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Comment l’Italie est devenue le quatrième exportateur mondial : ces recettes qui pourraient inspirer la France

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Tout un symbole. Début septembre, le rapport sur la compétitivité rédigé par Mario Draghi – prédécesseur de Giorgia Meloni à la tête du gouvernement italien – était rendu public. Quelques semaines plus tard, l’Italie devenait le quatrième exportateur mondial, devant le Japon, sur les six premiers mois de l’année. Seuls la Chine, les Etats-Unis et l’Allemagne la devancent désormais. La France, elle, n’en finit plus de reculer au classement et pointe à la septième place. Pire, elle a vu son déficit commercial se creuser de 8,1 milliards d’euros sur le seul mois de septembre, quand son voisin transalpin affichait un insolent excédent de 2,5 milliards d’euros. « Il y a eu une certaine continuité dans la volonté du pays de conquérir cette quatrième place », assure l’entrepreneur Edoardo Secchi, président fondateur du Club Italie-France.Une petite victoire pour la présidente du Conseil des ministres. Le 21 octobre 2022, près d’un mois après sa victoire, elle présentait son premier gouvernement. La première femme de l’histoire à diriger la Botte rebaptise alors le portefeuille du Développement économique en ministère des Entreprises et… du « Made in Italy ». Un parti pris qui ne doit rien au hasard : l’économie transalpine repose beaucoup sur ses exportations en raison, notamment, d’une demande domestique faible. Des échanges destinés en premier lieu à l’Allemagne, aux Etats-Unis, ainsi qu’à deux voisins, la France et la Suisse.Un modèle dans l’ombre de l’AllemagneLe modèle italien a été longtemps sous-estimé, voire méconnu. A tort. « Nous avons toujours eu les yeux rivés vers l’Allemagne, car c’est le leader européen en termes de taille et de densité, même si son industrie souffre aujourd’hui », confirme Olivier Lluansi, professeur au Cnam et auteur de Réindustrialiser. Le défi d’une génération (Les Déviations). L’Italie a pourtant des arguments à faire valoir face à la première économie du Vieux Continent. Sa principale force ? Un tissu industriel hyperconnecté composé à 99 % de petites et moyennes entreprises. En 2022, elle comptait près de 366 000 firmes industrielles, contre moins de 210 000 en France, pour un poids de valeur ajoutée dans le PIB de 23,5 %, selon la Banque mondiale, contre 16,8 % dans l’Hexagone.Ces sociétés, le plus souvent familiales, sont regroupées dans des districts industriels. Agroalimentaire, ameublement, habillement, cuir… Il en existe plus de 140, répartis principalement entre le nord et le centre du pays. « C’est un phénomène unique. Ils se sont formés de manière spontanée grâce aux ouvriers et employés qui ont créé de nouvelles entités à côté de celles dans lesquelles ils travaillaient. Les PME et ETI qui en font partie sont à la fois concurrentes et alliées. C’est une grande force pour l’exportation », souligne Fabrizio Maria Romano, président de l’Institut pour les relations économiques France-Italie. Il arrive parfois qu’une trentaine de TPE collaborent pour répondre à la demande d’un client étranger, pour ensuite se disputer un autre contrat. »Elles ont une capacité à s’adapter très rapidement au changement et ne craignent pas de reconnaître une erreur, quitte à revenir sur une mauvaise décision », affirme Antoine Mangogna, directeur général de l’ETI italienne SAATI, spécialisée dans la fabrication de tissus techniques et de produits chimiques. Installé en Italie depuis 1988, ce dirigeant français n’a jamais songé à revenir dans son pays d’origine. « Comme moi, beaucoup d’expatriés ont attrapé le virus italien, raconte-t-il. Il n’y a pas le même esprit, le même amour du travail qu’ailleurs. » Pour Fabrizio Maria Romano, « l’exportateur italien est plus souple. Parfois, les entreprises françaises ont tendance à vendre un produit qui a déjà été conçu en interne, plutôt que d’essayer de le construire avec le client. »Un Etat moins fort qu’en FranceLe fonctionnement en district serait toutefois difficilement réplicable en France. « On a longtemps présenté en modèle les clusters italiens, qui sont des exemples fantastiques de coopération entre plusieurs PME, sur des thématiques très précises. Mais l’absence d’une culture similaire de collaboration ne permet pas de faire émerger ce schéma chez nous », estime Olivier Lluansi. D’une manière générale, le paysage italien se distingue nettement du nôtre. « Ce pays a un niveau de centralisation politique, économique et historique plus faible que celui de la France. Les régions ont toujours un poids important dans la mise en œuvre de la politique économique. Cela favorise une structure industrielle plus décentralisée », note Charles-Henri Colombier, directeur du pôle conjoncture et perspectives à l’Institut Rexecode.La situation politique semble aujourd’hui stable. Ce ne fut pas toujours le cas… Depuis la crise financière de 2008, huit gouvernements se sont succédé – et plus de 70 depuis 1945. Une inconstance qui a conduit les entreprises à s’organiser par elles-mêmes. « La réussite de l’Italie n’est pas due à l’Etat central. Elle s’explique d’abord par la capacité des entrepreneurs présents dans chaque région à conserver des métiers qui, pour certains, remontent au Moyen Age. Elle tient aussi au maintien de la production sur leur territoire plutôt qu’aux délocalisations », détaille Edoardo Secchi. « L’administration n’est pas capable de lancer des grands travaux et de prendre des décisions rapides. Alors, les entreprises se débrouillent », abonde Denis Delespaul, président de la chambre de commerce et d’industrie France-Italie. Le pays a tout de même su se relever de la crise des dettes souveraines, au début des années 2010. « Il faut mettre une partie de ce redressement au crédit des réformes structurelles prises à ce moment-là. C’est parfois douloureux, mais cela paie », juge Olivier Redoulès, directeur des études chez Rexecode.Un savoir-faire reconnuPour rayonner à l’étranger, les PME et ETI s’appuient sur un savoir-faire reconnu, notamment dans les pièces mécaniques, mais pas seulement. La pharmaceutique, l’automobile et l’agroalimentaire sont particulièrement porteurs. Les petites structures bénéficient de l’aura de grandes entreprises exportatrices comme Barilla, Ferrero ou EssilorLuxottica. « L’Italie est extrêmement bien intégrée dans les chaînes de valeur comme fournisseur de produits intermédiaires. Son rôle a pris encore plus d’importance quand il y a eu des problèmes d’approvisionnement, au moment de la pandémie de Covid-19 », remarque Cristina Mitaritonna, économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales.Il n’est pas rare de croiser une machine italienne dans les usines européennes… même en Allemagne, pourtant pionnière du genre. Surtout, l’industrie italienne a su opérer ces dernières années une montée en gamme spectaculaire. « Le fruit d’une vraie politique d’amélioration de la qualité des produits », certifie Olivier Lluansi. Sans compter le travail de promotion animé par la diaspora. « Les Italiens qui vivent à l’étranger sont des petits ambassadeurs. Ils arrivent à propager l’intérêt du made in Italy et à créer du réseau », illustre Edoardo Secchi.Le tableau, enviable, présente toutefois quelques ombres. A mesure que la population italienne continue de vieillir – plus rapidement que dans les autres pays de l’Union européenne -, la transmission générationnelle tourne au casse-tête. L’Italie, comme l’Allemagne, a vu le coût de l’énergie monter en flèche avec la guerre en Ukraine. Un boulet pour la compétitivité de son industrie. A force, enfin, de se reposer sur ce secteur, l’économie italienne passe à côté d’autres segments prometteurs. « En dehors de la manufacture, il y a un déficit de compétences. Très peu de gens sont aujourd’hui formés aux métiers d’avenir comme ceux liés à l’intelligence artificielle », regrette Edoardo Secchi. Une carence préoccupante, d’autant que cette technologie se diffuse partout, y compris dans l’industrie.

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Author : Thibault Marotte

Publish date : 2024-11-17 08:00:00

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Budget : quand le gouvernement multiplie les gestes d’apaisement

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Les gestes d’apaisement de la part du gouvernement se multiplient, quelques semaines après avoir dévoilé un budget 2025 annonçant de nombreuses réductions de dépenses. Ce dimanche 17 novembre, le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, s’est dit « prêt » à réduire de moitié l’effort demandé aux entreprises concernant l’allègement des charges patronales, soit « 2 milliards d’euros » au lieu des 4 initialement présentés. Et ce « pour ne pas pénaliser les salariés au Smic » dont les employeurs verraient alors « le coût de ce travail-là augmenter », a poursuivi le ministre sur LCI.Pour résorber le déficit public, le gouvernement avait notamment annoncé une réduction à venir des exonérations de cotisations patronales, qui ont doublé en 10 ans. Début novembre déjà, le ministre de l’Économie et des Finances, Antoine Armand, s’était dit prêt à « atténuer » la hausse prévue des cotisations patronales sur les bas salaires, en échange « d’autres efforts » comme un allongement du temps de travail. Le gouvernement s’est notamment dit en faveur de la proposition du Sénat des 7 heures de travail supplémentaires par an sans rémunération demandées aux actifs pour financer la Sécurité sociale.Michel Barnier veut « réduire l’effort » des départementsQuelques jours plus tôt, le Premier ministre Michel Barnier a lui aussi fait un geste, cette fois envers les collectivités locales, lors de la clôture des assises de l’association Départements de France. Alors que le projet de loi de finances prévoit 5 milliards d’euros d’économies pour les collectivités, 44 % de cet effort pèserait sur les départements alors que leur situation économique est reconnue fragile, ont alerté ces derniers. Finalement, l’effort budgétaire qui leur sera demandé sera réduit « très significativement » pour tenir compte de leur situation « très spécifique », a annoncé vendredi 15 novembre le Premier ministre. Qui a par ailleurs dressé le constat d’un « modèle départemental tel que connu depuis 30 ans » arrivé « à ses limites ».Il n’a toutefois pas avancé de chiffres sur la baisse de cette contribution, qui « dépendra de la discussion au Sénat », a précisé Matignon. Quelques heures plus tôt, une partie des départements de France avait menacé de ne plus verser de RSA pour protester contre les coupes demandées.Compromis sur les retraites : un gel partiel en janvierAlors que le gouvernement avait annoncé un gel de la revalorisation des retraites jusqu’au 1er juillet afin de réaliser 4 milliards d’euros d’économies, les retraités bénéficieront finalement d’une revalorisation de leur pension équivalente à la moitié de l’inflation au 1er janvier 2025, soit un gel partiel. Les retraités modestes bénéficieront dans un deuxième temps d’une revalorisation complète et d’un rattrapage. Le compromis a été annoncé par le président de la Droite Républicaine à l’Assemblée, Laurent Wauquiez, le 11 novembre sur TF1, faisant bien des mécontents chez les plus conservateurs et dans le camp présidentiel dans les jours qui ont suivi.La mesure a été confirmée quelques heures plus tard à l’Assemblée nationale. En répondant à une question du député DR, Michel Barnier s’est engagé à ce que « les retraités, dont le niveau de pension de base et complémentaire comprises est inférieur à l’équivalent d’un Smic net, bénéficient, au mois de juillet 2025, d’une seconde revalorisation pérenne, mais aussi d’une compensation du manque à gagner du premier semestre de l’année prochaine ». Une mesure qui concernera « près de la moitié des retraités, 44 % pour être exact », a précisé le Premier ministre.

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Publish date : 2024-11-17 16:11:00

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Russell Shaw : « Trop de parents se comportent comme si leur enfant allait remporter le prix Pulitzer »

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« Trop de bonté dans les parents cause la perte des enfants », disait Charles Perrault. Sans aller jusque-là, il suffit de se balader sur un groupe WhatsApp de parents d’élèves ou de faire quelques sorties scolaires pour constater que le stress parental a de beaux jours devant lui. Et comment leur jeter la pierre alors que le harcèlement scolaire est un fléau, que la violence ne s’arrête plus aux portes de l’école et que le niveau des élèves est à la baisse. Pourtant, réagir sur-le-champ et de manière excessive au moindre souci n’est pas toujours le meilleur service à rendre, prévient Russell Shaw, directeur de la Georgetown Day School de Washington, une école privée mixte, de la maternelle à la terminale, non confessionnelle, située dans la capitale américaine et qui a notamment compté parmi ses élèves Ruth Bader Ginsburg, deuxième femme de l’histoire des Etats-Unis à avoir siégé au sein de la Cour suprême. « J’ai passé les trente dernières années à travailler dans des écoles, et j’ai observé des milliers de parents interagir avec les éducateurs et avec leurs enfants. Trop souvent, je vois des parents en faire trop – privant leurs enfants de la confiance qui naît de l’effort et de la persévérance, et s’épuisant eux-mêmes dans ce processus », confie à L’Express ce diplômé de Yale, qui publie régulièrement des analyses dans The Atlantic.Avec trente ans de métier au compteur et la paternité de trois enfants – « deux sont à l’université, mais la plus jeune est encore à la maison » -, Russell Shaw en est arrivé à la conclusion que « parfois, la meilleure chose qu’un parent puisse faire est de ne rien faire du tout ». Et met en avant les vertus du parent « phare », qui permet d’élever des enfants plus confiants et plus autonomes. Si l’envie d’intervenir dans les problèmes de votre enfant monte en vous, voici où placer le curseur. Entretien.L’Express : Vous venez de publier un article expliquant que, parfois, le meilleur service qu’un parent puisse rendre à son enfant qui a une contrariété ou se retrouve confronté à une situation difficile, c’est de ne pas intervenir immédiatement voire de ne rien faire du tout. Est-ce le père de famille ou le chef d’établissement expérimenté qui parle ?Russell Shaw : C’est à la fois mon point de vue de parent et de proviseur. L’avantage d’être enseignant, c’est que j’ai pu observer des milliers d’élèves et de parents faire face à ces différentes situations, ce qui permet de déceler certaines tendances. Le premier réflexe d’un parent est de vouloir que tout aille bien pour son enfant à l’instant même où un problème se présente. Néanmoins, cette attitude peut conduire l’enfant à intérioriser le sentiment que, peut-être, il n’est pas à la hauteur parce que sa mère ou son père ont dû intervenir pour l’aider. Dans ces moments-là, j’aimerais dire aux parents : « Je sais que vous exprimez de la bienveillance pour votre enfant et que vous essayez d’être utile. Et pourtant, parfois, vous perdez de vue l’essentiel. »C’est-à-dire ?Tout le monde s’en moque que votre enfant remette son exposé à temps et qu’il soit bien rédigé ! Ce n’est pas comme s’il allait remporter le prix Pulitzer (Rires). Ce qui compte, c’est de faire en sorte qu’il se demande : « Comment est-ce que je m’organise ? Comment est-ce que je me confronte à quelque chose de complexe ? » Les parents perdent de vue, parfois, que grandir, c’est développer ces capacités qui serviront toute la vie, plutôt que de chercher à résoudre un problème immédiat.Une partie du stress parental est générée par les parents eux-mêmesVous enseignez depuis une trentaine d’années. Ce besoin de contrôle qu’exercent les parents sur leurs enfants s’est-il, selon vous, accentué au fil du temps ?Ce n’est pas une tendance nouvelle, mais elle devient plus marquée. Cela fait bien longtemps déjà que certains parents ont du mal à laisser leurs enfants commettre des erreurs, en assumer la responsabilité et en tirer des leçons. Ce n’est pas nouveau. Mais les parents sont beaucoup plus impliqués dans la vie de leurs enfants qu’ils ne l’étaient il y a quelques décennies. A l’époque, les enfants avaient bien plus de liberté et d’autonomie, et les parents ne ressentaient pas la nécessité de pratiquer ce qu’on appelle aux Etats-Unis le « parenting intensif » : planifier toutes les activités de leur progéniture, leur trouver des professeurs particuliers, les inscrire au sport, etc. Les parents passent beaucoup de temps à les conduire d’une activité à l’autre et investissent énormément.Quelle en est la raison d’après vous ?Le monde semble plus incertain. Les parents font face à des changements qui n’existaient pas il y a trente ans. Ils n’avaient pas à se soucier des réseaux sociaux, du réchauffement climatique ou des menaces pesant sur la démocratie ni des fusillades dans les écoles. Ce paysage a donc radicalement changé. Pendant des générations, de nombreux parents ont pensé que leur enfant grandirait et réussirait mieux qu’eux. Or, depuis une dizaine d’années, ils ont cette impression que leur enfant est en compétition pour des ressources de plus en plus limitées, et qu’ils doivent donc intervenir pour s’assurer qu’il obtienne ce dont il a besoin. C’est un réflexe tout à fait naturel. Mais il ne rend pas service aux enfants.Là où il y a de la tension, c’est lorsque le parent décrit une réalité et que l’école en décrit une autreJe pense d’ailleurs que le stress parental actuel provient notamment de cette tendance à vouloir tout organiser pour leurs enfants. Autrement dit, une partie de ce stress parental est en quelque sorte générée par les parents eux-mêmes.Le harcèlement scolaire est un fléau qui inquiète de nombreux parents. Comment réagir lorsque son enfant semble avoir des problèmes relationnels avec un ou plusieurs camarades ? A quel moment faut-il s’en inquiéter ?Je pense qu’il y a deux réponses à cette question. La première se trouve dans le partenariat entre la maison et l’école qui, lorsqu’il fonctionne, est extrêmement important pour accompagner les enfants. En tant qu’enseignant, je ne connaîtrai jamais votre enfant aussi bien que vous mais j’ai l’expérience de centaines, voire de milliers d’élèves. Donc, je peux par exemple vous assurer que lors de l’entrée en sixième, la dynamique des amitiés change. Un enfant se retrouve un peu mis à l’écart et doit trouver un nouveau groupe d’amis. C’est un développement normal à cet âge. En tant qu’éducateur, je peux dire : voici la norme, et ce que j’observe chez votre enfant est en fait en dehors de cette norme. Et si cela se situe en dehors de cette norme, réunissons-nous pour élaborer un plan d’action afin que nous puissions réagir de manière appropriée. Là où il y a de la tension, c’est lorsque le parent décrit une réalité et que l’école en décrit une autre.L’autre point, c’est qu’il est primordial que les parents écoutent leurs enfants mais sans avoir à tout prix une solution en tête. Je leur dis souvent : ne questionnez pas votre enfant avec l’unique intention de déceler de la souffrance. Lorsque votre enfant rentre à la maison, évitez de poser des questions comme : « Alors, qu’est-ce qu’ils t’ont fait aujourd’hui ? » Car, à ce moment-là, vous avez déjà défini votre enfant comme une victime. Si vous pouvez simplement demander « Comment s’est passée ta journée ? » et qu’il répond « C’était difficile », que vous ajoutez « Pourquoi c’était difficile ? » et qu’il explique « Mes camarades n’étaient pas très gentils dans la cour de récréation », alors, le mieux est de lui de poser la question suivante : « Comment as-tu réagi ? » Autrement dit, récoltez les indices auprès de votre enfant, et si celui-ci conclut par : « Papa, cela se passe comme ça tous les jours depuis une semaine, et ça me donne envie de ne plus aller à l’école », alors à ce moment-là il convient de discuter avec le personnel enseignant et d’élaborer une stratégie. Or, ce que je vois parfois, ce sont des parents qui n’attendent pas d’en arriver-là. Ils interviennent un peu trop tôt en disant : « D’accord, c’est un problème ». L’enfant va alors intérioriser deux choses : d’abord, que quelque chose de terrible lui arrive, et ensuite, qu’il n’a pas la capacité de le gérer. Et ce, avant même qu’il ait eu l’occasion d’essayer.Nous voyons davantage de parents qui portent en eux des inquiétudes concernant leurs enfantsD’après ce que vous observez sur le terrain, les cas de harcèlement scolaire vous semblent-ils plus nombreux que par le passé ?Je ne dirais pas que nous voyons forcément plus de harcèlement à l’école, du moins dans celle où j’enseigne, mais je vois deux tendances. La première est que nous avons une génération d’enfants qui ont été marqués par la pandémie de Covid. En maternelle, les enfants apprennent à travailler ensemble à une table et à partager des jouets, or les consignes pendant le Covid demandaient tout le contraire : chacun avait sa propre table, et il ne fallait rien partager. Et donc, alors que les enfants étaient censés apprendre toutes ces compétences d’interaction sociale, ils ont pris du retard. Nous observons donc clairement une augmentation des conflits comportementaux, car les enfants n’ont pas eu la possibilité de développer ces compétences. L’autre chose que nous voyons, surtout chez les adolescents au collège et au lycée, c’est l’impact des réseaux sociaux. Certains phénomènes d’ostracisation se produisent en dehors de l’école, sur Instagram, par exemple. Je pense qu’il est essentiel pour l’école de sensibiliser les élèves sur ce sujet en établissant des consignes. Nous avons beaucoup investi dans la redéfinition des comportements sociaux après la pandémie. Par exemple, dans notre établissement, nous faisons savoir à nos jeunes que leur comportement sur Internet concerne l’école lorsqu’il commence à affecter la santé des élèves. C’est ainsi que nous abordons et communiquons sur ces questions.Les parents se mettent-ils trop de pression ?D’abord, comme pour tout, les parents se situent sur un continuum. Il y a des parents très décontractés qui ne se préoccupent pas de tout ce qui touche à l’école, et d’autres très inquiets et impliqués à l’excès. Je dirais que nous voyons davantage de parents qui portent en eux des inquiétudes concernant leurs enfants. Cela est dû à plusieurs raisons. Je dirais que nous voyons de plus en plus de parents qui portent une certaine anxiété pour leurs enfants, notamment parce que nous constatons une épidémie de problèmes de santé mentale, avec davantage d’anxiété et de dépression chez les jeunes. Il y a aussi de l’incertitude face aux réseaux sociaux, face à l’intelligence artificielle, face au changement climatique et ainsi de suite. Il y a beaucoup de sujets d’inquiétude. Je crois donc que les parents ressentent plus d’angoisse face au monde dans lequel leurs enfants vont évoluer, ce qui les pousse à vouloir prendre des mesures supplémentaires pour les protéger.L’ironie, c’est que le monde physique est plus sûr qu’il ne l’a été depuis longtemps. Cependant, la perception reste marquée par des préoccupations, comme les fusillades dans les écoles aux Etats-Unis, ce qui est bien sûr terrible. Pourtant, au cours des cinquante dernières années, il y a eu environ 3 000 victimes de fusillades en milieu scolaire aux Etats-Unis, alors que 5 000 élèves se suicident chaque année. Je m’inquiète donc davantage pour leur santé mentale, et je pense que cela est en partie lié à un accès incontrôlé à Internet. Nous essayons de garantir la sécurité physique des enfants, mais la question de la santé mentale reste primordiale. Nous ne nous inquiétons pas assez du temps qu’ils passent en ligne, à faire ce qu’ils font.Nous avons considérablement restreint la liberté des enfants, et je crois que cela ne leur rend pas serviceDe votre point de vue de chef d’établissement, les parents sont-ils plus interventionnistes qu’avant sur les questions scolaires ?Certains le sont, oui. Cela peut prendre différentes formes, et cela nécessite que nous fixions des règles. Par exemple, certains parents veulent s’assurer que leur enfant soit dans la classe de certains élèves et pas d’autres. D’autres remettront en question une note attribuée lors d’une évaluation, et plutôt que de laisser l’élève en discuter avec l’enseignant, le parent souhaite intervenir directement.Il peut aussi y avoir des contestations concernant les décisions disciplinaires prises par l’école lorsqu’un élève fait une bêtise. Certains parents voudront argumenter ou même écrire un mot pour expliquer pourquoi ils estiment que l’école a tort. Encore une fois, ce n’est pas le comportement de la majorité des parents, mais certains s’engagent de manière excessive, d’une façon qui, selon moi, n’est pas bénéfique pour les enfants.Selon vous, de plus en plus de parents privent leurs enfants de la confiance qui naît de la difficulté et de la persévérance. Voyez-vous une différence dans le comportement des enfants d’aujourd’hui par rapport à ceux d’il y a vingt ou trente ans ?Je vais prendre mon propre exemple : lorsque j’avais 7 ou 8 ans, je prenais le bus tout seul et je me déplaçais en ville seul, et c’était une chose tout à fait courante pour l’époque. De nos jours, très peu de nos jeunes enfants, ou même de nos jeunes adolescents ont la liberté de se déplacer seuls dans le monde, et ils ne se sentiraient pas capables de le faire. Donc, je pense que les enfants n’ont pas la confiance qui découle du fait qu’on leur accorde de l’autonomie dans le monde réel. Il ne s’agit pas d’envoyer un gamin de 5 ans en ville et de le laisser revenir tout seul le soir, bien sûr. Mais nous avons considérablement restreint la liberté des enfants, et je crois que cela ne leur rend pas service. Car ensuite ils ne se sentent pas capables, par exemple, de prendre un job d’été ou de prendre le métro seuls. Or, il y a une confiance incroyable qui naît de la capacité à se déplacer seul dans le monde, et il faut leur offrir ces opportunités. Car c’est ainsi qu’ils gagnent en assurance et en compétence.Que pensez-vous des applications de géolocalisation pour les enfants ? Elles rencontrent un certain succès…C’est une question vraiment intéressante. J’ai entendu parler de parents qui placent secrètement un AirTag dans le sac à dos de leur enfant pour le surveiller sans que celui-ci le sache. Je ne pense pas que ce mode de surveillance soit bon. Les enfants et les parents devraient discuter de la manière dont ces derniers pourront s’assurer que tout va bien. Par exemple, du point de vue de l’enfant, une bonne approche consisterait à dire : « Je suis d’accord pour te permettre de suivre ma position via l’option de localisation de mon iPhone afin que tu saches quand je suis bien arrivé chez mon ami ». Une autre option pourrait être : « Je n’activerai pas la géolocalisation, mais je t’appellerai dès que je serai arrivé pour te rassurer. »Pour ce qui est des parents, plutôt que d’imposer une surveillance sans choix pour l’enfant, mieux vaudrait dire : « Ce serait rassurant pour moi de savoir que tu es arrivé en sécurité. Discutons ensemble des différentes façons de le faire et convenons d’une solution. »Quelle est votre politique en matière de réseaux sociaux ?Cette année, nous avons décidé d’interdire les smartphones pendant la journée pour nos élèves du lycée, décision que nous avions déjà prise pour les plus jeunes. Nous étions préoccupés par la manière dont cela entravait les vraies interactions, sans parler de l’attention en classe, et du lien avec des problèmes comme l’anxiété et la dépression. L’impact de cette mesure a été assez significatif : il y a un an, pendant leur temps libre, on voyait beaucoup d’élèves marcher dans les couloirs ou s’asseoir ensemble, tous absorbés par leurs écrans. Aujourd’hui, les mêmes parlent davantage entre eux, leurs échanges sont plus spontanés. Cette mesure, bien qu’impopulaire auprès de certains élèves, a été réellement bénéfique.De manière similaire, les réseaux sociaux simplifient et « aplatissent » les interactions humaines, laissant peu de place à la nuance. Or, vu la complexité des problèmes que nos enfants devront résoudre dans le monde, je veux qu’ils développent la capacité à tenir des conversations ouvertes, profondes et nuancées. Les réseaux sociaux poussent souvent les gens à des extrêmes, et bien que je ne puisse pas éliminer leur présence, en tant que proviseur je peux essayer de sensibiliser les élèves. Je leur dis : « L’intérêt de ces entreprises de réseaux sociaux est de créer des algorithmes pour maximiser votre temps d’écran. C’est leur objectif. Et vous, quel est votre objectif en tant que jeunes face à cela ? Comment pouvez-vous prendre le contrôle de la façon dont vous interagissez avec ces outils ? »Comment les parents ont-ils réagi à l’interdiction des smartphones ?Les réactions étaient partagées. Je dirais que la grande majorité étaient ravis, car ils ont l’impression que leurs enfants sont constamment rivés sur leurs appareils. Un petit nombre, cependant, était préoccupé par la sécurité. Par exemple, en cas de fusillade à l’école, comment pourraient-ils contacter leur enfant ? Ou s’ils ont besoin de les joindre pendant la journée, que faire ? Nous avons essayé de mettre en place, dans des limites raisonnables, des moyens alternatifs de communication. Ils peuvent ainsi envoyer un e-mail à leur enfant, contacter le secrétariat, etc.Si un problème d’amitié survient et qu’on le voit comme une catastrophe, il est préférable que le parent reste calme et présent pour l’enfantUn autre avantage inattendu est qu’un élève qui passe une mauvaise journée — s’il n’a pas bien réussi un test ou a eu une interaction difficile — ne peut plus immédiatement envoyer un texto à ses parents, les incitant à intervenir tout de suite. Le fait de ralentir les choses permet à l’enfant de vivre cette expérience, de penser, par exemple, « J’ai mal réussi ce test ». Et quand il rentre cinq heures plus tard, il a parlé à quatre autres élèves qui ont aussi échoué, et a réfléchi à ce qu’il veut faire. Ainsi, au lieu de communiquer à ses parents que c’est une crise nécessitant une intervention, l’enfant peut dire en fin de journée : « Voilà ce qui s’est passé et voici ce que j’ai fait. » Cela aide les parents à ne pas intervenir trop rapidement, à ne pas se mettre en travers du développement de l’autonomie de leur enfant.Bien plus que les enfants, on a presque l’impression en vous lisant que ce sont les parents qui ont surtout besoin d’être soutenus…Dans mon article, je fais référence à un nouveau rapport du Surgeon General [NDLR : l’Administrateur de la santé publique des Etats-Unis] qui parle du stress auquel les parents sont confrontés. Je crois que ce stress est bien réel. Comme je le disais, nos vies sont particulièrement chargées, le monde paraît complexe, nous nous inquiétons pour la sécurité de nos enfants, pour les réseaux sociaux, et tout cela suscite de l’anxiété. Ce que les parents souhaitent avant tout, c’est que leurs enfants deviennent des adultes en bonne santé, épanouis, et pleinement accomplis. A la fin de ce parcours, ils veulent que leurs enfants soient capables de trouver leur chemin dans le monde.Une des façons de réduire le stress parental tout en aidant les enfants est de reconnaître que prendre un peu de recul est bénéfique à la fois pour les parents et les enfants. Ils doivent permettre à leurs progénitures de rencontrer des difficultés, de trébucher et d’apprendre de ces expériences. Cela allégera le fardeau des parents et, à long terme, aidera leurs enfants à s’épanouir pleinement.Quels conseils donneriez-vous aux parents ?Prenez du recul. Ecoutez. Grandir, c’est comme être sur des montagnes russes. Il y a des jours où l’on se sent au sommet du monde et tout semble merveilleux, puis d’autres jours un événement donne l’impression que tout s’écroule. Cela fait partie de la vie d’un enfant. Le rôle du parent n’est pas de monter dans les montagnes russes émotionnelles avec l’enfant. Par exemple, si un problème d’amitié survient et qu’on le voit comme une catastrophe, il est préférable que le parent reste calme et présent pour l’enfant. Ce dont celui-ci a besoin, c’est de stabilité et de constance, pas d’un parent qui vive les hauts et les bas à ses côtés.Voyez-vous des parents en souffrance ?Absolument. L’une des vérités universelles pour les parents est que nous ne sommes heureux que dans la mesure où notre enfant le moins heureux l’est aussi. J’ai vu des parents souffrir énormément quand leurs enfants souffrent, et je ne leur en veux pas du tout pour cela. C’est vraiment difficile.Là où j’essaie de conseiller les parents, c’est sur la manière de réagir pour réellement aider leur enfant qui traverse des difficultés. Est-ce une souffrance normale, qui fait partie du processus de grandir et de développer un sens de la résilience, ou y a-t-il réellement un problème ? Parfois, les parents ont tendance à considérer toute souffrance comme un signe qu’il y a quelque chose de grave. En réalité, la souffrance fait partie de la vie, et c’est une étape du développement. Par exemple, un élève qui n’a pas obtenu un rôle dans une pièce de théâtre peut en être profondément déçu. La réaction des parents doit-elle être d’appeler l’école pour dire qu’elle a fait de la peine à leur enfant, ou bien de dire : « Non, en fait, on n’obtient pas toujours ce qu’on veut dans la vie » ? C’est quelque chose que l’on apprend en grandissant.

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Author : Laurent Berbon

Publish date : 2024-11-17 17:00:00

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L’Express

Pourquoi l’administration Trump 2.0 pourrait devenir la plus anti-Chine de l’Histoire

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C’est une première dans l’histoire des Etats-Unis : Marco Rubio, le futur secrétaire d’Etat, ne pourra en théorie pas poser le pied en Chine. Le sénateur républicain de Floride est en effet visé par des sanctions imposées par Pékin pour avoir soutenu les manifestations pro-démocratie à Hongkong en 2019 et critiqué la répression des musulmans au Xinjiang. Viscéralement anticommuniste, le dirigeant d’origine cubaine est persuadé, comme beaucoup de responsables à Washington, que la Chine représente une menace existentielle pour les Etats-Unis. Il n’a d’ailleurs pas manqué une occasion, ces dernières années, de proposer des mesures pour punir des officiels chinois ou bloquer l’importation de produits chinois suspectés d’être issus du travail forcé.Le prochain ministre des Affaires étrangères est loin d’être le seul à mener ce combat, dans une administration Trump 2.0 qui apparaît sur le papier comme la plus antichinoise de tous les temps. Le prochain conseiller à la sécurité nationale, Mike Waltz, considère lui aussi que Pékin est l’ennemi public n°1. Comme Rubio, c’est aussi un grand défenseur de la « souveraineté » de l’île de Taïwan – considérée par la Chine comme l’une de ses provinces. A ce duo de faucons, il faut ajouter John Ratcliffe, nommé à la tête de la CIA, qui écrivait fin 2020 : « Les renseignements sont clairs : Pékin a l’intention de dominer les Etats-Unis et le reste de la planète sur les plans économique, militaire et technologique. » Mais aussi Elise Stefanik, qui sera la représentante des Etats-Unis aux Nations unies ; et peut-être Robert Lighthizer, pressenti pour retrouver son poste de représentant au commerce, où il s’était illustré lors du premier mandat Trump en dressant des barrières douanières contre la Chine. Quant à Pete Hegseth, pressenti à la Défense, il martèle que « la Chine construit une armée pour vaincre l’Amérique ».Freiner l’essor de la ChineReste à savoir comment ces nominations se traduiront dans les actes. Les inconnues sont nombreuses concernant les intentions de Donald Trump et la marge de manœuvre qu’il laissera à ses ministres. Le président républicain cherchera-t-il la confrontation avec Pékin ou à conclure un grand accord avec le président chinois Xi Jinping pour lequel il a publiquement déclaré son admiration (« Un homme brillant » qui « contrôle 1,4 milliard de personnes avec une main de fer ») ? Il n’est pas impossible que, mettant en pratique son manuel de L’Art de la négociation (The Art of the Deal), il augmente au maximum la pression sur le régime communiste, tout en cherchant un accord visant à réduire l’énorme déficit commercial américain vis-à-vis de la Chine – même si celui signé lors de son premier mandat n’a guère été respecté par la Chine, d’après les analystes. Une chose paraît certaine, « il faut s’attendre à davantage de frictions entre les Etats-Unis et la Chine », résume Yun Sun, spécialiste de la Chine au Stimson Center, à Washington. Après avoir atteint des sommets de tension sous Joe Biden au moment de l’affaire des ballons chinois « espions », début 2023, les relations s’étaient apaisées ces derniers temps.La menace la plus évidente est celle d’une nouvelle guerre commerciale. Trump a déjà promis qu’il imposerait des tarifs douaniers d’au moins 60 % sur les produits importés de Chine. Les Etats-Unis pourraient par ailleurs durcir encore davantage les restrictions sur les exportations de technologies stratégiques vers le géant asiatique. Objectif : freiner le développement de la deuxième économie mondiale dans des secteurs comme l’intelligence artificielle, l’informatique quantique ou la robotique, qui détermineront la hiérarchie mondiale dans les prochaines décennies. Ce mouvement avait été engagé lors du premier mandat de Trump, puis poursuivi par l’administration Biden. La Chine a réagi à ce durcissement en recherchant plus d’autonomie dans la fabrication de produits stratégiques (comme les semi-conducteurs) et moins dépendante du dollar. Mais le ralentissement actuel de son économie ne la met pas en position de force pour une guerre commerciale et technologique.Forte pression sur TaïwanL’arrivée d’une équipe de faucons à la Maison-Blanche pourrait aussi accroître le risque d’escalade en Asie-Pacifique. « Il faut s’attendre à une remontée des tensions autour de Taïwan en 2025. Surtout si les Etats-Unis renforcent leur présence militaire dans la région et adoptent un comportement plus affirmé ; et si leurs livraisons d’armes à Taïpei augmentent », prévoit Marc Julienne, directeur du Centre Asie de l’Ifri. La Chine pourrait alors se montrer plus belliqueuse encore dans le détroit de Taïwan et en mer de Chine méridionale. « Avec l’intensification de la rivalité entre la Chine et les Etats-Unis, leurs relations deviennent de plus en plus tendues. Mais la stratégie de Trump à l’égard de la Chine consiste à privilégier l’endiguement et les mesures de restriction, afin d’empêcher ce pays de défier les Etats-Unis comme leader mondial, plutôt que de chercher la guerre ou de créer une crise », nuance Chen Daoyin, politologue indépendant et ancien professeur à l’université de sciences politiques et de droit de Shanghai.Donald Trump a pu laisser entendre – contrairement à Joe Biden – que les Etats-Unis n’interviendraient pas nécessairement en cas d’attaque chinoise contre Taïwan. Difficile toutefois de prévoir comment il réagirait en réalité dans un tel scénario, tant le soutien à Taïwan fait consensus à Washington. Et tant l’ego de Trump risquerait de mal supporter une défaite majeure face à Xi Jinping dans la région. En attendant, « Trump exercera une forte pression sur Taïwan pour que l’île renforce ses défenses militaires et équilibre davantage ses échanges commerciaux avec les Etats-Unis », pointe la sinologue Yun Sun. Le leader républicain, qui a accusé l’île d’avoir « volé » aux Américains l’industrie des semi-conducteurs, pourrait aussi inciter le président taïwanais Lai Ching-te à adopter un ton plus prudent envers le régime communiste.Face à la déferlante de nominations hostiles à la Chine, Pékin fait pour l’instant le dos rond en attendant de voir ce que lui réserve l’administration Trump 2.0. Mais si l’arrivée de Marco Rubio n’est pas une bonne nouvelle pour le régime communiste, les autorités sont probablement soulagées d’avoir évité un retour de Mike Pompeo, l’ancien secrétaire d’Etat de Trump, jugé encore plus dangereux. « Contrairement à Mike Pompeo, Marco Rubio n’a pas publiquement plaidé en faveur de changements au sein du régime chinois ou de l’établissement de relations diplomatiques formelles entre Washington et Taïpei. Les commentaires de Pompeo visant à antagoniser le peuple chinois au parti au pouvoir ont suscité de vives inquiétudes à Pékin par rapport à la sécurité du régime, qui est la priorité absolue du parti communiste chinois », souligne Tong Zhao, chercheur au Carnegie Endowment for International Peace, à Washington.Elon Musk comme intermédiaire ?Confrontées à cette nouvelle donne à la Maison-Blanche, les autorités chinoises vont chercher la parade. « Elles vont sans doute essayer de jouer sur les incohérences et les contradictions de la politique de Trump, notamment en tentant d’instrumentaliser des entrepreneurs comme Elon Musk, qui ont beaucoup investi en Chine, et de s’en servir comme intermédiaires », pronostique Jean-Pierre Cabestan, chercheur associé à Asia Centre. « La constellation des faucons anti-Chine créera une relation de travail très difficile au niveau opérationnel et ministériel. Pékin essaiera probablement de contourner le problème en faisant en sorte que Xi s’engage davantage dans une relation directe avec Trump, sachant qu’il aura le dernier mot sur toutes les décisions », complète Steve Tsang, directeur de l’institut SOAS China, à l’université de Londres.L’influence qu’aura d’Elon Musk sur le président américain constitue une autre inconnue de l’équation. Le patron de Tesla et de SpaceX a été propulsé à la tête d’un département de « l’efficacité gouvernementale » chargé de tailler dans les dépenses de l’Etat fédéral, mais le principal soutien financier de la campagne de Trump pourrait aussi vouloir peser sur la politique étrangère de son pays. Salué comme un « super génie » par le président élu, il était présent lors de sa première conversation téléphonique avec le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky début novembre ; et il a rencontré récemment l’ambassadeur iranien à l’ONU pour « apaiser les tensions » entre Téhéran et les Etats-Unis, selon le New York Times – une entrevue démentie par l’Iran.Or l’homme le plus riche du monde a d’énormes intérêts en Chine, où il produit la moitié de ses véhicules électriques Tesla. Soucieux d’établir de bonnes relations avec Pékin, il s’est illustré ces dernières années par des propos parfaitement alignés sur la rhétorique chinoise, estimant que Taïwan était une « partie intégrante » de la Chine ou suggérant que l’île adopte un statut similaire à celui de Hongkong. Reste que Trump n’aime pas partager la vedette, ni qu’on s’oppose à lui : pas sûr donc que Musk parvienne à lui imposer ses vues. Ni à empêcher que les relations sino-américaines n’entrent dans une ère de turbulences.

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Author : Cyrille Pluyette

Publish date : 2024-11-17 16:30:00

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L’Express

Azar Nafisi : « Que vous viviez à Téhéran ou à Washington, le totalitarisme commence par des mensonges »

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Pendant des années, Azar Nafisi a abrité un îlot de transgression au coeur même de la République islamique. Dans son salon, à Téhéran, elle recevait des jeunes femmes passionnées de littérature à qui elle faisait découvrir les grands auteurs occidentaux après avoir été interdite d’enseigner à l’université pour avoir refusé le port du voile obligatoire en Iran en 1981. Elle relate ses heures précieuses dans Lire Lolita à Téhéran, best-seller mondial paru en 2004. Vingt ans plus tard, les éditions Zulma rééditent l’ouvrage, qui sera bientôt adapté au cinéma avec les actrices franco-iraniennes Golshifteh Farahani et Zar Amir Ebrahimi. Azar Nafisi, 69 ans, vient également de publier chez Zulma Lire dangereusement, un roman épistolaire où elle s’adresse à son père décédé. Ecrit sous le premier mandat de Donald Trump, l’ouvrage raconte les craintes qui l’envahissent alors que son pays d’adoption, où elle vit depuis 1997, est le théâtre d’un radicalisme croissant, et d’une « mentalité de plus en plus totalitaire ». De la République islamique aux Etats-Unis, elle dénonce les censures pernicieuses qui mettent à mal la démocratie. Entretien.L’Express : Votre dernier ouvrage, Lire dangereusement, est un appel à ne pas se laisser endormir l’esprit, à raviver la démocratie et à dialoguer avec ceux qui ont des opinions opposées. A quel point les Etats-Unis sont-ils devenus une société où personne ne peut plus se parler ?Azar Nafisi : Dans tous mes livres, j’ai exprimé mon inquiétude non seulement à propos des sociétés totalitaires, mais aussi des démocraties. Quand on est un immigré, on regarde son nouveau foyer à travers les yeux de l’ancien. Et on peut se rendre compte : ce qui s’est passé là-bas peut arriver ici. L’Amérique est obsédée par la recherche absolue du confort de l’esprit, les gens ne veulent ne pas être dérangés dans leurs convictions. Mais bien sûr que les autres nous dérangent ! Parce qu’ils regardent le monde non pas avec nos yeux, mais avec leurs propres yeux. Et ils nous révèlent des choses que nous ne savions pas et que nous ne voulions peut-être pas savoir. Pour citer l’écrivain canado-américain Saul Bellow, qui dit que dans un pays comme l’Union soviétique, dans un système totalitaire, le meurtre et la brutalité sont flagrants, mais que dans une démocratie, on ne tue pas les dissidents, on ne les emprisonne pas. Mais ce qui nous menace constamment, c’est l’atrophie des sentiments et de notre conscience endormie, la tentation du confort de l’esprit. Nous voulons ne pas écouter la voix de notre conscience. Nous ne voulons pas être en contact avec la réalité. Une attaque contre la fiction a lieu en ce moment, pas seulement dans les sociétés totalitaires, mais ici aux Etats-Unis. Des livres sont interdits. On me dit parfois : « je ne veux pas lire ce livre parce qu’il me trouble ». Mais bon sang, la vie est troublante ! Si vous ne pouvez pas relever ces défis, comment allez-vous maintenir la démocratie ? De plus en plus, lorsque je parle aux Américains du totalitarisme et des dangers qu’il représente dans une société démocratique, ils me répondent que ça se passe en Iran mais cela ne se produira pas ici. Je réponds généralement que si vous pensez que cela ne peut pas se passer ici, il y a de fortes chances que cela se soit déjà en train d’arriver.Quel est votre sentiment en tant qu’écrivain face à ces interdictions de livres ?C’est ce que j’appelle les mentalités totalitaires. Et j’utilise volontairement le terme de mentalités parce qu’il ne s’agit pas seulement d’une question politique. La lutte contre un système totalitaire n’est pas politique. C’est une question existentielle. Vous vous battez pour votre vie, et « ils » se battent pour vos cœurs et vos esprits. C’est ainsi. Des livres comme Bluest Eyes, ou Beloved de Toni Morrison, les livres de James Baldwin, sont dérangeants parce qu’ils montrent des aspects de nous-mêmes que nous n’aimons pas. Un système totalitaire est basé sur le mensonge : que vous viviez dans la République islamique d’Iran ou aux États-Unis d’Amérique, le totalitarisme commence par des mensonges. Ils s’attaquent à trois groupes en premier, les femmes, ceux qui travaillent sur l’imagination et les idées – les écrivains, les poètes -, et les minorités. La littérature révèle la vérité. Ces hommes et ces femmes, ces écrivains, ces poètes et ces artistes qui sont en prison ou qui ont été tués par des systèmes totalitaires ou dont les livres ont été interdits, n’ont d’autres armes que les mots qu’ils possèdent. Et pourtant, ces mots sont si dangereux pour les mentalités totalitaires qu’un homme puissant qui possède toutes ces forces militaires, des milices et des bombes, comme l’ayatollah Khomeyni [fondateur de la République islamique, qui lança une fatwa contre Salman Rushdie] ne peut être en paix tant qu’un homme qui n’a que des mots, comme Salman Rushdie, est en vie.Comment pouvons-nous combattre cet état d’esprit, dans un endroit totalitaire comme l’Iran ?Depuis plus de quarante ans, la République islamique essaie de faire deux choses. La première a été d’amener les femmes à accepter ses règles, ses normes, et la deuxième à faire en sorte que les écrivains, les artistes, les poètes et les cinéastes écrivent ce que veut le régime. Ils ont échoué. Dans ce genre de système, vous essayez de défendre votre identité en tant qu’être humain. Lorsque j’étais en Iran, je ne me battais pas politiquement contre ces personnes. Je me battais parce qu’en tant que femme, en tant que défenseur des droits de l’homme, en tant qu’enseignante, en tant qu’amie, en tant que mère, j’avais honte de ce qu’ils voulaient que je devienne. Parce que lorsque j’ai mis ce voile obligatoire, j’ai disparu. Je me détestais parce que j’incarnais soudain le fruit de l’imagination de quelqu’un d’autre. Ce que certains ont fait, par contraste, en Europe de l’Est ou dans les pays fascistes, c’est d’exprimer leur liberté de manière toujours plus forte. Ces filles sortent dans la rue et se coupent les cheveux, elles savent qu’elles peuvent être tuées à tout moment, mais elles y vont quand même. Les rues de Téhéran ont parfois été le théâtre de bruits de balles. Que fait le peuple iranien en réaction à cela ? Il descend dans la rue, dans les lieux publics, dans les parcs, et les Iraniens chantent et dansent, pour étouffer le bruit des balles. Le régime n’a pas réussi. Et c’est ce que le peuple iranien a finalement découvert, qu’il a un pouvoir. Que va faire le régime face à des millions de personnes qui descendent dans la rue et qui chantent ? Peut-il vraiment les tuer tous ?Il semble que depuis que la République islamique existe, il y a toujours eu en Iran de nombreuses personnes qui la combattent. Quel est votre sentiment face au mouvement né en 2022, « Femme, Vie, Liberté » ?Deux choses importantes à propos de ce mouvement : il s’est construit à partir des mouvements des mères, des grands-mères et même des arrière-grands-mères de ces jeunes gens. Nous ne devrions pas l’oublier. La deuxième chose, c’est que ma génération n’a jamais eu foi en la République islamique, mais beaucoup d’Iraniens pensaient que ce système pouvait changer progressivement grâce à des réformes. A chaque présidentielle, le régime présentait quelqu’un comme réformateur et le peuple votait pour lui. Mais arrivés au pouvoir, rien ne changeait. Les jeunes aujourd’hui refusent d’entrer dans ce jeu.Depuis que je suis arrivée aux États-Unis, chaque fois que je parle de la situation des femmes en Iran, quelqu’un se lève et dit : « Mais c’est leur culture. Vous êtes occidentalisée ». Cela m’énerve vraiment. Ces gens sont ignorants, ils ne connaissent pas l’Iran. Au début de la révolution, alors que la République islamique commençait en Iran, il y a eu une grande manifestation de femmes contre le régime. L’un de leurs slogans était : « La liberté n’est ni orientale ni occidentale. La liberté est universelle ». Si la lapidation, la polygamie, le mariage à l’âge de neuf ans sont ma culture, alors l’esclavage, le fascisme, le communisme sont la culture de l’Occident. Je pense à l’Afghanistan aussi. Ceux qui disent de telles choses ne peuvent pas s’imaginer vivre un seul instant sous les talibans. Notre rôle est de révéler la vraie culture de ces pays. Ces personnes sont arrogantes parce qu’elles ont l’impression que la liberté ne doit être que le privilège de l’Occident.Dans votre dernier livre, vous dites que Trump partage avec les dirigeants de la République islamique la cruauté, l’incompétence et le mépris pour la vie humaine. Vous vivez aux États-Unis aujourd’hui, que ressentez-vous à l’idée que Trump revienne au pouvoir ?Je ressens de la colère et de l’indignation. Pas tant contre Trump, mais contre les gens ordinaires et décents qui ont voté pour lui. On peut être gentil avec ses voisins, mais on peut aussi être indifférent à l’angoisse des autres, à la douleur des autres. C’est ce que cela m’inspire. Depuis que j’ai quitté la République islamique, j’ai emporté avec moi de l’anxiété et de la peur. J’ai parfois l’impression que cette anxiété coule comme le sang dans mes veines. L’élection de Trump la ravive. Mais cela m’a aussi permis d’apprendre à quel point chacun d’entre nous a du pouvoir.
Vous savez, le totalitarisme est très séduisant. La démocratie exige de nous que nous soyons responsables.Trump a remporté le vote populaire aux Etats-Unis. Beaucoup d’Iraniens ont aussi suivi l’ayatollah Khomeyni à l’époque. Comment l’expliquez-vous ?Cela nous ramène au début de notre conversation sur le fait que les gens veulent vivre dans un certain confort moral. Vous savez, le totalitarisme est très séduisant. La démocratie exige de nous que nous soyons responsables. Saul Bellow, toujours, dit : « Ceux qui ont survécu à l’épreuve de l’Holocauste, comment survivront-ils à l’épreuve de la liberté ? » Parce que la liberté et la démocratie sont des épreuves très difficiles à surmonter. Il est beaucoup plus facile de se remettre dans les mains de Trump, du guide suprême iranien Ali Khamenei ou de Hitler et se dire qu’ils s’occupent de nous. Les habitants de ma deuxième patrie, l’Amérique, ont oublié que cette liberté n’a pas toujours existé, que des millions et des millions de personnes sont mortes et meurent encore aujourd’hui. Pour que nous ayons cette liberté, il faut l’entretenir et la protéger. Malheureusement, nous y avons renoncé.
Les faits sont devenus très dangereux, personne ne veut les entendre.Pensez-vous que les réseaux sociaux jouent leur part ?Oui, je blâme les réseaux sociaux. Regardez le rôle qu’ils ont joué pendant les élections. Je plains vraiment les pauvres journalistes d’aujourd’hui parce qu’ils se retrouvent dans des polémiques dans lesquelles ils n’ont jamais demandé à être entraînés. Juste parce qu’ils traitent des faits, et les faits sont devenus très dangereux, personne ne veut les entendre. Avec les réseaux sociaux, vous pouvez répandre tant de mensonges et rien ne vous arrive. Je pense qu’il devrait y avoir un contrôle. Cependant, dans les sociétés répressives, ils deviennent l’un des moyens de se connecter au monde.Justement, l’image d’une jeune Iranienne qui se déshabille sur un campus en protestation a fait le tour du monde. Qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez vu cette video ?Elle m’a brisé le cœur. Elle a transformé son corps, tout ce qu’elle est, en un acte de protestation silencieuse. Cela va au-delà du courage. C’est une question personnelle et existentielle et ceux qui la réduisent à une seule expression politique ne nous font pas de bien.Voyez-vous tout de même l’avenir avec optimisme pour l’Iran ou pour les Etats-Unis ?Vaclav Havel dit que l’espoir n’est pas l’optimisme. Il dit que nous faisons les choses dans l’espoir, non pas parce que nous allons être récompensés et non pas parce que nous savons ce qui va se passer ensuite. Nous espérons parce que c’est la bonne chose à faire. Je pense donc qu’il est très important, de faire preuve de résilience face à un état d’esprit si répressif, de ne pas abandonner, de ne pas renoncer à soi-même.

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Author : Hamdam Mostafavi

Publish date : 2024-11-17 16:00:00

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L’Express

Le casting explosif de Donald Trump : ces nominations qui vont faire couler beaucoup d’encre

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Donald Trump égraine, depuis le 13 novembre, les nominations pour les postes clés au sein de son gouvernement. Climatosceptique, antivaccin, ultra-conservateur accusé de trafic sexuel, pro russe, star de télévision pro arme… Le casting explosif du président élu pour sa future administration confirme son intention de bousculer l’establishment américain.Elon Musk pour « l’efficacité gouvernementale »C’est une alliance dont on a encore du mal à mesurer la portée idéologique, économique, géopolitique et même militaire. Le 13 novembre, le président élu Donald Trump a confirmé, à l’issue d’une série de nominations fracassantes, sa promesse de campagne : il nomme l’homme le plus riche de la planète, Elon Musk, à la tête d’un nouveau ministère, celui de l' »efficacité gouvernementale », qu’il dirigera conjointement avec l’homme d’affaires républicain Vivek Ramaswamy. Cette commission sera chargée de la réduction de la dépense publique et de dérégulation.Elon Musk a annoncé ensuite sur X, réseau social qu’il possède, que les actions du ministère seraient listées en ligne « pour une transparence maximale », accompagnée d’un « classement des dépenses les plus terriblement stupides ». « Nous ne ferons pas les choses en douceur », a de son côté prévenu Vivek Ramaswamy, qui a proposé par le passé une série de réformes radicales, dont la suppression du Federal Bureau of Investigation (FBI).Après avoir investi son temps et plus de 200 millions de dollars dans la campagne du républicain, signant des apparitions parfois hystériques, Elon Musk prend désormais part, selon le New York Times, à nombre de décisions. Il a dernièrement rencontré l’ambassadeur de l’Iran à l’ONU pour « apaiser les tensions » entre Téhéran et les Etats-Unis – ce que dément l’Iran.Pete Hegseth : une star de Fox News au PentagoneIl est « sans aucun doute le candidat le moins qualifié pour le poste de secrétaire à la Défense de l’histoire américaine », s’est ému Paul Rieckhoff, fondateur de l’association des vétérans d’Irak et d’Afghanistan, qui a côtoyé le nouveau ministre de la Défense. Si Donald Trump avait choisi en 2016 l’un des généraux les plus capés des États-Unis pour diriger le Pentagone, en 2024, c’est Pete Hegeth, vétéran de 44 ans et animateur vedette sur Fox News, qui a été choisi par le président élu pour occuper le poste stratégique de secrétaire à la Défense.Membre des forces de réserve et déployé en Irak et en Afghanistan, il est depuis dix ans commentateur et présentateur sur la chaîne américaine très conservatrice Fox News. Une plateforme qui lui a permis de largement s’attaquer durant la campagne à la candidate démocrate Kamala Harris, de combattre le « wokisme » en s’en prenant aux minorités LGBTQ au sein des armées et de défendre fermement le droit à détenir une arme, jusqu’à certains fusils d’assaut.Robert Kennedy Jr : un antivax à la SantéUn antivax notoire va prendre le contrôle des agences de santé et d’alimentation aux États-Unis. Et il compte bien s’y attaquer. Le neveu de John F. Kennedy, Robert Kennedy Jr, a annoncé dès sa nomination sa volonté de « nettoyer la corruption » ces agences nationales, alors que les Américains sont, selon Trump lui-même, « écrasés par le complexe agroalimentaire et les laboratoires pharmaceutiques qui se sont livrés à la tromperie et à la désinformation en matière de santé publique ».Admiré pendant 20 ans pour son engagement dans le combat écologiste – il est avocat spécialisé dans l’environnement de profession, et a mené le combat contre Monsanto et son herbicide Roundup -, ce fervent combattant des multinationales s’est passablement éloigné de la science avec le temps et la pandémie de Covid-19. Sa réputation a récemment été ternie par l’affirmation, allant contre tout fondement scientifique, que la vaccination pourrait être à l’origine de cas d’autisme chez les enfants. Robert Kennedy Jr a néanmoins affirmé après sa nomination qu’il ne « va retirer les vaccins de personne ». Il entend réformer la Food and Drug Administration (FDA), dont le service de nutrition ne protège pas, selon lui, les jeunes américains « d’un millier d’additifs qui sont illégaux en Europe » et responsables de maladies chroniques.FDA’s war on public health is about to end. This includes its aggressive suppression of psychedelics, peptides, stem cells, raw milk, hyperbaric therapies, chelating compounds, ivermectin, hydroxychloroquine, vitamins, clean foods, sunshine, exercise, nutraceuticals and anything…— Robert F. Kennedy Jr (@RobertKennedyJr) October 25, 2024Matt Gaetz : le ministre de la Justice empêtré dans les affairesÀ l’image du président élu, l’élu de Floride Matt Gaetz, nommé procureur général des Etats-Unis, a plusieurs affaires judiciaires à son actif, dont une implication présumée dans le trafic sexuel. Ensemble, Donald Trump et Matt Gaetz « feront du ministère de la Justice une arme pour se protéger et protéger leurs alliés », a réagit l’équipe de campagne de Kamala Harris à l’annonce de sa nomination. Adepte de la théorie du grand remplacement, climatosceptique, pro armes et opposant au droit à l’avortement… Matt Gaetz, pour certains, est même plus trumpiste que Donald Trump.Jusque dans son camp, l’élu à l’idéologie extrémiste est considéré comme « une personne de turpitude morale », selon les mots de John Bolton, ancien conseiller républicain à la sécurité nationale. Le futur ministre de la Justice est très familier du système : ces dernières années, il a fait l’objet de plusieurs investigations par des procureurs fédéraux et le FBI concernant son implication présumée dans le trafic sexuel d’une jeune fille de 17 ans (l’affaire est encore en cours), mais aussi pour un potentiel détournement de fonds publics ou une conduite en état d’ivresse.Des climatosceptiques à la tête de la politique environnementaleClimatosceptique et soutenu par les compagnies pétrolières américaines : Chris Wright, PDG de l’entreprise Liberty Energy, spécialisée dans la fracturation hydraulique, une méthode polluante d’extraction d’hydrocarbures, a été nommé au poste de secrétaire à l’Energie par Donald Trump. Chris Wright jugeait, il y a à peine une année, qu' »il n’y a pas de crise climatique et nous ne sommes pas non plus en pleine transition énergétique ».Sa feuille de route : la dérégulation du secteur. « Chris sera un leader clef, stimulant l’innovation, réduisant les barrières administratives et inaugurant un nouvel âge d’or de la prospérité américaine et de la paix mondiale », a ainsi promis Donald Trump. Chris Wright sera également membre du tout nouveau Conseil national de l’énergie (CNE), dont la mission sera de « superviser le chemin vers la domination énergétique des Etats-Unis ». Il aura Doug Burgum pour l’accompagner. Le gouverneur de Dakota du Nord, lui aussi proche des industries pétrolières et gazières, a été nommé à la tête du CNE et aussi ministre de l’Intérieur chargé de la gestion des parcs nationaux.Marc Rubbio, Tulsi Gabbard, Tom Homan…D’autres nominations ont été annoncées pendant la semaine. Comme celle de l’influent sénateur Marco Rubio au poste de secrétaire d’Etat. Avec le nouveau conseiller à la sécurité nationale, Mike Walt, ils deviendront les principaux architectes de la politique étrangère de Donald Trump, qui a promis de mettre fin aux guerres en Ukraine et au Proche-Orient, sans jamais expliquer comment. Tulsi Gabbard a, elle, été fléchée à la direction nationale du renseignement. Les prises de position favorables à la Russie de cette ancienne militaire, et transfuge du Parti démocrate, font polémique.Pour représenter les États-Unis auprès des Nations unies, Elise Stefanik, une représentante de l’Etat de New York âgée de 40 ans, a été choisie après avoir refusé de certifier la présidentielle remportée en 2020 par Joe Biden. Donald Trump a également annoncé confier le dossier brûlant du contrôle de l’immigration aux frontières à Tom Homan, un tenant de la ligne dure et connu comme « le tsar des frontières », qui sera chargé de mettre en application la promesse du candidat de réaliser la plus grande opération d’expulsion de migrants illégaux de l’histoire des Etats-Unis. Seule exception par sa discrétion dans la formation de ce nouveau gouvernement : la cheffe de cabinet du nouveau président élu, Susie Wiles. Elle sera, à 67 ans, la première femme à occuper ce poste.Les neuf secrétaires d’Etats nommés par Donald Trump devront tout de même être entérinés par le Sénat – dont la majorité est républicaine – avant de pouvoir prendre leur poste.

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Publish date : 2024-11-17 14:46:00

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L’Express

Kyutai, le surdoué français de l’IA qui rêve de concurrencer OpenAI : « Leur rapidité est exceptionnelle »

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Lorsque Rodolphe Saadé (CMA-CGM), Xavier Niel (Iliad) et Eric Schmidt (ex-Google) montent sur la scène de Station F le 17 novembre 2023, le secteur français de l’intelligence artificielle retient son souffle. Le résultat est à la hauteur des espérances : les trois entrepreneurs annonce la création de Kyutai, un laboratoire de recherche en IA à but non lucratif doté de 300 millions d’euros. Sa mission ? Devenir une référence du domaine. Un an plus tard, le directeur général de Kyutai, Patrick Pérez, est tout sourire lorsqu’il rencontre L’Express. A raison : en un an, le laboratoire a déjà signé quelques prouesses, dont la plus importante est sans conteste Moshi. Le chatbot vocal, dont une démo a été dévoilée en juillet et le code source publié en septembre, est impressionnant de rapidité.Un acteur européen face à OpenAIDès le départ, Kyutai a cherché à révolutionner le domaine des assistants vocaux tristement connus jusque-là pour leur lenteur et leur rigidité verbale. « Quand ChatGPT est sorti, cela nous a tous impressionné de pouvoir parler à une IA. Mais dès qu’on passait en vocal, il y avait un décalage. L’interaction n’était pas bonne, la latence trop longue, cela n’était ni fluide ni expressif. Rien à voir avec une vraie conversation », détaille le directeur général. Kyutai s’est donc mis au travail, avec succès. Au point qu’un audacieux Moshi a parfois coupé la parole à ses interlocuteurs lors de sa présentation en juillet,. La « démo » publique en ligne a depuis été utilisée près de 500 000 fois. « Les gens ont joué avec Moshi, et étaient très surpris par sa réactivité et sa fluidité », commente Patrick Pérez dans un sourire.Entre la création du laboratoire et le déploiement de Moshi, « leur rapidité est tout de même exceptionnelle. Les retours de l’écosystème sur eux sont très bons. Tout le monde a testé Moshi », observe avec fierté Mehdi Triki. Pour ce responsable des relations publiques et institutionnelles chez Hub France IA, l’association regroupant les acteurs du secteur, le travail de Kyutai avec Moshi le place dans la cour d’un OpenAI. Même si le géant américain, fondé en 2015, valorisé à 157 milliards de dollars et doté de 1 700 employés, est autrement plus imposant que le laboratoire français et sa quinzaine de chercheurs. »On veut grossir, confirme Patrick Pérez. Nous sommes toujours à la recherche de profils pointus, mais cela nous importe plus de grossir soigneusement que rapidement ». La compétition pour attirer les profils compétents est, il est vrai, féroce dans ce secteur en ébullition. Pour séduire, Kyutai compte sur ses singularités. « Dans le paysage français et européen, il n’y a pas d’autres organismes à but non lucratif avec un budget similaire. Et l’équipe a un niveau très élevé », fait valoir Patrick Pérez. Sans compter que Kyutai a accès au supercalculateur doté de puces Nvidia de Scaleway, la solution cloud faisant partie du portefeuille d’Iliad et de Xavier Niel.Le coût très important de l’entrainement de modèles est cependant un défi pour une entité telle que Kyutai. Ce casse-tête a d’ailleurs incité le leader OpenAI, qui avait un statut similaire, à revoir sa structure et ouvrir une filiale à but lucratif. « Pour l’instant, Kyutai n’a pas de business model », reconnaît Patrick Pérez. Moshi, si impressionnant soit-il, ne rapporte pas d’argent – les codes et les données d’entraînement sont open source, disponibles gratuitement. « La question de la viabilité est importante à long terme, mais nous avons le temps de voir venir. Notre dotation est importante, et nous pensons pouvoir attirer d’autres donateurs. Moshi est un tour de force qui a impressionné, cela peut donc convaincre d’autres institutions. » D’autres options telles que la création d’une spin-off seront au besoin étudiées à plus long terme, mais le laboratoire indique ne pas en être à ce stade de réflexion. Surtout, pas question pour le directeur de développer une partie commerciale à l’intérieur du laboratoire, comme OpenAI a pu le faire.L’argent, le nerf de la guerre »La capacité à conquérir le marché des entreprises et du grand public sera décisive », met cependant en garde Mehdi Triki. Car la compétition s’annonce rude. Quand OpenAI a lancé ChatGPT, la technologie est rapidement devenue incontournable, et l’entreprise une référence. Or, dans le secteur des nouvelles technologies, le premier entrant jouit souvent d’un avantage. « L’autre question à laquelle Kyutai doit répondre, c’est qu’y a-t-il après Moshi ? », précise le responsable des relations publiques et institutionnelles du Hub France IA.Kyutai n’est heureusement pas à court d’idées. « Pour Moshi, on pense à des cas d’utilisation dans des centres d’appels, des enquêtes de satisfaction, mais aussi dans l’enseignement ou l’accessibilité pour les personnes en situation de handicap », révèle Patrick Pérez. Moshi pourrait ainsi devenir « la voix et les yeux » de nombreuses personnes.Surtout, Moshi n’a fait que ses premiers pas. « Nous voulons lui faire parler d’autres langues et lui donner la vue », précise le directeur de Kyutai. Le laboratoire planche sur les modèles multimodaux, mais aussi sur des modèles plus petits et compacts. A plus long terme, Kyutai rêve de transformer l’architecture même des modèles, pour l’instant tous basés sur un type de réseaux de neurones bien particulier, baptisés « transformers ». « Ces réseaux marchent bien, mais ils ont de nombreux inconvénients, et ils n’ont peut-être pas vocation à incarner le futur, estime Patrick Pérez. Nous, nous voulons bâtir ce futur, les ‘transformers 2.0′ ».

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Author : Aurore Gayte

Publish date : 2024-11-17 08:30:00

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L’Express

Un espion nommé Lionel Jospin, l’inspiration de Jean-Luc Mélenchon… La fascinante histoire du « Parrain rouge »

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Il est des livres politiques qui se lisent comme des romans. Le Parrain rouge (Plon) du journaliste François Bazin tient de celui d’espionnage, avec ses mille et un soubresauts, temps de guerre ou de paix, de la Russie à Paris, avec ses agents secrets, agent double, triple, taupe, indic ou encore sous-marin. Trahisons, éliminations, prison… Ici, tout est vrai. L’histoire, ou plutôt l’épopée, de Pierre Broussel, dit Lambert, décédé en 2008, figure méconnue de la gauche française – dont il a dirigé l’une des franges les plus extrêmes, l’Organisation communiste internationaliste (OCI). Méconnue, mais influente jusque dans les arcanes du parti socialiste.Lambert a formé toute une génération de militants de gauche, syndicalistes ou politiques, idéologiquement structurés et rompus au combat politique, mais aussi et surtout plus d’un socialiste, et pas des moindres : l’un deviendra Premier ministre (Lionel Jospin), l’autre Premier secrétaire du PS (Jean-Christophe Cambadélis) ou encore celui-ci qui dirige aujourd’hui la France insoumise, force motrice du Nouveau Front populaire, un certain Jean-Luc Mélenchon. »Pierrot de Montreuil »Pierre Broussel, c’est l’histoire d’un nom. De plusieurs, à vrai dire. Il préférait son autre « blase », plus passe-partout, « Lambert », quand ses premiers amis ne l’appelaient pas « Pierrot de Montreuil ». Et pour échapper à ses adversaires ou aux policiers de la Sûreté nationale du ministère de l’Intérieur d’avant-guerre qui traquaient les communistes et surveillaient les syndicalistes, il utilisait ses pseudos « Andréi », « Lejeune » ou « Témansi ». Pierre Broussel, c’est l’histoire d’une force partisane, l’OCI, « conçue comme une armée, formée comme un bloc, soudée par la conviction tirée de textes sacrés que l’autre est un ennemi, ou pis encore un traître – d’où l’usage jugé légitime de la violence », écrit François Bazin. Une organisation de révolutionnaires trotskistes aux petits pieds, mouvement confidentiel mais riche de militants actifs convaincus depuis des décennies que le « Grand Soir » doit se dérouler le lendemain – ou peut-être était-ce le surlendemain ? Ses partisans d’aujourd’hui l’attendent encore et toujours. Et ce leader des plus confondants, « un homme de principe et un manœuvrier, un dogmatique et un tacticien, retrace Bazin. Il était entièrement dévoué à l’idéal révolutionnaire auquel il a consacré son existence et cet idéal même autorisait ses accommodements, notamment dans le monde syndical. »Un espion nommé LionelPierre Broussel, c’est l’histoire de rendez-vous manqués. En mai 1968, il se refuse au mouvement de protestation qui lie pourtant ouvriers et étudiants. L’affaire lui est reprochée en interne. Alors, il purge ceux qui le critiquent, qu’importe qu’ils aient été ses proches, ses amis, ses soutiens, ses militants dévoués. La loyauté est un principe inaltérable. Jean-Luc Mélenchon s’en inspirera pour ses purges, celle de 2019 lors des élections européennes et les plus récentes, qui ont visé Alexis Corbière, Raquel Garrido et consorts à l’aube des législatives de 2024. François Bazin brise un mythe, largement entretenu par Jean-Luc Mélenchon lui-même : les deux hommes ne se sont jamais vraiment connus. Il n’empêche que le leader de LFI lui ressemble tant, dans la méthode plus que la ligne, dans la façon de gérer sa boutique politique à la manière « d’un petit patron, paternaliste et parfois acariâtre, qui certes pouvait frapper dur, écrit François Bazin, mais qui en général laissait à d’autres le soin de faire le ménage ».L’autre grand rendez-vous manqué sera 1981. Car si Jean-Luc Mélenchon n’est ni son héritier, ni sa taupe au PS, on ne peut pas en dire autant de Lionel Jospin… Le passé « lambertiste » du grand Lionel a fasciné des générations de socialistes autant que de journalistes. Bref, l’ancien Premier ministre, candidat à l’élection présidentielle, était-il de ces aspirants révolutionnaires d’extrême gauche, sorte de taupe de Lambert, agent secret infiltré dans les rangs du PS, avant d’en prendre les rênes, puis d’atterrir au sommet de l’État, à Matignon ? François Bazin lève enfin le voile. En 1972, Lambert se charge d’être « l’officier traitant » de Lionel Jospin et l’envoie effectivement en mission au PS où il grimpe les échelons. Les deux continuent de se voir pour des comptes rendus, non pas au siège de l’OCI mais dans des « appartements discrets ». Au PS, certains proches de François Mitterrand s’étonnent de l’ascension fulgurante du jeune Jospin. Le futur président balaie d’un revers de main : « laissez-moi faire. » Mitterrand n’ignorait rien du pedigree du jeune homme. Lambert plastronne.François Bazin rapporte que ce dernier s’attribuera même le succès médiatique de Lionel Jospin en avril 1980 dans les « Dossiers de l’écran » face au communiste Georges Marchais (que Lambert détestait). La légende, poussée par Lambert lui-même, raconte qu’il aurait glissé à Lionel Jospin la fameuse réplique à Marchais : « Moi, ce matin, je donnais des cours à mes étudiants. Vous, il y a longtemps que vous n’êtes plus allé en usine. » Mais lorsque Lionel Jospin accède à la tête de la « maison rose », Lambert en perd son latin : la taupe se serait-elle retournée, devenant le premier des socialistes et plus vraiment trotskiste ? Nous sommes à la veille de 1981, de la victoire de François Mitterrand auquel Lambert participera, et pas vraiment à la veille de la révolution. L’impétrant Lionel Jospin n’aura fait qu’un choix de carrière qu’on ne saurait refuser, et Mitterrand aura autant utilisé Lambert qu’il l’aura piégé. À malin, malin et demi.Avec Le Parrain Rouge, François Bazin, autrefois chef du service politique du Nouvel Observateur, raconte, au fil d’un livre aussi passionnant que truculent, riche et documenté, l’épopée d’un homme politique trop peu connu, gardien du temple prolétaire et révolutionnaire aujourd’hui disparu, qui a traversé le XXe siècle et ses bouleversements : les totalitarismes, la décolonisation, la chute des démocraties libérales et la montée des extrémismes religieux. Pierre Broussel dit Lambert, c’est aussi l’histoire d’un siècle de gauche en France.*Le Parrain rouge. Pierre Lambert, les vies secrètes d’un révolutionnaire, par François Bazin, Plon

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Author : Olivier Pérou

Publish date : 2024-11-17 10:52:00

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L’Express

Ukraine : la Russie a lancé « l’une de ses plus grandes attaques aériennes » depuis le début de la guerre

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L’hiver s’annonce rude en Ukraine. Des dizaines de missiles et drones ont été lancées dans la nuit de samedi à dimanche sur le réseau énergétique du pays, désormais à moitié inutilisable, dans « la plus grande attaque aérienne » lancée depuis le début de la guerre. Plusieurs oblasts, les régions ukrainiennes, sont désormais sans électricité. La Pologne, qui craint pour la sécurité de son propre territoire à l’Ouest, a placé son armée aérienne en état d’alerte. Volodymyr Zelensky appelle, lui, ses alliés à l’aider à reconstruire le réseau électrique, au commencement d’un hiver qui s’annonce encore plus difficile à surmonter que les précédents.Les infos à retenir⇒ Une attaque massive a eu lieu dans la nuit sur le réseau énergétique ukrainien⇒ La Pologne a fait décoller son armée aérienne en réaction à l’attaque de la Russie⇒ Le chancelier Olaf Scholz réaffirme que rien ne sera décidé sans KievLe chancelier Olaf Scholz réaffirme que rien ne sera décidé sans KievLe chancelier Olaf Scholz, critiqué pour son entretien téléphonique avec Vladimir Poutine, a réaffirmé ce dimanche le soutien sans faille de l’Allemagne à l’Ukraine, assurant qu’aucune décision sur l’issue de la guerre menée par la Russie ne sera prise sans Kiev. « L’Ukraine peut compter sur nous », c’est « ce principe qui prévaut, et aucune décision ne sera prise par-dessus la tête de l’Ukraine », a-t-il déclaré à l’aéroport de Berlin avant de s’envoler pour le sommet du G20 à Rio de Janeiro, au Brésil.Ukraine : le réseau énergétique sous attaque « massive » »La Russie a lancé l’une de ses plus grandes attaques aériennes : des drones et des missiles contre des villes pacifiques, des civils endormis, des infrastructures essentielles », a dénoncé le chef de la diplomatie ukrainienne, Andriï Sybiga. Le pays a été visé par des frappes « massives » contre ses infrastructures énergétiques, avait annoncé plus tôt ce dimanche 17 novembre le ministre de l’Energie, German Galouchtchenko. Les forces russes « attaquent les installations de génération et de transmission d’électricité dans toute l’Ukraine », avait-il dit.Les Ukrainiens devront survivre à un nouvel hiver rude. Kiev exhorte ses partenaires occidentaux à l’aider à reconstruire son réseau électrique, un projet qui requiert d’importants investissements, et à lui fournir plus d’équipements de défense antiaérienne pour contrer les bombardements russes.120 missiles et 90 drones lancés par la Russie dans la nuitDans la nuit de samedi à dimanche, la Russie a utilisé environ 120 missiles et 90 drones, selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui affirme que la Russie a déjà détruit la moitié de la capacité énergétique du pays. Les autorités locales et les médias ukrainiens ont rapporté de nombreuses explosions à travers le pays, notamment à Kiev ce dimanche matin, mais aussi dans le Sud à Zaporijia, Odessa et Mykolaïv, ainsi qu’à Tcherniguiv (nord). Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a fait état d’un blessé par la chute d’un fragment de drone sur un immeuble d’habitation. Le service d’Etat d’urgence ukrainien signale aussi que l’attaque sur Mykolaïv « a tué deux femmes et blessé six personnes, dont deux enfants ».En Ukraine, des coupures de courant dans plusieurs régions »Coupures d’électricité d’urgence à Kiev, dans la région de Kiev, dans la région de Donetsk, dans la région de Dnipropetrovsk », a écrit DTEK sur Telegram. L’opérateur énergétique ukrainien a annoncé ce dimanche des « coupures de courant d’urgence » dans la région de Kiev et dans deux régions de l’est du pays, en raison de l’une attaque russe en cours contre le réseau énergétique national déjà fragile.L’armée polonaise en état alerteL’armée polonaise a annoncé ce dimanche avoir fait décoller des avions de chasse et mobilisé « toutes les forces et ressources disponibles » pour protéger son territoire pendant une « attaque massive » de missiles et de drones russe contre l’Ukraine. « En raison d’une attaque massive de la Fédération de Russie qui effectue des frappes à l’aide de missiles de croisière, de missiles balistiques et de drones contre des installations situées, entre autres, dans l’ouest de l’Ukraine, des opérations d’avions polonais et alliés dans notre espace aérien ont commencé », a écrit le commandement central polonais sur le réseau social X.

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Publish date : 2024-11-17 12:51:00

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L’Express

« Le Splendid par le Splendid » : l’histoire d’une saga populaire racontée par ses protagonistes

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Ils s’étaient juré de se revoir plus souvent tous ensemble, sinon la prochaine fois ce serait au cimetière. Après une séance photo pour les 75 ans de Paris Match en avril, ce livre devait en être l’occasion. Mais l’électron libre Michel Blanc est mort au moment même où l’ouvrage venait d’être achevé. Après ce choc, Le Splendid par le Splendid prend une dimension encore plus émouvante. « On avait signé le BAT trois jours avant sa mort, du coup, on se parlait beaucoup avec Michel, alors que d’habitude, c’était deux ou trois fois par an », se souvient, ému, Thierry Lhermitte. « Etant incapable de dormir la première nuit après son décès, j’ai relu tout ce qu’il a écrit pour ce livre. C’est merveilleux et chaleureux. »Ce dernier est à l’origine du projet, et les bénéfices seront reversés à une cause qui lui est chère : la Fondation pour la recherche médicale. L’idée est de raconter la saga du Splendid à travers des photos, souvent inédites, commentées par les protagonistes eux-mêmes. Comme dans Nous nous sommes tant aimés, défile l’histoire d’une bande de potes qui, malgré les aléas du temps, ne se sera jamais totalement dispersée. Fait unique, tous réussiront en solo, chacun dans son registre. Mais le Splendid, c’est aussi l’histoire de la société française : Mai 68, Club Med, démocratisation des vacances au ski, mémoire de la Résistance…Au départ, il y a les bancs du lycée Pasteur à Neuilly. Michel Blanc sympathise avec Gérard Jugnot qui connaît Christian Clavier, grand ami de Thierry Lhermitte. Marie-Anne Chazel puis Josiane Balasko se grefferont à la troupe. Le technicien Bruno Moynot montera lui aussi sur scène. Loin du rôle de bourgeois qui deviendra sa marque de fabrique, Clavier est un moment tenté par le Parti communiste avec son compère Lhermitte. « Cela n’a duré que quelques mois », relativise ce dernier. « On est allé à la fête de l’Huma pour voir les Pink Floyd, on s’est fait embobiner. Christian n’est jamais allé à aucune réunion, mais j’en ai fait deux ou trois. L’ambassade de Chine en plus était à Neuilly. On trouvait que la révolution culturelle, c’était cool. ‘Révolution’ sonnait bien, ‘culturel’ aussi. On n’imaginait pas les dizaines de millions de morts derrière. On était des idiots complets. » »On n’a jamais été à la mode »Contrairement à l’image qu’ils ont pu renvoyer, les apprentis comédiens travaillent dur avec une professeure d’art dramatique, Tsilla Chelton (future Tatie Danielle). Avec pour modèle le café de la Gare, ils se lancent dans le café-théâtre. Coluche les prend sous son aile. Quitté par Valérie Mairesse, Lhermitte habite plus d’un an chez lui (« la grosse fête tous les soirs »). Michel Blanc se montre plus sceptique sur la vedette (« il était très généreux mais il avait la générosité des dictateurs »).La suite est fameuse : la pièce Amours, Coquillages et Crustacés se transforme en Les Bronzés sur grand écran. Les répliques des Bronzés font du ski et du Père Noël est une ordure deviennent cultes. « A l’époque, les gros succès, ce sont les Charlots, Belmondo dans les comédies. Nous avons connu de jolis succès au cinéma pour des inconnus. Mais ce sont vraiment les rediffusions et les cassettes vidéo qui nous ont fait entrer dans la culture populaire. On n’a jamais été à la mode, donc nous ne sommes pas passés de mode », analyse Thierry Lhermitte. En 2006, les grandes retrouvailles des Bronzés 3 font 10 millions d’entrées. Mais ressusciter un mythe national, c’est forcément décevoir. Blanc détestait le film, Lhermitte le défend toujours : « Ce sont les mêmes beaufs trente ans plus tard, avec les mêmes égoïsmes, les mêmes conneries, mais aussi la même amitié. Avec le temps, je pense que les gens ont pu penser que ce sont des héros. Mais ce sont des imbéciles, de A à Z, et ça nous plaît de jouer ça. »Le livre s’achève par les commémorations : César anniversaire pour la troupe en 2021 à l’occasion des 40 ans du Splendid Saint-Martin, couverture de Paris Match cette année. Avant le décès de Michel Blanc, l’envie de se réunir à l’écran les titillait à nouveau. « Le problème, c’est l’écriture, souligne Thierry Lhermitte. Soit on écrit tous ensemble, si tant est que tout le monde en a envie. Ou quelqu’un écrit pour nous, mais il faut que ça plaise à tout le monde. En revanche, tourner ensemble, c’est un régal. Il y a une complicité instantanée de personnes qui se connaissent depuis cinquante ans. » La saga n’est peut-être pas finie…Le Splendid par le Splendid, par Josiane Balasko, Michel Blanc, Marie-Anne Chazel, Christian Clavier, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte et Bruno Moynot. Le Cherche-Midi, 256 p., 26,50 €.

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Source link : https://www.lexpress.fr/culture/livre/le-splendid-par-le-splendid-lhistoire-dune-saga-populaire-racontee-dans-un-livre-74252RRTRBAQ3H44KDOFGQGECU/

Author : Thomas Mahler

Publish date : 2024-11-17 12:00:00

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L’Express

Immobilier : votre employeur peut vous aider à acheter votre logement, voici comment

Un homme devant des annonces immobilières.

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Devenir propriétaire avec l’aide de son employeur ? C’est la solution originale proposée par Sofiap, une filiale de La Banque Postale et de la SNCF. Celle-ci propose aux entreprises un montage qui leur permet de financer une partie du crédit immobilier de leurs collaborateurs. Quelque 600 000 salariés d’une quarantaine de sociétés sont aujourd’hui concernés, parmi lesquels ceux des deux partenaires, mais aussi d’EDF, Enedis ou de plusieurs PME. Pour l’employeur, ce coup de pouce est une façon de fidéliser ses troupes en les aidant à acheter à proximité de leur lieu de travail. L’entreprise prend alors en charge entre 25 % et 75 % des intérêts du crédit, sur une enveloppe allant de 50 000 euros à 150 000 euros selon les accords.Ce prêt subventionné constitue une partie du financement, en complément des prêts aidés (prêt à taux zéro, prêt action logement…) pour les salariés éligibles, et d’un prêt classique également financé par Sofiap, aux conditions de marché. L’entité, qui est une banque à part entière, affiche actuellement des taux compris entre 3,40 % et 3,60 % – hors subvention par l’entreprise -, en fonction de la durée du crédit. Un niveau en ligne avec la concurrence, le taux moyen des crédits immobiliers s’établissant à 3,54 % en septembre 2024, toutes durées confondues, d’après l’Observatoire Crédit Logement/CSA.Une économie substantielleL’implication de l’employeur permet d’abaisser le coût total du crédit. Démonstration chiffrée pour un appartement de 220 000 euros, frais inclus, financé par un apport de 20 000 euros, un prêt subventionné par l’entreprise de 100 000 euros à 2,55 % sur vingt-cinq ans et un prêt classique de 100 000 euros à 3,50 %. L’aide de l’employeur représente ici un gain de 13 666 euros sur le coût total du crédit, qui passe de 116 552 euros à 102 886 euros, assurance incluse. « Dans certains cas, l’existence du prêt subventionné permet tout simplement au salarié de rester en dessous du taux d’endettement de 35 % exigé par le Haut Conseil de stabilité financière : il n’aurait pas pu emprunter sans ce dispositif », indique Mickaël Le Nezet, président du directoire de Sofiap.La contrepartie ? Si le salarié quitte l’entreprise, celle-ci ne prend plus en charge sa part des intérêts. « La mensualité augmente alors, puisque le crédit retrouve son taux classique non subventionné pour le capital restant dû », ajoute Mickaël Le Nezet. Un fil à la patte dont il faut avoir conscience avant de s’engager.

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Publish date : 2024-11-17 11:30:00

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L’Express

La Royal Navy en souffrance, symbole d’une défense britannique à la dérive

Vanguard-class submarine HMS Vigilant, one of the UK's four nuclear warhead-carrying submarines at HM Naval Base Clyde, Faslane, west of Glasgow, Scotland on April 29, 2019. A tour of the submarine was arranged to mark fifty years of the continuous, at sea nuclear deterrent. (Photo by James Glossop / POOL / AFP)

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D’une cinquantaine de mètres de hauteur pour une longueur de 260 mètres, le « Devonshire Dock Hall » fait la fierté des habitants du port de Barrow-in-Furness, dans le nord-ouest de l’Angleterre. De ce grand hangar de couleur beige sortent, depuis des décennies, les sous-marins à propulsion nucléaire fabriqués par BAE Systems pour le Royaume-Uni. Dans la nuit du 29 au 30 octobre, l’emblématique bâtiment provoque cependant l’effroi des riverains. Alertés par des sirènes, ils voient de grandes flammes émerger de ses vastes portes coulissantes entrouvertes.Qu’est-ce qui a provoqué ce feu spectaculaire, rapidement maîtrisé ? Aucune information n’a été donnée sur son origine, ni sur les dégâts occasionnés – deux personnes ont été blessées. L’épisode vient toutefois compléter la série noire que subissent les submersibles britanniques depuis plusieurs mois, symbole des déboires que rencontre la marine du roi Charles III et, plus largement, ses forces armées. Des difficultés d’autant plus dommageables qu’elles interviennent alors que les tensions avec la Russie s’accroissent et que la relation transatlantique pourrait être mise à l’épreuve par le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.Un manque de disponibilité opérationnelleCet été, les médias anglais se sont alarmés du manque de disponibilité opérationnelle des sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) : aucun des cinq modèles de classe Astute, la plus moderne, n’avait pu réaliser la moindre mission depuis le début de l’année. Un de ces SNA, le HMS Hanson, poursuivait sa phase d’essais en mer avant sa mise en service, tandis que les quatre autres se trouvaient en réparation ou attendaient de l’être, parfois depuis plusieurs mois. Avec une double contrainte, récemment levée : un monte-navire pour sortir les sous-marins de l’eau hors service, en attente de réparation (son fabricant a mis la clé sous la porte), et une cale sèche en travaux.Seul le HMS Triumph, dernier de la classe Trafalgar, armé il y a 33 ans, a pu réaliser une mission. Et encore, pas complètement, puisque ce SNA ancienne génération a dû rebrousser chemin, alors qu’il devait opérer en Méditerranée orientale. « La Royal Navy paye ses sous-investissements dans les infrastructures, mais c’est en train de s’améliorer pour les SNA, nuance Nick Childs, chercheur au groupe de réflexion IISS. A terme, l’accord AUKUS [NDLR : un pacte de sécurité entre lest Etats-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni] devrait aider à combler ce problème. » Ce partenariat prévoit en particulier la construction de sous-marins australien à propulsion nucléaire avec la collaboration de BAE Systems.🔴 A major fire has engulfed BAE Systems’ shipyard in Barrow-in-Furness, Cumbria, which builds Britain’s new generation of nuclear submarines pic.twitter.com/VJi1KQJnYB— The Telegraph (@Telegraph) October 30, 2024En attendant, le manque de disponibilité actuel à des conséquences en cascade. Il se traduit par moins de sorties en mer pour former les équipages – déjà difficiles à constituer – et les maintenir à niveau. Mais aussi pour assurer certaines missions cruciales, comme la chasse aux submersibles russes dans les eaux transatlantiques, en particulier lorsque les sous-marins lanceurs d’engins (SNLE), porteurs de missiles nucléaires, partent en mer pour assurer la dissuasion britannique.Là encore, la Royal Navy se trouve dans une situation délicate. Comme la France, le Royaume-Uni dispose de quatre SNLE, pièces maîtresses de sa dissuasion nucléaire, grâce à ses missiles balistiques intercontinentaux équipés de bombes atomiques, les Trident II D5. À tout moment, au moins l’un d’entre eux doit être caché dans les mers, prêt à tirer sur ordre. Mais entre d’indispensables rénovations et réparations – prioritaires sur celles des SNA –, les missions ont été considérablement rallongées. Un record de 201 jours en mer a été réalisé par le HMS Vengeance en mars, surpassant les 195 jours du HMS Vigilant de l’année précédente. »En France, c’est 60 à 70 jours en général, explique un ancien sous-marinier. J’ai du mal à imaginer comment maintenir l’attention d’un équipage pendant trois fois plus de temps : heureusement que nous ne sommes pas dans cette situation, ce n’est pas un record qu’il faut essayer de battre… » Les conditions de vie à bord s’en sont trouvées dégradées. Faute de réapprovisionnement en mer, l’équipage d’un de ces SNLE en mission longue a dû rationner ses réserves alimentaires, tandis que l’inquiétude montait face au manque de concentration des marins, poussant le personnel médical à distribuer des comprimés de caféine, a indiqué fin octobre le quotidien The Sun.Le fossé se creuse avec l’armée françaiseLa « Royal Navy » n’est plus la force de première classe qu’elle a été pendant des siècles sur les mers. Au point de voir la France lui passer devant au niveau opérationnel : « J’ai la chance d’avoir 75 à 80 % de disponibilité de mes frégates, s’est félicité récemment le chef d’état-major de la marine française, l’amiral Nicolas Vaujour, lors d’une audition par la Commission de défense de l’Assemblée nationale. Contre à peine 33 % pour les Britanniques, a-t-il pointé : « J’ai plus de disponibilité qu’eux, alors qu’ils ont plus de frégates que moi » (dix contre quinze). La faute, comme pour les sous-marins, à des problèmes d’infrastructures et de personnels pour le maintien des navires en condition opérationnelle.La marine n’est pas une exception. On retrouve ces soucis aussi bien dans la « Royal Air Force » qu’au niveau des forces terrestres – la « British Army ». Ces deux armées comptent moins de militaires et d’équipements que leurs équivalents français. Pour autant, le budget de la défense britannique est bien plus élevé que celui de la France (74 milliards d’euros contre 64 milliards, selon l’Otan). « Les industriels de défense ont souvent plus d’influence sur les politiques publiques que ces dernières[sur les entreprises en questions], s’est ému Tom Sharpe, un ancien marin, dans l’une de ses chroniques du Daily Telegraph. C’est ainsi que nous nous retrouvons à dépenser beaucoup plus pour la Défense que, par exemple, la France, alors que celle-ci est plus puissante que nous dans presque tous les domaines. » »L’armée britannique est à l’agonie et cela commence à se voir », confie un haut gradé français. « Ils ont perdu la culture interarmes, certains officiers terrestres ne se sont jamais entraînés à manœuvrer avec un char, ce qui est impensable en France, s’étonne un autre. Ils ont baissé en gamme. » Cela n’a pas échappé à leur partenaire privilégié, les Etats-Unis. « Un haut général américain a déclaré en privé au secrétaire britannique à la Défense Ben Wallace son armée n’était plus considérée comme une force de combat de haut niveau », révélait Sky News en 2023.A peine arrivé au pouvoir, le nouveau gouvernement travailliste a donc lancé un examen des armées, dont les conclusions sont attendues pour le premier semestre 2025. Le Premier ministre, Keir Starmer, a réaffirmé son engagement à consacrer 2,5 % de son PIB à la défense (2,3 % actuellement). Cela sera-t-il suffisant pour redresser la barre, mais également contenter un nouveau président américain résolu à voir les Européens dépenser toujours plus pour leur défense ? Probablement pas, fait valoir l’ancien chef d’état-major de la Royal Navy, Lord Alan West, dans les colonnes de The Observer, en préconisant de monter à 3 %, pour « montrer l’exemple ». « Ce serait une grande avancée, veut-il croire. Donald Trump serait de notre côté. »

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Author : Clément Daniez

Publish date : 2024-11-17 11:00:00

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L’Express

Liban : nouvelles frappes israéliennes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel à évacuer

Des immeubles du quartier d'al-Ghobeiry touchés par une frappe aérienne israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth, le 14 novembre 2024 au Liban

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Pas de fumée blanche autour de la proposition américaine de trêve dans le conflit entre le Hezbollah et Israël, alors que les responsables libanais ont dit étudier l’option présentée. Pendant ce temps, les affrontements et les frappes se poursuivent de part et d’autre de la frontière, de même qu’à Gaza, où l’armée israélienne est en guerre contre le Hamas palestinien depuis l’attaque sanglante déclenchée par le mouvement terroriste le 7 octobre 2023Les infos à retenir⇒ Frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel à évacuer israélien⇒ La Défense civile à Gaza annonce 20 morts dans des frappes israéliennes⇒ Tir de fusées éclairantes près du domicile de Benyamin NetanyahouIsraël : nouvelle salve de tirs depuis le Liban vers la région de HaïfaUne nouvelle salve d’une vingtaine de « projectiles » a été tirée ce dimanche depuis le Liban vers la Galilée occidentale et la ville de Haïfa, dans le nord d’Israël, a indiqué l’armée israélienne dans un communiqué. « Une vingtaine de projectiles ont été identifiés en provenance du Liban et pénétrant en territoire israélien », a indiqué l’armée, précisant que certains avaient été interceptés. Les services de secours n’ont pas fait état de blessés dans l’immédiat.Trois arrestations après le tir de fusées éclairantes près du domicile de Benyamin NetanyahouTrois suspects ont été arrêtés après le tir de deux fusées éclairantes, samedi soir, près de la résidence privée du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, qui n’était pas sur les lieux, ont indiqué ce dimanche matin la police et le Shin Beth (service de sécurité intérieure). Aucune information n’a filtré sur l’identité des suspects ou sur leurs motivations.La justice a ordonné une interdiction de publication d’informations sur l’enquête ou l’identité des suspects pendant une période de 30 jours, précise le communiqué. Vers 19 h 30 (heure locale) samedi, deux fusées éclairantes ont atterri dans la cour devant la résidence du Premier ministre, selon la police et le Shin Beth qui avaient évoqué « un grave incident » et « une dangereuse escalade ».Gaza : la Défense civile annonce 20 morts dans des frappes israéliennesLa Défense civile palestinienne à Gaza a annoncé ce dimanche matin la mort de 20 personnes, dont quatre femmes et trois enfants, dans des frappes aériennes israéliennes, qui ont aussi fait des dizaines de blessés, dans la bande de Gaza. La frappe la plus meurtrière, qui a fait dix morts, visait une maison dans le camp de réfugiés d’al-Bureij, dans le centre de Gaza, a déclaré à l’AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile.Au moins une femme a péri et dix personnes ont été blessées dans une frappe séparée contre une autre maison du camp, a-t-il ajouté. Cinq autres personnes ont été tuées et 11 blessées par un « missile lancé par un drone israélien ce matin dans l’est de Rafah », dans le sud du territoire palestinien, a encore déclaré le porte-parole. Quatre autres personnes – « trois femmes et un enfant » – ont été tuées dans une frappe nocturne contre une maison dans l’ouest du camp de Nusseirat (centre), a-t-il précisé.Liban : frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel à évacuer israélienDe nouvelles frappes aériennes, à de très courts intervalles, ont visé tôt ce dimanche matin la banlieue sud de Beyrouth, selon des images de l’AFPTV, au lendemain de bombardements intensifs sur le secteur où l’armée israélienne dit viser des installations du Hezbollah. Après trois frappes successives sur trois sites différents, un épais nuage de fumée blanche s’est formé au-dessus des immeubles de la banlieue sud, selon l’AFPTV. Samedi, tout au long de la journée, l’armée israélienne a pilonné le secteur.Peu avant les raids de dimanche, l’armée israélienne a appelé les habitants à évacuer les quartiers de Hadath, Bourj al-Barajneh et Chiyah, dans la banlieue sud, leur assurant qu’ils se trouvaient « à proximité d’infrastructures et d’intérêts du Hezbollah ». L’agence nationale d’information libanaise Ani a rapporté que « l’aviation ennemie » avait mené une « violente frappe aux environs de l’hôpital Saint-George » à Hadath. De même, une frappe a touché « un immeuble résidentiel […] près de l’église de Mar Mikhaïl à Chiyah », précise l’Ani.Ce dimanche à l’aube, l’armée israélienne a mené plusieurs frappes sur des villages du sud du Liban, dont sept sur Jebchit en moins de deux heures, selon l’Ani. De son côté, le Hezbollah a fait état dans un communiqué de combats nocturnes avec l’armée israélienne près de la localité de Chamaa, à environ cinq kilomètres de la frontière. Les combattants du Hezbollah « ont tendu une embuscade aux forces armées de l’ennemi israélien qui avançaient à la périphérie est de Chamaa », selon le communiqué, faisant état de combats « avec des armes automatiques et des roquettes ».Israël dit qu’environ 80 projectiles ont été tirés par le HezbollahEnviron « 80 projectiles » ont été tirés samedi depuis le Liban vers Israël par le mouvement islamiste libanais Hezbollah, soutenu par l’Iran, a annoncé l’armée israélienne. « Environ 80 projectiles tirés par l’organisation terroriste Hezbollah ont traversé la frontière du Liban vers Israël aujourd’hui », a indiqué dans un communiqué l’armée israélienne, qui a elle-même procédé à de multiples frappes le même jour sur la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, et sur la ville de Tyr (sud-ouest du Liban).

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Publish date : 2024-11-17 10:20:00

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L’Express

Menaces sur le pétrole iranien : la fin de l’or noir bon marché pour la Chine ?

L'Iran est le 5e fournisseur de pétrole de la Chine, où il exporte plus d'un quart de sa production

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Après chaque épisode d’escalade entre Tel-Aviv et Téhéran ces derniers mois, le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi s’est entretenu par téléphone avec son homologue iranien. Une sorte de rituel, pour rappeler la force des liens entre les deux pays et réaffirmer un soutien mutuel. Leur dernier appel, le 14 octobre, intervenait dans un contexte particulier : quelques jours plus tôt, l’embrasement du conflit avait alimenté des discussions sur de possibles frappes contre les installations pétrolières iraniennes.L’or noir iranien – contre lequel les Etats-Unis ont réinstauré des sanctions en 2018 – est au cœur de la coopération entre les deux pays, Pékin absorbant aujourd’hui la quasi-totalité des volumes exportés. La Chine se garde de communiquer sur les chiffres, mais l’Iran représenterait entre 10 et 15 % de ses importations de pétrole, d’après les données des sociétés d’analyse de fret Vortexa et Kpler. Ces flux sont allés crescendo depuis la mise en place des restrictions. Pour cause, Téhéran propose des prix bon marché, espérant attirer ainsi les quelques pays qui osent défier les règles imposées par Washington. Une aubaine pour Pékin, qui cherche des prix bas pour assouvir ses immenses besoins énergétiques.Ce commerce ne s’est pas toujours fait dans l’impunité. En témoigne la sanction de l’entreprise chinoise Zhuhai Zhenrong en 2019, pour avoir importé du pétrole iranien. Ou encore la saisie par les Etats-Unis de près d’un million de barils iraniens transportés par le navire Suez Rajan en 2023. Pour poursuivre leur négoce, la Chine et l’Iran ont dû faire preuve d’inventivité et prendre des précautions.Théières et armada fantômeLes achats chinois passent par des petites raffineries privées – surnommées « théières » du fait de leur petite capacité – qui opèrent plus discrètement que des entreprises d’Etat, telles que le géant Sinopec. « Ces petites sociétés ne possèdent pas d’activités en dollars et sont donc difficilement sanctionnables », explique Homayoun Falakshahi, analyste à Kpler. Concentrées dans la province de Shandong, dans l’Est du pays, leur part de marché s’élève à environ 15 % de l’ensemble des raffineries d’après Vortexa, et à environ 25 % selon le cabinet Wood Mackenzie.Le transport de la marchandise peut se révéler délicat, car un pétrole battant ostensiblement pavillon iranien attirerait immédiatement l’attention de Washington. Ainsi, plus d’une centaine de navires forment une « flotte sombre », impliquée dans la vente dissimulée de pétrole. « Une partie de cette flotte est opérée par l’Iran, mais la majorité sont des navires anciens, de plus de 15 ans, qui devaient aller à la casse. Ils sont rachetés par des sociétés-écrans basées à Hong Kong ou à Dubaï, qui les utilisent pour transporter le pétrole sous sanctions », détaille Homayoun Falakshahi.Les participants à cet obscur marché ne manquent pas de tactiques pour passer entre les mailles du filet américain : « la plupart des navires impliqués dans le transport de pétrole iranien manipulent leur position ou désactivent leur signal d’identification automatique. La même cargaison peut être transférée sur trois ou quatre navires avant d’atteindre sa destination finale « , résume Michelle Wiese Bockmann, analyste à Lloyd’s List Intelligence. Et une partie de ce pétrole est réétiqueté en cours de route comme provenant d’autres pays, tels que la Malaisie ou l’Irak, indique-t-elle.Difficultés sur les prixCette stratégie sophistiquée pourrait être mise en péril par de potentielles frappes sur les infrastructures iraniennes, notamment si des terminaux d’exportation – tels que l’île de Kharg – étaient touchés. Les raffineries ou les champs de pétrole pourraient aussi être des cibles de choix pour une éventuelle attaque. Dans le scénario d’une destruction des capacités d’export, les flux de pétrole vers la province de Shandong seraient interrompus, mais la Chine pourrait tout de même s’en sortir. « Elle ne serait pas en difficulté en termes de volumes, mais plutôt en termes de prix, car elle devrait se tourner vers d’autres fournisseurs qui ne lui feraient pas de cadeaux », estime Francis Perrin, directeur de recherches à l’Institut de relations internationales et stratégiques et spécialiste des problématiques énergétiques.Pékin devrait alors payer son pétrole aux prix du marché. Et ces derniers pourraient augmenter de 10 ou 15 dollars en réaction à des frappes sur ses installations pétrolières, d’après Homayoun Falakshahi de Kpler, qui envisage un baril à plus de 90 dollars dans ce cas. « Les exportations iraniennes représentent aujourd’hui 2 à 3 % des volumes mondiaux. Mais une faible variation de l’offre pourrait conduire à de grandes modifications de prix », alerte Jean-Pierre Favennec, spécialiste des questions énergétiques et professeur à Paris Dauphine.Pour remplacer les volumes perdus, la Chine pourrait acheter davantage de pétrole à l’Arabie saoudite, à l’Irak ou encore aux Emirats arabes unis. La Russie, également sous sanctions, pourrait quant à elle difficilement se substituer à l’Iran, note Francis Perrin. « Même dans le pire scénario, il n’y aura pas de pénurie de pétrole en Chine car l’offre mondiale est aujourd’hui abondante. L’Arabie saoudite, à elle seule, a de quoi compenser l’effacement de l’Iran sur le marché mondial », conclut l’universitaire.Le choix saoudien serait cependant risqué, l’Iran pouvant estimer que Ryad lui vole des parts de marché et menacer ses infrastructures énergétiques. « En théorie, l’Arabie saoudite pourrait augmenter sa production pour exporter davantage vers la Chine. C’est toutefois délicat politiquement car le pays a peur de représailles de la part de l’Iran », signale Homayoun Falakshahi. Jean-Pierre Favennec complète : « Si la source des pays du Golfe se tarit à cause des représailles iraniennes, il serait difficile pour la Chine de remplacer ces volumes car les autres pays n’ont pas d’excédent de capacité. »Les petites raffineries indépendantes chinoises seraient les premières à pâtir d’une baisse des flux. Car seulement 30 % des volumes iraniens de pétrole actuellement importés en Chine seraient remplaçables, d’après Vortexa. « La grande majorité des importations iraniennes sont faites par ces raffineries-théières, qui ne peuvent pas se permettre d’acheter du pétrole plus cher ailleurs, et devront sûrement réduire leur production si les flux iraniens s’arrêtent », note Emma Li, analyste des marchés du pétrole chez Vortexa.De son côté, Tomer Fadlon nuance le risque. Ce chercheur à l’Institute for National Security Studies rappelle que la Chine a accumulé d’importantes réserves de pétrole. Ces dernières suffiraient à tenir environ quatre-vingt-dix jours sans aucune importation par voie maritime, d’après Emma Li. D’autant plus que l’Opep a récemment révisé à la baisse ses prévisions pour la demande pétrolière chinoise pour cette année.Scénario catastrophePour l’instant, la piste de frappes sur les infrastructures énergétiques est loin d’être la seule sur la table. D’après des informations du Washington Post, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou aurait soutenu auprès de l’américain Joe Biden qu’il souhaitait viser en priorité des installations militaires. L’administration démocrate, qui souhaite maintenir des prix du baril bas à l’approche de l’élection présidentielle de novembre, a tout intérêt à ce qu’Israël évite les frappes sur les sites pétroliers. « La baisse récente des cours du pétrole montre que les marchés ne pensent pas que l’hypothèse des frappes israéliennes sur le secteur pétrolier iranien soit vraisemblable », pointe Francis Perrin.Les négociants restent néanmoins prudents car un risque d’escalade subsiste. En réponse à une éventuelle attaque sur ses installations pétrolières, Téhéran brandit régulièrement la menace de bloquer le détroit d’Ormuz – couloir essentiel pour le commerce mondial de brut. Dans ce scénario catastrophe, la Chine verrait se dresser un obstacle majeur pour ses importations par voie maritime et subirait une hausse des prix encore plus forte. Une éventualité qui reste peu probable à l’heure actuelle, s’accordent à dire les spécialistes interrogés par L’Express. Mais au-delà du blocage du détroit d’Ormuz, « l’Iran pourrait aussi menacer des bateaux venant charger du pétrole dans le Golfe, en Arabie saoudite ou au Koweït par exemple. Cela pourrait se produire même si Israël frappait d’autres sites en Iran que des installations pétrolières », considère Jean-Pierre Favennec.La Chine reste donc dans l’expectative. Dans l’attente de la riposte, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, s’improvisant en modérateur du conflit, a demandé à toutes les parties d' »agir avec prudence ». Il y a clairement intérêt.

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Author : Tatiana Serova

Publish date : 2024-10-21 08:56:43

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L’Express

« C’est Trump qui régale » : pourquoi l’ex-président a joué les employés chez McDonald’s

Donald Trump travaille derrière le comptoir lors d'une visite au restaurant McDonald's le 20 octobre 2024 à Feasterville-Trevose, en Pennsylvanie.

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Donald Trump s’est mis en scène dimanche 20 octobre dans un fast-food de McDonald’s en Pennsylvanie, jouant le rôle d’un employé à la friteuse, une opération visant à dénoncer selon lui un mensonge de Kamala Harris. Le candidat républicain a protégé sa chemise blanche et sa cravate en enfilant un tablier puis s’est fait expliquer comment se préparent les frites. Il a ensuite assumé cette tâche, égouttant le panier à friture, salant généreusement les frites et les mettant en sachet.Le septuagénaire, connu pour aimer les hamburgers et la restauration rapide, est ensuite passé au guichet servant les conducteurs. « C’est Trump qui régale », a-t-il dit à une famille de clients du restaurant situé à Feasterville, près de Philadelphie. « J’ai désormais travaillé 15 minutes de plus que Kamala, elle n’a jamais travaillé ici », a-t-il asséné au bout d’un quart d’heure.Trump accuse Harris de mentirKamala Harris affirme avoir eu un job d’été chez McDonald’s, en 1983, quand elle était étudiante. Elle aurait alterné entre la caisse enregistreuse, la friteuse et la machine à glaces d’un restaurant d’Alameda, près d’Oakland en Californie. Donald Trump affirme que cela est un mensonge, par pur opportunisme électoral. Le petit boulot au fast-food est en effet une réalité à laquelle peuvent s’identifier des millions d’Américains. L’équipe de campagne du républicain n’a apporté aucune preuve de la thèse du mensonge. Et celle de la démocrate n’a montré aucun élément matériel accréditant ce job d’été chez McDonald’s.A une quinzaine de jours de l’élection, et alors que le vote par anticipation a commencé dans de nombreuses circonscriptions, les deux candidats se concentrent sur les Etats clefs, qui oscillent entre les deux partis, et sont essentiels à la victoire. Donald Trump enchaîne les longs discours où il critique et insulte, pêle-mêle, sa rivale, le gouvernement actuel, la presse et les migrants. Kamala Harris a fêté ce dimanche ses 60 ans dans deux églises noires en Géorgie, avant de gagner aussi la Pennsylvanie. La vice-présidente et le milliardaire mettent les bouchées doubles dans une course de plus en plus tendue : dimanche, Kamala Harris a accusé son adversaire d' »avilir » la fonction de président des Etats-Unis, après que l’ex-chef d’Etat l’a qualifiée la veille de « vice-présidente de merde » lors d’un meeting de campagne.

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Publish date : 2024-10-21 07:09:11

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L’Express

BoursoBank : une nouvelle offre pour les pros

Pour leur épargne-retraite, les professions libérales, les indépendants ou les chefs d'entreprises ont intérêt à utiliser l'épargne salariale, souvent bien plus efficace.

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Avec plus de 6,5 millions de clients, la première des banques françaises en ligne, BoursoBank, est bien implantée auprès des particuliers. Elle vise maintenant à les équiper dans leur sphère professionnelle. Adieu « Bourso Pro », bonjour « Bourso Business ». La filiale de la Société générale lance un compte pro gratuit, assorti d’une carte business premium, de comptes à terme et de services dédiés. Cette offre est ouverte aux indépendants, professions libérales, commerçants, artisans ou free-lances exerçant en tant que personnes morales unipersonnelles ou entrepreneurs individuels. Autre prérequis : être déjà client à titre personnel.Côté placements, les comptes à terme, accessibles à partir de 1 000 euros, sont proposés sur quatre durées allant de un à douze mois, pour une rémunération annuelle comprise entre 3 et 3,3 % brut. Le compte-titres, permettant de placer sa trésorerie sur différents supports, tels que des fonds monétaires ou des produits structurés, sera prochainement disponible.Ce package peut être complété par deux options payantes. La première consiste en un terminal de paiement assorti de commissions – à partir de 0,7 % par transaction – et de modules de paiement en ligne. La seconde est une offre d’assurance, de recouvrement et d’accompagnement juridique, proposée à 9,99 euros par mois. Avec cette proposition agressive, la banque en ligne attaque frontalement les acteurs spécialisés que sont Qonto ou Shine, et dont les tarifs démarrent, respectivement, à 9 et 7,90 euros hors taxes par mois.

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Publish date : 2024-10-21 07:30:00

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L’Express

En Moldavie, le « oui » et le « non » au coude-à-coude dans le référendum sur l’UE

La présidente moldave Maia Sandu, le 21 octobre 2024 en conférence de presse dans son QG de campagne à Chisinau

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Le référendum organisé en Moldavie sur l’inscription dans la Constitution de l’objectif d’adhésion à l’UE a donné lieu à des résultats extrêmement serrés, selon les résultats quasi finaux publiés tôt ce lundi 21 octobre par la Commission électorale. Dans un vote assombri par des accusations d’ingérence russe « catégoriquement » rejetées par le Kremlin, le « non » a longtemps dominé la course mais le décompte des bulletins de la diaspora semble avoir permis de renverser in extremis la tendance. Après dépouillement de plus de 98 % des bulletins, le « oui » était légèrement devant avec 50,03 % des suffrages.Dans sa première réaction officielle, la présidente sortante Maia Sandu a dénoncé dans la nuit, alors que le « non » était en tête, « une attaque sans précédent contre la démocratie » et promis de « ne pas plier ». « Des groupes criminels, agissant de concert avec des forces étrangères hostiles à nos intérêts nationaux, ont attaqué notre pays à coups de dizaines de millions d’euros, de mensonges et de propagande » pour « piéger notre pays dans l’incertitude et l’instabilité », a déclaré Maia Sandu à la presse, le visage grave.Parallèlement, la candidate de 52 ans est arrivée en tête du premier tour de la présidentielle avec 38 % des voix. Elle affrontera le 3 novembre Alexandr Stoianoglo, ex-procureur de 57 ans soutenu par les socialistes prorusses, qui fait mieux que prévu avec près de 29 % des suffrages.Second tour difficile en perspectiveMaia Sandu, qui a tourné le dos à Moscou après l’invasion de l’Ukraine voisine et porté à Bruxelles la candidature de son pays, avait convoqué ce référendum pour valider sa stratégie. Et déterminer le « destin » de cette ex-république soviétique de 2,6 millions d’habitants. Mais son pari semble avoir échoué. Car même si le « oui » l’emporte finalement de justesse, ce résultat, sans remettre en cause les négociations avec les Vingt-Sept, « affaiblit en quelque sorte l’image pro-européenne de la population et le leadership de Maia Sandu », commente pour l’AFP le politologue français Florent Parmentier, spécialiste de la région.Première femme à occuper, en 2020, les plus hautes fonctions, cette ex-économiste de la Banque mondiale à la réputation d’incorruptible est devenue en quatre ans une personnalité européenne de premier plan. Dans un environnement géopolitique compliqué, avec l’Ukraine en guerre et la Géorgie accusée de dérive autoritaire prorusse, la Moldavie donnait à Bruxelles matière à espérer, souligne l’expert. Or après ce revers, une victoire de Maia Sandu au second tour est loin d’être assurée.Alexandr Stoianoglo peut compter sur les réserves de voix de nombreux petits candidats « et le piège terrible du’Tous contre Sandu' » risque de se refermer sur elle, selon l’analyste. Pendant la campagne, cet homme à l’allure sévère a appelé à « restaurer la justice » devant un pouvoir prêt selon l’opposition à brimer les droits et a plaidé pour une politique étrangère « équilibrée », de l’UE à la Russie.Système massif d’achat de votesTout au long de la journée, les Moldaves ont répondu présent, y compris ceux originaires de la région séparatiste de Transdniestrie, qui héberge une garnison de militaires russes. « Je suis venue donner ma voix pour la prospérité, la paix et le bien-être de notre pays », a dit Olga Cernega, économiste de 60 ans, croisée par l’AFP à Chisinau. D’autres, comme ce juriste sexagénaire ne souhaitant donner que son prénom, Ghenadie, s’inquiétaient du tournant « occidental » de la Moldavie, d’une perte d’identité et jugent que le gouvernement actuel « a aggravé la situation », alors qu’une partie de la population a été appauvrie par une inflation record.Entre opérations de corruption et de désinformation, la police a mené ces derniers mois 350 perquisitions et procédé à des centaines d’interpellations de suspects accusés de vouloir perturber le processus électoral pour le compte de Moscou. Un système massif d’achat de votes a été révélé, visant jusqu’à un quart des électeurs attendus aux urnes dans le pays de 2,6 millions d’habitants. D’après le groupe de réflexion WatchDog, la Russie a dépensé une centaine de millions de dollars pour influer sur le scrutin. Avec, à la manœuvre, l’oligarque Ilan Shor, réfugié à Moscou après une condamnation pour fraude. Sur les réseaux sociaux, il a ironisé sur « la déroute » de Maia Sandu et son « échec lamentable ».

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Publish date : 2024-10-21 05:57:34

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L’Express

Yahya Sinouar : pourquoi la mort du chef du Hamas ne mettra pas fin aux guerres de Netanyahou

7 octobre, un an après : pourquoi Netanyahou n’éradiquera pas le Hamas à Gaza

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Cette fois-ci, Israël n’a eu recours ni à une infiltration du Mossad digne des meilleurs films d’espions, ni à un plan machiavélique comparable à l’attaque des bipeurs du Hezbollah. Le 16 octobre, après un an de traque, c’est une simple patrouille de routine qui a éliminé Yahya Sinouar, le leader du Hamas et architecte des massacres du 7 octobre, dans le sud de la bande de Gaza.Dans la foulée de l’entrée dans l’enclave palestinienne, en octobre 2023, l’état-major israélien avait distribué un jeu de cartes aux soldats de Tsahal, avec les portraits des cibles de l’organisation terroriste à éliminer. Sinouar était le joker, la carte la plus puissante du Hamas. La plus imprévisible aussi. Partout et nulle part à la fois, insaisissable pendant plus d’un an : caché dans les kilomètres des tunnels de Gaza, bourreau des otages israéliens, la rumeur l’emmenait parfois en Egypte, en Syrie ou en Iran. Avec à chaque fois plusieurs coups d’avance sur ces Israéliens dont il maîtrisait à la perfection la langue, la culture et l’histoire, grâce à ses vingt-trois années passées dans leurs geôles.Une opportunité pour Israël de mettre fin à la guerre à Gaza la tête hauteAprès un an d’une guerre terrible sur tous les fronts, et face au risque d’un conflit global avec l’Iran, les dirigeants occidentaux ont poussé un ouf de soulagement à la vue du corps sans vie du leader terroriste, entouré de soldats de Tsahal. « L’opportunité existe désormais pour un ‘jour d’après’ à Gaza, sans le Hamas au pouvoir, avec un accord politique offrant un avenir meilleur aux Israéliens comme aux Palestiniens », s’est empressé de déclarer Joe Biden. Un vœu pieux pour le président américain en fin de règne.Cette victoire symbolique majeure donne, il est vrai, l’opportunité aux dirigeants israéliens de mettre fin à leur guerre à Gaza, de signer une trêve la tête haute et la vengeance accomplie. Sur le papier, il s’agit sans doute de la meilleure option pour Israël, capable de décapiter les deux organisations terroristes qui la menaçaient directement (le Hamas et le Hezbollah) et d’affaiblir durablement son ennemi principal, l’Iran, sans pousser trop loin son isolement international. « Mais tous les défis étroitement connectés que doit affronter Israël — face à l’Iran, au Hezbollah et dans la bande de Gaza — ne vont pas disparaître avec la seule mort de Sinouar, souligne Jonathan Panikoff, spécialiste du Moyen-Orient à l’Atlantic Council de Washington. Il reste encore de nombreuses pages à écrire et tout dépendra de la manière dont Israël va utiliser ce nouveau succès pour pousser son avantage dans la région. » Selon lui, les dirigeants israéliens ne se priveront ni de frappes contre l’Iran, en réponse aux missiles balistiques tirés contre l’Etat hébreu le 1er octobre, ni d’une escalade au Liban pour écraser le Hezbollah.Dès l’annonce de l’élimination de Sinouar, Benyamin Netanyahou a prévenu que « ce n’était pas la fin de la guerre à Gaza mais le début de sa fin ». Malgré la mort de ses leaders, le Hamas conserve des milliers de combattants, qui occupent les kilomètres de tunnels de la bande de Gaza et opèrent en guérilla contre l’armée israélienne. Sinouar restait son maître incontesté, mais d’autres prendront la relève. « Clairement, la guerre ne s’arrêtera pas tant qu’Israël n’aura pas rempli tous ses objectifs, estime Yonatan Freeman, expert en relations internationales à l’Université hébraïque de Jérusalem. Mettre le Hamas hors d’état de nuire est un de ces objectifs, plutôt avancé, mais il ne suffit pas : il y a aussi le sauvetage de tous les otages, celui du retour des dizaines de milliers de déplacés israéliens chez eux, etc. »La possibilité d’un accord sur les otagesLa question des otages sera centrale dans les jours à venir. 101 captifs restent aux mains du Hamas, dont seulement la moitié encore en vie d’après des sources israéliennes. Le nouveau commandement de l’organisation terroriste pourrait-il accepter un accord pour un cessez-le-feu maintenant que Sinouar, qui exigeait un retrait total de Tsahal de Gaza, n’est plus aux manettes ? « Sa mort offre la meilleure possibilité depuis des mois d’obtenir un tel accord sur les otages », avance Jonathan Panikoff.L’euphorie qui règne à Jérusalem pourrait toutefois contribuer à ce qu’Israël poursuive ses guerres de plus belle. Depuis le mois de juillet, les dirigeants israéliens surfent sur les succès de leurs services de renseignement et de leur armée : l’élimination du chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif ; celle de son chef politique, Ismaïl Haniyeh, en plein cœur de Téhéran ; l’opération des bipeurs qui a mis hors circuit des milliers de membres du Hezbollah ; la mort du leader de la milice libanaise, Hassan Nasrallah, à Beyrouth ; maintenant celle de Yahya Sinouar à Gaza…Netanyahou, au plus bas dans les sondages après le fiasco du 7 octobre, a regagné en popularité et voit la menace d’un effondrement de sa coalition s’éloigner un peu plus à chaque élimination d’un chef terroriste. Le Premier ministre israélien serait tenté de maintenir cet état de grâce en poussant au maximum ses pions, avec l’objectif désormais affiché de « redessiner la carte du Moyen-Orient ». Une obsession qui se fera au détriment des millions de civils de la région, déjà obligés de fuir les bombes du Liban à Gaza.

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Author : Corentin Pennarguear

Publish date : 2024-10-18 04:41:02

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L’Express

Doliprane va passer sous contrôle américain : l’Etat a obtenu des garanties et sera actionnaire

Des boîtes de Doliprane en vente dans une pharmacie en France, le 23 octobre 2023

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Le feuilleton de la cession du Doliprane pourrait bientôt prendre fin. « Un accord tripartite » a été trouvé entre l’Etat, le groupe pharmaceutique Sanofi et le fonds américain CD & R pour la cession de la filiale du groupe pharmaceutique de produits sans ordonnance Opella, qui commercialise le Doliprane, a indiqué Bercy ce dimanche 20 octobre. »On a atteint le plus haut niveau de garanties possible dans les discussions » sur ce dossier, ont précisé les cabinets des ministres de l’Economie et de l’Industrie, alors que « l’Etat, via Bpifrance, sera actionnaire pour y veiller ». « Nos exigences sur l’emploi, la production et l’investissement seront respectées. Pour le Doliprane et les autres médicaments essentiels au pays », avait indiqué sur X, peu avant, le ministre de l’Economie, Antoine Armand, annonçant l’entrée au capital de Bpifrance – à hauteur de 1 %, selon Les Echos. »Sanofi a consenti à des exigences élevées »Le fait d’avoir « un représentant de l’Etat au sein du conseil d’administration » d’Opella est un « point de contrôle supplémentaire » pour suivre le respect de ces engagements qui sont « associés à des sanctions pécuniaires lourdes », ont ajouté les deux cabinets ministériels. « Sanofi a consenti à des exigences élevées », selon eux.L’offre améliorée, annoncée jeudi, d’un autre candidat au rachat, le fonds d’investissement français PAI Partners, adossé à des investisseurs internationaux, n’a donc pas abouti. Sanofi avait annoncé le 11 octobre négocier avec CD & R, un gros fonds américain qui investit en France depuis une quinzaine d’années (notamment dans Rexel, Spie, Socotec, But et Conformama) et soutient plusieurs entreprises pharmaceutiques, comme Inizio et Sharp.La participation de la banque publique d’investissement Bpifrance à l’opération, actée ce dimanche soir, est un moyen, pour le gouvernement, d’obtenir un droit de regard sur les orientations stratégiques prises par le nouvel actionnaire étranger.Le groupe pharmaceutique assure depuis le premier jour que « ce projet n’aura pas d’impact sur l’emploi en France », et qu’il a vocation à faire grandir Opella en s’appuyant sur un partenaire financier prêt à investir dans ce marché plus proche de la grande consommation que de l’activité pharmaceutique. Les syndicats craignent une « casse sociale » dans les 1 700 emplois que compte Opella sur le sol français, dont 480 sur son site de Compiègne (Oise) et 250 dans son usine de Lisieux (Calvados), dédiée à ce médicament le plus vendu en France.

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Publish date : 2024-10-20 19:30:21

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L’Express

Polémique sur la création d’Israël : Macron charge ses ministres et les journalistes

Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'une conférence de presse après un sommet européen à Bruxelles le 17 octobre 2024.

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« Manque de professionnalisme » des ministres et des journalistes, « délitement du débat public »… Pressé de répondre aux critiques après des propos rapportés sur la création de l’Etat d’Israël qui lui ont valu des réprimandes du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et du président du Sénat Gérard Larcher, Emmanuel Macron a violemment riposté jeudi 17 octobre. »Je voudrais me permettre de rappeler quelques règles », a lancé le chef de l’Etat, très remonté, en préambule de sa conférence de presse à l’issue d’un sommet européen à Bruxelles. « Je dois vous dire combien j’ai été stupéfait de lire tant de commentaires, de commentaires de commentaires, de réactions, y compris de responsables politiques, étrangers ou français, devant des propos que j’aurais tenus sans se poser la question de savoir […] ce que j’aurais exactement dit », a-t-il dit.Des propos rapportés par des « ventriloques »Cette polémique trouve son origine dans les déclarations du chef de l’Etat rapportées par des participants au Conseil des ministres, mardi 15 octobre. Alors qu’était abordée la guerre à Gaza et au Liban, Emmanuel Macron aurait ainsi déclaré que « Monsieur Netanyahou ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l’ONU », selon ces sources, en réponse au non-respect israélien des résolutions des Nations unies. Il exhortait ainsi le Premier ministre israélien, avec lequel il a multiplié les passes d’armes ces derniers jours, à ne pas « s’affranchir des décisions de l’ONU », selon ces mêmes participants.Au-delà de la réponse indignée du Premier ministre israélien, ces propos présidentiels ont déclenché de vives interrogations de la part des soutiens français à l’action d’Israël au Proche-Orient, jusqu’à un rappel à l’ordre du troisième personnage de l’Etat, Gérard Larcher : « Mettre en doute l’existence d’Israël touche pour moi à des questions fondamentales », a déclaré le président du Sénat, ciblant frontalement le président en lui reprochant une « méconnaissance de l’histoire de la naissance d’Israël ».Prenant le contrepied de ces accusations, Emmanuel Macron s’en est pris tout à la fois aux « ministres », aux « journalistes » et aux « commentateurs », en démentant ses propos « tels qu’ils ont été rapportés ». « Je crois que je dis suffisamment sur la situation au Proche-Orient pour ne pas avoir besoin de ventriloque », a-t-il fustigé.Une critique de la couverture médiatiqueIl a également sommé les ministres de « se montrer respectueux des règles et des fonctions pour ne pas faire circuler des informations fausses » et les journalistes « de traiter les propos rapportés avec les précautions qui s’imposent ». « Il n’y a pas d’ambiguïté », la France n’a « jamais fait défaut » à l’Etat d’Israël, a insisté Emmanuel Macron.Les invectives à répétition avec Benyamin Netanyahou, déclenchées par l’appel du dirigeant français à cesser de fournir à Israël des armes servant à pilonner Gaza et le Liban, ont aussi trouvé de nombreux échos dans la communauté juive et dans la classe politique française, y compris au sein du camp macroniste à l’Assemblée nationale. Après la mise au point d’Emmanuel Macron, des députés de l’ex-majorité présidentielle ont aussitôt salué la démarche du chef de l’Etat à un moment où il apparaît de plus en plus isolé après le séisme de la dissolution. « La voix de la France dans le monde mérite mieux que le travestissement de la vérité », a répliqué Mathieu Lefèvre, ancien président du groupe d’amitié France-Israël à l’Assemblée, sur le réseau social X.Plus ironique, le porte-parole du groupe Ecologiste et social à l’Assemblée, Benjamin Lucas, s’est interrogé : « C’est vrai ça les journalistes, pourquoi ne reprenez-vous pas simplement et bêtement les communiqués officiels ? ». L’Association de la Presse Présidentielle (APP) a pour sa part estimé que le président mettait « gravement en cause la déontologie de la presse. […] Notre travail ne peut se résumer à reprendre les déclarations officielles », a-t-elle pointé sur X.

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Publish date : 2024-10-18 05:52:32

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L’Express

Dérapage des finances publiques : tous coupables !, par Nicolas Bouzou

Emmanuel Macron, Gabriel Attal, le 12 mars 2024 à Paris

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Le déficit de nos comptes publics cette année, supérieur à 6 % du PIB, est gigantesque, à tel point que les marchés s’en inquiètent et nous font payer des taux d’intérêt supérieurs au Portugal ou à l’Espagne. Ce déficit est tellement élevé qu’on peut se demander comment, sans crise économique et sociale majeure, on a pu en arriver là. Il est de bon ton d’ironiser sur Bruno Le Maire, qui vient de quitter Bercy.Cet acharnement de la meute sur l’ancien ministre de l’Economie offre un point de fixation à un débat public désormais hystérique sur tous les sujets, mais il passe à côté de l’essentiel.La vérité est la suivante : ce déficit public, qui fait de nous un pays sous surveillance des marchés et donc de moins en moins souverain, nous en sommes tous responsables, et tous coupables. Nous payons près de cinquante ans de lâcheté financière et macroéconomique collective.Bercy, une Rolls en panneCoupable, l’exécutif, bien au-delà du ministre de l’Economie. Le président de la République n’a jamais semblé très concerné par la soutenabilité des comptes publics, c’est le moins que l’on puisse dire. Depuis sept ans, des gilets jaunes à la crise énergétique, il a plutôt contribué à entretenir la nation dans l’idée que, face à un problème quel qu’il soit, une nouvelle dépense publique constituait la meilleure des réponses. Coupables aussi l’Elysée et Matignon qui ont refusé au printemps 2024 une loi de finances rectificative devant les premiers symptômes du dérapage des comptes, pour ne pas polluer la campagne des élections européennes avec de mauvaises nouvelles financières. On voit le résultat.Coupable, l’administration. Bercy a en charge la prévision et le suivi des recettes. En général, les erreurs d’anticipations n’excèdent pas 2,5 milliards d’euros. Cette année, il manque 20 milliards d’euros de recettes. Bercy était jusqu’alors considéré comme la Rolls des ministères. Pourquoi cette panne ? Il convient d’en trouver la cause. Dans une entreprise privée, de tels écarts auraient déjà été sanctionnés.Abstraction à droite, délire à gaucheCoupable, la droite, incapable, pendant les sept premières années de la présidence Macron, de proposer des économies, qui plus est lors de la crise énergétique. Pour elle, la réduction des dépenses est un concept abstrait, rarement documenté. C’est peut-être la raison pour laquelle le retour d’un Premier ministre de droite se traduit par un choc fiscal de l’ordre de 30 milliards d’euros, sans équivalent depuis le quinquennat de François Hollande. Pour la droite, il faut baisser les dépenses, mais on ne sait jamais lesquelles.Coupable aussi, l’actuel gouvernement, qui explique qu’il réduit la dépense publique avant d’augmenter les prélèvements obligatoires, alors qu’il fait l’inverse.Coupables, les entreprises et leurs représentants, complètement accros à la dépense publique. Je me souviens, pendant la crise énergétique, d’une réunion dans les Vosges où des dirigeants prenaient vigoureusement le préfet à partie, lui reprochant « de ne jamais en faire assez ». Un comble pour un pays dans lequel les aides aux entreprises représentent la somme faramineuse de 140 milliards d’euros. Pour nombre d’entre elles, vivre sans l’aide de l’Etat revient à redéfinir leur business model.Entrons en « rehab »Coupables, les Français, de faire des choix électoraux sans prendre en compte cette contrainte des finances publiques. On tape allègrement sur le gouvernement sortant mais nos concitoyens ont placé en tête du premier tour des élections législatives le Rassemblement national, qui les prend pour des gogos en promettant des baisses de TVA financées par la lutte contre la fraude fiscale – lutte dont nous sommes l’un des champions mondiaux. Les mêmes Français ont placé en tête du second tour le programme de destruction économique et sociale du Nouveau Front populaire. Dans le pays qui détient le double record de la dépense publique et des prélèvements obligatoires, le NFP n’a rien trouvé de mieux que de proposer une explosion de ces deux postes, fidèle au délire qui lui tient lieu de programme.Remettre la France sur une trajectoire financière soutenable n’est pas la résultante de mesures techniques. C’est une véritable révolution culturelle, laquelle peut se résumer en une injonction destinée à tous : cessons de faire appel à la dépense publique à tort et à travers. Entrons en « rehab ».

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Author : Nicolas Bouzou

Publish date : 2024-10-18 06:00:00

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L’Express

La mode de l’empathie et ses dérives vues par un scientifique : « C’est si facile de vendre l’émotion… »

Empathie illustration

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L’empathie. Pléthore d’ouvrages nous disent qu’elle « s’apprend », « se cultive », « se développe ». Il y a aussi l’hyperempathie, « un pouvoir extraordinaire » selon le livre d’une psychanalyste. Un cabinet de coaching à destination des dirigeants promet, lui, de former à « l’empathie 2.0 » pour « développer l’une des compétences les plus recherchées d’ici 2025 : l’intelligence émotionnelle ». Même le sommet de l’Etat s’est laissé gagner cette année par la fièvre de l’empathie en mettant à disposition des enseignants du primaire des « kits pédagogiques » pour lutter contre le fléau du harcèlement scolaire.De l’école à l’entreprise en passant par le monde de l’édition, l’empathie est partout. « Et alors ? » répondront certains, alors que nous vivons dans un monde de plus en plus individualiste et que les conflits géopolitiques se bousculent au portillon. Le neuroscientifique franco-américain Jean Decety n’a évidemment rien contre l’empathie en tant que telle, mais cette « inflation » de littérature sur le sujet l’interpelle à plus d’un titre. D’abord, parce que l’empathie est un mot devenu « un peu fourre-tout », qui fait fi de la recherche scientifique, estime ce professeur de psychologie et de psychiatrie à l’université de Chicago. La faute, selon lui, à ces personnes « qui veulent absolument que nous soyons empathiques dans toutes les occasions comme si cela était une valeur indispensable, une injonction à la bienveillance ». Notamment dans le monde du travail. Car, souligne ce spécialiste en neurosciences comportementales, non seulement « l’empathie n’est vraiment pas la solution à nos conflits sociaux », mais celle-ci présente plusieurs biais : « L’empathie peut être utilisée pour manipuler les gens. » Et ne le lancez pas sur la notion d’ »intelligence émotionnelle » très en vogue dans le milieu du coaching : un concept « surtout mis en avant par des personnes qui sont mal à l’aise avec la notion de QI », tranche le chercheur. Entretien.L’Express : L’empathie est partout, de l’école au monde du travail en passant par les rayons de livres de développement personnel. Comment expliquez-vous cet engouement du public ?Jean Decety : Dans mes enseignements et mes recherches en neurosciences sociales, je m’intéresse à l’empathie en médecine parce qu’elle joue un rôle positif à la fois pour le médecin et pour son patient. J’ai aussi eu l’opportunité de faire des études de neurosciences médico-légales avec des psychopathes incarcérés pour identifier les bases neuronales de leur absence d’empathie. Mais il est vrai que l’empathie est un mot qui est devenu à la mode depuis une vingtaine d’années, plus en France qu’aux Etats-Unis. Cet engouement m’interroge. Je crois que cela s’explique en partie parce que c’est un mot un peu fourre-tout.Or, l’approche scientifique de l’empathie nécessite d’abord d’expliquer comment cette capacité a été sélectionnée au cours de l’évolution, comment elle fonctionne et quels sont les signaux qui la déclenchent. Cela veut dire comprendre quelles sont les causes ultimes et quels sont les mécanismes proximaux. L’empathie a une fonction adaptative, en favorisant la survie de l’individu en le liant émotionnellement aux membres de son groupe social. En cela, l’empathie renvoie à trois dimensions qui font partie de la biologie humaine et d’autres espèces également. Ces trois dimensions sont distinctes. Elles interagissent et reposent sur des mécanismes neurobiologiques différents.Quelles sont ces trois dimensions ?D’une part, la capacité qu’on a de ressentir les émotions positives et négatives de l’autre. En science, on parle de contagion émotionnelle. La deuxième dimension, et je pense que c’est celle qui intéresse beaucoup plus les gens, c’est le souci de l’autre : être motivé à prendre soin d’autrui. C’est l’empathie qu’on peut ressentir pour une victime ou pour son enfant. Elle engage le circuit neuronal qui a été sélectionné par l’évolution pour les soins parentaux. C’est une nécessité biologique chez tous les mammifères et d’autres espèces. Notre survie serait fortement compromise en l’absence d’une motivation pour protéger et prendre soin de sa progéniture. Et puis il y a une troisième dimension qui correspond à la capacité que nous avons, nous les humains, et peut-être quelques autres espèces, de nous mettre intentionnellement à la place de l’autre pour mieux le comprendre et prédire son comportement. Par exemple quand j’interagis avec vous via Zoom, je pense : « Qu’est-ce que cela veut dire d’être journaliste à L’Express à Paris ? Quelles sont ses intentions ? » Cela me permet de garder ainsi en tête en faisant cette interview que les journalistes sont toujours pressés, il leur faut des choses écrites très vite alors que nous les scientifiques, cela ne nous plaît pas trop parce qu’on préfère prendre le temps. [Rires.]L’empathie recouvre donc trois dimensions fonctionnelles qui interagissent et reposent sur des circuits neurobiologiques distincts. Or aujourd’hui, l’empathie est devenue une tarte à la crème, un machin qu’on glisse partout. Il faudrait quand même rappeler aux gens que l’empathie, ce n’est pas un réflexe. Elle s’exprime différemment selon nos interactions dans des contextes sociaux.Comment cela ?Si je vois quelqu’un qui est malheureux, cela ne va pas forcément déclencher de l’empathie. Et c’est là l’énorme erreur à mon avis des personnes qui veulent absolument que nous soyons empathiques dans toutes les occasions, comme si cela était une valeur indispensable, une injonction à la bienveillance. Notre empathie dépend des circonstances, mais avant tout des relations interpersonnelles, des identités sociales et des dynamiques de groupe. Lorsqu’on étudie les mécanismes neurobiologiques comme je le fais, on voit très bien que nous avons tendance à ressentir plus d’empathie pour quelqu’un qui nous ressemble, que l’on aime, ou avec lequel nous avons de l’affinité, qui fait partie de notre groupe social. C’est un fait scientifique valable pour nous tous et dans toutes les cultures. Plus vous et moi partageons de points communs d’ordre psychologiques, esthétiques, économiques et sociaux – ethnicité, langue, accent, éducation, valeurs, idées politiques, niveaux socio-économiques, orientation sexuelle, etc. –, plus nous éprouverons de l’empathie l’un pour l’autre.Il y a une une variabilité interindividuelle qui fait que certaines personnes sont plus empathiques que d’autresLorsqu’une personne a de l’empathie pour une autre personne, on observe dans le cerveau de chacune d’entre elles une synchronisation neuronale intercérébrale. La personne qui a de l’empathie pour une victime va, sans le savoir, synchroniser son activité cérébrale dans de multiples réseaux fonctionnels, et pas seulement émotionnels, mais également ceux qui sous-tendent l’attention, la mémoire épisodique et l’interprétation sémantique, avec la personne avec laquelle elle interagit. Mais cela se produit toujours dans un contexte social particulier. C’est pourquoi, souhaiter par exemple, comme je l’entends parfois sur les plateaux de télévision, qu’il faudrait que les Israéliens aient plus d’empathie pour les Palestiniens et vice versa est complètement irréaliste et absurde. D’autant qu’il est « normal » que l’absence de compassion soit systématique lorsque les groupes sont en conflit. Donc l’empathie n’est vraiment pas la solution à nos conflits sociaux.Partons-nous tous avec le même capital de départ en matière d’empathie ?Les mécanismes qui permettent son expression – ressentir les émotions des autres, prendre soin d’autrui, se mettre à sa place – sont sélectionnés par l’évolution depuis des millions d’années. Cela veut dire qu’ils sont naturellement programmés dans le cerveau de tous les bébés. Ces mécanismes innés vont graduellement se développer et s’exprimer en interaction avec leurs parents et les gens autour d’eux. C’est un peu comme le langage. Tous les petits humains viennent au monde avec des mécanismes cérébraux sélectionnés par l’évolution pour pouvoir acquérir un langage quel qu’il soit. Cela peut être le mandarin, le suédois, l’anglais ou encore l’allemand, aucune importance. Le langage est naturel, vous parlez naturellement la langue qu’on parlait autour de vous pendant votre petite enfance. Eh bien l’empathie, c’est un peu pareil. C’est la raison pour laquelle il n’y a pas besoin de prendre des cours d’empathie. Alors qu’écrire, lire, sont des activités culturelles créées par l’homme il y a moins de 4 000 ans avant l’ère chrétienne. C’est donc très récent à l’échelle de l’évolution des hominidés. On ne peut pas apprendre à écrire, à lire si on ne va pas à l’école. Il faut des méthodes spécifiques d’apprentissage et des années d’apprentissage.Si certains jeunes enfants paraissent plus empathiques que d’autres, c’est donc en raison de la génétique ?Absolument. C’est vrai en particulier pour l’empathie émotionnelle – la capacité de ressentir les émotions des autres, d’être sensible a à leurs états émotionnels – est largement déterminée par la génétique. De nombreuses études de génétique comportementale montrent que l’empathie émotionnelle est pour 50 % due aux gènes, donc à ce qui a été hérité par l’enfant indépendamment de l’environnement dans lequel il grandit. En général, tout le monde a de l’empathie, sauf les psychopathes, mais notre capacité de ressentir les émotions des autres se distribue de façon normale dans l’ensemble de la population. Il y a une donc une variabilité interindividuelle qui fait que certaines personnes sont plus empathiques que d’autres.Dans ce cas, les cours d’empathie à l’école expérimentés en France depuis janvier 2024 sur le modèle danois ont-ils un sens ?A la fin de mes études de neurosciences, j’ai passé trois ans en Scandinavie, pour travailler dans le service de neuroradiologie du Karolinska Hospital à Stockholm, avec des séjours à Copenhague dans un service de médecine nucléaire : j’ai adoré vivre là-bas et me suis intégré rapidement à la culture scandinave, qui, à bien des égards, est très différente de celle des Etats-Unis. [Rires.] Mais je vous le redis, l’empathie est une disposition naturelle, un trait de personnalité qui est stable au cours de la vie. En revanche, on peut aider les enfants à mieux réguler leurs émotions. Ce n’est donc pas tout à fait comme le quotient intellectuel (QI), qui est en partie génétique et que l’on peut augmenter en allant à l’école. Les quelques études sérieuses qui se sont intéressées aux effets des cours d’empathie avec des adultes montrent que l’entraînement à l’empathie a des effets très faibles sur le plan statistique et que ceux-ci ne durent pas dans le temps.Beaucoup d’articles sur le management expliquent « comment développer son empathie »… Quel crédit y accordez-vous ?C’est largement du baratin délivré par des coachs qui souvent n’ont pas de formation solide en psychologie scientifique ou en neurosciences. C’est tellement facile de vendre l’émotion, tout le monde sait ce que cela veut dire ou croit savoir. Cela paraît intuitif et n’entraîne pas de coût d’attention et de raisonnement. C’est comme le concept d’intelligence émotionnelle, qui me rend dingue. L’intelligence, on sait ce que c’est, on peut la mesurer, on sait qu’elle prédit la réussite scolaire, professionnelle, économique, la santé, la longévité et même l’altruisme. Mais l’intelligence émotionnelle ? Ça ne veut pas dire grand-chose. Parfois, on a même l’impression que cette notion d’intelligence émotionnelle est surtout mise en avant par des personnes qui sont mal à l’aise avec la notion, elle objective et mesurable, de QI.Que tous ces gens qui veulent vous expliquer comment développer votre empathie commencent par nous dire quelle étude empirique avec un groupe de contrôle a montré que l’empathie a un effet positif sur le travail. En dehors des exemples triviaux comme le salarié qui ne peut pas venir travailler parce qu’il est malade, pourquoi voulez-vous que les gens au travail aient nécessairement besoin d’empathie plus qu’autre chose ? En quoi cela va augmenter leur bien-être et leur productivité ? D’autant que l’empathie comporte de nombreux biais cognitifs.Si on a plus d’empathie pour les gens qui nous ressemblent, on pourrait en déduire que celle-ci peut conduire le manager à favoriser certaines personnes de son équipe aux dépens des autres. N’est-ce pas là un biais possible ?Vous avez tout à fait raison. Le plus gros problème de l’empathie, selon moi, c’est qu’elle peut facilement entrer en conflit avec la morale. Car la morale est distincte de l’empathie. D’ailleurs, la portée morale de l’empathie est ambiguë. En effet, l’empathie peut biaiser nos préférences sociales et inciter au favoritisme. Elle peut ainsi entrer en conflit avec les principes d’équité et de justice. On a tendance à privilégier ceux qui sont comme nous, les membres de notre famille, ceux qui pensent comme nous, qui ont les mêmes goûts ou qui sont membres de la même coalition (parti politique, syndicat, club de foot, etc.). Et puis l’empathie peut être aussi utilisée pour manipuler les gens, les rendre violents et favoriser la vengeance.Dans quelles situations ?C’est ce qu’on observe chez certains leaders politiques, surtout à l’extrême droite de l’échiquier, qui vont profiter d’un fait divers particulier pour jouer sur les émotions des gens et attiser leur peur et le rejet d’une catégorie sociale dans son ensemble. Instrumentaliser le nom d’une victime, cela est très efficace car l’empathie est déclenchée beaucoup plus facilement quand il s’agit d’une personne plutôt qu’un groupe. C’est un autre biais de l’empathie. Voici un exemple tragique très concret : la crise des réfugiés syriens. Depuis 2011, des millions d’entre eux ont été contraints de fuir leur pays à cause de la guerre civile. Et ce, sans que la situation de ces réfugiés ne déclenche de réelles émotions dans l’opinion publique occidentale. Mais tout a changé de manière éphémère le 2 septembre 2015, avec la photo du petit Aylan Kurdi, retrouvé sans vie sur une plage de Turquie ; ce petit garçon, mort noyé après le naufrage de son embarcation alors qu’il tentait avec sa famille de rejoindre l’île de Kos en Grèce. En un clic, cette photo a fait le tour du monde sur les réseaux sociaux, puis dans les journaux. Tout le monde a « découvert » le sort cruel des réfugiés syriens. Cette photo poignante de ce petit corps sur une plage a eu beaucoup plus d’impact que les centaines d’articles de presse qui parlaient d’un grand nombre de réfugiés et de l’une des pires crises migratoires depuis la Seconde Guerre mondiale. D’un seul coup, les gens se sont sentis beaucoup plus concernés. Le nombre moyen de dons quotidiens à la Croix-Rouge au cours de la semaine suivant la publication de cette photo a été multiplié par plus de 100 par rapport à la semaine précédente.Les sociétés individualistes et libérales sont en moyenne plus généreuses que les pays dont la culture est plus collectivisteLe problème, c’est que l’empathie est fragile et limitée dans le temps. Cet effet s’est maintenu quelques semaines après la publication de la photo, puis est revenu à un niveau équivalent à celui de la semaine précédant la publication. Les gens sont passés à autre chose.Selon vous, un autre biais intéressant à étudier en matière d’empathie, c’est la néoténie.La sélection naturelle a fait que les bébés attirent notre attention et déclenchent des comportements de protection et de soin. Ce qui explique que nous soyons très sensibles à ce qui ressemble à un bébé. Surtout les femmes, mais nous aussi les hommes. Ces caractéristiques dites néoténiques – des grands yeux, un tout petit nez, un petit menton, un grand front, caractéristiques qu’on peut mesurer facilement – sont attractives et elles vont déclencher l’attention et notre empathie. Les publicitaires capitalisent sur cette réaction pour nous faire aimer des personnages comme Mickey Mouse. Or, il y a des adultes qui ont un visage dont les traits se rapprochent de ceux d’un bébé. Cela peut avoir des conséquences. Par exemple, des études menées par des psychologues aux Etats-Unis avec des données du ministère de la Justice ont montré que pour un même délit, les personnes qui ont un visage avec des traits rappelant ceux des bébés reçoivent des peines statistiquement moins sévères. C’est un biais, et les juges eux-mêmes n’en sont pas nécessairement conscients.« L’empathie n’est pas le remède à tous les maux de notre société ni nécessairement le meilleur guide pour les décisions morales. Contrairement à la croyance populaire, la portée morale de l’empathie est limitée », avez-vous écrit.Il faut absolument distinguer l’empathie, la morale et l’altruisme. L’altruisme, c’est la capacité que nous avons d’aider autrui sans nécessairement attendre une contrepartie, un coût pour soi et un bénéfice pour autrui. Ce n’est donc pas de l’empathie, même si celle-ci peut favoriser l’altruisme. Quand vous faites don de votre sang, par exemple, vous le faites pour des personnes que vous ne connaissez pas. Quand vous donnez de l’argent pour une cause, vous le faites sans savoir comment cet argent sera distribué, ni à qui. D’ailleurs, d’après des études en économie comportementale et en psychologie sociale, et contrairement à ce que beaucoup de personnes croient, les pays qui sont plutôt individualistes et libéraux sur le plan économique sont ceux où les gens sont les plus altruistes et les plus généreux, après ajustement en fonction des revenus. Les sociétés individualistes et libérales sont en moyenne plus généreuses que les pays dont la culture est plus collectiviste. Cela paraît contre-intuitif, mais en réalité, le libéralisme (qui est fondé sur l’autonomie du sujet et sa responsabilité morale) peut conduire à un humanisme. Cet humanisme n’est pas incompatible avec le matérialisme. Après tout, la morale, comme l’altruisme, est un jeu à somme non nulle. Nous sommes, par nature, à la fois altruistes et égoïstes.

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Author : Laurent Berbon

Publish date : 2024-10-20 16:46:39

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L’Express

Guerre en Ukraine : Trump blâme Biden et critique encore Zelensky

Volodymyr Zelensky et Donald Trump lors d'une rencontre le 27 septembre 2024 à New York

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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont le pays a été envahi par la Russie le 24 février 2022, « n’aurait jamais dû laisser cette guerre débuter », a déclaré jeudi 17 octobre Donald Trump, à 19 jours d’une élection qui pourrait le renvoyer à la Maison-Blanche. Joe Biden est « l’instigateur de cette guerre », a également affirmé le candidat républicain, alors que les Ukrainiens et de nombreux Européens redoutent qu’une éventuelle victoire du septuagénaire débouche sur un abandon de l’aide militaire américaine à Kiev. »L’Ukraine, notez-le bien, n’est plus l’Ukraine », a ajouté l’ancien président, dans une discussion avec Patrick Bet-David, un homme d’affaires qui diffuse une émission en ligne baptisée « PBD Podcast ». « Chaque ville est pratiquement rasée. Tous ces magnifiques dômes dorés sont à terre, réduits en miettes », a poursuivi Donald Trump. Il a ajouté, à propos de Volodymyr Zelensky : « Cela ne signifie pas que je ne veux pas l’aider, car j’ai de la peine pour ces gens ». Il s’agit des propos les plus sévères de Donald Trump visant le président ukrainien depuis la rencontre entre les deux hommes fin septembre à New York. »Il a dit exactement le contraire de ce qu’il aurait fallu »Joe Biden porte, selon le républicain, la responsabilité de ne pas avoir su éviter ce conflit. « Si nous avions un président doté de la moitié d’un cerveau, cela aurait été facile à régler », a-t-il assuré. « Je le blâme en grande partie. Il a dit exactement le contraire de ce qu’il aurait fallu. Il a été l’instigateur de cette guerre ».Le candidat républicain assure être en mesure de résoudre la crise ukrainienne en 24 heures s’il est élu le 5 novembre, par le respect présumé qu’il susciterait au niveau international et par sa relation avec Vladimir Poutine. Il ne cesse de répéter que s’il avait été à la Maison-Blanche, la guerre en Ukraine n’aurait jamais éclaté.

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Publish date : 2024-10-18 07:28:22

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L’Express

L’étrange pause musicale de Trump, le gros chèque de Musk, la note salée du Secret Service

Récap présidentielle Etats-Unis Musk

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La campagne pour l’élection présidentielle de 2024 aux États-Unis est entrée dans sa dernière ligne droite. Kamala Harris devient sexagénaire ce dimanche 20 octobre, mais c’est l’âge de Donald Trump dont elle veut surtout parler, son rival pour la Maison-Blanche étant selon elle « instable » et trop usé pour diriger à nouveau le pays. Après avoir empoisonné la campagne du président sortant Joe Biden, jusqu’à provoquer son retrait prématuré de la compétition en juillet dernier, la question de l’âge place désormais le candidat républicain sur la défensive.À 16 jours du scrutin présidentiel, la vice-présidente démocrate et le milliardaire républicain de 78 ans mettent les bouchées doubles dans une course trépidante et de plus en plus tendue. L’Express vous résume les principales informations de la semaine.Le moment bizarre de la semaine : Trump interrompt un meeting… pour écouter de la musique pendant 30 minutesLundi 14 octobre, Donald Trump a interrompu une séance publique de questions-réponses avec des électeurs, préférant rester sur scène à écouter de la musique pendant plus de 30 minutes. Cette scène étrange, tournée en dérision par les démocrates, s’est déroulée à Oaks, en Pennsylvanie. L’événement, dans une salle apparemment mal climatisée, a été interrompu quand deux spectateurs ont fait un malaise, nécessitant l’intervention de secouristes. C’est à ce moment-là que le candidat républicain a écouté de la musique.Donald Trump est souvent décrit comme très attaché à ses listes de chansons favorites, qu’il aime diffuser dans son avion privé ou sa résidence de Mar-a-Lago en Floride. Mais, ici, l’étonnement est venu du fait que le candidat républicain à l’élection présidentielle n’a pas repris sa séance de questions-réponses.Le déni de la semaine : Vance dit que Trump n’a pas perdu en 2020Depuis des semaines, J.D. Vance, le candidat républicain à la vice-présidence, est confronté à des questions répétées sur l’élection de 2020, et s’il pense que l’ancien président Donald Trump a perdu. Mercredi 16 octobre, lors d’un meeting à Williamsport, en Pennsylvanie, il a catégoriquement répondu : « non ».Ce jour-là, un journaliste lui a posé la question suivante : « Quel message pensez-vous que cela envoie aux électeurs indépendants lorsque vous ne répondez pas directement à la question : Donald Trump a-t-il perdu en 2020 ? » « J’ai répondu directement à cette question un million de fois », a alors indiqué J.D. Vance. « Je pense qu’il y a eu des sérieux problèmes en 2020 », a-t-il poursuivi. « Donald Trump a-t-il donc perdu l’élection ? Pas avec les mots que j’utiliserais », a expliqué J.D. Vance. »Ce que je sais, ce que je sais de manière vérifiable, c’est qu’en 2020, de grandes entreprises technologiques ont censuré les Américains pour les empêcher de parler de choses comme l’histoire de l’ordinateur portable de Hunter Biden. Et cela a eu une conséquence majeure, majeure sur l’élection », a-t-il déclaré. À l’approche de l’élection de 2020, le contenu d’un ordinateur portable appartenant au fils de Joe Biden a été vendu à des organes de presse, la plupart d’entre eux refusant de publier son contenu par crainte d’une éventuelle volonté de désinformation russe. @lexpress 🇺🇸 A quelques semaines de la présidentielle américaine, une question brûle toutes les lèvres : où est passée Melania Trump ? On vous explique ⬆️ #usa #presidentielle #trump #apprendresurtiktok #tiktokacademie #Sinformersurtiktok #newsattiktok ♬ original sound – L’Express L’interview de la semaine : Harris sur Fox NewsKamala Harris a accordé mercredi une interview à Fox News, la chaîne préférée des conservateurs américains. Une première, destinée à séduire un électorat peu sensible à ses discours. L’échange avec Bret Baier, journaliste chevronné de la chaîne, a été plusieurs fois tendu. La candidate démocrate et le présentateur ont parfois parlé en même temps lors de cet entretien d’une trentaine de minutes. Kamala Harris a été tout particulièrement bousculée sur le dossier de l’immigration, ou quand elle a été sommée de dire si elle avait remarqué un déclin cognitif chez Joe Biden.La bonne affaire de la semaine : les hôtels de Trump ont surfacturé le Secret Service, selon un rapportUn rapport publié vendredi 18 octobre par les démocrates de la commission de surveillance de la Chambre des représentants a donné des détails supplémentaires par rapport à leur précédente conclusion de 2022. Selon celui-ci, qui s’appuie sur les registres des chambres du Trump International Hotel de Washington entre septembre 2017 et août 2018, l’hôtel a facturé au Secret Service, chargé de la protection des hautes personnalités politiques américaines, des tarifs plus élevés que les tarifs gouvernementaux habituels.Durant la présidence de Donald Trump, son hôtel de Washington a ainsi facturé au Secret Service 300 % de plus que les tarifs gouvernementaux standards, et cela à plusieurs reprises. Les auteurs du rapport soutiennent que l’ex-président a violé les clauses de la Constitution relatives aux émoluments étrangers et nationaux, qui visaient à empêcher le président et d’autres fonctionnaires fédéraux de s’enrichir aux dépens des contribuables.Les soutiens de la semaine : Harris défendue par Lizzo et UsherKamala Harris a reçu, samedi 19 octobre, le soutien des stars Lizzo et Usher dans des États clés pour l’élection présidentielle. À Atlanta, capitale de la Géorgie, la candidate démocrate, qui a pilonné Donald Trump sur la question de l’accès à l’avortement, était accompagnée du célèbre chanteur Usher. « Je compte sur vous. Nous pouvons faire la différence lors de ces élections en Géorgie », a lancé Usher. À Detroit, où la candidate a prononcé un discours éclair de six minutes samedi, c’est la chanteuse Lizzo qui l’avait précédée sur scène.L’inquiétude de la semaine : le fantôme de la défaite de 2016 hante les démocratesÀ deux semaines du vote, le traumatisme lié à la défaite de la candidate démocrate à l’élection présidentielle de 2016, Hillary Clinton, occupe à nouveau les esprits à mesure que les sondages se resserrent. « Les électeurs indécis ne sont pas encore convaincus par ce que propose Kamala Harris ; il y a pourtant urgence », pointe William Galston, chercheur à la Brookings Institution. Un vent de panique semble souffler sur les rangs démocrates : et si Kamala Harris était touchée par le syndrome Hillary Clinton ?La dépense de la semaine : le (gros) chèque d’Elon MuskDonald Trump peut quant à lui compter sur l’implication croissante d’Elon Musk dans sa campagne. En plus de mettre sa puissance financière au service du républicain, le patron de Tesla, SpaceX et X s’est lancé dans une tournée éclair de la Pennsylvanie pour rallier les électeurs.Samedi, il a remis un chèque d’un montant d’un million de dollars à un habitant de Harrisburg, promettant de faire un tel cadeau à une personne différente tirée au sort, chaque jour jusqu’au 5 novembre prochain. Seul critère : avoir signé sa pétition sur la liberté d’expression et le droit de posséder une arme, garantis par la Constitution américaine. « Cela me semble une bonne façon de dépenser de l’argent », a déclaré le multimilliardaire.

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Author : Julien Chabrout

Publish date : 2024-10-20 15:07:07

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L’Express

« Le régime sinistre de Poutine est condamné » : le déchirant testament d’Alexeï Navalny

Des fleurs déposées autour de portraits de l'opposant russe Alexeï Navalny, mort en prison, le 23 février 2024 à Francfort, en Allemagne

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« Mon histoire continuera, mais quoi qu’il m’arrive, quoi qu’il arrive à mes amis et à mes alliés de l’opposition, la Russie a tout ce qu’il faut pour devenir un pays prospère, démocratique. Ce régime sinistre, fondé sur les mensonges et la corruption, est condamné. Les rêves peuvent se réaliser. L’avenir nous appartient. » L’histoire d’Alexeï Navalny s’est achevée tragiquement le 16 février, à l’âge de 47 ans. Le principal opposant à Vladimir Poutine est mort dans une colonie pénitentiaire de l’Arctique, officiellement de « causes naturelles ». Mais le site d’investigation The Insider a révélé le 1er octobre que ce décès serait dû à un nouvel empoisonnement. Ces dernières années, très lucide sur son destin, Navalny savait qu’il ne sortirait plus vivant des geôles russes tant que Poutine serait au pouvoir. Lui restait donc l’écriture comme ultime arme.Commencée en 2020, lors de sa convalescence en Allemagne, puis poursuivie sous forme d’un journal de prison fragmentaire, son autobiographie posthume Patriote paraît le 22 octobre pour une sortie mondiale. En France, l’éditeur est Robert Laffont. « S’ils finissent par me liquider, ce livre sera mon testament », écrivait Navalny le 21 octobre 2021. L’Express a pu lire en intégralité ce poignant message d’outre-tombe, à la fois réquisitoire politique contre tous ceux qui ont empêché la Russie de devenir un pays européen « normal », manuel de survie en dictature et déclaration d’amour à son pays comme à sa femme, Ioulia Navalnaïa. »En réalité, mourir ne faisait pas mal »Avec l’ironie mordante qui lui était familière, Navalny fait débuter ses Mémoires par sa première « mort », quand il a cru sa dernière heure venir le 20 août 2020 dans un avion, quelque part entre Tomsk et Moscou, à la suite d’un empoisonnement au Novitchok. « En réalité, mourir ne faisait pas mal. Si je n’avais pas été en train d’expirer, jamais je ne me serais allongé par terre à côté des toilettes de l’avion. Comme vous pouvez l’imaginer, le sol n’était pas particulièrement propre. » Navalny revient alors de Sibérie, où il a enquêté sur la corruption des « humbles patriotes » du régime. Avant d’embarquer, il prend un thé à l’aéroport. De bonne humeur, il regarde un épisode de la série d’animation Rick et Morty. Mais rapidement, il se met à transpirer abondamment. « Je n’ai mal nulle part. J’ai simplement l’étrange impression que tout mon organisme est en train de me lâcher. » Il s’écroule dans le couloir. « Je n’ai que le temps de penser : Tout ce qu’on dit sur la mort n’est que mensonge. Je ne vois pas défiler ma vie devant mes yeux. Je ne vois apparaître le visage d’aucun être cher. Pas d’anges, pas de lumière aveuglante. Je meurs les yeux fixés sur un mur. Les voix se font indistinctes et les derniers mots que j’entends sont ceux de la femme qui crie ‘Non, restez éveillé, restez éveillé’. Puis je meurs. »Après dix-huit jours de coma, Navalny ressuscite dans un hôpital berlinois. Le 23 septembre, il rencontre Angela Merkel, la femme qui a fait pression sur Poutine pour qu’il soit transféré en Allemagne. La chancelière lui recommande de prendre tout son temps, mais l’homme veut retourner en Russie le plus rapidement possible. Jusqu’au bout, le militant anticorruption détestait qu’on lui pose la question du pourquoi de ce geste. « Je refuse d’abandonner mon pays ou de le trahir. Si vos convictions ont un sens pour vous, vous devez être prêts à vous battre pour elles et à faire des sacrifices s’il le faut », écrit-il peu avant sa mort.La nostalgie de l’Union soviétique, ressort du poutinismeDans la première partie de Patriote, à l’écriture très soignée, Navalny revient sur son parcours, mais offre aussi une analyse percutante de la fin de l’Union soviétique et des erreurs de la Russie postcommuniste. Fils d’officier de liaison, il grandit dans différentes villes de garnisons. La catastrophe de Tchernobyl lui enseigne sa première leçon politique : « Les radiations avaient beau être lointaines, l’hypocrisie et le mensonge ont envahi tout le pays. » Nulle nostalgie chez lui pour cette période soviétique (« Un Etat incapable de produire suffisamment de lait pour ses citoyens ne mérite pas ma nostalgie »). Mais il constate que ce sentiment est un ressort important du poutinisme : « Bien avant l’appel de Trump à ‘rendre sa grandeur à l’Amérique’, Vladimir Poutine avait forgé le slogan officieux de son règne : ‘Nous serons aussi respectés et aussi craints que l’URSS’. Poutine s’est appuyé sur cette rhétorique dès les toutes premières mesures qu’il a prises après son accession au pouvoir. » Navalny prend un malin plaisir à rappeler que Poutine était, du temps de l’Union soviétique, un privilégié du KGB en poste en RDA. « Les gens comme Poutine ont la nostalgie de l’URSS parce qu’ils étaient alors incroyablement supérieurs à tous les autres. Aujourd’hui, malgré les nombreux travers du régime, un informaticien d’un village de Sibérie peut devenir milliardaire sans avoir besoin de l’autorisation de l’Etat ni de son soutien. Il peut aller sur la Côte d’Azur en jet privé. A l’époque, une barrière infranchissable se dressait devant tout le monde, sauf Poutine et ses semblables et son unique fonction était d’empêcher les autres de faire quoi que ce soit. »Démocrate et libéral convaincu dans les années 1990, Navalny revient dans ce livre sur l’échec de la transition à l’économie de marché. Les réformes, nécessaires, ont été perçues par la population russe comme synonymes de pénuries et de tickets de rationnement. Très hostile à l’époque envers Gorbatchev, il se montre, rétrospectivement, bien plus indulgent sur le rôle du dernier dirigeant soviétique, ne serait-ce que parce que « Gorbi » était incorruptible. « Il était bien le seul », ironise Navalny. En revanche, pour des raisons opposées, il regrette d’avoir apporté un soutien inconditionnel à Boris Eltsine dans la première partie des années 1990. « Dépourvu de toute motivation idéologique, Eltsine n’était animé que par la soif de pouvoir », tranche-t-il. @lexpress 🇱🇹 Gitanas Nauséda, le président lituanien, était un invité exceptionnel du Grand Colloque de L’Express le 14 octobre. A cette occasion, il a rappelé le devoir de soutenir l’Ukraine fasse à la menace russe ⬇️ #legrandcolloquedelexpress #apprendresurtiktok #tiktokacademie #Sinformersurtiktok #newsattiktok ♬ original sound – L’Express Le rendez-vous manqué avec le libéralismePour Navalny, le vrai libéralisme n’a pas été appliqué en Russie dans les années 1990. « Pour lancer une entreprise, il fallait verser des pots-de-vin ou avoir des relations, ou au moins posséder un charisme propre à faire renverser tous les obstacles. Pendant des années, cela a alimenté l’idée que les hommes d’affaires étaient des individus fourbes et sournois, qui avaient fait leur chemin par des moyens frisant l’illégalité. » Plutôt que le capitalisme, cette période se résume selon lui à une ambiance mafieuse et à des gangs. « Pourquoi les Polonais et les Tchèques s’en sont-ils sortis et pas nous ? Ma réponse est simple et, même si dans les faits, elle revient à répondre à une question en en posant d’autres, elle permet de remettre les choses en place : Leszek Balcerowicz, l’architecte des réformes polonaises, est-il devenu multimillionnaire à l’image d’Anatoli Tchoubaïs [NDLR : l’un des auteurs des réformes économiques sous Eltsine] ? La famille de Vaclav Havel, le dirigeant tchèque postcommuniste, a-t-elle acheté une villa à 15 millions de dollars à Saint-Barthélemy, ‘l’île des millionnaires’, et est-elle à la tête de plusieurs centaines de millions d’autres actifs ? »Quand en 1999 il découvre le nouvel homme fort de la Russie à la télévision, Navalny ne partage pas l’enthousiasme de ses compatriotes : « J’ai su que je ne pourrais pas croire un traître mot de ce que dirait Poutine. Sa nomination m’a déterminé à résister. Je ne voulais pas d’un homme comme lui à la tête de mon pays. »Liens avec les nationalistesNavalny évoque rapidement sa période la plus controversée sur le plan politique. Au début des années 2000, il milite pour le parti social-démocrate Iabloko, mais se fait renvoyer pour sa participation aux « marches russes » aux côtés des mouvances nationalistes, y compris les plus radicales. Dans le livre, il critique la « lâcheté » et « l’élitisme » de libéraux coupés du peuple. Lui estime qu’il faut discuter avec tout le monde, et que l’opposition à Poutine a été trop absorbée par ses querelles intestines. « Un leader politique sérieux ne peut pas tourner délibérément le dos à un très grand nombre de ses concitoyens sous prétexte que, personnellement, il n’apprécie pas leurs idées », se défend-il. Mais Navalny réalise rapidement que la lutte anticorruption est bien plus porteuse que la rhétorique nationaliste. En 2011, il fonde la Fondation anticorruption, avec un message clair : le parti présidentiel Russie unie est le « parti des escrocs et des voleurs ». En 2013, se présentant à la mairie de Moscou, il termine en deuxième position avec 27 % des voix. Sa première et dernière élection autorisée par le pouvoir.A l’image d’opposants comme Vladimir Kara-Mourza qui ont fait le choix de combattre Poutine de l’intérieur, Navalny défend la thèse que régime et population russes ne doivent surtout pas être confondus. « Si vous me demandez si je déteste Vladimir Poutine, je vous répondrai que oui, je le déteste, mais pas seulement parce qu’il a cherché à me tuer ou qu’il a mis mon frère en prison. Je déteste Poutine parce qu’il a volé à la Russie les vingt dernières années. Ces années-là auraient pu être fantastiques, nous aurions pu vivre une période telle que nous n’en avions jamais connue tout au long de notre histoire. Nous n’avions pas d’ennemis. La paix régnait sur toutes nos frontières. Le prix du pétrole, du gaz et de nos autres ressources naturelles était incroyablement élevé. Nous exportations nous rapportaient beaucoup d’argent. Poutine aurait pu profiter de ces années pour faire de la Russie un pays prospère. Nous aurions tous pu vivre mieux. »Dans l’enfer des geôles russesFaisant suite à son arrestation à Moscou le 17 janvier 2021, jour même de son retour sur le sol russe, la deuxième partie de Patriote prend la forme d’un journal de prison, textes brefs récupérés au compte-gouttes, jusqu’après sa mort. Son premier centre de détention à Moscou, Matrosskaïa Tichina, lui fait penser à un élevage de fourmis en kit dont rêvait son fils Zakhar. « La différence est qu’ici, ce n’est pas un humain qui observe les fourmis, mais une fourmi spécialisée, vêtue d’un treillis militaire, d’une chapka et de bottes en feutre. » Le prisonnier, qui a étudié le français dans sa jeunesse, accède aux œuvres complètes de Maupassant. « Vraiment cool ! Je ne peux qu’imaginer à quoi ça ressemble en français. Il faut que j’arrive à mettre la main sur l’original et que je voie si mon français est assez bon pour que j’y comprenne quelque chose. » Il se montre moins emballé par cet « idiot » de Flaubert et qualifie Madame Bovary d' »Anna Karénine en version light ».Navalny découvre ensuite la colonie pénitentiaire de Pokrov, « camp de concentration dans le plus pur style fasciste à 200 kilomètres à peine de Moscou ». Le prisonnier connaît une dégradation de son état santé, avec des douleurs terribles des lombaires et une perte de sommeil. Mais il conserve son flegme et son humour noir. « Mon médecin était un toubib de prison typique dont le boulot est de confirmer qu’un prisonnier est en parfaite santé jusqu’au moment où il cesse de respirer. » Le 1er avril 2021, il entame une grève de la faim et perd un kilo par jour.Peu à peu, Navalny réalise qu’il finira ses jours en prison, et que ce livre sera son testament politique, tout en permettant, avec ses droits d’auteur, d’aider financièrement sa famille. Il doit se contenter de la lecture de la Bible, seul passe-temps à disposition. Un détenu très religieux lui glisse une icône miniature de saint Michel en guise de soutien, geste qui le bouleverse. L’invasion de l’Ukraine relève pour lui de « l’hystérie impérialiste » destinée à détourner l’attention des Russes des vrais problèmes internes. Une volonté expansionniste d’autant plus absurde que « la Russie est un vaste pays dont la population est en déclin et dont les régions rurales dépérissent ». Navalny se dit persuadé que ce conflit aura les mêmes conséquences sur le régime de Poutine que l’a eu la guerre d’Afghanistan pour l’Union soviétique.Le prisonnier est ensuite transféré à la colonie pénitentiaire de Melekhovo, où l’administration l’envoie régulièrement au redouté Shizo, la cellule disciplinaire : « Trou noir en béton de deux mètres cinquante sur cinq, conçu pour trois prisonniers. Il y fait si chaud qu’on peut à peine respirer. On a l’impression d’être un poisson échoué sur le rivage, qui cherche désespérément une bouffée d’air frais. » Au Shizo, la musique est diffusée à plein volume. « En théorie, c’est pour empêcher les prisonniers de communiquer d’une cellule à l’autre en criant ; dans les faits, il s’agit de couvrir les hurlements de ceux qu’on torture. » Navalny se met à la méditation en suivant l’exemple de l’historien israélien Yuval Noah Harari, dont il a adoré Sapiens et 21 leçons pour le XXIe siècle : « Il en parle de manière succincte et rationnelle, sans évoquer de ‘corps éthériques’ ni de ‘flux d’énergie remontant la colonne vertébrale’, ce qui m’a donné confiance. » L’administration installe un « psychopathe » dans la cellule en face de la sienne afin de le « divertir » : « Je dois avouer que ce plan fonctionne à merveille : je ne m’ennuie jamais, pas plus que je ne passe une seule nuit de sommeil correcte. »L’auteur ironise aussi sur le fait que la chronique de ces sévices carcéraux n’est guère originale au pays des goulags. « Ouvrez n’importe quel livre écrit par un dissident soviétique et vous y trouvez une multitude d’histoires de cellules disciplinaires, de grèves de la faim, de violences, de provocations, de négligences médicales. Rien de nouveau. »Refuge dans la religionLe 22 mars 2022, Navalny est condamné à neuf ans de régime strict, confirmation que le régime ne le relâchera plus jamais. « Je vais passer le reste de ma vie en prison et y mourir. Je ne pourrai même pas dire au revoir à quelqu’un. Ou pendant que je suis en prison, tous ceux que je connais vont mourir sans que j’aie pu leur dire au revoir. Je manquerai les remises de diplôme de fin de lycée et d’université. Les mortiers voleront en l’air sans moi. Je n’assisterai à aucun anniversaire de mariage. Je ne verrai jamais mes petits-enfants ; je ne ferai l’objet d’aucune légende familiale. Je serai absent sur toutes les photos. »Dans ses ultimes écrits, Navalny fait cependant preuve d’un grand stoïcisme, se disant qu’il a « fait des choses utiles » et songeant aux morts civils en Ukraine. « Si j’ai fait des choix personnels, ces gens-là se contentaient de mener leur vie. » Comme dans un roman de Soljenitsyne, il trouve refuge dans la religion. « Peu importe que vous croyiez vraiment que quelques vieux types au fond du désert ont vécu jusqu’à huit cents ans ou que la mer s’est littéralement coupée en deux devant quelqu’un. La vraie question est la suivante : êtes-vous un disciple de la religion dont le fondateur s’est sacrifié pour les autres en rachetant leurs péchés ? »Le sacrifice de Navalny rachètera-t-il un jour les péchés du régime de Poutine ? Si ses funérailles à Moscou ont été suivies par des dizaines de milliers de personnes, les autorités font désormais tout pour qu’il tombe dans l’oubli. Traduit en russe, Patriote sera bien sûr interdit en Russie et en Biélorussie. Reste qu’avec ce livre, Navalny adresse d’outre-tombe un message puissant à destination de ses compatriotes : « Devenons enfin un pays normal. Ça serait tellement bien. »Patriote, par Alexeï Navalny. Robert Laffont, 528 p., 25 €.

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Author : Thomas Mahler

Publish date : 2024-10-20 15:00:00

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