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Education nationale : la demande de Belloubet avant cette rentrée scolaire

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La ministre démissionnaire de l’Education nationale Nicole Belloubet a demandé, ce mardi 27 août, que le budget de l’Education nationale soit « a minima sanctuarisé » en jugeant qu’à ce stade, le projet budgétaire adressé par Matignon à son ministère « ne répond pas à l’ensemble de nos besoins ». »Je considère que la cohérence voudrait que le budget de l’Education nationale soit a minima sanctuarisé. Le prochain gouvernement devra y être très attentif s’il souhaite maintenir une réelle ambition pour cette priorité nationale », a déclaré la ministre lors de sa conférence de presse de rentrée.

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Publish date : 2024-08-27 10:58:34

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Macron et le choix d’un Premier ministre : cette ahurissante inconscience du président

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Comment expliquer l’ahurissante inconscience du président Macron, l’absence scandaleuse, anticonstitutionnelle de gouvernement depuis plus d’un mois ? Il est devenu fou, disent certains, au comptoir du bar. Evidemment pas. Le président est en lui-même ce qu’il a toujours été, un disciple de Paul Ricœur (1913-2005).Le philosophe avait de tout temps une incapacité à se repérer dans l’espace. Il ne retrouvait jamais son chemin, ni dans Paris, ni à Préfailles. J’avais failli le perdre quand nous étions allés ensemble à l’Opéra assister au Saint-François d’Assise de Messiaen, au début des années 1980.Cette désorientation topographique, qui n’est pas une agoraphobie, est un handicap rare dont il a souffert toute sa vie, qui l’a complexé et certainement contribué à faire de lui cette caricature d’intellectuel enfermé dans sa tour d’ivoire, décidé à ne plus en sortir, à nourrir ses travaux philosophiques de lectures et seulement de lectures, sans tenir compte de ce qui se passe dehors.Trop de conscience de la conscience tue la conscienceC’est ainsi que, durant les cinq années de captivité dans le camp de Gross-Born, en Pologne, il va passer son temps à traduire le livre du philosophe allemand Edmund Husserl, Idées directrices pour une phénoménologie. La légende veut que, n’ayant pas à sa disposition le papier nécessaire, il écrit sa traduction sur les marges du livre de Husserl, plus de 800 pages constituant les fondements de cette science qui se veut nouvelle et purement descriptive des structures de la conscience : de quoi et comment est faite la conscience, qu’est-ce que c’est, et comment elle fonctionne. Chaque fois que Paul a tenté de me le faire comprendre, un axiome me venait à l’esprit : trop de conscience de la conscience tue la conscience. Autrement dit, j’avais l’impression que la phénoménologie était un moyen pour Paul d’échapper à ce que je croyais être « les phénomènes » : des manifestations, des émanations du réel. Pour moi, lui disais-je, les phénomènes c’est la vie du réel. Mais je voyais à son sourire que c’était plus compliqué que ça. Et puis, je sentais qu’il n’aimait pas ce concept de « réel ».Traduire Husserl en captivité pendant cinq ans, de la façon dont il en parlait et il le confessait sans détour, c’était s’abstraire de la réalité douloureuse dans laquelle il se trouvait, prisonnier, et qu’il ne voulait pas penser comme telle : réalité. Husserl, c’était parfait pour ça puisque c’est justement un des principes, une des expériences de la phénoménologie, « l’épochè », la suspension du jugement. Paul l’appliquait à fond, cette suspension, à l’excès, et c’est pourquoi, dans son journal de captivité, on ne trouve pas la moindre trace de sa personne souffrante, pas la moindre évocation de la douleur de la séparation d’avec sa famille, rien sur les conditions d’existence, au sens concret du terme, la bouffe, le sommeil, le froid et les autres prisonniers. Seule intrusion dans le monde : il donne des conférences sur la révolution nationale au Cercle Pétain, c’est dire s’il est déconnecté. Tout se passe comme si, à force de penser le monde, il en oubliait de penser au monde, celui qui l’entoure, dans lequel se trouve le penseur. Mais cette « mise en pratique » de la phénoménologie, cette application déductive est un abus, une dérive, une tournure pervertie de la pensée de Husserl. C’est la ruse ricœurienne, celle qui permettra à Paul de s’envisager soi-même comme un autre. Et c’est probablement ce qui a séduit Macron : la suspension du jugement, l’épochè, qui en use aujourd’hui à l’envi. Il s’empêche de juger, de décider, de choisir, il pense tellement au pouvoir d’un point de vue phénoménologique qu’il s’en échappe et qu’il lui échappe. Il n’a plus le pouvoir, il est au pouvoir, paralysé, inerte, mais au summum de sa jouissance narcissique, dans une sorte de petite mort présidentielle. Ça ne peut pas durer, mais le fait d’avoir décrété les Jeux olympiques comme la vacance du pouvoir complique encore le retour sur Terre, qui est l’opération la plus périlleuse de la conquête de l’espace.

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Author : Christophe Donner

Publish date : 2024-08-27 11:00:00

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Israël : un ministre israélien crée une nouvelle polémique sur l’esplanade des Mosquées

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Itamar Ben Gvir, ministre israélien à la Sécurité nationale, a provoqué lundi une nouvelle polémique au sujet de l’esplanade des mosquées à Jérusalem. Un lieu ultrasensible, appelé mont du Temple par les juifs, al-Haram al-Charif (« noble sanctuaire ») par les musulmans. C’est le site le plus sacré du judaïsme et le troisième lieu saint de l’islam, après La Mecque et Médine. L’endroit est au cœur même du conflit israélo-palestinien et l’objet de tensions récurrentes pouvant parfois dégénérer en guerre, comme ce fut le cas au printemps 2021.En vertu d’un statu quo historique que l’Etat d’Israël s’est engagé à respecter en 1967, les musulmans peuvent s’y rendre à toute heure du jour et de la nuit, et les juifs, comme tous les non-musulmans, peuvent y accéder à certaines heures, sous stricte surveillance, mais ne sont pas autorisés à y prier, ni à y pénétrer en possession de signes religieux. Or, depuis quelques années, des extrémistes religieux juifs revendiquent ce droit, bafouant de plus en plus souvent les règles établies.Remise en cause du statu quoLundi, Itamar Ben Gvir, ministre israélien d’extrême droite, s’est ainsi rangé de leur côté remettant en question le bien-fondé du statu quo sur l’esplanade des Mosquées de Jérusalem. « Si je pouvais faire tout ce que je voulais, je mettrais un drapeau israélien sur le site », a-t-il déclaré lundi dans un entretien accordé à la radio militaire israélienne Galeï Tsahal. Quitte à y édifier une synagogue s’il le pouvait ? Pressé par le journaliste à plusieurs reprises de répondre à cette question, Itamar Ben Gvir a fini par dire : « Oui. » Ce ministre n’est pas à son coup d’essai. Depuis son entrée au gouvernement en décembre 2022, il s’est rendu au moins six fois sur ce lieu saint disputé, autant de visites dénoncées comme des provocations et des atteintes au statu quo par les Palestiniens et nombre de capitales étrangères. « Les Arabes peuvent prier là où ils veulent », affirme le ministre dans son entretien à Galeï Tsahal, « donc les juifs devraient aussi pouvoir prier là où ils veulent ».Si le lieu est administré par la Jordanie, son accès est contrôlé par les forces de sécurité israéliennes. De par ses fonctions de ministre chargé de la sécurité nationale, Itamar Ben Gvir est donc chargé de faire respecter le statu quo, mais il l’a lui-même bafoué de façon spectaculaire le 13 août en se rendant sur l’esplanade avec plusieurs centaines d’Israéliens pour une prière à l’occasion d’une fête juive. Le bureau du Premier ministre Benyamin Netanyahou avait alors qualifié l' »incident » d' »entorse au statu quo » et affirmé que seuls « le gouvernement et le Premier ministre […] définissent la politique [israélienne] sur le mont du Temple », et non pas tel ou tel ministre. »Des déclarations irresponsables »Lundi, sa nouvelle déclaration a forcé, une nouvelle fois, les services du Premier ministre Benyamin Netanyahou à publier un communiqué, laconique, assurant qu’il n’y a « aucun changement dans le statu quo sur le mont du Temple ». Plus incisif, alors qu’Israël est en guerre dans la bande de Gaza contre le mouvement islamiste palestinien Hamas depuis l’attaque sanglante lancée par ce dernier le 7 octobre, le ministre de la Défense Yoav Gallant a jugé sur X que « les actes de Ben Gvir mettent en danger la sécurité de l’Etat d’Israël ». « Remettre en question le statu quo sur le mont du Temple est un acte dangereux, inutile et irresponsable », a-t-il ajouté. Le ministre de l’Intérieur, Moshe Arbel, a lui appelé le Premier ministre Netanyahou à « remettre Mr Ben Gvir à sa place », rapporte The Times of Israël, qualifiant ses déclarations d' »irresponsables ».Itamar Ben Gvir, ouvertement d’extrême droite, est devenu ministre en 2022 grâce à Benyamin Netanyahou, et est habitué de ces prises de position et actions polémiques. « C’est la raison d’être d’Itamar Ben Gvir […] C’est un homme d’opposition qui ne sait pas faire avec la culture politique qu’on attend d’un ministre, d’un membre de la fonction publique », expliquait ainsi auprès de franceinfo Denis Charbit, professeur de sciences politiques à l’Open University of Israël. »Les Lieux saints sont la ligne rouge dont nous n’autoriserons pas le franchissement », a déclaré le porte-parole de la présidence de l’Autorité palestinienne, Nabil Abou Roudeina. Le Hamas a qualifié de « dangereux » les propos de Ben Gvir et appelé les « nations arabes et islamiques à prendre leurs responsabilités pour protéger les Lieux saints ». Tandis que « la Jordanie prendra toutes les mesures nécessaires pour mettre fin aux attaques contre les Lieux saints », a réagi son ministère des Affaires étrangères, qui « prépare les dossiers juridiques nécessaires pour intenter une action devant les tribunaux internationaux » à ce sujet.

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Publish date : 2024-08-27 10:15:25

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Présidentielle américaine : Harris-Trump, que disent les derniers sondages ?

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À un peu plus de deux mois de la date butoir du 5 novembre 2024 qui consacrera l’élection du 47e président américain, les sondages se démultiplient outre-Atlantique. Les votes des femmes, des hommes, des jeunes et moins jeunes, des cadres et des ouvriers mais surtout ceux des habitants des Etats pivots (dits « swing states », il s’agit de ces Etats aux résultats traditionnellement serrés qui peuvent basculer dans un camp comme dans l’autre) sont scrutés. D’autant que depuis l’abandon de la course à la Maison-Blanche de Joe Biden, la courbe des intentions de vote s’est radicalement inversée.Jeudi 23 août, Kamala Harris, actuelle vice-présidente, est officiellement devenue la candidate démocrate pour l’élection présidentielle, lors de la clôture de la convention du parti à Chicago. Adoubée par l’ancien président Barack Obama, et sa femme, Michelle Obama, la candidature de Kamala Harris a encore été galvanisée.Légère avance pour HarrisSelon l’agrégateur de sondages 538, la candidate démocrate devance d’environ 3,5 points son rival républicain Donald Trump. Le résultat s’annonce serré, mais la courbe de Kamala Harris est en progression tandis que celle de Donald Trump stagne depuis des semaines. Un sondage de l’université Fairleigh Dickinson, publié samedi 24 août, a révélé que Harris devançait Trump avec 50 % des voix contre 43 % au niveau national, tandis que 7 % des personnes interrogées ont déclaré qu’elles voteraient pour quelqu’un d’autre, rapporte le journal politique de Washington The Hill.En outre, Kamala Harris semble prendre de l’avance dans de nombreux Etats clés. Au Texas, par exemple, terre républicaine depuis 1980, l’avance de Donald Trump s’est largement réduite. La démocrate est remontée à moins de 5 points du candidat républicain, alors que son camp était en retard de plus de 10 points avant son investiture, souligne The Texas Tribune. Un sondage publié par le New York Times le 12 août la donne ainsi gagnante de quatre points dans le Michigan, le Wisconsin et la Pennsylvanie. Trois Etats où Joe Biden était à la traîne avant de renoncer à sa candidature, et remportés de justesse en 2016 par Donald Trump.Des divergences marquées entre hommes et femmesDepuis le désistement de Joe Biden, le duel entre Kamala Harris et Donald Trump met en évidence une divergence particulièrement marquée entre électrices et électeurs. Dans une enquête d’opinion rendue publique par CBS, 56 % des femmes interrogées disent vouloir voter pour la vice-présidente et 44 % pour l’ancien chef d’Etat. La tendance s’inverse concernant le vote pour l’ancien président Donald Trump. 54 % disent ainsi le préférer contre 45 % pour Kamala Harris. Le journal The Hill observe que les sondeurs notent que la race ou le sexe jouent un rôle important dans l’avance de Kamala Harris. Lorsque les électeurs sont invités à réfléchir à la race ou au sexe, l’avance de la démocrate augmente considérablement, tandis que le soutien à Harris et à Trump est pratiquement à égalité lorsqu’ils ne sont pas amenés à y réfléchir, note le journal. Les chiffres d’un sondage Siena/New York Times, mené dans trois Etats décisifs, sont même plus frappants : 52 % des électeurs disent préférer le candidat républicain, et 39 % sa rivale ; alors que 56 % des électrices se rangent derrière la candidate démocrate, contre seulement 35 % derrière Donald Trump.Interrogé jeudi dernier sur la chaîne Fox News, au sujet de la popularité croissante de Kamala Harris dans les sondages, Trump a répondu : « Non, elle n’a pas de succès. Moi, j’ai du succès. Je m’en sors très bien avec les électeurs hispaniques. Je m’en sors très bien avec les hommes noirs. Je m’en sors très bien avec les femmes, parce que les femmes veulent de la sécurité. » Reste que, rien n’est joué d’avance. Les deux candidats doivent s’affronter le 10 septembre prochain lors d’un débat télévisé sur la chaîne ABC News. Une performance qui pourrait être déterminante.

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Publish date : 2024-08-27 08:00:00

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EN DIRECT. Consultations de Macron : Faure n’ira pas à l’Elysée, refusant d’être « complice d’une parodie de démocratie »

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Toujours pas de fumée blanche. Quarante-deux jours après avoir accepté la démission du gouvernement de Gabriel Attal (un record depuis l’après-guerre), la succession flotte dans les limbes. Emmanuel Macron doit ouvrir, ce mardi 27 août, un « nouveau cycle de consultations », sans LFI ni le RN, mais avec le renfort de « personnalités » censées l’aider à sortir de l’impasse, après avoir balayé l’option Lucie Castets, suscitant l’ire à gauche.Les infos à retenir⇒ Poursuite des concertations à l’Elysée ce mardi⇒ Le NFP dénonce un « coup de force institutionnel » de Macron⇒ LFI veut présenter une procédure de destitution du président de la RépubliqueMacron ouvre de nouvelles concertationsEspérant débloquer la situation et en recherche de « stabilité institutionnelle », le chef de l’Etat veut continuer à échanger mardi avec les responsables des partis, mais aussi avec « des personnalités se distinguant par l’expérience du service de l’Etat et de la République », a-t-il fait savoir lundi soir dans un communiqué.Si ni le programme, ni le casting, n’ont été communiqués par la présidence, une certitude : l’ensemble du spectre politique ne sera pas représenté. A l’extrême droite, le Rassemblement national (RN) et ses alliés menés par Éric Ciotti ne seront pas conviés, a indiqué un proche du président. A gauche, La France insoumise, présentée comme un épouvantail par ses adversaires macronistes et de droite, ne recevra pas non plus de carton d’invitation.Faure (PS) n’ira pas à l’ElyséeOlivier Faure (PS) n’ira pas à l’Elysée, refusant d’être « complice d’une parodie de démocratie ». Le NFP dénonce « un coup de force antidémocratique » »Coup de force antidémocratique inacceptable », appel à une « grande mobilisation populaire », « irresponsabilité démocratique dangereuse » : la gauche s’est insurgée lundi contre la décision d’Emmanuel Macron d’exclure l’option d’un gouvernement de gauche menée par Lucie Castets, au nom de la « stabilité institutionnelle ». »C’est un coup de force antidémocratique tout à fait inacceptable qui se fait sur la base d’une argumentation qui n’a aucun sens », a affirmé Manuel Bompard sur BFMTV, assurant qu’ils n’iraient « pas participer à une nouvelle tentative de consultation ». Le patron des communistes Fabien Roussel a lui appelé lundi sur BFMTV à « une grande mobilisation populaire » dans « les jours prochains ». Pour la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier, « invoquer la stabilité quand on a dissous sans aucune concertation et qu’on refuse le résultat d’une élection pour laquelle les Français n’ont jamais été aussi nombreux à se déplacer est d’une irresponsabilité démocratique dangereuse ».Une motion de destitution bientôt présentée à l’Assemblée ?Dans la soirée, Manuel Bompard a annoncé sur X qu’une motion de destitution à l’encontre du chef de l’Etat « sera présentée par les députés insoumis au bureau de l’Assemblée nationale conformément à l’article 68 de la Constitution », pour s’opposer à « un abus de pouvoir ». Un levier évoqué par le parti de gauche depuis quelques jours déjà.Communiqué de la France insoumise : censure, mobilisation, destitution !

Le président de la République vient de prendre une décision d’une exceptionnelle gravité. Il ne reconnait pas le résultat du suffrage universel qui a placé le Nouveau Front Populaire en tête des suffrages.…— Manuel Bompard (@mbompard) August 26, 2024La CGT appelle à la « mobilisation »Réforme des retraites, assurance-chômage, pouvoir d’achat… Alors que de nombreux sujets sociaux restent en suspens après la dissolution de l’Assemblée nationale, la CGT maintient la pression et annonce une première « mobilisation » à l’automne, à contre-courant de ses partenaires qui attendent le futur gouvernement. »Je ne vais pas annoncer des mouvements alors qu’on ne sait pas quel va être le gouvernement, quelles méthodes il va utiliser et quels seront ses sujets », a expliqué à l’AFP le patron de la CFTC Cyril Chabanier. Même constat du côté de la CFE-CGC : « On ne fait pas de grève préalable », a abondé François Hommeril, se disant tout de même « groggy ». « On est en septembre et on ne sait pas trop comment vont se passer les choses. »

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Publish date : 2024-08-27 08:04:36

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Management : ces mauvaises habitudes à bannir pour gagner en efficacité

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L’été n’est pas encore fini, mais déjà se profile la rentrée avec le retour des vacanciers d’août et les projets pour le dernier trimestre. C’est le moment d’essayer de nouvelles approches managériales pour gagner en efficacité, en élaborant un décompte précis de chaque action. C’est en effet le temps passé et réparti sur ses multiples tâches qui est la clé de son organisation, de son épuisement (« je suis sous l’eau ») ou de sa capacité à absorber d’autres missions. Par exemple, les adeptes du micromanagement sont incapables de se détacher de leur obsession du contrôle et y passent un temps infini. Or, 73 % des salariés considèrent cette habitude comme toxique et 46 % l’identifient comme une raison pour laquelle ils quitteraient leur emploi (Monster Poll : Micromanagement is the biggest workplace « Red Flag », décembre 2023).Les « travaillomanes » qui veulent que tout soit parfait – selon la catégorisation du psychologue américain Taibi Kahler des six « drivers » inconscients (The Process Therapy Model : The Six Personality Types with Adaptations, 2008) – mènent la vie dure aux autres. Stressés en permanence, ces managers peuvent être victimes du fameux « syndrome » de l’imposteur (ils ont l’impression d’avoir usurpé leur fonction). In fine, des élèves modèles qui ne veulent pas démériter.Si leur absorption du travail semble impressionnante, les risques d’exploser ou de surcharger les équipes sont évidents, même si les organisations se rassurent avec des personnalités qui donnent autant. Une fausse bonne idée, car sont-elles pour autant efficaces ? Ayant peu confiance dans les autres, pointilleuses, elles sont perçues comme autoritaires, présentes à l’extrême, en mode surveillance. Le micromanagement s’accompagne souvent de reporting, des montagnes de comptes rendus, pour vérifier à nouveau. Epuisant à lire pour eux et à rédiger pour les autres. Chronophage pour tout le monde et pour quel résultat ?D’autres passent ce cap et travaillent à la place des trop lents, trop hésitants. « J’affiche parfois une pancarte ‘Attention ! Aider peut nuire’, pour déclencher un débat sur la différence entre les types d’aide : celle qui consiste à faire quelque chose pour quelqu’un, par opposition à celle qui consiste à assister, à faire quelque chose avec quelqu’un », analyse le psychologue américain Thomas Gordon, nommé à trois reprises pour le prix Nobel de la paix (1997, 1998 et 1999), qui a donné des conseils d’éducation aux parents et a également théorisé la communication interpersonnelle par le leadership collaboratif. « Le proverbe : ‘donne un poisson et tu nourris une personne pour un jour. Apprends-lui à pêcher et tu le nourris pour la vie’, souligne cette sagesse. Les parents, enseignants ou managers compétents mettent en œuvre ce principe pour encourager l’autonomie chez leurs enfants, leurs élèves ou leurs employés » (Relations efficaces. Comment construire et maintenir de bonnes relations, avec Noël Burch, Marabout 2011). C’est la seule solution : 71 % des employés estiment que le micromanagement entrave leurs performances professionnelles (Harry E. Chambers, My way or the highway : the micromanagement survival guide, Berrett-Koehler Publishers, 2004)Diminuer sa dose de réunions et de mailsDeux autres travers peuvent affecter le management : des mails et des réunions à n’en plus finir. « L’e-mail est peu adapté à la communication collaborative et générateur de beaucoup de bruit numérique : plus de 30 % d’e-mails sont dus à l’utilisation de la ‘copie’, 25 %​ au ‘répondre à tous' », indique l’Observatoire de l’infobésité et de la collaboration numérique (2023). Mieux les diriger vers celui qui doit les lire.Par ailleurs, les principales raisons qui engendrent une perte d’attention des employés lors de réunions sont qu’elles sont trop longues (39 %), avec des informations non pertinentes (30 %) et des points déjà abordés (26 %, Capterra, février 2024). En outre, 56,8 % des salariés participent à 1 à 3 réunions par semaine et 31,2 % avouent scroller sur les réseaux sociaux. Ils sont même 89,2 % à « faire autre chose » (Deskeo, juin 2024), comme peut-être imaginer leur prochaine destination de vacances. Au manager de relire Horace et son « carpe diem » (Odes, 22 ou 23 av. JC) pour éviter à ses troupes cette fuite du présent.

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Author : Claire Padych

Publish date : 2024-08-27 07:30:00

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L’incroyable histoire de Zakia Khudadadi, para-athlète qui a fui l’Afghanistan

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Dans le quotidien de Zakia Khudadadi, il n’existe pas vraiment de place pour les jours de repos. En ce dimanche 4 août 2024, la para-taekwondoïste profite d’une rare pause dans son entraînement sportif pour troquer son kimono contre une chemise et un blazer. Trois semaines avant le début des Jeux paralympiques, cette athlète de 24 ans a rendez-vous sous les voûtes du Petit Palais, dans le 8e arrondissement de Paris, pour mener un tout autre type de combat : la médiatisation de son histoire, intimement liée à celle de millions de femmes afghanes. Le Crédit coopératif, banque du groupe BCPE qui la soutient financièrement via la Fondation Pacte de Performance, l’a invitée à s’exprimer devant plusieurs dizaines de clients et de partenaires, réunis pour les Jeux olympiques dans le hall principal du bâtiment – situé à quelques mètres seulement du Grand Palais où Zakia Khudadadi mènera son premier combat, le 29 août prochain.Confiante, désormais habituée aux caméras et aux prises de paroles en public, la jeune femme s’avance sur l’estrade et saisit l’occasion de raconter une nouvelle fois la série d’événements qui l’ont amenée à se réfugier en France. « En Afghanistan, naître fille, c’est déjà une honte. En plus, je suis née avec un handicap », résumait-elle dans une vidéo retraçant son parcours, diffusée quelques minutes plus tôt. Née femme, avec un bras atrophié et appartenant à la minorité chiite hazara, Zakia Khudadadi a dû triplement se battre pour pratiquer son sport, trouver des clubs et des entraîneurs, et participer à des compétitions internationales. « Après la prise de pouvoir des talibans, j’ai dû tout recommencer de zéro. Et ça a été très dur », complète-t-elle devant l’assistance, dans un Français quasi parfait.Rien ne prédestinait pourtant Zakia Khudadadi à maîtriser cette langue. Il y a encore trois ans, l’athlète n’aurait d’ailleurs jamais cru s’entraîner un jour à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep) de Vincennes, côtoyer l’équipe de France de para-taekwondo ou même s’installer dans l’Hexagone. Originaire de la ville de Hérat, dans l’ouest de l’Afghanistan, cette passionnée de sport se destinait plutôt à une carrière dans son pays d’origine, où elle s’entraînait avec l’équipe nationale de para-taekwondo. Malgré les difficultés liées à son genre et à l’acceptation de son handicap, sa carrière semblait alors toute tracée. En 2016, elle remportait même les championnats africains de para-taekwondo, devenant ainsi la première Afghane en situation de handicap à obtenir une médaille internationale dans une discipline sportive. Une performance qui lui permet de se qualifier pour les Jeux paralympiques de Tokyo, en 2021. « Un de mes rêves était en train de devenir réalité… Mais c’était sans compter sur les talibans, qui ont pris le pouvoir le 15 août 2021. N’oubliez jamais cette date, parce qu’elle marque la fin de la liberté pour toutes les filles et les femmes afghanes », retrace-t-elle, émue, auprès de L’Express. »C’était le chaos »Le régime taliban, qui impose une vision rigoriste de l’islam sunnite dans le pays, interdit notamment aux femmes d’accéder à l’éducation, d’exercer la plupart des emplois, de se déplacer sans chaperon masculin, de se rendre dans de nombreux lieux publics comme les parcs, les jardins ou les gymnases, ou encore de pratiquer une activité sportive. Pour Zakia Khudadadi comme pour des centaines d’autres athlètes, la sentence tombe rapidement, en cet été 2021. « Mon coach m’a appelée, et m’a dit : ‘Tout est fini, les Talibans ont pris Kaboul’. J’étais choquée, en larmes. Mais je me suis tout de suite dit que je ne me laisserai pas faire », se souvient-elle.Depuis la capitale, où elle s’entraînait d’arrache-pied pour les Jeux de Tokyo, la jeune femme se réfugie chez des proches, puis lance un appel à l’aide en vidéo, qu’elle envoie à l’agence de presse Reuters. « Je suis une femme, membre du Comité national paralympique afghan pour le para-taekwondo. Je suis actuellement emprisonnée à l’intérieur de cet appartement, sans possibilité de sortir, de m’entraîner, de savoir comment vont mes proches ou de vérifier que je ne suis pas exclue de la compétition. […] Je vous demande de m’aider. S’il vous plaît, tendez-moi la main, et aidez-moi », demande-t-elle, face caméra. Publié sur les réseaux sociaux, son témoignage devient viral. « Très vite, j’ai eu des réponses de plusieurs pays, dont la France, qui a été la première à accepter de m’accueillir. Mais avant tout, il fallait réussir à me faire sortir d’Afghanistan », raconte l’athlète.Sur la route de l’aéroport de Kaboul, où des milliers de civils se rejoignent pour tenter d’échapper au régime taliban, Zakia Khudadadi se souvient de la peur qui l’étreint : « C’était le chaos. Il y avait des checkpoints partout, des patrouilles qui circulaient et vérifiaient les identités de tout le monde. Il ne fallait surtout pas qu’ils comprennent que j’essayais de partir. J’ai risqué ma vie, clairement ». Terrifiée à l’idée de se faire répérer, l’athlète abandonne toutes ses affaires, et ne garde sur elle que son passeport. Le 17 août, elle décolle finalement depuis l’aéroport de Kaboul pour Abou Dhabi, puis Paris, et enfin, Tokyo. Moins de quinze jours après cette fuite, elle participe, dans le brouillard, à ses premiers Jeux paralympiques. « C’était une période très étrange, j’avais extrêmement peur pour ma famille et mes amis restés en Afghanistan. Ma vie entière venait d’être bouleversée », commente-t-elle.Alors que les autres athlètes se sont enfermés dans « leur bulle » de concentration depuis des jours, bénéficiant des meilleurs entraînements, soins physiques et préparations mentales, Zakia Khudadi vient de vivre un traumatisme indescriptible. Qu’importe : le 2 septembre 2021, elle se présente fièrement à son premier combat chez les moins de 49 kilos, entrant sur le tatami au son de la chanson Thunderstruck, d’AC/DC. Le symbole est immense. Face à l’Ouzbèke Ziyodakhon Isakova, elle s’incline finalement 17-12, puis perd son combat de repêchage face à l’Ukrainienne Vika Marchuk. « Ce n’était pas le plus important. Mon seul objectif, c’était de participer à ces Jeux en tant qu’Afghane. J’ai pensé à toutes les femmes et les filles à qui l’on avait interdit de s’entraîner, à qui l’on demandait soudainement de n’être plus que des épouses et des mères. Tout ce que j’ai fait, c’est pour elles », souffle la jeune femme. »Elle ne se décourage jamais »Après sa performance, plusieurs pays lui proposent l’asile, dont le Royaume-Uni, la Thaïlande ou l’Australie. Mais Zakia Khudadadi choisit la France, où elle réussit également à faire exfiltrer certains membres de sa famille. Logée à l’Insep, elle s’entraîne chaque jour, depuis quatre ans, pour participer aux Jeux de Paris. « Physiquement, Zakia est une athlète très explosive : elle a une rapidité impressionnante dans ses mouvements, connaît toutes les techniques, maîtrise les deux gardes. Et mentalement, on sent qu’elle a une capacité à se dépasser même quand elle a mal », souligne Haby Niaré, son entraîneuse à l’Insep. L’ancienne championne du monde de taekwondo, médaillée d’argent aux Jeux de Rio, reconnaît à son élève une « force mentale impressionnante ». »Elle continue toujours, persévère. On a souvent ce scénario en combat, où elle est dans le dur, perd de huit ou 10 points, puis arrive à renverser la tendance d’un coup. Elle essaiera jusqu’au bout », explique-t-elle. C’est justement lors d’un combat comme celui-ci que Zakia Khudadadi a remporté le tournoi qualificatif pour les Jeux paralympiques 2024, où elle concourra sous la bannière des athlètes réfugiés, faute d’avoir pu obtenir les autorisations administratives lui permettant de représenter l’équipe de France. « Ce n’est pas toujours facile : on a eu quelques désillusions cette année, où Zakia n’a pas pu participer à certains stages ou compétitions pour des problèmes administratifs, ou par manque d’accords entre son pays d’origine et le pays où on allait s’entraîner », explique Haby Niaré. « Mais elle ne se décourage jamais, trouve de nouvelles solutions, se rattrape à d’autres entraînements. Comme si tout ça lui donnait encore plus de force ».Zakia Khudadadi ne semble pas être de celles qui se laissent facilement impressionner. Pour protéger ses proches, elle préfère évidemment ne pas commenter la politique menée par les talibans. Mais ses performances sportives sont le plus bel affront qu’elle puisse faire au régime : alors que ce dernier interdit purement et simplement aux femmes afghanes de pratiquer le sport, la jeune femme a gagné six médailles internationales en deux ans, dont le titre de championne d’Europe en 2023. « Le 29 août à 10 heures, ce sera mon premier combat pour les Jeux de Paris. Je compte bien revenir avec une belle médaille. Et je sais pourquoi je me bats », glisse-t-elle avant de repartir pour une nouvelle séance photo.

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Author : Céline Delbecque

Publish date : 2024-08-27 07:00:00

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L’Express

Budget : de Bercy à Bruxelles, enquête sur le pari risqué d’une « année blanche »

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Partir la tête haute et la conscience tranquille. Jusque dans les derniers instants, Bruno Le Maire aura tenté d’imposer sa solution pour mener à bien la mission périlleuse qu’il avait faite sienne : rétablir les finances publiques, dont la dérive n’a fait que s’accentuer sous la présidence d’Emmanuel Macron. En vain. Alors que le ministre de l’Economie, au record de longévité, avait mis sur la table une baisse des dépenses de 5 milliards d’euros pour le budget 2025, Gabriel Attal en a décidé autrement. Le Premier ministre a préféré la prudence à l’aplomb, en proposant de geler les crédits de l’Etat.Une manière de ne pas engager le prochain exécutif, qui aura la charge de reprendre ou non cette ébauche de projet de loi de finances à la neutralité confondante. La mouture made in Matignon devrait en tout cas permettre d’économiser 10 milliards d’euros en considérant que l’inflation serait de 2 % l’année prochaine. « Le gouvernement actuel est obligé de proposer un budget a minima sans savoir ce que voudra la prochaine majorité parlementaire. C’est très difficile pour lui de prendre une initiative politique, ce qui dépasserait le cadre des affaires courantes », souligne Eric Dor, directeur des études économiques à l’Iéseg.Des lettres de cadrage ont été envoyées à tous les ministères en vue de serrer la ceinture. Pour les détails, il faudra repasser. Matignon précise seulement que les crédits alloués à la culture, au sport et au militaire ne bougeront pas. Le chef de l’Etat avait pourtant affirmé la veille du 14 juillet qu’un « ajustement » de la loi de programmation serait nécessaire en 2025. Qu’en sera-t-il des « jusqu’à 3 milliards d’euros » d’aides supplémentaires qu’il avait annoncés, en mars dernier, dans le cadre d’un accord de coopération en matière de sécurité signé en présence de Volodymyr Zelensky à Paris ? Pas de réponse à ce stade.La pilule ne passe pas côté BercyMalgré le peu d’efforts consentis, les équipes de Gabriel Attal n’en démordent pas : « Le Premier ministre est soucieux du rétablissement des finances publiques. C’est assez rare d’avoir un budget ‘zéro valeur’. » Du côté de Bercy, on prend mal ce camouflet. « Nous aurions mieux fait de rester en vacances, soupire un conseiller du ministre. Bruno Le Maire est un peu le seul à essayer de redresser les comptes. » Il y a encore quelques mois, début mars, le n° 2 du gouvernement dans l’ordre protocolaire se rendait devant les commissions des Finances de l’Assemblée nationale et du Sénat. Le visage fermé, il tentait, tant bien que mal, de défendre le plan d’économies de 10 milliards d’euros acté par décret deux semaines plus tôt. Un plan de coupe nécessaire pour éviter que le budget 2024 ne dérape, à la suite d’une prévision de croissance bien trop optimiste des équipes de Bercy. Las. Ce n’était que le début. A ses côtés, le ministre délégué aux Comptes publics, Thomas Cazenave, se chargeait ensuite d’annoncer la prochaine mauvaise nouvelle : il faudra trouver 20 milliards d’euros supplémentaires en 2025 « afin de respecter la trajectoire visant à contenir le déficit en deçà de 3 % d’ici à 2027 ».Ce seuil, inscrit dans le marbre du protocole n° 12 du traité de Maastricht, reste un objectif prioritaire et jugé plausible par Emmanuel Macron et le gouvernement sortant. Dans le programme de stabilité 2024-2027 envoyé à Bruxelles, l’exécutif table sur une résorption du déficit public à 4,1 % en 2025 – contre les 5,1 % visés en 2024 – avant un retour sous les 3 % en 2027. Une trajectoire dont la crédibilité a été sérieusement écornée par le Haut Conseil des finances publiques et par de nombreux économistes. « Nous ne pensons pas que cet objectif soit réalisable compte tenu des politiques actuelles », juge également Hannah Dimpker, responsable de la notation de la France chez Fitch, agence qui a maintenu en avril dernier la note de la dette française à AA-.Alors, sans les 20 milliards d’euros d’économies promis en mars dernier, mais avec seulement la moitié, si tant est que les successeurs de Gabriel Attal et Bruno Le Maire reprennent en l’état la proposition de budget, le redressement des finances publiques tricolores semble bien mal parti. « C’est quand même un début responsable compte tenu de l’incertitude politique qui règne en France, tempère l’économiste Zsolt Darvas, chercheur à l’institut Bruegel à Bruxelles. Mais cela ne suffira pas. » Avec des conséquences concrètes pour la suite. « Toute procrastination aggravera l’effort à faire dans les prochaines années », prévient Eric Dor. Candidate pour le poste de Premier ministre au nom du Nouveau Front populaire, Lucie Castets a d’ores et déjà annoncé, dans Libération, qu’elle ne donnerait pas suite à la proposition de Matignon, optant plutôt pour un grand plan d’investissement et des mesures fiscales ciblant les « ultrariches ». « Mener une politique austéritaire dans le contexte actuel me paraît inadapté et irresponsable », soutient-elle.Le dialogue privilégié par BruxellesA Bruxelles, on suit évidemment la situation de très près. Dans l’attente de la nomination du prochain gouvernement, « la position officielle est : il n’y a pas d’inquiétude. L’état d’esprit général est d’être dans le dialogue et de ne pas envoyer de rappel », assure une source au sein de la Commission européenne. Le calendrier est néanmoins serré. Dans le cadre de la récente réforme du pacte de stabilité et de croissance, la France, comme tous les autres Etats de l’Union européenne, doit soumettre, d’ici au 20 septembre, un plan budgétaire pour les quatre ou sept années à venir, incluant l’année 2025. « Vu la taille de son déficit public et de sa dette, ce sera probablement sept ans », poursuit cette source. Chaque Etat membre devra présenter des réformes et des programmes d’investissement en vue de stimuler la croissance. A charge, pour le futur gouvernement français, de montrer patte blanche. « Le plan France 2030 [NDLR : un programme d’investissement de 54 milliards d’euros dans l’industrie, la transition écologique ou encore les nouvelles technologies] pourrait déjà servir de bonne base », souffle-t-on dans l’entourage du commissaire européen chargé de l’économie, Paolo Gentiloni.Selon toute vraisemblance, la France figurera dans le groupe des retardataires. Dans la situation actuelle, « il est difficile d’imaginer qu’elle sera en mesure de remettre le document avant le 20 septembre », estime Andreas Eisl, chercheur en politique économique européenne à l’Institut Jacques-Delors. Une entorse à relativiser. « Elle ne sera pas le seul pays à ne pas être capable de produire un tel plan dans les temps. Ce sera aussi le cas de l’Autriche, où il y a des élections, et de la Bulgarie, qui traverse actuellement une crise politique », poursuit-il. Au sein de la Commission, on prône la pédagogie : « C’est normal qu’en année électorale il y ait des retards. Plus la nomination d’un nouveau gouvernement prend du temps, plus les délais seront contraints. » Une fois la nouvelle projection des comptes reçue, Bruxelles pourra effectuer des recommandations si le plan n’est pas considéré comme satisfaisant. « Il y aura une marge de manœuvre pour la négociation. Nous connaissons ce débat concernant la vitesse à laquelle il faudrait ajuster le budget sans desservir la croissance. C’est un équilibre assez fragile », reconnaît-on dans l’entourage de Paolo Gentiloni.L’épée de Damoclès de la procédure de déficit excessifUn nouvel exercice qui a pris une importance singulière, lorsque le Conseil européen a officiellement lancé, fin juillet, une procédure de déficit excessif à l’encontre de la France, de l’Italie, de la Belgique, de la Hongrie, de la Pologne, de la Slovaquie et de Malte. Si des dispositions ne sont pas prises dans les prochaines années, ces pays risquent des sanctions financières. Pour l’Etat français, elles pourraient être de l’ordre de 2,5 milliards d’euros par an, soit 0,1 % du PIB. Un coût que nos finances publiques ne pourraient pas supporter. « Un changement de cap radical qui consisterait à ne pas respecter les règles budgétaires européennes serait un affront vis-à-vis de nos partenaires européens et un renoncement quant à nos générations futures », prévient l’eurodéputée Stéphanie Yon-Courtin (Ensemble). Mais, par le passé, la France s’est déjà retrouvée sous le coup d’une telle procédure de 2003 à 2007, puis de 2009 à 2017 sans qu’aucune amende ne soit infligée. « Cela fait vingt ans que Bruxelles intime à la France de réduire son déficit. Il y a un petit jeu du chat et de la souris assez mesquin. Lorsque Bruxelles fait les gros yeux, tout le monde sait qu’il n’y aura pas de sanction à l’arrivée », assure Sylvain Bersinger, chef économiste chez Asterès.Il n’empêche que la France figure parmi les plus mauvais élèves de la zone euro en matière de dette (110,6 % du PIB en 2023) et de déficit public (5,5 %). « Lorsque nous avons créé la monnaie unique, nous avons pris des engagements. Nous avons dû créer un règlement de copropriété pour maintenir la confiance dans la monnaie européenne. La plupart de nos partenaires ont respecté leurs engagements. En application de nos obligations, tous les ans nous transmettons un programme de stabilité, que la France n’a jamais respecté. Sans l’euro, comment aurions-nous pu faire face à la pandémie de Covid-19 ? » s’interroge l’ancien député européen et ministre des Finances Jean Arthuis.Au-delà d’hypothétiques sanctions, c’est l’avenir de l’Europe qui se joue, à l’heure où des mesures décisives doivent être prises pour assurer les transitions énergétique et numérique. « Nous avions, avec Emmanuel Macron, un gouvernement très proeuropéen. Si sur le plan économique la France, habituel moteur de l’UE, ne respecte pas les termes du contrat en matière de finances publiques, cela engage sa crédibilité », juge Andreas Eisl de Bruegel. « Nous avons un devoir d’exemplarité en tant que membre fondateur de l’Union européenne. Cela deviendra très compliqué de demander des efforts et de faire avancer des projets politiques si nous ne nous mettons pas en règle », abonde Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM.La patience des marchés pourrait ne pas durerLe courroux de la Commission européenne ne sera pas le seul souci du futur gouvernement, si les investisseurs se détournent de la dette française. Jusqu’à présent, les marchés sont plutôt restés dans l’expectative. Après la dissolution, le spread – l’écart de taux – entre la France et l’Allemagne a augmenté de 0,25 %. « Ce n’est rien par rapport aux vraies crises de dette souveraine comme celle qu’a connue la Grèce », nuance l’économiste Eric Dor. « L’absence de gouvernement n’est pas par nature problématique. En 2011, la Belgique n’en a pas eu pendant plus d’un an. Pour les marchés ce n’est pas nouveau, ils savent gérer ce genre de situation », ajoute Christopher Dembik.Mais le statu quo pourrait ne pas durer. « On observe quelques signaux négatifs sur les taux de la dette française. Les créanciers commencent à perdre patience. Si les investisseurs deviennent plus frileux vis-à-vis de la France, les taux seront plus élevés, et il faudra payer rubis sur l’ongle. Les prêteurs commencent à dire : ‘Les taux sont déjà plus élevés en France qu’au Portugal’, pays qui, il y a dix ans, était pourtant en quasi-faillite », note Sylvain Bersinger d’Asterès. Et si les taux augmentent, la charge d’intérêt croît elle aussi. Et avec une dette de plus de 3 000 milliards d’euros, la France ne peut pas se le permettre.La composition du futur gouvernement et la couleur du budget 2025 seront déterminantes. « Il ne faut pas non plus jouer avec le feu en testant la patience des investisseurs trop longtemps. La France a une série d’atouts : la grande liquidité de sa dette, la diversification de son économie… Néanmoins un marché très serein peut tout d’un coup changer de perception », rappelle Eric Dor. La jurisprudence Liz Truss en témoigne. En septembre 2022, la nouvelle Première ministre britannique dévoilait un plan à 150 milliards de livres pour contrer la flambée des prix de l’énergie. Pris de court, les marchés avaient réagi très rapidement avec une hausse soudaine des taux d’intérêt. 44 jours après son arrivée, la dirigeante du Parti conservateur démissionnait. « Ce qui s’est produit au Royaume-Uni pourrait également avoir lieu en France en cas de proposition de budget très irréaliste », affirme Zsolt Darvas, qui cible notamment le programme dispendieux du Nouveau Front populaire. Au risque de conduire à l’austérité, la vraie, pas celle imaginée par Lucie Castets.

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Author : Thibault Marotte

Publish date : 2024-08-27 06:14:51

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L’Express

Ukraine : Moscou visée par l' »une des plus importantes » attaques de drones de son histoire

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La ville de Moscou a été visée dans la nuit par l' »une des plus importantes » attaques de drones ukrainiens de son histoire, a annoncé ce mercredi 21 août son maire, alors que l’Ukraine a pour sa part affirmé avoir neutralisé cinquante drones russes.Cette nouvelle attaque de l’Ukraine sur le sol russe vient s’ajouter à l’incursion d’ampleur des forces ukrainiennes dans la région de Koursk, où les troupes de Kiev revendiquent avoir conquis 1 250 kilomètres carrés de territoire russe. De leur côté, les forces russes continuent également leur progression dans l’est ukrainien, en direction de la ville de Pokrovsk.Les infos à retenir :⇒ Moscou visée par l' »une des plus importantes » attaques de drones de son histoire⇒ Le Parlement ukrainien a voté pour rejoindre la Cour pénale internationale⇒ Les élections reportées dans sept municipalités de la région russe de KourskTelegram et Whastapp touchés par une « attaque » informatique en RussieUne « panne massive » a touché pendant une heure mercredi les messageries Telegram et WhatsApp en Russie, a rapporté le gendarme russe des télécoms Roskomnadzor, selon qui « une attaque » informatique était à l’origine de cet « incident » rare. « Depuis 14H00 (locales), le Centre de contrôle et de surveillance du réseau public de communications a enregistré une panne massive du fonctionnement des messageries Telegram et WhatsApp », a indiqué Roskomnadzor dans un communiqué laconique.Quelques minutes plus tard, le gendarme russe des télécoms a indiqué que ces perturbations étaient liées à « une attaque DDoS contre les opérateurs russes de télécommunications ». Les attaques DDoS, « par déni de service », sont une méthode relativement simple qui consiste à mettre en panne un système en le submergeant de requêtes. « A 15H00 (12H00 GMT), l’attaque a été repoussée et les services fonctionnent normalement », a affirmé dans ce second communiqué Roskomnadzor, qui n’a pas identifié l’auteur de cette cyberattaque.Un tel incident informatique est rare en Russie. Depuis le début de son assaut en Ukraine en février 2022, le Kremlin a considérablement renforcé sa mainmise sur le secteur numérique, fortement affecté par les sanctions occidentales.Le pouvoir russe a également accentué son contrôle sur l’internet, interdisant nombre de sites et réseaux sociaux occidentaux où les détracteurs du Kremlin pouvaient s’exprimer librement, à l’instar de Facebook, Instagram et X. Ces ressources restent toutefois accessibles depuis la Russie en utilisant un VPN.Depuis février 2022, Kiev a pour sa part été visée à plusieurs reprises par des cyberattaques d’ampleur, notamment contre ses sites gouvernementaux. Les autorités affirment régulièrement avoir des preuves de l’implication de Moscou, qui nie.Moscou visée par l' »une des plus importantes » attaques de drones de son histoireLa ville de Moscou a été visée dans la nuit par l' »une des plus importantes » attaques de drones ukrainiens de son histoire, a annoncé ce mercredi son maire, Sergueï Sobianine sur Telegram. Selon le ministère russe de la Défense, « onze drones ont été détruits » au-dessus du territoire de Moscou et de sa région pendant la nuit.La ville de Moscou et sa région, situées à plus de 500 kilomètres de la frontière ukrainienne, ont déjà été visées par de rares attaques de drones. Pendant l’été 2023, des engins avaient ainsi été détruits au-dessus du quartier d’affaires de la capitale, et en mai 2023, deux appareils avaient subi le même sort au niveau du Kremlin, en plein coeur de Moscou.Le Parlement ukrainien a voté pour rejoindre la Cour pénale internationaleAprès des années de tergiversations et l’opposition de militaires, le Parlement ukrainien a voté ce mercredi pour que Kiev rejoigne la Cour pénale internationale (CPI), dans l’espoir de punir la Russie pour des crimes de guerre présumés commis en Ukraine, ont annoncé plusieurs députés.Au total, 281 parlementaires ont voté pour ratifier le Statut de Rome, traité fondateur de la CPI, ont annoncé plusieurs d’entre eux sur les réseaux sociaux. Cette décision ouvrira « de plus grandes possibilités pour punir les Russes et renforcera l’isolement de la Russie », s’est félicitée sur Facebook la députée Ievguénia Kravtchouk.Les élections reportées dans sept municipalités de la région russe de KourskLes élections locales prévues début septembre ont été reportées dans sept municipalités de la région russe de Koursk, frontalière de l’Ukraine et en proie à une offensive ukrainienne inédite depuis le 6 août, ont annoncé les autorités électorales. »La Commission électorale centrale a soutenu la proposition de la commission électorale de la région de Koursk de reporter les élections […] dans sept municipalités », a-t-elle indiqué dans un communiqué. Les préparatifs des élections reprendront « dès qu’il sera possible d’assurer entièrement la sécurité des électeurs », selon la même source.Le Premier ministre indien Modi appelle à la « paix » avant de se rendre en UkraineLe Premier ministre indien Narendra Modi a appelé à un « retour de la paix » ce mercredi avant son départ pour l’Ukraine, quelques semaines après avoir suscité l’ire du président ukrainien Volodymyr Zelensky pour avoir étreint le président russe Vladimir Poutine lors d’une visite à Moscou.Narendra Modi, âgé de 73 ans, doit rencontrer le Premier ministre polonais Donald Tusk ce jeudi en Pologne avant de se rendre ce vendredi en Ukraine où un entretien avec Volodymyr Zelensky est notamment prévu. « En tant qu’ami et partenaire, nous espérons un retour rapide de la paix et de la stabilité dans la région », a déclaré le Premier ministre indien sur les réseaux sociaux.Narendra Modi maintient un équilibre délicat des liens historiquement solides de son pays avec Moscou et la recherche de partenariats plus étroits en matière de sécurité avec les pays occidentaux, en tant que rempart face à son rival régional chinois.

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Publish date : 2024-08-21 14:53:49

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L’Express

Oui, nous Français râlons et nous râlerons encore, par Christophe Donner

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L’empoisonnant dicton serait venu de l’étranger, comme toujours, un peu d’Italie, un peu d’Espagne, mais surtout de la perfide Albion : les Français sont râleurs. Ils ne savent pas la chance qu’ils ont de vivre dans un pays à la fois ensoleillé et avec des coins d’ombre, où l’on peut pratiquer le ski alpin le matin et nautique l’après-midi. C’est vraiment une manie, une seconde nature, ils feraient mieux d’aller voir ailleurs comment ça se passe, la chance qu’ils ont. Mais quand ils vont voir ailleurs, ça ne va pas non plus, on leur parle mal, et dans une langue qu’ils ne comprennent pas, qu’ils ont refusé d’apprendre correctement à l’école.C’est culturel chez eux, presque génétique, dès la crèche, avant même de savoir marcher, ça commence, c’est dans les programmes, de la maternelle à l’université on leur apprend à râler pour un oui pour un non, parce qu’il n’y a plus de Nutella, parce que les vieux les empêchent de regarder les écrans toute la journée, ils râlent contre Parcoursup, contre le sélectionneur de l’équipe de France. Ils râlent comme ils respirent. On les entend de loin, comme des cornes de brume, vitupérer, renauder, pleurnicher parce que c’est toujours l’Allemagne qui gagne, parce que c’est la faute de l’arbitre, ils râlent contre les vélos parce qu’il y en a trop, contre les bus parce qu’il n’y en a plus. Ça les prend le matin et ça ne les quitte plus de la journée, en famille, entre collègues, entre copains. Entre copines un peu moins, c’est vrai, mais ça commence à s’équilibrer, vous allez voir qu’ils vont bientôt râler contre la parité. Et c’est comme ça dans toutes les classes sociales, chez les nantis, chez les sans-dents, toutes les « sensibilités », démocrates ou réacs.Les râleurs ont inventé pour ça il y a déjà plus de deux siècles une machine à râler, la politique, ils en sont dingues, des référendums, des législatives, des cantonales, des ceci des cela, ils râlent d’ailleurs contre le pognon que ça coûte, mais ils ne peuvent plus s’en passer. Plus récemment, alors qu’ils ont râlé pendant un siècle contre les membres du Comité international olympique qui leur refusaient les Jeux olympiques, maintenant qu’ils sont là, à Paris, au lieu de faire youpi youpa, ils râlent parce que ça fait des embouteillages, parce que les places dans les stades, au Grand Palais, à la Concorde, elles sont trop chères, parce qu’on doit rester des heures devant les Tuileries fermées à attendre que la vasque s’élève dans le ciel de Paris, et elle ne s’élève pas, sous prétexte qu’il pleut, qu’il y a du vent, fallait prévoir, quand même.Quintes de rouspétanceEt même en province, il y en a qui en ont marre, qui râlent parce qu’il n’y en plus que pour le sport dans les journaux, la radio, l’Internet, et à la télé c’est sur toutes les chaînes, sauf TF1, qui râle aussi. Car ce ne sont plus seulement des personnes physiques qui émettent ces gutturales protestations, mais aussi des personnes morales, de telle sorte qu’on ne sait plus très bien d’où proviennent ces quintes de rouspétance.Et voilà que dans cette ambiance d’hypertension nationale, un phénomène apparaît, un vent mauvais de râlophobie qui souffle sur la France. Il serait de bon ton de râler contre les râleurs. Ce sont généralement ceux qui sont du bon côté du manche, des gentils organisateurs, des chanteuses ressuscitées, des champions médaillés, des malletiers annonceurs et de notre président bécoteur, ce sont les chefs de file, les hérauts de la râlophobie, qui, sous leurs airs d’ambassadeurs du bonheur, de prosélytes de l’esprit sain dans un corps sain, ramassent la mise. Ceux qui voudraient, en fait, ne plus nous entendre râler.A ceux-là, je dis : oui, nous râlons et nous râlerons encore. La râlophobie ne passera pas. Nous resterons vigilants, nous serons la voix des jaloux, des envieux, des frustrés de l’or, de l’argent et du bronze. Nous serons la consolation des défaits, des éternels insatisfaits, des anxieux chroniques, des écrivains qui exagèrent.

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Source link : https://www.lexpress.fr/culture/la-ralophobie-ne-passera-pas-par-christophe-donner-67DKLWJXCBBL7IZU256AUDUE6M/

Author : Christophe Donner

Publish date : 2024-08-21 16:00:00

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L’Express

Russie : cet étrange décret de Poutine pour faciliter l’immigration des Occidentaux

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La Russie, bientôt terre d’asile pour des citoyens occidentaux désœuvrés par leur pays ? C’est en tout cas le sens d’un décret signé par Vladimir Poutine en ce mois d’août, qui promet que Moscou est désormais prêt à fournir « une assistance à tous les étrangers qui souhaitent échapper aux idéaux néolibéraux destructeurs mis en avant dans leur pays et s’installer en Russie, où les valeurs traditionnelles règnent en maître », selon l’agence de presse d’Etat Tass.Concrètement, Moscou prévoit d’alléger les critères de ces demandes de résidence, que ce soit notamment en permettant de ne pas avoir à « fournir de documents confirmant leur connaissance de la langue russe, de l’histoire russe et des lois fondamentales ». Mais également en faisant en sorte que de tels « demandeurs d’asile » ne soient pas concernés par les quotas fixés par le gouvernement.La liste des pays concernés doit être définie par le ministère des Affaires étrangères russe à partir de septembre, même s’il n’y a pas beaucoup de doutes sur la cible d’une telle opération : les pays occidentaux.La « décadence » des sociétés occidentalesOpposer la soi-disant « décadence » des sociétés occidentales à la grandeur traditionnelle russe est devenu au fil du temps un des principaux axes idéologiques de Vladimir Poutine. Et ce, autant pour essayer d’attiser les fractures de l’opinion publique à l’Ouest que pour lui permettre d’accentuer la répression contre toute pensée divergente dans son pays. Dès 2013 dans un discours, le président russe affirmait : « Beaucoup de pays euroatlantiques sont en train de rejeter leurs racines, dont les valeurs chrétiennes qui constituent la base de la civilisation occidentale. Ils sont en train de renier les principes moraux et leur identité nationale, traditionnelle, culturelle, religieuse et même sexuelle. » »Voulons-nous que notre Russie ne soit plus notre patrie ? Que nos enfants soient pervertis, qu’on leur dise qu’il existe d’autres genres que les hommes et les femmes ? Qu’on leur propose de faire des opérations pour changer de sexe ? », s’insurgeait-il encore dans un discours en septembre 2022, allant jusqu’à dénoncer une forme de « satanisme ouvert ».En décembre dernier, « le mouvement civil international LGBT » – un terme ne correspondant à aucune entité juridique dans le pays – avait également été classé comme « organisation extrémiste » en Russie au même titre que des groupes comme Al Qaïda ou le Djihad islamique. Avec pour conséquence que les personnes homosexuelles ou transgenres sont désormais passibles de dix ans d’emprisonnement.La nouvelle de cette facilitation d’expatriation en Russie a en tout cas été célébrée par les habituels relais pro-Poutine sur les réseaux sociaux. A l’image d’Alex Jones, l’animateur américain de radio complotiste et d’extrême droite, qui a célébré « un décret faisant l’effet d’une bombe invitant les personnes du monde entier qui n’en peuvent plus du cauchemar néolibéral mondialiste à trouver refuge dans la Russie traditionnelle ». Ou encore Simon Boikov, propagandiste pro-Russe réfugié à l’ambassade de Russie en Australie, qui a vanté un décret permettant la « fourniture d’un soutien humanitaire aux personnes partageant les valeurs spirituelles et morales traditionnelles de la Russie ». Si la Russie est le pays si accueillant et attractif qu’ils décrivent, plus rien ne les empêchera bientôt d’aller y vivre.

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Publish date : 2024-08-21 16:39:04

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L’Express

Elizabeth Burgos : « Comme son modèle Hugo Chavez, Mélenchon est un grand hystérique »

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Après la fraude électorale, la répression. Brutale. Sanglante. Massive. Contesté dans les urnes et par la rue, le président Nicolas Maduro emploie la méthode forte, déjà éprouvée par ses principaux alliés – Cuba, Iran, Russie – à chaque mouvement populaire. En plus des forces de l’ordre classique, il mobilise les « colectivos » (groupes paramilitaires identiques au Corps des Gardiens de la Révolution en Iran) et s’appuie sur le renfort de policiers venus de Cuba. Bilan : près de 30 morts, 200 blessés et 1400 arrestations, dont des mineurs et des handicapés, promis aux camps de rééducation idéologique, dans deux prisons différentes.Leur crime ? Lors de l’élection présidentielle frauduleuse du 28 juillet, ils ont, pour nombre d’entre eux, fait partie des scrutateurs qui ont transmis à l’opposition les « scans » des résultats de chaque bureau de vote. Et cela, avant que la falsification ne soit mise en œuvre par le pouvoir. Cet ingénieux système a permis de couper l’herbe sous le pied du régime. Il a été imaginé par l’opposante Maria Corina Machado, dès les années 2000, afin de révéler au monde ce qui était un secret de polichinelle au Venezuela : au pays de Chavez et Maduro, la fraude électorale est une pratique systématique.Mais l’histoire se répète. Comme à Cuba naguère, l’opposition démocratique ne peut compter sur aucun soutien, ou presque, parmi la gauche européenne, coupable d’un assourdissant silence. Quant à l’extrême gauche française, elle demeure fidèle à ses vieilles lunes révolutionnaires, sans égard pour les droits de l’homme. Selon l’historienne vénézuélienne Elizabeth Burgos, cette complicité implicite de l’intelligentsia française prend appui sur certains médias – Le Monde diplomatique, France Culture – et sur le monde universitaire qui, depuis des décennies, définissent la doxa sur l’Amérique latine, en particulier sur Cuba et le Venezuela, deux pays étroitement liés.Celle qui fut l’épouse de Régis Debray maîtrise le sujet à double titre : non seulement elle l’étudie depuis des décennies mais, de plus, elle le connaît de l’intérieur pour avoir connu personnellement un très grand nombre des protagonistes de la gauche latino depuis la révolution cubaine, y compris Fidel Castro dont elle fut proche, avant d’en dénoncer le caractère dictatorial. A n’en pas douter, cette analyste d’une grande lucidité est aujourd’hui la meilleure connaisseuse de la pensée de gauche et de l’imaginaire révolutionnaire en Amérique latine.A propos de Jean-Luc Mélenchon, qui admire Chavez et soutient le régime de Maduro, elle dit : « Comme Chavez, c’est un grand hystérique qui joue sur les émotions. » Elle ajoute : « Mélenchon veut que tout se passe mal en France afin qu’il puisse se présenter en sauveur qui résoudra tous les problèmes. » Quant au Venezuela, elle n’exclut pas que son président, Maduro, un jour, tombe, grâce au courage spectaculaire de l’opposante Maria Corina Machado. Entretien.L’Express : Comment expliquer le silence assourdissant de la gauche française au sujet du Venezuela ?Elizabeth Burgos : Afin de le comprendre, il faut prendre en compte le rôle joué depuis des décennies par les élites intellectuelles françaises, dans les médias et à l’université. Depuis longtemps, Le Monde diplomatique joue un rôle primordial dans la formation des opinions au sein de la gauche sur les questions de Cuba, du Venezuela et de l’Amérique latine. Ce journal mensuel jouit d’un grand prestige en raison du nombre de spécialistes qui y écrivent des articles sur une variété de sujets. On y trouve des analyses intéressantes sur bien des régions du monde.Cependant, ce qu’on y lit sur le continent latino-américain est, à mon avis, en général assez affligeant. Et cela, en raison d’un prisme idéologique, l’antiaméricanisme, qui fausse toute analyse rationnelle. Il faut pourtant croire que c’est leur principale grille de lecture. C’est comme si ce continent n’avait pas d’histoire propre mais que, au contraire, tout ce qui s’y produit est la conséquence de décisions prises à Washington. Cette manière de voir est paternaliste, paresseuse et étroite car chaque pays d’Amérique latine possède sa propre histoire avec ses dynamiques internes. Les Etats-Unis y jouent aujourd’hui un rôle secondaire. La Chine et le Russie sont, en revanche, devenus des acteurs majeurs.Le Monde diplomatique est devenu le premier propagandiste du chavisme.Elizabeth BurgosSous l’emprise de l’universitaire altermondialiste Bernard Cassen [NDLR : directeur général de 1996 à 2008] et d’Ignacio Ramonet [NDLR : directeur de 1990 à 2008], Le Monde diplomatique est devenu le premier propagandiste du chavisme. Et cela, dès l’avènement de l’ancien putschiste Hugo Chavez en 1999. Cassen et Ramonet ont fréquenté assidûment Chavez, tout particulièrement Ramonet qui fut aussi, par le passé, proche du quotidien vénézuélien El Nacional [NDLR : journal ultérieurement persécuté et fermé par le chavisme]. Fervent castriste et antiaméricain, Ramonet a aussi publié un livre d’entretiens avec Fidel Castro en 2007 et une biographie hagiographique d’Hugo Chavez en 2015. Cette proximité avec des régimes qui emprisonnent et torturent les opposants politiques ne l’a jamais empêché d’être pris au sérieux et vu comme un expert à Paris.Le journaliste Ignacio Ramonet, Jean-Luc Mélenchon et le Prix Nobel de la Paix 1992 Rigoberta Menchu à Caracas le 6 juillet 2012. AFP PHOTO/Juan BARRETO / AFP PHOTO / JUAN BARRETOLe « Monde diplo » serait donc la matrice qui définit le regard sur le Venezuela ?Il y en a d’autres, comme France Culture. J’apprécie beaucoup cette radio publique. Mais, en ce qui concerne l’Amérique latine, j’en suis toujours déçue. Sur France Culture, il n’est jamais fait mention de l’engagement militant de ceux que l’on présente comme des experts de Cuba et du Venezuela. Par exemple Janette Habel, spécialiste de Cuba, est une mélenchoniste active qui fut aussi la coautrice d’un livre avec… Fidel Castro (publié en Argentine) ! Ce « très léger détail », qui n’en est pas un, a toujours été passé sous silence, de sorte que l’on pouvait penser qu’elle était une analyste indépendante.Le livre signé Fidel Castro et Janette Habel, publié en espagnol, est intitulé Proceso al sectarismo.Autre exemple : récemment, durant la matinale de France Culture présentée par Guillaume Erner, on a pu entendre un jeune « expert » du Venezuela présenter l’opposante Maria Corina Machado comme « une députée d’extrême droite » dont la trajectoire était, selon lui, « comparable à celle de [l’ex-président brésilien] Bolsonaro ». Elle est aussi régulièrement qualifiée d' »ultralibérale » alors que, face à un Etat mafieux, elle mène un combat éthique pour la démocratie et défend les principes de liberté. On marche sur la tête. Tout ce discours vise à délégitimer la courageuse opposante aux yeux de l’opinion française.Le même objectif est recherché par ceux qui la qualifient de « néolibérale » ou de « Margaret Thatcher vénézuélienne ». Or, en réalité, Maria Corina Machado veut simplement faire appel aux investisseurs privés et à des privatisations partielles pour redresser le pays parce que, compte tenu de l’état de ruine où il se trouve, il n’y a pas d’autre solution. Son programme est disponible en ligne. Vous pouvez vérifier. Il n’y a nul extrémisme chez elle. La campagne de dénigrement qui la vise correspond précisément aux techniques insidieuses mises en œuvre autrefois par le « Département de la Rumeur » du KGB et toujours appliquées par Cuba et ses alliés aujourd’hui.Encore un exemple ? Fin juillet, j’ai entendu la directrice adjointe du journal Libération expliquer sur la chaîne de télé LCI que la compagnie pétrolière du Venezuela PDVSA était en ruine à cause des sanctions américaines ! Des propos d’une ignorance incroyable. Toute l’économie, y compris PDVSA, était ruinée longtemps avant que Washington adopte un train de sanctions en 2019. Il semble que cette journaliste se contentait de répéter ce qu’elle avait ouï dire par je ne sais qui. Autrement dit, les « spécialistes » cités plus haut et leurs épigones ont toute latitude pour définir ce qu’il faut penser du Venezuela – mais aussi de l’Amérique latine – puisque très peu de gens, en France, étudient vraiment le sujet. Cela laisse le champ libre à toutes manipulations. Même Le Figaro pendant la première décennie du chavisme était pro-Chavez. C’est dire…Le candidat de l’opposition vénézuelienne Edmundo Gonzalez Urrutia et Maria Corina Machado à Maracaibo, au Venezuela, le 23 juillet 2024Qu’en est-il des milieux universitaires ?Le monde universitaire français est, à mon avis, complètement influencé par la version proposée par le castrisme et son avatar vénézuélien, le chavisme. La meilleure preuve, c’est qu’en cinquante ans, très peu d’universitaires et doctorants ont trouvé intéressant de se pencher sur les questions des droits de l’homme à Cuba, de son système de répression, du sort des dissidents, de la liberté d’expression, de l’exil cubain ou encore sur l’importance de la politique d’influence de La Havane dans le continent latino, via son puissant service de renseignements. Or, Cuba est crucial pour comprendre les événements au Venezuela et en Amérique latine.Dans le monde universitaire, le castrisme a aujourd’hui encore d’innombrables relais qui peuvent faire la promotion du chavisme ou minimiser son caractère fascisant. Dès le début du chavisme, le recteur de l’Académie de Paris a ainsi organisé, en collaboration avec l’ambassadeur du Venezuela en France, un forum intitulé « La transformation un Venezuela, une utopie possible ? » en présence d’Hugo Chavez. L’incontournable Ignacio Ramonet faisait partie des principaux orateurs « révolutionnaires » et « anti-impérialistes ». Je me souviens que le recteur était dithyrambique à propos de l’accueil fastueux qui lui avait été réservé à Caracas quelques semaines plus tôt…Dans le monde universitaire, le castrisme a aujourd’hui encore d’innombrables relais.Elizabeth BurgosDe rares journalistes tentent de dénoncer cette situation. Mais ce n’est pas simple. Ceux qui s’y risquent sont immédiatement insultés, comme ce fut le cas avec le journaliste du Monde, Paulo Paranagua, taxé d' »agent de la CIA » par Mélenchon ». Résultat, le sujet est abordé avec des pincettes. Pour évoquer les dictatures cubaines, vénézuéliennes ou nicaraguayennes, on préfère parler de « modèle alternatif ». Et l’on use d’euphémismes tels que « démocratie illibérale ». Un oxymore débile. Rares sont ceux qui parlent de dictature au sujet du Venezuela.La proximité du monde universitaire français avec le régime bolivarien est ancienne comme le montre ce carton d’invitation conjointe du rectorat de Paris et de l’ambassade du Venezuela à l’occasion de la visite d’Hugo Chavez à Paris en 2001. Je me souviens que, du temps où il dirigeait l’Institut des hautes études d’Amérique latine (IHEAL, rattaché à la Sorbonne), de 1998 à 2004, Jean-Michel Blanquer – qui, au début, avait une certaine sympathie pour le chavisme – m’avait demandé de préparer un colloque de chercheurs et d’historiens sur le Venezuela. Hélas, il était déjà sur le départ… et son successeur m’a fait savoir qu’il n’était pas intéressé par ce projet.L’aveuglement au sujet du Venezuela ressemble-t-il à celui sur Cuba quelques décennies plus tôt ?C’est le même mécanisme, les mêmes réseaux de l’intelligentsia. Le milieu de l’édition y joue un rôle important. Lorsque, en 1989, était publié l’excellent La Lune et le Caudillo, Le rêve des intellectuels et le régime cubain (1959-1971), par Jeannine Verdès-Leroux – l’un des meilleurs ouvrages sur le sujet –, le livre a complètement été passé sous silence. Il n’a pas eu droit à la moindre ligne dans Le Monde car le collaborateur chargé de la rubrique a fait savoir qu’il faudrait passer sur son cadavre avant qu’une recension de ce livre soit publiée dans le journal du soir.A l’inverse, Maurice Lemoine, du Monde diplomatique, a publié Chavez presidente ! chez Flammarion en 2005. Le bouquin fait 900 pages ! Et Ignacio Ramonet a publié dix ans plus tard Hugo Chavez, ma première vie (776 pages). Je m’interroge : y a-t-il un public en France pour dépenser 30 euros pour des bios de Chavez si volumineuses ? [NDLR : le premier livre s’est vendu à 3 500 exemplaires et le second à 1 000.]D’autres exemples ?Voilà quelques années, j’ai été invitée avec d’autres spécialistes du Venezuela à faire une conférence au lycée Henri IV. Mes hôtes ont pris soin de me prévenir que les élèves avaient une sensibilité pro-Mélenchon. Il faut croire que les organisateurs avaient peur de ce que j’allais dire car je les sentais inquiets. Alors je me suis permis de leur dire : « C’est moi qui suis très inquiète, pour vous et pour la France. Parce que, si à Henri IV, où sont formés les meilleurs cerveaux français, il est difficile d’avoir une opinion politique différente de celle de La France insoumise au sujet du Venezuela, c’est inquiétant… » J’ai fait une présentation très factuelle et analytique. Et à la fin, les élèves étaient pétrifiés. Ils sont partis en silence sans poser la moindre question. Une enseignante m’a dit : « J’ai appris beaucoup de choses en vous écoutant ; ce n’est pas ce que je lis dans les journaux. » Voilà…Pourquoi le Venezuela et Cuba mènent-ils une politique d’influence en France ?Parce que Paris reste une chambre d’écho très importante. De plus, il existe en France un imaginaire révolutionnaire qui entre en résonance avec l’idée révolutionnaire en Amérique latine. Qui plus est, il n’existe pas de contentieux colonial entre le France et l’Amérique latine. Les Français sont donc très bien reçus à Cuba, comme au Venezuela et ailleurs. Ajoutons à cela la figure tutélaire de De Gaulle, très admirée dans la région, y compris par Fidel. De Gaulle incarnait une sorte d’équilibre entre l’Est et l’Ouest même s’il était fermement du côté de Kennedy lors de la crise des missiles en 1962.La gauche française se réfugie derrière l’argument selon lequel Nicolas Maduro est peut-être un dirigeant autoritaire mais que son prédécesseur Hugo Chavez était un doux agneau…Il s’agit bien sûr d’un subterfuge, d’une malhonnêteté ou d’une méconnaissance. C’est Chavez qui a mis au point tout le système autocratique actuel, sur les conseils avisés de Fidel Castro. Il a commencé par plaider en faveur d’une nouvelle République afin de faire table rase du passé et éliminer la Constitution précédente qui, selon lui, avait transformé le système en « pourriture » – c’était son expression. Par quel moyen ? Par la création d’une Assemblée constituante, pardi ! Ça vous rappelle quelque chose ? C’est normal : c’est ce que prônent Mélenchon et LFI. L’objectif est de rédiger une Constitution plus malléable, qui affaiblit les contre-pouvoirs et qui, in fine, permet de se perpétuer au pouvoir. Au Venezuela, le chavisme est enkysté depuis un quart de siècle.Chavez a complètement détruit le système démocratique. Il a aussi « accaparé » PDVSA pour en faire sa propre tirelire. Nationalisée en 1976 par le président social-démocrate Carlos Andres Perez, alias « CAP » (contre lequel Chavez tenta un putsch sanglant en 1992), la compagnie fonctionnait très bien jusqu’à ce que Chavez vire 30 000 experts – y compris des archéologues, des gérants, des ingénieurs – pour les remplacer par 200 000 militants « bolivariens ». C’est ça qui a conduit à la catastrophe industrielle et économique que l’on sait.Cinq mille entreprises ont par ailleurs été nationalisées, dépecées et ruinées, causant l’exode des personnes expropriées qui faisaient la richesse économique du pays. Bref, il a suivi à la lettre le modèle de Cuba. Comment voulez-vous qu’ainsi, le pays ne soit pas ruiné ? Les sanctions américaines n’ont rien à voir là-dedans. Par ailleurs, Chavez était un menteur. Un exemple parmi mille : il affirmait avoir instauré la gratuité de l’éducation. Mais c’est faux. Les écoles ont toujours été gratuites au Venezuela. Certes, il existait des écoles privées sous contrat, comme en France, mais les frais de scolarité étaient inexistants.Le chaviste Mélenchon ne se distancie nullement de MaduroElizabeth BurgosJ’ajouterais que le chaviste Mélenchon ne se distancie nullement de Maduro. Sur X, Christian Rodriguez, son « émissaire » pour l’Amérique latine, reprend en substance l’argumentaire de Maduro : « L’élection du 28 juillet n’est pas frauduleuse ; l’opposition d’extrême droite tente un coup d’Etat ; le tout est téléguidé par les USA ; Maduro est un démocrate ; il faut donc réprimer. » Navrant.Caracas, Venezuela 🇻🇪, à cette heure. Le peuple qui revendique sa victoire, celle du président Maduro. Pas de fraude, juste une victoire populaire que l’extrême-droite refuse d’accepter.

La rue n’est pas à eux, elle est à nous. pic.twitter.com/7ykdk1etN8— Christian Rodriguez (@ChrisRodrigAl) August 3, 2024Quelle différence entre Chavez et Maduro ?Chavez était un militaire mégalomane, Maduro est un stalinien pur et dur doublé d’un « Cubain ». Je veux dire par-là qu’il a été formé à Cuba dans l’école des cadres du Parti communiste Nico Lopez de la Havane qui formate les cadres de la révolution internationaliste depuis six décennies. Lorsque Hugo Chavez meurt en 2013, son successeur légal, selon la Constitution, devait être l’effroyable président de l’Assemblée nationale Diosdado Cabello, un vrai fasciste. Mais il n’était pas proche des militaires cubains. Il a donc été écarté par La Havane qui fait la pluie et le beau temps à Caracas. A sa place, Maduro, imprégné psychologiquement et idéologiquement de la pensée cubaine, est devenu président. Il est une sorte de chargé de mission de La Havane au Venezuela.Comment s’explique la permanence de la fascination exercée par Cuba et son avatar vénézuélien ?Trois ans après la mort de Staline a été publié, en 1956, le « rapport Khrouchtchev » dénonçant les abus de la période stalinienne. Cela a été la grande déprime parmi les communistes français. Mais, dès janvier 1959, la révolution cubaine a redonné de l’oxygène à toute la gauche. Ces types barbus habillés comme dans les romans de chevalerie avec des uniformes et tout ça, c’était irrésistible. Cela a coïncidé avec le moment où la télévision est devenue le maître à penser du monde. A partir de 1960, tous les foyers français ont été équipés de téléviseurs. La révolution cubaine est devenue un grand spectacle médiatique.Aux Etats-Unis, Castro a été traité en star hollywoodienne. Savez-vous quel journal a publié le plus d’interviews, le plus d’articles sur Fidel Castro ? Playboy ! Pour ce magazine, il était la figure idéale : macho, masculin – aujourd’hui, on dirait « masculiniste ». Iconoclaste, Castro s’était disputé avec tout le monde : les Chinois, les Russes, les Américains. En plus, il était beau et ses guérilleros jouissaient de l’aura de « latin lovers » sexy.Cuba a été la bouée de sauvetage du communisme. Même après l’invasion de Prague en 1968, même après la publication de L’Archipel du Goulag de Soljenitsyne en 1973, Cuba offrait la possibilité de croire au communisme à visage humain. Moscou ne s’y est pas trompé. L’Union soviétique s’est donc payée, et a entretenu pendant des décennies, une « maîtresse » dans les Caraïbes pour faire la publicité du communisme. Tout au long de son histoire, Cuba s’est appuyé sur les intellectuels. Savez-vous qui a joué le plus grand rôle ? Gabriel Garcia Marquez, l’écrivain colombien prix Nobel de littérature resté fidèle à Fidel jusqu’au bout. A chaque fois que le communisme tropical était remis en cause, il venait en Europe désamorcer les critiques. A l’époque, il était le latino-américain le plus populaire après Fidel Castro en France. Ce dernier s’est toujours servi du monde de l’édition pour polir son image.Pourquoi Mélenchon est-il fasciné par Cuba et le Venezuela ?Il l’a expliqué un jour dans son blog en racontant son voyage dans l’avion de Chavez puis son bain de foule avec lui. Mélenchon était ému aux larmes par la ferveur populaire. Avec Chavez, il a compris qu’il pouvait dire des choses transgressives qu’il n’aurait jamais osé dire auparavant. Il l’explique ainsi dans son blog. Il emprunte à Chavez une forme d’agressivité et une manière d’insulter les gens avec des phrases où se mêlent langage populaire et registre châtié. Il utilise le parler de la rue mais valorise l’érudition. C’est pour cela qu’il a la réputation d’un grand orateur. A tort, selon moi.Mitterand était un grand orateur, ça oui. De Gaulle aussi. Mais pas Mélenchon. Lui exalte la partie la plus archaïque de l’être humain, c’est-à-dire le ressentiment. Avec Chavez, il a compris qu’il pouvait exploiter politiquement le ressentiment. Comme lui, c’est un grand hystérique qui utilise la communication émotionnelle. C’est le contraire de Macron, en somme.Quelle ressemblance entre le Venezuela et la France ?L’antimacronisme hystérique d’aujourd’hui me rappelle le Venezuela pré-Chavez. A l’époque, tout le monde attaquait le président Carlos Andres Perez, un social-démocrate qui avait compris qu’il fallait mettre fin au paternalisme pétrolier de l’Etat, qu’il fallait faire des réformes, moderniser les institutions. Il a créé une commission pour la réforme de l’État. Et toutes les couches de la société, toutes les élites, les démocrates-chrétiens, les sociaux-démocrates, les intellos, les centristes se sont mis en guerre. On traitait le président de « néolibéral ». C’était l’insulte de l’époque. Tout le monde appelait à sa démission. En 1992, un obscur lieutenant-colonel conspirationniste nommé Hugo Chavez a mené un putsch raté qui s’est soldé par des centaines de morts civils. Rétrospectivement, tout le monde reconnaît aujourd’hui que Carlos Andres Perez avait raison de dire ce qu’il disait.Je sens monter la même passion antiprésidentielle contre MacronElizabeth BurgosÉvidemment la France n’est pas le Venezuela mais je sens monter la même passion antiprésidentielle contre Macron, avec une instrumentalisation par LFI qui manifeste avec des effigies du président décapité et défile avec des drapeaux palestiniens pour importer le conflit du Moyen-Orient en France. J’ai vu la même chose au Venezuela à l’époque. LFI fait feu de tout bois. Le RN aussi. N’importe quel sujet est utilisé pour créer de l’instabilité, du déséquilibre.Mélenchon donne son avis sur tout. Il traite Macron de dictateur, comme il traite Marina Corina Machado de fasciste. Il crie à tous vents que la police tue. Il s’agit de donner une image négative de la France. C’est une technique de guérilla bien connue qui emprunte au léninisme comme au castrisme. Mélenchon veut que tout se passe mal afin qu’il puisse se présenter en sauveur qui résoudra tous les problèmes. Pour cela, il est même prêt à danser le tango avec le Rassemblement national. Si l’extrême droite arrive au pouvoir, il sera bien positionné pour tirer les marrons du feu. Voilà ce qu’il a en tête.L’euphorie créée par les Jeux olympiques peut-elle lui faire obstacle en freinant ce climat de polarisation ?Nullement. Cela va reprendre, c’est certain, puisque cela répond à une méthode. Le mensonge fait d’ailleurs partie de la panoplie des armes utilisées, à l’instar de la maskirovka, le terme militaire russe qui désigne l’art de la désinformation. A la guérilla, toutes les armes sont légitimes ! Pour le moment, la France est tranquille parce que ni Mélenchon ni Bardella ne se sont exprimés récemment. Mais ils vont recommencer. Ces deux-là sont complémentaires.Pour finir, comment définir le régime chaviste qui plaît tant à l’extrême gauche française ?D’abord, en 1999, Chavez n’a pas renversé une dictature comme Castro à Cuba en 1959 ou Daniel Ortega au Nicaragua en 1979. Il a renversé une démocratie. C’est d’ailleurs pour cela que les anticorps au sein de la société sont plus résistants. Avant Chavez, le Venezuela a vécu en démocratie pendant quarante ans. Après sa première élection (la seule qui n’a pas été entachée de fraude), la démocratie vénézuélienne a été renversée en payant des gens grâce aux énormes liquidités en pétrodollars – et aujourd’hui en narcodollars.En fait, le chavisme est un système qui tient grâce à une armée de « mercenaires » de tous poils, qui perçoivent des rétributions : les militaires moyennant le grade de général donnant accès au contrôle des douanes (ce qui permet de participer à tous les trafics y compris de drogue) ; les journalistes qui font la publicité du régime de par le monde ; les partis politiques alliés qui touchent des financements ; la population qui reçoit de la nourriture, certes avariée, mais gratuite.La liste ne s’arrête pas là : le Venezuela a racheté la dette argentine sous Cristina Kirchner ; financé les campagnes d’Evo Morales en Bolivie, d’Ollanta Humala au Pérou et la première campagne de Lula au Brésil ; soutenu 13 Etats des Caraïbes en leur fournissant gratuitement du pétrole (aujourd’hui ces mêmes Etats soutiennent Maduro au sein de l’Organisation des Etats américains) ; livré du fioul gratuitement aux habitants du Bronx en 2006 ; cornaqué le maire de Londres Ken Livingstone en 2007 en alimentant ses bus municipaux avec du carburant à bas prix ; financé la création de partis en Europe dont Podemos en Espagne, et cætera, et cætera.Compte tenu du contexte international, Maduro peut-il être poussé à céder le pouvoir ?Je vois mal comment les Russes, qui sont dans une dynamique de conquête militaire avec une vision impériale, lâcheraient un centre géopolitique de cet ordre. Pour l’instant, le Venezuela n’est pas un point chaud militaire. Mais il peut le devenir. D’ailleurs, les premières tensions ont déjà été créées artificiellement à la frontière du Guyana. Je dis « artificiellement » parce que le Guyana et le Venezuela sont deux proches alliés de Cuba et que La Havane tire les ficelles des deux côtés. Provoquer un conflit artificiel entre ces deux pays pourrait justifier une militarisation plus importante de la région avec l’importation de troupes et de matériel en provenance de Russie, d’Iran, de Chine. Ce n’est pour l’instant que théorique mais c’est à surveiller. D’ailleurs la Chine et la Russie ont immédiatement avalisé la fraude électorale en reconnaissant la pseudo-victoire de Maduro.Quoi qu’il en soit, ce dernier est en position fragile. Il a perdu les couches populaires qui autrefois étaient chavistes. L’opposition a démontré au monde entier qu’il avait perdu l’élection présidentielle. Et il ne lui reste plus que l’armée. Elle lui est encore fidèle. Mais jusqu’à quand ?



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Author : Axel Gyldén

Publish date : 2024-08-21 17:00:00

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L’Express

Rima Hassan et le Hamas : l’art de l’ambiguïté, par Omar Youssef Souleimane*

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Des milliers de personnes se rassemblent à Amman (Jordanie), après la prière du vendredi 16 août, sous le drapeau du Hamas. Depuis l’assassinat le 31 juillet d’Ismaïl Haniyeh, chef de l’organisation islamiste, les manifestants expriment leur colère. Les revendications de la manifestation sont limpides pour ceux qui connaissent la région, pas seulement du fait du slogan le plus répété, « Labbaika Ya Aqsa » (« Nous arrivons, ô Aqsa »), très courant chez les sunnites et les chiites, et qui signifie la libération de la mosquée al-Aqsa de toute présence juive.Mais aussi à travers les photos d’Haniyeh, abondamment brandies et accompagnées d’un verset coranique calligraphié en arabe : « Il est, parmi les croyants, des hommes qui ont été sincères dans leur engagement envers Allah. » Ce verset est le plus populaire chez les djihadistes du Moyen-Orient pour rendre hommage aux « martyrs » tombés dans le combat contre les infidèles. On le retrouvait aux côtés des photos d’Ahmed Yassine, fondateur du Hamas, et de son bref successeur Abdel Aziz al-Rantissi, tous deux assassinés en 2004 par Israël. Désormais, le verset est omniprésent dans le sud du Liban, avec d’immenses portraits des nombreux morts de la milice du Hezbollah.Une capture du compte Instagram de Taha Bouhafs montrant un portrait d’Ismaïl Haniyeh brandi lors de la manifestation à Amman.Rima Hassan était présente lors de cette manifestation aux côtés du militant français Taha Bouhafs. On y a entendu scander les « Allez, allez le Hamas, vous êtes le canon et nous sommes les balles ». La députée européenne insoumise, « réfugiée palestinienne » comme elle aime à se décrire, explique s’être rendue en Jordanie pour son projet artistique, « Nakba Survivor ». Le lendemain de la manifestation, Rima Hassan a accordé une interview à Entrevue. Le magazine est désormais dirigé par Omar Harfouch, millionnaire libanais connu pour ses ambitions politiques. Après avoir longtemps condamné le Hezbollah, ce dernier semble avoir changé de discours après une visite en 2022 dans le sud du Liban, fief de l’organisation chiite, déclarant : « J’ai parlé à leurs jeunes, je n’ai vu personne portant des armes. J’ai même vu une église, ce qui était surprenant. »Entrevue a pris le parti de la députée européenne, décrivant l’article paru dans Le Point qui avait révélé sa participation à la manifestation comme une « accusation à tort ». « Les manifestations du vendredi à Amman sont un lieu de rassemblement pour de nombreux Jordaniens et ne sont pas exclusivement politiques. Il est inévitable que des individus avec différentes perspectives y participent, y compris des pancartes variées, certaines peut-être pro-Hamas, mais la majorité soutenant la cause palestinienne de manière plus générale », s’est défendue Rima Hassan. Un message qu’elle a répété le lendemain sur son compte Instagram, suivi par 350 000 personnes : « A Amman, tous les vendredis, se tient une manifestation en soutien à Gaza, parce que c’est le jour du repos. Ce n’est pas la première manifestation du vendredi à laquelle je participe… Utiliser quelques photos de certains manifestants affichant leur soutien au Hamas est profondément malhonnête, je ne suis pas responsable de qui participe à la manifestation. »Appels à la violence omniprésentsDepuis le 7 octobre, on peut certes observer une diversité de slogans et de partis politiques qui participent aux manifestations en Jordanie. Mais le slogan « Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre », véritable appel à détruire Israël, adopté par le Hamas comme par Rima Hassan elle-même, y fait l’unanimité. Suite au conflit entre Israël et le Hamas, de l’intensification des tensions et de la domination islamique dans la société jordanienne (entre 50 et 70 % de la population est d’origine palestinienne), les voix laïques ou pacifistes ont été invisibilisées. Dans les manifestations, les appels à la violence et au djihad sont nombreux : « Avec l’âme et le sang, nous nous sacrifions pour toi, ô Aqsa », « C’est un djihad : la victoire ou la mort », « Notre première demande est de brûler l’ambassade [NDLR : israélienne] et de faire dégager l’ambassadeur »… Les discours d’Abou Obaïda sont diffusés en direct. Le porte-parole masqué des brigades Izz al-Din al-Qassam, branche militaire du Hamas, y annonce le nombre de soldats israéliens tués. A la suite de chacune de ses prises de parole, on entend le cri « Allah Akbar ». Le meneur des manifestations répète : « Ils disent que le Hamas est terroriste ; nous sommes tous le Hamas ».Rima Hassan a vécu les dix premières années de sa vie dans la Syrie des années 1990. Un pays où la propagande anti-israélienne et les appels à la libération de la Palestine « jusqu’au dernier pouce », comme le disait l’ancien président Hafez el-Assad, rythmaient le quotidien des habitants. Elle devrait donc reconnaître la ligne idéologique qui domine aujourd’hui dans les manifestations à Amman.Une chanteuse très engagéeLe jour même, toujours sur Instagram, Hassan a diffusé une vidéo de la manifestation accompagnée par la chanson Résistance de la chanteuse libanaise Julia Boutros : « Le Sud s’est levé pour résister. L’histoire de la paternité ne dort pas. Il écrit sur notre terre, la terre des épopées. » Dans cette chanson, le « Sud » fait référence au Liban, et la « résistance » est celle du Hezbollah, groupe dont la branche armée est considérée comme terroriste par l’Union européenne depuis 2013. Julia Boutros avait déjà chanté des paroles du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, au moment de la guerre de 2006 contre Israël. En s’adressant à ses soldats, Nasrallah avait déclaré : « J’embrasse vos mains tenant la gâchette avec laquelle Allah tire sur les assassins de ses prophètes, de ses serviteurs et sur les corrupteurs de la terre. » Des années plus tard, en 2018, Boutros s’est rendue à Damas, où elle a rencontré Bachar el-Assad et lui a exprimé son soutien. A l’époque, le Hezbollah participait à de nombreuses opérations militaires visant des zones civiles en Syrie, afin de défendre Assad contre la révolution syrienne. Lors de ces attaques, de nombreux civils ont été tués ou blessés, et des milliers d’autres contraints de fuir.En mai, Rima Hassan s’était rendue à Tunis pour un forum, Maghreb-Machrek. On y retrouvait également Sami Abu Zuhri, porte-parole du Hamas, et Youssef Hamdan, représentant du Hamas en Algérie, tout comme Jamil Mazhar, vice-secrétaire général du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), reconnu comme une organisation terroriste par l’Union européenne et les Etats-Unis.Masqués par un keffiehDans Entrevue, Rima Hassan a affirmé que son séjour en Jordanie était motivé par un projet artistique visant à documenter les réfugiés palestiniens, et que « sa participation aux manifestations s’inscrivait dans le cadre de son engagement général pour les droits palestiniens ». Ce projet, « Nakba Survivor », présente des photos de personnes masquées par un keffieh dans différents camps palestiniens. La majorité d’entre elles sont des enfants. Sur l’une des photos publiées sur son compte Instagram, on peut voir un autre verset coranique prisé par les djihadistes : « Ne pense pas que ceux qui ont été tués dans le sentier d’Allah soient morts. Au contraire, ils sont vivants, auprès de leur Seigneur, bien pourvus. »Une capture du compte Instagram de Rima Hassan.Il peut sembler surprenant de voir une élue qui représente la France au Parlement européen mêler de la sorte projets culturels et références islamistes. Mais pour ceux qui suivent le parcours de Rima Hassan, qui a toujours refusé de condamner le Hamas comme un mouvement terroriste, il n’y a là rien d’étonnant : la militante est passée maître dans l’art de l’ambiguïté.* Ecrivain et poète né à Damas, Omar Youssef Souleimane a participé aux manifestations contre le régime de Bachar el-Assad, mais, traqué par les services secrets, a dû fuir la Syrie en 2012. Réfugié en France, il a publié chez Flammarion Le Petit Terroriste, Le Dernier Syrien, Une chambre en exil, et récemment Etre Français.

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Publish date : 2024-08-21 18:00:00

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L’Express

Liban : l’armée israélienne a tué un responsable du Fatah accusé « d’attaques terroristes »

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Une nouvelle cible atteinte pour Israël. L’Etat hébreu a annoncé ce mercredi avoir tué dans une frappe aérienne au Liban un responsable de la branche armée du Fatah palestinien, qu’elle a accusé d’avoir orchestré des attaques en Cisjordanie.C’est la première fois en un peu plus de dix mois d’échanges de tirs transfrontaliers entre le mouvement islamiste libanais Hezbollah et Israël depuis le début de la guerre à Gaza qu’un responsable du Fatah au Liban est ainsi éliminé. Khalil Maqdah a été tué dans une frappe contre son véhicule alors qu’il circulait près des camps palestiniens jouxtant Saïda, principale ville du sud du Liban, selon le Fatah et une source de sécurité libanaise.L’armée israélienne a déclaré qu’un de ses avions « avait frappé le terroriste Khalil Hussein Khalil Al-Maqdah » dans la région de Saïda. Elle accuse Maqdah et son frère, Mounir Maqdah, haut responsable du Fatah au Liban, « d’agir pour le compte des Gardiens de la révolution iraniens », l’armée idéologique de la République islamique d’Iran, et d’être « impliqués dans l’organisation d’attaques terroristes » et le « trafic d’armes » vers la Cisjordanie occupée. »Jeter l’huile sur le feu »La branche militaire du Fatah a dénoncé dans un communiqué le « lâche assassinat » de Khalil Maqdah, qui jouait un « rôle central » en soutenant « le peuple palestinien et à sa résistance » dans la guerre en cours contre Israël à Gaza. Les brigades ont également salué son « rôle majeur dans le soutien aux cellules de la résistance » contre Israël « durant de nombreuses années en Cisjordanie ».Cet « assassinat » est « une preuve supplémentaire qu’Israël veut embraser la région et la plonger dans une large guerre », a déclaré un membre du Comité central du Fatah à Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne en Cisjordanie occupée. « Les forces d’occupation utilisent le sang palestinien […] pour jeter de l’huile sur le feu de la guerre » dans la bande de Gaza, a-t-il accusé encore auprès de l’AFP.A l’annonce de la mort de Khalil Maqdah, des dizaines de combattants du Fatah se sont rassemblés dans le camp de Aïn el-Heloué près de Saïda, tirant en l’air en signe de colère, selon un correspondant de l’AFP.Des violences qui flambent en CisjordanieDepuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza le 7 octobre, jour de l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, les violences ont flambé en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967 et administré par l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas.Au moins 635 Palestiniens y ont été tués par l’armée israélienne ou des colons, selon un décompte de l’AFP d’après des données officielles palestiniennes, et au moins 19 Israéliens, soldats ou civils, dans des attaques palestiniennes ou durant des opérations de l’armée en zone autonome palestinienne, selon les données officielles israéliennes.Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, le Hezbollah libanais et ses alliés revendiquent des attaques contre Israël depuis le sud du Liban, en soutien au Hamas, mais le Fatah n’a pas annoncé prendre part aux violences. L’armée israélienne mène de son côté des raids en profondeur au Liban et en ciblant des responsables du Hezbollah et de ses alliés libanais et palestiniens. Ces violences ont fait au moins 593 morts au Liban, majoritairement des combattants du Hezbollah mais également au moins 130 civils, selon un décompte de l’AFP. En Israël et sur le plateau du Golan syrien occupé, 23 militaires et 26 civils ont été tués, selon les autorités israéliennes.

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Publish date : 2024-08-21 18:27:25

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L’Express

Macron refuse de nommer Lucie Castets à Matignon : les arguments invoqués par le président

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Le Nouveau Front populaire (NFP) dénonce « un coup de force antidémocratique inacceptable ». Emmanuel Macron a exclu ce lundi 26 août, à l’issue d’une série de consultations avec les partis politiques, l’option d’un gouvernement « sur la base du seul programme et des seuls partis » du Nouveau Front populaire au nom de la « stabilité institutionnelle », selon un communiqué de l’Elysée.Un tel exécutif « serait immédiatement censuré par l’ensemble des autres groupes représentés à l’Assemblée nationale » et « la stabilité institutionnelle de notre pays impose donc de ne pas retenir cette option », écrit la présidence. Le chef de l’Etat « appelle l’ensemble des responsables politiques à se hisser à la hauteur du moment en faisant preuve d’esprit de responsabilité », et exhorte particulièrement les socialistes, les communistes et les écologistes à « coopérer avec les autres forces politiques ».Emmanuel Macron lancera ce mardi « un nouveau cycle de consultations » pour trouver un Premier ministre, avec les responsables des partis et « des personnalités se distinguant par l’expérience du service de l’Etat et de la République », a indiqué l’Elysée dans son communiqué. Alors qu’une première série de consultations n’a pas permis de trouver un nom pour remplacer Gabriel Attal, « ma responsabilité est que le pays ne soit ni bloqué, ni affaibli », assure le chef de l’Etat, qui estime que « les partis politiques de gouvernement ne doivent pas oublier les circonstances exceptionnelles d’élection de leurs députés au second tour des législatives ». »Une situation d’une exceptionnelle gravité »Ce refus de nommer Lucie Castets à Matignon a provoqué la colère des leaders du NFP. Le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard a dénoncé ce lundi soir sur BFMTV un « coup de force antidémocratique inacceptable ». Le député LFI a assuré que le Nouveau Front populaire n’ira « pas participer à une nouvelle tentative de consultation ». Le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon a pour sa part jugé sur X que le président venait de « créer une situation d’une exceptionnelle gravité », affirmant que « la réplique populaire et politique doit être rapide et ferme » et qu’une « motion de destitution sera déposée ». Le communiste Fabien Roussel a appelé, de son côté, à « une grande mobilisation populaire » pour contester la décision présidentielle.Après avoir reçu les représentants de la gauche, de la Macronie et des Républicains vendredi, Emmanuel Macron a accueilli lundi les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, ainsi que les chefs de l’extrême droite. Marine Le Pen et Jordan Bardella sont sortis à la mi-journée dans les jardins du palais présidentiel pour réaffirmer devant la presse leur intention de censurer « un probable gouvernement du Nouveau Front populaire ». Et ce, même sans ministre insoumis : « ça ne change strictement rien », a tranché la cheffe des députés RN, qui a réclamé l’ouverture d’une session extraordinaire du Parlement en septembre pour « que l’Assemblée nationale puisse être en situation d’opérer une censure si c’est nécessaire ». Dans la foulée, leur allié Eric Ciotti s’est dit sur la même longueur d’ondes. Ces consultations étaient censées déboucher sur la nomination d’un nouveau Premier ministre. Choix devenu urgent alors que Gabriel Attal gère les affaires courantes à Matignon depuis déjà 41 jours, du jamais-vu depuis l’après-guerre.

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Publish date : 2024-08-26 20:30:57

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L’Express

Les vaccins anti-Covid sont-ils responsables de myocardites ? Les conclusions d’une nouvelle étude

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Lors de la crise du Covid-19, les vaccins ont été la principale arme pour diminuer le nombre d’hospitalisations et de morts. Et notamment les vaccins à ARN messager (ARNm) développés par Pfizer et Moderna. Néanmoins, ces derniers ont été associés à divers risques d’effets indésirables, comme tous les traitements. L’un d’eux a attiré l’attention des chercheurs, car on l’observe rarement avec d’autres médicaments ou vaccins : la myocardite. Il s’agit d’une inflammation du muscle cardiaque, le plus souvent provoquée après une infection virale, qui engendre des symptômes légers la plupart du temps, mais peut nécessiter quelques jours d’observation à l’hôpital, voire provoquer des complications cardiaques.Des études avaient déjà démontré qu’il existait un faible risque de myocardite dans les sept jours suivant une vaccination par ARNm et dans les trente jours suivant une infection au Covid-19. Néanmoins, le pronostic à long terme des patients atteints de myocardite post-vaccinale était jusqu’à maintenant inconnu. Une équipe de chercheurs dirigée par Mahmoud Zureik, professeur d’épidémiologie et de santé publique et directeur d’Epi-Phare (1), vient de publier une nouvelle étude, consultée par L’Express et parue ce lundi 26 dans la revue Journal of the American Medical Association (JAMA). Ils ont suivi les patients concernés dix-huit mois après leur vaccination ou leur infection : « Face à un effet secondaire indésirable quasi jamais observé avec un vaccin auparavant, nous voulions savoir ce qui arrivait, sur le long terme, à ces personnes », explique le Pr. Zureik.0,186 % de risque de myocardite après un vaccinPour effectuer ce travail, les chercheurs ont d’abord identifié toutes les personnes âgées de 12 à 49 ans hospitalisées en France pour une myocardite entre le 27 décembre 2020 et le 30 juin 2022. Ils ont ensuite séparé ces patients en plusieurs groupes : ceux atteints d’une myocardite post-vaccinale, c’est-à-dire dont cette complication a été enregistrée sept jours ou moins après leur vaccination ; ceux touchés par une myocardite post-Covid, entre huit et trente jours après avoir contracté le Covid-19 ; et ceux atteints d’une myocardite sans lien ni avec le Covid ni avec les vaccins. Toutes les personnes vaccinées l’ont été avec les injections de première génération, puisque ceux adaptés à Omicron sont arrivés après la période étudiée. »Grâce à notre première étude sur les myocardites post-vaccinales publiée en juillet 2022, nous savons que lorsqu’une vaccination engendre une myocardite, le phénomène se produit forcément entre un et sept jours au plus tard, avec une médiane à quatre jours, sinon, cela n’est pas dû à l’injection », indique le Pr. Zureik. De la même manière, son équipe a confirmé qu’une myocardite peut être attribuée au Covid-19 si elle se produit jusqu’à trente jours après une infection. Au-delà, il n’y a pas de lien et il s’agit d’une myocardite conventionnelle. Cette première étude avait également montré que le pourcentage de myocardite se déroulant après une vaccination était de 0,002 %, soit une toutes les 50 000 vaccinations. La fréquence maximum se produisait chez les jeunes hommes, après la deuxième injection du vaccin Moderna (0,016 %, soit une personne sur 6 012), la plus faible chez les femmes après une première dose de Pfizer (une personne sur 200 à 300 000).Dans leur nouvelle étude, les chercheurs indiquent qu’au total, en France, 4 635 individus ont été hospitalisés pour une myocardite pendant la période étudiée, dont 558 pour une myocardite après un vaccin, 298 pour une myocardite après une infection post-Covid et 3 779 pour une myocardite conventionnelle. « On sait aussi que 30 millions de personnes âgées de 12 à 49 ans ont été vaccinées par ANRm dans cette même période », ajoute le Pr. Zureik. La fréquence de myocardite post-vaccinale retrouvée dans cette étude s’établit à 0,0186 %, ce qui confirme les résultats des précédentes recherches.Les jeunes hommes plus souvent touchés par des myocardites post-vaccinalesLes chercheurs ont ensuite suivi tous ces patients dix-huit mois après leur admission à l’hôpital afin de mesurer la survenue de complications se produisant après leur myocardite, par exemple une réadmission à l’hôpital, une hospitalisation pour un autre événement cardiovasculaire, un décès, etc. « Nous avons également étudié la prise en charge médicale des patients en sortie d’hospitalisation (examens médicaux, traitements, etc.), » précise le Pr. Zureik.Ils ont confirmé que les patients atteints de myocardite post-vaccinale étaient plus jeunes que ceux atteints de myocardite post-Covid ou de myocardite conventionnelle et étaient plus souvent des hommes, et ont découvert qu’une très faible part d’entre eux ont dû avoir une prise en charge médicale plusieurs mois après leur sortie d’hospitalisation. Les chercheurs ont aussi déterminé que dix-huit mois après leur hospitalisation, les patients atteints de myocardite attribuable à la vaccination ARNm contre le Covid-19 présentaient moins de complications (5,7 %) que les patients atteints de myocardite attribuable au Covid-19 (12,1 %) et que les patients atteints de myocardite conventionnelle (13,2 %).Résultats des complications post-myocardite chez les patients ayant développé une myocardite après un vaccin ARNm, après une infection Covid-19 ou une myocardite conventionnelle.Ainsi, comme le montrent les résultats présentés dans leur étude, les patients atteints d’une myocardite post-vaccinale faisaient moins souvent l’objet d’une ré-hospitalisation pour myocardite (3,2 %, contre 4 % pour les myocardites post-vaccinales et 5,8 % pour les myocardites conventionnelles), mais aussi moins souvent l’objet d’autres complications cardiovasculaires (2,7 %, contre 7,4 % et 7,3 %), de défaillances cardiaques (1,1 %, contre 3,7 % et 3,5 %), ou d’hospitalisations pour d’autres causes (12,2 %, contre 21,1 % et 19,6 %). Ils présentaient également un taux de décès plus bas (0,2 %, contre 12,1 % et 13,2 %), bien que ces décès enregistrés le soient pour n’importe quelle cause, et donc pas forcément en lien avec la myocardite.Cette étude vient donc s’ajouter à la longue liste de travaux scientifiques qui confirment que la balance bénéfice-risque est en faveur de la vaccination. « Nos travaux permettent aussi de combler un trou dans la raquette des connaissances, alors que des milliards de personnes ont été vaccinées sur la planète, et que l’efficacité des vaccins et leurs effets secondaires sont toujours étudiés », assure le directeur d’Epi-Phare.Les plus farouches critiques de la vaccination pourraient rétorquer que les personnes ni vaccinées ni infectées n’auraient sans doute pas eu de myocardite. « Bien sûr, au niveau individuel, on peut entendre la critique, mais il y a eu 558 myocardites post-vaccinales en France pour 30 millions de vaccinés et, même si on peut estimer que le Covid-19 était moins grave dans cette tranche d’âge, il y a tout de même eu 100 000 hospitalisations et 1 100 décès chez les 12-49 ans, dont 90 % n’étaient pas vaccinés », répond le Pr. Zureik. Une étude publiée dans la revue Epidemics en février 2024 par des chercheurs du CHU de Bordeaux, de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et de l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria) confirme d’ailleurs que sans campagne vaccinale, le nombre de victimes de la pandémie de Covid-19 aurait été deux fois supérieur en France.(1) Epi-Phare est un groupement d’intérêt scientifique public (ANSM-CNAM), à qui on doit aussi l’une des plus grandes études sur l’efficacité des vaccins anti-Covid (22 millions de personnes incluses), des travaux poussés sur les facteurs de risque du Covid-19, mais aussi des analyses qui ont fait date sur tous les scandales de santé publique de ces dernières années : Mediator, Dépakine, Essure, Androcur…

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Author : Victor Garcia

Publish date : 2024-08-26 21:00:00

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L’Express

Rentrée littéraire : pour que le deuxième roman ne soit pas le second

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C’est parti. Il s’est agi de traiter, à la mi-août, les stars de la rentrée comme Abel Quentin, Mélissa Da Costa, Gaël Faye, Kamel Daoud, Maylis de Kerangal, Alice Zeniter et Olivier Guez, qui tirent déjà leur épingle du jeu, ou encore Emma Becker, Amélie Nothomb, Michael Cunningham, Nathan Hill, pas encore publiés à la clôture du Top 30 de notre palmarès, le 18 août. Les primo-romanciers, toujours en ligne de mire, bénéficieront, eux, de leurs dossiers à part.Mais quid des deuxièmes romans, si délicats à concevoir ? On le sait, l’exercice est difficile : auteur d’un premier roman à faible vente, le suivant peut sonner le glas ; sorti avec succès, on vous attend alors au tournant, au risque d’être taxé d’auteur d’un seul livre. Gaël Faye passera assurément à côté du couperet : son Jacaranda, sorti huit ans après son méga-seller Petit Pays, connaît un décollage fulgurant – il est vrai que son éditeur, Grasset, y croit dur comme fer avec un tirage de 120 000 exemplaires.Mais les autres ? Ne les oublions pas, afin que leurs deuxièmes romans ne se transforment pas en seconds romans. Ils abondent en cette rentrée, et sont de qualité. Dans la première catégorie, celle des sorties discrètes, on signalera Romane Lafore, qui publie La Confession chez Flammarion (après Belle infidèle, 2021) ; Benjamin de Laforcade, auteur de Berlin pour tous chez Gallimard (son Rouge nu date de 2022) ; Guillaume Perilhou, qui signe La Couronne du serpent à L’Observatoire deux ans après Ils vont tuer vos fils ; Shane Haddad, avec Aimez Gil, chez P.O.L., après Toni tout court en 2021 ; Avril Ventura, qui publie La Meilleure Part d’eux-mêmes chez Alma Editeur (son Ce qui manque, au Seuil date de 2008) ; Johanna Krawczyk, et sa Danse des oubliés (EHO), après Avant elle paru en 2021, ou encore Nicolas Garma-Berman, auteur de L’Epaisseur de l’aube (Belfond) deux ans après La Fille aux plumes de poussière. A noter, également, la sortie de La Vie meilleure d’Etienne Klein, dont Les Envolés (Gallimard) a été couronné en 2022 du Goncourt du premier roman.Dans le clan des ex-best-sellers, apparaissent Maud Ventura, l’auteure de Mon mari – 360 000 exemplaires à L’Iconoclaste en 2021- et aujourd’hui de Célèbre, et Marie Vingtras, qui lance Les Ames féroces chez L’Olivier, trois ans après Blizzard.On connaît nombre d’ex-primo-écrivains qui ont subi de sacrées décélérations, à tel point qu’en 2000 Daniel Pennac venait à leur rescousse en créant un prix du deuxième roman (aujourd’hui disparu) et qu’un festival leur est consacré chaque printemps à Grignan. Pour donner du baume au cœur à tous ces écrivains en herbe, on rappellera qu’après leur entrée tonitruante sur la scène littéraire, JMG Le Clézio (Le Procès-Verbal en 1963), Jean Echenoz (Le Méridien de Greenwich en 1979) et Jean-Philippe Toussaint (La Salle de bain en 1985) ont eu le destin que l’on sait. Et que Joël Dicker a tutoyé les nuages avec son 2e roman, La Vérité sur l’affaire Harry Quebert. De là à laisser tomber prématurément son métier d’origine, patience, patience. Rien de plus inquiétant que de voir des auteurs non confirmés « se consacrer dorénavant et totalement à l’écriture ».

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Source link : https://www.lexpress.fr/culture/livre/rentree-litteraire-pour-que-le-deuxieme-roman-ne-soit-pas-le-second-4YL22N555VAY3P2C3PPDXTOTW4/

Author : Marianne Payot

Publish date : 2024-08-26 16:00:00

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L’Express

Présidentielle américaine : comment la bataille des dollars tourne en faveur de Kamala Harris

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Comment savoir si un événement politique est une réussite aux Etats-Unis, au-delà des autocongratulations des uns et des critiques acerbes des autres ? Un indice trompe rarement : suivez le niveau des donations, et vous aurez une première ébauche de réponse. Ainsi, sur ce plan-là, la convention nationale du parti démocrate, organisée la semaine dernière pour officialiser la candidature de Kamala Harris, semble avoir été un important succès dans la course pour la Maison-Blanche.Durant toute cette semaine à Chicago, où se sont succédé au fil des jours à la tribune Joe Biden, le couple Obama, ou encore le colistier Tim Walz, le parti démocrate aurait récolté près de 82 millions de dollars. Et rien que dans la foulée du très attendu discours de Kamala Harris, jeudi dernier, sa campagne aurait connue « la meilleure heure de collecte de fonds depuis son lancement », a écrit sa directrice de campagne, Jen O’Malley Dillon, dans une note envoyée à la presse américaine ce dimanche.L’importance des petits donateursCette semaine a permis au camp démocrate de dépasser le cap des 540 millions de dollars récoltés depuis l’annonce du retrait de Joe Biden, le 21 juillet dernier, soit en tout juste un peu plus d’un mois. « Un record pour toute campagne dans l’histoire », a assuré Jen O’Malley Dillon, sans indiquer sur quelle période cette affirmation était basée. A titre de comparaison, les 24 heures après l’annonce de Joe Biden avaient également été suivies d’une importante vague de dons, de près de 81 millions de dollars.Surtout, selon le camp démocrate, leur convention nationale leur aurait permis d’attirer un niveau de « dons populaires sans précédent », avec un tiers des donations provenant de nouveaux contributeurs. Parmi eux, 20 % étaient des jeunes électeurs, et deux tiers étaient des femmes. Des publics que la campagne moribonde de Joe Biden n’avaient jusque-là pas réussi à galvaniser, et sur lesquels Kamala Harris compte tout particulièrement dans les Etats clefs pour faire la différence contre son rival Donald Trump.Un avantage économique qui se creuseCette convention démocrate a également permis à Kamala Harris de continuer à rattraper le retard économique accumulé par la campagne de Joe Biden face à Donald Trump. Ainsi, selon le Financial Times, le mois de juillet avait déjà permis à la candidate démocrate de récolter quatre fois plus de fonds que son rival républicain, avec près de 204 millions de dollars glanés, contre près de 48 millions pour l’ex-président. Selon le New York Times, l’actuelle vice-présidente américaine disposait d’un avantage de 50 millions de dollars sur Donald Trump au début du mois d’août ; un écart qui pourrait continuer à se creuser à la faveur de la bonne dynamique née de la convention démocrate de Chicago.Même si du côté du candidat républicain, tout n’est pas perdu, loin de là. Début août, son équipe de campagne avait affirmé avoir toujours près de 327 millions de dollars à sa disposition. L’ex-président peut également compter sur l’appui de mégadonateurs, à l’image de cette contribution de 50 millions de dollars du milliardaire Timothy Mellon fin juin dernier, descendant d’une richissime dynastie bancaire et soutien récurrent du Grand Old Party.Donald Trump pourrait également bénéficier du retrait du candidat indépendant Robert F. Kennedy Jr en sa faveur ce vendredi, ce qui pourrait faire affluer certaines donations en sa faveur. Et dans une élection qui pourrait de nouveau se jouer à quelques voix dans une poignée d’Etats clefs, chaque dollar comptera, notamment pour massifier les campagnes de publicité.

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Source link : https://www.lexpress.fr/monde/presidentielle-americaine-comment-la-bataille-des-dollars-tourne-en-faveur-de-kamala-harris-GGVEZFPXGVBBNOMIXJABA43USI/

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Publish date : 2024-08-26 16:28:30

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L’Express

Arrestation du patron de Telegram en France : Macron répond face aux « fausses informations »

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Emmanuel Macron veut répondre aux « fausses informations ». Le chef de l’Etat a assuré, ce lundi 26 août, que l’arrestation sur le territoire français du patron de la messagerie cryptée Telegram, Pavel Durov, n’était « en rien une décision politique », rappelant que la France était « attachée à la liberté d’expression et de communication ». »L’arrestation du président de Telegram sur le territoire français a eu lieu dans le cadre d’une enquête judiciaire en cours. Ce n’est en rien une décision politique. Il revient aux juges de statuer », a déclaré le président français sur le réseau social X. »Dans un Etat de droit, sur les réseaux sociaux comme dans la vie réelle, les libertés sont exercées dans un cadre établi par la loi pour protéger les citoyens et respecter leurs droits fondamentaux », a rappelé le président français. Je lis ici de fausses informations concernant la France suite à l’arrestation de Pavel Durov.

La France est plus que tout attachée à la liberté d’expression et de communication, à l’innovation et à l’esprit d’entreprise. Elle le restera.

Dans un État de droit,…— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) August 26, 2024De multiples infractionsLe milliardaire de 39 ans qui possède les nationalités française et russe a été interpellé samedi soir dans l’aérogare du Bourget, au nord de Paris, a dit une source proche du dossier à l’AFP, alors qu’il arrivait de Bakou en Azerbaïdjan.L’office chargé de la lutte contre les violences faites aux mineurs (Ofmin) avait émis un mandat de recherche contre Pavel Durov pour des infractions allant de l’escroquerie au trafic de stupéfiants, au cyberharcèlement, à la criminalité organisée en passant par l’apologie du terrorisme et la fraude, a expliqué une autre source proche du dossier.La messagerie en ligne lancée en 2013 par Pavel Durov et son frère Nikolaï, sur laquelle les communications peuvent être chiffrées de bout en bout et dont le siège social se trouve à Dubaï, s’est positionnée à contre-courant des plateformes américaines, critiquées pour leur exploitation mercantile des données personnelles. Telegram, qui est un des réseaux sociaux les plus utilisés en Russie avec des chaînes pouvant avoir plusieurs centaines de milliers d’abonnés, s’est notamment engagé à ne jamais dévoiler d’informations sur ses utilisateurs.

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Source link : https://www.lexpress.fr/societe/justice/arrestation-du-patron-de-telegram-en-france-macron-repond-face-aux-fausses-informations-CSUL3QM37FHZVE4PXLHSDCGSKU/

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Publish date : 2024-08-26 16:44:23

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L’Express

Ukraine : le raid russe qui paralyse le pays deux jours après la fête d’indépendance

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Cela faisait plusieurs semaines que l’Ukraine n’avait pas subi de campagnes de bombardements d’une telle ampleur. La Russie a frappé dans la profondeur le territoire ukrainien, visant  » les infrastructures énergétiques importantes », ainsi que des « aérodromes », a informé le ministère russe de la Défense dans un communiqué, ce lundi 26 août. 15 régions ukrainiennes ont été la cible de cette attaque menée à l’aide de « plus de 100 missiles de types divers et une centaine de [drones iraniens] Shahed », selon le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Pour le moment, l’Ukraine dénombre 4 morts et 20 blessés, selon les chiffres communiqués par l’AFP.Les frappes russes interviennent deux jours après la fête d’indépendance de l’Ukraine, alors que début août les forces armées de Kiev – pourtant en difficulté dans le Donbass où elles peinent à freiner l’avancée de l’armée russe à proximité de la localité de Pokrovsk – ont lancé une offensive sur le territoire russe dans l’oblast de Koursk. La fulgurance de l’attaque a surpris aussi bien l’ennemi russe que la scène internationale. En quelques jours, l’armée ukrainienne occupait près de 1 200 km² de territoire. Cela faisait depuis la Seconde Guerre mondiale que la Russie n’avait pas connu d’intervention d’une armée étrangère sur son territoire.Les frappes russes du jour ont eu pour effet d’entraîner des coupures d’électricité – menées par le distributeur d’énergie national Ukrenergo pour stabiliser le réseau – et également des coupures d’eau selon Reuters, l’agence de presse américaine. « Tous les trains ont été temporairement arrêtés en raison de pannes de courant après une attaque ennemie de grande envergure », a expliqué Ukrzaliznytsia, l’exploitant national des chemins de fer.A Kiev, les journalistes de l’AFP, ont vu des habitants se réfugier dans les stations de métro souterraines ou dans les allées couvertes. « C’est très, très dur », leur explique Svitlana Kravtchenko, 51 ans, rencontrée dans une station de métro du centre-ville au milieu d’une centaine d’autres personnes. « Personne ne pensait que la Russie, qui était autrefois notre sœur, nous causerait tant de chagrin », se lamente-t-elle, en se disant inquiète de finir par « s’habituer à la peur ».L’Ukraine attend plus des OccidentauxFace aux menaces de ces frappes en profondeur, le président Zelensky a déclaré, sur Telegram, que l’Ukraine pourrait « faire beaucoup plus pour protéger des vies, si l’aviation de nos voisins européens travaillait ensemble avec nos F-16 [NDLR : avions de chasse de conception américaine] et avec nos défenses antiaériennes ». De leur côté, le Premier ministre ukrainien et le chef de cabinet de la présidence ont tous deux aussi réitéré l’importance de pouvoir utiliser des armes occidentales à longue portée contre la Russie.Les partenaires de Kiev refusent pour le moment. « C’est nécessaire », a martelé Andriï Iermak, le chef du cabinet du président sur Telegram, expliquant que cela « accélérera la fin de la terreur russe ». Le ministre de la Défense ukrainien, Rustem Umerov, a dit sur Facebook et sur X que « l’Ukraine [préparait] des armes de sa propre production » pour répondre aux bombardements russes. Dimanche, une frappe imputée à l’armée russe a aussi touché une équipe de Reuters dans son hôtel à Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine, tuant un conseiller sécurité et blessant deux journalistes, selon l’agence de presse.L’Ukraine a déjà pressé ses alliés européens d’établir une zone d’exclusion aérienne dans l’ouest de son territoire via des systèmes de défense déployés en Pologne et en Roumanie voisines, pour créer un sanctuaire où industries, infrastructures énergétiques et populations civiles seraient protégées. Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba avait affirmé fin mai qu’il n’existait « aucun argument légal, sécuritaire ou moral qui empêcherait nos partenaires d’abattre les missiles russes au-dessus du territoire de l’Ukraine à partir de leur territoire », sans préciser alors les modalités de ce scénario.De son côté, la Russie ne s’empêche pas de pénétrer dans l’espace aérien de l’Otan et de l’Union européenne. L’armée polonaise a annoncé qu’un « appareil volant », probablement un drone, était entré sur le territoire de la Pologne – pendant la salve de frappes russes en Ukraine – avant de disparaître des radars. Il s’agit d’un nouveau cas de violation de l’espace polonais depuis l’invasion russe en Ukraine, la dernière en date ayant été enregistrée en décembre dernier.

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Publish date : 2024-08-26 17:25:51

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L’Express

Eric Ciotti – Marine Le Pen, les dessous d’un duo : « La politique, c’est du rapport de force »

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L’animation est inhabituelle pour un mois de juillet dans les couloirs de l’Assemblée nationale. C’est que cette dernière, en ce début d’été, vient d’être renouvelée, et que la dissolution décidée par Emmanuel Macron a entraîné une recomposition anticipée du jeu parlementaire. Ce jour-là, au Palais-Bourbon, on élit les nouveaux vice-présidents parmi les députés. Au détour d’un couloir, Marine Le Pen croise Julien Dive, élu de la Droite républicaine (anciennement LR). Elle vient de quitter son nouvel allié, Eric Ciotti, qui a choisi de tourner le dos aux cadres de son parti pour créer une coalition avec l’extrême droite du Rassemblement national. « Vous feriez bien de ne pas trop lâcher la laisse de votre chien, il a tendance à prendre des libertés », lâche Julien Dive entre ses dents à la patronne frontiste. Marine Le Pen s’esclaffe. Et rétorque : « Il revit depuis qu’il est avec nous ! »Eric Ciotti revit, vraiment ? Fin juin, le chef des Républicains a décidé de briser un tabou historique, acceptant de s’allier avec les héritiers de Jean-Marie Le Pen. Depuis plusieurs mois, les locataires de l’Assemblée nationale avaient remarqué un changement d’attitude du chef de la droite vis-à-vis de Marine Le Pen. Des regards familiers, des discussions de couloir, des échanges politiques, stratégiques aussi. Eric Ciotti avait déjà raboté le cordon sanitaire depuis longtemps. Le couper pour de bon n’a pas été difficile. Le Niçois en est persuadé : dans la recomposition politique à l’œuvre, c’est le RN qui tirera le mieux son épingle du jeu, alors autant grimper dès maintenant dans le train en marche. « Plus tard tu fais ce genre de choix, moins tu es gagnant », assure un proche. Quitte à devenir un paria au sein de son parti historique. Qu’importe. Le pari d’Eric Ciotti réside dans la fin des Républicains, considéré comme un astre mort maintenu en vie par quelques fiefs locaux. Etre vu comme un traître par ses anciens camarades ? Un mauvais moment à passer. Le député des Alpes-Maritimes en a toutefois fait l’expérience dès le mois de juillet. »Il risque à tout moment de se faire avaler » »Plus jamais je ne te serrerai la main », lui assène ainsi le député Aurélien Pradié, au détour d’un couloir. « L’ambiance est hyper tendue, j’ai l’impression qu’on ne fait pas partie du même courant politique, se lamente un député ciottiste au début de l’été. Ils nous traitent comme le font les gauchistes, en nous traitant de fascistes, en nous disant à peine bonjour. Ils disent qu’on est hors du champ républicain. »Pour la presse et le grand public, le récit officiel reste toutefois celui-ci, relayé par Marine Le Pen : Eric Ciotti est heureux, sa décision l’a libéré et il ne s’est jamais senti aussi à l’aise dans son couloir politique. « L’entente avec Jordan Bardella et Marine Le Pen est excellente, jure un proche. Lui est fin communicant, elle femme d’Etat. Elle a une forme de modération politique très agréable, un sens de l’Etat et de la République, il n’y a pas d’excès, ce n’est pas Zemmour. »Son nouveau statut nécessite toutefois des précautions inédites. La dernière en date : le refus d’intégrer à son groupe les députés proches de Marion Maréchal, malgré les réclamations de cette dernière, en raison d’un profil jugé problématique. « On ne va quand même pas se tirer une balle dans le pied en intégrant Anne Sicard, qui travaille avec l’Institut Iliade [NDLR : une école de formation de l’extrême droite radicale], théorise un stratège ciottiste. Moi je suis revenu parce que je suis un libéral, conservateur, identitaire, mais je ne veux pas d’un groupe à la Frankenstein. »Résultat : à l’Assemblée le groupe A droite ! en est réduit à 16 élus, et susceptible d’éclater au moindre départ. « Il ne comprend pas du tout où il a mis les pieds, commente un ancien camarade. Il risque à tout moment de se faire avaler ; au RN, ils sont certains d’avoir 5 ou 6 élus à eux dans son groupe, des gars qui, du jour au lendemain, s’il a des velléités de soutenir quelqu’un d’autre que Marine Le Pen, ou de se présenter à la primaire de la droite, pourraient être débranchés et faire tomber le groupe. »Certains élus, en effet, ont d’abord été approchés par le RN avant de rejoindre les rangs ciottistes. C’est le cas, notamment, de Charles Alloncle, député de l’Hérault. « On aurait peut-être dû sécuriser un peu plus notre groupe », reconnaît une députée. Chez les cadres LR, on se frotte les mains. « Marine Le Pen le tient complètement, commente Julien Dive. Il va devenir son homme à tout faire. Il se retrouve dans la position du sbire et son existence politique tient à peu de choses. C’est presque cocasse, il se voyait vizir à la place du vizir, et se retrouve laquais de Marine Le Pen. »Ligne rouge et volonté d’indépendanceDu côté d’Eric Ciotti, on veut croire pourtant en sa capacité d’indépendance. Le week-end du 31 août, le nouveau paria de la droite organise sa rentrée parlementaire, dans les Alpes-Maritimes, et n’a pas convié d’élu du Rassemblement national. « L’idée c’est de fonder un grand parti populaire, conservateur et libéral, indépendant, pour mailler le territoire en cas de dissolution », assure Antoine de Chemelliers, le secrétaire général du groupe à l’Assemblée. Comprendre : en aucun cas les députés ciottistes ne devraient être vassalisés par le RN. Dans l’organisation au Palais-Bourbon, d’ailleurs, les députés des deux groupes font salle à part pour leurs réunions, même si une routine commune devrait être mise en place à la rentrée, et Eric Ciotti a fixé une ligne rouge sur la question économique. En deux mots : pas question de soutenir la vision frontiste sur la réforme des retraites. On se souvient de la grimace d’Eric Ciotti, à l’été, forcé de se tenir aux côtés de Jordan Bardella qui présentait devant les patrons le programme économique du RN.D’ailleurs, le Niçois en est certain : son ralliement apporte à Marine Le Pen une sociologie qu’elle avait jusqu’alors du mal à capter. Et si Eric Ciotti a besoin de la frontiste, la réciproque serait vraie. D’ailleurs, l’état-major du RN n’a pas fait preuve d’ingérence auprès des anciens LR. Pas d’obligation de signer leur charte, pas d’intrusion dans le processus de recrutement, pas de demande d’adhésion au parti mariniste. Deux groupes, deux lignes. Eric Ciotti parle désormais d’une « Nupes de la droite ». « Au sein de la Nupes, chacun présente ses candidats, assure un élu. Il ne s’agit en aucun cas d’une fusion-acquisition, et chacun est libre d’aller aux élections sous ses propres couleurs. » Une coalition pour les votes à l’Assemblée seulement, donc ? Sans aucune subordination, vraiment ? »Les relations politiques, c’est du rapport de force, assure pourtant un ciottiste. Si tu es assez fort pour conserver ta souveraineté, tu la conserves. Mais pour cela, il faut qu’on arrive à créer un grand parti avec un maillage territorial et des dizaines de milliers d’adhérents pour être traité comme un parti souverain capable de peser dans les négociations. » C’est aussi oublier qu’au RN on n’aime pas particulièrement les satellites, surtout ceux susceptibles de faire de l’ombre à la maison mère et à sa candidate à la présidentielle. « Marine Le Pen se sert de lui pour briser l’image de solitude qui continue de lui coller à la peau, mais au moindre faux pas, elle n’hésitera pas à s’en débarrasser, veut croire un cadre de la droite. Et à ce moment-là, quand il n’aura plus droit à sa double page dans Le Figaro, Eric Ciotti se rendra compte de son erreur. » La souplesse comporte toujours une part de risque.

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Source link : https://www.lexpress.fr/politique/ciotti-le-pen-les-dessous-dun-duo-la-politique-cest-du-rapport-de-force-TWUHGHU3X5DYTA2SHCPEMNOB7E/

Author : Marylou Magal

Publish date : 2024-08-26 16:50:39

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L’Express

Après l’attaque de la synagogue à La Grande-Motte, ces mots que l’on attend encore

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Dans notre monde de chaos et de confusion, il est des mots que l’on est heureux d’entendre ou de lire. Au lendemain de l’incendie volontaire contre la synagogue de La Grande-Motte (Hérault) le samedi 24 août, il est des voix qui ont résonné un peu plus que les autres parce qu’elles disent clairement, sans circonlocutions, sans tenter de dire sans dire tout en ne disant pas, ce que d’autres se refusent à énoncer. Il y a eu celle de Marine Tondelier qui, invitée du Grand jury RTL-Le Figaro-Public Sénat, a qualifié l’antisémitisme de « fléau ». « Il y a eu beaucoup d’actes antisémites ces derniers mois et sur certains, le mot ‘antisémitisme’ est à poser très clairement », a lancé la secrétaire nationale des Ecologistes. Un peu plus tard, Danielle Simonnet, toujours députée, mais désormais ex-LFI, présente au rassemblement parisien organisé dimanche « contre l’antisémitisme », confiait à Libération, « les actes antisémites ne sont pas résiduels ». Une réaffirmation de ses engagements mais aussi une réponse à Jean-Luc Mélenchon qui, en juin, avait suscité l’indignation en utilisant cette expression sur son blog. Cette fois, le leader des Insoumis s’est montré plus précautionneux, il a tweeté pour dénoncer un « intolérable crime », accompagné d’un « Pensées pour les fidèles et les croyants ainsi agressés ». Mais alors qu’approche le premier anniversaire des attaques du 7 octobre en Israël, que risquent de ressurgir les débats confus et les amalgames, on aurait aimé des mots plus clairs encore.

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Source link : https://www.lexpress.fr/societe/apres-lattaque-de-la-synagogue-a-la-grande-motte-ces-mots-que-lon-attend-encore-ZJFKAL6L3ZGQBGUREFDFOGXLVU/

Author : Agnès Laurent

Publish date : 2024-08-26 16:00:44

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L’Express

Chine : la provocation aérienne de Pékin qui met en alerte le Japon

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L’incident ravive les tensions entre Pékin et Tokyo. Le Japon a déployé des avions de chasse après qu’un appareil militaire chinois a « violé » son espace aérien, a annoncé ce lundi 26 août le ministère de la Défense. Il a été « confirmé qu’un avion chinois a violé l’espace aérien territorial au large des îles Danjo, dans la préfecture de Nagasaki », a affirmé le ministère dans un communiqué, en ajoutant qu’il avait lancé « des avions de chasse en urgence ». L’avion « espion de type Y-9 » a pénétré dans l’espace aérien japonais à 11h29 (02H29 GMT) pendant environ deux minutes, a ajouté le ministère. Il n’y a eu aucun commentaire de la part des autorités chinoises.Selon les médias locaux, dont la chaîne publique NHK, l’incident marque la première incursion d’un avion militaire chinois dans l’espace aérien japonais. Le ministère a indiqué que des mesures avaient été prises par les Forces japonaises d’autodéfense, comme « émettre des avertissements » à l’avion, mais la NHK a indiqué qu’aucune arme, telle que des pistolets lance-fusées, n’avait été utilisée comme alerte. »Ferme protestation »Après cette violation de l’espace aérien, le vice-ministre japonais des Affaires étrangères Masataka Okano a convoqué lundi soir l’ambassadeur par intérim de Chine au Japon auprès duquel il a « émis une ferme protestation », tout en appelant à des mesures pour éviter une répétition de l’incident, a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Le diplomate chinois a répondu que l’affaire serait signalée à Pékin, selon le ministère.Les navires japonais et chinois ont déjà été impliqués par le passé dans des incidents concernant des zones contestées, en particulier les îles Senkaku en mer de Chine orientale, aussi appelées Diaoyu par Pékin. Cette chaîne d’îles a alimenté les tensions diplomatiques et a été le théâtre d’affrontements entre des navires de garde-côtes japonais et des bateaux de pêche chinois.La revendication de Pékin sur ces îles s’est faite plus affirmée ces dernières années, Tokyo signalant la présence de navires de garde-côtes chinois, d’un navire militaire et même d’un sous-marin à propulsion nucléaire. Par le passé, il a été confirmé que deux avions non militaires chinois – un avion à hélice et un petit drone – avaient fait une incursion dans l’espace aérien japonais près des îles Senkaku en 2012 et 2017, selon la NHK.Hausse des dépenses militairesPékin revendique la mer de Chine méridionale par laquelle transitent chaque année des milliards de dollars de commerce – presque dans sa totalité, malgré une décision de la Cour internationale selon laquelle son affirmation n’a aucun fondement juridique. Les îles Danjo sont un groupe d’îlots situés en mer de Chine orientale, au large de la région sud de Nagasaki, au Japon.Ces dernières années, le Japon a renforcé ses liens de sécurité avec les Etats-Unis pour contrer le poids croissant de la Chine dans la région, en augmentant ses dépenses de défense et en s’orientant vers l’acquisition de capacités de « contre-attaque ». Dans le même temps, il a aussi renforcé les liens militaires avec la Corée du Sud et les Philippines. Les tensions entre Pékin et Manille – autre allié de longue date des Etats-Unis – se sont intensifiées ces derniers mois et ont été marquées par une série de confrontations en mer de Chine méridionale.

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Publish date : 2024-08-26 15:29:08

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L’Express

Général Mick Ryan : « La stratégie de l’Otan est une stratégie de défaite pour l’Ukraine »

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Général de division de l’armée australienne à la retraite, Mick Ryan a participé à la définition de la doctrine militaire de son pays et coopéré avec l’armée américaine. Dans son dernier livre, The War for Ukraine : Strategy and Adaptation Under Fire (Ed. Naval Institute Press, août 2024, non traduit), ce stratège tire les leçons du conflit en Ukraine, une « bataille d’adaptation » entre les belligérants sur les plans opérationnel, tactique et informationnel. Dans un entretien avec L’Express, il analyse les conséquences de l’offensive ukrainienne sur le sol russe et appelle les Occidentaux à adopter enfin une stratégie pour « vaincre la Russie en Ukraine ».L’Express : En réalisant une percée dans l’oblast de Koursk, sur le sol russe, les Ukrainiens espèrent forcer l’ennemi à redéployer des unités mobilisées dans le Donbass. Quinze jours après le début de cette offensive, qu’en est-il ?Mick Ryan : Il est clair que l’un des impératifs du commandement ukrainien était d’éloigner les troupes russes de l’axe particulièrement dangereux vers Pokrovsk et Toretsk, dans le Donbass, où les Russes avancent. A ce stade, il n’y a pas eu de redéploiement massif depuis cette zone, mais l’armée russe a retiré des troupes d’autres théâtres, et les Ukrainiens pourraient exploiter ces mouvements.L’autre objectif de Kiev est d’obtenir une monnaie d’échange lors de potentielles futures négociations avec la Russie. L’Ukraine, dont 18 % du territoire est sous contrôle russe, sait que le statu quo jouerait forcément en sa défaveur en cas de pourparlers. Il fallait donc modifier ce statu quo et la position des principales parties à la négociation, à savoir l’Ukraine et la Russie.Que nous enseigne cette offensive inattendue ?Tout d’abord, elle montre que la surprise est possible, à condition de prendre des risques. Nous avons beaucoup entendu parler de la notion de « transparence du champ de bataille » : l’idée que grâce au renseignement électromagnétique, aux satellites, aux drones, aux réseaux sociaux, il est de plus en plus difficile pour les belligérants de cacher leurs mouvements et leurs intentions. Cette incursion montre que le champ de bataille n’est pas si transparent. Mais il faut prendre des risques et mettre sur pied des ruses et des leurres pour créer la surprise.Carte montrant les zones où l’armée ukrainienne a avancé dans la région russe de Koursk au 20 aoûtCette offensive montre également qu’après trente mois de guerre, de nombreux observateurs étrangers ne comprennent pas ou ne veulent pas prendre le genre de risques nécessaires dans un monde moderne pour dissuader la Russie ou la Chine. Les Ukrainiens ont pris des risques considérables dans cette opération, les pays occidentaux ne sont plus habitués à ce type de stratégie.Je pense que ni la Russie ni l’Ukraine ne pourront tenir sur une longue période.Troisièmement, le fait que les Ukrainiens aient décidé de garder secrète cette opération est un élément important. Ils l’ont fait non seulement pour créer la surprise mais aussi pour gérer les attentes. De fait, il n’y avait aucune attente pour cette opération. A contrario, lors de l’offensive de l’été 2023, les attentes étaient si élevées qu’il était sans doute impossible pour les Ukrainiens d’y répondre. On peut se demander si cette pratique va devenir la norme pour les opérations majeures de l’Ukraine à l’avenir.Aujourd’hui, l’Ukraine et la Russie doivent mener deux fronts majeurs en même temps. Est-ce durable ?Les deux camps mènent simultanément deux campagnes d’envergure qui consomment beaucoup de main-d’œuvre, de munitions et d’armes de soutien (drones, défense aérienne). C’est une configuration nouvelle. Je pense que ni la Russie ni l’Ukraine ne pourront tenir sur une longue période. L’une et l’autre vont devoir choisir un front prioritaire. Dans les prochaines semaines, nous verrons quel belligérant cédera le premier.Ce choix sera dicté par les réalités militaires sur le terrain, mais surtout les réalités politiques. Dans le cas de Volodymyr Zelensky, il faudra déterminer quelle campagne est la plus importante pour la survie de sa nation ; Quant à Vladimir Poutine, il privilégiera le front le plus stratégique pour la survie de son régime.Quels sont les scénarios possibles pour l’Ukraine ?Dans la région de Koursk, les Ukrainiens vont atteindre dans quelques jours ou semaines un point d’avancement maximum. Pour plusieurs raisons : la quantité de forces nécessaires pour cette offensive ; la résistance russe ; les capacités logistiques. Enfin, parce que d’un point de vue politique ou stratégique, il est insensé pour Kiev d’avancer indéfiniment en Russie. Une fois ce point atteint, l’armée ukrainienne aura plusieurs options : Soit elle reste là et défend tout le territoire conquis, ce qui serait très difficile. Soit elle se replie partiellement pour ne défendre qu’une partie du territoire pris. Soit elle se retire complètement. Volodymyr Zelensky et d’autres membres de son administration ont déjà évoqué l’hypothèse de la zone tampon, j’ai donc l’impression que Kiev penche pour cette option. Dans ce cas, l’Ukraine définira le terrain le plus défendable et tâchera de le conserver. Il ne s’agira pas seulement d’une zone tampon, mais d’un moyen de forcer les Russes à se battre pour la récupérer. Les Ukrainiens pourraient alors infliger de grandes pertes à leur adversaire.En quoi la région de Koursk est-elle stratégique pour les Ukrainiens ?La région de Koursk a un intérêt en matière de ressources, puisqu’il s’agit de l’un des derniers points de transit du gaz russe par gazoduc vers l’Europe, en direction de la Slovaquie, l’Autriche et l’Italie qui continuent de s’alimenter en gaz russe.Mais cette zone a surtout une valeur pour les Ukrainiens car ce sont des terres russes. Or, le fait que les Ukrainiens aient pénétré sur le sol russe et conquis une partie du territoire pose un problème politique à Vladimir Poutine. Il faudra voir dans quelle mesure, car le président russe sait se montrer habile. Il pourrait par exemple se servir de cette incursion pour justifier ce qu’il dit depuis des années au sujet de l’Ukraine et de l’Otan, qui sont, selon lui, une menace aux portes de la Russie.Dans le scénario de la zone tampon, l’Ukraine devra redéployer plus d’hommes dans la région. Peut-elle se le permettre ?Si l’armée ukrainienne choisit d’établir une zone tampon, celle-ci sera de 30 à 40 kilomètres de long maximum. C’est un territoire assez vaste à défendre, mais en fin de compte, si les Ukrainiens doivent se replier en Ukraine, la distance n’est pas très importante. Toutefois, ils auront besoin de troupes pour défendre ce territoire, de défenses aériennes, d’artillerie, d’un dispositif logistique, de fournitures médicales, etc. Il s’agit là d’une entreprise importante, d’autant plus que l’Ukraine subit une grosse pression dans le Donbass. Il faut donc trouver un équilibre entre le maintien de ce territoire et la défense d’autres régions, y compris la frontière nord avec la Biélorussie. C’est un défi complexe pour le commandement ukrainien.Quelle est la probabilité que l’Ukraine perde Pokrovsk, et, sur le long terme, l’ensemble du Donbass ?Les Ukrainiens ont perdu une bonne partie de leur territoire dans le Donbass. Mais cela s’est fait au prix d’un énorme effort de la part des Russes. Les Russes ont probablement pris 700 kilomètres carrés depuis le début de l’année, mais ce faisant, ils ont perdu beaucoup d’hommes. Par ailleurs, nous avons constaté que les projections russes sur les progrès réalisés ont toujours été trop optimistes. La stratégie actuelle de l’Otan est une stratégie de défaite pour l’Ukraine.La ville de Tchassiv Iar (dans l’oblast de Donetsk) était censée tomber le 9 mai, ce n’est toujours pas le cas. Et rappelez-vous de toutes les prévisions concernant la chute de Bakhmout… Ainsi, même si les Russes parviennent à prendre Pokrovsk – ce qui n’est pas fait –, cela leur coûtera très cher. Et il n’est pas certain que ce coût vaille ce qu’ils ont réellement capturé.Les Ukrainiens ont depuis longtemps un problème de mobilisation. Avec deux fronts prioritaires, le manque de soldats risque de peser davantage…Il faut du temps pour former les gens, pour entraîner des unités efficaces sur le champ de bataille. On ne peut pas se précipiter. Comme nous l’avons vu lors de l’offensive de l’année dernière, les grandes brigades n’ont pas donné de bons résultats. Il a fallu du temps aux Russes pour régler leur mobilisation, et il faudra un peu de temps aux Ukrainiens. Le gouvernement a mis en place une série de réformes concernant la corruption, les lieux de recrutement, la législation relative à la mobilisation.Côté russe, quelles sont désormais les options avec ces deux fronts ?Comme je l’ai dit, la stratégie de Poutine sera guidée par une seule préoccupation : la survie de son régime. Est-il plus dangereux de laisser les Ukrainiens sur le territoire russe ou d’arrêter l’avancée dans le Donbass ? C’est une équation très compliquée pour le Kremlin. J’ai l’impression que les Russes chercheront au maximum à bloquer l’avancée ukrainienne vers Koursk tout en continuant à tenir Pokrovsk. Ce qui pourrait créer des opportunités pour les Ukrainiens.Pour cela, Kiev aura besoin de plus de munitions et d’un vrai soutien pour sécuriser son ciel. Les Occidentaux y sont-ils prêts ?La stratégie actuelle de l’Otan est une stratégie de défaite pour l’Ukraine. Certes, nous donnons à ce pays des ressources, mais pas suffisamment pour qu’il prenne un avantage réel et remporte la bataille. Nous avons besoin d’une stratégie différente, qui consiste à vaincre la Russie en Ukraine. Trop de pays se montrent timides à ce sujet.Les Ukrainiens sont extraordinairement innovants.Aujourd’hui, l’Allemagne réduit ses ressources, la France n’a pas vraiment bougé récemment et il ne se passera rien de significatif du côté des Etats-Unis avant l’élection présidentielle. Malheureusement, les seules personnes qui peuvent changer la trajectoire de la guerre à l’heure actuelle sont les Ukrainiens. Et ils ont clairement décidé de prendre leur destin en main. C’est aussi, à mon sens, l’un des messages de l’incursion surprise vers Koursk. Il sera intéressant de voir si cette offensive obligera des pays comme l’Allemagne et les Etats-Unis à reconsidérer leurs restrictions actuelles sur l’utilisation de leurs armes. Le fait que la Corée du Nord autorise l’utilisation de ses armes n’importe où et n’importe quand, tout comme l’Iran, devrait forcer les responsables politiques occidentaux à autoriser à l’Ukraine l’emploi de leurs armes là où c’est nécessaire.L’armée ukrainienne peut-elle réserver de nouvelles opérations surprises dans les semaines à venir ?C’est possible. Les Ukrainiens sont extraordinairement innovants et ils auront beaucoup appris de la planification et de la conduite de cette opération en territoire russe. Ils ont démontré tout au long de cette guerre une grande capacité d’adaptation. Ils ont tiré les leçons de l’échec de l’offensive de l’été 2023 et ont utilisé ce qu’ils ont appris dans l’attaque de Koursk. Je pense qu’ils utiliseront ce qu’ils apprennent en ce moment pour les opérations futures. Ils savent qu’ils doivent mener des opérations offensives pour gagner cette guerre.Quels sont les points faibles qu’ils pourraient frapper ?Difficile à dire à ce stade, cela dépendra de l’ampleur du redéploiement des forces russes, depuis le sud de l’Ukraine par exemple. La Crimée ou Belgorod pourraient être des points faibles. L’une des raisons de ces offensives est d’inciter l’ennemi à modifier ses positions. Cela peut révéler des faiblesses que les Ukrainiens rechercheront et qu’ils pourraient envisager d’exploiter dans les mois à venir.

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Author : Charlotte Lalanne

Publish date : 2024-08-21 18:50:38

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L’Express

Manœuvres militaires en Biélorussie : la nouvelle mise en garde de Kiev

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Bien qu’isolée depuis son agression en territoire ukrainien, la Russie dispose toujours de certains alliés en Europe continentale. Au sein de l’Union européenne, la Hongrie et la Slovaquie se distinguent par leur réticence à sanctionner le Kremlin. Dans les Balkans, la Fédération de Russie peut aussi compter sur le soutien de son allié historique, la Serbie. Mais de tous ces pays, aucun n’est aussi engagé que la Biélorussie, car le soutien du régime de Loukachenko – au pouvoir depuis 1994 – se fait jusque sur le champ de bataille.Lors de l’offensive de février 2022, une partie des troupes russes s’étant précipitées sur Kiev avaient pour point de départ le territoire biélorusse. En décembre 2023, les deux alliés officialisaient la fin du transfert définitif, sur ce territoire, d’armes nucléaires tactiques. Situé sur la frontière nord-ouest de Kiev, le pays reste une menace de tous les instants pour l’Ukraine. Cette dernière fixe un grand nombre de moyens militaires, nécessaires à la surveillance de ce voisin encombrant.Et celle-ci paye puisque ce 25 août, le ministère ukrainien des Affaires étrangères a indiqué avoir repéré que la Biélorussie « masse un nombre significatif de soldats […] dans la région de Gomel, près de la frontière nord de l’Ukraine, sous couvert de manœuvres ». Le ministère dirigé par Dmytro Kouleba a averti les responsables biélorusses de « ne pas commettre d’erreurs tragiques sous la pression de Moscou » et à « presser ses forces » de se retirer à une distance supérieure à la capacité de tir de l’arsenal de la Biélorussie.La Biélorussie, ou le terrain de jeux militaire de PoutineKiev a également affirmé avoir enregistré la présence de combattants de la milice Wagner, dont certains sont hébergés par la Biélorussie après l’échec de la rébellion de leur chef au mois de juin 2023. L’Ukraine a prévenu que les exercices militaires dans la zone frontalière constituaient une menace pour la « sécurité mondiale » en raison de la proximité de la centrale nucléaire de Tchernobyl, site de la pire catastrophe nucléaire au monde. »Nous soulignons que l’Ukraine n’a jamais entrepris et n’entreprendra jamais d’actions inamicales à l’encontre du peuple biélorusse », a ajouté le ministère des Affaires étrangères. Sévèrement opprimée à la suite de l’élection présidentielle de 2020, la population biélorusse – qui n’a jamais manifesté un soutien inconditionnel à son président – était descendue dans la rue pour protester contre le simulacre électoral. Alors qu’il aurait pu être renversé, Loukachenko n’a dû son salut qu’à l’intervention de Vladimir Poutine. La dépendance du président biélorusse n’a jamais été aussi importante, les observateurs parlent même de « vassalisation ».Quant à la déclaration du ministère ukrainien, elle intervient alors que l’Ukraine a lancé depuis le 6 août des milliers de ses soldats à l’assaut de la région russe frontalière de Koursk, s’emparant de plusieurs centaines de kilomètres carrés, et que la Russie poursuit son avancée dans l’est de l’Ukraine.

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Publish date : 2024-08-26 12:30:15

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