* . *
close

L’Express

L’Express

Sergey Radchenko : « En embrassant le Coran, Vladimir Poutine fait un calcul intelligent »

[ad_1]


« En Ukraine, la fin de la guerre semble encore loin ». En février 2023, soit un an après le début de l’invasion russe, Sergey Radchenko ne voyait guère d’autre clap de fin possible qu’un scénario à la coréenne. « Si nous avons appris quelque chose de la guerre de Corée, c’est qu’un conflit gelé vaut mieux qu’une défaite pure et simple ou qu’une guerre d’usure épuisante », écrivait-il. Dix-huit mois plus tard, ce chercheur au centre Henry Kissinger et professeur à l’université Johns Hopkins (Washington), interrogé par L’Express, n’est guère plus optimiste. Et ce n’est pas la récente incursion surprise des troupes ukrainiennes en Russie qui le fera changer d’avis : « Cette contre-offensive dans la région de Koursk ne change pas vraiment les ingrédients de base de cette guerre. Il n’y a de victoire en vue pour aucun des deux camps ». « Cette guerre ne nous donne pas encore de raisons de désespérer, mais elle ne nous donne pas plus de raisons d’être euphoriques », poursuit Sergey Radchenko.Dans son nouveau livre (To Run the World : The Kremlin’s Cold War Bid for Global Power, 2024), l’historien né en Union soviétique offre une plongée inédite dans la psychologie des décideurs du Kremlin. On y découvre pourquoi le dirigeant Poutine ressemble étroitement à ses chers ancêtres soviétiques. A cette différence près, nous explique-t-il : l’ancien judoka a remplacé l’idéologie communiste « par un mélange bizarre de choses comme le nationalisme russe, le conservatisme religieux, l’orthodoxie et l’islam conservateur ». De quoi mieux comprendre le très remarqué baiser de Vladimir Poutine sur un Coran en Tchétchénie… Entretien.L’Express : Trois semaines après l’incursion surprise des troupes ukrainiennes dans la région de Koursk en Russie, comment analysez-vous la situation ? Assistons-nous à un tournant dans ce conflit ?Sergey Radchenko : Je pense que l’Ukraine cherche à montrer que la guerre n’est pas perdue, que l’initiative est toujours de son côté. Mais je ne suis pas très optimiste quant au rapport de force. Cette contre-offensive dans la région de Koursk ne change pas vraiment les ingrédients de base de cette guerre. Celle-ci est devenue depuis longtemps une guerre d’usure. Bien sûr, il peut y avoir des percées après de longues périodes d’usure. On l’a vu pendant la Première Guerre mondiale. Mais ce qui compte dans les guerres d’usure, c’est la capacité de l’État à poursuivre les combats. Depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022, la Russie a montré qu’elle n’était pas la superpuissance que certains imaginaient, mais elle a fait la démonstration de sa capacité à poursuivre la guerre assez longtemps. En dépit des sanctions occidentales, elle a pu se procurer des drones et des munitions ou augmenter sa propre production de chars d’assaut.En face, l’Ukraine n’est pas en mesure de produire la majeure partie de ses munitions et ne peut compter que sur les approvisionnements en provenance de l’Occident. C’est donc un facteur qui joue en faveur de la Russie. Quant à la main-d’œuvre russe, si elle n’est pas illimitée, elle conserve un net avantage à long terme sur l’Ukraine qui rencontre des difficultés pour recruter de nouveaux soldats. Sans compter que le moral des troupes de Zelensky a été sérieusement affecté. Poutine est convaincu que le temps joue en sa faveur. Bien qu’il explique au peuple russe qu’il s’agit d’une guerre contre l’Otan, en réalité, les Russes mènent une guerre contre l’Ukraine. Ils pensent qu’il s’agit d’une guerre locale, une guerre qu’ils estiment pouvoir gagner.En portant le conflit sur le sol russe, l’Ukraine a réalisé un coup d’éclat d’une grande ampleur par rapport à ses précédentes incursions dans la zone frontalière avec la Russie. Le problème toutefois, c’est que l’armée ukrainienne utilise à cette fin ses meilleures forces et du matériel supplémentaire simplement pour tenter de maintenir ces gains territoriaux. Pendant ce temps, si vous regardez du côté du Donbass, vous verrez que les Russes continuent de gagner du terrain. La situation y est si grave que les Ukrainiens ont dû évacuer la ville de Pokrovsk, qui est une zone cruciale pour la sécurité de tout le pays. Tout cela montre, je pense, que l’offensive de Krousk était un pari pour Zelensky. Un pari à haut risque. Car jusqu’à présent, je ne vois pas les Ukrainiens en tirer quoi que ce soit de particulièrement utile.Le mardi 27 août, Volodymyr Zelensky a affirmé que l’incursion de son armée en territoire russe faisait partie d’un « plan pour la victoire », afin que l’Ukraine se présente en position de force lors de futures négociations de paix. Un plan qu’il compte présenter courant septembre au président américain, Joe Biden, ainsi qu’à Kamala Harris, et à Donald Trump, tous deux candidats pour l’élection présidentielle de novembre…C’était l’une des explications possibles à cette incursion qui ne pouvait avoir comme seul objectif de remonter le moral des Ukrainiens. Vous ne retirez pas vos meilleures forces de la ligne de front pour les mettre ailleurs dans ce simple but. Cela aura été insensé.Nous sommes dans la dernière ligne droite avant les élections américaines. Après le 5 novembre, nous saurons qui sera le prochain président des Etats-Unis. Il y aura immédiatement des discussions autour de l’Ukraine. S’il s’agit d’une présidence Trump, ce dernier ne cédera pas nécessairement l’Ukraine à la Russie. Si c’est Kamala Harris qui l’emporte, on assistera probablement à une prolongation du soutien américain à l’Ukraine. Je pense donc que Zelensky, en examinant la situation, envisage de tirer parti de ce qui pourrait se produire après le 5 novembre pour dire aux Russes par exemple : « Voyons si nous pouvons trouver un accord. Vous vous retirez des zones que vous occupez depuis, disons, février 2022, et nous nous retirons des zones que nous avons occupées ». Une sorte d’échange territorial. Mais à vrai dire, tout cela n’est qu’une hypothèse. Toute la question est de savoir sur quelle base ces pourparlers de paix auraient lieu. Et nul ne sait clairement ce que les Russes accepteraient et s’ils sont réellement intéressés par des pourparlers. Je pense que nous devrons attendre le 5 novembre pour voir ce qui se passera à la Maison-Blanche, car c’est ce qui décidera de la stratégie ukrainienne.Un vent d’enthousiasme a soufflé chez certains observateurs après l’offensive du 6 août. Mais à vous entendre, on aurait tort de s’emballer…C’est l’un des problèmes de cette guerre en général. Depuis le début, tantôt les gens sont désespérés et disent : « Oh mon Dieu, l’Ukraine est en train de perdre et la Russie est en train d’écraser l’Ukraine ». L’instant d’après, les mêmes tombent dans l’euphorie : « Oh, regardez, la Russie est en train de s’effondrer et l’Ukraine est en train de gagner ». En réalité, Il n’y a de victoire en vue pour aucun des deux camps. Elle semble même plus éloignée pour Kiev. La Russie occupe toujours en effet de grandes parties du territoire ukrainien. Côté russe, la victoire n’est pas non plus à portée de main : malgré des gains territoriaux, la ligne de front est stable depuis plus de deux ans. Les Russes savent que pour obtenir des avancées significatives, comme au début de la guerre, il faudrait probablement une mobilisation générale, un investissement beaucoup plus important dans l’effort de guerre. Ce que le régime de Poutine ne semble pas vouloir envisager pour l’instant.Cette guerre ne nous donne pas encore de raisons de désespérer, mais elle ne nous donne pas plus de raisons d’être euphoriques. Lorsque l’incursion de Koursk s’est produite, les gens comme moi qui suivent de près cette guerre depuis le départ ont haussé les épaules en se disant : »D’accord, quelle est la prochaine étape ? Voyons ce qui va se passer ». Et comme nous le voyons, il ne s’est rien passé jusqu’à présent.Ce que je trouve le plus intéressant, c’est que cela n’a pas vraiment créé de pression sur Poutine à l’intérieur de la Russie. Le Kremlin contrôle le récit de bien des façons. Si vous lisez ou regardez les médias russes aujourd’hui, ils parleront probablement un peu de Koursk. Mais je ne vois aucune critique du gouvernement. Je ne vois pas non plus de désespoir du type : « Oh mon Dieu, regardez ça, les Ukrainiens se battent sur notre territoire. Comment peut-on en arriver là ? ». Il n’y a rien de tout cela.Poutine n’apparaît-il pas plus faible et vulnérable aux yeux du peuple russe depuis le 6 août ?C’est la grande question. Elle s’était déjà posée après la rébellion avortée de Wagner et de Prigojine en juin 2023. Les gens se sont demandé si le fait que Poutine ait réprimé cette mutinerie signifiait qu’il avait prouvé qu’il était plus fort. Ou bien le fait qu’il y ait eu une mutinerie, pour commencer, montrait-il au contraire qu’il est en réalité assez faible ? Ce débat n’a jamais été tranché. On peut avancer des arguments dans les deux sens. La même chose peut s’appliquer ici. Poutine sort-il affaibli ou renforcé de cette incursion dans la région de Koursk ? Je pense que l’avenir nous le dira. Cela dépendra en partie de la situation dans le Donbass : si les Ukrainiens reculent massivement et perdent des pans entiers de territoire, alors Poutine dira : « Regardez, je suis un génie stratégique ». Les Ukrainiens auront obtenu un petit territoire à Koursk que les Russes finiront par reprendre. On peut également supposer que l’incursion elle-même, menée avec des armes occidentales a permis de créer un « effet drapeau » chez les Russes. Car pour Poutine et ses récits de propagande, cette guerre contre l’Ukraine n’a jamais été une guerre d’attaque, mais une guerre de défense contre l’Otan qui, prétendument, essaierait d’asservir la Russie. Avec l’incursion du 6 août, ce type de discours propagandiste a donc reçu un coup de pouce.A l’opposé, après cette incursion, il est possible qu’une partie des Russes se dise : « Comment se fait-il que deux ans après le début de l’opération militaire spéciale, il y ait toujours une guerre en cours ? ». Certaines personnes au sein des élites soulèvent probablement cette question, mais elles l’ont soulevée dès le premier jour. Cette incursion ne fait que confirmer à leurs yeux que cette guerre est insensée et contre-productive. Quant à l’opinion publique russe, ce qu’elle pense ne compte pas parce que la population n’est pas mobilisée. Personne n’a l’intention de se battre pour la paix. Le fait qu’il y ait eu une incursion à Koursk, tout le monde s’en fiche. Les Russes continuent à vivre leur vie. Poutine, qui a tous les leviers du pouvoir entre ses mains, semble fermement contrôler la situation pour l’instant. Cette incursion aura donc, je pense, un impact assez limité en Russie.Depuis le début de la guerre il y a plus de deux ans, Poutine a été maintes fois bousculé mais rien ne semble à ce jour pouvoir le faire chuter… Une issue défavorable de ce conflit pourrait-elle vraiment lui être fatale ?Dans son histoire, la Russie a mené un certain nombre de guerres, dont certaines ont été perdues. Et ces défaites ont fini par être particulièrement déstabilisantes pour le pouvoir en place. La guerre de Crimée, dans les années 1850, a été perdue par le tsar Nicolas Ier, qui ne s’en est jamais remis. Un autre exemple est la guerre russo-japonaise de 1904 et 1905. La défaite de l’empire russe a entraîné des troubles intérieurs : le tsar Nicolas II a été contesté pour la première fois lors de la révolution russe inachevée de 1905 qui a conduit à certaines réformes. Ces deux guerres et celle menée aujourd’hui en Ukraine sont, d’une certaine manière, relativement similaires car leur échelle est finalement assez limitée. Ce n’est donc pas comme la Première Guerre mondiale, que la Russie a également perdue et qui a conduit au renversement du tsarisme et à un chaos complet dans le pays. Si la Russie perdait la guerre en Ukraine, quelles en seraient les conséquences ? Poutine dirait « d’accord, nous retirons nos forces ». Rien à voir avec la Première Guerre mondiale à la suite de laquelle la Russie a perdu une grande partie de son territoire (NDLR : en vertu du Traité de Brest-Litovsk signé en 1918, la Russie s’est vue amputée de l’Ukraine, de la Finlande et des Pays Baltes). C’est pourquoi je ne vois pas comment une issue défavorable en Ukraine pourrait être nécessairement fatale pour le pouvoir en place.Une image a fait grand bruit ces derniers jours : Poutine embrassant le Coran devant les caméras en Tchétchénie… comment interpréter ce geste ?Poutine n’a jamais caché le fait que la Russie compte plusieurs grandes religions. Et rappelons que l’islam est la deuxième religion majeure dans le pays après le christianisme. Poutine a rencontré régulièrement le grand Mufti, qui est le chef de la foi islamique en Russie. Mais embrasser publiquement le Coran, c’est du jamais vu pour un dirigeant russe. Je pense qu’il s’agit d’une opération de relations publiques calculée pour séduire la population russe musulmane. Et elle va l’adorer après cela ! Il s’agit d’une population importante dans la région. Elle se concentre principalement dans le Caucase, dans des endroits comme la Tchétchénie, le Dagestan, mais aussi, bien sûr, le Tatarstan (une République de la fédération de Russie composée pour 50 % de Russes et 50 % de Tatars). Moscou elle-même a une population musulmane conséquente (NDLR : environ deux millions de musulmans vivent dans la capitale russe), dont beaucoup viennent d’Asie centrale. Par ce geste, Poutine dit en quelque sorte : « Je suis aussi le dirigeant musulman, et pas seulement le dirigeant chrétien ». C’est un calcul qui me semble plutôt intelligent. Ça lui permet de chercher le soutien de ces communautés qui dans certaines régions du Caucase ont montré qu’elles ne voulaient pas envoyer leurs enfants mourir en Ukraine (NDLR : la mobilisation « partielle » décrétée par Vladimir Poutine en 2022 a provoqué des manifestations d’une ampleur inédite au Dagestan, république du sud du pays).Pensez-vous que ce soit aussi un moyen pour Poutine de rallier la communauté musulmane de Russie et du Caucase autour de sa croisade contre les valeurs de l’Occident ?A vrai dire, les idées libérales occidentales n’ont jamais été une denrée particulièrement recherchée dans ces régions. Ce qui est intéressant en revanche, c’est de voir comment ce type de soutien à l’islam pourrait également se traduire par une influence accrue de la Russie au Moyen-Orient. Et c’est quelque chose que la Russie a cherché à exploiter sans nécessairement rompre complètement ses liens avec Israël. Notons qu’après l’attaque du 7 octobre, le régime de Poutine a accueilli des représentants du Hamas au Kremlin. Les autorités russes ont aussi bénéficié d’un très large soutien de la part de l’Arabie saoudite, ce qui est très important car si elle le souhaitait, Riyad aurait les moyens de lui causer du tort en augmentant la production de pétrole et en faisant ainsi chuter les prix. Cela est un sujet d’inquiétude pour Poutine.Je pense donc que toutes ces choses sont liées. Poutine essaie de créer ou de projeter une image de dirigeant pro-musulman, de politicien pro-palestinien. Et c’est quelque chose qui, je crois, se vend très bien au Moyen-Orient. Et vous savez, le Moyen-Orient est très important pour Poutine.L’idée principale de votre dernier livre est qu’en réalité, Poutine présente beaucoup plus de similitudes avec les dirigeants russes précédents que nous ne le pensions…En effet. L’élément principal de continuité est la recherche de la grandeur pour lui-même et pour la Russie qu’il souhaite voir reconnue comme une grande puissance. Personnellement, je doute que la stratégie qu’il a choisie pour y parvenir permettra à la Russie d’atteindre cet objectif. Je pense qu’il est beaucoup plus probable que cela mette le pays dans une position plus faible à long terme parce qu’il a perdu l’influence qu’il aurait pu avoir en Europe. Néanmoins, Poutine pense qu’il s’agit d’une stratégie qui mettra la Russie en avant à une échelle beaucoup plus grande qu’auparavant et qui serait comparable au standing de l’Union soviétique pendant la guerre froide.Comme les dirigeants soviétiques, Poutine pense aussi que la Russie est indestructible. Pour la simple raison qu’elle est une puissance nucléaire. Personne ne souhaite une guerre nucléaire. Et cela donne au président russe un certain degré de confiance dans le fait qu’il peut faire en sorte que ce conflit reste une guerre limitée. Il n’y aura pas d’escalade parce que personne ne veut d’une guerre nucléaire. C’est là quelque chose de similaire à la pensée soviétique en matière de politique internationale. Une fois que les Soviétiques ont développé leur dissuasion nucléaire dans les années 1950, ils ont eu l’idée qu’ils pouvaient accomplir certaines choses en tenant les Américains à l’écart du jeu.Ce qui distingue Poutine de ses prédécesseurs en revanche, c’est l’idéologie. Les Soviétiques avaient un cadre idéologique particulier pour penser le monde, c’était le cadre révolutionnaire. Ils construisaient le communisme. Poutine ne construit pas le communisme. Il doit donc le remplacer par un mélange bizarre de choses comme le nationalisme russe, le conservatisme religieux, l’orthodoxie, l’islam conservateur, etc. Cela n’aurait jamais été possible pour les Soviétiques. Ils se considéraient comme étant à la pointe de l’idéologie progressiste, souhaitant changer le monde pour le meilleur. Poutine, dans sa vision, est très conservateur. Et il joue avec ces forces conservatrices. Il essaie donc de se présenter comme le leader des forces conservatrices mondiales. En ce sens, il ressemble non pas aux dirigeants soviétiques, mais aux tsars du XIXe siècle. Si vous pensez au rôle de la Russie dans la répression des révolutions européennes de 1848, c’est là que se situe Poutine.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/sergey-radchenko-en-embrassant-le-coran-vladimir-poutine-fait-un-calcul-intelligent-MVH3B2IECBC37EGVDAUE5NUSLI/

Author : Laurent Berbon

Publish date : 2024-08-29 17:58:03

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Cisjordanie : l’opération « antiterroriste » de l’armée israélienne en trois questions

[ad_1]


Depuis la nuit du 27 au 28 août, Israël mène une opération militaire en Cisjordanie occupée. Bien qu’il ne subisse pas sur son sol la même intensité guerrière qu’à Gaza, ce territoire palestinien – grignoté depuis les années 80 par les colons israéliens – reste une importante zone de tensions. Qualifiée « d’antiterroriste » par l’Etat hébreu, l’opération menée par Israël aurait jusque-là ôté la vie à douze personnes, selon l’AFP. Depuis les attaques terroristes du 7 octobre et le lancement de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, 637 personnes ont trouvé la mort en Cisjordanie, le plus haut total sur une période de huit mois recense l’Organisation des Nations unies.Où se déroule l’opération ?Territoire occupé depuis la guerre des Six Jours de 1967, la Cisjordanie est censée – selon les accords d’Oslo, signés en 1993 – disposer de territoires (zones A et B) sous administration intégrale de l’Autorité palestinienne. Pourtant, ce sont dans ces zones supposées sous contrôle de l’Autorité palestinienne qu’Israël mène son opération. « Ces incursions sont quotidiennes [mais c’est plus] rare qu’elles soient menées simultanément dans plusieurs villes », rapporte l’AFP. Les opérations israéliennes se sont concentrées sur trois localités – toutes situées dans le nord du territoire – et leurs camps de réfugiés : Jénine, Tulkarem et Toubas. L’emplacement est connu pour abriter « les groupes armés en lutte contre Israël », ils y « sont spécialement actifs », commente l’AFP.Que s’est-il passé ?L’armée israélienne, dans la nuit du 27 au 28 août, a pénétré dans les camps de réfugiés palestiniens de Nour Chams, près de Tulkarem et d’Al-Fara, près de Toubas, ainsi que dans la ville de Jénine, à l’aide de colonnes de blindés. Sur place, le camp palestinien fait état d’une violence importante. « Les équipes médicales ont été entravées depuis le début de l’assaut, et les entrées du camp de Nour Chams et des hôpitaux du gouvernorat ont été fermées pour entraver le travail des équipes médicales », a déclaré Ahmed Zahran, secouriste du Croissant Rouge palestinien. »Les destructions sont énormes. [Les soldats israéliens] ont attaqué les infrastructures dans le camp de Nour Chams [détruisant] le réseau d’eau et des égouts », a rapporté Hakim Abou Safiyeh. Il occupe le rôle d’employé municipal à Tulkarem. De son côté, l’armée israélienne a assuré que des opérations pour « neutraliser des bombes [dissimulées] en bord de route » avaient provoqué des dégâts « non intentionnels » au réseau d’eau.Au soir du premier jour des opérations, Israël a revendiqué la mort de « neuf terroristes armés », dont sept à la suite de « raids aériens ». De son côté le Djihad islamique – mouvement islamiste allié du Hamas – a reconnu la perte de « trois de leurs soldats », dans l’attaque menée par Israël. Au deuxième jour des opérations, ce 29 août, Tsahal opérait toujours dans le camp de Nour Chams et la ville de Jénine. Dans le premier, l’armée israélienne a annoncé la mort de « cinq terroristes » retranchés dans une mosquée de Nour Chams. De son côté, le Djihad islamique a reconnu la perte du chef de la branche occupant le camp. Il s’agit de « Abou Choujaa », accusé d’être à l’origine d’une fusillade – en juin dernier – ayant ôté la vie d’un Israélien de soixante ans. Enfin, Tsahal a annoncé la mort de deux « terroristes » dans la ville de Jénine.Quelles réactions ?L’ONU s’est rapidement inquiétée de l’incursion israélienne. Elle a mis en garde contre le risque « d’aggraver une situation déjà catastrophique ». L’organisation internationale déplore également la présence d’enfants parmi les victimes de l’opération militaire. Son secrétariat général a critiqué les « tactiques de guerre meurtrières qui semblent dépasser les normes internationales en matière de maintien de l’ordre ».Dans ce contexte, Washington a annoncé, mercredi, de nouvelles sanctions contre les colons « extrémistes ». Benyamin Netanyahou, chef du gouvernement israélien, a jugé « très grave » cette « imposition de sanctions contre des citoyens israéliens ». Pour Israël et son ministre des Affaires étrangères, Israël Katz, l’armée entend « démanteler les infrastructures terroristes irano-islamistes « en Cisjordanie. Sur le réseau social X, il a appelé à y agir « avec la même détermination […] qu’à Gaza, avec des évacuations temporaires de Palestiniens ».De son côté, le Djihad islamique considère que par son opération, Israël œuvre « à l’annexion de la Cisjordanie ». Quant au Hamas, l’un de ses cadres – Ezzat Rishq – y a vu un appel à « élargir la spirale des destructions et du génocide ». Gouverneur de Tulkarem, Mostafa Taqataqa a déclaré voir dans ces raids « un signal dangereux et sans précédent [qui] semble indiquer que cette opération va durer ».

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/monde/proche-moyen-orient/cisjordanie-loperation-antiterroriste-de-larmee-israelienne-en-trois-questions-EDPL6TGSMFE6LLOEHGDXXHJJZ4/

Author :

Publish date : 2024-08-29 16:57:46

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Pavel Durov : Niel, Macron… Ce que le patron de Telegram a confié en garde à vue

[ad_1]


Moins de 24 heures après sa mise en examen, on en sait un peu plus sur ce qu’a dit aux enquêteurs le patron de Telegram, Pavel Durov. Selon une source proche du dossier joint par l’AFP, le milliardaire franco-russe a ainsi demandé à faire prévenir samedi soir le patron de Free Xavier Niel de son placement en garde à vue.Accompagné de son garde du corps et de son assistante, le fondateur milliardaire franco-russe de la messagerie, âgé de 39 ans, a été interpellé samedi soir dans l’aérogare du Bourget (nord de Paris) en vertu d’un mandat de recherche français, puis placé en garde à vue. Pavel Durov arrivait de Bakou (Azerbaïdjan) et devait passer au moins la soirée à Paris, où il avait prévu de dîner.Lors de la signification de son placement en garde à vue, le mis en cause peut faire prévenir son avocat pour être assisté, demander un médecin, garder le silence et faire prévenir une personne de son choix de sa situation, notamment.Pavel Durov a demandé à faire prévenir le milliardaire Xavier Niel, fondateur du groupe de télécommunications Iliad, maison mère de l’opérateur Free, a affirmé une source proche du dossier à l’AFP. Sollicité par l’AFP, l’entourage de Xavier Niel n’a pas réagi pour le moment. Le fondateur d’Iliad fait partie des grands patrons proches du président Emmanuel Macron.Au moins une rencontre avec MacronSelon une autre source proche du dossier, Pavel Durov a évoqué durant sa garde à vue ses liens avec le chef de l’Etat notamment. Les deux hommes se connaissent car ils ont déjeuné ensemble au moins une fois : en 2018, confirme l’Elysée. Selon le Wall Street Journal, le projet d’installation du siège de Telegram en France a été au menu de cette entrevue.Le journal Le Monde va plus loin en racontant que le fondateur de Telegram est venu très régulièrement en France, et a rencontré à plusieurs reprises Emmanuel Macron. Le président français a assuré lundi que l’arrestation de Pavel Durov n’est « en rien une décision politique » mais relève « d’une enquête judiciaire », ajoutant que la France est « attachée à la liberté d’expression et de communication ».Un contrôle judiciaire lourdMercredi en début d’après-midi, Pavel Durov a été présenté à un juge d’instruction qui l’a mis en examen pour « refus de communiquer les informations nécessaires aux interceptions autorisées par la loi », complicité de délits et de crimes qui s’organisent sur la plateforme (trafic de stupéfiants, pédocriminalité, escroquerie et blanchiment en bande organisée) et « fourniture de prestations de cryptologie visant à assurer des fonctions de confidentialité sans déclaration conforme ».Remis en liberté, Pavel Durov est astreint à un contrôle judiciaire lourd avec obligation de remettre un cautionnement de cinq millions d’euros, pointage deux fois par semaine dans un commissariat et l’interdiction de quitter le territoire français.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/societe/justice/pavel-durov-niel-macron-ce-que-le-patron-de-telegram-a-dit-en-garde-a-vue-WEUVID4D4RANDISODO5SQBPKSY/

Author :

Publish date : 2024-08-29 15:53:17

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Hausses d’impôts : pourquoi le NFP fait fausse route, par Nicolas Bouzou

[ad_1]


D’après une note du Conseil d’analyse économique (CAE) publiée en juillet, la stabilisation structurelle de l’endettement public de la France passe par un effort de réduction de notre déficit de 112 milliards d’euros sur une période comprise entre sept et douze ans. L’étude des crises de la dette n’est pas une science exacte et il est malheureusement impossible de déterminer précisément quel niveau précis d’endettement place un pays dans une situation de risque. Mais nous savons que l’endettement français est lourd et qu’il est lié à l’accumulation de « déficits primaires », c’est-à-dire de déficits calculés avant la prise en compte de la charge des intérêts.Nous savons aussi que le regard des marchés sur notre dette a changé depuis la dissolution. L’écart de taux entre la dette française et la dette allemande à dix ans est passé de 50 à 75 points de base et l’écart de taux entre la dette française et la dette portugaise est devenu positif. Nous sommes sous surveillance. Le travail du CAE a l’immense vertu de nous donner un ordre de grandeur et un horizon : nous devons réduire nos déficits de 100 milliards d’euros avant dix ans, avec un effort marqué en 2025 et 2026. Voilà ce que l’exécutif doit avoir en tête.Relever la TVA et la CSG : une fausse pisteUn gouvernement dominé par la droite ferait peser l’effort sur la baisse de la dépense publique ; un gouvernement dominé par la gauche chercherait 100 milliards d’euros de recettes nouvelles, en augmentant les taux et les assiettes des prélèvements obligatoires ; un gouvernement de compromis proposerait un mélange des deux solutions. Mais a-t-on, en réalité, le choix ? Notre pays détient un quasi double record mondial : celui de la dépense publique et des prélèvements obligatoires rapportés au PIB. Il semble, en première analyse, plus logique de faire peser l’ajustement budgétaire sur les dépenses. Cette idée repose sur un argument économique – le niveau plus élevé qu’ailleurs des prélèvements obligatoires a un coût en termes d’attractivité et de compétitivité – et sur un argument politique – avec ce niveau de prélèvements, le consentement à des hausses d’impôts est très faible.Envisageons maintenant le problème de façon pratique. Quels sont les impôts qui permettraient de percevoir des sommes importantes en affectant le moins l’activité économique ? Ce sont ceux qui ont les taux les plus faibles, les bases fiscales les plus larges et qui souffrent le moins d’exemptions. En France, il s’agit de la CSG, dont chaque point supplémentaire rapporte au moins 10 milliards d’euros, et de la TVA, qui, dans la même hypothèse, rapporte au moins 8 milliards d’euros. La TVA est, en outre, un impôt juste en ce sens qu’il répartit les efforts entre les ménages et les entreprises. Ainsi, augmenter la TVA de 2 points et la CSG de 1 point rapporterait entre 25 et 30 milliards d’euros. C’est énorme, mais insuffisant et sans doute impossible politiquement.Taxer les riches et les entreprises : la lubie du NFPIl faudrait donc, pour reprendre le langage du Nouveau Front populaire, « aller chercher l’argent » chez les riches et les entreprises. Oui mais voilà, ces bases fiscales là sont étroites et il se trouve que l’économie est faite par des humains dont les comportements s’ajustent à la fiscalité. L’ »effet Laffer », qui veut qu’une augmentation trop importante des taux d’imposition réduit tellement les incitations à produire que les recettes diminuent, existe.L’économiste Xavier Jaravel, se basant sur la recherche académique, estime que le niveau global de prélèvements obligatoires – impôts directs, cotisations sociales et TVA – au-delà duquel toute hausse diminue les rentrées fiscales est de l’ordre de 60 à 65 % pour les revenus du travail des ménages les mieux dotés, et de 30 à 35 % pour les revenus du capital. La France est déjà au-delà.Rétablir un ISF ne générerait donc, a priori, pas de recettes en plus. Ajoutons que les estimations de recettes fiscales basées sur le patrimoine des milliardaires qu’il faudrait prélever sans scrupule sont aussi fausses que démagogiques. Ces patrimoines sont essentiellement composés d’actions. A partir du moment où s’applique à eux une fiscalité élevée qui oblige leur détenteur à vendre une partie de leur capital, leur valeur baisse. Cette fiscalité tue les recettes.La conclusion de tout cela est claire : il n’existe, en France, aucune solution du côté des prélèvements obligatoires, politiquement tenable et économiquement réaliste, qui pourrait permettre de réduire nos déficits. C’est sur la dépense que l’effort devra porter.Nicolas Bouzou, économiste et essayiste, est directeur du cabinet de conseil Astères

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/economie/politique-economique/hausses-dimpots-pourquoi-le-nfp-fait-fausse-route-par-nicolas-bouzou-4ICR2BG36BACTGTIRGDH7KTWCI/

Author : Nicolas Bouzou

Publish date : 2024-08-29 07:00:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Guerre en Ukraine : l’armée russe revendique la prise de deux localités dans l’Est

[ad_1]


Une personne a été tuée et deux autres blessées ce jeudi 29 août par des frappes ukrainiennes dans la région de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, selon l’armée russe. Cette dernière a par ailleurs revendiqué la prise de deux villages dans l’Est de l’Ukraine, non loin de la ville Pokrovsk, région où la situation est « extrêmement difficile » pour l’armée de Kiev, de l’aveu même du président Volodymyr Zelensky mercredi.Kiev a par ailleurs demandé à l’Union européenne son appui face aux Etats-Unis pour obtenir le droit d’utiliser leurs armes contre des objectifs situés en profondeur sur le sol russe.Les infos à retenir⇒ L’armée russe revendique la prise de deux localités dans l’Est de l’Ukraine⇒ Kiev demande à l’UE de faire pression sur les Etats-Unis pour pouvoir utiliser les armes occidentales sur le sol russe⇒ Des frappes ukrainiennes ont fait un mort et deux blessés dans la région de BelgorodL’armée russe revendique la prise de deux localités dans l’EstL’armée russe a revendiqué ce jeudi la conquête de deux nouvelles localités dans les régions de Donetsk et Lougansk, dans l’est de l’Ukraine, où ses forces continuent de progresser face à des troupes ukrainiennes en infériorité numérique et manquant de puissance de feu. Mercredi soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé que la situation était « extrêmement difficile » pour l’armée ukrainienne près de la ville de Pokrovsk, dans l’Est, dans la région de Donetsk.Dans son compte-rendu quotidien, le ministère russe de la Défense a précisé que ses troupes ont pris les villages de Mykolaïvka et Stelmakhivka.L’Ukraine demande à l’UE de faire pression sur WashingtonLe ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a demandé jeudi à l’Union Européenne de faire pression sur les Etats-Unis pour obtenir le droit d’utiliser leurs armes contre des objectifs situés en profondeur sur le sol russe. « J’appelle l’Union européenne à jouer un rôle et à dire fortement et très clairement que quelque chose doit être fait maintenant », a-t-il déclaré à son arrivée à Bruxelles, où il participe à une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l’UE.Plusieurs pays, dont les Etats-Unis, maintiennent toujours des restrictions à l’usage des armes qu’ils fournissent à l’Ukraine, notamment les missiles à longue portée, afin d’éviter une escalade du conflit. L’Ukraine réclame avec insistance la levée de ces restrictions pour lui permettre de frapper en profondeur sur le sol russe des « cibles militaires légitimes », selon Dmytro Kouleba, comme des bases aériennes d’où décollent les avions bombardant l’Ukraine.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a renouvelé cette semaine cet appel après des frappes russes massives lundi et mardi contre les villes et les infrastructures ukrainiennes. Washington a accepté de lever partiellement ces restrictions, mais uniquement pour permettre à Kiev de se défendre contre des frappes ayant pour origine des territoires russes proches de la frontière et de la ligne de front, comme c’est le cas par exemple à Kharkiv. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell s’est dit favorable à la levée de toutes ces restrictions, mais plusieurs pays dont l’Italie ou la Hongrie s’y opposent. »Des missiles Patriot ont été promis, mais aucun n’a été livré », a également déploré devant la presse le ministre ukrainien, sujet qu’il évoquera devant ses collègues européens. Des livraisons de ces missiles pour la défense anti-aérienne ukrainienne ont été promises de la part des Etats-unis et d’autres de ses alliés lors du sommet de l’Otan à Washington en juillet, mais « certains de ces retards sont excessivement longs », a-t-il ajouté.Un mort et deux blessés dans des frappes ukrainiennes dans la région de BelgorodUne personne a été tuée et deux autres ont été blessées jeudi dans des frappes ukrainiennes dans la région de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, a indiqué le gouverneur régional Viatcheslav Gladkov sur la messagerie Telegram. « La ville de Chebekino a été visée par des frappes des forces ukrainiennes », a-t-il écrit. « Une personne a été tuée ». Deux autres civils ont été hospitalisés avec des blessures causées par des éclats d’obus, selon la même source, et les frappes ont également endommagé un bâtiment administratif et un site d’infrastructure sociale.Le ministère russe de la Défense a pour sa part annoncé jeudi avoir abattu pendant la nuit un drone au-dessus de la région de Belgorod. Deux drones ont par ailleurs été abattus au-dessus de la région de Briansk, elle aussi frontalière de l’Ukraine, et trois autres ont été neutralisés au-dessus de la Crimée annexée, a précisé le ministère dans un communiqué sur Telegram. La région de Belgorod est très régulièrement visée par des frappes et bombardements meurtriers, et a fait l’objet de plusieurs tentatives d’incursion des forces ukrainiennes depuis le début du conflit en 2022. La région voisine de Koursk est le théâtre depuis le 6 août d’une offensive d’une ampleur sans précédent de l’armée ukrainienne, qui affirme s’être emparée de dizaines de localités.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/monde/europe/guerre-en-ukraine-larmee-russe-revendique-la-prise-de-deux-localites-dans-lest-BBRUNMGQ5BGTLKT5Y5M4ESNTN4/

Author :

Publish date : 2024-08-29 13:19:26

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Notre cerveau, plus performant mais plus fragile : aux origines d’un grand « compromis »

[ad_1]


Avec les années, le cerveau rétrécit. L’enchevêtrement de neurones devient plus lâche, plus distant, comme une pelote de laine sur laquelle on aurait trop tiré. Si tout le monde ne vieillit pas de la même manière – en témoignent certains centenaires toujours fringants – il existe toute de même d’importantes similitudes au sein de notre espèce : l’âge, ce vicieux bourreau, frappe très souvent au même endroit, dans des zones cérébrales précises, selon un même schéma.Pour comprendre pourquoi, et d’où viennent ces similarités répétées d’individu en individu, des chercheurs de l’université Heinrich Hein de Düsseldorf ont comparé notre vieillissement à celui de certains singes. Si les autres primates ne subissent pas le même sort, alors peut-être pourraient-ils nous donner la clé pour en faire de même, ont ainsi imaginé ces scientifiques, espérant trouver là de quoi ralentir notre déclin.189 chimpanzés, tous endormis pour l’occasion car ils ne tiennent pas en place, et 480 humains ont participé à l’expérience. De ces travaux, point de cure de jouvence : résister au déclin lié à l’âge, guérir le vieillissement, demande, semble-t-il, bien plus que l’analyse de quelques IRM. Mais l’étude, qui est paru dans Science Advances mercredi 28 août, a tout de même fait émerger quelques constats qui apportent des éclairages nouveaux à ce que les scientifiques savaient déjà de l’évolution de notre espèce, et de ses faiblesses vis-à-vis des effets du temps.Le prix de l’évolutionIl y a 6 millions d’années, l’homme et le singe se séparaient. Une scission lente, qui s’est étendue sur des milliers de générations, causée par des conditions de vie, et donc à une sélection naturelle, différentes. C’est à cette époque que l’Homme, qui n’en est pas encore tout à fait un, se dote, entre autres, d’un cerveau plus grand, avec un cortex préfrontal plus développé.Fruit de divergences génétiques, l’apparition de cette zone du cerveau située à l’avant de l’encéphale a permis une meilleure mobilité et un meilleur raisonnement. Mais, et c’est ce que détaillent les scientifiques allemands dans leurs travaux, ces acquisitions n’ont pas été « gratuites ». Elles ont été obtenues au prix d’importantes contreparties, dont celles d’être beaucoup plus sensible au vieillissement.Les chercheurs ont ainsi montré une corrélation entre la vitesse de vieillissement et la date à laquelle les différentes zones du cerveau sont apparues. « Cette corrélation est spécifique à l’homme et n’est pas visible sur les autres singes étudiés, des chimpanzés, mais aussi des babouins olive et des macaques rhésus, leurs cousins les plus proches », détaille Felix Hoffstaedter, chercheur en neuropsychologie et premier auteur de l’étude. En d’autres termes, ce qu’il y a de plus primaire dans notre tête est aussi ce qu’il y a de plus durable. Et ce qu’il y a de plus nouveau, de plus « puissant », est aussi ce qu’il y a de plus fragile.Des pistes pour mieux vieillirCe « compromis » de l’évolution, comme l’appellent les chercheurs, expliquerait notamment pourquoi le vieillissement cérébral humain est plus important et plus rapide que celui des singes, ramené à une durée de vie égale. Et permet de mieux comprendre pourquoi les singes semblent moins concernés par les maladies liées à la dégénérescence, comme Alzheimer. Si ce phénomène était relativement connu des scientifiques, la comparaison avec les singes a permis de préciser un peu plus le rôle de l’évolution dans ce mécanisme.L’histoire ressemble aux pactes que font parfois les humains dans les films avec le diable pour acquérir des facultés supplémentaires. Ici, évidemment, aucun contrat n’a été passé avec l’évolution. Ces facultés sont apparues par hasard, puis ont perduré, car elles permettent aux individus de survivre plus longtemps et de faire plus d’enfants. Reste que pour l’instant, les scientifiques ignorent encore les raisons précises pouvant expliquer une telle fragilité cérébrale.Les « compromis » comme celui-ci ne sont pas rares. Notre espèce semble avoir acquis son intelligence au prix, aussi, d’un cerveau plus consommateur en énergie et d’un temps de développement particulièrement long. La plupart des bébés singes deviennent adultes plus vite. Pour Felix Hoffstaedter, le fait que les éléments qui nous séparent des primates soient « récents » dans l’histoire de l’évolution, les rend moins « aboutis ». « Comme si l’évolution n’avait pas fini son œuvre », glisse le chercheur.Les scientifiques mettront sans doute encore des années avant de saisir exactement les mécanismes qui ont conduit à ce que nous sommes. Mais l’avènement des supercalculateurs et de l’IA, utilisée dans le cadre des travaux allemands notamment, a donné un nouveau souffle à ces projets de recherche. Ils pourraient permettre, à terme, de mieux détailler, en plus des changements morphologiques, comment sont apparues les aptitudes, les comportements qui en découlent. Et également faire avancer la médecine, qui a encore du mal à appréhender les pathologies du vieillissement.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/sciences-sante/notre-cerveau-plus-performant-mais-plus-fragile-aux-origines-dun-grand-compromis-LRH4Y42CBRAIVLMGBWOB3EIZ7U/

Author : Antoine Beau

Publish date : 2024-08-29 13:34:07

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Une « révolution paralympique » : la presse étrangère enthousiaste après la cérémonie d’ouverture

[ad_1]


« Depuis mercredi soir, la flamme flotte à nouveau au-dessus de Paris. Sauf que cette fois, la flamme n’est pas olympique, mais paralympique », écrit le quotidien allemand Die Zeit. Au soleil, cette fois, et à nouveau hors les murs, à travers un Paris où la fête n’est pas finie : la presse internationale a globalement salué, jeudi matin, la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques de Paris 2024, « moins ambitieuse que l’ouverture des Jeux olympiques sur la Seine », selon le quotidien brésilien Folha de São Paulo, mais « pas moins grandiose ».Le Berliner Zeitung a aussi trouvé la cérémonie « beaucoup plus modeste que celle des Jeux olympiques » mais pour le meilleur : « les organisateurs ont créé des choses touchantes avec beaucoup plus d’élégance et moins de kitsch ».Paris s’est « parée de ses plus beaux atouts »Pour le journal belge Le Soir, Paris s’est « parée de ses plus beaux atouts pour célébrer la révolution paralympique » et cette cérémonie restera « dans les mémoires au rayon des bons souvenirs ». Il faut dire qu' »aucune image d’artistes détrempés n’est venue gâcher la fête », se réjouit le journal britannique The Guardian, qui a particulièrement apprécié la prestation du para danseur sud-africain Musa Motha lors du tableau « sportographie ».Alors que le Times britannique a remarqué une « bande-son très française », de Johnny Hallyday à Joe Dassin en passant par Charles Aznavour (remixés par le musicien et producteur Myd), celui de Los Angeles, ville d’accueil de l’édition 2028, a noté que « danseurs et musiciens en situation de handicap ou non se sont produits en toute fluidité, projetant un thème d’inclusion et de dépassement des différences physiques. » »On a assisté à une succession de spectacles rythmés, inclusifs, enjoués et colorés », se passionne encore Le Soir, « des instants de grâce suspendue, qui prennent au cœur et au corps ».Des longueurs mais un message fort sur « les difficultés de l’inclusion »Le quotidien catalan El Periódico est moins enthousiaste et regrette une « première partie lente qui manquait de rythme », sans la « présence de grands artistes internationaux ». Le journal déplore la longueur de la cérémonie au cours de laquelle « des scènes émotionnelles excessives » ont « tué l’atmosphère festive ». »On avait presque oublié à quel point l’entrée obligatoire des nations peut être longue », reconnaît aussi Die Zeit, même « dans un crépuscule lumineux. » Mais « d’un autre côté, quand a-t-on déjà vu autant de personnes en prothèse et en fauteuil roulant déambuler sur les Champs-Élysées ? », se demande le quotidien allemand qui rappelle que « Paris n’est généralement pas une ville où l’on se déplace facilement avec un handicap » et que les organisateurs veulent justement « poser des jalons » en proposant une cérémonie sur « la diversité des corps humains et les difficultés de l’inclusion. » »Le paradoxe était au cœur » de cette « cérémonie au militantisme festif » abonde aussi Le Temps suisse, « celui d’une société qui se veut inclusive mais reste emplie de préjugés envers les personnes en situation de handicap. »Vers un vrai changement sociétal et une cérémonie commune ? »Les Jeux Paralympiques seront-ils un moteur de changement sociétal ? Seront-ils capables de proposer des évènements sportifs passionnants, capables de rivaliser avec Londres 2012 ? Feront-ils les deux ? « , s’interroge finalement le Times. Nous le verrons dans les onze jours de Jeux à venir. Mais le Berliner Zeitung, lui, considère malgré tout qu’il est « triste qu’une séparation soit nécessaire et que les Jeux paralympiques n’aient pas lieu en même temps que les Jeux olympiques ». « Les compétitions entre personnes handicapées et non handicapées pourraient se dérouler l’une après l’autre ou en parallèle, sans être mélangées, bien entendu. Une cérémonie d’ouverture commune serait un exemple d’inclusion vécue. C’est peut-être ce qui nous attend à l’avenir », espère-t-il.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/societe/une-revolution-paralympique-la-presse-etrangere-enthousiaste-apres-la-ceremonie-douverture-YTZLXTQ4BNA75GS4GP3EBDZ7JQ/

Author :

Publish date : 2024-08-29 12:24:01

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Washington annonce de nouvelles sanctions contre des colons israéliens en Cisjordanie

[ad_1]


Israël a lancé mercredi une opération militaire meurtrière de grande ampleur dans le nord de la Cisjordanie occupée, suscitant l’inquiétude de l’ONU, en marge de la guerre qui se poursuit à Gaza depuis près de onze mois.Les infos à retenir⇒ Des sanctions contre des colons israéliens « extrémistes »⇒ Les forces israéliennes ont « éliminé neuf terroristes armés »⇒ Le PAM suspend ses activitésLes forces israéliennes ont « éliminé neuf terroristes armés »Les forces israéliennes ont « éliminé neuf terroristes armés » à Jénine, Toubas et Tulkarem, dont sept dans des raids aériens, a annoncé l’armée, le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne chiffrant le bilan a « onze morts », auxquels s’ajoutent 24 blessés, selon le Croissant-Rouge palestinien.Parmi les morts figurent « des enfants », selon l’ONU, dont le secrétariat général a indiqué suivre la situation « avec une grande inquiétude », et déploré « des tactiques de guerre meurtrières qui semblent dépasser les normes internationales en matière de maintien de l’ordre ».Selon le mouvement islamiste palestinien Hamas, trois morts dans le camp de réfugiés de Jénine étaient membres de sa branche armée. En soirée, tirs et explosions se sont poursuivis dans cette ville bastion de groupes armés en lutte contre Israël, selon un journaliste de l’AFP sur place.Des sanctions contre des colons israéliens « extrémistes »Washington, qui déclare s’opposer à toute expansion de la colonisation israélienne en Cisjordanie, a annoncé mercredi de nouvelles sanctions visant des colons israéliens « extrémistes ». Benyamin Netanyahou a jugé « très grave » cette « imposition de sanctions contre des citoyens israéliens ». Jugée illégale au regard du droit international par l’ONU, la colonisation israélienne en Cisjordanie s’est poursuivie sous tous les gouvernements, de gauche comme de droite, après la conquête de ce territoire palestinien par Israël en 1967.Elle s’est nettement intensifiée avec la présence de ministres d’extrême droite au gouvernement formé en décembre 2022 par Benyamin Netanyahou. Un porte-parole de l’armée israélienne a relativisé l’importance de l’opération en cours, pas « extrêmement différente » selon lui de l’ordinaire. Selon le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, l’armée entend « démanteler les infrastructures terroristes irano-islamistes » en Cisjordanie. Sur X, il a appelé à y agir « avec la même détermination […] qu’à Gaza, avec des évacuations temporaires de Palestiniens ».Ezzat Rishq, un cadre du Hamas, y a vu un appel à « élargir la spirale des destructions et du génocide ». Le Jihad islamique, mouvement palestinien allié du Hamas, a accusé Israël d’oeuvrer « pour annexer la Cisjordanie ».Des frappes à Gaza font 12 mortsDans la bande de Gaza, la Défense civile a fait état d’au moins 12 morts, dont un enfant et une femme, dans de nouvelles frappes israéliennes. L’armée israélienne a annoncé de son côté avoir récupéré à Gaza la dépouille d’un soldat tué le 7 octobre. Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 103 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 déclarées mortes par l’armée.Des Gazaouis en détresse continuent de se déplacer au gré des ordres d’évacuation de l’armée israélienne qui se multiplient, compliquant avec les bombardements incessants, les livraisons humanitaires dans le territoire palestinien assiégé.Le PAM suspend ses activitésLe Programme alimentaire mondial de l’ONU (PAM) a annoncé mercredi suspendre « jusqu’à nouvel ordre » des mouvements de son personnel à Gaza après que l’un de ses véhicules, « clairement identifié » et qui avait « reçu de multiples autorisations des autorités israéliennes » a été touché mardi par des tirs israéliens, sans victimes. L’armée n’a pas commenté l’incident dans l’immédiat.Des discussions à DohaPendant ce temps, les médiateurs entre Israël et le Hamas – Qatar, Egypte et Etats-Unis – tentent toujours d’arracher un cessez-le-feu à Gaza assorti de la libération d’otages en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.Après des pourparlers au Caire, une délégation israélienne a mené mercredi à Doha des discussions au « niveau technique » avec les médiateurs, selon une source au fait des négociations.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/monde/proche-moyen-orient/washington-annonce-de-nouvelles-sanctions-contre-des-colons-israeliens-en-cisjordanie-KW5H6IZJCVDU7DMLKDQG5XKM7Q/

Author :

Publish date : 2024-08-29 07:35:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Sexualité : les chiffres inquiétants de l’OMS sur l’utilisation du préservatif

[ad_1]


L’OMS tire la sonnette d’alarme. L’utilisation du préservatif parmi les adolescents sexuellement actifs a baissé significativement en Europe depuis dix ans, avec des proportions de rapports sexuels non protégés « inquiétants », selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publié jeudi. »Cette situation expose les jeunes à un risque important d’infections sexuellement transmissibles (IST) et de grossesses non planifiées », écrit l’OMS Europe dans un communiqué.Une baisse de plus de 10 %Selon des données obtenues auprès de plus de 242 000 jeunes de 15 ans dans 42 pays de la région, qui inclut l’Asie centrale, la proportion de garçons ayant déclaré avoir utilisé un préservatif lors de leur dernier rapport sexuel est passée de 70 % en 2014 à 61 % en 2022. La part des adolescentes ayant dit avoir eu recours au préservatif lors du dernier rapport sexuel est tombée de 63 % à 57 % sur cette période.Près d’un tiers des adolescents (30 %) ont déclaré n’avoir utilisé ni préservatif ni pilule contraceptive lors de leur dernier rapport sexuel, un chiffre qui n’a pratiquement pas changé depuis 2018.Le recours à la pilule est également resté assez stable entre 2014 et 2022, avec 26 % des jeunes de 15 ans déclarant qu’eux-mêmes ou leurs partenaires ont utilisé la pilule contraceptive lors de leur dernier rapport sexuel.33 % des adolescents issus de familles peu aiséesLe rapport montre également que 33 % des adolescents issus de familles peu aisées déclarent ne pas avoir utilisé de préservatif ou de pilule contraceptive contre 25 % pour ceux issus de familles plus aisées. »L’éducation sexuelle complète adaptée à l’âge reste négligée dans de nombreux pays et, lorsqu’elle est disponible, elle a été de plus en plus attaquée ces dernières années au motif qu’elle encouragerait les comportements sexuels », a déclaré Hans Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe cité dans le communiqué. »En réalité, doter les jeunes des bonnes connaissances au bon moment permet d’obtenir des résultats optimaux en matière de santé, liés à des comportements et des choix responsables », ajoute-t-il.Pour l’OMS, outre la hausse des IST et des grossesses non désirées, une éducation sexuelle insuffisante entraîne une hausse des coûts des soins de santé et perturbe les parcours éducatifs et professionnels des jeunes. « Nous récoltons les fruits amers de ces efforts réactionnaires, et le pire est à venir, à moins que les gouvernements, les autorités sanitaires, le secteur de l’éducation et d’autres parties prenantes essentielles ne reconnaissent réellement les causes profondes de la situation actuelle et ne prennent des mesures pour y remédier », ajoute l’organisation.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/sciences-sante/sexualite-les-chiffres-inquietants-de-loms-sur-lutilisation-du-preservatif-YBXLHPL6SNFTNMJ333GXSZWVFQ/

Author :

Publish date : 2024-08-29 10:44:58

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Stellantis : ces « arbitrages à la Boeing » qui menacent le constructeur auto

[ad_1]


En une décennie, ses méthodes implacables l’ont propulsé au panthéon de l’automobile. Coup d’éclat après coup d’éclat, Carlos Tavares s’est hissé à la tête d’un empire, Stellantis. Bouté en 2013 hors du groupe Renault par le trop flamboyant Carlos Ghosn – dont la soif de grandeur s’accommode alors peu des prétentions de son dauphin –, le Portugais remet sur pied en un temps record un Peugeot Citroën moribond. Puis la marque allemande Opel, rachetée à General Motors.Et voilà qu’en 2021, le centralien marie PSA à l’italo-américain Fiat Chrysler. 14 marques – dont beaucoup se ressemblent et plusieurs périclitent –, un réseau d’usines pléthorique, des cultures dissemblables, une conversion à l’électrique inégale : l’opération s’annonce délicate. D’autant que la naissance du quatrième constructeur mondial, baptisé Stellantis en référence au latin stellare, « semer d’étoiles », est célébrée en pleine période Covid. Mais, contre toute attente, la pandémie ouvre une parenthèse enchantée pour l’automobile. La demande repart. L’offre moins : les pénuries de composants freinent la reprise de la production.Rappels et baisse des résultatsQu’importe. Pour les constructeurs automobiles, la situation est idéale pour user pleinement de leur pricing power, à savoir la capacité à augmenter les prix avec la garantie que les clients ne fuiront pas. Carlos Tavares manie le concept avec autant d’ardeur qu’il taille dans les coûts, lui qui se décrit depuis longtemps comme un « psychopathe de la performance ». En plus des synergies et des économies d’échelle évidentes, les plans de départs volontaires sont monnaie courante, les fournisseurs soumis à une forte pression pour baisser leurs prix, de nombreuses fonctions externalisées, des activités délocalisées… Pendant trois ans, le combo pricing power et réduction des coûts fait des étincelles dans les résultats. En 2023, Stellantis annonce un nouveau bénéfice net record, à 18 milliards d’euros, quand sa marge opérationnelle oscille entre 12 et 13 % depuis sa création, un niveau digne des constructeurs premium.Pourtant, depuis plusieurs mois, les nuages se massent dans le ciel étoilé de Stellantis. Avec retard, le groupe accuse le coup du scandale Takata. Disparu en 2017, cet équipementier japonais a commercialisé pendant des années des airbags comprenant du nitrate d’ammonium. Or, lorsqu’il est longtemps exposé à l’humidité et à la chaleur, ce composant chimique bon marché devient instable et potentiellement explosif. De quoi transformer des équipements de protection des conducteurs en véritables bombes à retardement. Un choix funeste qui a donné lieu à une vaste campagne de rappel aux Etats-Unis il y a une dizaine d’années. Et qui oblige Stellantis à procéder à son tour à des rappels en masse, tout en l’exposant à des actions collectives. Autre ennui mécanique : certains de ses moteurs à essence PureTech, qui présenteraient des problèmes récurrents susceptibles de provoquer jusqu’à leur rupture.Dans le même temps, les résultats mirifiques du groupe fondent comme neige au soleil. Au premier semestre 2024, son chiffre d’affaires s’est contracté de 14 %, quand son bénéfice net a chuté de 48 %. A 10 %, la marge opérationnelle menace désormais de basculer sous la barre des deux chiffres. Impensable chez Stellantis, qui promet de « redoubler d’efforts pour rester à la pointe de [son] industrie » dans une réponse à L’Express. En Bourse, son action, qui tutoyait les 27 euros au mois de mars, a plongé sous les 15 euros. « C’est un euphémisme de dire que les résultats du premier semestre ont été décevants », a lâché Carlos Tavares lors d’une visioconférence avec des analystes en juillet.Jusqu’où peut aller la réduction des coûts?Dans un acte de contrition tout entier adressé aux marchés financiers, il a méticuleusement listé les trois motifs de ce dévissage : le coûteux lancement de 20 nouveaux véhicules dans le monde, des difficultés opérationnelles et des stocks excessifs aux Etats-Unis. Conscient du poids du marché nord-américain – l’un des plus lucratifs – sur son activité, le dirigeant a écourté ses congés pour se rendre à son chevet, alors que le syndicat américain UAW menace d’une grève après l’annonce du report des investissements prévus dans une usine de Stellantis en Illinois. « Les résultats du premier semestre reflètent un moment de transition opérationnelle dans un contexte général exigeant », complète le groupe.Pas question, en revanche, de renoncer à la promesse de reverser au moins 7,7 milliards d’euros en dividendes et rachats d’actions cette année. Face à une concurrence qui tire partout les prix vers le bas, l’entreprise travaillera « encore plus dur à la réduction des coûts pour créer les marges qui [lui] permettront une redistribution aux actionnaires », s’est engagé Carlos Tavares. « La vitesse et l’ampleur avec lesquelles nous nous reportons vers les pays offrant les meilleurs coûts nous offrent un avantage compétitif, même si cela doit nous valoir d’être impopulaires », a-t-il déclaré fin juillet.Mais, peu à peu, le doute gagne jusqu’au petit monde feutré des analystes financiers : le constructeur, dont les ventes sont en recul, peut-il réellement pousser plus loin cette quête quasi obsessionnelle des économies ? « Stellantis est très efficient sur les coûts. Il a privilégié la productivité au détriment de la compétitivité, qui vise un équilibre entre maîtrise des coûts et attractivité des produits. Or, si l’on rogne encore sans stabiliser le niveau des ventes, c’est une course vers le fond », constate Philippe Houchois, de la banque américaine Jefferies. L’analyste s’interroge aussi sur les conséquences de « l’environnement conflictuel entre Stellantis et les fournisseurs, les concessionnaires, les gouvernements et les syndicats » tout en pointant du doigt « la fatigue des équipes, qui ont travaillé très dur pendant le Covid et pour opérer la fusion ». »Stellantis doit réinvestir dans ses produits »A l’université de Bordeaux, le maître de conférences Bernard Jullien ne fait guère mystère de ses craintes. « La baisse des dépenses de R&D par voiture devient inquiétante, la mise en commun entre les marques va très loin, à tel point que l’on se demande si l’on distinguera les modèles d’une marque à l’autre. La soutenabilité à long terme du système Tavares ne va pas de soi », met en garde cet expert de l’automobile. Et de pointer du doigt des similitudes entre les méthodes du nouveau géant de l’automobile et celles… de l’avionneur américain Boeing : « l’extraordinaire vigilance contre tout surcoût évitable, la pingrerie à l’œuvre chez Stellantis, et qui s’applique aux salariés, aux fournisseurs et aux distributeurs afin de satisfaire les actionnaires, ressemble singulièrement à des arbitrages à la Boeing », dont les manquements en matière de qualité et de sécurité ont été largement documentés depuis les accidents mortels de deux 737 Max ayant causé la mort de 346 personnes en 2018 et 2019.Un rapprochement que ne renie pas Bertrand Rakoto, installé à Detroit aux Etats-Unis, directeur au sein du cabinet Ducker Carlisle. « Stellantis pourrait se retrouver dans un cas de figure similaire à celui de Boeing et d’autres entreprises ayant privilégié les résultats financiers en transférant les emplois vers des régions avec moins d’expérience. Les coupes dans les coûts ont des limites, sans quoi elles conduisent à détruire les compétences et la valeur de l’entreprise, qui finit par ne plus savoir développer des produits avec le niveau de qualité attendu », estime l’expert automobile.Or, s’il convient que « les procédures de rappel de véhicules arrivent souvent par lots, la politique de Stellantis consistant à aller toujours vers le moins cher a fini par devenir visible, soit parce que les rap­pels ont été retardés et finissent par s’ac­cumuler, soit parce que l’obsession des prix se fait au détriment de la qualité », explique-t-il. Et de conclure: « Stellantis doit réinvestir dans ses produits ». Charge à Carlos Tavares, en féru de course automobile, de négocier le virage pour éviter la sortie de route.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/economie/entreprises/stellantis-le-coup-de-frein-OAGS3RAWJ5G7FMWUH6GEYDFWK4/

Author : Julie Thoin-Bousquié

Publish date : 2024-08-29 08:00:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Nucléaire : pourquoi la Suisse envisage de faire machine arrière

[ad_1]


Changement de cap ! Le gouvernement suisse s’est dit, mercredi 29 août, favorable à un éventuel retour du nucléaire à long terme, face aux évolutions du marché de l’électricité et aux incertitudes géopolitiques. Les Suisses ont approuvé par référendum en 2017 la sortie progressive du nucléaire en votant une loi interdisant la construction de nouvelles centrales.Cette loi était alors le résultat d’un long processus engagé après l’accident nucléaire de Fukushima, provoqué par un gigantesque tsunami, en mars 2011, au Japon. »Depuis 2017 la situation sur le marché de l’électricité a radicalement changé », a déclaré le ministre de l’Environnement, des transports et de l’énergie, Albert Rösti, en conférence de presse à Berne, après une réunion du Conseil fédéral (gouvernement). « C’est absolument clair qu’à court terme, même à moyen terme, il ne faut pas discuter de l’énergie nucléaire, ce n’est pas une option. Mais pour être prêt, si c’est nécessaire à long terme, dans les prochains 15 ans je dirais, il faut commencer maintenant », a-t-il souligné.Une modification de la loi sur l’énergie nucléaireSon ministère soumettra au gouvernement une modification de la loi sur l’énergie nucléaire d’ici fin 2024. Le Parlement devra ensuite en débattre, et la population devra se prononcer par référendum. « On ne dit pas qu’il y aura dans 10 ans une nouvelle centrale […] mais nous sommes responsables de laisser » la porte « ouverte à toutes les technologies possibles », a insisté Albert Rösti, soulignant que si ce processus n’est pas lancé aujourd’hui, il sera « peut-être trop tard dans 20 ans ».Alors que le pays espère atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, le gouvernement « entend favoriser l’ouverture aux différentes technologies pour planifier de manière responsable la sécurité de l’approvisionnement en électricité », a-t-il indiqué dans un communiqué.Or « l’interdiction de construire de nouvelles centrales nucléaires n’est pas compatible avec l’objectif de l’ouverture aux différentes technologies et présente même des risques pour le démantèlement des installations existantes », selon le gouvernement.Les quatre centrales nucléaires en service fournissent environ un tiers de la production d’électricité totale en Suisse. Elles disposent d’une autorisation d’une durée illimitée, tant qu’elles sont sûres. Selon la loi actuelle, si elles doivent un jour être mises à l’arrêt, l’électricité manquante devra être compensée par d’autres installations de production en Suisse.Mais le gouvernement craint que le développement des énergies renouvelables ne soit pas assez rapide pour couvrir à temps les capacités manquantes et le besoin croissant en électricité. « On avait imaginé à l’époque de produire l’électricité manquante grâce à des centrales à gaz » mais « cette option est devenue quasi impensable » pour atteindre la neutralité carbone, selon Albert Rösti.Croissance rapide de la populationLe ministre a également évoqué la détérioration de la situation géopolitique, en particulier en Europe depuis deux ans, et la croissance rapide de la population suisse et des besoins en électricité. La décision du gouvernement « ne remet nullement en cause le développement des énergies renouvelables », a-t-il assuré. »La levée de l’interdiction de construire de nouvelles centrales nucléaires n’est qu’une option de repli, au cas où, et une option à long terme. Car il s’agit d’anticiper la croissance de la demande en électricité », a-t-il dit.L’annonce du gouvernement a été immédiatement critiquée par Greenpeace Suisse et les partis du centre, socialiste et écologiste. Construire de nouvelles centrales nucléaires est « un non-sens économique. Personne n’en veut, pas même les fournisseurs suisses d’électricité », ont souligné les VERT-E-S. Le Parti socialiste suisse s’oppose aussi « fermement à ce retour en arrière irresponsable qui bloque le développement des énergies renouvelables ».

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/environnement/nucleaire-pourquoi-la-suisse-envisage-de-faire-machine-arriere-2YOCCJNG7ZHOZHUVVJ3JE4CU2I/

Author :

Publish date : 2024-08-29 08:26:42

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Jeux Paralympiques : les cinq temps forts de la cérémonie d’ouverture

[ad_1]


Paris a lancé, mercredi 28 août, devant un superbe panorama ses premiers Jeux paralympiques, espérant prolonger l’esprit de fête des JO, et sensibiliser à la cause du handicap.Au total, 140 danseurs, dont 16 ayant un handicap, et 4 400 parasportifs provenant de 182 délégations ont fait le show depuis les Champs Élysées jusqu’à la place de la Concorde. Baptisé « Paradoxe », le spectacle a duré plus de trois heures. La cérémonie d’ouverture a démarré par la diffusion d’un film mettant en scène le nageur handisport Théo Curin dans un taxi recouvert de Phryges, mascottes de l’événement.Chilly Gonzales entouré de danseurs en situation de handicapEn peignoir et charentaises noires sur un vêtement blanc, l’artiste canadien inclassable et collaborateur des Daft Punk a ensuite interprété au piano « Countdown », morceau composé par Victor Le Masne, dépositaire de la signature musicale des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Autour de lui évoluaient des danseurs valides et des danseurs en situation de handicap.Chris chante sa version de « Non, je ne regrette rien » d’Édith PiafLa scène a aussi accueilli l’interprétation de l’artiste Christine and The Queens, tout de rouge vêtu et juché sur un piano, sur « Non rien de rien », version électro-pop de « Non, je ne regrette rien » chanté par Edith Piaf.🎶 Christine and the Queens (Redcar) interprète une adaptation de la chanson iconique d’Édith Piaf, « Non, je ne regrette rien » pour la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques de #Paris2024. pic.twitter.com/fuunVLM2aI— franceinfo (@franceinfo) August 28, 2024Le défilé des athlètes et la patrouille de FranceLes 4400 paraathlètes ont défilé des Champs-Élysées jusqu’à la Concorde, accueillis par la patrouille de France au coucher de soleil. Le DJ Myd a officié derrière les platines, une immense cape bleu-blanc-rouge, couleurs du drapeau français, sur les épaules, finissant en longue traîne au pied de l’obélisque.🇫🇷 La patrouille de France fait son entrée dans le ciel de Paris dans la lumière du soleil couchant. pic.twitter.com/XMqlaG905W— franceinfo (@franceinfo) August 28, 2024La délégation française a droit à une ovation à son entrée sur la place. « On commençait à avoir mal aux pattes d’attendre. D’avoir cette clameur, cette énergie du public, on a tout oublié et profité de l’instant, c’était un regain d’énergie fou. On a hâte de vivre ça en compétition », a déclaré à l’AFP le para-judoka Hélios Latchoumanaya.🇫🇷 La délégation paralympique française fait (enfin) son entrée sur la place de la Concorde. Les para-athlètes tricolores viennent clore le défilé. pic.twitter.com/IsxdTTVZDR— franceinfo (@franceinfo) August 28, 2024La performance émouvante de Lucky Love »Qu’est-ce qui ne va pas avec mon corps ? Ne suis-je pas suffisant ? », interroge l’artiste Lucky Love, en interprétant sa chanson « My ability » (« Ma capacité »). D’un côté, 140 danseurs valides – costumes noirs, lunettes de soleil, enfermés dans des mouvements répétitifs et saccadés, comme rigides au changement. D’un autre, une grosse quinzaine d’artistes en situation de handicap, habillés de bleu, blanc, rouge ou doré, en béquilles ou fauteuil, qui forment une joyeuse bande dansant de manière ample et libérée. Une performance à la fin de laquelle le chanteur jette sa veste pour montrer son bras gauche manquant.🎶 Le chanteur français, né sans bras gauche, Lucky Love, interprète son titre « My Ability » sur la scène de la Concorde, une composition originale. pic.twitter.com/slqpd8dwlz— franceinfo (@franceinfo) August 28, 2024L’arrivée de la flamme sur Sébastien TellierCheveux longs, lunettes noires et casquette à paillettes, la figure de la French touch Sébastien Tellier a joué « La ritournelle », son hit électro-pop suave, pour escorter l’arrivée de la flamme vers la fin de la cérémonie.Sébastien Tellier nous offre un moment de poésie lors de cette cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques. Il reprend sa célèbre et bien nommée « Ritournelle ». On vous laisse savourer. pic.twitter.com/wLYZHdN1ZP— franceinfo (@franceinfo) August 28, 2024C’est le nageur Florent Manaudou qui est chargé du relais entre les Jeux olympiques et paralympiques : il passe la flamme à l’ancien champion de tennis-fauteuil Michael Jeremiasz, avant que ne se relaient des figures internationales du parasport comme l’escrimeuse italienne Bebe Vio, la para-cycliste américaine Oksana Masters ou l’athlète Allemand Markus Rehm qui s’est dirigé vers le Jardin des Tuileries, avant l’allumage de la vasque olympique.C’est le retour de Florent Manaudou qui a délaissé les bassins pour courir sur les Champs Élysées. Il transmet la flamme paralympique à Michaël Jeremiasz, champion paralympique de tennis fauteuil. pic.twitter.com/vBqR04nE5n— franceinfo (@franceinfo) August 28, 2024Christine and the Queens aussi en clôture avec « Born to Be Alive »🎶 Une cérémonie d’ouverture pleine de vitalité qui se clôture par une reprise du tube de Patrick Hernandez « Born to Be Alive », interprété par Christine and the Queens. pic.twitter.com/DIaMZCvr2J— franceinfo (@franceinfo) August 28, 2024Et pour finir, Christine and the Queens est réapparu juste après l’allumage de la vasque pour interpréter « Born to be alive », le tube disco de Patrick Hernandez, sous la lumière des feux d’artifices marquant la fin de la cérémonie.


[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/sport/jeux-paralympiques-les-cinq-temps-forts-de-la-ceremonie-douverture-ORBBBYOPXZFRZNWDN4JKA3VDYE/

Author :

Publish date : 2024-08-29 08:54:01

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

EN DIRECT. Matignon : Carole Delga estime que Macron « a le droit de refuser Lucie Castets »

[ad_1]


Alors que le président français est toujours à la recherche d’un Premier ministre, Emmanuel Macron se rend jeudi en Serbie pour une visite de deux jours au cours de laquelle Paris et Belgrade comptent conclure la vente de douze avions de combat français Rafale.Les infos à retenir⇒ Carole Delga estime que Macron a « le devoir de choisir dans le bloc de gauche »⇒ Le PS divisé sur la participation au gouvernement⇒ Le PS divisé sur la participation au gouvernementCarole Delga estime que Macron a « le devoir de choisir dans le bloc de gauche »Emmanuel Macron « a le droit de refuser Lucie Castets » mais a « le devoir de choisir dans le bloc de gauche » pour nommer un Premier ministre, a estimé mercredi la présidente socialiste de la région Occitanie Carole Delga, dans une interview au Parisien. »On va arrêter de se raconter des histoires : c’est le président de la République qui nomme un Premier ministre. Il a le droit de refuser Lucie Castets. Mais il a le devoir de choisir dans le bloc de gauche », déclare Carole Delga, qui sera reçue à l’Elysée jeudi matin.Interrogée, elle cite les noms de Johanna Rolland, maire PS de Nantes, de l’ancienne ministre Cécile Duflot, de Bernard Cazeneuve, Fabien Roussel, Yannick Jadot ou Benoît Hamon. Et ajoute avoir trouvé « désolant » que la candidature de Laurence Tubiana comme Première ministre du Nouveau Front populaire « n’ait pas été retenue », en raison du désaccord de La France insoumise. Elle affirme aussi n’être personnellement « candidate à rien ».Wauquiez : un entretien « décevant »Reçu mercredi matin à l’Élysée, dans le cadre de nouvelles consultations lancées par le chef de l’État, le leader de la droite Laurent Wauquiez a de son côté durci le ton vis-à-vis du chef de l’État. Il a fait part d’un entretien « décevant » et lui a demandé de cesser de « procrastiner ». »Aucune position nouvelle, pas de véritable projet pour les Français […], pas de vision de ce que serait un programme gouvernemental pour les mois à venir », a déploré devant la presse Laurent Wauquiez. Les Républicains se disent « ouverts à un travail collaboratif avec le futur gouvernement », mais sans y participer.Le PS divisé sur la participation au gouvernementParticiper ou pas à un gouvernement ? La question fait de plus en plus débat à gauche, à la veille de l’ouverture à Blois des universités d’été du PS. « Le parti est au bord de la rupture », a affirmé la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy, opposante interne au numéro un Olivier Faure. Elle demande comme Carole Delga la reprise « des discussions avec le président » afin de « chercher encore des solutions pour un Premier ministre socialiste (ou) social-démocrate ».Un pragmatisme également défendu par l’autre chef de courant minoritaire au sein du PS, le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol. « Si on a la possibilité de mettre en place, peut-être pas l’entièreté du programme mais des politiques importantes » sur les salaires, l’école et l’hôpital, « alors il faut donner une chance à cela », a-t-il estimé.Moins frontal, l’ancien président et nouveau député François Hollande considère que les socialistes doivent « soutenir tout ce qui peut faire avancer le pays », tout en excluant une « alliance avec le centre […] inévitablement vouée à une impasse ». Autant de déclarations à rebours de la ligne officielle du parti, qui refuse comme les autres membres du NFP de retourner à l’Élysée pour discuter d’autre chose que d’une cohabitation avec Lucie Castets, leur candidate pour Matignon. Ce qui augure de débats francs et vifs à l’université d’été du PS, qui s’ouvre jeudi à Blois. »Nous refusons de participer aux consultations dont le seul objectif est de fracturer le NFP ». « Les socialistes ne seront pas les supplétifs du macronisme », a insisté le premier secrétaire, Olivier Faure, dans un entretien à Libération.Une manifestation le 7 septembreLe rendez-vous de Blois sera scruté de près à l’Élysée, où un proche du président observe qu' »il y a des choses qui bougent » et « note aussi que le PS n’appelle pas à manifester le 7 septembre », contrairement à La France insoumise.La marche, initiée par des organisations syndicales étudiantes, doit dénoncer « le coup de force d’Emmanuel Macron » après son refus d’entériner le choix du NFP.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/politique/en-direct-matignon-carole-delga-estime-que-macron-a-le-droit-de-refuser-lucie-castets-YG4HLIZKINERXAC4FWIPCK6DZA/

Author :

Publish date : 2024-08-29 08:00:16

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Face à Poutine, les nouveaux missiles « made in Ukraine » de Zelensky

[ad_1]


Volodymyr Zelensky, en poste depuis 2019, endosse le difficile rôle de diriger une nation, dont l’existence est continuellement menacée par les agissements de son voisin russe. Voilà deux années et demie que l’Ukraine se défend face à l’agression de l’armée de Vladimir Poutine, une éternité qui a transformé l’ancien comédien. Zelensky a troqué les costumes pour un t-shirt kaki et la barbe a progressivement envahi ses joues autrefois glabres. Son calendrier est désormais rythmé par les rencontres à l’international, lors desquelles il ne cesse de plaider la cause de son pays. Le président ukrainien a d’ailleurs bien saisi l’importance de la communication dans ce conflit du XXIe siècle, devenant le principal porte-voix de la cause ukrainienne. C’est tout naturellement qu’il s’est chargé de révéler la mise en service d’un armement nouveau, de fabrication ukrainienne et capable de frapper en profondeur le territoire ennemi.Jusqu’alors, les puissances occidentales limitent l’emploi par l’Ukraine des missiles qu’elles lui fournissent. En mai, elles s’étaient tout de même résolues à autoriser l’armée de Zelensky à cibler Belgorod – située à 30 kilomètres de la frontière – et ses alentours. De fait, les possibilités d’atteindre dans la profondeur le complexe militaro-industriel de Vladimir Poutine demeurent restreintes. Mais les débuts d’une solution s’esquissent pour l’Ukraine. Son nom : « Palianytsia ». En français, cela veut dire « petit pain ». Il désigne le nouveau missile de croisière made in Ukraine. L’appellation est un pied de nez aux russophones car il s’avère difficilement prononçable pour eux. Son arrivée sur le champ de bataille, annoncée sur les réseaux sociaux par Volodymyr Zelensky, s’est faite le dimanche 25 août. Cependant, aucune communication officielle ne mentionne les résultats de son opération.Sur X (anciennement Twitter), l’on peut voir des vidéos de ce que le président ukrainien qualifie de « drone fusée ». Il s’agit d’un engin propulsé par un turboréacteur sur lequel une paire d’ailes est accrochée. Toujours selon les mots du président, il a été développé « pour détruire le potentiel offensif » de l’ennemi. Dans une vidéo partagée avec l’annonce de l’arrivée des palianytsia, Kiev explique que sa stratégie est de frapper les aérodromes russes depuis lesquels sont lancés les quelque 43 000 bombes, missiles et autres drones qui ont frappé le territoire ukrainien depuis le début du conflit. Avec l’arrivée de ce drone, l’Ukraine assure avoir à portée de tir, « deux douzaines d’aérodromes russes ».Le drone missile lors du décollage :https://t.co/H6sAXt178V https://t.co/oOr71LPgC9 pic.twitter.com/BGlO0dLpYk— Antoine 🇫🇷 (@thetoitoi) August 24, 2024Une industrie de l’armement naissante »La présence physique de nos forces dans la région de Koursk », ainsi que les frappes menées sur le sol russe, « sont des moyens de compenser [notre] manque de capacités à longue portée », justifiait sur X, le 26 août, le président Zelensky. Le lendemain, l’Ukraine renforçait un peu plus sa palette d’action en annonçant – encore une fois par la voix de son dirigeant – « le test réussi » d’un missile balistique, lui aussi de fabrication ukrainienne. En se dotant de missiles balistiques, les Ukrainiens s’offrent « une capacité d’emport de la charge militaire » plus importante que celle d’un drone, explique à L’Express le général Dominique Trinquand. « Là où avec un drone vous emporter 40 kilogrammes de charge, avec un missile vous pouvez monter jusqu’à 100 », estime-t-il.Par conséquent, pas besoin d’être aussi précis. « Avec 40 kilogrammes de charge, il faut tomber à moins de dix mètres de votre objectif », éclaire l’ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU. D’autant plus que les Russes réussissent davantage à brouiller le guidage des drones », poursuit l’expert militaire. De plus, les missiles balistiques « volent plus haut et plus vite que les drones », ce qui les rend plus difficiles à intercepter. Concernant la question du guidage, le général Trinquand estime que c’est une technologie sur laquelle les industriels ukrainiens auraient pu travailler conjointement avec les Occidentaux.Volodymyr Zelensky a profité de l’annonce de ce test réussi pour « féliciter son industrie de l’armement », rapporte l’AFP. Par ailleurs, la capacité de créer un modèle comme celui du palianytsia, en un an et demi, relève d’une petite prouesse. « D’habitude, ce genre de projet met au moins deux ans à voir le jour », assure un ingénieur ayant travaillé sur le projet dans une interview publiée sur United 24, la plateforme de donation gérée par le gouvernement ukrainien. Le général Trinquand souligne d’ailleurs que l’Ukraine est un pays historiquement « avec beaucoup d’ingénieurs » et que, du temps de l’Union soviétique, « 20 % de son arsenal provenait d’Ukraine ».

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/monde/europe/face-a-poutine-les-nouveaux-missiles-made-in-ukraine-de-zelensky-JZ4SH46YS5GRPGFTZKLFTUDC7Y/

Author :

Publish date : 2024-08-29 07:15:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

« Pour que ça marche, il faut se connaître par cœur » : ces sportifs devenus guides de para-athlètes

[ad_1]


Il compte bien être à la hauteur de sa réputation de « guépard blanc ». Ce samedi 31 août, le sprinteur Timothée Adolphe s’élancera sur la piste du stade de France pour le premier tour du 400 mètres hommes des Jeux paralympiques 2024. L’athlète concourra avec la catégorie T11, réservée aux sportifs atteints de cécité totale. Conformément aux règles du CIO, il ne courra pas seul : pour éviter de sortir de son couloir ou de se blesser, le Français est obligé de se déplacer avec un guide, auquel il est relié par un lien attaché à sa main ou à son bras. « On court de manière totalement synchronisée, en miroir : si je lève le bras gauche, il lève le bras droit. Pour que ça marche, il faut se connaître par cœur », résume le coureur à L’Express, à quelques jours de sa première compétition. Depuis 2017, c’est au sprinteur Jeffrey Lami que le para-athlète a décidé de confier ce rôle si particulier, qui nécessite des performances physiques exceptionnelles – à savoir la capacité d’avaler 400 mètres en 50 secondes 03, comme ce fut le cas lors du record d’Europe établi par le binôme le 15 juin dernier au stade de Charléty, à Paris.Pour Jeffrey Lami, cette aventure est un « coup du destin ». « On a développé un lien fraternel et sportif assez incroyable, alors même qu’avant Timothée, je ne connaissais pas grand-chose au handisport », admet le sprinter, que rien ne prédestinait à devenir guide auprès d’athlètes paralympiques. Avant 2017, Jeffrey Lami concourrait uniquement chez les valides, et faisait partie des meilleurs espoirs de sa génération, avec un titre de champion de France cadet en 2011 et plusieurs titres de vice-champion de France Espoir. Puis le jeune homme se blesse plusieurs fois la même année, connaît une « petite baisse de moral », doute. C’est à cette période floue de sa carrière qu’il rencontre son futur binôme : « En sortant des Jeux de Rio de 2016, Timothée cherchait un guide plus jeune, avec un excellent niveau et qui ne soit pas forcément un retraité sportif. C’est là qu’il est venu me chercher ».Pour atteindre un niveau paralympique d’exception, le binôme s’entraîne sans relâche, communique sur chaque mouvement, analyse chaque course. « Le guide ne doit pas seulement courir vite. C’est aussi une rencontre humaine, une compréhension de l’autre tellement fine qu’on n’a même plus besoin de parler pour savoir s’il est fatigué, s’il a mal, s’il va effectuer tel ou tel mouvement », décrit Timothée Adolphe. Pour Jeffrey Lami, l’engagement est total : en parallèle de son travail en parasport, il continue de s’entraîner pour sa carrière individuelle. En 2021, il réussit le double pari de se qualifier avec son partenaire pour les Jeux paralympiques de Tokyo en 400 mètres, et de se préqualifier avec l’équipe de France pour le relais 400 mètres des Jeux olympiques. Mais aux championnats de France, durant lesquels le sprinter doit confirmer son niveau chez les valides, il se blesse une nouvelle fois. « Moi qui voulais mener ma carrière sur les deux fronts, j’ai compris qu’il fallait choisir un camp. J’ai choisi Timothée, parce qu’il y a quelque chose de bien plus fort que la simple compétition sportive. Ensemble, je savais qu’on pouvait aller très loin », raconte-t-il. »C’est l’aboutissement d’une carrière »Le 28 août 2021, à Tokyo, c’est bien aux Jeux paralympiques que le sprinteur s’illustre donc aux côtés de Timothée Adolphe, sur l’épreuve du 400 mètres. Le binôme domine très largement sa série, mais le lien qui les relie tombe au sol sur les derniers mètres, entraînant une disqualification. « Ça a été un vrai coup dur, mais on compte bien prendre notre revanche cette année. On sait que ce sera beau », prévoit déjà Timothée Adolphe, qui ne vise pas moins qu’une médaille paralympique. Dans le monde du parasport, ce lien particulier qui unit les deux sprinters est loin d’être unique. Dans plusieurs disciplines, comme le paracyclisme, le paratriathlon, le paraathlétisme ou encore le paramarathon, les athlètes déficients visuels ou en situation de handicap sont nombreux à être accompagnés par des guides ou des pilotes, qui leur permettent de pratiquer leur sport sans se mettre en danger ou sans sortir des pistes. Rien qu’en para-athlétisme, sept guides accompagneront ainsi quatre sportifs malvoyants durant les Jeux de Paris. Parmi eux, nombreux sont d’anciens athlètes de très haut niveau, voire d’anciens ou actuels champions olympiques.Le sprinter Harold Achi-Yao, qui vient de participer aux Jeux olympiques de Paris 2024 en tant que remplaçant pour l’équipe de France en 4 x 100 mètres, s’est également engagé auprès de la sprinteuse malvoyante Delya Boulaghlem, qu’il guidera sur ses épreuves de sprint et de saut en longueur pour les Jeux paralympiques. Charles Renard, champion de France junior sur 200 mètres et guide de Timothée Adolphe sur les épreuves du 100 mètres, continue également en parallèle une carrière individuelle dans le but de participer aux JO de 2028 à Los Angeles. « Ces parcours d’excellence démontrent que le niveau sportif des guides est de plus en plus exigeant, c’est un vrai engagement. Souvent, ils doivent choisir entre leur carrière individuelle chez les valides et leur carrière en parasport », explique Gautier Simounet, référent des guides de l’équipe tricolore de para-athlétisme.L’homme en sait quelque chose : avec la sprinteuse Assia El Hannouni, cet ancien guide a gagné deux médailles d’or sur 200 mètres aux Jeux paralympiques de Pékin en 2008 et de Londres en 2012. « Quand j’ai choisi le handisport, j’avais un très bon niveau national, je faisais des championnats de France. J’aurais peut-être pu tenter de me qualifier en équipe de France olympique, sans garantie. Mais avec le handisport, je suis allé bien plus loin que ce que j’aurais un jour pu espérer », confie-t-il. A Londres, en 2012, le jeune homme se souvient de son tour de piste devant 80 000 personnes, de la Marseillaise chantée aux côtés d’Assia El Hannouni sur le podium et des félicitations du président de l’époque François Hollande. « C’était l’aboutissement d’une carrière, et je n’ai jamais regretté mon choix », conclut le sprinteur. D’autant que depuis ses débuts, Gautier Simounet a pu observer, ravi, la « considérable » évolution de la reconnaissance des guides aux Jeux paralympiques.Sélection hasardeuse »Quand j’ai gagné l’or en 2008 à Pékin, j’ai dû appeler mes parents pour leur dire, tellement les Jeux paralympiques étaient sous-traités médiatiquement. Personne ne connaissait le nom des athlètes, et encore moins ceux de leurs guides… Tout ça est en train de changer », explique-t-il. Pendant longtemps, la différence de traitement entre les para-athlètes et leur binôme a d’ailleurs fait bondir Assia El Hannouni, octuple médaillée d’or aux Jeux paralympiques depuis 2004. « A Athènes, il y a vingt ans, le guide ne montait même pas sur le podium avec nous. Il n’était pas inscrit au départ des courses, son nom n’était pas prononcé, il ne gagnait ni médailles, ni primes », déplore la sprinteuse. De fait, la sélection des guides est, à l’époque, parfois hasardeuse. « Il y en a qui ne se prenaient pas vraiment au sérieux, s’entraînaient peu, ne trouvaient pas vraiment leur place, ou au contraire, voulaient prendre toute la lumière », raconte-t-elle. A mesure que le niveau de performance des para-athlètes explose, les exigences de la Fédération française handisport (FFH) sur la sélection des guides deviennent de plus en plus fortes.Invités sur les podiums et médaillés au même titre que leur binôme à partir de 2008, les guides et pilotes des para-athlètes Français bénéficient désormais des mêmes médailles, des mêmes primes et du même entraînement que leurs partenaires. « Ils disposent également du même accompagnement sportif, psychologique et professionnel, avec les mêmes aides financières », assure Pierrick Gireaudeau, directeur technique national à la FFH. « Nos performances en parasport sont aussi reconnues dans notre palmarès individuel, et nous avons le droit à du sponsoring, des partenariats, des détachements dans notre carrière professionnelle. C’est une petite révolution », complète Jeffrey Lami, qui se souvient encore du temps où il ne pouvait que bénéficier difficilement, en tant que guide, des séances de kinésithérapie réservées aux para-athlètes à la suite d’une compétition. »Ça n’a pas toujours été de tout repos ! »François Pervis, cycliste sur piste médaillé de bronze aux Jeux de Rio en vitesse par équipes, salue d’ailleurs une véritable « professionnalisation » du sport paralympique, qui passe notamment par cette reconnaissance des guides et pilotes. En 2021, alors qu’il songe à prendre sa retraite chez les valides, le Français accepte de devenir le pilote du para-cycliste Raphaël Beaugillet pour les Jeux de Tokyo. « Avant d’accepter, j’ai fait un cahier des charges à la Fédération, en expliquant le matériel qu’il nous fallait, les besoins en staff, pour l’entraînement, le financement… Ils ont tout accepté, ce qui est très symbolique », souligne le cycliste. Cet engagement paie : ensemble, les deux coureurs remportent à Tokyo la médaille de bronze à l’épreuve du kilomètre catégorie B. « C’était une vraie victoire, un moment incroyable. Pourtant, l’entraînement n’avait pas toujours été de tout repos ! », se souvient François Pervis, qui a dû s’habituer à un vélo « très long, qui vibre de partout », au rythme du tandem sur lequel « il faut se lever et se rasseoir de manière totalement synchronisée » pour éviter les chutes, ou encore à la gestion des entraînements entre les deux coureurs. »Ce n’est d’ailleurs pas toujours facile de trouver le bon pilote : s’il fallait que je compte le nombre de binômes que j’ai eu durant toute ma carrière, ça prendrait du temps ! », commente Raphaël Beaugillet. En 2018, lors de sa première sélection aux championnats du monde sur piste, la Fédération propose par exemple au cycliste un pilote français vivant en Angleterre… Quand lui s’entraîne en France. « Au fil du temps, j’ai trouvé des pilotes qui me convenaient, avec qui on a battu des records personnels et décroché des médailles », retrace le cycliste. A l’image de François Pervis ou de Quentin Caleyron, avec lequel il a remporté la médaille de bronze dans l’épreuve de vitesse Hommes B aux Championnats du monde de cyclisme UCI 2023. S’il ne s’est pas qualifié pour les Jeux de Paris, Raphaël Beaugillet se réjouit de l’intérêt des Français autour du parasport, et de la médiatisation des Jeux paralympiques 2024. « Je n’avais bien sûr pas prévu que je perdrais la vue, et que ma vie serait celle-là. Mais je n’aurais jamais cru non plus devenir athlète paralympique et décrocher des médailles. C’est absolument incroyable d’avoir cette possibilité-là. Et il faut que ça continue », souffle-t-il.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/societe/pour-que-ca-marche-il-faut-se-connaitre-par-coeur-ces-sportifs-devenus-guides-de-para-athletes-3AWRYA7LLVGC7KNMGH337YAGBA/

Author : Céline Delbecque

Publish date : 2024-08-29 06:30:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Le patron de Telegram Pavel Durov a été mis en examen en France

[ad_1]


Le patron de Telegram Pavel Durov a été mis en examen, mercredi 28 août, par deux juges d’instruction parisiens lui reprochant de ne pas agir contre la diffusion de contenus criminels sur la messagerie, et s’est vu imposer un lourd contrôle judiciaire l’obligeant à rester en France, au risque de susciter dans le monde de nouvelles réactions courroucées.Accompagné de son garde du corps et de son assistante, le fondateur milliardaire de la messagerie, d’origine russe et âgé de 39 ans, a été interpellé samedi soir dans l’aérogare du Bourget (nord de Paris) en vertu d’un mandat de recherche français, puis placé en garde à vue.Pavel Durov arrivait de Bakou et devait passer au moins la soirée à Paris, où il avait prévu de dîner. Selon une source proche du dossier, confirmant Politico, Pavel Durov et son frère Nikolaï, tous deux cofondateurs de Telegram en 2013, faisaient l’objet depuis mars de mandats de recherche émis par la justice française dans le cadre d’une enquête préliminaire.Complicité ?Les investigations sont confiées au Centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N) et l’Office national anti-fraude (Onaf). La garde à vue de Pavel Durov, entamée samedi et qui s’est déroulée à l’Onaf, s’est achevée mercredi en début d’après-midi.Pavel Durov a été présenté à deux juges d’instruction qui, selon un communiqué de la procureure de Paris Laure Beccuau, l’ont mis en examen au bout de plusieurs heures d’interrogatoire pour de nombreuses infractions : « refus de communiquer les informations nécessaires aux interceptions autorisées par la loi », complicité de délits et de crimes qui s’organisent sur la plateforme (trafic de stupéfiants, pédocriminalité, escroquerie et blanchiment en bande organisée) et « fourniture de prestations de cryptologie visant à assurer des fonctions de confidentialité sans déclaration conforme ».Remis en liberté, Pavel Durov est astreint à un contrôle judiciaire lourd, qui prévoit l’obligation de remettre un cautionnement de 5 millions d’euros et de pointer au commissariat deux fois par semaine, et l’interdiction de quitter le territoire français, selon le communiqué de Mme Beccuau. Sollicité, son avocat n’a pas commenté.Dans son communiqué, la procureure de Paris explique que Telegram « apparaît dans de multiples dossiers portant sur différentes infractions (pédocriminalité, trafics, haine en ligne) » et affiche une « quasi-totale absence de réponse de Telegram aux réquisitions judiciaires », signalée au parquet « notamment par l’Office national des mineurs (Ofmin) ».Selon une source proche du dossier, les réponses positives de Telegram ces dernières années aux réquisitions judiciaires françaises se comptent en effet sur les doigts d’une main.D’après la procureure, « consultés, d’autres services d’enquête et parquets français ainsi que divers partenaires au sein d’Eurojust, notamment belges, ont partagé le même constat », déclenchant l’ouverture d’une enquête « sur l’éventuelle responsabilité pénale des dirigeants de cette messagerie dans la commission de ces infractions ». »Intimidation »L’arrestation de Pavel Durov, établi à Dubaï, a suscité de vives réactions à travers le monde. Il a notamment reçu le soutien du lanceur d’alerte américain établi en Russie Edward Snowden et d’Elon Musk, patron américain de X. A Moscou, le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov a affirmé mardi que « les accusations avancées sont très graves et elles demandent des preuves tout aussi solides », dénonçant une « tentative d’intimidation ».Le président Emmanuel Macron avait assuré lundi que l’arrestation de Pavel Durov n’était « en rien une décision politique » mais relevait « d’une enquête judiciaire », ajoutant que la France était « attachée à la liberté d’expression et de communication ». Les deux hommes avaient déjeuné ensemble en 2018.La messagerie en ligne que Pavel Durov a lancée en 2013 avec son frère Nikolaï, sur laquelle les communications peuvent être chiffrées de bout en bout et dont le siège social se trouve à Dubaï, s’est positionnée à contre-courant des plateformes américaines, critiquées pour leur exploitation mercantile des données personnelles. Telegram s’est engagée à ne jamais dévoiler d’informations sur ses utilisateurs. »Telegram se conforme aux lois européennes […], son action de modération est dans la norme du secteur », s’était défendu dimanche soir Telegram sur son propre canal, jugeant « absurde de dire qu’une plateforme ou son patron sont responsables des abus » relevés sur ladite plateforme.Pavel Durov s’est installé à Dubaï et a obtenu la nationalité des Emirats arabes unis puis, en août 2021, la nationalité française grâce à une procédure rare sur laquelle Paris reste très discret. Ses ennuis judiciaires ne sont pas circonscrits : une source proche du dossier a indiqué à l’AFP mercredi qu’une seconde enquête venait d’être ouverte visant Pavel Durov pour des « violences graves » sur un de ses enfants à Paris, confiée à l’Office des mineurs (Ofmin).Les faits auraient été commis sur un fils du milliardaire franco-russe né en 2017, alors qu’il était scolarisé à Paris. Le jeune garçon vit désormais en Suisse avec sa mère, qui a déposé plainte dans ce pays en 2023, accusant son ex-compagnon de violences sur un de ses enfants, a poursuivi la source proche du dossier. Pavel Durov est selon le magazine Forbes à la tête d’une fortune estimée à 15,5 milliards de dollars.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/economie/high-tech/le-patron-de-telegram-pavel-durov-a-ete-mis-en-examen-en-france-6REXVJSGYFHXJCMEPNWLPJFXTI/

Author :

Publish date : 2024-08-28 22:32:59

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

« Placer le handicap au cœur de la société » : les espoirs de la presse étrangère pour ces Jeux paralympiques

[ad_1]


« Après des mois d’inquiétudes concernant la faiblesse des ventes de billets et l’adhésion du public français aux handisports, les dernières nouvelles sont bonnes », rassure le quotidien britannique The Guardian. Plus de 2 millions de billets des Jeux paralympiques ont été vendus sur 2,5 millions disponibles, ont annoncé hier les organisateurs de Paris 2024, un succès pour la compétition qui s’ouvre ce mercredi soir et promet, selon le journal, « la garantie d’un sport d’élite exaltant ». »Un combat différent mais encore plus émouvant »La capitale française accueille, après celle des Jeux olympiques, une nouvelle cérémonie hors les murs, au cœur de la ville, à partir de 20 heures. 4 400 parasportifs vont ainsi défiler sur les Champs-Élysées, avant de rejoindre la place de la Concorde, un spectacle qui « s’annonce grandiose », selon le quotidien belge Le Soir, prélude à un événement « puissant et iconique », d’après le journal allemand Tagesspiegel. »On dit que Paris ne cesse de briller et après des Jeux olympiques fantastiques, presque impeccables en termes d’organisation et d’épopée sportive, c’est au tour des Jeux Paralympiques, un combat différent mais encore plus émouvant », se réjouit de son côté le correspondant du journal espagnol ABC à Paris, pour qui la « fête du sport » se poursuit. Il rappelle aussi que cette édition marque « un nombre record de femmes » athlètes, soit 45 % des effectifs.Les « revendications pour l’égalité » doivent survivre aux JeuxPour le quotidien anglais The Independent, « la décision audacieuse d’abandonner le cadre traditionnel du stade en faveur d’une cérémonie d’ouverture ambitieuse sur la rive nord de la Seine vise à placer le handicap et l’inclusion au cœur de la société ».D’après plusieurs journaux européens, cette visibilité temporaire doit justement être l’occasion de porter un message pour favoriser les politiques d’inclusion en faveur des personnes handicapées. « Quels que soient le succès et la ferveur populaires, les Jeux paralympiques ne peuvent se réduire à deux semaines d’exploits sportifs, aussi divertissants et saisissants soient-ils », résume ainsi La Libre Belgique, qui considère que « le rôle premier d’une telle exposition médiatique est de changer notre regard sur les personnes en situation de handicap ». »Les revendications pour l’égalité des droits et l’accessibilité doivent survivre aux Jeux paralympiques », abonde le journal allemand Tagesspiegel. « L’avenir montrera si la pression publique en faveur de réformes de la politique des transports sera suffisamment forte pour conduire à un changement durable de mentalité et à une transformation de Paris. Si c’était le cas, l’espoir d’un changement social grâce aux Jeux paralympiques serait démontré de manière impressionnante. »

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/sport/placer-le-handicap-au-coeur-de-la-societe-les-espoirs-de-la-presse-etrangere-pour-ces-jeux-ZCHKJZE7ZZF6DH5BBZFXST5ZZI/

Author :

Publish date : 2024-08-28 11:56:35

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Macron, les secrets de sa quête pour Matignon : dîner privé, cauchemar et rendez-vous impromptus

[ad_1]


Qu’il est bon de tout oublier. Une journée de consultations politiques, un communiqué de presse envoyé en début de soirée, des discussions à l’arrêt avec le Nouveau Front populaire, toujours personne à Matignon ou presque… Et à l’Elysée, ce soir du lundi 26 août, des conversations qui rebondissent, des rires qui crépitent : entre Emmanuel Macron, apparemment détendu, et ses convives, pas un mot de politique. Dîner privé, indique son agenda officieux, celui réservé à l’interne. Ses amis réunis autour de la table n’en reviennent pas : le président ne semble fournir aucun effort pour ne pas jeter un regard à son téléphone. Provoquer le chaos puis laisser aux autres les tourments et les maux. Privilège de celui qui se croit maître de tout. Le ciel politique sur lui peut s’effondrer, et l’hypothèse d’un chemin commun avec la gauche peut s’écrouler, peu lui importe s’il reste au centre du jeu.Ils n’ont pas ménagé leur peine pourtant, ceux qui, autour de lui, se tracassent de le voir ainsi chercher, fureter, triturer, en quête de l’épilogue idéal de l’épisode dissolution. « Pourquoi se met-il au milieu de tout ? », se lamente un de ses stratèges. François Bayrou a fait de son mieux pour le convaincre de nommer un Premier ministre chargé de conduire les consultations, en vain. Et que dire de cet ami, aussi sévère que candide, qui a houspillé le chef de l’Etat venu chercher avis et conseils : « Tu aurais dû aller à la Lanterne, demander à un type de les recevoir tous à ta place ; les gens ont voté contre toi trois fois de suite, tu ne peux donc en aucun cas organiser la solution ! » Comme si laisser les autres faire ne signifiait pas, dans l’esprit d’Emmanuel Macron, abandonner une part de pouvoir… Et prendre le risque que des incapables abîment le bilan plus sûrement que lui-même ? Insensé.Cet été, tout de même, le président a fait un cauchemar. « Une crise à la Liz Truss », a-t-il murmuré, effrayé, à l’un de ses interlocuteurs qui l’interrogeait sur la possibilité de nommer Lucie Castets Première ministre. « Si je la nomme, elle ou un représentant du NFP, ils abrogeront la réforme des retraites, ils augmenteront le Smic à 1600 euros, les marchés financiers paniqueront et la France plongera », a-t-il énoncé en substance. Conclusion stricte et sincère : « Je ne suis pas prêt à prendre ce risque. » Quand la dissolution provoquée pour éviter de trébucher sur le vote du budget à l’automne se transforme en boomerang.Un Premier ministre « avant la fin de la semaine »Mais peut-il décider ? « Il décide parce qu’il est président de la République et qu’il a gagné ces législatives, c’est pourtant clair », ironise un ancien compagnon de route. Décidément, cette relation contrariée d’Emmanuel Macron avec le réel n’en finit pas de porter ses fruits. Un ministre, politique chevronné, constate : « Il donne l’impression qu’il ne considère pas qu’il faille faire une politique très différente de celle menée depuis 7 ans. Il n’a pas complètement intégré qu’il ne fait pas tout seul la politique du pays et qu’il ne fait pas tout seul le gouvernement. » Refus d’une réalité qui transparaît aussi dans l’attente.Le chef de l’Etat certes libre de son choix pour Matignon (article 8), mais le chef de l’Etat obligé d’exercer son autorité en nommant un Premier ministre ; le temps qui file serait-il inconstitutionnel ? Pour que cette petite musique ne couvre pas la voix du chef, à l’Elysée, ces derniers jours, on a cherché et griffonné sur un bout de papier : « Belgique en 2020 : 493 jours pour nommer un gouvernement, Espagne en 2023 : 121 jours, Allemagne en 2018 : 161 jours. » Quand on se compare, on se console. Laurent Wauquiez peut bien demander au président de « ne plus procrastiner », il a encore le temps de ne pas se précipiter. Recevant les représentants du groupe Liot mardi 27 août, Emmanuel Macron a tout de même tenu à les rassurer en promettant un Premier ministre « avant la fin de la semaine ».Encore faut-il qu’apparaisse le nom de celui capable d’incarner « une forme de cohabitation », dit-on à l’Elysée. « Politique ou technique ? », voici la question à la mode. Yaël Braun-Pivet avance devant lui le nom de Didier Migaud, qui fut député pendant 22 ans, rapporteur général du budget, président de la commission des Finances, maire, conseiller régional. Un CV politique long comme le bras, mais l’ex-président de la cour des Comptes est désormais perçu comme trop technicien par le chef de l’Etat.Cazeneuve, Bertrand, Lombard… ou un autre ?Eric Lombard l’est aussi ; Michel Barnier l’est moins mais… Emmanuel Macron jongle avec un nom, puis deux, puis trois, jusqu’à donner le tournis aux prétendus devenus parfois prétendants. Ainsi Xavier Bertrand ne se souvient-il pas avoir vu le président durant l’été. Dans l’entourage d’Emmanuel Macron, certains jurent pourtant qu’un premier rendez-vous a eu lieu fin juillet et un second fin août, au Touquet où l’un et l’autre étaient invités au TBM, festival de musique électronique. La séquence se prête au secret. « Nous étions chacun à une extrémité de l’espace invités, certifie le patron de la région Hauts de France – qui précise échanger avec des intermédiaires proches. Chaque année les organisateurs nous placent à l’opposé pour éviter que l’on se croise. » Malgré la distance, le chef de l’Etat a trouvé en Bertrand un candidat à Matignon « très motivé ». Il suffisait d’un signe.Lui, mercredi 28 août, n’en avait toujours reçu aucun. Aucun signe ce n’est surtout pas mauvais signe. Pour beaucoup, Bernard Cazeneuve a le profil idéal, il correspond au « portrait-robot », selon François Bayrou que l’été et une rencontre avec l’ancien Premier ministre ont convaincu. Il a aussi l’habileté de rappeler à ses proches qu’il est « dans l’opposition », idéal pour installer cette cohabitation qui ne dit pas son nom. Il n’y a qu’un hic, Emmanuel Macron voit bien tout le profit qu’il pourrait tirer d’un homme d’Etat, respecté à droite comme à gauche, mais lui sait que le nommer ce serait revenir à l’ancien monde, à la présidence Hollande. Pire, faire de l’épopée entamée en 2017 une parenthèse puisqu’il fut le dernier Premier ministre d’avant.L’argument provoque une vraie réticence chez le président, note un macroniste de premier rang. Cette fois, il faut choisir. « Ce qui est insupportable à Emmanuel Macron ce n’est pas de perdre, c’est que quelqu’un gagne », observe un intime. De ce point de vue, la dissolution a au moins quelque vertu. Tout le monde a perdu, mais le locataire élyséen continue par le moindre de ses silences à faire jaser. La seule défaite, c’est l’oubli.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/politique/macron-les-secrets-de-sa-quete-pour-matignon-diner-prive-cauchemar-et-rendez-vous-impromptus-EQBURQ6K7RHX5JMSUXXD2WBUBQ/

Author : Laureline Dupont

Publish date : 2024-08-28 18:53:49

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Garde républicaine : derrière les paillettes des JO, les failles d’une « unité d’élite »

[ad_1]


Qui eût cru qu’au cœur de l’été, les soldats de la Garde républicaine deviendraient le symbole de la France des Jeux olympiques, celle, joyeuse, capable de (ré)unir une société affichant ses divisions dans les urnes quelques semaines auparavant ? Il leur a suffi de quelques apparitions, entre le 26 juillet et le 11 août, pour réussir ce prodige. Il y eut bien sûr ce tableau de la cérémonie d’ouverture sur le pont des Arts où ils partagèrent un improbable pas de danse avec la chanteuse Aya Nakamura. Plus tard, on les a vus jouer dans le métro, puis faire danser la foule devant le Sacré-Cœur avec le tube Freed from Desire de Gala, devenu, avec ses « nanananana », l’hymne des sportifs français.Chaque fois, on les applaudit, on les félicite, on les remercie pour leur bonne humeur. Gabriel Attal, encore Premier ministre, salue leur performance avec Aya Nakamura d’un « Nommez un meilleur duo, j’attends » ; les sympathisants de gauche se réjouissent d’un « n’en déplaise aux fachos ». Durant les Jeux paralympiques tout juste ouverts, spectateurs et Parisiens guetteront les uniformes bleus galonnés d’or et les shakos surmontés d’un plumet de la « Garde » dans l’espoir d’un nouveau moment inédit.Il s’en est pourtant fallu de peu pour que la « magie des Jeux » n’agisse pas. Le 18 juillet, en effet, par un de ces hasards de calendrier dont elle a le secret, la Cour des comptes a dévoilé un sévère rapport sur ce corps de 3 000 gardes, dont le coût s’est élevé à 230 millions d’euros en 2022. Parmi les critiques contenues dans ce document d’une centaine de pages : « une Garde républicaine à deux vitesses », « une attractivité et une fidélisation hétérogène », mais aussi « des tensions entre missions historiques et nouvelles, des unités sur-mobilisées et sous-utilisées, et un budget initial insuffisant ». Euphorie des Jeux, torpeur estivale, le document est passé inaperçu. Il n’en est pas moins révélateur des faiblesses d’une unité d’élite de la gendarmerie nationale.De la Garde républicaine, les Français ne connaissent souvent que quelques images, faites de solennité et de prestige de l’uniforme : la parade de ses 500 cavaliers lors du défilé du 14 Juillet ; les prestations de ses 300 musiciens ; le panache de ses gardes lors des cérémonies d’hommage ou lors des visites officielles – en septembre 2023, ils accompagnaient en grand apparat la descente des Champs-Elysées d’Emmanuel Macron et de Charles III lors de la première visite du souverain britannique en France. Pourtant, l’essentiel de la mission de la Garde républicaine est ailleurs, loin des paillettes et du glamour.Faible attractivitéDepuis 1848, sa première responsabilité est de sécuriser une partie des palais accueillant les institutions de la République. L’Elysée bien sûr, Matignon, mais aussi l’Assemblée nationale, le Sénat, le Quai d’Orsay ou le Conseil constitutionnel. Neuf lieux au total sous la garde de ses « compagnies de sécurité et d’honneur ». Mais contrairement à celui des cavaliers et des musiciens, le quotidien de ces unités ne fait pas rêver. Et plus grave, selon la Cour, leurs conditions de travail (plus de 10 gardes par mois, des moyennes quotidiennes de travail proches de douze heures, des rappels de gendarmes en repos ou en récupération) pénalisent l’accomplissement de leur mission. »Cette forte sollicitation des compagnies de sécurité et d’honneur en termes de temps de travail et de disponibilité affecte directement les temps de formation et d’entraînement. Ces temps ont été réduits de 25 % entre 2019 et 2023″, insistent les magistrats. Qui alertent aussi sur la faible attractivité de ces compagnies, mesurable par « une sur-représentation des deux derniers déciles du classement de sortie d’école de gendarmerie au sein de la Garde ». En clair, les meilleurs éléments choisissent d’autres affectations.En 2013, déjà, dans un bref document de trois pages, la Cour des comptes adressait un sévère avertissement à la Garde républicaine. Dans ce « référé », elle jugeait le service rendu en matière de sécurité bien faible au regard du coût de l’institution. Elle remarquait notamment que « les missions de la Garde répond[ai]ent davantage à des objectifs de prestige qu’à des besoins de sécurité : les gardes républicains statiques ne seraient pas en mesure à eux seuls de faire face, par exemple, à des tentatives d’intrusion organisées ». Onze ans plus tard, le propos de la Cour est plus mesuré, elle prend acte de progrès, mais elle mentionne, dans son introduction, l’attaque contre le Capitole à Washington en 2021 ou à Brasilia peu après, manière de rappeler l’importance de la sécurisation des palais dans un monde politique plus instable que jamais.Elle suggère quelques correctifs pour améliorer l’attractivité des compagnies de sécurisation. Visées ? Des inégalités de traitement difficilement compréhensibles. Ainsi, selon que le gendarme est affecté à tel ou tel palais, il ne va pas toucher la même prime. Mieux vaut, en effet, être rattaché au Sénat, où elles varient de 2 000 à 42 000 euros, à l’Elysée (de 2 760 à 9 216 euros) ou à Matignon (de 2 200 à 24 000 euros) plutôt qu’au Conseil constitutionnel, au Palais de Justice ou à l’Hôtel de Brienne (Armées), où elles n’existent pas. Or, selon la Cour des comptes, rien ne justifie cette différence : « Il n’est pas établi que ces primes dépendent d’une quelconque appréciation du chef du détachement ni ne soient fondées sur des sujétions particulières auxquelles les gardes seraient soumis. »La relève de la Garde de retour devant l’ElyséeEntre les différentes unités de la Garde, les inégalités se mesurent aussi en temps de travail et en prestige. Ainsi, alors qu’un quart des fantassins réalisent plus de 10 gardes par mois, 32 % en effectuent cinq ou moins. Parmi les privilégiés, les pelotons d’intervention, venus, par exemple, en soutien lors du rassemblement autour de la méga-bassine de Sainte-Soline. Ils ont une durée moyenne de travail quotidienne inférieure de près de deux heures à celle des unités sécurisant les palais.Mais c’est avec les cavaliers et les musiciens que les écarts sont les plus flagrants. Un cheval coûte, par exemple, 130 000 euros par an (à multiplier par 480), pour un temps d’activité effectif assez faible. Un coût incompressible, selon la hiérarchie, en raison des contraintes (nombre minimal de chevaux) liées au défilé du 14 Juillet. L’explication ne convainc pas les magistrats : « Le régiment de cavalerie ne peut se contenter du statu quo en légitimant son fonctionnement sur les cérémonies protocolaires réalisées et le fait qu’il constitue un des éléments essentiels de l’image de la Garde. » Et de les inviter à trouver d’autres missions pour justifier de leur existence.Quant aux formations musicales, stars de Paris 2024, ses membres sont mieux lotis encore, avec les possibilités qui leur sont offertes de réaliser des prestations à l’extérieur, d’améliorer leur solde par des cachets d’un montant moyen de 800 euros bruts mensuels mais qui peuvent aller jusqu’à 1 400 euros, des conditions matérielles avantageuses… Des petits plus qui rendent le corps attractif mais sur lesquels la Cour des comptes, toujours soucieuse de l’utilisation des deniers publics, appelle à une plus grande vigilance.En 2023, un nouveau général a été nommé pour commander la Garde républicaine. Soucieux de l’image de son institution auprès du grand public, Charles-Antoine Thomas a plaidé pour la réinstauration un mardi par mois de la relève de la Garde devant l’Elysée, à la manière des Horse Guards britanniques devant Buckingham Palace. En matière de réforme de fond, il a promis un plan d’actions sur trois ans, jusqu’en 2026. Si elle en prend acte, la Cour n’a pas pu en mesurer les effets. Malgré la très séduisante opération de communication autour des JO, elle se refuse encore à entonner For me formidable en visitant les arrière-cours de la Garde.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/societe/garde-republicaine-derriere-les-paillettes-des-jo-les-failles-dune-unite-delite-CMTDPUEEYZFFJNNKMMEQ32PSXQ/

Author : Agnès Laurent

Publish date : 2024-08-28 18:00:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Telegram : après la fin de sa garde à vue, Pavel Durov transféré à la justice

[ad_1]


Le milliardaire franco-russe Pavel Durov, patron de la messagerie cryptée Telegram, interpellé samedi soir à l’aéroport du Bourget, est sorti de garde à vue et a été transféré mercredi 28 août en début d’après-midi au palais de justice de Paris en vue d’une éventuelle mise en examen, selon une source proche du dossier.La justice française lui reproche de ne pas agir contre la diffusion de contenus criminels ou délictueux sur Telegram, qui compte plus de 900 millions d’utilisateurs. Ce que l’entreprise réfute.Accompagné de son garde du corps et de son assistante, le fondateur milliardaire russe de la messagerie, âgé de 39 ans, a été interpellé samedi soir dans l’aérogare du Bourget (nord de Paris) en vertu d’un mandat de recherche français, puis placé en garde à vue. Pavel Durov arrivait de Bakou et devait passer au moins la soirée à Paris, où il avait prévu de dîner.Des infractions en lien avec « la criminalité organisée »Il a été arrêté dans le cadre d’une information judiciaire ouverte contre X le 8 juillet et dirigée par des juges d’instruction spécialisés de Paris, après une enquête préliminaire de la section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris. Elle vise notamment le « refus de communiquer les informations nécessaires aux interceptions autorisées par la loi », la complicité de délits et de crimes qui s’organisent sur la plateforme (trafic de stupéfiants, pédopornographie, escroquerie et blanchiment en bande organisée) et « la fourniture de prestations de cryptologie visant à assurer des fonctions de confidentialité sans déclaration conforme ». Des infractions en lien avec « la criminalité organisée ». Les investigations sont confiées au centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N) et l’office national anti-fraude (Onaf).S’il était mis en examen et que sa détention provisoire était demandée, un juge des libertés et de la détention devrait en fin de journée décider de l’incarcérer ou de le placer sous contrôle judiciaire.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/societe/justice/telegram-apres-la-fin-de-sa-garde-a-vue-pavel-durov-transfere-a-la-justice-CIV4OP2ZOBA6DPV556LKVUZLI4/

Author :

Publish date : 2024-08-28 15:04:52

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Censure, amis virtuels et Winnie l’ourson : plongée dans l’univers parallèle de l’Internet chinois

[ad_1]


« Ringard ». Voilà, en un mot, ce que beaucoup de Chinois pensent de l’Internet français. Ils n’ont pas tout à fait tort. Attendre au restaurant qu’un serveur débordé apporte l’addition est, pour eux, une coutume barbare. « En Chine, des QR codes sur les tables permettent de regarder le menu, commander et payer directement depuis son téléphone », explique Olivier Verot, un entrepreneur français qui a vécu dans différentes villes du pays avant de fonder son agence marketing à Shanghai. Carte d’identité, CB, Navigo… « La quantité de documents que nous avons en France fait beaucoup rire mes amis chinois. Ils ont, eux, tout dans leur application WeChat », confirme Isabelle Feng, juriste et chercheuse à l’Asia Centre ainsi qu’au Centre Perelman de l’université libre de Bruxelles. Même les vendeurs à la sauvette et les SDF acceptent sans sourciller les transferts d’argent mobile : tous disposent, grâce à cette appli, d’un QR code individuel permettant de les recevoir.L’Internet le plus secret du monde a bien changé. Enfermé derrière le Great Firewall, cette muraille informatique qui bloque les sites étrangers, il fait cohabiter censeurs paranoïaques et innovateurs branchés. Dans la « Matrice » chinoise, Xiaohongshu – littéralement, « petit livre rouge » – ne désigne plus la bible maoïste mais… l’Instagram local. De jeunes citadines à la page y partagent conseils beauté et idées de sorties. Plus loin, des internautes racontent leur journée à des petits amis 100 % virtuels ou parlent en visio avec des proches décédés que l’intelligence artificielle (IA) permet de « reproduire » pour 20 yuans – 2,50 euros.D’autres comme Jiang Xiuping, 48 ans, et Pan Huqian, 50 ans, jouent les parents attentionnés pour leur communauté de followers sur Douyin, la version chinoise de TikTok. « Tu nous as beaucoup manqué », « Quelle que soit la distance à laquelle nous sommes, nous viendrons t’aider ». Leurs vidéos sont filmées de sorte que leurs fans aient la douce impression d’être l’enfant à qui ils s’adressent. Alors que des dizaines de millions de jeunes voient leurs parents partir travailler dans des villes lointaines, cette famille de substitution fait un carton sur les réseaux sociaux.Téléachat numérique survoltéLe commerce en ligne est l’une des pierres angulaires du numérique chinois. Les plateformes sont peuplées d’influenceurs pratiquant le live shopping, sorte de téléachat 2.0 survolté. Comme Li Jiaqi, le « roi du rouge à lèvres », petit vendeur de cosmétiques au visage angélique devenu millionnaire grâce à ses directs sur Taobao. « Ces influenceurs ont un discours plus cash, mais dans le fond plus franc, que les Occidentaux qui tentent souvent de faire passer des campagnes sponsorisées pour des coups de coeur sincères », observe avec amusement le fondateur de la Gentlemen Marketing Agency, Olivier Verot. Un business bouillonnant qui tourne grâce aux chaînes logistiques sophistiquées du pays. Cyclistes, robots, camions autonomes, drones… Vingt-quatre heures sur vingt-quatre, un ballet d’humains et de machines s’affaire dans les grands centres urbains pour approvisionner les consommateurs. »Beaucoup d’immeubles ont leurs propres casiers de consigne », précise Mathieu*, un trentenaire européen qui vit en Chine depuis plusieurs années. Les habitants reçoivent ainsi sans tracas leurs achats à domicile. Et déposent les produits qu’ils souhaitent retourner. « Acheter en ligne donne l’illusion d’être à l’abri des regards inquisiteurs. La révolution culturelle, cette époque où votre voisin, votre épicier, pouvait vous dénoncer, a traumatisé la société chinoise », analyse Emmanuel Lincot, professeur à l’Institut Catholique de Paris et chercheur-associé à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS).Cette modernité n’est pas toujours idyllique. Les live streamers sont déjà concurrencés par l’IA qui produit à l’envi des vendeurs virtuels infatigables. Il y a, d’autre part, une industrie de l’arnaque en ligne « très structurée », observe Pierre Sel, cofondateur du groupe de réflexion et d’études sur la Chine EastIsRed et doctorant à l’université de Vienne. La grande machine à livrer repose aussi sur beaucoup de petites mains. Ou plutôt de petites jambes. En général, celles de jeunes mal payés, qui enchaînent les courses folles à vélo pour tenir les délais drastiques que l’application leur fixe.Rébus et danses pour berner la censure de PékinTout aussi ambivalente est l’influence de WeChat, cette « super app » que toute la population utilise. Côté pile, elle offre une myriade de services : commander un taxi, payer une facture d’électricité, prouver son identité, parler à ses amis… « Sans WeChat, on ne peut plus rien faire », résume Mei*, une jeune Chinoise qui se déplace régulièrement sur le Vieux Continent. C’est là tout le problème. Si un internaute publie des commentaires qui déplaisent aux autorités, il peut vite voir son compte bloqué. Quantité d’adresses et de pratiques du quotidien lui deviennent alors inaccessibles. « La première fois, c’est souvent temporaire », précise Mathieu. Mais la suspension définitive guette les récidivistes. Et des sujets qui déplaisent à Pékin, il y en a beaucoup. Xi Jinping. La liberté. Le sexe. Tiananmen. Critiquer l’économie chinoise. Vanter l’économie chinoise en des termes trop tièdes. L’égalité entre les femmes et les hommes. Winnie l’Ourson – une référence moqueuse au président. « L’un des footballeurs stars de la Chine, Hao Haidong, a été effacé de la Toile après ses courageuses prises de position contre le régime dans des médias étrangers. Mais comme ces sources d’information sont censurées, la plupart des Chinois n’ont pas la moindre idée de ce qu’il s’est passé et se demandent pourquoi personne n’entend plus parler de lui », explique Isabelle Feng. Même l’ancien président Hu Jintao en a brièvement fait les frais, en 2022, après son exfiltration manu militari du Congrès.Les jeunes qui exhortent leurs congénères à « tang ping » (rester couchés) sont également dans le viseur. « Ils critiquent la vie chère, les conditions de travail difficiles et encouragent à sortir de la course au salaire, à travailler le moins possible », explique Mathieu*. Une invitation à la paresse que réprouve vivement le Parti communiste chinois (PCC). De manière général, les droits de l’Homme et la démocratie sont « des sujets jugés pernicieux. La Chine estime qu’ils ont entrainé la chute de l’URSS, c’est leur épouvantail », explique Emmanuel Lincot.Il faut donc ruser. Certains internautes exécutent des chorégraphies loufoques, tout en parlant de choses sérieuses, en priant pour que le système classe leurs vidéos dans les divertissements innocents. « Ils emploient des métaphores, des images codées ou des homophones pour évoquer des sujets sensibles sans attirer l’attention des censeurs », explique également la chercheuse Ophélie Coelho, auteure de Géopolitique du numérique. L’impérialisme à pas de géants (Les Editions de l’Atelier, 2023). Beaucoup de termes mandarins ont des sonorités similaires. Une « bouteille à col étroit » ressemble ainsi au nom du président. Un bol de riz suivi d’un lapin fait référence à #MeToo. Sur la Toile, ces étranges rébus aident à berner le « crabe », à savoir la censure.Pas facile, toutefois, d’éviter ses pinces. « Si on veut critiquer le régime, mieux vaut le faire à l’oral avec des personnes de confiance », note Mathieu, prudent depuis qu’il a vu certains de ses messages personnels mystérieusement disparaître. « L’un de mes amis a eu son téléphone confisqué », raconte-t-il. Depuis quelques années, Xi Jinping a resserré l’étau numérique. Les traductions de Wikipédia en langues étrangères, tolérées jusqu’en 2019, sont désormais sur liste noire. « Et les VPN, ces logiciels qui permettent de contourner le Great Firewall, sont de moins en moins nombreux à fonctionner », ajoute Mathieu.Purge silencieuse des archives InternetLa surveillance se fait à plusieurs niveaux. Pour ne pas s’attirer d’ennuis, « les plateformes modèrent activement leurs contenus », explique la chercheuse en géopolitique du numérique Ophélie Coelho. La jeune citadine chinoise Mei* confie d’ailleurs préférer, elle, les réseaux sociaux locaux : « il y a moins de bêtises que sur les vôtres ». L’absence de publications « olé olé » ou de polémiques laisse, il est vrai, plus de place à d’autres créations, telles que les vidéos éducatives, très populaires en Chine. Mais derrière cette vitrine policée, des logiciels traquent les mots-clés réprouvés, sous la supervision d’humains. « Lorsque vous utilisez un réseau chinois, il faut partir du principe que le gouvernement peut lire tous les messages que vous envoyez s’il le désire », résume Jeffrey Knockel, chercheur associé senior au Citizen Lab de l’université de Toronto. Pékin use aussi de techniques plus insidieuses. Il n’est pas toujours nécessaire de supprimer telle ou telle publication : il suffit de la rendre moins visible. En limitant le nombre de personnes à qui elle sera montrée sur un réseau social ou en l’enterrant au fin fond des résultats de recherche.La Chine a aussi payé des millions de petites mains pour créer et liker en masse des sujets approuvés, afin de les faire « monter » artificiellement. « Par exemple, des articles sur les problèmes que rencontrent certains pays européens ou les Etats-Unis. Une manière de suggérer que c’est bien mieux ici », raille Mathieu. Les archives de l’Internet chinois, elles-mêmes, disparaissent. Une purge furtive puisqu’elle touche surtout les pages créées avant 2010. Mais avec elles, c’est tout un pan de l’histoire du pays qui s’évapore. On ne trouve ainsi plus guère de textes de l’époque sur le tremblement de terre meurtrier du Sichuan, en mai 2008, ou sur les mandats locaux de Xi Jinping entre 1982 et 2007.Les internautes du pays ne sont pas dupes. « En Chine, on apprend à lire entre les lignes. Ce qui n’est pas écrit a presque plus d’importance que ce qui l’est », confie Françoise*, une ancienne expatriée française. Mais les années passant, la sape de l’information fait son œuvre et installe le monde fantasmé du Parti communiste comme une réalité parallèle. « Très peu de Chinois cherchent finalement à contourner les filtres pour accéder à des sites étrangers », observe Mathieu.Grâce à une stratégie bien huilée, le Parti a réussi son pari prométhéen : dompter Internet. « Pékin a privé les plateformes étrangères de son immense marché de plus d’un milliard d’internautes dans le but de favoriser ses champions nationaux », explique la juriste Isabelle Feng, spécialiste de la gouvernance des entreprises chinoises cotées à l’étranger. La Chine compte désormais quantité de fleurons technologiques. Le géant de l’e-commerce Alibaba affiche ainsi 115 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel. Tencent, l’empereur des réseaux sociaux et des jeux vidéo, 78 milliards d’euros. La star des télécoms Huawei, 89 milliards. Xiaomi est, quant à lui, devenu le troisième plus gros vendeur mondial de smartphones. Et ces dix dernières années, l’empire du Milieu a été à l’origine de 70 % des 54 000 brevets mondiaux relatifs à l’IA générative. »Aux yeux du Parti, l’effondrement de l’ancienne Chine impériale tient en partie à son retard dans les technologies. C’est par la maîtrise de celles de demain que passe le salut de la nation », résume Pierre Sel. Les progrès du pays donnent des sueurs froides à Washington, qui tente de le ralentir en le privant de certains composants clés. Mais en investissant des dizaines de milliards dans les semi-conducteurs ou les systèmes d’exploitation maison, Pékin se rapproche chaque jour un peu plus de sa souveraineté numérique. Tout en gardant une main ferme sur ses géants de la tech. Gare aux entrepreneurs que le succès enhardirait ! L’histoire de Jack Ma est là pour le leur rappeler. Le puissant patron d’Alibaba était reçu avec égards dans le monde entier, jusqu’à la Maison-Blanche. Après avoir émis quelques réserves sur la politique économique du pays en 2020, l’homme le plus riche de Chine a disparu pendant trois mois, sans un mot d’explication. Et l’introduction en Bourse de sa filiale Ant Group a été brusquement suspendue.Pékin trie avec soin les technologies qui servent ses vues, et celles qui les menacent. Le pouvoir manifeste une certaine méfiance envers les cryptomonnaies, qu’il a fortement régulées. Il soutient en revanche sans réserve les outils de gestion des masses. Le système de « crédit social » s’inscrit dans cette tendance, même si son fonctionnement a été, en Europe, un peu hâtivement comparé à la série de science-fiction Black Mirror. « L’idée de cette base de données est d’empêcher les entreprises endettées et les individus mauvais payeurs d’effectuer certaines dépenses ostentatoires. Ceux qui ont un score trop bas peuvent, par exemple, continuer de prendre l’équivalent du TER mais plus le TGV. Tout indique par ailleurs que ces sanctions sont largement inefficaces », tempère Pierre Sel.Une surveillance qui s’exporteCaméras et logiciels de reconnaissance faciale ont plus de succès. Au nord-ouest du pays, dans cette province du Xinjiang où les minorités musulmanes – Ouïghours, Kazakhs… – sont persécutées, la ville de Karamay a longtemps été un pôle pilote de ces systèmes intelligents de vidéosurveillance. « Mais cette pratique s’est étendue à l’ensemble des villes du pays. Ces outils ont ainsi permis de traquer et de retrouver des personnes qui avaient manifesté contre la gestion du Covid par les autorités, alors qu’elles portaient des masques chirurgicaux sur les images », souligne le sinologue Emmanuel Lincot, auteur de Le Très Grand Jeu : Pékin face à l’Asie centrale (éditions Le Cerf, 2023). La dernière idée en date du Parti – créer un système d’identité numérique – alarme les défenseurs des libertés publiques. « S’il est mis en place, les citoyens auront beaucoup de mal à échapper à la surveillance », avertit Lun Zhang, professeur d’études chinoises à l’université Cergy-Paris et reponsable d’un programme sur la modernité chinoise au sein de la Fondation Maison des Sciences de l’Homme (FSMH).Les dispositifs de cet ordre sont d’autant plus inquiétants qu’ils sont destinés à être exportés. TikTok, Shein ou Temu ne sont que les avant-postes d’une offensive numérique planétaire. Le pays tente aussi de se faire une place dans les câbles Internet sous-marin. Et les équipements télécoms de Huawei séduisent de plus en plus l’Afrique. La Chine construit du reste, via les projets Qianfan ou Guowang, des rivaux de Starlink. La guerre en Ukraine lui a ouvert les yeux sur le rôle crucial que ces constellations de satellites Internet joueront dans les guerres modernes. Les technologies de contrôle chinoises sont enfin regardées avec appétit par de nombreux pays, notamment l’Iran et la Russie. « Les nouvelles routes de la soie visent, entre autres, à diffuser ce modèle d’ultra-surveillance », rappelle le sinologue Emmanuel Lincot. Preuves à l’appui, la Chine est capable aujourd’hui de tracer le consommateur aussi bien que le produit. Dans la bataille commerciale et logistique qui l’oppose à l’Occident, ce deux-en-un a de quoi emballer les despotes de tout poil.* Les prénoms ont été modifiés.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/economie/high-tech/censure-amis-virtuels-et-winnie-lourson-plongee-dans-lunivers-parallele-de-linternet-chinois-4B3RKBZPJJG6BB5NDIJAERIIPQ/

Author : Anne Cagan

Publish date : 2024-08-28 17:00:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Ukraine : le « plan de victoire » de Zelensky pour contraindre la Russie à la paix

[ad_1]


Volodymyr Zelensky l’assure : il a un « plan » pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Lors d’une conférence de presse organisée à Kiev, mardi 27 août, le président ukrainien a détaillé son projet pour mettre un terme à ce conflit face à la Russie, sans compromettre l’intégrité de son pays. « L’objectif principal est de forcer la Russie à mettre fin à la guerre. […] Nous voulons vraiment la justice pour l’Ukraine. Et si ce plan est accepté – et, deuxièmement, s’il est exécuté – nous pensons que l’objectif principal sera atteint », a-t-il déclaré.En ce sens, l’incursion ukrainienne à Koursk constitue « l’une des étapes » de ce plan. Depuis mardi, l’Ukraine revendique le contrôle de 100 localités et 1 294 km2 de territoire sur le sol russe, ainsi que la capture de près de 600 soldats russes. Volodymyr Zelensky avait justifié cette offensive comme une volonté de créer une « zone tampon » entre les deux pays, mais aussi comme un symbole de « justice » et de « représailles » afin d’importer la guerre sur le sol russe.Un plan en quatre voletsMais l’offensive à Koursk vise également un autre objectif, assure le président ukrainien : réduire le nombre de voix appelant à un compromis avec Vladimir Poutine. Car si l’hypothèse selon laquelle l’Ukraine n’a d’autre choix que de céder une partie de son territoire à la Russie commençait à gagner en poids, le fait que les troupes de Kiev grignotent également le sol russe rebat les cartes d’une future discussion. « Il ne peut y avoir de compromis avec Poutine. Aujourd’hui, le dialogue est un principe vide de sens, car il ne veut pas mettre fin à la guerre par des moyens diplomatiques », a déclaré Volodymyr Zelensky lors de sa conférence de presse.Au-delà de l’incursion à Koursk, le président ukrainien a également livré trois autres volets de son plan pour la fin de la guerre. Tout d’abord, la participation de l’Ukraine à l’infrastructure de sécurité mondiale ; à comprendre, l’accélération de la procédure d’adhésion à Kiev à l’Otan et, dans une moindre mesure, à l’Union européenne. Mais le président ukrainien a également insisté sur la nécessité d’une pression diplomatique mondiale exercée sur la Russie en faveur de la paix, ainsi qu’un aspect économique, sans donner beaucoup plus de détails.Vers un nouveau sommet pour la paix ?Le président ukrainien compte présenter ce « plan de victoire » à l’administration Biden dès septembre, mais également à ses deux potentiels successeurs à la Maison-Blanche, Kamala Harris et Donald Trump.Mais Volodymyr Zelensky a également une idée en tête : la tenue d’un deuxième sommet sur la paix, après celui organisé en Suisse en juin dernier, mais avec plusieurs différences notables. La première serait d’avoir cette fois-ci un représentant russe à la table des négociations, alors que Moscou n’avait pas été invité en Suisse. La seconde serait de l’organiser dans un pays du « Sud global », comme l’a affirmé ce mardi Andriï Iermak, chef de cabinet du président Volodymyr Zelensky. Une façon d’essayer de convaincre la communauté internationale au-delà des pays occidentaux déjà acquis à la cause ukrainienne.Sans surprise, la Russie est très loin d’adhérer à ce projet. Ce mardi, avant même la conférence de presse de Volodymyr Zelensky, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait été relativement clair. « Si l’Occident souhaite normaliser la situation en Europe, il doit s’asseoir à la table des négociations sans la paperasserie à la ‘formule Zelensky’, a-t-il cinglé, dénonçant à la fois le sommet sur la paix en Suisse et un possible nouveau round de négociations aux conditions voulues par Kiev. Dans la foulée du début de l’incursion de Koursk, la Russie avait déjà exclu toute possible discussion avec l’Ukraine. De quoi donner le ton : Vladimir Poutine ne semble prêt à négocier que lorsqu’il aura le sentiment d’avoir acculé l’Ukraine au maximum.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/monde/ukraine-le-plan-de-victoire-de-zelensky-pour-contraindre-la-russie-a-la-paix-J6KLMBJQ5BFZZL4SEDM3VPK2XQ/

Author :

Publish date : 2024-08-28 15:56:35

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Macron à Belgrade : vers une commande de Rafale par la Serbie ?

[ad_1]


Une bonne nouvelle pour la filière aéronautique française ? Le président serbe Aleksandar Vucic a affirmé, ce mercredi 28 août, qu’il espérait conclure l’achat très attendu d’avions de combat Rafale cette semaine lors de la visite à Belgrade d’Emmanuel Macron. »C’est un énorme contrat pour notre pays et ce n’est pas un petit contrat même pour la France », a déclaré le président serbe dans cet entretien exclusif à l’AFP, évoquant une transaction qui pourrait s’élever à plusieurs milliards d’euros sans préciser le nombre d’avions concernés. Le président français est attendu jeudi en Serbie pour une visite de deux jours au cours de laquelle les deux dirigeants doivent signer plusieurs accords bilatéraux.Par le passé, le ministre de la Défense serbe avait assuré que son pays comptait acheter 12 avions de combat à la France pour remplacer sa flotte vieillissante. Et en 2023, le président Vucic avait laissé entendre que la Serbie était prête à débourser 3 milliards d’euros pour cette transaction. « La plupart de nos appareils aériens, pour ne pas dire la totalité, tous nos avions intercepteurs et l’ensemble de nos avions de combat venaient de Russie et nous devons évoluer, changer nos habitudes et tout le reste avant de préparer notre armée », a déclaré le président serbe. En effet, comme le rappelle Le Monde, l’armée serbe ne détient jusqu’ici que des vieux Mig-29 soviétiques.Si elle était finalisée, cette transaction viendrait s’ajouter à une série de contrats d’armement conclus par Belgrade en Europe, Chine ou Russie, rendus possible par la hausse du budget militaire du pays au cours de la dernière décennie.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/monde/europe/macron-a-belgrade-vers-une-commande-de-rafale-par-la-serbie-WKS5RMRCXZHA5FYB2M4VSIXUZU/

Author :

Publish date : 2024-08-28 15:35:35

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Offensive ukrainienne en Russie : la fin du mythe d’un champ de bataille « transparent »

[ad_1]


En prenant les Russes par surprise sur leur sol, le 6 août, avec leur incursion sur plusieurs dizaines de kilomètres dans la région de Koursk, les Ukrainiens ont fait mentir les experts. Ceux-ci étaient catégoriques : dans les guerres modernes, grâce aux bataillons de drones et autres moyens de surveillance électroniques, le champ de bataille était devenu « transparent ». Les forces de Kiev ont prouvé le contraire : il est encore possible de jouer avec le brouillard de la guerre.Après l’échec de la contre-offensive l’été dernier, qui avait été annoncée sur tous les toits, Volodymyr Zelensky et son armée ont cette fois décidé de garder l’opération secrète. Le président s’est bien gardé d’avertir ses alliés occidentaux – qui auraient sans doute essayé de le freiner –, et les soldats ukrainiens déplacés ont été prévenus au dernier moment du but de leur mission.Excès de confiance russeDe leur côté, les Russes ont à nouveau eu le tort de sous-estimer la capacité de rebond et le courage de leur adversaire. L’exploit, qui fera date, obligera les troupes de Vladimir Poutine à être davantage sur leurs gardes le long de leur frontière.Dans la crainte que les Ukrainiens ne parviennent à déjouer une nouvelle fois leur vigilance, tels le mythique Ulysse, qui, à force de ruse, avait réussi à tromper celle du géant Cyclope.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/monde/offensive-ukrainienne-en-russie-la-fin-du-mythe-dun-champ-de-bataille-transparent-YFC3TFKVWZAHRMMNFQEUPOIPTQ/

Author : Cyrille Pluyette

Publish date : 2024-08-28 14:26:49

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
L’Express

Mpox : « plandémie », traitement miracle… Le retour des fausses informations

[ad_1]


Mercredi 14 août, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré une « urgence de santé publique de portée internationale », son plus haut niveau d’alerte, pour la maladie Mpox, anciennement appelée variole du singe, ou monkeypox. Une nouvelle souche, dite de « clade 1b », circule activement en Afrique, depuis l’est de la République démocratique du Congo.Cette classification a relancé les réflexes conspirationnistes de certains internautes, qui relaient de fausses informations sur fond d’homophobie. Voici quelques-unes de ces affirmations, et pourquoi elles sont trompeuses.Non, le virus Mpox n’a aucun rapport avec le zona ou le vaccin anti-CovidDans une vidéo traduite en plusieurs langues, vue plus de 400 000 fois sur X (ex-Twitter) et relayée sur Facebook, Wolfgang Wodarg, un médecin allemand connu pour ses positions anti-vaccin, affirme que les symptômes décrits pour le Mpox sont les mêmes que ceux du zona. Cette épidémie serait selon lui aussi un effet secondaire du vaccin contre le Covid, et l’industrie pharmaceutique ne chercherait qu’à effrayer les gens à des fins commerciales.C’est faux à plusieurs titres : le Mpox, identifié dès les années 70 chez un enfant dans l’ex-Zaïre (aujourd’hui la République démocratique du Congo), est bien plus ancien que les vaccins anti-Covid. De plus, il s’agit d’un virus zoonotique, d’origine animale, de la famille des poxvirus, tandis que le zona – une réactivation du virus varicelle-zona – est de la famille des herpès. Les symptômes sont également différents. Le zona provoque des lésions plus petites qui génèrent une douleur intense caractéristique. Les symptômes du Mpox sont « une éruption cutanée qui peut être isolée ou précédée ou accompagnée d’une fièvre ou de ganglions » enflés et douloureux, sous la mâchoire, au niveau du cou ou au pli de l’aine. Cette éruption est « faite de vésicules remplies de liquide qui évoluent vers le dessèchement, la formation de croûtes puis la cicatrisation. Si les vésicules se concentrent plutôt sur le visage, dans la zone ano-génitale, les paumes de mains et les plantes des pieds elles peuvent être présentes sur l’ensemble du corps ainsi que les muqueuses, notamment buccales et ano-génitales. Dans ces dernières localisations, les lésions peuvent être très douloureuses », détaille le ministère de la Santé sur son site. Ces éruptions peuvent démanger et, outre la fièvre, les symptômes associés peuvent être des courbatures et de la fatigue.Non, le Mpox ne touche pas que les homosexuelsSur les réseaux sociaux, certains se rassurent en affirmant que le Mpox ne touche que les personnes homosexuelles, avec des messages homophobes jugeant ces pratiques « dégueulasses ». Mais comme l’explique à l’AFP le Professeur Richard Martinello, infectiologue à l’université de médecine de Yale, « aucune maladie infectieuse au monde ne se transmet différemment en fonction de l’orientation sexuelle. C’est le contact intime, de peau à peau, qui peut permettre la transmission de Mpox, et non l’orientation sexuelle de chacun ».C’est le liquide infecté contenu dans les vésicules du malade qui transmet le virus, rappelle le Professeur Antoine Gessain, spécialiste de la maladie à l’Institut Pasteur, rappelant que des enfants peuvent être infectés « par contact cutané », mais aussi, comme dans l’épidémie de fin 2023 en RDC, « des hétérosexuels à partenaires multiples. »Non, il n’y a pas actuellement de traitement miracleUne thèse conspirationniste populaire notamment sur YouTube et Facebook assure qu’un médicament contre le Mpox est très efficace mais n’est pas disponible, s’appuyant sur des propos du controversé Pr Raoult en 2022, date de la précédente épidémie de Mpox mais de clade 2b, différente de la souche actuelle et qui circule toujours très doucement en France. Selon lui à l’époque, contre le Mpox, « la molécule la plus efficace c’est un médicament japonais qui s’appelle le Tranilast. […] Il ne sera jamais commercialisé ici, car il ne coûte rien ». Le Tranilast, approuvé en 1982 au Japon et en Chine contre l’asthme, mais non approuvé en Europe pour ce traitement, n’a jamais fait l’objet d’études cliniques, sur l’homme, contre le Mpox. L’étude mentionne des tests in vitro et sur des souris, de différentes molécules sur le virus de la vaccine, de la même famille que la variole et que le Mpox.En revanche, la vaccination, associée à une sensibilisation des personnes à risque et un isolement des cas contacts, a permis d’endiguer l’épidémie de Mpox en 2022. 232 sites de vaccination sont déjà ouverts en France, affirmait la semaine dernière le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal.Non, l’OMS n’a ordonné aucun confinement »Attention, méga-confinements en vue ! » alertent des internautes, soutenant que ces mesures ont été ordonnées par l’OMS aux « gouvernements », attestant ainsi la thèse d’une « plandémie », un néologisme décrivant une pandémie orchestrée, selon le narratif complotiste.L’OMS n’a pas le pouvoir d’ordonner aux gouvernements de préparer ces « méga-confinements », « ni aucun type de confinement d’ailleurs », a confirmé l’organisation à l’AFP. « En tant qu’organisation scientifique et technique, l’OMS fournit des conseils aux 194 Etats membres. Chaque pays est souverain en matière de décisions et d’actions concernant la santé de leurs populations ». Le directeur Europe de l’OMS a appelé au calme la semaine dernière, affirmant que le Mpox n’était pas le nouveau Covid.En France, sur TikTok, des internautes assurent même qu’en raison de l’épidémie de Mpox, « la rentrée scolaire est reportée ». Une information formellement démentie auprès de l’AFP par le ministère de l’Education. A ce jour, aucun cas de Mpox de la nouvelle souche 1b n’a été rapportée dans le pays.

[ad_2]

Source link : https://www.lexpress.fr/sciences-sante/mpox-plandemie-traitement-miracle-le-retour-des-fausses-informations-QPJW7M4QKBFSZOZ5HTEZA6VTEU/

Author :

Publish date : 2024-08-28 13:33:06

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

read more
1 38 39 40 41 42 58
Page 40 of 58

.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . %%%. . . * . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - . . . . .