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La rupture avec Attal, les piques de Darmanin, Mélenchon en allié… Macron sur un champ de ruines

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Gardez-moi de mes amis, quant à mes ennemis, je m’en charge. Le lundi 8 juillet, Emmanuel Macron donne ses consignes aux dirigeants de son parti, Renaissance : « On ne bouge pas au groupe. Il faut laisser Sylvain Maillard président jusqu’en septembre. » Autour de la table élyséenne, personne ne contredit le chef. Mais dès qu’il a pris son avion pour se rendre au sommet de l’Otan à Washington, l’histoire s’accélère. Sans lui. Gabriel Attal passe à l’offensive et cinq jours plus tard, il est élu à la tête du groupe. « A la hussarde », regrette l’Elysée.Le vendredi 12, le président est de retour en son palais. Face à lui, Gérald Darmanin l’a un peu mauvaise, qui lui lance : « Ça ne rémunère pas, la loyauté ! » Le ministre de l’Intérieur va vite tirer la conclusion de l’épisode : « Ok, on a compris comment ça fonctionne maintenant. » Il faut mesurer l’ampleur du changement. Pour la première fois depuis 2017, le maître de la Macronie ne s’appelle plus Emmanuel Macron. Chacun pour soi. Le chef de l’Etat voulait à tout prix retarder l’échéance de sa succession. Avec la dissolution, il l’a accélérée. Chaque pas est un combat entre Emmanuel Macron et Gabriel Attal. L’élection de deux vice-présidents estampillés macronistes au groupe Ensemble pour la République est saluée comme une victoire de l’Elysée. « Attal a forcé la présidence du groupe, mais il ne maîtrise pas tout le groupe », note aussitôt un macroniste.En face, les enquêtes d’opinion sont convoquées pour montrer que plus rien n’est comme avant. Le champion de la Macronie ne s’appelle plus Emmanuel Macron. Dans le dernier sondage Elabe, Gabriel Attal atteint 5 points de plus que le président auprès de son électorat du premier tour de l’élection présidentielle de 2022 (à 79 %) et jusqu’à 6 points de plus auprès de celui du second tour (à 59 %).Emmanuel Macron et Gabriel Attal ont pourtant un point commun : ne pas reconnaître que la majorité a perdu les élections législatives. « Le président a intérêt à montrer que personne n’a gagné, il veut post-rationaliser la dissolution et sait qu’on lui en voudra de nommer un NFP, observe un ministre. Alors il crée du rapport de force. Il a un an avant de retrouver le bouton de la dissolution, donc il gagne du temps. Si on attend la rentrée pour avoir un Premier ministre, ça fera deux mois. Il n’en restera plus que dix. » »On est très aidé par le Nouveau front populaire »Nommer un chef de gouvernement ? « Ça peut prendre un certain temps », confiait Emmanuel Macron à la veille du week-end. « On n’est qu’au tout début. Il faut la conversion des regards », appuie l’un de ses proches. En marche ? C’est fini. Aujourd’hui l’immobilisme est la mère de toutes les vertus. Délaissé par son propre camp, le président ne retrouve de l’oxygène que grâce à la gauche. « On est très aidé par le Nouveau front populaire, ça donne à Emmanuel Macron des excuses », constate Gérald Darmanin, qui n’en revient pas. Pour gagner un bras de fer, il est recommandé d’avoir un bras. Pour imposer un nom, il est recommandé d’avoir un nom. Dix jours après le second tour, les alliés du NFP ne sont efficaces que sur un point : abattre chaque figure potentielle pour Matignon.Gardez-moi vraiment de mes amis, quant à mes ennemis, je m’en charge. Vendredi 13 juillet, Pierre Jouvet fait ses valises et rentre à Valence. Avant de quitter la table des négociations, le socialiste s’est tourné vers son homologue insoumis Manuel Bompard : « On ne va pas discuter toute la nuit. On peut rester dans une salle, pendant huit heures, à faire le tour de nos arguments. Je ne vais pas vous convaincre, vous n’allez pas me convaincre. » L’homme de main de Jean-Luc Mélenchon acquiesce.Voilà le PS et LFI, les deux principales forces du Nouveau front populaire, d’accord sur leurs désaccords. Au milieu du guet, écologistes et communistes volent au vent de leurs filiations, tantôt insoumises, tantôt socialistes… et jamais ne tranchent pour l’un comme pour l’autre. On dit le pays bloqué, c’est surtout la gauche. Les mêmes qui plastronnent d’être parvenus à fabriquer un programme commun de législature en quelques jours ne parviennent pas à s’entendre sur l’essentiel : un nom pour Matignon. Les Insoumis n’en démordent pas : Olivier Faure c’est non. Johanna Rolland, la numéro deux du PS, c’est aussi non. Boris Vallaud, le chef de fil des députés socialistes, c’est encore non. Martine Aubry, Najat Vallaud-Belkacem, non et re-non. Et quand Marine Tondelier propose Cécile Duflot, l’ancienne ministre – écologiste – de François Hollande, les sourcils des Insoumis se lèvent. Toujours non.Macron-Mélenchon, même combat ?Tout ce qui est proche de près ou de loin à une rose reçoit le veto des négociateurs de LFI. Ou pire. À mesure que l’hypothèse Laurence Tubiana se précise, que la société civile, syndicale ou écologiste, applaudit des deux mains, les Insoumis se retrouvent isolés et se cabrent. A Sophia Chikirou d’envoyer le signal sur les réseaux sociaux. Elle reproche à Tubiana d’être une affidée de François Hollande. « Le hollandisme c’est comme les punaises de lit : tu as employé les grands moyens pour t’en débarrasser, tu y as cru quelque temps et tu as repris une vie saine (à gauche) mais en quelques semaines, ça gratte à nouveau et ça sort de partout… » L’armada d’anonymes insoumis sur les réseaux sociaux lui emboîte le pas pour dénigrer la candidate à Matignon qui plait tant au reste de la gauche. »Notre plus gros problème avec les Insoumis, c’est qu’ils n’aiment l’union que lorsqu’elle se fait derrière eux », soupire une huile du PS après plus d’une semaine de tergiversations nocturnes. Veulent-ils vraiment gouverner ? Le « vieux », comme ils appellent tous désormais Jean-Luc Mélenchon, ne joue-t-il pas autre chose ? Toujours les mêmes questions qui taraudent le reste du Nouveau Front populaire. Le doute, constant. « Il y a une communauté d’intérêts entre Emmanuel Macron et lui », déplore d’une même voix communistes et socialistes.Samedi soir, veille de fête nationale, Jean-Luc Mélenchon s’invite à un petit conciliabule entre les chefs de partis. Une première. On discute encore d’Huguette Bello pour Matignon, la plus insoumise des communistes. Il ne pipe mot, écoute Manuel Bompard réciter la prière : de toute façon, ça ne peut pas être un socialiste puisque LFI est la force majoritaire de la coalition à l’Assemblée nationale. Le temps n’en finit plus et l’horizon de Matignon s’éloigne pour la gauche. Le temps, ami d’Emmanuel Macron. Et si son pari initial, celui d’une gauche incapable de s’unir, était le bon ?Macron vers une démission ?Le blocage appelle un recours, veut croire le président. « Tout le monde se tournera vers l’arbitre, le garant, espère un conseiller. Il y a plein d’outils institutionnels, de la nomination d’un gouvernement à la reconduction quasi-automatique du budget reconduit ».Mais le blocage est aussi un risque, il s’appelle la démission du président. L’Elysée a commencé par pousser un soupir de soulagement au soir du second tour. « On redoutait qu’il y ait plus d’appels au départ de Macron, finalement seul Jean-Luc Mélenchon l’a évoqué », se réjouit un conseiller de l’Elysée. Le sujet n’a pas disparu pour autant. Le lendemain, le président de Renaissance, Stéphane Séjourné, prévient le chef de l’Etat : « Je suis contre une motion de censure tout de suite pour faire tomber le gouvernement, il faut qu’on lui laisse démontrer son incompétence. Sinon on va créer de l’instabilité et ils vont réclamer votre démission. »Démission du président ? « Qui sait », lâche le député LFI Paul Vannier. Être prêt à tout, ne laisser aucun scénario de côté, « s’armer pour tous les combats », dixit un autre fidèle de Mélenchon. Dès le 8 juillet, au lendemain des législatives, les mêmes partagent allègrement un sondage sur les intentions de votes du premier tour de l’élection présidentielle de 2027 : 4 % pour Marine Tondelier ou Fabien Roussel, 5 % pour Olivier Faure ; 17 % pour Jean-Luc Mélenchon. Preuve, disent-ils, qu’il reste le meilleur à gauche, que la présidentielle se joue demain ou dans trois ans, qu’il y ait une, deux ou trois dissolutions d’ici là. Confidence d’un négociateur insoumis à une socialiste au cœur d’une nuit de négociation : « Ce n’est pas Matignon qui se joue mais les législatives dans un an. »Le blocage ne sera pas que politique. En fonction des équilibres politiques qui seront trouvés d’ici la rentrée, les facultés et les lycées pourraient réagir. « Et que feront les policiers si LFI est au gouvernement ? Est-ce qu’ils déposent les armes ? », s’interroge un responsable de Beauvau. »On n’est mort que dans la tombe » : Gérald Darmanin n’est pas de ceux qui enterrent Emmanuel Macron. Autour du président, il se trouve même des proches qui croient connaître la fin du film. Un gouvernement de gauche qui tombe vite, remplacé par un gouvernement de droite qui ne dure pas plus longtemps et ensuite les raisonnables qui se mettent autour de la table. « Tu sais qu’à la fin, Macron va gagner ! », lançait il y a peu un ex du Château à un nouveau député. A l’Elysée, un précédent est appelé à la rescousse: le gouvernement Waldeck-Rousseau, composé de républicains de droite et de gauche face aux antidreyfusards, et qui eut la bonne idée de durer presque trente-six mois. C’était il y a seulement 125 ans…

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Author : Eric Mandonnet, Olivier Pérou

Publish date : 2024-07-16 18:02:45

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Parlement européen : ces projets qui pourraient ne jamais voir le jour

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Les élections européennes de juin dernier ont recomposé les équilibres politiques au sein du Parlement européen. La percée de la droite souverainiste et populiste l’illustre. Le nouveau groupe parlementaire Patriotes pour l’Europe formé par Viktor Orban, composé du Rassemblement national et du parti hongrois Fidesz, devient la troisième force de l’assemblée avec 84 sièges.Les Conservateurs et Réformistes européens (CRE) gagnent quant à eux dix sièges par rapport à la précédente législature où ils en occupaient 68. Enfin, le parti allemand d’extrême droite Alternativ für Deutschland (AfD) a créé un nouveau groupe parlementaire. Ce dernier, L’Europe des nations souveraines, comptabilise 25 sièges dont 14 sont occupés par des Allemands de l’AfD. Entre les élections de 2019 et celles de 2024, cette droite dure est passée de 120 à 187 eurodéputés.Lors de la précédente législature, le Parti populaire européen (PPE), première force parlementaire de l’hémicycle avec 188 sièges, regardait davantage sur sa gauche pour obtenir des majorités de texte. Si l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates (S & D) conserve 136 sièges et, par la même occasion, le statut de deuxième force de l’hémicycle, les centristes du groupe Renew perdent 25 eurodéputés sur les 101 qu’ils possédaient. Il en va de même pour les Verts, ne disposant désormais plus que de 53 sièges, au lieu de 72 lors de la précédente législature.Dans ces circonstances, quel avenir pour les projets qui n’ont pas pu aller au terme du processus législatif, interrompus par la nécessité de reconstituer une nouvelle assemblée ? Ursula Von der Leyen (PPE), qui a fait sa « percée sur la scène européenne avec le Green Deal » selon les mots d’Hans Stark (spécialiste des relations franco-allemandes), aura-t-elle les mêmes considérations écologiques dans un hémicycle où le groupe parlementaire écologiste est affaibli ? La connivence avec Poutine des formations politiques qui composent le nouveau-né Patriotes de l’Europe n’aura-t-elle pas raison de certaines mesures liées à la défense ? Cette droite dure protectionniste empêchera-t-elle les politiques économiques libérales menées par la présidente de la Commission européenne ? Tour d’horizon.Loi sur la restauration de la naturePrésentée à la Commission en juin 2022, la loi sur la restauration de la nature prévoit de « restaurer au moins 20 % des terres et des mers de l’UE d’ici 2030 et l’ensemble des écosystèmes ayant besoin d’être restaurés d’ici 2050. » Face à une importante contestation provenant du secteur agricole, le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne – les deux organes législatifs – ont réussi à se mettre d’accord sur un texte édulcoré.Malgré les compromis, cet accord aura fait long feu puisque au sein du Conseil de l’UE, où se retrouve un représentant de chaque pays membre, la Hongrie s’est finalement retirée. Or, sans compromis, le texte ne pouvait pas poursuivre son processus législatif. D’autant que, comme le remarque le média Euractiv, la Hongrie n’a pas réalisé de contreproposition. Ce qui laisse entrevoir une posture « d’opposition idéologique ». Quand bien même un accord serait finalement trouvé, la nouvelle mouture devrait repasser devant le Parlement européen. Mais en raison de sa nouvelle composition, rien ne laisse présager une adoption de cette proposition de loi.Le programme d’investissement dans le domaine de la défense (Edip)Si, habituellement, les projets relatifs à la politique de défense passent directement par le Conseil de l’UE, l’Edip fait exception à la règle. Ce texte doit en effet être soumis aux eurodéputés qui doivent donner leur feu vert, comme c’est prévu pour les projets de politique industrielle.Dans le détail, l’Edip comprend une dotation de 1,5 milliard d’euros pour alimenter un plan qui s’étend jusqu’en 2027. L’objectif est de soutenir l’industrie d’armement tout en continuant de réaliser des achats groupés d’armements. Ce plan se veut plus élaboré que les « nombreuses autres initiatives d’urgences à court terme ».Présenté à l’automne 2023, ayant pris du retard en raison de la sensibilité de la thématique, se pose désormais la question de son parcours législatif sous la nouvelle assemblée. Impossible à ce stade de savoir si le projet passera uniquement par la commission de sécurité et de défense ou s’il sera présenté devant les commissions de l’industrie et du marché intérieur. Les oppositions pourraient venir des nationalistes de droite, favorables à la dictature poutinienne. Mais aussi de gauche, car nombre de manifestes de ces formations politiques exigent la réduction des fonds alloués à la défense.La relance de l’Union des marchés de capitaux (UMC)L’Union des marchés de capitaux est une initiative vieille de 10 ans. Proposée par Jean-Claude Junckers, alors président de la Commission européenne, la mesure devait finaliser l’union du marché bancaire européen. Sa mise en œuvre permettrait l’apport de 2 000 milliards d’euros supplémentaires sur les marchés des capitaux européens.Les discussions sur la nécessité de sa finalisation sont revenues au mois d’avril dernier. La raison : « un consensus de plus en plus large sur l’importance cruciale des flux d’investissements privés pour répondre aux besoins de financement de l’Union » selon Euractiv, sur les questions de décarbonation et de transition numérique.Encore une fois, la main sera à la nouvelle législature. Lors d’une rencontre avec le Medef, Jordan Bardella s’était déclaré ouvert à discuter des règles d’harmonisation communes concernant l’union du marché des capitaux en Europe. Etonnant de la part de quelqu’un qui s’était auparavant opposé à l’idée du marché européen unique.D’autres projetsEnfin, la nouvelle législature laisse planer le doute concernant l’autorisation d’utilisation des nouvelles techniques génomiques (NGT) en agriculture. Le texte devait repasser devant le Parlement européen après avoir été modifié par le Conseil de l’UE où persistent des blocages sur les questions de traçabilité et d’étiquetage des produits.Tout un volet sur la corruption sera également étudié par la nouvelle assemblée. Les mesures font suite au scandale du Qatargate. Annoncée en décembre 2023, une nouvelle directive est conçue pour « exiger que les groupes d’intérêt et de lobbying financés par des acteurs étatiques non européens s’inscrivent sur un registre de transparence », selon Euractiv. La survie de cette mesure est mise en péril par la présence dans l’hémicycle d’eurodéputés du Rassemblement national et du Fidesz. Ces deux partis, au vu de leur passif avec le Kremlin, risque de ne pas voir d’un bon œil cette mesure qui relève de la salubrité démocratique.

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Publish date : 2024-07-16 18:39:00

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« Le NFP prouve qu’il est incapable de gouverner » : la course à Matignon vue par la presse étrangère

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11 juillet. Quatre jours ont passé depuis le second tour des législatives et toujours aucun candidat du Nouveau Front populaire (NFP) pour Matignon. Sur le plateau de BFMTV, Sandrine Rousseau professe : « En n’ayant pas de nom, on laisse la place à tous les commentaires ». Y compris ceux de nos voisins européens et transatlantiques qui n’ont pas manqué de relever les difficultés rencontrées par l’alliance, « incapable de s’accorder sur un possible Premier ministre », raille la Radio Télévision suisse. Même son de cloche de l’autre côté de la frontière : « Une semaine après le vote, la gauche française cherche toujours un accord unitaire pour proposer un nom de premier ministre », acte La Repubblica.Et le quotidien transalpin Il Post de renchérir : « Jusqu’à présent, les négociations au sein du NFP n’ont abouti qu’à une série d’accusations réciproques ». Un « spectacle qui vire au véritable feuilleton sans fin, digne de Dallas et qui donne un aperçu peu rassurant de ce à quoi pourrait ressembler le quotidien d’un gouvernement NFP », persifle Le Temps. Outre-Manche, The Guardian, estime que cette absence d’accord place plus que jamais le Nouveau Front populaire dans une « impasse ». En Espagne, El País, parle quant à lui d’une gauche française « divisée », dont les désaccords viennent « assombrir la victoire inattendue aux élections législatives le 7 juillet dernier ». »Bras de fer » entre le PS et LFIQu’ils soient espagnols, britanniques, suisses ou américains, les observateurs internationaux semblent avoir compris que le nœud gordien se situait entre deux des quatre partis qui forment la coalition née à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin dernier. « Les divisions sont surtout entre le Parti socialiste et La France insoumise », avise ainsi le quotidien transalpin Il Post qui présente le parti fondé par Jean-Luc Mélenchon comme la formation politique « la plus radicale de la coalition, mais aussi celle a tout de même obtenu le plus de sièges ».D’un côté donc, la maison rose « voulait absolument imposer son premier secrétaire, Olivier Faure, dont le profil serait assez consensuel pour être accepté par les députés centristes et survivre malgré une majorité très relative », raconte Le Temps. Et de l’autre, poursuit le quotidien helvétique, LFI « voudrait imposer une personnalité plus radicale ». Le magazine Britannique Politico a fait le décompte : LFI a présenté « quatre de ses leaders dont Jean-Luc Mélenchon, trois fois candidat à l’élection présidentielle », et constate : « tous été rejetés par les socialistes […] qui ont surtout plaidé en faveur de leur chef de parti, Olivier Faure » lui-même refusé par les cadres insoumis.La France insoumise quitte la table des négociationsEn fin de semaine dernière, une hypothèse semblait émerger : celle d’Huguette Bello, « présidente du territoire français d’outre-mer de La Réunion […] députée pendant 13 ans, aux côtés des communistes », avant de devenir un soutien de La France insoumise « lors des élections présidentielles de 2022 et européennes de 2024 », égraine Politico. Une idée de Fabien Roussel, note Il Post, qui n’a toutefois pas convaincu les socialistes. Le parti à la rose « a répondu ‘niet' », moque Le Temps, fermant ainsi « l’épisode […] le plus concret et le plus prometteur jusque-là ». Un véto « qui a remis le feu aux poudres dans la fragile alliance, minée par des querelles internes », constate le quotidien belge Le Soir.L’acmé de la discorde semble toutefois avoir eu lieu lundi soir, lorsque le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard a annoncé quitter la table des négociations. « Cette fracture intervient au début d’une semaine cruciale au cours de laquelle le gouvernement démissionnera et les nouveaux députés voteront jeudi pour nommer un nouveau président de l’Assemblée nationale », alerte The Guardian.Depuis le début de semaine, les lieutenants insoumis plaident d’ailleurs pour que le NFP déporte son énergie sur le choix d’un candidat au perchoir. « Pour La France Insoumise, il est en effet fondamental que le bloc de gauche réussisse à élire un représentant à la présidence de l’Assemblée et estime que si cela ne se produisait pas, la possibilité d’un futur gouvernement de coalition serait sérieusement compromise », assurent nos confrères d’Il Post en Italie. Car selon Politico, si le NFP n’arrive pas à se mettre d’accord sur un candidat, « cela mettrait fin à la capacité du NFP à se présenter comme un groupe cohérent et comme la première force politique française ».Macron, le grand gagnant des querelles intestines ?Une analyse qui fait écho à celle du Temps : « La toute jeune alliance de la gauche française est déjà en train de prouver à la France entière qu’elle serait incapable de gouverner ». Une aubaine pour le maître des horloges, selon la formule consacrée, qui « n’en demandait pas tant », ironise le quotidien helvétique. Car le grand gagnant pourrait bien être la coalition présidentielle qui bénéficierait de ces guerres picrocholines qui « ouvrent la voie à d’autres partis, y compris le groupe du président Emmanuel Macron, pour tenter de se débarrasser des membres les plus modérés », met en garde le site d’information américain Bloomberg.Nos confrères de Politico sentent également le même vent mauvais souffler sur la coalition montée à la hâte sur les vestiges de feu la Nupes « déstabilisée » par LFI, rappelle Il Post. « Si le NFP ne parvient pas à choisir un leader rapidement, les opposants à l’alliance de gauche pourraient se faufiler pour proposer une coalition alternative et, ce faisant, fracturer son pouvoir avant même que ses membres n’aient la possibilité de siéger à l’Assemblée nationale ». In fine, peut-on supposer, comme le suggère le quotidien britannique, qu’en pensant « ne jamais gagner » et « pour masquer ces divisions », le NFP ait en effet « choisi de ne pas présenter de leader pendant sa campagne ». Oubliant peut-être que si gagner uni « est facile », gouverner uni, l’est moins.

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Author : Ambre Xerri

Publish date : 2024-07-16 15:24:26

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Roberta Metsola réélue à la tête du Parlement européen

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Elle a obtenu 562 voix, tandis que son unique adversaire n’en a récolté que 61. Très net plébiscite pour la conservatrice maltaise Roberta Metsola, 45 ans, réélue mardi 16 juillet présidente du Parlement européen à une écrasante majorité des eurodéputés. Le vote se tenait à l’ouverture de leur première session plénière à Strasbourg à la suite des élections de juin.Issue du PPE (droite), première force politique du Parlement, Mme Metsola a été reconduite pour un nouveau mandat de deux ans et demi par 562 voix, contre 61 voix pour l’Espagnole Irene Montero (gauche radicale). »Il faut un Parlement fort dans une Union forte (…) maintenir la pression pour garantir notre droit d’initiative (face à la Commission européenne), améliorer nos pouvoirs de contrôle et d’enquête, remédier aux déséquilibres institutionnels », a insisté Mme Metsola.Elle a appelé à « redonner aux gens l’enthousiasme et la croyance dans le projet européen, un espace partagé plus sûr, plus égalitaire », notamment en renforçant « le pilier social » de l’UE et a brièvement salué en français la localisation du siège de l’institution à Strasbourg, « symbole vivant de la réconciliation » au sein de l’Europe. « L’Europe reste la réponse. Vive l’Europe! », a-t-elle conclu.Soutien très actif en faveur de l’UkraineRoberta Metsola avait été élue pour la première fois en janvier 2022 à la présidence du Parlement européen. Portée à cette fonction par un accord entre le PPE, les socialistes (S&D) et les libéraux (Renew), elle était alors la plus jeune à prendre la tête de l’assemblée, seule institution élue de l’UE. C’est la troisième femme à accéder à ces fonctions, après les Françaises Simone Veil (1979-1982) et Nicole Fontaine (1999-2002).Roberta Metsola s’est distinguée par son soutien très actif en faveur de l’Ukraine: elle a été la première responsable d’une institution de l’UE à se rendre à Kiev début avril 2022, un peu plus d’un mois après le début de l’offensive russe.Sous son égide, le Parlement européen a voté, au terme de négociations-fleuves, les législations environnementales du Pacte vert, des réglementations inédites imposées aux géants du numérique et les textes du Pacte migratoire de l’UE.Roberta Metsola a par ailleurs été sous pression après le retentissant scandale du Qatargate autour de soupçons de corruption d’élus impliquant le Qatar et le Maroc, éclaté en décembre 2022. L’eurodéputée socialiste grecque Eva Kaili, alors l’une de ses 14 vice-présidentes, avait été interpellée et déchue de ses fonctions. Soucieuse de restaurer la crédibilité d’une institution contestée, Roberta Metsola avait promis des « réformes d’ampleur », via de meilleurs contrôles et des registres de transparence, tout en avertissant que ce n’était qu' »un début ».Opposée à l’avortementSon parcours est indissociable de l’histoire de son île: encore étudiante, elle avait adhéré au parti nationaliste de Malte (chrétien-démocrate) et fait campagne pour l’adhésion de son pays à l’UE en 2003. Docteure en droit et formée au Collège d’Europe à Bruges, pépinière des élites européennes, elle avait travaillé pour la représentation permanente de Malte auprès de l’UE puis pour le chef de la diplomatie de l’UE, avant de devenir eurodéputée en 2013 à sa troisième tentative.Opposée à l’avortement, Mme Metsola avait voté en 2021 contre des résolutions condamnant l’interdiction de l’IVG en Pologne ou au Texas. Mais elle s’était engagée lors de son accession à la présidence à défendre les positions officielles de l’institution et à « aller plus loin pour garantir et défendre les droits des femmes » et pour contrer les violences faites aux femmes – des priorités qu’elle a de nouveau rappelée mardi.Son élection en 2022 respectait la tradition d’alternance entre gauche et droite à la présidence aux scrutins de mi-législature au Parlement. Son prédecesseur était le social-démocrate italien David Sassoli, décédé un peu avant la fin de son mandat en janvier 2022.

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Publish date : 2024-07-16 12:46:47

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EN DIRECT. La France insoumise, qui a rejeté l’option Tubiana, vivement critiquée par ses alliés

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Le premier Conseil des ministres post-législatives se réunit à partir de 11h30 ce mardi 16 juillet, et pourrait ouvrir la voie à une démission de Gabriel Attal, même si le Premier ministre resterait en place pour gérer « les affaires courantes ». La gauche, elle, peine à s’entendre pour proposer son candidat pour Matignon : la France insoumise a rejeté l’idée de désigner Laurence Tubiana, s’attirant les critiques des autres partis alliés au sein du Nouveau Front populaire (NFP).Les infos à retenir⇒ Manuel Bompard (LFI) juge « pas sérieuse » l’idée des autres membres du NFP de proposer Laurence Tubiana pour Matignon⇒ La gauche peine à s’entendre sur une candidature pour un futur Premier ministre⇒ Le premier Conseil des ministres post-législatives se réunit ce mardiVives réactions à gauche après le rejet par LFI du nom de Laurence TubianaLa France insoumise préfère « peut-être être dans l’opposition », « une position beaucoup plus confortable » que celle « d’accepter des responsabilités et de construire », a estimé mardi le patron du Parti communiste Fabien Roussel après le rejet par LFI de la candidature de la spécialiste du climat Laurence Tubiana pour Matignon. »Qu’est-ce qu’ils veulent ? Ils veulent construire, que l’on réponde aux attentes des Français ? Ou ils veulent trouver un prétexte pour partir et rester dans l’opposition qui est beaucoup plus confortable ? », s’est-il interrogé après neuf jours de tractations infructueuses au sein de la gauche pour dégager un candidat commun pour le poste de Premier ministre.Fabien Roussel a martelé que les autres partis du NFP, à savoir les communistes, les écologistes et les socialistes, sont d’accord pour présenter une « candidature issue de la société civile ». « Quand les insoumis disent ‘les socialistes mettent le veto sur une candidature qui ne viendrait pas de leurs rangs’, c’est faux ». Il a appelé à la reprise des négociations, suspendues par LFI. « Mettons-nous autour de la table, aboutissons et il y a urgence », a-t-il poursuivi. En cas d’absence de consensus, « peut être faudra-t-il passer au vote », a glissé le chef de file communiste.Fabien Roussel s’est dit « inquiet » et a affirmé qu’une absence de solution serait « un véritable naufrage » et un « manque de respect » pour les électeurs et électrices du NFP. « C’est un spectacle affligeant », a-t-il insisté.Les Insoumis ne peuvent « s’imposer à tous les autres », a pour sa part estimé ce mardi sur France Inter le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, qui maintient l’hypothèse d’une candidature de la spécialiste du climat Laurence Tubiana pour Matignon malgré son rejet par la formation de Jean-Luc Mélenchon.Il a affirmé que « trois formations sur quatre » dans le NFP étaient favorables à cette candidature.Manuel Bompard rejette la proposition « pas sérieuse » de Laurence TubianaInvité de Télématin sur France 2, le coordinateur de LFI Manuel Bompard a jugé « pas sérieuse » l’idée des autres membres du Nouveau Front populaire de proposer la spécialiste du climat Laurence Tubiana pour Matignon car cela ferait « rentrer par la fenêtre les macronistes. » »Si c’est effectivement ce profil sur lequel travaillent nos partenaires, je tombe de ma chaise », a déclaré Manuel Bompard qui reproche à Laurence Tubiana d’avoir « signé il y a quatre jours une tribune dans laquelle elle appelait à constituer une coalition et un programme commun avec les macronistes ».La gauche peine à s’entendre sur une candidature pour MatignonLes socialistes, les écologistes et les communistes ont proposé lundi soir à LFI le nom de Laurence Tubiana pour briguer Matignon, comme personnalité de la société civile. Cette proposition circule « depuis quelque temps » avec la « bienveillance des trois partis », indique une source, confirmant des informations de L’Opinion et Franceinfo. Laurence Tubiana est une universitaire, cheville ouvrière de l’accord de Paris de 2015 puis de la Convention citoyenne sur le climat.Son profil a déjà été critiqué sur les réseaux par les Insoumis qui l’accusent de proximité avec Emmanuel Macron.Je ne peux croire qu’après avoir opposé son veto à la candidature d’Huguette Bello, Olivier Faure se prépare à tenter d’imposer au Nouveau Front populaire une candidature Macron compatible pour Matignon. Ce serait une trahison de l’engagement pris devant des millions d’électeurs.— Paul Vannier (@PaulVannierFI) July 15, 2024Quelques jours plus tôt, c’est Huguette Bello, présidente de la région La réunion et ancienne membre du parti communiste, dont le nom avait été poussé par le PCF et les Insoumis, qui annonçait décliner la proposition, prenant acte du fait que sa candidature ne faisait « pas l’objet d’un consensus entre toutes les composantes du Nouveau Front Populaire, et notamment qu’elle n’est pas soutenue par le Parti Socialiste ». LFI accuse le Parti socialiste de bloquer les négociations, et a annoncé dans un communiqué lundi que le parti ne participerait « à aucune discussion supplémentaire sur la formation du gouvernement tant que la candidature unique à l’Assemblée nationale ne sera pas acquise et que le vote n’aura pas eu lieu ».Un premier Conseil des ministres post-législatives se réunit ce mardiLe gouvernement a rendez-vous à l’Elysée autour d’Emmanuel Macron pour le premier Conseil des ministres depuis l’arrivée en tête du Nouveau Front populaire aux législatives, avec une nouvelle Assemblée divisée en trois blocs – gauche, camp présidentiel et RN – privés de majorité claire.Le chef de l’Etat pourrait accepter la démission de Gabriel Attal. L’équipe actuelle continuerait à gérer « les affaires courantes », notamment pendant la période très sensible des Jeux olympiques de Paris (26 juillet au 11 août). Cette nouvelle configuration permettrait d’assurer « au nom de la continuité, le fonctionnement minimal de l’Etat », explique une note du secrétariat général du gouvernement (SGG) datée du 2 juillet.La situation offrirait aussi aux ministres élus députés la possibilité de retrouver leur mandat parlementaire pour participer à l’élection à la présidence de l’Assemblée nationale jeudi, puis vendredi et samedi à l’attribution des postes stratégiques du Palais Bourbon. Gabriel Attal serait ainsi à la fois Premier ministre démissionnaire et président du groupe Ensemble pour la République, nouveau nom de Renaissance, ce qui pose des questions de séparation des pouvoirs, relèvent des juristes comme Benjamin Morel.

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Publish date : 2024-07-16 10:04:11

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L’Express

IA, voitures électriques, renouvelables… Ces virages planétaires que la France ne doit pas rater

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L’économie mondiale entame une métamorphose radicale. Numérisation et décarbonation, ces deux transitions d’ampleur, vont bouleverser les hiérarchies. Si la France ne suit pas la cadence, gare à la dégringolade.Voitures électriques La Chine en embuscadeMine de rien, la voiture électrique fait son nid en France. Après des décennies de délocalisation, Renault transforme ses usines encore présentes dans les Hauts-de-France en bases d’assemblage de ses futurs modèles à batterie. Stellantis a installé le premier site de production de batteries de sa coentreprise ACC à Douvrin (Pas-de-Calais). Les 846 millions d’euros de subventions tricolores n’y sont pas pour rien… Le soutien public de 1,5 milliard d’euros a aussi attiré ProLogium, à Dunkerque, pour produire des batteries de nouvelle génération. Un appui à l’offre que Bruno Le Maire a doublé d’un travail sur la demande, par le biais du bonus écologique et du leasing social. Autant d’efforts que le prochain locataire de Bercy devra impérativement poursuivre, au moment où la Chine manœuvre pour contourner les barrières douanières imposées par Bruxelles et inonder le marché européen. Quitte à envisager des mécanismes pour favoriser, à l’échelle nationale et européenne, le développement de petites voitures électriques accessibles. Des véhicules à l’empreinte environnementale bien moindre que celle des SUV, et qui auraient le mérite de démocratiser l’électrique tout en sécurisant de nombreux emplois dans la filière.IA : un coup d’arrêt ?« Soulagement, c’est le mot qui domine ici », glisse Roxanne Varza, la directrice de Station F. L’épouvantail RN effrayait cette pépinière de start-up, épicentre de l’intelligence artificielle en France. Le futur demeure toutefois flou. La course à l’IA est souvent comparée à celle du spatial dans les années 1960. Maîtriser cette technologique sera décisif dans les domaines scientifique, militaire et économique. Et la vitesse est un facteur clef. Alors qu’elle espérait une nouvelle phase d’accélération, Véronique Torner, la présidente de Numeum, l’organisation professionnelle de l’écosystème numérique, craint désormais un ralentissement et l’arrivée de nouveaux interlocuteurs pas toujours au fait des priorités. L’experte songe, par exemple, à la loi de simplification qui doit faciliter l’installation de nouveaux data centers, essentiels à l’entraînement et à l’utilisation des IA. Ira-t-elle au bout de son processus ? Des investissements étrangers en milliards d’euros – dont ceux de Microsoft – ont été décidés sur la foi de ce texte.Marianne Tordeux-Bitker, directrice des relations publiques du lobby France Digitale, est quant à elle préoccupée par la bonne marche du plan France 2030, crucial pour l’investissement public dans les technologies innovantes comme l’IA : « Ce sont au total 54 milliards d’euros, réexaminés à chaque projet de loi de finances. » Quelles priorités posera le prochain gouvernement ? Quid, enfin, des précieuses recommandations, notamment sur la formation à l’IA, du rapport Aghion-Bouverot rendu au printemps ? Ou de l’orientation du sommet mondial sur l’IA que la France doit organiser en février prochain ? L’écosystème entame le deuil de la « start-up nation » macronienne qui lui a donné de l’élan. « Il va falloir trouver de nouveaux promoteurs », pointe Marianne Tordeux-Bitker.RenouvelablesLa clef de voûte de l’industrie verteIci, l’urgence est à… rattraper le retard. Le secteur des énergies renouvelables attend désespérément les nouvelles feuilles de routes stratégiques de l’Etat, maintes fois repoussées faute de majorité dans la précédente Assemblée. « L’adoption de ces textes est une obligation légale, qui était prévue pour l’été dernier puis a été retardée, ce qui est dommageable, car ils doivent orienter l’action politique », regrette Andreas Rüdinger, spécialiste de la transition à l’Institut du développement durable et des relations internationales. Deux grands textes sont attendus : la programmation pluriannuelle de l’énergie, qui fixe la trajectoire et les objectifs à atteindre par filière d’ici à 2030, et le plan national d’adaptation au changement climatique. Ces documents pourront-ils être adoptés dans le contexte actuel ? Le mystère plane, et cet entre-deux risque d’avoir des conséquences. Sur les futurs appels d’offres dans l’éolien en mer – essentiels à la production électrique future -, qui pourraient être retardés, mais aussi pour les entreprises qui manquent encore de visibilité sur les coûts de l’énergie, ce qui ralentit la montée en puissance de l’industrie verte. Sur ces sujets aussi nos partenaires européens nous regardent.

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Author : Valentin Ehkirch, Maxime Recoquillé, Julie Thoin-Bousquié

Publish date : 2024-07-16 06:30:00

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L’Express

En Chine, le 3e plénum : ces grandes questions économiques qui vont être discutées

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« Les bases d’une reprise et d’une croissance économique saines doivent être consolidées. » C’est en ces termes évasifs que le Bureau national des statistiques de Chine (BNS) – organisme de tutelle sous la responsabilité du Conseil des affaires de l’Etat – évoque la situation économique de la deuxième puissance mondiale.Les dirigeants du parti communiste chinois (PCC) auront tout le loisir de discuter de ce constat à l’occasion du 3e plenum, qui se déroule du 15 au 18 juillet. Cette assemblée plénière est l’une des six tenues à chaque mandat. De celle-ci découlera le futur plan économique quinquennal, l’actuel arrivant à son terme en 2025 pour un bilan économique morne.Il est fort probable que l’assemblée plénière de 2024 ne fasse pas date comme celle de 1978. La réussite économique de la Chine, sous Deng Xiaoping (1978-1989) et même au-delà, est impulsée lors de ce rendez-vous coutumier de planification économique. Ce dernier a amené le pays au socialisme de marché, sortant, selon Reuters, 800 millions de Chinois de la pauvreté. A chaque mandat son 3e plénum, donc, et pour cette année, la tendance est à la modération.Les ratés du moteur chinoisAu deuxième trimestre 2024, la croissance du pays est en augmentation de 4,7 % par rapport à l’année précédente. Une tendance au ralentissement comparé aux 5,3 % du trimestre précédent. Pour illustrer ce ronronnement, deux données apparaissent pertinentes : la vente au détail, en hausse d’à peine 2 % au mois de juin 2024, et la hausse de seulement 5,3 % de la production industrielle.Epicentre de la crise sanitaire, la Chine n’a levé ses mesures draconiennes que depuis un an et demi, et son économie peine toujours à s’en relever. Car depuis, les principaux marchés – où abondent les exportations chinoises – ont commencé à ériger des barrières commerciales, en particulier dans le secteur de l’industrie verte. En mai dernier, Joe Biden augmentait de 100 % les droits de douane sur les voitures électriques provenant de Chine. L’Union européenne, dans une moindre mesure, a imité son allié d’outre-Atlantique, augmentant les droits de douane jusqu’à 38 % pour le groupe Saic.Sur son territoire, le pays fait face à l’antienne de la crise immobilière. Des délibérations du 3e plénum, l’analyste financier Moody’s anticipe seulement « quelques mesures de soutien » pour ce secteur autrefois fer de lance de l’économie chinoise. L’immobilier s’est effondré en même temps que l’entreprise Evergrande, un géant étranglé par les dettes. La société avait perdu 80 % de ses actions à l’automne 2021, entraînant tout le secteur dans sa chute tout le secteur.Dans un entretien accordé en mars à L’Express, le spécialiste de l’économie chinoise, François Chimits, assurait que l’apparente stabilisation du troisième trimestre 2023 relève davantage de « leviers artificiels » et craint que l’accroissement du « stock d’invendus » conjugué à la « non-correction des prix, […] augure une nouvelle chute d’activité ». »Quelques mesures » pour l’immobilier, des « ajustements » pour le secteur des hautes technologies… Moody’s, dans ses prévisions pour la Chine, ne mise guère sur un radical changement de cap. Le gouvernement, en qualité de timonier, envisagerait un objectif de taux de croissance aux alentours de 5 %, bien loin de ce que l’usine du monde a connu lors des deux dernières décennies, où la croissance à deux chiffres était une norme.Une stratégie d’entêtementLes dirigeants craignent qu’un changement trop radical puisse être synonyme d’échec. Le virage autoritaire pris par Xi Jinping – fin d’une limitation du nombre de mandats exercés – ne laisse plus la place aux divergences dans les grandes assemblées. « Tout le monde répète ce qu’il pense être censé dire, ce que le chef a envie d’entendre, et […] ça peut avoir un effet négatif sur les politiques publiques qui sont mises en œuvre », analyse Jérôme Doyon, professeur assistant au Centre d’études de Relations Internationales de Sciences po, pour RFI.Ces préoccupations laissent dans l’angle mort la question du chômage chez les jeunes, qui le BNS chiffrait, en juin 2023, à 21,3 %. Par ailleurs, le régime mise toujours, malgré la tendance protectionniste du marché américain et européen, sur son industrie, sans apporter de réponse au problème d’une consommation en berne.Enfin, une autre thématique devrait empiéter sur la question économique, censée être l’objet principal du 3e plénum : le sujet militaire. En mai dernier, Asialyst, un média spécialisé sur les thématiques asiatiques, insistait sur la gestion des rapports anticorruption au sein d’Armée populaire de libération, ainsi que la question de la nomination, en décembre 2023, du nouveau ministre des Armées, Dong Jun.

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Publish date : 2024-07-15 17:50:15

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L’Express

Présidentielle américaine : Donald Trump fera équipe avec le sénateur J.D. Vance

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Les délégués républicains réunis à Milwaukee ont désigné ce lundi Donald Trump pour être leur candidat à la présidentielle du 5 novembre, une mission que le septuagénaire acceptera de façon formelle jeudi, dans un discours formant le point culminant de la convention du parti. Plus de la moitié des quelque 2400 délégués ont sans surprise choisi l’ancien président républicain, le vote se poursuivant, Etat après Etat.Donald Trump avait, peu de temps auparavant, mis fin au suspense en annonçant avoir choisi le sénateur de l’Ohio J.D. Vance pour être son vice-président. Ancien militaire et auteur à succès, cet élu de 39 ans au profil éclectique n’a eu de cesse de défendre au Congrès les causes chères à l’ex-homme d’affaires, comme la lutte contre l’immigration et la défense du protectionnisme économique. Il prononcera un discours mercredi soir.Des milliers de policiersL’annonce du « ticket » Trump-Vance est le premier moment fort d’une convention déjà historique: les dizaines de milliers de républicains réunis à Milwaukee ont failli perdre leur héros, visé par des tirs lors d’un meeting en plein air, samedi. Des milliers de policiers sont déployés dans les rues de l’ancienne ville industrielle, sous haute tension. « S’ils ne sont pas anxieux, alors moi non plus », confie Tim Hawkins, 57 ans, venu de l’autre bout du pays. Le lieu choisi pour la convention est un immense complexe sportif, dont les murs sont recouverts de grandes photographies à la gloire du 45e président des Etats-Unis, qui veut être aussi le 47e.Les thèmes majeurs de la convention seront le pouvoir d’achat, l’immigration, la criminalité et la sécurité garantie par une Amérique forte. Mais le point culminant de cet événement institutionnel et festif interviendra jeudi, quand Donald Trump sera désigné candidat officiel des républicains à l’élection. Son sacre ne fait plus le moindre doute, formalisé lors d’une soirée spectaculaire, ponctuée par le lâcher de 100 000 ballons rouges, blancs, et bleus. Le septuagénaire républicain garde son emploi du temps extrêmement discret, sécurité oblige. »Soirées en prime-time »Car l’image que tout le monde a en tête, et qui a fait le tour du monde, c’est celle d’un Donald Trump à l’oreille ensanglantée, le poing brandi, évacué de façon précipitée par ses gardes du corps d’un meeting de campagne en Pennsylvanie. Cette attaque a choqué une société américaine de plus en plus polarisée, ulcérant les plus radicaux des militants trumpistes, qui accusent ouvertement les démocrates d’en porter la responsabilité. Avec ses plus de 50 000 participants, l’événement promettait déjà d’être un événement ultra sécurisé.Des périmètres entiers du centre-ville sont clôturés par de grandes grilles métalliques et quadrillés par des agents du Secret Service, la police d’élite qui fait l’objet de vives critiques pour ne pas avoir bien protégé Donald Trump lors de son meeting en plein air samedi. Mais le dense programme de la convention est maintenu. « En dehors de mesures de sécurité renforcées hors du périmètre, il n’y aura pas un seul changement au planning », déclare David Bossie, un proche de Donald Trump qui co-préside la convention. « Il s’agit d’une production de quatre grandes soirées télévisées en prime time dont nous sommes extrêmement fiers, que nous n’allons pas modifier à cause d’un événement tragique », ajoute-t-il.Chamboulant son emploi du temps, le président Joe Biden s’est lui employé à faire retomber la tension durant ce week-end qui marquera le pays. « Il n’y a pas de place pour ce genre de violence en Amérique », a notamment déclaré le démocrate de 81 ans, avant d’appeler la nation à « s’unir ». L’attaque perpétrée contre Donald Trump pourrait être bénéfique pour le républicain sur le plan électoral, estiment des experts. Ils relèvent en contraste combien Joe Biden est actuellement fragilisé par les questions sur son acuité mentale, avec des élus de son propre parti qui l’appellent à se retirer.Pour Martin Kutlzer, résident de Milwaukee et sympathisant républicain, nul doute: la course pour la Maison Blanche est « pliée ». « Donald Trump va gagner, parce qu’on a toujours tendance à se rassembler autour de ceux qui ont été touchés », clame fièrement le sexagénaire à l’AFP.

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Publish date : 2024-07-15 21:55:00

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L’Express

Donald Trump : ces opportunistes qui cherchent déjà à tirer profit de sa photo historique

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L’opportunité était trop grande pour être manquée. Depuis ce dimanche 14 juillet au soir, lorsque l’on cherche à se rendre sur le site officiel de campagne de Donald Trump, une redirection vers un autre site web est désormais automatique. La destination : une plateforme de collectes de fonds. Sur celle-ci, en plein centre, on y voit la photo déjà « iconique » – telle que définie par Trump lui-même – du candidat républicain, l’oreille ensanglantée et le poing levé, quelques secondes seulement après avoir été touché par une balle lors d’un meeting en Pennsylvanie.En légende, on retrouve écrit en lettres capitales : « N’AYEZ PAS PEUR. Je suis Donald J. Trump. Je vous aimerai toujours pour m’avoir soutenu. Unité. Paix. MAGA (NLDR : « Make America Great Again », le motto historique de Donald Trump) ». Et surtout, juste en dessous, l’outil pour donner à la campagne du candidat républicain, avec des montants préinscrits allant de 24 à 3 330 dollars. Une barre coulissante rouge égraine les donateurs : « 1 500 $ viennent d’être donnés par James D. » ; « 94 $ viennent d’être donnés par Andy H ; « 48,93 $ viennent d’être donnés par Jerry A », et de nombreux autres encore.Des boutiques en ligne qui fleurissentDepuis ce samedi, alors que la campagne pour l’élection présidentielle américaine a pris une tournure inouïe avec cette tentative d’assassinat, certaines personnes cherchent par ailleurs à saisir l’occasion de ce choc politique retentissant pour leur business personnel.Ainsi, les boutiques en ligne non officielles et vendant des accessoires illustrant l’ex-président américain se multiplient. L’une d’entre elles, « Donald Trump Store », a par exemple déjà mis à jour son catalogue, avec un nouveau t-shirt flanqué de l’imprimé de cette même photo de Trump levant le poing, avec écrit en lettres capitales « Fight Fight Fight ». Le tout vendu pour la modique somme de 30 dollars. « Rien ne peut stopper Trump. C’est NOUS contre eux », peut-on lire dans la description de la boutique.52 millions de dollars levés après sa condamnation en justiceDonald Trump n’en est pas à son coup d’essai pour transformer son actualité – voulue ou subie – en atout électoral et financier. A l’été 2023, une photo d’identité judiciaire de l’ancien président américain, issue de son bref passage en prison à Atlanta, avait ainsi été largement reprise sur les réseaux sociaux et chez les fans trumpistes. Il n’en fallait pas plus pour que sur la boutique officielle de Donald Trump soient vendus t-shirts, mugs, autocollants et toutes sortes d’accessoires, le représentant en martyr de la justice.Par ailleurs, après sa condamnation en juin dernier dans l’affaire Stormy Daniels, l’ancien président américain avait récolté plus de 52 millions de dollars de donations en ligne en à peine 24 heures.Donald Trump, de son côté, n’a pour l’instant pas fait de cette tentative d’assassinat un coup de force politique personnel. Dans sa seule interview donnée jusqu’ici, au New York Post, l’ex-président a insisté sur le fait qu’il « devrait être mort », décrivant cette tentative d’assassinat comme « une expérience très surréaliste ». Mais alors qu’une convention du Parti républicain se tient ce lundi à Milwaukee, et doit entériner la candidature de Donald Trump et le choix de son colistier pour l’élection présidentielle, nul doute que son discours sera très attendu. Et donnera un cap clair au sens qu’il compte donner au reste d’une campagne déjà sans équivalent.

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Publish date : 2024-07-15 18:38:37

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L’Express

Des bagarres de rue à l’Assemblée : Raphaël Arnault, la mue politique d’un antifasciste fiché S

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Ces derniers temps, Raphaël Arnault est un homme difficile à attraper. « Je dois vous avouer que dernièrement je n’ai accepté que des entretiens en direct », admet-il. Au bout du fil, on entend le bruit de fond d’un voyage en train. Arnault rentre à Avignon. « Je suis devenu méfiant, poursuit-il. Vous devinez bien pourquoi… » Pas par timidité : le nouveau député Nouveau Front populaire de la 1re circonscription du Vaucluse est tout sauf une personnalité effacée. Depuis plusieurs années, il est devenu le visage de La Jeune Garde, collectif antifasciste qu’il a cofondé à Lyon, en 2018. Avec sa silhouette efflanquée, ses tatouages et sa maîtrise des harangues par mégaphone, Arnault est une figure familière des manifestations de la capitale des Gaules.Depuis le 7 juillet, le jeune homme est le « député fiché S ». Pendant la campagne législative, Arnault a appris qu’il était inscrit dans ce fichier des services de renseignement, qui réunit des personnes soupçonnées de terrorisme, mais aussi des militants politiques radicaux. Ce fichage policier n’implique aucune accusation pénale, mais il rendait plus difficile son accès à certains lieux protégés… comme l’Assemblée nationale, où deux commandants de police effectuent des enquêtes administratives sur chaque personne invitée à se rendre au Palais Bourbon, avec toute latitude pour leur refuser l’accès aux lieux. Une mesure de prudence que son élection efface : en tant que parlementaire, Raphaël Arnault doit pouvoir accéder aux locaux comme il le souhaite. Ses nominations en commission ne dépendront d’ailleurs aucunement de son CV sécuritaire. « Il peut siéger où il le souhaite en commission, assure Olivier Renaudie, professeur de droit public à l’Ecole de droit de la Sorbonne. Mais il pourrait être politiquement délicat de le voir siéger au sein de la commission défense et renseignement. »En 2018, 30 000 individus étaient fichés S, dont 3 000 à l’ultragauche, comme lui. On les soupçonne d’un penchant pour les actions violentes. « Comme je l’ai déjà dit, je n’étais pas au courant, et je n’ai pas vocation à le savoir », coupe-t-il. Une pointe d’agacement perce. Depuis un mois, Arnault se contorsionne pour afficher une posture calme et aimable. L’ex-bagarreur de rue serait en voie de devenir un pacifique notable. A son entrée à l’Assemblée nationale, le 9 juillet, il avait troqué jean et tee-shirt pour un costume beige et une chemise à col mao. Un look d’enfant sage pour celui qui veut désormais incarner le côté cool de l’antifascisme. « Je ne suis pas un violent, assure-t-il. On utilise cette histoire de fiche S pour me nuire. » En février 2022, le tribunal correctionnel de Lyon l’a condamné à quatre mois de prison avec sursis pour violences en réunion. Un homme soupçonné d’être un militant d’extrême droite a été agressé dans une rue lyonnaise. Le nouveau député a fait appel et reste présumé innocent.Télérama, Attac et les GuignolsArnault se raconte volontiers en commençant par l’enfance, avant les années « Jeune Garde ». S’il y a eu un avant, pourquoi n’y aurait-il pas un après ? Il grandit à Lyon, dans le quartier de la Croix-Rousse, au sein d’une famille « pas militante », mais de gauche. Une grand-mère « soixante-huitarde et féministe », des parents cadres, « issus d’un milieu populaire, élevés par les études ». On y lit Télérama et on y regarde Les Guignols de l’info. En bref, une famille avec « un capital culturel fort », résume-t-il, invoquant la notion de Pierre Bourdieu découverte au lycée, pendant son cursus de sciences économiques et sociales.A l’époque, le futur antifasciste ne l’est pas encore tout à fait. Quelques formations à l’ONG anticapitaliste Attac, beaucoup de recherches sur Internet. Et puis ces manifestations contre la réforme des retraites en 2010, avec sa mère – il dit « avec maman ». L’extrême droite parade et fait monter la frustration du jeune Lyonnais. « C’était un premier déclic : des types faisaient des saluts nazis et fonçaient sur le cortège syndical », raconte-t-il.La transformation du jeune militant de gauche en castagneur en chef est en route. Deuxième déclic : quand de plus en plus de ses camarades « sont séduits par l’antisémitisme de Soral et Dieudonné », il côtoie les jeunesses communistes et s’identifie à Clément Méric, militant antifasciste tué en 2013 à Paris par un groupe de skinheads. A partir de 2014, il intègre Lyon II et fait le tour des librairies anarchistes lyonnaises. Il assiste à des conférences données par des soldats antifas yézidis de retour du front face à l’Etat islamique. « En étant opposés à Daech, les Kurdes menaient un combat contre un suprémacisme construit autour de l’islam. J’ai vu comment un processus révolutionnaire pouvait se mettre en place en le combattant, s’enflamme-t-il. S’ils pouvaient le faire dans des conditions terribles, là-bas, nous le pouvions aussi à Lyon. »Les manifestations contre la loi Travail, en 2016, auxquelles il participera aux côtés des militants du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), finiront de le convaincre de la « nécessité » d’une action. « Des militants d’extrême droite nous ont attaqués. Nous étions plus nombreux qu’eux, mais avions été complètement incapables de répondre, raconte-t-il. C’est à ce moment-là que nous avons compris qu’il fallait nous organiser. » Troisième « déclic » de ce récit rôdé. »Ils répliquent violemment »En janvier 2018, il fonde donc La Jeune Garde avec d’autres militants, baptisée en référence aux groupes antifascistes des années 1930. Ils entendent notamment lutter contre le Bastion Social, un groupe identitaire occupant des locaux dans le quartier du Vieux-Lyon. A l’inverse des mouvements antifas déjà présents, très proches des mouvances autonome et libertaire, La Jeune Garde assure vouloir renouer avec un antifascisme « classique » – un positionnement qui entraîne des rivalités dans le petit monde des antifas. « Leur antifascisme ressemble à celui de l’entre-deux-guerres, très lié au mouvement ouvrier et au Parti communiste », salue le sociologue Ugo Palheta, qui a animé une conférence à leurs côtés. Arnault expliquera d’ailleurs par la suite être « marxiste matérialiste », prolongement du marxisme historique. Il le revendique encore, mais assure avant tout être « pragmatique ». « Je ne suis pas dogmatique, insiste-t-il. Il faut s’adapter à la société actuelle. » Sans doute une des clés du personnage.Les membres de La Jeune Garde ne tardent pas à servir, avec d’autres, de service d’ordre très musclé dans les manifestations. En tant que porte-parole, Raphaël Arnault est alors une figure omniprésente de ces événements. « Il est connu sur le terrain. Je l’ai croisé et salué lors de manifestations et je l’ai appelé à la prudence, relate Rémi Zinck, maire écologiste du IVe arrondissement de Lyon. Il va quand même au contact. » En dépit de sa volonté d’afficher un antifascisme respectable, La Jeune Garde est régulièrement accusée de violences. Et Arnault ? Réponse embarrassée de Zinck : « L’extrême droite est violente physiquement donc… La Jeune Garde réplique ». Le militant est habitué à partir au quart de tour : en octobre 2023, en marge d’un hommage à l’enseignant assassiné à Arras Dominique Bernard, il assure la militante identitaire Mila que Alice Cordier, directrice du collectif féministe d’extrême droite Némésis, risque « une balle dans la tête » si elle essaye de défendre la cause kurde. »Lutter contre l’antisémitisme »Il doit pourtant maîtriser son langage pour remplir le but qu’il s’est fixé : polir l’image de l’antifascisme. Une fois La Jeune Garde créée, il enchaîne les médias proches de la gauche radicale : un long direct avec le vidéaste Usul ou encore une table ronde chez Streetpress, en compagnie des militants Anasse Kazib, de Révolution permanente, et Taha Bouhafs, alors proche de La France insoumise (LFI). Mais il tente aussi de rayonner au-delà. En octobre 2021, il participe à l’émission Touche pas à mon poste, dans laquelle il débat contre Juliette Briens, une militante identitaire. »Il est passé de ‘l’extrême droite c’est mal’, à ‘il faut déconstruire son discours’, pour finir par ‘agissons politiquement contre elle' », observe Aline Guitard, adjointe au maire du IVe arrondissement de Lyon et ex-responsable du PCF Rhône. Raphaël Arnault franchit le cap du débat politique en 2022 quand il se présente aux législatives dans la 2e circonscription du Rhône. A l’époque, déjà, il fait équipe avec sa colistière Mathilde Millat, adhérente au NPA. Ils s’opposent à Hubert Julien-Laferrière, écologiste investi par la Nupes passé par LREM, et récoltent 6,81 % des suffrages.Depuis 2022, Arnault se rapproche du mouvement de celui qui incarne selon lui « l’espoir à gauche », Jean-Luc Mélenchon. En octobre 2023, il participe à un colloque sur l’extrême droite à l’Institut La Boétie, le cercle de réflexion de LFI. La Jeune Garde s’affiche, aussi, en compagnie de Rima Hassan, future eurodéputée connue pour ses positions polémiques sur le conflit israélo-palestinien. Le 27 juin, huit membres de sa branche parisienne ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire pour « violences en réunion ayant entraîné une incapacité supérieure à huit jours dans un moyen de transport collectif de voyageurs en raison de la race, de l’ethnie, de la nation ou de la religion » en marge d’un meeting de la politicienne, un mois plutôt. L’enquête est toujours en cours. La Jeune Garde nie tout antisémitisme. Arnault, de son côté, attend que « l’affaire se dégonfle » et appelle « à lutter contre l’antisémitisme, présent dans notre société, y compris à gauche, ainsi que contre l’islamophobie ». « J’ai été tenu à l’écart de cette histoire, dit-il. J’étais en campagne. » »Enorme machine » de campagneA Avignon, où il ne disposait d’aucune attache avant d’être candidat en juin 2024, la mécanique Arnault impressionne. « Raphaël Arnault est arrivé avec une énorme machine : des mailings à n’en plus finir, des militants de LFI et de la Jeune Garde venus des quatre coins de la France pour tracter et faire du porte-à-porte. On ne pouvait pas lutter », soupire Philippe Pascal, candidat dissident de LFI, regrettant par ailleurs « l’agressivité » de certains à l’égard de sa propre équipe.Arrivé troisième au premier tour, il a pourtant immédiatement soutenu Arnault. « Il fallait battre le RN, explique-t-il. C’est un type intelligent. Quand on est intelligent, on ne reste pas sur la radicalité de ses jeunes années. » A l’Assemblée, le néodéputé promet pour l’instant de ne pas faire d’éclats. Assistant d’éducation à la ville, il entend siéger au sein de la commission éducation et culture. « Elle touche aux questions de jeunesse, de sport et de médias qu’il faut porter face aux députés du RN », explique-t-il. Après la rue et les urnes, l’antifascisme… à l’Assemblée nationale.

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Author : Alexandra Saviana

Publish date : 2024-07-15 17:00:00

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L’Express

EN DIRECT. Les anciens frondeurs de LFI rejoignent le groupe écologiste à l’Assemblée

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Alors qu’un conseil des ministres doit se tenir mardi 16 juillet, selon l’AFP, les négociations se poursuivent au sein du Nouveau Front populaire (NFP) pour s’accorder sur un candidat au poste de Premier ministre. Alors que les insoumis poussaient le nom d’Huguette Bello, la présidente de la région Réunion a décliné « l’offre » ce dimanche 14 juillet. Côté camp présidentiel, Gabriel Attal a été hissé au rang de chef de file des députés Renaissance samedi. De quoi irriter ses adversaires qui dénoncent une confusion entre le pouvoir parlementaire et exécutif. Ainsi, Emmanuel Macron devrait-il accepter la démission de son gouvernement « mardi ou mercredi », a glissé lundi le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.Les infos à retenir⇒ Les anciens frondeurs de LFI rejoignent le groupe écologiste à l’Assemblée⇒ LFI reproche aux socialistes de bloquer les discussions sur un nom de Premier ministre⇒ Charles de Courson se dit candidat au perchoirLes anciens frondeurs de LFI rejoignent le groupe écologiste à l’AssembléeLes cinq anciens députés « frondeurs » de La France insoumise – Clémentine Autain, Alexis Corbière, Hendrik Davi, François Ruffin et Danièle Simonnet – siégeront dorénavant avec le groupe écologiste à l’Assemblée nationale, a appris l’AFP ce lundi auprès de Clémentine Autain et Cyrielle Chatelain. »Nous avions un objectif commun de création d’un groupe plus large avec les députés communistes et ultramarins. Ce projet n’a pas pu voir le jour et nous remercions les députés écologistes et Génération.s de nous accueillir chaleureusement », a déclaré Clémentine Autain.L’ancienne présidente du groupe écologiste et favorite à sa propre succession, Cyrielle Chatelain, a confirmé à l’AFP que ses députés avaient voté à l’unanimité dans la matinée pour accueillir dans leurs rangs les cinq anciens élus insoumis. Le nom du nouveau groupe n’a pas encore été arrêté, précise-t-elle.Pour LFI, « le blocage » viendrait du PSUne semaine s’est écoulée depuis le second tour des législatives anticipées, et le NFP n’a toujours aucun nom à soumettre à Emmanuel Macron pour Matignon. La faute aux socialistes, affirme Manuel Bompard, qui a expliqué sur BFMTV ce lundi matin que les négociations à gauche étaient « confrontées à une situation de blocage due aux refus permanents du Parti socialiste ».D’après le coordinateur de La France insoumise, les socialistes n’auraient donné « aucun argument » à leur refus de valider la proposition faite par les insoumis d’une candidature d’Huguette Bello, la présidente de la région Réunion. « On avait ce week-end une proposition très intéressante, qui ne venait pas de nous, elle avait été proposée par Fabien Roussel. […] Je suis en colère face à ces oppositions systématiques, à ces blocages, à ces veto ».Des accusations balayées d’un revers de la main par le premier secrétaire de la maison à la rose. « Nous serons à la hauteur » et « rien n’a été bloqué », a répondu Olivier Faure, candidat officiel des socialistes pour Matignon.Une candidature pour le perchoir, la nouvelle priorité de LFIFaute de s’accorder sur le nom d’un candidat au poste de Premier ministre, les insoumis suggèrent de se concentrer en priorité sur l’élection du futur président de l’Assemblée nationale.Une musique chantée par plusieurs cadres insoumis, dont l’argument consiste à dire que de cette élection dépendra la suite. C’est notamment ce qu’a tenté d’expliquer Clémence Guetté, un temps pressentie pour Matignon. « Ce que je demande, c’est que nous puissions avoir une discussion franche avec nos partenaires du Nouveau Front populaire pour se mettre d’accord sur une candidature commune [pour le ou la présidente de l’Assemblée nationale] […] de cette élection à l’Assemblée nationale va dépendre la suite », a-t-elle fait valoir ce lundi matin sur TF1.Il faut dire que la gauche joue gros sur cette élection au perchoir : une partie du camp macroniste tente en effet depuis plusieurs jours de bâtir une majorité alternative au NFP afin de peser sur ce poste-clef, que Yaël Braun-Pivet entend bien conserver. Un accord avec la droite, par exemple, pourrait permettre au bloc présidentiel de dépasser la gauche en nombre de voix. Sur CNews, l’eurodéputée LFI Manon Aubry a notamment accusé la présidente sortante de l’hémicycle de « magouille » avec le Rassemblement national pour « se distribuer les postes clefs de l’Assemblée ».Charles de Courson, candidat au perchoirQuel que soit le candidat du NFP à la présidence de l’Assemblée nationale, celui-ci devra faire face au député centriste Charles de Courson qui a annoncé sa candidature par la voie d’un communiqué ce lundi 15 juillet. Le député de la Marne, élu pour la première fois et sans discontinuité depuis en 1993, a promis d’être le « garant de son bon fonctionnement » dans une « période inédite et chaotique ». »Dans cette période inédite et chaotique, il est fondamental que le président de l’Assemblée nationale soit le garant de son bon fonctionnement, de la dignité et de la profondeur des débats et qu’il ne soit pas au service de coalitions partisanes, parfois contradictoires et animées par le seul objectif de se distribuer les postes entre eux », a déclaré celui qui s’est fait connaître du grand public pour sa fervente opposition à la réforme des retraites.Et ce passionné des questions budgétaire de poursuivre : « C’est dans ce contexte que j’ai déclaré ma candidature à la présidence de l’Assemblée Nationale car je crois profondément à l’importance du rôle du Parlement pour préserver une démocratie parlementaire, notamment dans sa mission de contrôle, dans le respect de notre Constitution et d’un indispensable pluralisme politique. »La tentative de Gérald Darmanin d’ostraciser LFI et les VertsAu micro de Franceinfo ce lundi matin, Gérald Darmanin a de nouveau fait un appel du pied au parti à la rose. « Si les socialistes quittaient le NFP, La France insoumise et les Verts […], nous pourrions travailler bien sûr avec des socialistes raisonnables, républicains, laïcs », a-t-il confirmé. Façon d’ostraciser les insoumis et les Verts, dont il a qualifié jeudi dernier le programme de « délirant ».La semaine dernière, le locataire de Beauvau avait appelé son ancienne famille politique, Les Républicains, à une « coalition d’idées ». De concert avec la ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé, qui parlait, elle, d’une « coalition de projet ».Le nouveau chef de file des députés « Droite républicaine » (ex-LR), Laurent Wauquiez, a pour sa part fermé la porte à toute coalition gouvernementale avec la Macronie, se disant toutefois ouvert à « un pacte législatif » avec des « propositions de loi » pour la « revalorisation de la France qui travaille ».

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Publish date : 2024-07-15 13:55:55

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L’Express

« La Planète des singes », « Le Petit Prince »… Le jackpot des adaptations de livres au cinéma

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Vous avez peut-être vu réapparaître dans les rayons des librairies La Planète des singes de Pierre Boulle sous une couverture illustrée par Etienne Davodeau. La raison de la réédition de ce roman culte de science-fiction publié en 1963 ? La sortie, en mai 2024, d’une énième adaptation sous le titre Le Nouveau Royaume réalisée par Wes Ball, dixième film de la franchise Planète des singes – le premier long métrage, signé Franklin J. Schaffner, datant de 1968 ! Autant dire une manne pour les ayants droit de Pierre Boulle, mort en 1994, et pour sa maison d’édition, Julliard. Il en est de même du fameux Bonjour tristesse de Françoise Sagan, publié en 1954, et qui a déjà fait l’objet d’une adaptation au cinéma en 1958 par Otto Preminger, de deux transpositions télévisuelles (François Chatel en 1965 et Peter Kassovitz en 1995) et dont une nouvelle adaptation est à venir, signée par l’écrivaine d’origine indienne Durga Chew-Bose. Toujours chez Julliard, Le Salaire de la peur de George Arnaud (1949) a séduit plusieurs cinéastes.Bref, le fonds des maisons d’édition peut être une source de revenus non négligeable tant que l’ouvrage n’est pas tombé dans le domaine public, soit soixante-dix ans après la mort de l’auteur. Sauf exception, comme pour Le Petit Prince de Saint-Exupéry (1940-1944), protégé jusqu’en 2032 en raison de « prorogations de guerre » et du statut de son auteur, « mort pour la France ». Et c’est ainsi que Gallimard et les ayants droit de l’aviateur continuent d’engranger – le dernier film en date, celui de Mark Osborne, a comptabilisé près de 2 millions d’entrées.La Promesse de l’aube de Romain Gary (Gallimard, 1960), Astérix d’Uderzo et Goscinny (éditions Albert René, 1959), Les Schtroumpfs de Peyo (Dupuis puis Le Lombard, 1963), Un sac de billes de Joseph Joffo (Lattès, 1973), Boule et Bill de Jean Roba (Dupuis puis Dargaux Benelux, 1959)… sont autant de cornes d’abondance. La dernière étude du SNE portant sur les années 2015-2021 est formelle : près d’une œuvre cinématographique ou audiovisuelle sur cinq sorties en France est adaptée d’une œuvre littéraire. Par ailleurs, la majorité des œuvres cinématographiques et audiovisuelles sont adaptées d’œuvres littéraires de fonds, avec 77 % d’adaptations tirées de livres publiés pour la première fois entre 1901 et 2014. Et relèvent en premier lieu des livres de littérature générale (63 %), notamment des romans (36 %) et des romans policiers (17 %). Viennent ensuite les livres pour la jeunesse (16 %) et les livres de non-fiction (12 %). Des sorties occasionnant dans 65 % des cas un regain de ventes, parfois significatif (30 % ont plus que doublé le volume de vente).Pas étonnant que la plupart des maisons d’édition se soient dotées de solides services de droits audiovisuels et que la Société civile des éditeurs de langue française (SCELF), créée il y a une soixantaine d’années par une poignée d’éditeurs (Claude Gallimard, Robert Laffont, Robert Esménard, Jérôme Lindon…) pour souder et aider l’édition face au monde de l’audiovisuel et qui réunit aujourd’hui plus de 380 éditeurs membres, multiplie les rencontres à travers le monde.

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Source link : https://www.lexpress.fr/culture/livre/la-planete-des-singes-le-petit-prince-le-jackpot-des-adaptations-de-livres-au-cinema-JAHWHORXYFFO3GHDQN2KWIMGNA/

Author : Marianne Payot

Publish date : 2024-07-15 10:15:00

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L’Express

Tentative d’assassinat de Trump : Joe Biden lance un appel au calme

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La politique n’est pas un « champ de bataille meurtrier ». Joe Biden a appelé dimanche 14 juillet les Américains à faire « baisser la température » de la vie politique du pays, au lendemain de la tentative d’assassinat contre l’ancien président républicain Donald Trump, que les enquêteurs considèrent comme « un acte potentiel de terrorisme intérieur ». Le président américain s’adressait solennellement à ses concitoyens depuis le Bureau ovale à la Maison-Blanche. »La violence ne doit pas devenir quelque chose de normal », a-t-il affirmé. « Plus les enjeux sont élevés, plus les passions sont ardentes », a ajouté le président américain. « Si fortes soient-elles, nos convictions ne doivent jamais sombrer dans la violence. (…) Il est temps de se calmer. » Il avait déjà appelé dimanche les Américains à « s’unir en tant que nation », après avoir eu samedi soir une « courte mais bonne conversation » avec son rival à la présidentielle de novembre.Le président Biden a annoncé dimanche avoir ordonné une « enquête indépendante » sur les circonstances de la tentative d’assassinat contre Donald Trump. L’ex-président de 78 ans et de nouveau candidat à la Maison-Blanche a été blessé à l’oreille et évacué, la joue ensanglantée, après plusieurs tirs lors d’un meeting samedi à Butler en Pennsylvanie, qui ont fait un mort et deux blessés graves parmi les spectateurs.Avant d’être évacué, l’ex-président a levé le poing en l’air en signe de défi, une image qui tourne en boucle et déjà devenue historique. « Seul Dieu a empêché l’impensable de se produire », a assuré dimanche le candidat républicain sur sa plateforme Truth Social. « A cet instant, il est plus important que jamais que nous nous tenions unis », a ajouté l’ex-président.Biden appelle à ne pas tirer de « conclusions hâtives »Donald Trump est arrivé dimanche soir dans le Wisconsin, à Milwaukee, dans le nord-est des Etats-Unis, où les républicains doivent officiellement l’investir comme leur candidat à la présidentielle face à Joe Biden. Le Secret Service, chargé de la protection des hautes personnalités politiques, s’est dit « totalement prêt » à y garantir la sécurité, malgré les doutes soulevés par la tentative d’assassinat. « Je ne peux pas permettre à un tireur ou à un assassin potentiel d’imposer un changement de programme ou quoi que ce soit », a insisté Donald Trump dimanche sur son réseau Truth Social.Le tireur identifié comme Thomas Matthew Crooks, 20 ans, a tiré plusieurs coups de feu du toit d’un bâtiment à l’extérieur du périmètre du meeting à quelque 150 mètres du candidat républicain avant d’être « neutralisé » par les agents, selon les autorités fédérales. Le FBI a confirmé dimanche que le tireur avait agi seul et qu’il n’avait pas d’appartenance idéologique identifiée. Le mobile du tireur reste inconnu, a souligné le président Biden, appelant les Américains à ne pas tirer « de conclusions hâtives ».La tentative d’assassinat a suscité l’indignation chez nombre de dirigeants à travers le monde. L’événement a déjà ravivé les tensions politiques et des théories du complot ont inondé les réseaux sociaux. Et des questions ont commencé à émerger sur le dispositif de sécurité autour de Donald Trump, censé être l’une des personnalités les plus protégées au monde. Des témoins ont déclaré avoir vu le suspect avant les tirs et avoir alerté les services de sécurité.Cet événement révèle au grand jour les fissures politiques dans la société américaine. Si l’impact sur la campagne reste à déterminer, l’attention qui se focalisait sur les doutes quant à la santé de Joe Biden, 81 ans, et sa capacité à affronter Donald Trump depuis leur débat fin juin, s’est complètement déplacée. Le président américain a aussi reporté un déplacement prévu lundi au Texas (sud), et son équipe a décidé de suspendre temporairement ses publicités de campagne.

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Publish date : 2024-07-15 07:50:25

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L’Express

Fico, Abe, Bolsonaro : avant Trump, ces tentatives d’assassinat contre des figures politiques

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Le visage ensanglanté, Donald Trump, 78 ans, quitte l’estrade le poing en l’air. Samedi 13 juillet, l’ex-président américain a reçu une balle dans l’oreille. Il a été victime d’une tentative d’assassinat au cours d’un meeting à Butler (Pennsylvanie), lors duquel le tireur et un passant ont été tués, et deux spectateurs grièvement blessés.Les images, qui ont fait le tour du monde, ne sont pas sans rappeler d’autres tentatives similaires, déjà contre des dirigeants politiques, aux Etats-Unis et à travers le monde, avec des conséquences politiques souvent retentissantes.Robert Fico, le Premier ministre slovaqueLe 15 mai dernier, le Premier ministre slovaque Robert Fico, âgé de 59 ans, a été touché par quatre balles tirées à bout portant après une réunion délocalisée du gouvernement dans le centre du pays – une attaque qui lui a valu deux longues interventions chirurgicales. À la suite de l’attentat, le tireur présumé, identifié par les médias slovaques comme le poète Juraj Cintula, 71 ans, a été inculpé pour attaque terroriste et placé en détention provisoire.Robert Fico est sorti de l’hôpital deux semaines après l’attentat, le 31 mai, et a fait sa première apparition publique lors d’une cérémonie près de Bratislava, le 5 juillet. En raison de ses blessures, il marche avec une béquille et a aussi visiblement perdu du poids. Le Premier ministre slovaque dirige une coalition tripartite composée de son parti centriste Smer-SD, du parti centriste Hlas et du parti d’extrême droite SNS. Ce gouvernement a suscité de vives critiques après avoir adopté des lois considérées comme mettant en péril la liberté de la presse et l’indépendance de la justice, ainsi que pour avoir mis fin à l’aide militaire à l’Ukraine.Au Japon, Shinzo Abe assassiné en plein meetingC’était le 8 juillet 2022 : l’ex-Premier ministre japonais Shinzo Abe succombait après avoir reçu une balle lors d’un meeting électoral à Nara, dans l’ouest du pays. Âgé de 67 ans, l’ancien chef de l’exécutif était sur scène dans le cadre d’un rassemblement de campagne pour les sénatoriales, quand son assaillant l’a attaqué.Tetsuya Yamagami, 41 ans, avait déclaré à la police avoir ciblé l’ancien dirigeant japonais car il en voulait à une organisation religieuse qui aurait extorqué de l’argent à sa mère, la secte « Moon », avec qui il accusait Shinzo Abe d’avoir des liens. Ce meurtre avait suscité une vive émotion au Japon et à l’étranger. Shinzo Abe était en effet le Premier ministre à être resté le plus longtemps au pouvoir au Japon – en poste en 2006 pour un an, puis de nouveau de 2012 à 2020.Jair Bolsonaro, poignardé au Brésil en pleine campagneL’ancien chef d’Etat brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro avait été poignardé alors qu’il était encore candidat à l’élection présidentielle, le 6 septembre 2018, par un ancien militant de gauche. Ce dernier avait alors dit à la police avoir agi « sur ordre de Dieu ». Âge de 63 ans au moment des faits, Jair Bolsonaro se trouvait dans la ville de Juiz de Fora (Minas Gerais), lorsqu’il a été victime d’une attaque au couteau pendant un bain de foule. Touché à l’abdomen, il avait subi une hémorragie interne.Dans des déclarations à TV Globo, l’avocat de l’agresseur, Pedro Augusto Lima Possa, avait déclaré que celui-ci l’avait assuré avoir agi « pour des motifs religieux, de type politique et également en raison des préjugés que montre Bolsonaro à chaque fois qu’il parle de race, de religion et des femmes ». Grand admirateur de la dictature militaire (1964-1985) et habitué des dérapages racistes, misogynes ou homophobes, Jair Bolsonaro avait ensuite gagné l’élection. À l’époque, l’attaque avait particulièrement galvanisé ses supporters.Les États-Unis, une longue histoire de violences contre des dirigeantsLa tentative d’assassinat contre Donald Trump, samedi, s’inscrit dans une histoire des Etats-Unis émaillée de violences politiques. La dernière tentative d’assassinats a visé l’ancien président, Ronald Reagan. Le 30 mars 1981, le républicain est grièvement blessé par un déséquilibré, John Hinckley Jr., en sortant de l’hôtel Hilton à Washington. Il est resté douze jours à l’hôpital.Une vingtaine d’années plus tôt, le démocrate John F. Kennedy était, lui, assassiné le 22 novembre 1963, à Dallas. Ce jour-là, vers 12 h 30, tandis que la limousine présidentielle fend la foule, des coups de feu retentissent : John Fitzgerald Kennedy s’effondre, sa femme Jackie à ses côtés. Le 35e président américain est déclaré mort à 13 heures depuis l’hôpital. La commission sur l’assassinat de JFK a conclu en 1964 que Lee Harvey Oswald, un ancien commando marine qui avait vécu en Union Soviétique, avait agi seul. Le frère de JFK, Robert Kennedy, « Bobby », sénateur de New York et en campagne cette année-là pour la présidence des États-Unis, a également été abattu dans un hôtel de Los Angeles, en 1968.Quatre présidents américains assassinésEn tout, quatre présidents ont été assassinés durant leur mandat. A commencer par Abraham Lincoln en 1865, tué dans sa loge du Théâtre Ford à Washington par un acteur, John Wilkes Booth. Moins connue, la seconde victime fut James Garfield, 20e président des États-Unis, mort des suites d’une attaque en 1881 dans la gare de Washington.William McKinley, 25e président des États-Unis, est également décédé après avoir été blessé le 6 septembre 1901 par un anarchiste, alors qu’il recevait des personnalités à l’exposition panaméricaine de Buffalo. D’autres tentatives d’assassinat ont été dirigées contre des présidents américains comme Andrew Jackson, Theodore et Franklin Roosevelt, Gerald Ford ou encore Ronald Reagan – mais sans succès.La tentative d’assassinat de Donald Trump est un révélateur des tensions politiques constantes qui traversent une société américaine à cran. Lors de la dernière présidentielle, certains agents électoraux avaient déjà dit avoir constaté une hausse des menaces et intimidations envers des candidats.

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Publish date : 2024-07-14 17:15:46

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L’Express

Thesmar et Landier : « Le déclassement économique de la France n’est pas qu’un sentiment »

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L’Express vous en avait parlé à sa sortie : Le Prix de nos valeurs, édité en janvier 2022 par Flammarion, est un des livres d’économie les plus éclairants parus ces dernières années. David Thesmar, professeur au Massachusetts Institute of Technology, et Augustin Landier, professeur à HEC, y interrogent les raisons du divorce entre l’avis du peuple et l’analyse économique. Sur l’immigration, le Brexit ou le protectionnisme, les deux libéraux s’affranchissent des évidences de l’efficience, pour tenter de comprendre l’avis d’une partie des citoyens.Pour L’Express, ces économistes atypiques analysent en profondeur l’impasse politique dans laquelle nous sommes rendus, dressent le bilan critique du macronisme (« le déclassement économique de la France n’est pas qu’un sentiment, malgré le village Potemkine de la French Tech ») tout en égratignant les biais idéologiques de certains de leurs confrères universitaires…L’Express : Ces élections législatives confirment-elles la thèse de votre dernier livre, à savoir que les électeurs votent sur des questions de valeurs (la liberté, la sécurité, l’identité, l’égalité, etc.), quitte à en payer le prix économique ?David Thesmar Il y a une tension entre les valeurs qu’on veut défendre et le prix économique qu’on est prêt à payer pour cela. Mais cette tension est difficile à assumer – c’est pour cela précisément que nous avions écrit le livre. On a retrouvé ce non-dit dans la campagne. On a d’un côté des partis qui mettent en avant des valeurs – par exemple l’égalité à gauche, l’identité ou l’ordre à droite – sans reconnaître le prix qui découle des politiques qu’ils préconisent : les valeurs sans le prix. De l’autre côté, on a un centre plutôt tourné vers la maximisation du PIB : le prix sans les valeurs. Comme si mettre les gens en face de ces tensions était impossible.Augustin Landier D’un côté, il y a donc des partis qui cherchent à uniquement exprimer des aspirations sociétales, et à confronter des valeurs entre elles : sécurité et antiracisme par exemple. Et de l’autre, des partis qui disent : « Ce qu’il faut pour avoir une croissance raisonnable, c’est ci et ça. » Ce qui est pernicieux, aujourd’hui, c’est que personne – notamment la droite « classique » – n’arrive à formuler une synthèse audible entre les deux. Pourquoi ? C’est un mystère. Est-ce que les gens sont tellement énervés qu’ils veulent rester dans des débats simplistes ? Je crois plutôt qu’ils veulent exprimer une colère, tout en espérant que dans la pratique le gouvernement gérera avec un certain principe de réalité.Finalement, durant ces élections législatives, l’idée s’est installée qu’il ne fallait pas prendre à la lettre les programmes proposés. C’est comme si les gens exprimaient leurs valeurs sans vouloir parler de ce qu’il en restera une fois qu’on prendra en compte les contraintes économiques. Pourtant, cet exercice-là devrait être au cœur du politique : comment exprimer nos idéaux étant donné les contraintes auxquelles on fait face. D’autant plus que ces contraintes, dans le cas de la France, sont de plus en plus dures…Pendant la campagne pour les européennes, le débat entre Gabriel Attal et Jordan Bardella a semblé montrer la supériorité du premier sur les dossiers économiques ; pourtant, il y a eu zéro gain dans les sondages… Comment l’expliquez-vous ?A. L. J’ai vu le débat, et je n’ai pas l’impression que Bardella se soit fait écraser. Il y a au contraire eu une certaine morgue du côté d’Attal, comme s’il ne cherchait pas à comprendre pourquoi les électeurs du Rassemblement national sont en colère. Attal a, à mon sens, échoué dans ce débat à montrer une capacité d’écoute. Or un homme politique doit aujourd’hui avoir une capacité d’écoute hypertrophiée. Il est désormais impératif d’être à la fois technique et capable d’empathie. Les moqueries, le ton narquois, ce n’est pas un bon d’angle d’attaque face au RN.D. T. Le débat a incarné deux narratifs politiques aux antipodes l’un de l’autre. Le psychologue politique Philip Tetlock distingue entre trois types d’arbitrages : entre valeurs, entre enjeux marchands, entre valeurs et enjeux marchands. Au fond, le centre macroniste, c’est le domaine de l’arbitrage purement marchand, une tension financière qui ne suscite pas les passions, qui se règle par de la bonne gestion. Le RN joue plus sur les valeurs – ouverture/fermeture, ordre/liberté, identité/universalisme, etc. –, car ces tensions entre valeurs sont « tragiques », elles nous passionnent. Le dernier arbitrage, entre valeurs et enjeux marchands, est le sujet de notre livre – Tetlock le décrit comme « tabou », il suscite une réaction de dégoût.A. L. C’est effectivement un tabou, comme quand Michel Rocard a déclaré que la France ne pouvait pas accueillir toute la misère du monde au nom du réalisme économique.L’impression d’un affaissement du niveau de vie et d’un décrochage de la France est partagée par toutes les catégories de la population, même aiséesAugustin LandierD. T. C’est sans doute ça, le piège du macronisme. Si on explique qu’on veut maximiser le PIB, cela ne fait pas rêver. Mais il y a un paradoxe en plus. En 2017, Macron s’est présenté comme étant le meilleur gestionnaire pour la France ; il est d’ailleurs toujours perçu comme cela à l’étranger. Pourtant, il n’a pas réussi à sortir la France de la croissance molle. Le déclassement économique de la France n’est pas qu’un sentiment, malgré le village Potemkine de la French Tech.A. L. Son bilan n’est quand même pas catastrophique sur le plan économique, notamment du côté de l’emploi. Mais sa faiblesse, c’est la croissance et la gestion de la dette publique.Les préoccupations économiques sont présentes chez les Français, notamment à travers le thème du pouvoir d’achat, qui arrive en tête de leurs préoccupations. Est-ce cohérent avec le vote RN ou NFP ?D. T. Tout le monde n’a pas en tête les arbitrages budgétaires adossés aux choix politiques. Il faut par exemple sacrifier de la croissance du PIB si on veut limiter l’immigration dans un pays, ou si l’on veut du protectionnisme. C’est un choix politique auquel beaucoup de citoyens sont peut-être prêts (nos sondages semblaient l’indiquer). Mais ils n’y pensent pas spontanément, et l’arbitrage n’est pas présenté ainsi, ni par les politiques ni dans les enquêtes d’opinion.A. L. L’impression d’un affaissement du niveau de vie et d’un décrochage de la France est partagée par toutes les catégories de la population, même aisées. Il est naturel que les gens se préoccupent de leur propre capacité à vivre comme ils le souhaitent. Mais ce débat sur le pouvoir d’achat débouche vite sur une question de valeur, la question de l’égalité. Or, en économie, on sait qu’il y a un coût si la redistribution est poussée trop loin. Ce qui est en jeu, c’est donc un arbitrage entre la performance économique et la promotion d’une valeur, celle de l’égalité.Le RN et le NFP ciblent respectivement l’immigration et les riches pour faire des économies conséquentes. Est-ce simpliste ?D. T. Dans aucun cas ce n’est réaliste sur le plan économique. En ce qui concerne la baisse des allocations aux immigrés par exemple, on est dans des ordres de grandeur qui ne permettent pas d’aller très loin. Bardella a d’ailleurs fait des rectifications à ce sujet, avant même le premier tour des législatives, laissant entendre que ses marges de manœuvre budgétaires seraient minces. Quant à la gauche, je me souviens d’anciennes tribunes de Thomas Piketty expliquant que les riches n’étaient pas assez nombreux pour permettre une redistribution significative, et qu’il faudrait donc également plus taxer les classes moyennes… C’était plus sincère que ce que propose aujourd’hui le NFP.Autant le RN n’arrive pas à mettre en avant des économistes qui défendent la crédibilité de son programme, autant on a vu se succéder des universitaires célèbres qui ont validé celui du NFP…A. L. Le milieu des économistes est très biaisé sur le plan idéologique, encore plus en France. Peut-être par idéalisme : notre profession étant marquée par un écart conséquent entre ce qu’on gagne en restant à l’université et ce que l’on peut gagner en allant à l’étranger ou dans le secteur privé, pour la plupart des économistes académiques, l’intérêt pécuniaire n’est pas une motivation première. Ils ont choisi leur métier par goût des idées, non pour l’argent. Et au fond ils aimeraient que toute la population soit aussi désintéressée, et que les professions aisées ne fassent pas d’arbitrage fiscal. C’est évidemment irréaliste.D. T. Même aux Etats-Unis, je ne connais pas beaucoup d’économistes républicains. Il y a clairement un biais de sélection par l’idéalisme, comme le dit Augustin. Et il y a une pression à se conformer. Dans un milieu très majoritairement de gauche, les gens de droite doivent se taire. Si un universitaire signait une tribune pour le RN, il est évident qu’il deviendrait immédiatement radioactif.Quand votre livre est sorti, vous nous aviez expliqué ne pas vous résigner à considérer que si les gens ne pensent pas comme les économistes, c’est qu’ils sont idiots…A. L. Il y a ce débat de savoir si notre métier d’économiste consiste à prendre parti ou non. Nous avons fait le choix de rester agnostiques en ne jugeant pas les préférences des personnes mais en explorant leur pluralité. Ce n’est pas notre mission de dire « ce n’est pas bien de ne pas vouloir habiter dans un quartier avec des personnes qui ont majoritairement des origines ethniques différentes de la vôtre ». Je ne crois pas que la fonction d’un économiste soit de prescrire ce qu’est le bien commun, et de faire le catéchisme de l’universalisme.Je comprends parfaitement que la souveraineté soit une aspiration, mais il ne faut pas en cacher les coûtsDavid ThesmarPrenons l’exemple du climat. Faut-il se sacrifier pour les générations futures autant que nous le ferions pour nos proches ? Pour la majorité des économistes, cela ne fait pas de doute. Mais que faire si beaucoup de personnes considèrent qu’elles ne veulent pas payer pour les générations futures ? Les économistes ont du mal à accepter ce type d’attitude non universaliste. Ils sont alors dans un rôle de moraliste. Le problème est que c’est totalement implicite dans leur discours, et qu’ils sont peu formés à la philosophie morale. Leur rôle devrait être avant tout d’expliciter les conséquences matérielles des choix que nous pouvons faire.D. T. Chez les économistes, on considère qu’il n’y a pas de divergence entre œuvrer pour le bien commun et rendre l’économie efficace. C’est en ce sens que Macron se présente comme chief economist de la France : Pour lui, maximiser le PIB serait la bonne chose à faire du point de vue des valeurs. Nous, nous avons une approche plus pluraliste, en disant que l’économie compte pour les gens, mais qu’il y a aussi d’autres choses importantes pour eux, comme l’ordre, la liberté ou l’identité. On ne peut pas répéter à l’envi there is no alternative (Tina), comme le martelait Margaret Thatcher. Le macronisme, c’est le Tina français !En faisant le choix du Brexit, les Britanniques ont payé un coût économique pour leur aspiration à l’indépendance. Etaient-ils conscients de leur arbitrage valeur-prix ? Aujourd’hui, entre 60 % et 70 % des personnes estiment que c’est un échec…D. T. C’est difficile à dire. Qu’on soit rationnel ou impulsif, il nous arrive à tous de prendre des décisions qu’on regrette par la suite. Bien sûr, nous attendons de nos proches qu’ils nous conseillent et nous évitent des erreurs de jugement. Mais nous ne voudrions par pour autant les laisser décider à notre place. Il en va de même pour le peuple : la souveraineté est une valeur en soi, mais elle a un coût, celui de l’exposer à ses erreurs de jugement. Même si intellectuels et politiques sont dans leurs rôles quand ils cherchent à éclairer le peuple, il est à la fin la seule source de légitimité.A. L. Le pari de la démocratie, c’est de ne pas mettre le peuple sous tutelle. Or, au sein des élites intellectuelles, il y a l’idée qu’il ne faudrait pas lui laisser la parole sur des sujets complexes. Les milieux d’affaires internationaux se plaignent de l’incertitude et de la lenteur démocratiques, se disent que ça se passe mieux à Singapour ou en Chine. Mais je crois que c’est une illusion d’optique. Les craquements permanents de la démocratie permettent de faire des ajustements et des explorations qui lui donnent une flexibilité à long terme que les autres régimes n’ont pas.D. T. La démocratie ne maximise sans doute pas le PIB. Dans un monde de valeurs plurielles, personne ne sait où se situe le bien commun. Il n’existe d’ailleurs peut-être pas. Donc la seule façon d’aboutir à une forme de coexistence, c’est d’avoir des débats. Or dire, comme le faisait le macronisme, « c’est nous ou le chaos » est une façon de tuer le débat. Au fond, la liberté, c’est le chaos, justement. En tant qu’économistes, nous pouvons tenter de clarifier les sujets. On peut expliquer que si on ferme les frontières avec des tarifs douaniers, cela coûtera des emplois et un peu de PIB. Mais on outrepasse notre fonction si on explique que cela serait une catastrophe.Les Etats-Unis, patrie du libéralisme, reviennent aujourd’hui au protectionnisme. N’est-ce pas un changement de paradigme ?D. T. Les Etats-Unis ont un avantage économique conséquent : c’est un grand pays. Ils peuvent se permettre de maintenir une forme de concurrence tout en ayant des objectifs souverains. Mais pour la France, qui est un petit pays, c’est plus coûteux. Cela dit, je comprends parfaitement que la souveraineté soit une aspiration, mais il ne faut pas en cacher les coûts. La nation peut très bien dire finalement : OK, c’est plus cher de faire des Rafale nous-même que d’acheter des F15, mais la fierté nationale est en jeu. A l’image de l’exception culturelle française : on a certes produit à perte quantité de films sur les peines de cœur de quinquagénaires friqués dans des appartements parisiens, mais on aussi eu Anatomie d’une chute !A. L. Il y a une peur de perdre de contrôle, de devenir dépendants de pays hostiles. C’est bien sûr un sujet à traiter sérieusement. Mais il faut rester prudent : nos grandes entreprises exportatrices craignent une réplique commerciale de la Chine ; elles veulent rester globales. Pour elles, se cantonner au consommateur européen serait la voie du déclin.

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Author : Anne Rosencher, Thomas Mahler

Publish date : 2024-07-14 17:30:00

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L’Express

Tentative d’assassinat contre Donald Trump : ce que l’on sait du tireur

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Les images ont déjà fait le tour du monde. Donald Trump, du sang sur le visage, enserré par les membres de son service de sécurité, le poing levé. L’ex-président des Etats-Unis, candidat à la Maison-Blanche, a été visé, samedi 13 juillet, par une tentative d’assassinat alors qu’il tenait un meeting de campagne à Butler, en Pennsylvanie. Donald Trump a été légèrement touché à l’oreille, deux spectateurs ont été grièvement blessés. Un spectateur du meeting a été tué, comme le tireur présumé.Lors d’une conférence de presse tenue samedi soir, le FBI a confirmé que les tirs étaient bien une « tentative d’assassinat ». Les services secrets américains ont affirmé dans un communiqué que le tireur présumé avait « tiré plusieurs coups de feu en direction de la scène depuis une position élevée (située) à l’extérieur du rassemblement » avant d’être « neutralisé » par les agents.Inscrit chez les RépublicainsDes images non vérifiées montrent le corps de l’assaillant présumé, gisant sur le toit incliné d’un bâtiment bas d’où il a tiré. De nombreux témoins ont déclaré avoir vu le tireur avant la fusillade et avoir alerté la police de Butler qui a affirmé avoir « répondu à un certain nombre de rapports d’activité suspecte », sans donner plus de précisions. Le tireur, qui était armé d’un fusil semi-automatique AR15 selon des médias américains, a été identifié ce dimanche par le FBI comme étant « Thomas Matthew Crooks, 20 ans, de Bethel Park, Pennsylvanie ». Les autorités, qui tentent toujours de déterminer le mobile du suspect, ont par ailleurs retrouvé du matériel explosif dans son véhicule, garé près du lieu du meeting où ont eu lieu les faits, indiquent le Wall Street Journal et la chaîne CNN, selon des sources au sein des forces de l’ordre.Si le FBI n’a pas donné davantage d’informations le concernant, assurant que « l’enquête est en cours », quelques éléments sur son profil commencent à émerger dans la presse outre-Atlantique. « Le FBI a déclaré qu’il essayait de déterminer son mobile et a demandé au public de communiquer tout ce qu’il sait sur Crooks. Le tireur a été tué. Crooks était inscrit sur les listes électorales républicaines, selon les registres de l’État », indique le Washington Post. »Le tireur n’avait pas d’antécédents criminels », d’après les archives judiciaires de Pennsylvanie, a précisé le New York Times. Le quotidien américain précise que Thomas Matthew « Crooks semble avoir été diplômé en 2022 du lycée de Bethel Park, qui compte environ 1 400 élèves, et a reçu cette année-là un’prix étoile’de 500 dollars de l’Initiative nationale pour les mathématiques et les sciences, selon le Tribune-Review », un journal local.

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Publish date : 2024-07-14 17:30:55

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L’Express

Charles Consigny : « Les Français en ont ras-le-bol des leçons de morale de nos élites en lévitation »

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Il n’avait pas sa robe d’avocat. Ni même son costume noir sur chemise blanche de chroniqueur chez BFM TV. Ce 10 juillet, lorsqu’il pousse les portes du café parisien dans lequel nous lui avons donné rendez-vous, c’est en tee-shirt et un brin en retard – « Désolé, j’ai un déj’ avec une sénatrice qui s’est éternisé » – que Charles Consigny, 35 ans ce 14 juillet – « ne m’en parlez pas, je sors un livre sur le sujet à la rentrée » – débarque, prêt, comme à son habitude, à répondre sans détour aux questions que nous lui posons sur l’erratique vie politique française de ces dernières semaines. Face à nous, jus d’oranges pressées à la main, un jeune homme de droite, orphelin d’un courant républicain longtemps dominant en France et qui a vu son électorat se réduire à peau de chagrin en l’espace d’une décennie. Mais qui ne désespère pas de voir revenir sur le devant de la scène une droite « à la fois gaulliste et libérale ».Sévère avec LR, qui « n’arrive plus à dire ce qui les différencie du RN », Charles Consigny s’est fait remarquer dans l’entre-deux tours – sa prise de position lui a valu quelques louanges sur les réseaux sociaux – pour avoir appelé à faire barrage au RN, quitte à envisager certaines alliances avec le Nouveau Front populaire. « Je préfère encore un pays gouverné par la gauche qu’un pays aux mains de l’extrême droite », assume-t-il, même si le programme du NFP lui paraît à bien des égards « liberticide ». Pas tendre non plus avec Emmanuel Macron, en qui il avait placé quelques espoirs en 2017, Charles Consigny vilipende un président « qui manipule les Français et qui ne les aime pas ». Entretien.L’Express : Que vous inspirent les résultats des législatives ?Charles Consigny : L’enseignement majeur de cette élection, c’est sans conteste la survie du cordon sanitaire autour du Rassemblement national, c’est-à-dire ce niet très net que les Français ont posé. Contrairement sans doute à ce que les cadres du RN pensaient, sa dédiabolisation n’est pas du tout achevée. J’observe à ce propos que du côté des autres formations politiques, elle n’est pas achevée non plus, mais dans un but essentiellement tactique : elles ont vu leur intérêt à la diabolisation féroce du RN, lequel est pris dans sa propre rhétorique du bouc émissaire.Comment ça ?Là où depuis des années le RN construit son projet en se servant de l’étranger comme bouc émissaire, ennemi commun soudant le reste du pays et étant coupable de tous les maux, le voilà pris à son propre jeu et devenu bouc émissaire à son tour, bête noire bien commode pour les autres formations politiques. Dans la population, en revanche, je pense qu’il y a moins de cynisme et qu’en réalité, les Français ont exprimé un vrai souhait : ne pas donner le pouvoir à un parti d’extrême droite. Ils n’ont pas envie de se jeter dans les bras d’une formation qui utilise comme base de départ de son programme une animosité irrationnelle contre les étrangers et les musulmans.Le rêve secret de Bardella, c’est d’être « le président de l’UMP », à l’ancienneVous faites partie des rares personnalités de droite à avoir appelé à un barrage contre le RN, quitte à voter pour un candidat NFP. Cela vous a même valu quelques passes d’armes sur les plateaux télé. « Quand Consigny est le mec le plus raisonnable du plateau, ça fait peur », a commenté un internaute…Pour quelqu’un de droite, appeler à voter contre une formation, en l’occurrence le RN, c’est-à-dire en fait dans certains cas pour la gauche et parfois même l’extrême gauche, cela demande, disons, une certaine maturité politique. Car dans la hiérarchie des périls, je préfère encore un pays gouverné par la gauche, qui serait quand même plus respirable qu’un pays aux mains de l’extrême droite. Si je n’avais pas pris cette position, j’aurais eu le sentiment de m’être planqué, d’avoir manqué de courage.Ce n’est pourtant pas le discours qui a prédominé chez LR…Que les cadres de LR n’aient pas pris position est la suite logique de leurs innombrables erreurs ces dernières années. Ce n’est pas insulter les électeurs que de leur dire qu’en tant qu’héritiers de la famille gaulliste, nous ne pourrons jamais faire d’alliance avec l’extrême droite. C’est d’autant plus nécessaire pour la droite républicaine que le RN ne cherche en réalité qu’à la remplacer. Si le RN avait gagné ces législatives, il aurait tout simplement mangé les Républicains. Et à la fin, le patron de la droite aurait été Jordan Bardella. C’est d’ailleurs, je pense, son rêve secret, être « le président de l’UMP », à l’ancienne.Si la droite n’arrive plus à dire ce qui la différencie du RN, sur les questions de libertés publiques, mais aussi sur les questions économiques et sociales, elle sera complètement effacée par le RN, un parti qui, je le rappelle, est pour l’abrogation de la réforme des retraites. Or, pour moi, un parti de droite qui se respecte doit être en faveur de la retraite à 75 ans. J’exagère bien sûr.Votre constat n’est-il pas contredit par le vote des électeurs ? Si l’on regarde les chiffres du second tour, une majorité d’électeurs LR se sont reportés sur le RN lorsqu’il y a eu un duel avec le NFP toutes tendances confondues.En réalité, si on regarde en arrière, il y a toujours eu des appels de militants RPR, UMP ou LR à faire alliance avec l’extrême droite, parce qu’ils estiment que les électeurs des deux bords pensent la même chose sur beaucoup de sujets. Mais les patrons des partis ont toujours tenu bon là-dessus. D’abord, si on établit la filiation historique des choses, il ne peut pas y avoir d’alliance entre, d’un côté, les héritiers de De Gaulle et, de l’autre, ceux de Vichy. Ensuite, il y a des raisons stratégiques. S’ils commencent à faire des alliances, à la fin, comme je vous le disais, ils se feront bouffer par le plus extrême des deux. Les Républicains auraient tort de penser qu’ils pourraient maintenir l’équilibre. Regardez Eric Ciotti, il est passé de président des Républicains à second couteau du RN.Le rôle des politiques n’est pas forcément de suivre aveuglément ce que demandent les militants et les électeurs. D’une façon générale, les cadres LR sont beaucoup trop, à mon sens, dans une politique de la demande au lieu d’être dans une politique de l’offre. Ils n’arrêtent pas de s’interroger sur ce qu’attendent les électeurs et donc ils leur donnent des discours de la sécurité qui finissent par ne plus avoir aucun sens, des discours sur l’immigration qui finissent par les faire ressembler à l’extrême droite, sans fournir un effort de créativité, d’intelligence, d’audace. Nicolas Sarkozy disait toujours qu’il fallait mener la bataille des idées et proposer des solutions.Si les gens finissent par voter RN, c’est aussi parce qu’ils cherchent une alternance que Macron refuse de leur donnerEnfin, sur le plan de leur intégrité politique, LR est en faute, ils passent pour des gens qui, au fond, sont prêts à filer le pays à l’extrême droite sans que cela ne les angoisse plus que ça.Emmanuel Macron doit-il nommer un Premier ministre NFP comme la gauche le presse de faire ?Bien sûr. Il faut respecter le résultat des urnes. Ils sont en tête du scrutin, donc c’est à eux de prendre les manettes. Il faut laisser ce Nouveau Front populaire se faire violence pour aller chercher des gens d’accord avec eux dans ce Parlement. C’est ce qui va les amener à mettre de l’eau dans leur vin et à proposer des mesures un tout petit peu plus consensuelles que leur programme stalinien.Et puis je considère qu’il faut une alternance. Il faut que la Macronie arrête de se comporter comme s’il n’y avait qu’un seul parti raisonnable. Il n’y aurait donc que ces gens du centre mou de raisonnables dans ce pays ? Je trouve cela confiscatoire d’un point de vue démocratique. Je pense à ce propos que si les gens finissent par voter pour le RN, c’est aussi parce qu’ils cherchent une alternance que Macron refuse de leur donner. Il persiste dans ses mauvaises pratiques en considérant que finalement il n’est lié par rien, il n’est soumis à aucune règle. Là, son bon plaisir, c’est de garder son gouvernement, d’attendre un peu, de laisser les JO pourrir la situation, d’essayer de faire en sorte que la gauche s’entredévore, de débaucher ce qu’il pourra débaucher à droite. Donc de continuer ce petit micmac. L’Élysée a communiqué sur le fait qu’il refusait la démission d’Attal « afin d’assurer la stabilité du pays ». On peut peut-être se calmer une seconde. Parler de stabilité des institutions à la limite, de continuité du gouvernement pourquoi pas, mais enfin… Macron aurait accepté la démission d’Attal, le pays ne se serait pas retrouvé non plus en situation de guerre civile ! Ils ont quand même « pris le melon ».Dans une lettre aux Français, Emmanuel Macron a appelé à une large coalition des forces républicaines, assurant au passage que « personne ne l’a emporté » à l’issue du scrutin…En gros, il entend non seulement s’asseoir sur le verdict des Français mais en plus faire supporter par d’autres que lui le résultat catastrophique de cette dissolution. A mon sens, la logique démocratique est inverse. Il y a quand même un camp qui est en tête, à qui il revient de proposer un nom à Macron. Si le NFP lui proposait Mélenchon, il devrait accepter Mélenchon. Quitte à ce que ce nouveau Premier ministre se fasse renverser deux semaines plus tard ! C’est dans ce sens-là que cela doit se faire et pas de cette manière un peu royale que Macron souhaite. Or, ce qu’il est en train de nous dire, là, c’est qu’il faudrait faire barrage à la fois à l’extrême droite et à l’extrême gauche, dans laquelle il met aussi des écologistes et des gens de gauche modérée. Ce discours revient à dire qu’on ne peut plus voter que pour les macronistes finalement, c’est quand même du délire !Comprenez-vous toutefois que des responsables politiques continuent de mettre un signe égal entre le RN et le NFP tendance LFI, aux prises avec des accusations d’antisémitisme ?Il y a quand même des fous furieux à gauche et pas forcément seulement là-dessus. La gauche est gonflée de nous demander de voter pour elle contre l’extrême droite et de nous proposer un programme extrêmement liberticide en matière fiscale notamment. Je vous rappelle que François Ruffin et Delphine Batho, par exemple, avaient déposé une proposition de loi à l’Assemblée pour instaurer un quota limitant le nombre de trajets en avion qu’un Français pouvait faire chaque année. Et pendant qu’on fait ça, les Américains, les Chinois, les Brésiliens, tout le monde continue à polluer beaucoup plus que nous. C’est une mesure inutile en matière d’écologie, une mesure de pure inspiration autoritaire destinée à entraver la liberté.Marine Le Pen pourrait être un personnage de Game of ThronesJe pense que le barrage au RN aurait encore mieux fonctionné si la gauche avait été plus modérée. Sur le fond des programmes, c’est une gauche dangereuse et animée par cet étrange désir de faire du mal à son prochain, une gauche que je combats totalement. Quand j’entends des responsables politiques comme Jérôme Guedj, qui n’est pourtant pas LFI, j’ai l’impression d’entendre la vieille gauche obsédée par les impôts et par les vieilles lunes socialistes qui n’ont jamais fonctionné.A droite, la révélation par la presse de dîners entre Edouard Philippe, Thierry Solère, Jordan Bardella et Marine Le Pen notamment a fait beaucoup de bruit…Je ne suis pas choqué. Il est sain dans un système démocratique de pouvoir dialoguer les uns avec les autres. Si tout à coup il n’y a plus de dialogue possible, on va à l’affrontement. Quand vous faites une soirée électorale et que vous buvez un coup avec un député RN avant d’entrer en plateau, cela ne veut pas dire que vous partagez ses convictions ou que vous êtes un collabo, il ne faut pas exagérer ! En revanche, du point de vue d’Edouard Philippe qui a cette image de « sioux », le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas très prudent…Ma conviction profonde, c’est que Marine Le Pen est un très gros objet de curiosité pour tous ces messieurs pleins de testostérone qui veulent devenir président de la République. Edouard Philippe n’a pas résisté à sa curiosité. Marine Le Pen est quand même très habile, elle ne vient pas du tout du même univers qu’eux, ils sont très curieux de cette femme, et je dirais même qu’ils ont tous une espèce d’admiration pour son sens politique et une certaine forme de résilience. Elle a un côté cheftaine bretonne, gauloise. Elle pourrait être un personnage de Game of Thrones, dans son château en Bretagne, devant les flots à fomenter sa conquête de Paris.Après ces législatives, Jordan Bardella ne ressort-il pas plus affaibli que Marine Le Pen ?Cela peut être une espèce d’aubaine pour Marine Le Pen vis-à-vis de Jordan Bardella. Le résultat de ce second tour a cassé son image de surhomme politique. On avait quand même des gens qui commençaient à nous expliquer que Bardella était un cyborg qui n’avait quasiment pas besoin de manger ni de s’hydrater. C’est un garçon agile en plateau, sur les réseaux sociaux et dans le parti, mais il a des lacunes, comme on dit à l’école. Un des nœuds du problème pour le RN, je crois, c’est que Marine Le Pen n’a pas envie, à titre personnel, d’être présidente de la République. Tous les gens qui la connaissent un peu expliquent que c’est quelqu’un qui aime s’amuser, se reposer. Et je pense que la charge lui fait peur et l’épuise d’avance. Cette espèce de refus d’obstacle chez elle irrigue tout le parti.La campagne des européennes de LR a été décevanteDeuxièmement, c’est un parti qui a besoin de son vieux fond de sauce un peu raciste pour garder quelques militants excités qui font vivre la flamme. Voilà pourquoi ils sont toujours dans une forme d’ambiguïté par rapport à cela. Enfin, ils constituent un ennemi tellement commode pour tous les autres partis. Le RN se retrouve toujours avec le même phénomène contre lui au dernier moment : une majorité de Français ne veulent pas lui donner les clés du pays. Tout cela me fait dire qu’ils n’obtiendront jamais le pouvoir. Mais il ne faut jamais se hasarder à des pronostics en politique !Seuls 9 % des électeurs de votre âge ont voté LR. Comment l’expliquez-vous ? Vous sentez-vous orphelin d’une droite classique de gouvernement ?Je ne donne pas la droite républicaine pour morte. Il y a encore un écho dans le pays, un espace politique, un électorat pour un vote de droite traditionnel et sécurisant pour les gens, c’est-à-dire moins de fiscalité, plus de fermeté pénale, plus d’ordre et une prime à la vitalité économique. Ce que je vous décris là est aujourd’hui préempté sur la droite par l’extrême droite et vers le centre par les macronistes, ce qui n’est rendu possible que par le défaut de politique de l’offre de LR. Ce parti a un énorme défaut de renouvellement des visages, de renouvellement des élus, de renouvellement du discours. Quand je vois qu’ils sont en train d’organiser encore un nouveau parti entre tous ceux qui ont toujours été là, sans du tout aller chercher des nouvelles têtes, ils persévèrent dans l’erreur. Contrairement à ce que certains prétendent, leur campagne des européennes a été, à mon sens, décevante. Commencer la campagne à 7 % dans les sondages et la finir à 7 % des voix, je suis désolé mais ça veut dire qu’ils n’ont pas fait une bonne campagne.Javier Milei se présenterait en France, il aurait mon vote !Qui est le mieux placé pour prendre le leadership chez LR ?Le leader naturel, c’est Wauquiez. J’observe toutefois qu’il est de plus en plus contesté, notamment par David Lisnard. Je note qu’il y a des jeunes quinquas intéressants chez LR. Comme Agnès Evren [NDLR : sénatrice de Paris], qui a une forme de modernité intéressante. Aurélien Pradié a quelque chose. Philippe Juvin est un homme d’excellent niveau. La direction de LR devrait quand même faire l’effort, comme Nicolas Sarkozy en son temps, d’aller chercher des profils dans la société civile. C’était aussi la démarche de Macron en 2017, je l’avais soutenue. C’était une démarche saine d’ouvrir le champ et d’essayer de renouveler le Parlement.Vous sembliez d’ailleurs séduit à l’époque par le candidat Macron. Quel regard portez-vous sur sa présidence aujourd’hui ?Ce qu’on a vu chez lui avec cette dissolution, c’est une forme de méchanceté vis-à-vis de ses propres troupes. Il ne les aime pas, sinon il ne les aurait pas détruites comme ça d’un claquement de doigts. C’est en cela, je crois, un point de bascule. Il continue à montrer l’image de quelqu’un qui manipule les choses en coulisses, qui ne respecte pas le résultat des urnes, qui donc en fait se fout de ce que pensent les Français. Ça commence à faire beaucoup. Ce qu’on pressentait depuis longtemps, à savoir que c’est un mec malin, mais qui ne nous aime pas, prend désormais forme de réalité.Les leçons de morale sur les discriminations conduisent à la xénophobieQuant à l’espace macronien au sens du centre, il ne mène à rien. On ne prend que des demi-décisions et à force on finit par être un demi-pays. En revanche, un ressort puissant sur lequel peut indéfiniment s’appuyer ce centre, c’est la peur énorme qui existe chez tout bourgeois devant l’inconnu. L’idée qu’on va vers quelque chose qu’on ne maîtrise pas, qu’on ne connaît pas, ça le tétanise. Le candidat qui gagne à la fin est presque toujours le candidat de la bourgeoisie. Par conséquent, le vote bourgeois peut rester indéfiniment acquis à ce centre qui a toujours beau jeu de dénoncer les autres partis comme étant des extrêmes. C’est pour cela d’ailleurs que tout l’effort de la droite, toute la difficulté qu’elle va avoir, c’est à la fois d’être suffisamment radicale pour incarner une forme de changement et en même temps de ne pas effrayer les bourgeois. Personnellement, je ne suis pas représentatif, Javier Milei se présenterait en France il aurait mon vote, je suis prêt à des votes complètement déraisonnables (rires).Vous semblez très préoccupé par la question de la dette publique. Pensez-vous que ce discours de réduction des déficits passe vraiment auprès des Français ?C’est vrai que ça ne parle pas à grand monde. Mais ça, pour le coup, c’est la responsabilité des gouvernants. Il leur revient d’expliquer aux gens que si la dette devient trop importante, on emprunte plus cher, et que donc il peut y avoir un effet exponentiel sur la dette et à la fin, la seule solution c’est d’augmenter les impôts puisque nos dirigeants ne savent pas réduire les dépenses publiques. Et en augmentant les impôts, on asphyxie l’économie. Les classes moyennes supérieures, celles-là mêmes qui sont ciblées par le programme du NFP, sont humiliées en réalité par cette incurie politique : elles sont devenues les vaches à lait de tout un système. Macron parlait des premiers de cordée, eh bien ce serait rendre justice à tous ces cadres, ces entrepreneurs, que d’arrêter de les tondre comme si le fruit de leur travail ne leur appartenait pas.Pour beaucoup d’internautes, vous êtes bourré de paradoxes. Un jour vous dénoncez le retour de la xénophobie en France. Un autre vous vous emportez en plateau contre Thomas Piketty et ses « leçons de morale sur la discrimination »…Je pense justement que ce sont les leçons de morale sur les discriminations qui conduisent à la xénophobie. On vit en France ce qu’ont vécu les Américains avec l’arrivée de Trump, c’est-à-dire un système médiatique qui les bassine toute la journée avec des sujets qui ne sont pas les leurs : les discriminations, l’antiracisme, une approche très liberticide de l’écologie, etc. Je veux parler de ces Français qui ne font pas partie de la diversité, qui ne sont pas la cible électorale de la gauche, les Français qui gagnent plutôt normalement leur vie et qui aimeraient bien que leur pays fonctionne à peu près. Tout à coup, surgit quelqu’un qui arrive et qui leur dit : mon projet, c’est de réinstaller des usines pour redonner du boulot aux gens, leur laisser faire un barbecue tranquille chez eux le week-end, ne pas les surtaxer, en somme quelqu’un qui leur dit « mon programme, c’est de vous rendre votre mode de vie ». Il ne faut pas s’étonner que les peuples choisissent ce candidat-là. Ça a été le cas pour Trump. Et je pense que c’est pareil pour Bardella et Marine Le Pen. La force en plus du RN, c’est d’avoir pris en compte la sauvegarde de l’État-providence, qui fait partie du mode de vie souhaité par les Français.Plus vous mettez du politiquement correct à la télé, plus vous avez un vote en réaction à ce politiquement correct. Les gens sentent que c’est une propagande, que l’on essaie de les contraindre à quelque chose. Par exemple, le cinéma français est devenu de la pure propagande. Ce sont des œuvres comme on en faisait à l’époque soviétique. Des films qui plaisent au régime. Si votre film ne parle pas de l’avortement ou d’un migrant qui se cache dans un camion et qui atterrit chez Vincent Lindon dans le VIe arrondissement de Paris, il ne trouve pas son financement. Vincent Lindon [NDLR : Charles Consigny fait référence au long-métrage Comme un fils sorti en 2024] qui est professeur au collège et qui, bien qu’il gagne 2 000 euros par mois, habite dans le film un appartement de 250 mètres carrés au jardin du Luxembourg. Au bout d’un moment, les gens en ont ras-le-bol des leçons et de l’hypocrisie de nos élites en lévitation.

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Source link : https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/charles-consigny-les-francais-en-ont-ras-le-bol-des-lecons-de-morale-de-nos-elites-en-levitation-4E6AZZ2F6FBBBIXM457WQQTNNU/

Author : Laurent Berbon

Publish date : 2024-07-14 18:30:00

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L’Express

Tentative d’assassinat contre Donald Trump : « La campagne présidentielle est presque déjà jouée »

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« Si les élections se jouaient aujourd’hui, je n’ai pas de doute que Donald Trump l’emporterait. » Pour Nicole Bacharan, politologue et spécialiste des États-Unis, la tentative d’assassinat contre l’ex-président républicain, lors d’un meeting samedi 13 juillet en Pennsylvanie, « chamboule totalement la campagne américaine ». Après cette fusillade, dont l’ancien pensionnaire de la Maison-Blanche est ressorti blessé à l’oreille, avec du sang sur le visage mais le poing levé, « Donald Trump a fait son entrée dans l’histoire des héros américains », estime la politologue. »Cette image d’un candidat ensanglanté, qui se relève avec sang-froid, déterminé, le drapeau américain flottant en fond, restera gravée dans les mémoires », poursuit la spécialiste. Un symbole qui contraste avec les difficultés actuelles du président démocrate Joe Biden, candidat à sa réélection, mais dont les doutes grandissent sur sa capacité à diriger le pays, alors qu’il est apparu affaibli ces dernières semaines. « On a, d’un côté, un candidat solide comme un roc, et de l’autre, un président qui a perdu de son aura politique. Biden va avoir extrêmement de mal à rivaliser », analyse-t-elle.Risque de polarisation politiqueQuelques heures après le choc, les Etats-Unis se réveillent dans la crainte d’un regain des tensions politiques. Bien que l’assaillant présumé, Thomas Matthew Crooks, âgé de 20 ans, a été identifié par le FBI comme étant un militant républicain, cela n’a pas empêché les partisans de Donald Trump de se déchaîner contre le camp Biden, l’accusant d’avoir ouvert la voie à l’agression en multipliant, selon eux, les appels à la haine contre leur candidat. Le sénateur de l’Ohio, James David Vance, potentiel colistier de Donald Trump, a déclaré sur les réseaux sociaux que la fusillade « n’était pas simplement un acte isolé », rapporte le Washington Post, qui énumère des dizaines de déclarations accusatrices contre l’actuel président des États-Unis. @lexpress L’ex-président américain Donald Trump, blessé à l’oreille, a échappé samedi à une tentative d’assassinat lors d’un meeting d’une campagne électorale désormais bouleversée. Donald Trump, âgé de 78 ans, a été évacué, le visage ensanglanté, après la fusillade survenue à Butler, en Pennsylvanie (nord-est). Avant que les agents ne l’emmènent jusqu’à un imposant véhicule noir, il a levé un poing en direction de la foule, en signe de défi. #Trump ♬ original sound – L’Express – L’Express « Les attaques contre les démocrates sont inimaginables, poursuit Nicole Bacharan. Les plus fervents supporters de Donald Trump, qui accusent depuis des mois Joe Biden et l’État profond américain de manipuler la justice pour faire emprisonner leur candidat, estiment aujourd’hui qu’on a voulu le faire assassiner. » Le corps républicain retourne désormais la rhétorique du président des États-Unis à son encontre, résumant la campagne à une bataille entre « la démocratie », incarnée par Donald Trump, et « le fascisme », que seraient les démocrates.Cette tentative d’assassinat n’est pas sans rappeler celle dont a été victime l’ex-président brésilien Jair Bolsonaro il y a quelques années, un des alliés de Donald Trump à l’international. Attaqué au couteau lors d’un acte de campagne dans la ville de Juiz de Fora, en 2018, cet événement avait permis au populiste de galvaniser ses soutiens et de l’emporter. « Nous ne sommes pas à l’abri d’un scénario similaire », estime Nicole Bacharan.Les tentatives de violences à l’encontre de présidents américains sont nombreuses dans l’histoire des États-Unis. Le pays ne les banalise pas pour autant. « Souvent, cela amène à une demande politique en faveur de plus d’ordre et de sécurité, une thématique favorable aux Républicains, ce qui laisse à penser que la campagne est pratiquement déjà jouée », conclut la spécialiste.

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Publish date : 2024-07-14 13:55:00

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L’Express

Les confessions d’une repentie de la naturopathie : « J’ai conseillé des pratiques erronées et coûteuses »

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Il y a rarement plus féroce critique que les amoureux déçus. Sohan Tricoire s’est fait connaître grâce à sa chaîne YouTube, où elle décrypte les grands principes de la naturopathie, pour mieux en dénoncer les dérives. Si la jeune femme connaît si bien les rouages de cette pseudo-médecine, c’est qu’elle s’est laissé happer par ces croyances au point de devenir elle-même naturopathe, avant de prendre conscience que cette pratique était totalement inepte. Une période de questionnement professionnel, le mépris voire l’hostilité du corps médical face à certains de ses choix (véganisme, stérilisation…), un intérêt prononcé pour l’écologie et tout ce qui relève du « naturel » : « A un moment donné de mon parcours, toutes les conditions se sont trouvées réunies pour que j’adhère à ces préceptes », explique la trentenaire.Le déclic a pris la forme d’une vidéo de la naturopathe controversée Irène Grosjean, dont les conseils nauséabonds (des attouchements sexuels pour faire tomber la fièvre chez les bébés) ont depuis fait polémique. « C’est un collègue crudivore qui me l’avait conseillée. Elle parlait d’hygiène de vie, prenait une posture de soignant tout en tenant un discours très positif et bienveillant sur l’alimentation végétale », raconte Sohan, qui n’avait alors pas « les outils pour comprendre que cette femme n’était en rien une professionnelle de santé ». Celle qui alternait les petits boulots administratifs pense avoir trouvé une voie de reconversion vers un métier à la fois « riche de sens » et un peu « alternatif, hors du système ».Elle s’inscrit dans la « meilleure » école de naturopathie, pour une formation d’une année. « Je me suis vite laissé convaincre. Pas par des arguments rationnels, évidemment, mais par l’effet de groupe, par le fait que ce qu’on nous présentait paraissait marcher, que l’on ressentait des choses très fortes. A l’époque je ne savais rien de l’effet placebo, du pouvoir de la suggestion, de l’effet contextuel », se souvient Sohan Tricoire. Le prix de la formation, 12 000 euros, a sans doute aussi joué, reconnaît-elle a posteriori : « De manière inconsciente, on veut qu’un tel investissement se justifie. » Au programme : iridologie (diagnostic par l’analyse de l’iris des yeux), fleurs de Bach, réflexologie plantaire, détox, purges, morphopsychologie (détermination des traits de caractère à partir de l’apparence physique), soins par les eaux, nutrition, compléments alimentaires, phytothérapie, cures de revitalisation… »J’ai voulu faire le tri, mais il n’est vite plus resté grand-chose »Toutes ces « connaissances » emmagasinées, la jeune femme s’installe à son compte, dans la région toulousaine. Seule, avec peu de clients au départ, elle a du temps pour prendre « un peu de recul ». Elle commence par découvrir d’autres pratiques farfelues, comme les analyses d’intolérances alimentaires. « Le laboratoire de biologie médicale à côté de chez moi les pratiquait. Des professionnels de santé ! Cela légitimait totalement ma pratique », déplore-t-elle rétrospectivement. Pourtant, peu à peu, le doute s’insinue. Au départ de façon paradoxale. « Je trouvais l’effet des fleurs de Bach tellement puissant qu’à un moment je n’avais même plus besoin des élixirs, il me suffisait d’y penser pour que je le ressente. J’ai commencé à me dire que cela ne servait à rien », sourit-elle aujourd’hui.Puis elle découvre les contenus liés à la zététique (NDLR : l’art du doute) et à l’esprit critique sur YouTube. « D’abord, j’ai voulu « sauver la naturopathie », en faisant du tri et en éliminant ce qui n’était pas fondé sur des preuves scientifiques. Mais il n’est vite plus resté grand-chose », soupire Sohan. Les discours antivax de ses « confrères » naturopathes pendant la crise sanitaire achèvent de la détourner de ces pratiques.Depuis, elle a passé un BTS de diététique et a suivi des cours « basés sur la science » sur le végétalisme, pour accompagner à distance des personnes souhaitant se tourner vers cette alimentation. « Mon plus grand regret par rapport à la naturopathie, c’est d’avoir prescrit à mes patients d’alors ces fameux tests d’intolérance très coûteux, de les avoir poussés à adopter des régimes très restrictifs, en diabolisant le gluten, les produits laitiers et les produits cuits à très haute température, ou encore en les incitant à dissocier les aliments en fonction des repas, car tout cela peut faire le lit de troubles alimentaires », soupire-t-elle. Des erreurs qu’elle tente depuis de corriger, avec ses vidéos et ses publications sur Internet.

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Source link : https://www.lexpress.fr/sciences-sante/les-confessions-dune-repentie-de-la-naturopathie-jai-conseille-des-pratiques-erronees-et-couteuses-SAZ4IEYHOFFMTNWTFBSH5Q6CTI/

Author : Stéphanie Benz

Publish date : 2024-07-14 11:45:00

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L’Express

Photovoltaïque en Europe : « L’idée n’est pas de mettre les Chinois dehors »

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Les industriels l’attendaient avec impatience. La semaine dernière, quatre grands programmes s’inscrivant dans la transition écologique et énergétique ont reçu le statut de « projet d’intérêt national majeur ». Une notion introduite en octobre 2023 par la loi industrie verte, qui permet la reconnaissance de leur importance dans l’avenir industriel de la France et ouvre la voie à des facilités administratives.Outre l’usine de recyclage moléculaire des plastiques de la société Eastman à Saint-Jean-de-Folleville et celle de production de minerai de fer réduit et d’hydrogène de la société Gravithy, le label a aussi récompensé la future méga-usine de panneaux photovoltaïques Carbon de Fos-sur-Mer. Un projet européen d’ampleur qui mobilise un investissement de près de 2 milliards d’euros, ambitionne de produire plus de 10 millions de panneaux solaires par an, et entend ainsi répondre à la domination de la Chine sur ce marché. Un vœu pieux ? Nicolas Chandelier, le directeur général de Carbon, l’assure : relever le défi est possible, grâce à une régulation efficace et une massification de la production.L’Express : Ce nouveau statut peut-il changer la donne en matière de réindustrialisation ? Certains labels manquent d’efficacité et ressemblent surtout à une opération de communication…Nicolas Chandelier : Bien sûr, il est question d’image et de symbole. Mais ce nouveau statut ne concerne pas une centaine de projets. Quatre seulement ont été retenus. Cela leur confère un caractère assez unique. Ensuite, l’attribution du label permet effectivement d’accélérer sur toute la partie administrative. Elle pèse lourdement. Et c’est inhérent à tous ces projets d’ampleur qui, forcément, peuvent faire peur ou représenter des enjeux inhabituels pour les administrations. Cette annonce permet donc d’envoyer un message à l’ensemble du système administratif pour qu’il facilite leur mise en œuvre.Plus concrètement, ce statut va nous permettre d’avoir la priorité dans l’accès à certains services, comme la fourniture d’électricité. En matière de permis de construire, il nous assure également d’avoir le bon niveau d’attention de la part de tous les acteurs au service de l’Etat. Grâce à cela, nous devrions tenir nos délais, à savoir un début des travaux mi-2025 puis un démarrage de l’activité dès la fin 2026.Aujourd’hui près de 80 % de la production de panneaux photovoltaïque est entre les mains de la Chine. Certains estiment que l’on a perdu la bataille. Pourquoi investir sur ce segment ?Je pense que l’Europe a réalisé, de façon assez douloureuse, qu’elle avait manqué de vision sur sa souveraineté énergétique. Son état d’esprit a changé. L’importance de cette notion a été bien intégrée dans la politique de l’Union européenne, qu’il s’agisse de la question de l’accès à l’énergie, ou de son prix. On sait que celui-ci va constituer le fondement de la compétitivité de tous les autres secteurs. Or l’énergie solaire est celle qui sera la moins chère à produire dans les années qui viennent (deux fois moins que l’énergie nucléaire). Et sa mise en œuvre est extrêmement simple. Certes, les capacités de production d’électricité devront augmenter de manière très importante et on doit le faire avec toutes les ressources disponibles. Mais dans cette équation, la place du photovoltaïque sera très importante. C’est pourquoi il est essentiel pour la France de reprendre la main sur la production de panneaux solaires. Si on n’a pas la capacité de les produire chez nous, on ne fera que déplacer le problème de la dépendance énergétique. La souveraineté énergétique passe par le développement d’une filière industrielle.Selon l’Agence internationale de l’énergie, les coûts de production chinois, sur l’ensemble de la chaîne photovoltaïque sont 20 % plus faibles qu’aux Etats-Unis, et 35 % plus bas qu’en Europe… Comment les industriels du Vieux Continent peuvent-ils se faire une place dans ces conditions ?Le projet de Carbon s’inscrit dans une logique de réindustrialisation confirmée par les textes. La directive européenne « Net zero Industry Act » demande à chaque Etat de produire 40 % des technologies propres utilisées en Europe d’ici 2030, c’est un cadre qui doit permettre de faire émerger une filière industrielle souveraine. En 2030, on estime à peu près à 100 gigawatts la consommation de panneaux solaires en Europe, or aujourd’hui les capacités européennes sont de moins de 5 gigawatts de production annuelle… Cela signifie qu’il y a une marge de progression, mais aussi un marché pour nous. De toute façon, l’Europe dépendra d’une production extérieure car les capacités de production ne peuvent suivre l’évolution de la demande dans les années qui viennent. Mais cela ne doit pas forcément nous tenir à distance de l’objectif de souveraineté.Comment peut-on à la fois protéger notre industrie et conserver une part d’importation étrangère ? Faut-il selon vous des barrières douanières sur les panneaux solaires, comme cela est envisagé pour les voitures d’origine chinoise ?Instaurer un droit de douane de 40 % d’entrée de jeu et de façon aveugle me semble compliqué. Il nous faut faire émerger une filière européenne, mais il faut également permettre à des acteurs asiatiques ou d’autres nationalités de continuer à fournir afin de ne pas ralentir la transition énergétique. Le but n’est donc pas de « mettre les Chinois dehors ». Toutefois, aucun projet ne subsistera sans travail du régulateur. Est-ce que les droits de douane sont la meilleure réponse ? Est-ce qu’il faut consacrer 40 % des part de marché aux installations de panneaux pour les particuliers ? Doit-on conditionner certaines aides ou les distribuer au prorata du contenu européen des équipements ? Plusieurs options sont sur la table.Le coût de la main-d’œuvre, les subventions accordées par la Chine à son industrie et l’évolution du prix du marché du carbone en Europe posent des questions de compétitivité. Comment faire pour la sauvegarder ?Quand on regarde de près la structure des coûts, on se rend compte que la main-d’œuvre directe représente moins de 10 %. Par ailleurs, la fabrication des panneaux photovoltaïque demande une main-d’œuvre assez qualifiée, donc les acteurs chinois n’ont pas d’avantage structurel dans ce domaine. Enfin, nous avons de l’expérience dans l’intelligence industrielle, la connaissance du produit, la recherche (en Allemagne et en France avec notamment le CEA). Ce qui nous manque aujourd’hui c’est la massification de la production. C’est le seul modèle possible, car il y a des coûts fixes qui ne peuvent être amortis que par le volume. Cette massification, c’est de l’automatisation et de la digitalisation. Cela reste possible ! D’autres industries l’ont fait en Europe et en France. STM, par exemple, a passé ces étapes dans l’électronique et fait preuve de compétitivité.Le deuxième aspect, c’est la verticalisation du processus industriel. Cela veut dire intégrer toutes les étapes de fabrication des panneaux solaires, sinon on ne pourra pas être souverains. C’est pour cela que nous avons décidé d’être présents sur toutes les étapes : on fabrique le « waffer » – le composant de base entrant dans la fabrication de puces d’ordinateurs et de cellules solaires -, les cellules et enfin le module final. Si on n’est pas présent sur la première étape, on va devoir acheter des « waffers » en Chine, qui domine à 97 % la production mondiale. A terme, nous visons un prix ne serait pas plus de 10 % plus cher que ceux pratiqués par les acteurs chinois.L’instabilité politique observée en France, et le ralentissement de l’ambition climatique à l’échelle de l’Union européenne peuvent-ils peser sur votre activité ?Ce que je peux dire, c’est que personne ne va à l’encontre du développement du photovoltaïque en France, bien au contraire. Tous les partis politiques se sont exprimés en faveur d’une industrialisation française et européenne. Donc je dirais qu’on ne pourrait pas être dans un environnement plus favorable par rapport aux sujets qu’on porte. Au niveau de l’Union européenne, notre projet est encadré par une réglementation, maintenant c’est uniquement un sujet de mise en œuvre.

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Source link : https://www.lexpress.fr/environnement/photovoltaique-en-europe-lidee-nest-pas-de-mettre-les-chinois-dehors-ARQZPUZG3JEVDJS4BJ7H6RVFS4/

Author : Valentin Ehkirch

Publish date : 2024-07-14 08:30:00

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L’Express

Russie : la dernière stratégie de Poutine pour financer sa coûteuse guerre en Ukraine

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Vladimir Poutine redouble d’efforts pour continuer de financer son invasion de l’Ukraine. Sa dernière solution : la signature, vendredi 12 juillet, de plusieurs décrets pour augmenter les impôts pour les hauts revenus et les entreprises. Cette décision, estime le Kremlin, devrait permettre de financer l’explosion de près de 70 % du budget militaire russe en 2024, conséquence de la guerre menée sans relâche contre Kiev. Les dépenses militaires représenteront, cette année, 6,7 % du PIB.La Douma et le Conseil de la Fédération, les deux chambres du Parlement, ont voté en faveur de ce projet d’augmentation des impôts. Car, en Russie, les dépenses publiques ont excédé les recettes de plusieurs dizaines de milliards d’euros depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, en février 2022. Le déficit fédéral a atteint 0,5 % du PIB sur les six premiers mois de 2024, selon le ministère des Finances. Ce dernier prévoit un déficit de 1,1 % cette année, un niveau qui reste malgré tout bien inférieur à la plupart des principales économies mondiales.Taxer les pus riches et les entreprisesPour compenser ce déséquilibre, l’Etat russe va donc instaurer de nouveaux seuils d’imposition pour les plus hauts revenus – à 18, 20 et 22 % – et augmenter l’impôt sur le bénéfice des sociétés, de 20 à 25 %. « Ces changements visent à mettre en place un système fiscal juste et équilibré », a justifié récemment le ministre des Finances, Anton Silouanov.Si ces hausses d’impôts sont importantes, elles ne toucheront que « 3 à 4″ % des Russes et des entreprises », a assuré le ministre. C’est le signe, selon lui, que les autorités sont prudentes pour ne pas affecter le niveau de vie de la majorité des Russes, déjà touchée par une inflation actuellement de l’ordre de 8,6 %. Pour le reste de la population, le taux d’imposition restera à 13 %, comme depuis 2001. Ces nouveaux seuils d’impôts permettraient tout de même de faire entrer environ 27 milliards d’euros supplémentaires, rien qu’en 2025.Une nouvelle stratégie pour financer la guerreOfficiellement, cet argent doit servir à financer une série de « projets nationaux » : des programmes pluriannuels annoncés en début d’année par Vladimir Poutine et qui concernent principalement les dépenses sociales. Mais en réalité, il s’agit surtout de financer l’effort de guerre en Ukraine, après plus de deux ans d’un conflit coûteux économiquement et humainement.Autre changement stratégique dans cette tentative de garder le contrôle sur le gouffre financier que représente l’invasion menée par la Russie : Vladimir Poutine a évincé mi-mai un historique de son gouvernement, Sergueï Choïgou – dans le but de « rationaliser » les dépenses et accroître davantage la production destinée à l’armée – et nommé à sa place un économiste interventionniste sans expérience militaire, Andreï Belooussov.

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Source link : https://www.lexpress.fr/monde/europe/russie-la-derniere-strategie-de-poutine-pour-financer-sa-couteuse-guerre-en-ukraine-PXAHCTH2NFGTRC6D2UKZNSVLQA/

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Publish date : 2024-07-13 12:02:53

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L’Express

Eté 54 : l’espoir Mendès France, la fin de la guerre d’Indochine, un coup d’Etat au Guatemala

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De la fin de la guerre d’Indochine, à l’affaire du Watergate, jusqu’à la nomination d’Emmanuel Macron à Bercy, redécouvrez à travers nos archives, les temps forts des étés de chaque décennie entre avancées diplomatiques, crises politiques et progrès scientifiques. Cette semaine, l’été 1954.Investiture de Pierre Mendès France : l’espoir d’une nominationUn mois après l’humiliante défaite de Diên Biên Phu, Pierre Mendès France est investi comme président du Conseil par l’Assemblée nationale, le 18 juin 1954, sur la base d’un contrat de gouvernement : revenir sous quatre semaines avec un accord négocié pour une sortie de crise en Indochine ou démissionner. Son équipe ministérielle, resserrée et rajeunie, tranche par sa manière de gouverner, insufflant un souffle nouveau à une IVe République en proie à l’instabilité parlementaire, aux scandales et aux tumultes internationaux.Un an après la création de L’Express, lancé pour porter Mendès France au pouvoir, cette investiture marque aussi un tournant pour notre hebdomadaire. « Le journal pour Mendès », selon les mots de Françoise Giroud, se doit de clarifier son positionnement vis-à-vis de ses lecteurs.Pierre Mendès France, nouveau président du Conseil, en couverture de L’Express du 19 juin 1954. »La chute du gouvernement Laniel a été, sans nul doute, la plus spectaculaire depuis le début de la législature ; elle a ouvert l’épisode le plus marquant en politique française depuis le départ du général de Gaulle. La raison en est simple : sur quelques problèmes essentiels, la crise de la politique française est arrivée à un tel point de gravité que, de toute manière, un changement est inévitable. Ce changement peut être simplement la chute accélérée dans l’impuissance et le renoncement ; ou bien il peut venir d’une volonté neuve qui permette un redressement.En tout état de cause, la France est devant une crise générale de ses responsabilités, de ses missions, de ses alliances. Les choses ne resteront pas en l’état. Le temps de l’immobilisme est, contrairement aux espoirs de certains, dépassé. […]Dans la nuit du jeudi 17 juin au vendredi 18, Pierre Mendès France était venu, après l’ouverture du scrutin sur son investiture, s’enfermer dans un petit bureau du Palais Bourbon, derrière la salle des séances. Entouré de quelques amis politiques, il envisageait avec eux les diverses hypothèses, les péripéties de la séance de l’après-midi, le jeu des communistes et les raisons du M.R.P.A une heure cinq du matin, un huissier entra et remit à Mendès-France un petit bout de papier plié en deux que le leader radical lut à haute voix : « Investi par 419 voix », et il ajouta : « Bon. Messieurs, suffit pour le passé, préparons l’avenir ». A cette minute, l’horizon politique français, contrairement à toutes les prévisions raisonnables, avait basculé. […]L’Express doit à ses lecteurs, dès aujourd’hui, une franche explication qui évite toute équivoque possible à leurs yeux mais sans dissimuler les aspects nouveaux de la situation qui vient de se créer. II nous semblait très clair que si des hommes animés d’esprit de rigueur, de courage politique et de volonté d’indépendance nationale pouvaient prendre en main les affaires, la fatalité apparente qui pesait sur la destinée du pays serait levée. Aujourd’hui, par un accident que l’on nous permettra de considérer comme heureux, Mendès France et une partie de cette équipe ont pris la charge du pouvoir. Notre rôle désormais redevient ce qu’il a toujours été : l’analyse et la critique, aussi objectives que possible, des actes du gouvernement. Que ce gouvernement s’appelle Mendès France, au lieu de s’appeler Laniel ou Pleven, nous donne plus d’espoir quant aux intentions mais ne nous enlève aucune lucidité quant aux actes. Notre devoir vis-à-vis de nos lecteurs se réconcilie une fois de plus avec ce que nous croyons être l’intérêt national : il sera de dire la vérité sur la manière dont sont gérées les affaires du pays. »L’Express du 19 juin 1954Accords de Genève : un succès du « style PMF »En signant, dans la nuit du 20 au 21 juillet 1954, la paix en Indochine où la France s’enlisait depuis 7 ans, Pierre Mendès France tient son contrat et imprime sa marque dès son arrivée au pouvoir. S’ensuivent le discours de Carthage sur la reconnaissance de l’autonomie de la Tunisie le 31 juillet et le vote des « pouvoirs spéciaux » en août afin de mettre en oeuvre sa politique économique.Six mois avant la signature des accords de Genève, L’Express du 2 janvier 1954 présente en couverture une carte de la présence militaire française en Indochine et prévient : « Il n’y a pas d’issue militaire ». »Genève n’est pas une victoire, c’est une révolution. Personne ne songerait, en France, à fêter comme un triomphe un accord de compromis qui, aussi inespéré qu’il soit, ne peut pas effacer les conséquences des années d’erreurs et d’hésitations. Devant les conditions de ce « cessez le feu » qu’a obtenues le chef du gouvernement, ses adversaires les plus irréductibles ne peuvent que s’incliner, mais ses meilleurs amis ne doivent pas, eux, pavoiser. Il n’y a eu ni capitulation ni victoire, mais un dur travail accompli avec maitrise et courage. La nation peut en être satisfaite et doit, rapidement, tourner les yeux vers les tâches de l’avenir maintenant rendues possibles. […]Le premier facteur nouveau, et le plus évident, est l’allégement à terme du fardeau que faisait peser sur la nation le conflit d’Indochine. Dès maintenant le plus dramatique aspect de cette charge est effacé : la perte quotidienne des meilleurs cadres de notre armée. La France pourra enfin envisager la construction d’un instrument militaire solide, cohérent et efficace. La charge économique était double : d’une part la distorsion que faisait subir à notre économie la dépense croissante et massive consacrée à alimenter la guerre, d’autre part l’état de dépendance dans lequel s’enfonçait progressivement notre pays à l’égard de l’aide financière étrangère. […]Le deuxième élément nouveau, en France, c’est que le « style » politique de la conduite des affaires du pays a été transformé en quatre semaines. Pierre Mendès-France n’a trouvé aucune formule géniale ni nouvelle pour résoudre les problèmes ; il n’a sorti de son chapeau aucun « truc » auquel personne n’avait pensé. Sa méthode a simplement consisté à annoncer en toute clarté ce qu’il avait l’intention de réaliser, puis à se mettre au travail avec précision, à ne jamais se laisser embarquer dans des voies détournées, à ne pas dire aux uns ce qu’il cachait aux autres, mais à répéter à tout le monde exactement la même chose, enfin à concentrer sur l’essentiel toute son énergie et le travail de ses collaborateurs. Cette méthode de simple bon sens a tranché brutalement sur la manière dont les affaires étaient jusqu’alors traitées. […]En quelques semaines, dix exactement, l’armistice est signé à Genève, la paix rétablie en Tunisie, des pouvoirs financiers extraordinaires votés, l’abcès de la C.E.D. est crevé. La démocratie retrouve, semble-t-il, son efficacité et sa justification après dix ans d’abandons, d’occasions manquées et de déceptions. »L’Express des 24 juillet et 4 septembre 1954La bombe H bouleverse les lois de la guerreDepuis les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki en août 1945, les États-Unis et l’URSS se sont lancés dans une course effrénée à l’armement nucléaire. Le 1er mars 1954, en plein « équilibre de la terreur », les Américains réalisent l’essai de Castle Bravo qui restera jusqu’en 1961 la bombe à fusion la plus puissante jamais testée. Pendant ce temps, la France et la Grande-Bretagne s’efforcent de faire progresser leurs programmes nucléaires respectifs. L’ancien Premier ministre britannique, Clement Attlee, choisit L’Express pour livrer son analyse des conséquences politiques de l’apparition de la bombe H soulignant l’urgence d’un accord international.Explosion de la première bombe H américaine le 1er novembre 1952 dans les îles Marshall. »Nous sommes aujourd’hui dans une situation sans précédent dans l’histoire du monde. Un fait nouveau bouleverse les données des relations entre les peuples. Les savants, travaillant sous la direction de leurs gouvernements, ont mis au point une arme capable d’anéantir les plus grandes cités du globe ou, du moins, de les paralyser totalement. […]On nous annonce que des engins de destruction beaucoup plus puissants que celui qui vient d’être essayé peuvent être fabriqués en grande quantité, et que les moyens de lancer ces bombes sur des objectifs ennemis se sont développés plus rapidement que les techniques de défense. Nous savons que les États-Unis possèdent cette arme. Nous pensons que l’Union soviétique la possède aussi. Il est vraisemblable que, dans quelques années, d’autres pays la posséderont à leur tour. […]J’estime que l’humanité a atteint, dans le développement des techniques de destruction, la limite critique à partir de laquelle le problème des conflits entre les peuples change radicalement de nature. […]La population civile est aujourd’hui l’objectif numéro un. À chaque nouveau conflit, les « lois de la guerre » sont devenues un peu plus inhumaines. Il y a quarante ans, les techniques de destruction que nous avons utilisées dans la dernière guerre mondiale eussent paru indignes de peuples civilisés. Leur horreur est cependant sans commune mesure avec celle des méthodes qui seraient utilisées dans une nouvelle guerre. Certains prétendent que la bombe à hydrogène et la bombe atomique sont des armes si terribles que personne n’osera jamais les utiliser. Je voudrais le croire, mais l’histoire de notre époque nous enseigne malheureusement que, lorsqu’une guerre totale est engagée – une guerre dont l’enjeu est l’existence même d’une nation – toutes les armes existantes sont utilisées. […]Nous voyons les puissances occidentales multiplier les efforts pour faire aboutir les travaux du Comité du désarmement des Nations Unies. C’est fort bien, et nous souhaitons tous qu’ils aboutissent, mais je ne crois pas, pour ma part, que l’interdiction d’une certaine catégorie d’armements puisse constituer la solution dont nous avons besoin. Interdire une arme, ce n’est que donner plus d’importance aux autres. […] Je suis convaincu que si un changement profond n’intervient pas dans les relations internationales, la civilisation humaine tout entière risque d’être anéantie.À l’heure actuelle, les armes de destruction continuent de s’accumuler, les incidents susceptibles de déclencher des guerres se multiplient, et le poids des charges militaires pèse de plus en plus lourdement sur des peuples qui s’impatientent. Nous devons comprendre que tous les autres problèmes sont secondaires, en comparaison de celui-là. Il faut s’attaquer aux causes de la course aux armements. Il faut que triomphe dans le monde entier le principe de la tolérance, et que chaque peuple renonce à imposer ses croyances particulières à d’autres peuples. »L’Express du 3 juillet 1954Coup d’Etat au GuatemalaL’ethnologue Jacques Soustelle, chargé de différentes missions en Amérique latine de 1932 à 1939, donne son analyse des événements qui ensanglantent le Guatemala. Il pointe du doigt le rôle des Etats-Unis qui ont fait du pays « leur terrain de jeu avec l’exploitation des terres agricoles par la toute-puissante United Fruit Company » selon les mots de l’académicien Mario Vargas Llosa soixante-dix ans plus tard. Le lendemain de la publication de cet article, le 27 juin 1954, le président Jacobo Árbenz est renversé. Ce putsch organisé par les services secrets américains est l’une des premières grandes opérations de la CIA en Amérique latine.« Beaucoup de Français ne jetteront qu’un coup d’oeil rapide sur les manchettes des journaux selon lesquelles ‘la guerre civile a éclaté au Guatemala.'[…] »La révolution guatémaltèque est une révolution typiquement indo-latine, très analogue à celle du Mexique. Elle n’a rien à voir avec le marxisme ni le communisme, elle exprime la faim de terre du paysan indien dépossédé et refoulé depuis quatre siècles, d’abord par le conquistador espagnol, puis par la grande société anonyme yankee. Les Mexicains ont eu la chance d’accomplir avant Lénine l’essentiel de leur tâche révolutionnaire : on n’a donc pas pu les accuser de communisme. Tel n’est pas le cas des Guatémaltèques. II est pourtant évident qu’il ne s’agit, dans toute cette sanglante affaire, que des intérêts de la United Fruit, décidée à empêcher par la force des armes l’application d’une loi qui vise à supprimer des conditions féodales abolies dans les pays démocratiques depuis plus d’un siècle. […]Pour qui connaît depuis quelque vingt années cette région du monde, il y avait quelque chose de sinistrement familier dans la campagne de haine et d’affolement lancée contre le Guatemala par la presse, la radio et les milieux officiels des Etats-Unis depuis quelques mois. C’est ainsi qu’ont été préparées toutes les interventions contre le Mexique, le Nicaragua, Haïti. Cette campagne-ci a atteint le maximum de la mauvaise foi et de la stupidité : l’Agence United Press, dans une dépêche publiée par le Figaro du 10 juin, n’est-elle pas allée jusqu’à affirmer que les communistes du Guatemala ‘détenaient la plupart des postes importants à la Martinique et à la Guadeloupe’ ? Dire que nos départements d’outre-mer étaient envahis par le Guatemala, et nous n’en savions rien ! […]Les avions « inconnus » qui ont bombardé Guatemala ne sont pas plus mystérieux que ceux qui ont incendié Guernica. Il s’agit là sans – aucun doute d’une intervention militaire organisée, équipée et armée par le trust United Fruit ; financée par lui, couverte par certains gouvernements centre-américains, et d’abord, il faut le dire, par celui des Etats-Unis d’Amérique. »L’Express du 26 juin 1954La semaine prochaine, retrouvez l’été 64 en archives

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Publish date : 2024-07-13 12:30:00

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L’Express

Le fabricant de batteries Northvolt en difficulté : « Nous avons dix ans de retard sur la Chine »

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C’est l’un des producteurs de batteries les plus prometteurs en Europe. Las. Depuis plusieurs mois, le suédois Northvolt enchaîne les déconvenues. Retards de livraison et problèmes de qualité ont conduit le constructeur automobile allemand BMW à annuler la grosse commande qu’il avait passée auprès du jeune fabricant européen. Pire, le quotidien Dagens Nyheter a fait état de plus d’une vingtaine d’accidents graves en cinq ans dans l’usine de Northvolt située au nord-est de la Suède. Acculé, son PDG, Peter Carlsson, a admis avoir « été un peu trop agressif dans ses projets d’expansion ».Peu avant, ACC, la coentreprise entre Stellantis, TotalEnergies et Mercedes, avait décidé de mettre en pause ses projets d’usines en Allemagne et en Italie. La montée en puissance de l’industrie des batteries sur le Vieux Continent est loin d’être un fleuve tranquille. Mais les difficultés actuelles ne devraient pas empêcher les acteurs européens de capter une partie d’un marché jusqu’à présent ultra-dominé par l’Asie et la Chine, estime Christophe Pillot, le directeur d’Avicenne Energy, un cabinet de consulting qui organise chaque année un grand raout dédié aux batteries à Lyon… Sous réserve que l’Europe poursuive les mesures de soutien et de protection de cette industrie naissante.L’Express : Northvolt rencontre de nombreuses difficultés. Le fabricant suédois de batteries a renoncé à une nouvelle usine, perdu une commande de BMW… Le franco-allemand ACC a mis en pause ses projets en Allemagne et en Italie. Comment expliquez-vous les difficultés que traversent ces représentants de l’industrie européenne des batteries ?Christophe Pillot : Les difficultés de Northvolt et d’ACC ne sont, à mon avis, pas de même nature. Pour le premier, les nouvelles sont effectivement mauvaises puisque le groupe ne parvient pas à produire des batteries qui correspondent à ce qu’ils ont promis à leurs clients, d’où l’arrêt du contrat de BMW qui atteignait près de 2 milliards d’euros. Un autre élément à prendre en compte dans le cas de Northvolt tient à l’attractivité des Etats-Unis. Avec les subventions promises dans le cadre de l’IRA, il devient plus intéressant pour des groupes comme Northvolt d’investir aux Etats-Unis qu’en Europe. C’est ce qui explique qu’un autre groupe scandinave, Freyr, ait quitté la région.Le coup de frein chez ACC tient en revanche au fait que la plupart des fabricants de batteries sont partis sur la technologie NMC [nickel, manganèse et cobalt, NDLR] alors que les groupes automobiles réclament aujourd’hui des batteries LFP [lithium, fer, phosphate, NDLR]. Comme d’autres, le groupe se demande aujourd’hui s’il est en mesure de produire cette nouvelle technologie dans ses futurs sites en Allemagne et en Italie.Les fabricants chinois dominent la technologie LFP. Les acteurs européens peuvent-ils faire évoluer leurs productions ?Il n’est pas si compliqué de produire des batteries LPF à la place des versions NMC. Pour les fabricants européens, le vrai problème est celui de l’approvisionnement, dans la mesure où ils ont sécurisé tous leurs besoins pour des batteries NMC et doivent basculer sur le LFP. Sachant qu’il semble difficile de localiser une chaîne d’approvisionnement de matériaux pour batteries LFP en Europe, dans la mesure où les composants utilisés dans de telles batteries sont vendus à des prix défiant toute concurrence.Nous avons fait des calculs : la production de cathodes pour batteries LFP restera 30 % plus élevée en Europe qu’en Chine, même avec tous les avantages possibles. Non seulement, il faudrait financer le Capex, c’est-à-dire les dépenses d’investissement, mais aussi l’Opex, les dépenses d’exploitation, de ces sites de production. C’est possible, mais il faudrait que les pays européens trouvent une position commune. Or, certains pays comme l’Allemagne conservent de forts intérêts en Chine.Le ralentissement des ventes de voitures électriques est-il de nature à compliquer les ambitions des fabricants européens de batteries ?Il est vrai que Northvolt et les autres fabricants souffrent de la moindre croissance des ventes. Le temps des primo-adoptants, les fameux « early adopters », est passé. Les constructeurs automobiles sont aujourd’hui tenus de proposer des prix acceptables, comparables aux modèles thermiques, surtout pour leur clientèle particulière. Cela étant, la voiture électrique reste un marché extrêmement porteur : nous continuons à estimer qu’il va croître de près de 30 % par an sur les dix prochaines années, ce qui reste énorme. La Chine, qui a dix ans d’avance sur l’Europe, illustre bien le fait qu’il est possible de trouver des moyens de favoriser l’adoption des véhicules électriques autrement que par des subventions, qui ont décru dans certains pays européens, comme en Allemagne. Cela peut passer par l’octroi de files spéciales pour les voitures électriques, le parking gratuit, etc.Certains fabricants européens semblent peiner à monter en cadence. Est-ce lié à leur entrée récente sur cette activité ?Beaucoup d’usines, comme ACC, rencontrent des problèmes de rebuts : c’était attendu. Il est très dur de monter en cadence dans l’industrie des batteries, et personne n’y échappe. Même les Coréens et les Chinois qui s’installent en Europe affichent de forts taux de rebuts à leurs débuts. C’est une industrie où la précision doit être extrême. Les réglages des machines prennent du temps. Mais à terme, les usines européennes ne devraient pas dépasser des taux de rebuts de l’ordre de 5 %.Le renoncement, comme l’a fait Northvolt, à construire de nouvelles usines peut-il être le signe que l’industrie européenne des batteries était surdimensionnée par rapport aux besoins du marché ?Pas du tout. On recense à peu près 1 700 gigawattheures de projets de production de batteries à travers l’Europe, en incluant les initiatives de fabricants européens et d’acteurs étrangers, notamment asiatiques. Ils n’aboutiront pas du tout : il faut avoir la technologie, l’argent et des relations privilégiées avec au moins un client, ce qui ne sera pas le cas de tous les acteurs engagés. Nous estimons donc que d’ici à 2030, l’Europe devrait disposer d’une capacité autour de 1 000 gigawattheures, et d’une production réelle qui atteindra environ 700 gigawattheures. Or, c’est moins que ce que le marché demandera à cette échéance.Ce contexte est-il de nature à accroître la dépendance de l’Europe aux fabricants de batteries asiatiques, contrairement à ses ambitions ?Les acteurs européens devraient tout de même prendre une part de marché significative. On ne peut imaginer être plus dépendants de l’Asie qu’on ne l’est aujourd’hui. Nous dépendons de la région pour nous approvisionner en matières premières, pour les matériaux utilisés dans les batteries et pour les machines que nous installons dans les usines européennes ! Tout l’objectif de l’Europe consiste à l’être de moins en moins. Et aussi de créer des emplois sur le territoire, d’où le fait que les gouvernements acceptent de financer les projets de certains acteurs asiatiques.L’Europe reste-elle donc capable de bâtir une industrie de la batterie sur son territoire ?C’est en tout cas ce qu’elle doit chercher à faire en construisant des capacités sur l’ensemble de la chaîne de valeur. A défaut de disposer de gisements de matières premières, l’Europe peut au moins imaginer réaliser leur raffinage [activité sur laquelle la Chine reste ultradominante, NDLR]. Cela étant, il faut se rendre à l’évidence : nous avons dix ans de retard sur la Chine et elle avance plus vite que nous. Si nous sommes capables de faire émerger une chaîne de valeur dans la batterie, le combat n’est pas gagné d’avance et il nécessitera un soutien public véritable. C’est important : la voiture électrique reste, à mon avis, la meilleure voie pour réduire les émissions de CO2 de l’automobile.Plusieurs accidents mortels ont eu lieu récemment dans les usines de Northvolt et du fabricant coréen Aricell. La montée en cadence, notamment en Europe, se fait-elle au détriment de la sécurité des salariés ?L’industrie des batteries est dangereuse, cela ne fait aucun doute. C’est pourquoi il ne faut pas négliger les questions de sécurité, ni dans les usines, ni pour le consommateur final. Toute la chaîne est concernée, que ce soit la production, le transport et le stockage des batteries, leur recyclage… Il reste du travail à faire pour améliorer les conditions dans les sites. En matière de sécurité, l’Europe peut et doit faire la différence avec d’autres pays producteurs, comme la Chine.

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Author : Julie Thoin-Bousquié

Publish date : 2024-07-13 15:00:00

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L’Express

Ecoles françaises en Turquie : pourquoi la crise couve entre Paris et Ankara

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Les jeunes turcs pourraient ne plus pouvoir effectuer leur scolarité dans les établissements français d’Istanbul et Ankara, par décision du gouvernement dirigé par Recep Tayyip Erdogan. Cette annonce fait suite à une série de désaccords entre les systèmes éducatifs français et turcs. Dans un courrier adressé, vendredi 12 juillet, aux parents d’élèves, l’Ambassade de France à Ankara les a informés du risque de voir, dès « l’année scolaire 2024-2025 », les élèves turcs interdits de s’inscrire dans les établissements français. Ils constituent pourtant l’écrasante majorité des 2 000 élèves qui y sont accueillis.Au cœur du désaccord : l’exigence d’Ankara, depuis plusieurs années, d’un principe de « réciprocité ». Le gouvernement turc souhaite en effet pouvoir ouvrir des écoles turques reconnues par l’Etat en France, comme il existe des écoles françaises en Turquie. Face au refus de la France, la Turquie a soudainement durci sa position le 2 juillet dernier. Dans une « note verbale des autorités turques », celles-ci ont prévenu que, faute d’accord, il serait désormais interdit aux écoles françaises d’accueillir de jeunes turcs. « Ces écoles ont été créées pour les enfants des employés des missions diplomatiques, mais elles ont commencé à accepter des élèves turcs. C’est contraire à la loi », a affirmé le ministre turc de l’Education, Yusuf Tekin, dans un entretien publié par le journal Haberturk.Il a même dénoncé, ce samedi 13 juillet, l’arrogance » de la France. « Il faut conclure un accord bilatéral, et le problème sera résolu, mais ils n’en veulent pas non plus. Bref, ils sont arrogants. C’est pourquoi nous n’avons pas encore trouvé de solution », a ajouté le ministre. « Ces écoles ont énormément apporté à la relation bilatérale franco-turque depuis des décennies. Nous sommes plus déterminés que jamais à poursuivre les négociations avec la ferme intention de les voir aboutir », a néanmoins promis auprès de l’AFP l’ambassadrice de France à Ankara, Isabelle Dumont.Adapter les programmes français au paysSelon une source proche du dossier, le gouvernement turc a aussi demandé que les programmes scolaires suivis par les établissements français en Turquie « se rapprochent » désormais de ceux suivis dans les écoles turques, « pour au moins quelques matières ». Il n’est cependant pas question d’inclure des cours de religion, tels que veut les imposer dans les programmes scolaires le président Recep Tayyip Erdogan, a précisé cet interlocuteur. »La France était prête à mettre en vigueur ce qu’on appelle les parcours intégrés, déjà appliqués par les écoles françaises d’autres pays », a expliqué cette source. Ces derniers consistent, pour les élèves autochtones, à suivre quelques matières spécifiquement adaptées – comme la géographie – dans la langue du pays, en l’occurrence en turc. « Mais les autorités turques ont récemment et soudainement « haussé le ton et mis la pression », a ajouté cet interlocuteur.Un parent d’élève joint par l’AFP, sous couvert d’anonymat, a expliqué que « les parents turcs qui optent pour ces écoles veulent justement que leurs enfants puissent suivre un enseignement laïc et scientifique ». Alors que les programmes turcs sont de plus en plus axés sur les valeurs traditionnelles, la morale et la famille, au détriment notamment des langues étrangères et des cours de sciences.

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Publish date : 2024-07-13 15:03:25

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L’Express

Gaza : au moins 71 morts dans une frappe sur un camp de déplacés, selon le Hamas

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L’armée israélienne a indiqué, ce samedi 13 juillet, avoir visé deux hauts dirigeants du Hamas dans le sud de la bande de Gaza. « L’armée a visé Mohammed Deif et Rafa Salama […] qui étaient deux cerveaux du massacre du 7 octobre », a-t-elle indiqué dans un communiqué, sans préciser si les deux hommes étaient morts. « La frappe a été menée dans une zone clôturée gérée par le Hamas et où, d’après nos informations, seuls des terroristes du Hamas étaient présents et où il n’y avait pas de civils ».Il s’agit, selon le Hamas, « de fausses allégations visant à masquer l’ampleur de l’effroyable massacre ». Car le mouvement islamiste palestiniena fait état, lui, d’au moins 71 morts et 289 blessés dans une frappe israélienne sur le camp de déplacés d’al-Mawasi, dans le sud de la bande de Gaza.Le ministère de la Santé de son gouvernement a dénoncé, dans un communiqué, « un massacre odieux de l’occupation (Israël, NDLR) contre des citoyens et des déplacés dans la zone al-Mawasi de Khan Younès ». Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne a répondu examiner ces informations.Effondrement du système de santéLe bureau du Premier ministre israélien a rappelé de son côté que Benyamin Netanyahou avait « donné, au début de la guerre, une instruction permanente pour éliminer les hauts dirigeants du Hamas ». Il « a été mis au courant des développements » et « fera une évaluation de la situation aujourd’hui » avec des responsables sécuritaires, d’après son bureau.La zone d’al-Mawasi, sur la côte entre Rafah et Khan Younès, avait été déclarée « zone humanitaire » par Israël, en théorie sûre pour les déplacés. « Il reste de nombreuses dépouilles de martyrs éparpillées dans les rues, sous les décombres et autour des tentes de déplacés que l’on ne peut atteindre en raison des tirs intenses de l’occupation », a rapporté Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile, estimant qu’il s’agissait d’un « nouveau massacre ».Les victimes ont été transférées vers plusieurs hôpitaux de la région. A l’hôpital koweïtien de Rafah, le directeur Suhaib al-Hams, a indiqué que la plupart des blessures étaient graves, dont des amputations. Il a qualifié la situation de « vrai désastre qui survient en plein effondrement du système de santé », d’après un communiqué.L’Unrwa, agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, estime qu’environ 1,5 million de personnes se trouvent dans le secteur d’al-Mawasi, à Khan Younès et Rafah, a indiqué une porte-parole à l’AFP. Cette dernière semaine, quatre écoles abritant des déplacés ont été visées en quatre jours par des frappes, faisant au moins 49 morts, d’après des sources à Gaza dont le Hamas. Israël avait dit viser des « terroristes ».

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Publish date : 2024-07-13 15:10:14

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