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Les soins de ville sont en train de déraper par rapport à l’objectif fixé par le budget 2024 de la Sécurité sociale et risquent de creuser de 500 millions d’euros supplémentaires le déficit prévu. C’est la conclusion d’un comité d’alerte sur l’évolution des dépenses d’assurance maladie, dont le dernier avis a été dévoilé par Les Echos ce lundi 29 juillet. « Il existe un risque élevé de dépassement du sous-objectif des soins de ville au vu de la progression de ces dépenses au cours des six premiers mois de l’année 2024 », a averti le groupe d’experts, dont la mission est de suivre tous les six mois l’écart entre les dépenses réelles de l’Assurance maladie et l’objectif fixé par la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS).Cette dernière prévoyait que les soins de ville représentent en 2024 une dépense de 108,4 milliards d’euros. Mais sur les six premiers mois de l’année, « les dépenses brutes effectives » liées aux soins de ville ont progressé de + 5,7 % par rapport à la même période en 2023, soit 1,5 point supplémentaire par rapport à l’objectif fixé de + 4,2 %, analysent-ils. L’écart concerne « la plupart » des postes de soins de ville : biologie médicale, transports de patients, honoraires des médecins spécialistes et des masseurs-kinésithérapeutes, arrêts maladie, médicaments et dispositifs médicaux, indique le comité, observant la « dynamique » du volume des prises en charge.Une réserve insuffisanteAu deuxième semestre, plusieurs variables devraient encore faire évoluer les dépenses selon les experts, citant notamment une augmentation des recettes via le doublement des « franchises » – reste à charge des patients sur les médicaments ou consultations – intervenu au 1er avril et au 15 mai, ou des hausses de dépenses après la revalorisation des tarifs des médecins libéraux, récemment conclue entre syndicats et Assurance maladie. Au final, le comité estime que les dépenses brutes pourraient déraper d’environ 1 milliard d’euros fin 2024.La LFSS inclut toujours une « réserve » en cas de dépassement de l’objectif national de dépenses maladie (Ondam) mais celle-ci est « insuffisante », estiment les experts. Ils rappellent l’important déficit des hôpitaux publics, et notent qu’une rallonge de 170 millions d’euros a été consentie mi-2024 aux établissements de santé privés lucratifs. En utilisant le peu de réserves mobilisables, et en anticipant une baisse des dépenses de biologie médicale récemment négociée avec les représentants des laboratoires d’analyses, le comité estime que l’Ondam pourrait in fine être dépassé de plus de 500 millions d’euros en fin d’année. Ce montant « significatif » est toutefois « inférieur au seuil d’alerte », fixé à 0,5 % du montant prévisionnel des dépenses, soit 1,3 milliard.
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Publish date : 2024-07-29 17:23:31
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