme d’intention en soutien à leur allié au risque de devoir affronter « une réponse sévère ». À la télévision d’Etat, le chef d’état-major de l’armée iranienne s’est même dit prêt à frapper « toutes les infrastructures » de l’Etat hébreu « si le régime sioniste […] » poursuivait « ses crimes » ou « continuait à agir contre notre souveraineté ou notre intégrité territoriale ».Le spectre d’un conflit régional se rapprochePartout dans le monde, l’escalade de mardi soir n’a fait qu’accentuer les craintes d’une guerre généralisée au Moyen-Orient. En France, Emmanuel Macron a « condamné avec la plus grande fermeté les nouvelles attaques de l’Iran contre Israël ». Même son de cloche à Londres, où le Premier ministre Keir Starmer a réitéré « l’engagement ferme » du Royaume-Uni « en faveur de la sécurité d’Israël ». De son côté, le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez a exhorté l’Iran et Israël à mettre fin à « la spirale de violence » qui embrase la région.Le patron de l’ONU, Antonio Guterres, s’est quant à lui borné à condamner « l’élargissement du conflit au Moyen-Orient » sans réprouver spécifiquement l’offensive iranienne. Ce qui lui a valu d’être déclaré « persona non grata » sur le sol de l’Etat hébreu.

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Author : Ambre Xerri

Publish date : 2024-10-02 14:10:28

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L’Express

Israël-Hezbollah : au Liban, la mission de l’ONU renvoyée à son impuissance

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Les villages du sud du Liban ne peuvent plus compter sur la venue des véhicules blancs aux passagers à casques bleus pour profiter d’un temps d’accalmie dans la guerre que se livre depuis des mois le Hezbollah et Israël. Celle-ci est entrée, le 30 septembre au soir, dans une nouvelle phase avec le lancement d’opérations terrestres « limitées, localisées et ciblées », selon l’Etat hébreu, contre des « cibles et des infrastructures » de la milice chiite. Alors que les combats s’intensifient, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), déployée le long de sa frontière, a renoncé à ses patrouilles et reste cantonnée dans ses bases et postes d’observations.Aux premières loges de cette escalade entre les forces israéliennes et celle du Hezbollah, voilà la Finul, installée en 1978 pour faire tampon avec Israël, à nouveau renvoyée à son impuissance. A l’issue du conflit de 2006 entre Israël et le Hezbollah, la résolution 1701 des Nations unies fixait qu’elle était la seule force à être déployée, avec l’armée libanaise, dans le sud du Liban. Cela n’a jamais été le cas, le Hezbollah n’ayant cessé de s’y renforcer militairement, au fil des années. Et à présent, pour éviter tout accrochage fatal pour eux avec les forces israéliennes, les militaires libanais se sont repliés vers le Nord. »L’armée libanaise est incapable de faire quoi ce soit et n’était pas de taille, tandis que la Finul n’est pas dimensionnée pour faire tampon, explique Héloïse Fayet, chercheuse à l’Institut français des relations internationales (Ifri). Ils peuvent faire des contrôles, se montrer, mais guère plus. » Elle compte 10 000 Casques bleus d’une cinquantaine de nationalités, chargés de consigner les actions et intentions hostiles dans la région, et de signaler à l’armée libanaise les lieux où sont entreposés de l’armement pour qu’elle puisse les saisir – une mission impossible à remplir face à la toute-puissance du Hezbollah dans le secteur.L’effet dissuasif des forces de l’ONUL’impuissance de la mission est régulièrement montrée du doigt par les Israéliens. « Nous avons appris à nos dépens que la Finul, dont le mandat a évolué après l’opération de 2006, était une mauvaise blague, critique Yaakov Amidror, conseiller à la sécurité nationale de Benyamin Netanyahou de 2011 à 2013. Elle n’a même pas empêché l’Iran d’amener des armes dans la zone. »Un soldat de la FINUL à Adaisseh proche de la frontière avec Israël, le 30 août 2022Du côté de la Finul, on souligne l’intérêt, pour les populations civiles, de cette présence onusienne, rarement prise pour cible. Mais également de l’effet dissuasif qu’elle peut avoir, les parties en présence souhaitant éviter le scandale que susciterait la mort de ces « soldats de la paix » que représentent les Casques bleus. Mais leur marge de manœuvre est limitée, car ils ne disposent ni des moyens, ni du mandant nécessaire pour s’interposer. Tout au plus la Finul peut-elle se maintenir en ses bases dans le cas d’une escalade brutale comme celle qui a débuté le 30 septembre, mais seulement un temps – son autonomie est estimée à 40 jours.Pour épauler rapidement les Casques bleus répartis au sud du fleuve Litani en différentes bases et points d’observation, la Finul ne peut s’appuyer que sur sa Force Commander Reserve (FCR), installée dans un camp de Deir Kifa, à une quinzaine de kilomètres au nord de la frontière libano-israélienne. Elle est assurée par la France, avec près de 600 militaires renforcés par un contingent d’une centaine de soldats finlandais. Trop peu… Le quartier général de la Finul se trouve lui sur la côte, à Naqoura.Les habitants de la zone du mandat de la Finul fuyant les combats pourraient venir chercher refuge dans ces différents sites. Les forces onusiennes pourraient avoir ensuite à les évacuer au nord. Elles pourraient également avoir à évacuer face au péril que représentent les combats. A cet égard, l’ONU a expliqué disposer d’un « plan d’urgence ». Sa mise en route signerait l’échec final, mais logique, de la force intérimaire.

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Author : Clément Daniez

Publish date : 2024-10-02 14:00:00

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L’Express

Liban : ce que l’on sait de l’offensive au sol lancée par Israël

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Ce mercredi 2 octobre, le Hezbollah a affirmé combattre des forces israéliennes « infiltrées » dans le village frontalier de Maroun al-Ras, dans le sud du Liban. Un peu plus tôt dans la journée, le mouvement islamiste avait affirmé, par communiqué, avoir affronté « une force d’infanterie de l’ennemi israélien qui tentait de s’infiltrer dans le village d’Adaysseh », disant alors l’avoir contraint à se retirer. Le mouvement pro-iranien a aussi affirmé avoir visé avec des roquettes et de l’artillerie « une importante force d’infanterie » israélienne à Misgav Am, dans le nord d’Israël. D’autres troupes auraient été repoussées dans trois autres zones en Israël le long de la frontière.De son côté, l’armée libanaise a annoncé que des soldats israéliens avaient effectué une brève incursion mercredi en deux points du sud du Liban. « Une force de l’ennemi israélien a franchi la Ligne bleue (séparant les deux pays, NDLR) sur une distance de 400 mètres environ en territoire libanais (…) » dans deux secteurs, « avant de s’en retirer », a indiqué cette source sur X.Des opérations « limitées, localisées et ciblées »Quelques heures avant que l’Iran ne tire des dizaines de missiles sur Israël, l’armée israélienne avait annoncé mardi matin le lancement d’opérations terrestres « limitées, localisées et ciblées  » dans le sud du Liban, où Tsahal dit vouloir détruire les capacités du Hezbollah. Sans révéler le nombre de soldats impliqués dans l’offensive, l’armée israélienne indiquait que sa 98e division, comprenant des parachutistes et des unités de commandos, y participait. Cette division avait déjà été déployée dans la bande de Gaza, où l’armée israélienne poursuit en parallèle ses opérations contre des combattants du Hamas. L’armée israélienne a précisé qu’elle opérait sur la base de « renseignements précis » visant des positions et des infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban. « Ces cibles sont situées dans des villages proches de la frontière et constituent une menace immédiate pour les localités israéliennes du nord d’Israël », a-t-elle dit.Mais l’annonce de ces opérations terrestres avait d’abord été immédiatement démentie par le Hezbollah, qui assurait mardi que « toutes les affirmations sionistes selon lesquelles les forces d’occupation seraient entrées au Liban sont fausses » : « Il n’y a pas eu d’affrontement direct sur le terrain » avec les troupes israéliennes, ajoutait alors le responsable du département d’information du mouvement islamiste à la chaîne Al-Jazeera »Il n’y a pas d’incursion terrestre pour le moment », avait confirmé Andrea Tenenti, porte-parole de la Force Intérimaire des Nations unies (Finul) déployée le long de la Ligne bleue qui marque la frontière entre Israël et le Liban. Un ordre d’évacuation lancé à la populationLe secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exprimé lundi son opposition à toute « invasion terrestre » israélienne du Liban. Le président Joe Biden a laissé entendre pour sa part qu’il était opposé à des opérations au sol. Dès huit heures ce mercredi matin pourtant, c’est un ordre d’évacuation adressé aux habitants de dizaines de villages du sud du Liban qui a été diffusé sur les réseaux du porte-parole arabophone d’Israël. « Pour votre sécurité, vous devez immédiatement évacuer vos maisons et vous diriger vers le nord de la rivière Awali », a écrit Avichay Adraee à l’adresse de ces Libanais, les enjoignant à « évacuer immédiatement » leur maison, et précisant que « toute maison utilisée par le Hezbollah pour ses besoins militaires devrait être ciblée ».#عاجل ‼️ انذار إلى سكان القرى في جنوب لبنان: البياضة, بيوت السياد, الراشيدية, معشوق, البص, شبريحا, طير دبا, البرغلية, مخيم القاسمية, نبي قاسم, برج رحال, العباسية, معركة, عين بعال, محرونة, بافلية, ديركيفا, صريفا, ارزون, دردغيا, ضهر برية جابر, جبل العدس, شحور, برج الشمالي

⭕️نشاطات… pic.twitter.com/XRbVdgTBQZ— افيخاي ادرعي (@AvichayAdraee) October 2, 2024Dans la foulée, un communiqué officiel de l’armée israélienne a détaillé le déploiement de nouvelles unités terrestres dans la zone. « La 36e division, comprenant des soldats de la brigade Golani, de la 188e brigade blindée, de la 6e brigade d’infanterie et des forces supplémentaires, se joignent aux raids limités, localisés et ciblés contre les cibles terroristes du Hezbollah et les infrastructures terroristes dans le sud du Liban qui ont débuté lundi », a indiqué Tsahal. Ajoutant que « les soldats sont accompagnés par l’IAF, les forces aériennes israéliennes, et la 282e brigade d’artillerie ».Cette opération au sol intervient après une semaine d’intenses frappes aériennes israéliennes au Liban, et un bombardement massif vendredi dans la banlieue sud Beyrouth qui a entraîné la mort du plusieurs hauts responsables du Hezbollah et coûté la vie à son chef, Hassan Nasrallah. « L’élimination de Nasrallah est une étape importante, mais ce n’est pas la dernière », a prévenu lundi le ministre de la Défense, Yoav Gallant, quelques heures avant l’annonce de l’offensive.

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Publish date : 2024-10-02 13:05:54

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L’Express

Moyen-Orient : un conflit désinhibé aux airs de guerre froide, par Eric Chol

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« La Palestine devrait inciter à la prudence en ce qui concerne les promesses : terre promise ou terre conquise ? En tout cas, terrain de bataille », disait Ben Gourion, père fondateur de l’Etat d’Israël (1). Trois quarts de siècle après, la bataille se poursuit, en toute désinhibition. Le conflit israélo-palestinien est revenu au cœur de l’actualité, depuis l’attaque atroce du 7 octobre 2023 par les terroristes du Hamas, infligeant aux Israéliens la marque la plus sanglante depuis la Shoah.Sans retenue, le gouvernement de Netanyahou a répondu par la guerre. Une réponse frontale. Une réponse surtout existentielle de la part d’une démocratie dont le Hezbollah et le Hamas ont juré la destruction. Les représailles massives de la part de l’Etat hébreu ne devraient surprendre personne. Netanyahou ou un autre, le réflexe de survie aurait été semblable.Les prudes diplomates évoquent la disproportion dans la réplique israélienne, pour ne pas heurter des opinions occidentales désorientées par la violence des images. Faut-il rappeler la liste des actes terroristes commis par le Hezbollah ou le Hamas ? Faut-il oublier les bras armés qui ont téléguidé ces fous de Dieu ? Car loin de se limiter à un nouvel affrontement entre Israéliens et Palestiniens, la bataille à laquelle on assiste ressemble à s’y méprendre à une resucée de la guerre froide, ou plutôt, comme l’écrit l’éditorialiste du New York Times Thomas Friedman, de « l’après-après-guerre froide ».Où se situer dans cette bataille mondiale ?Exit Staline, exit Truman. La guerre Est-Ouest d’hier a laissé la place à un affrontement entre un Occident désemparé où surnagent les Etats-Unis et un « camp de la résistance », formé par l’Iran, la Russie, la Corée du Nord, avec l’appui tacite de la Chine. La naïveté consisterait à pratiquer le « en même temps », doctrine française, qui n’a fourni aucune preuve de son efficacité, et passe surtout à côté de l’essentiel. A savoir où se situer dans cette bataille mondiale. Et nommer les terroristes, surtout quand il s’agit de Hassan Nasrallah, à la tête d’un mouvement qui « a du sang français sur les mains », rappelle l’eurodéputée Nathalie Loiseau à L’Express.Les Etats-Unis ont choisi, même s’ils ne veulent pas le crier trop fort avant l’élection présidentielle. Depuis le 7 octobre 2023, ils ont beau réclamer un cessez-le-feu et protester contre les oukases de Benyamin Netanyahou, ils lui accordent armes et munitions. Pour une raison simple, rapporte Fabrice Balanche, maître de conférences à l’université Lyon II : « Si les Etats-Unis lâchent leur allié israélien, c’est un boulevard pour les Iraniens, et derrière eux, les Russes et les Chinois. »Benyamin Netanyahou est détestable, plus que Donald Trump. Mais les coups portés contre les responsables du Hamas et du Hezbollah ont ébranlé « l’axe de la résistance », et « les fondements moraux de 1945 ne sont plus opérants », juge Gilles Kepel, auteur du Bouleversement du monde (Plon). « Le monde d’après reste à reconstruire, à condition d’abord de faire la paix. »(1) Les Secrets de la création de l’Etat d’Israël. Journal 1947-1948, éd. La Martinière, 2012.

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Author : Eric Chol

Publish date : 2024-10-02 12:00:00

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L’Express

« L’Iran n’avait jamais pris un tel risque » : l’attaque sur Israël vue par la presse étrangère

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« Le Moyen-Orient se trouve dans sa phase la plus dangereuse depuis une décennie », s’alarme le quotidien allemand Die Zeit ce mercredi 2 octobre, au lendemain de l’attaque massive lancée par l’Iran sur Israël, au cours de laquelle entre 180 et 200 missiles balistiques ont été tirés. Une soirée de terreur à travers le pays, « qui a envoyé près de 10 millions de personnes dans des abris antiaériens, tandis que des projectiles et des intercepteurs explosaient dans le ciel au-dessus d’eux. Des explosions ont pu être entendues dans une grande partie d’Israël, depuis Jérusalem et la vallée du Jourdain. À la télévision, les reporters se sont allongés sur le sol pendant les directs » raconte le Times of Israël. « Nous sommes de nouveau en octobre », pointe Die Zeit, en référence à l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre 2023.Épuiser les défenses aériennes d’Israël ?Contrairement à « l’attaque de drone et de missile bien télégraphiée en avril », « la décision de l’Iran de lancer des dizaines de missiles balistiques à grande vitesse sur Israël indique que Téhéran a cherché à infliger de graves dommages » pointe le journal anglais The Guardian, qui qualifie en même temps l’opération d' »échec militaire ». Car selon l’armée israélienne, « un grand nombre » de missiles ont été interceptés par le dôme de fer. Mais pour le média britannique, l’attaque pourrait avoir eu un autre but que celui de causer des dégâts structurels ou civils. « Tirer autant de missiles balistiques en quelques minutes représente également un effort sérieux pour submerger ou épuiser les défenses aériennes d’Israël. Parce qu’ils sont sophistiqués, les missiles intercepteurs sont chers – et leurs stocks sont incertains », relève le Guardian. Qui prédit par ailleurs que « Téhéran aura voulu conserver la grande majorité de ses stocks au cas où le conflit avec Israël escaladerait encore en une guerre à part entière ».Bien que l’attaque n’ait fait, selon Israël, que deux blessés légers, l’impact de cette deuxième attaque de l’Iran en l’espace de six mois est surtout psychologique, relève le média israélien Haaretz. Alors que le Nouvel an juif approche, « l’inquiétude croissante suscitée par les missiles lancés depuis l’Iran fait que les familles qui souhaitent se retrouver pour les fêtes ont peur de voyager car elles redoutent de nouvelles attaques », relate le média. « Dans leurs pires cauchemars, personne en Israël n’aurait pu imaginer que la vie ressemblerait à cela ».La menace d’une attaque sur les infrastructures nucléairesEt maintenant ? Si l’attaque a « largement échoué », Benyamin Netanyahou a aussitôt promis que l’Iran « paierait le prix » de cette « grosse erreur », rappelle Times of Israël. « Nous nous en tiendrons à ce que nous avons fixé : celui qui nous attaque, nous l’attaquons », a menacé le Premier ministre, soutenu « pleinement, pleinement, pleinement » par les Etats-Unis, comme l’a répété Joe Biden. Washington, qui a aidé son allié israélien à abattre les missiles iraniens, a dit vouloir « coordonner » avec Israël une réponse à l’Iran. « En 45 ans d’existence, la République islamique n’avait jamais pris un tel risque », réagit L’Orient – Le Jour ce mercredi matin.Car selon des sources du Wall-Street journal, des responsables arabes affirment que l’Iran aurait auparavant reçu des menaces directes d’Israël concernant le ciblage d’infrastructures nucléaires ou pétrolières en cas d’attaque. « Quelle sera la réponse israélienne, compte tenu du fait que Benyamin Netanyahou pourrait se saisir de cette opportunité pour réaliser son rêve de frapper les installations nucléaires iraniennes ? », questionne aussi le quotidien libanais L’Orient – Le Jour, qui estime que le régime iranien « joue avec le feu ». Dans le New York Times, l’ancien agent des renseignements à la retraite et spécialiste de la zone Danny Citrinowicz prédit quant à lui le début d’un cercle de violences interminables : « La prochaine action d’Israël déclenchera presque certainement une autre réponse iranienne. Il semblerait que nous soyons au début d’une confrontation violente entre Israéliens et Iraniens ».

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Publish date : 2024-10-02 10:48:28

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L’Express

Le français, une arme puissante et sous-estimée dans le monde des affaires

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Au moment d’évoquer la langue française, Hugo, Molière, Proust et autres grands écrivains s’invitent rapidement dans la conversation. Les concepts de « commerce extérieur », de « création d’emplois » ou d' »économie » émergent plus rarement – à moins d’appartenir à l’Alliance des patronats francophones.Pourtant, le français est aujourd’hui la troisième langue la plus utilisée dans les affaires, avec 16 % du PIB mondial et 20 % des échanges recensés sur la planète, selon Business France, l’établissement public chargé d’aider les PME à se projeter à l’international. Il est aussi la deuxième langue la plus enseignée dans le monde et la quatrième pour ce qui concerne les usages sur Internet. Quant au nombre de francophones, il est estimé à 310 millions aujourd’hui. Ces chiffres sont à considérer avec prudence, dans la mesure où il est impossible de dire à partir de quel moment un individu « maîtrise » une langue. En revanche, la forte progression à venir du nombre de francophones est un fait acquis. Il va doubler dans les prochaines décennies, porté notamment par la démographie africaine.Un climat de confianceL’influence de l’usage du français dans les affaires ne fait aucun doute, comme l’a constaté Jean-Lou Blachier, président du Groupement des entrepreneurs francophones. « En 2019, j’ai organisé le Forum international des entreprises francophones au Sénégal, se souvient l’auteur d’un récent rapport sur le sujet pour le Conseil économique, social et environnemental. J’y ai croisé le patron d’une petite entreprise de cinq salariés qui produisait des noix de cajou. Deux ans plus tard, ce patron est revenu me voir, ravi : ‘Grâce aux contacts que j’ai noués sur ce salon, j’ai multiplié mon chiffre d’affaires par dix et embauché 15 personnes supplémentaires.’ Cela témoigne du potentiel économique de l’espace francophone, pour peu qu’on sache l’organiser. »Une analyse confirmée par Yves Montenay, centralien et docteur en démographie politique : « Je participe quelquefois aux manifestations du Medef de Seine-Saint-Denis, où l’on croise de nombreux entrepreneurs d’origine étrangère. Ils cherchent à s’implanter dans leur pays d’origine, notamment en Côte d’Ivoire, au Cameroun, au Gabon, dans la République démocratique du Congo. C’est là que, grâce au français, ils trouvent des débouchés naturels. »Ces patrons auraient-ils conclu les mêmes accords avec des entreprises traitant en anglais ? Pas forcément. Car les linguistes l’ont démontré : le fait d’avoir une langue commune crée un climat de confiance et permet de mieux se comprendre. « Le partage du français apporte une complicité, une intimité et une efficacité irremplaçables, souligne Laurent Saint-Martin, le tout nouveau ministre du Budget et des Comptes publics, jusqu’alors directeur de Business France. Et cela est vrai non seulement dans la trentaine d’Etats du monde où notre langue dispose d’un statut de langue officielle, mais aussi en Asie du Sud-Est et en Amérique latine, où l’on rencontre aussi des personnes qui parlent français. » La preuve par les chiffres : les échanges entre pays francophones sont supérieurs de 18 % aux échanges entre pays francophones et non francophones, assure Business France.Un statut officiel ou co-officiel dans 32 Etats et gouvernementsL’anglais, vecteur d’une vision du mondeLa suprématie linguistique est donc une arme commerciale, les Anglo-Saxons l’ont compris depuis longtemps. Les Américains misent sur la culture pour formater les esprits et, accessoirement, mieux écouler leurs marchandises. « Le jazz, disait le président Eisenhower, est le meilleur ambassadeur de l’Amérique. » Mieux encore, si l’on peut dire : l’universitaire Robert Phillipson a révélé l’existence d’un rapport confidentiel établi après une conférence anglo-américaine organisée en 1961 à Cambridge. Dès le discours d’ouverture, l’ambition était claire : « L’anglais doit devenir la langue dominante et remplacer les autres langues et leurs visions du monde. » Une stratégie dont Disney, Netflix, Hollywood, Google et les autres sont les agents les plus influents.C’est l’évidence : il est toujours plus facile d’imposer ses vues lorsque les discussions ont lieu dans sa propre langue. « Le fait d’obliger les fonctionnaires internationaux, diplomates ou ministres, à s’exprimer dans une langue qui n’est pas la leur équivaut à les placer en situation d’infériorité. Cela les prive de la capacité de raffinement, ce qui revient à faire des concessions à ceux dont c’est la langue maternelle », avait dénoncé en 1998 l’ancien secrétaire général de l’ONU Boutros Boutros-Ghali. Il en va de même pour les chercheurs : alors qu’un ingénieur britannique, australien ou américain peut consacrer toute son énergie à ses travaux, son concurrent français ou italien doit investir une partie de son temps à perfectionner son anglais…Face à ce rouleau compresseur, une prise de conscience s’amorcerait-elle chez nous ? Quelques signaux pourraient le laisser penser. Ces dernières années, une Alliance des patronats francophones a vu le jour et plusieurs rapports sur le sujet ont été rédigés, notamment par Jacques Attali. Comme un symbole, le prochain Sommet de la francophonie – qui, pour la première fois depuis trente-trois ans, se tient en France, les 4 et 5 octobre prochains –, comprend un « salon des innovations en français », Francotech. Intelligence artificielle, transition énergétique, logistique, finance : 1 500 professionnels issus de 100 pays se rassembleront à la station F, à Paris, avec l’objectif de développer leurs affaires au sein de l’espace francophone. Une initiative évidemment positive, d’autant que le marché est porteur. « Avec une croissance de 2,2 % par an, le monde francophone constitue l’espace linguistique le plus dynamique au monde », souligne Ilyes Zouari, président du Centre d’étude et de réflexion sur le monde francophone. Dans bien des pays, en effet, la vigueur de la croissance économique contraste avec l’atonie hexagonale : + 6 % attendus en 2024 au Bénin ; + 4,3 % au Cameroun ; + 6,5 % à Djibouti ; + 5,8 % au Vietnam.Choose France, Smile in Reims…Avec de telles perspectives, c’est donc une politique cohérente qu’il s’agit maintenant de mettre en place. En instaurant des normes communes dans le domaine du droit et de la comptabilité – elles le sont déjà en partie, héritage de notre ancien Empire colonial. En facilitant l’accueil des étudiants étrangers, pour éviter de les voir partir aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni. En délivrant des visas aux chercheurs, aux congressistes et aux hommes d’affaires. En développant la place du français comme langue d’enseignement. Sans oublier de soutenir massivement nos industries culturelles, notamment dans le cinéma, la musique ou les séries télé – des secteurs dominés aujourd’hui par les Anglo-Saxons. « En 2004, 77 % des Québécois écoutaient de la musique francophone. Sur Spotify, ce chiffre est tombé à 8 % ! » s’alarme Jean-François Roberge, le ministre québécois de la langue française.Las… En dehors des discours de circonstance, cette volonté n’existe pas aujourd’hui. En témoignent les intitulés des sommets qui se déroulent en France. The One planet summit for the Ocean, à Brest ; Choose France, à Versailles… Des évènements internationaux, admettons. Mais alors, pourquoi les pouvoirs publics utilisent-ils l’anglais pour s’adresser… aux Français ? De l’opération Smile in Reims destinée à accueillir les nouveaux arrivants – dont on doute qu’ils soient tous anglophones – au Pass (sans e !) culture du ministère du même nom, jusqu’au plan One Health du ministère de la Santé. Comme si le français était ringard par nature et incapable de dire la modernité. Il est pourtant une règle de base en linguistique : c’est rarement en donnant le sentiment que l’on a honte de sa propre langue que l’on donne envie aux autres de l’adopter…

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Author : Michel Feltin-Palas

Publish date : 2024-10-02 08:00:00

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L’Express

Yaakov Amidror : « Il faut empêcher le Hezbollah d’être en mesure de lancer son propre 7 octobre »

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Quatre jours après avoir éliminé Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, Israël a annoncé, ce mardi 1er octobre, avoir lancé une offensive au sol visant les positions de la milice islamiste dans le sud du Liban. Cette action entérine l’ouverture d’un nouveau front pour Tsahal, onze mois après le début de son offensive lancée dans la bande de Gaza. »Nous n’avons pas été suffisamment actifs pour lutter contre le Hezbollah, ce qui lui a permis de se renforcer au fil des années et de se doter d’armes plus sophistiquées », estime l’ancien général Yaakov Amidror, qui fut le conseiller à la sécurité nationale de Benyamin Netanyahou de 2011 à 2013. « Après la guerre, il nous faudra être plus vigilants au Liban », ajoute ce chercheur au Jerusalem Institute for Strategy and Security, un think-tank conservateur.L’Express : Quels sont les objectifs d’Israël avec les opérations terrestres lancées dans le sud du Liban ?Yaakov Amidror : Israël veut repousser le Hezbollah loin de sa frontière, afin de sécuriser la zone. Potentiellement jusqu’au nord du fleuve Litani, dans le sud du Liban, ou a minima, le long de la frontière nord, sur une bande d’une dizaine de kilomètres de profondeur. Il y a deux raisons à cela : la première est d’empêcher le Hezbollah d’envoyer des missiles et des roquettes sur les communautés israéliennes qui vivent à proximité de la frontière. Et, la seconde, est d’éviter que cette milice ne soit en mesure de lancer son propre 7 octobre depuis la frontière libanaise. Car si nous parvenons à les repousser suffisamment loin, ils ne seront pas en capacité de nous surprendre et d’opérer une action terroriste de ce type.Ces deux éléments sont essentiels pour permettre aux plus de 60 000 déplacés israéliens, qui ont été obligés de quitter leurs maisons à cause des bombardements du Hezbollah, de rentrer chez eux. Après douze mois, Israël a décidé que trop c’est trop et que nous devons sécuriser notre frontière. Pour l’heure, cette opération est très limitée et concerne les zones depuis lesquelles le Hezbollah peut lancer des roquettes à courte portée sur notre territoire.Jusqu’où les forces israéliennes peuvent-elles avancer ?C’est difficile à dire, car cela va beaucoup dépendre de ce qu’il se passera sur le terrain dans les jours à venir, notamment de la résistance opposée aux forces israéliennes. En tout cas, l’opération va continuer. Il faut bien comprendre qu’on ne peut confier le contrôle de cette zone qu’aux forces israéliennes. Nous avons appris à nos dépens que la Finul [NDLR : Force intérimaire des Nations unies au Liban, chargée de former une zone tampon entre le Liban et Israël], a complètement échoué dans sa mission, et n’a absolument pas empêché l’Iran d’armer le Hezbollah dans la zone. C’est pourquoi nous devons la sécuriser, afin de pacifier la frontière avec le Liban.L’autre objectif concerne l’avenir du Hezbollah. C’est un monstre qu’on ne peut plus se permettre de laisser grandir au Liban. Pour cela, il nous faut détruire sa capacité à lancer des missiles en Israël, afin qu’il ne puisse plus nous menacer dans le futur. Et à l’avenir, Israël empêchera, par la force, toute tentative de l’Iran, ou un autre acteur, de rebâtir les capacités du Hezbollah au Liban.Ce n’était pas le cas jusqu’à présent ?Pas assez, et cela a été la plus grande erreur stratégique d’Israël. Nous n’avons pas été suffisamment actifs pour lutter contre le Hezbollah, ce qui lui a permis de se renforcer au fil des années et de se doter d’armes plus sophistiquées. A l’inverse, nous l’avons été en Syrie, pour empêcher l’Iran d’y construire une déclinaison syrienne de cette organisation. Le grand plan du général iranien Qassem Soleimani, avant d’être éliminé en 2020, était de bâtir l’équivalent du Hezbollah, en Syrie, sous le contrôle direct de l’Iran. Mais nos actions sont parvenues à l’en empêcher. Cela doit nous servir d’exemple : après la guerre, il faudra être plus vigilants au Liban.Comment la mort de Nasrallah va-t-elle affecter la capacité du Hezbollah à combattre ?Cet homme était un véritable symbole du Hezbollah, dont il était à la tête depuis 32 ans. Après la mort de Qassem Soleimani, il était devenu l’une des figures les plus importantes de « l’axe de la résistance » piloté par l’Iran. On a ainsi pu trouver des membres du Hezbollah parmi les Houthis au Yémen, mais aussi en Irak, en Syrie, ou à Gaza, où ils ont apporté leur savoir-faire au Hamas. Il avait par ailleurs de très bonnes relations avec Ali Khamenei, le guide suprême de la Révolution islamique, dont il était le messager personnel au Liban.Pour le Hezbollah, c’est donc une immense perte. Et cela est arrivé à la fin d’un processus au cours duquel nous avons éliminé, ces derniers mois, presque tous les commandants du Hezbollah. Maintenant, est-ce que l’organisation peut leur survivre ? La réponse est oui. Le Hezbollah va nommer de nouveaux commandants, et dans le futur, ils continueront de cibler Israël. La menace existe encore. Le Hezbollah est toujours capable de se battre et dispose de capacités importantes : notamment de nombreux missiles antichars, et des hommes sur le terrain.Après onze mois de combat à Gaza, l’armée israélienne est-elle encore en état de se battre ?Il est vrai que nos forces ont été éprouvées par les derniers mois de combat à Gaza, tout comme nos stocks de munitions. Toutefois, il faut aussi rappeler que les forces de défense israéliennes étaient fondamentalement beaucoup mieux préparées pour une guerre contre le Hezbollah, qu’elles ne l’étaient pour une guerre à Gaza. Tous nos exercices militaires, nos préparatifs et notre système de ciblage, se sont concentrés sur le Liban ces dernières années. Cela s’est vérifié sur le terrain avec le succès des opérations conduites ces deux dernières semaines. Les pertes au sein de nos forces font partie des risques de cette opération. Mais si nous voulons la liberté et la sécurité pour les populations vivant au nord d’Israël, nous devons accepter de le prendre.

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Author : Paul Véronique

Publish date : 2024-10-02 08:58:10

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L’Express

Antisémitisme : 130 ans après Dreyfus, la France a-t-elle toujours quelque chose à dire au monde ?

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Il y a cent trente ans, le 15 octobre 1894, le capitaine Alfred Dreyfus, officier stagiaire à l’état-major, est arrêté au ministère de la Guerre, rue Saint-Dominique, à Paris. Cet homme mince, aux traits anguleux, ce polytechnicien, juif alsacien, est soupçonné, sur la foi douteuse d’un fameux « bordereau », d’avoir espionné au profit de l’Allemagne. S’ensuivent trois procès, la naissance des intellectuels, l’exil d’Emile Zola, des dizaines de débats à la Chambre des députés, 100 000 articles dans la presse française, la création de ligues antisémites, des batailles d’experts, des confrontations d’arguments – la raison d’Etat contre l’état de droit ; l’armée contre l’individu – et des millions d’accrochages à table. A l’issue de quoi, le 12 juillet 1906, Alfred Dreyfus, plus vieux de douze ans, est réhabilité par la Cour de cassation, et réintégré dans l’armée au grade de chef d’escadron.Il y a une chose que l’on oublie parfois avec l’affaire Dreyfus : c’est qu’elle dure longtemps. Divisant la France à l’orée du XXe siècle, elle survit à trois présidents de la République, et une dizaine de présidences du Conseil. Ce n’est pas une « polémique » qui vient et qui s’en va, comme une démangeaison, mais un épisode long et fondateur, qui se joue sous les yeux du monde, tant la presse étrangère en est friande. « Un pays qui se déchire pour sauver l’honneur d’un petit officier juif est un pays où il faut aller rapidement », avait coutume de dire le grand-père d’Emmanuel Levinas, en roulant les r depuis sa Lituanie natale.Pour beaucoup de juifs de l’Est rêvant de quitter leurs contrées menaçantes, la France devient alors « la patrie de Zola ». Son « J’accuse » publié par L’Aurore, titré par Clemenceau, connaît un retentissement mondial. Avant, déjà, l’écrivain avait troussé des textes magnifiques, charriant les multiples dimensions de l’affaire naissante. Dans sa Lettre à la jeunesse, le 14 novembre 1897 : « Des jeunes gens antisémites, ça existe donc, cela ? Il existe donc des cerveaux neufs, des âmes neuves, que cet imbécile poison a déséquilibrés ? » Dans sa Lettre à la France, quelques jours plus tard : « France, réveille-toi, songe à ta gloire. Comment est-il possible que ta bourgeoisie libérale et ton peuple émancipé ne voient pas, dans cette crise, à quelle aberration on les jette ? » Lors de son procès, enfin, en février 1898, l’écrivain exhortera à dépasser le cas particulier, pour voir la question de principe : « Il n’y a plus d’affaire Dreyfus, il s’agit désormais de savoir si la France est encore la France des droits de l’homme, celle qui a donné la liberté au monde et qui devait lui donner la justice. […] L’heure est d’une gravité exceptionnelle, il s’agit du salut de la nation. »Les mots de Zola, de Péguy, de Clemenceau, de Proust, de Blum ou d’Anatole France affrontent ceux de Maurras, de Barrès, de Daudet ou de Drumont. Le vieux peuple politique s’enflamme. A gauche, Jean Jaurès – pourtant fort peu philosémite – a joint le camp des dreyfusards. Dans un rassemblement à Lille qui l’oppose à Jules Guesde en novembre 1900, le député de Carmaux plaide pour que les socialistes cessent de considérer l’affaire comme une querelle interne à la bourgeoisie : « C’est le devoir des socialistes, quand la liberté républicaine est en jeu, quand la liberté intellectuelle est en jeu, quand la liberté de conscience est menacée, quand les vieux préjugés qui ressuscitent les haines de races et les atroces querelles religieuses des siècles passés paraissent renaître, c’est le devoir du prolétariat socialiste de marcher avec celle des fractions bourgeoises qui ne veut pas revenir en arrière. […] C’est Marx lui-même qui a écrit cette parole admirable de netteté : « Nous, socialistes révolutionnaires, nous sommes avec le prolétariat contre la bourgeoisie et avec la bourgeoisie contre les hobereaux et les prêtres. » »Le véritable acte de naissance de la République »L’examen minutieux et douloureux auquel la nation s’est astreinte pendant douze ans a pris la tournure dont on fait l’Histoire. « Avec cette affaire somme toute assez simple, la République est passée d’un régime politique de faits – dotés de règles de fonctionnement – au régime des principes, résume pour L’Express l’historien et philosophe Marcel Gauchet. Ce en quoi l’on peut dire que l’affaire Dreyfus est le véritable acte de naissance de la République. »Cent vingt ans après la Révolution française, qui fit de notre pays le premier à accorder des droits civiques complets aux juifs, la République faisait du cas d’Alfred Dreyfus sa question de principe existentielle, devant les yeux du monde – lors du seul procès de Rennes à l’été 1899, les accréditations révèlent la présence de 8 journaux allemands, 15 britanniques, 9 italiens, 12 américains, 4 espagnols, 2 luxembourgeois, 7 belges, 4 autrichiens, 1 argentin, 1 monégasque, 2 norvégiens, 4 néerlandais, 2 hongrois, 7 russes, 1 polonais, 2 suédois, ou encore 3 suisses…Aujourd’hui, à l’heure où pas une synagogue, pas une école confessionnelle, ne peut se passer des sentinelles de l’armée pour sa sécurité, la question hante de nombreux Français juifs, jusque dans leur sommeil ou leurs projets d’avenir : la France a-t-elle encore quelque chose à dire au monde sur la question de l’antisémitisme ?

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Author : Anne Rosencher

Publish date : 2024-10-02 08:30:00

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L’Express

EN DIRECT. Le Hezbollah dit avoir affronté des troupes israéliennes qui tentaient de « s’infiltrer » au Liban

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La tension n’est pas redescendue dans la nuit du mardi 1er au mercredi 2 octobre, après une attaque massive matérialisée par plus de 200 missiles tirés depuis l’Iran vers Israël dans la soirée. Les deux belligérants promettent respectivement des représailles pour Israël, et de terribles conséquences en cas d’attaque en retour pour l’Iran. Alors qu’Israël a continué de bombarder le Liban durant la nuit, en visant notamment deux bâtiments du Hezbollah au cœur de la banlieue sud de Beyrouth, Emmanuel Macron a promis à l’issue d’un Conseil de Défense nocturne une conférence de soutien au peuple libanais prochainement, et a demandé à son ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot de se rendre à nouveau au Proche-Orient.Les infos à retenir⇒ Israël a de nouveau bombardé la banlieue sud de Beyrouth dans la nuit de mardi à mercredi⇒ La France promet une conférence de soutien au Liban⇒ Les menaces continuent de fuser entre Israël et l’Iran07h40Au Danemark, deux « explosions » à proximité de l’ambassade d’IsraëlLa police danoise a annoncé mercredi enquêter sur deux « explosions » à proximité de l’ambassade d’Israël à Copenhague. « Personne n’a été blessé et nous menons des enquêtes préliminaires sur les lieux. Un lien possible avec l’ambassade d’Israël, située dans le quartier, fait l’objet d’une enquête », a indiqué la police sur X.07h30Le Hezbollah affirme avoir affronté des troupes israéliennes qui tentaient de « s’infiltrer » au LibanLe Hezbollah libanais affirme ce mercredi matin avoir affronté des soldats israéliens qui tentaient de s’infiltrer au Liban, ajoutant avoir pris pour cible des troupes israéliennes de l’autre côté de la frontière. Des combattants du mouvement islamiste pro-iranien ont affronté « une force d’infanterie de l’ennemi israélien qui tentait de s’infiltrer dans le village d’Adaysseh », a indiqué le Hezbollah dans un communiqué, ajoutant que ses combattants avaient également « visé les forces israéliennes à trois points distincts de la frontière avec des roquettes et de l’artillerie ».07h20Beyrouth à nouveau bombardée dans la nuitL’armée israélienne a annoncé dans la nuit de mardi à mercredi qu’elle était en train de frapper des cibles du Hezbollah à Beyrouth, après qu’Israël a appelé sur X et Telegram la population civile à évacuer immédiatement deux bâtiments, bastion du Hezbollah et leurs environs dans un rayon de 500 mètres. Des frappes ont par la suite été confirmées dans la zone.Selon le ministère de la santé libanais, 55 personnes ont été tuées et 156 autres blessées par des « frappes de l’ennemi israélien » au cours des 24 heures précédentes. 1 873 personnes ont été tuées au Liban depuis qu’Israël et le Hezbollah ont commencé à échanger des tirs courant octobre, selon l’unité de gestion des catastrophes libanaise.07h15Une conférence de soutien au peuple libanaisLa France « organisera très prochainement une conférence de soutien au peuple libanais et à ses institutions », a annoncé la présidence par communiqué dans la nuit de mardi à mercredi, faisant savoir qu’Emmanuel Macron avait demandé au chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot de « se rendre à nouveau au Moyen-Orient », pour « amorcer la désescalade et trouver des solutions durables […] tout particulièrement de la situation au Liban et à Gaza ».Emmanuel Macron a annoncé condamner « avec la plus grande fermeté les nouvelles attaques de l’Iran contre Israël » et la France a « mobilisé » mardi « ses moyens militaires au Moyen-Orient pour parer la menace iranienne », a déclaré l’Elysée à l’issue d’un conseil de défense nocturne. Le président français a également exigé que « le Hezbollah cesse ses actions terroristes contre Israël et sa population », rappelant que la France est « attachée à la sécurité d’Israël ». Il a aussi demandé aux autorités israéliennes de « mettre fin au plus vite » à leurs « opérations militaires ».07h00L’Iran frappera « toutes les infrastructures » d’Israël en cas d’attaqueL’Iran a prévenu dans la nuit qu’il frapperait « toutes les infrastructures » d’Israël s’il est attaqué en riposte à ses propres lancements de missiles mardi. « Si le régime sioniste, qui est devenu fou, n’est pas contrôlé par ses soutiens américain et européen et veut poursuivre ces crimes ou agir contre notre souveraineté et notre intégrité territoriale, l’opération comme celle de ce soir (mardi) sera répétée avec une plus grande intensité et toutes les infrastructures du régime seront visées », a déclaré le chef d’état-major de l’armée iranienne, le général de division Mohammad Bagheri, à la télévision d’Etat iranienne.Un peu plus tôt, l’Iran avait déjà mis en garde contre toute intervention militaire contre son sol. « En cas d’intervention directe de la part des pays soutenant le régime dans l’agression et l’attaque contre l’Iran, leurs centres et intérêts dans la région seront également confrontés à une puissante attaque » de l’Iran, a annoncé l’état-major des forces armées iraniennes.Environ 200 missiles ont été tirés mardi soir par l’Iran, ennemi juré d’Israël et allié du Hamas, en direction du territoire israélien « en réponse » à la mort des chefs du Hamas et du Hezbollah. Une partie a été interceptée, selon l’armée israélienne. Le mouvement islamiste palestinien Hamas a salué l’attaque « héroïque » de l’Iran après les assassinats de ses « martyrs », tandis que Londres, Berlin, l’Espagne ou encore l’Union européenne ont fermement condamné l’attaque contre Israël.L’armée israélienne elle, a dénoncé une « escalade grave et dangereuse » de cette attaque visant à « tuer de milliers de civils », mettant en garde l’Iran contre des « conséquences » et promettant que ses avions allaient encore frapper « avec force » dans les heures qui viennent au Moyen-Orient.

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Publish date : 2024-10-02 07:52:36

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