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Près de 500 000 déplacés au Liban, les sirènes d’alerte aérienne retentissent à Tel-Aviv

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Le conflit avec le Hezbollah s’intensifie encore. Israël a mené des frappes aériennes sur le sud du Liban ce mercredi pour le troisième jour consécutif, a rapporté l’agence de presse libanaise NNA. « Depuis 5h du matin (4h heure française), des avions de guerre ennemis ont lancé des frappes » sur plusieurs zones du sud du Liban, a indiqué l’agence officielle, ajoutant qu’il y avait des victimes mais sans préciser leur nombre.Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a prévenu mardi que son pays « continuerait de frapper le Hezbollah » au Liban. « Je dis au peuple libanais : notre guerre n’est pas contre vous, notre guerre est contre le Hezbollah », a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par son bureau.Les infos à retenir⇒ Un missile tiré depuis le Liban intercepté par la défense aérienne israélienne⇒ Près de 500 000 déplacés au Liban, selon le ministre des Affaires étrangères⇒ Un commandant du Hezbollah tué dans une frappe israélienneLes sirènes d’alerte retentissent à Tel-AvivLes sirènes d’alerte aérienne ont retenti ce mercredi matin à Tel-Aviv après le lancement depuis le Liban d’un missile sol-sol, qui a été intercepté, a annoncé l’armée israélienne. « A la suite des sirènes qui ont retenti dans les régions de Tel-Aviv et de Netanya, un missile sol-sol a été identifié en provenance du Liban et a été intercepté par la défense aérienne », a déclaré un porte-parole militaire.Près de 500 000 déplacés au Liban, selon le ministre des Affaires étrangèresLe nombre de Libanais déplacés approche le demi-million depuis le renforcement de la campagne de bombardements israéliens contre le Hezbollah, a indiqué mardi le ministre libanais des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib. Avant les récentes frappes, le Liban comptait environ 110 000 déplacés, et « maintenant on approche probablement le demi-million », a lancé le ministre en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.Ces déclarations interviennent alors que les frappes israéliennes contre le Hezbollah libanais, soutenu par l’Iran et allié du Hamas palestinien, ont fait lundi 558 morts, dont 50 enfants et 94 femmes, et 1 835 blessés, selon les autorités libanaises. Il s’agit du plus lourd bilan humain en une journée depuis la fin de la guerre civile (1975-1990).Le Hezbollah confirme que l’un de ses commandants a été tué dans une frappe israélienneLe Hezbollah a confirmé ce mercredi que l’un de ses responsables militaires, Ibrahim Kobeissi, avait été tué dans un bombardement israélien mardi sur la banlieue sud de Beyrouth, bastion de la puissante formation pro-iranienne. Dans un communiqué, le Hezbollah a annoncé la mort du « commandant Ibrahim Mohammed Kobeissi », qui est « tombé en martyr sur la route de Jérusalem », expression que le mouvement utilise pour désigner les combattants tués par des tirs israéliens. Cette frappe sur la banlieue sud de Beyrouth a fait au moins six morts et quinze blessés, selon les autorités libanaises.L’armée israélienne avait indiqué plus tôt dans un communiqué que « des avions de chasse de l’armée de l’air ont éliminé mardi à Beyrouth Ibrahim Mohammed Kobeissi, le commandant du réseau de missiles et de roquettes de l’organisation terroriste Hezbollah ». Toujours selon l’armée israélienne, Mohammed Kobeissi, qui commandait plusieurs unités, dont une de missiles guidés de précision, a été visé avec d’autres commandants de la force des missiles et roquettes du Hezbollah.Macron a appelé son homologue iranien à soutenir « une désescalade générale » au Proche-OrientLe président français Emmanuel Macron a appelé son homologue iranien Massoud Pezeshkian à « soutenir une désescalade générale » au Proche-Orient, lors d’un entretien mardi à l’ONU en marge de l’Assemblée générale, a indiqué l’Elysée dans un communiqué. Début août, les dirigeants français et iranien s’étaient déjà entretenus par téléphone. Emmanuel Macron avait alors déjà exhorté son homologue à « tout faire pour éviter une nouvelle escalade militaire » dans la région. »Le Président de la République a souligné la responsabilité de l’Iran à soutenir une désescalade générale et à user de son influence en ce sens auprès des acteurs déstabilisateurs qui recueillent son soutien pour avancer vers un cessez-le-feu à Gaza et une cessation des hostilités », a indiqué mardi le palais présidentiel français. Emmanuel Macron et Massoud Pezeshkian ont aussi évoqué le programme nucléaire iranien.Les propos de Biden à l’ONU sur le Moyen-Orient « pas encourageants » selon le LibanLe ministre libanais des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib a déploré les propos tenus mardi par le président américain Joe Biden à la tribune de l’ONU sur le Moyen-Orient. « Ils n’étaient ni forts, ni encourageants, et ils ne vont pas résoudre le problème libanais », a-t-il déclaré en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Joe Biden a prononcé mardi son dernier grand discours à la tribune de l’ONU, adressant un message personnel aux dirigeants du monde : l’intérêt de votre peuple doit primer sur votre désir de demeurer aux commandes.Israël « a le droit de se défendre » sans infliger « une punition collective » »Israël a le droit d’exister » et « de se défendre », « se défendre ne signifie pas pour autant (infliger) une punition collective », a affirmé mardi le président du Conseil européen Charles Michel, lors d’un échange avec la presse en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.Il a en outre relevé la nécessité de respecter le principe de proportionnalité. « Nous défendons la législation internationale toujours et partout » dans le monde, a également déclaré Charles Michel, alors que les Occidentaux se voient reprocher de ne pas mettre suffisamment de pression pour pousser Israël à cesser ses représailles à Gaza qui ont provoqué une grave crise humanitaire.Gaza : Meloni exhorte à un cessez-le-feu sans délai »Il est impératif de parvenir sans délai à un cessez-le-feu à Gaza et à la libération des otages israéliens », a estimé mardi la Première ministre italienne à la tribune des Nations unies. Les propos de Giorgia Meloni, cheffe d’un parti d’extrême droite au pouvoir depuis 2022, font écho à l’appel pressant de la communauté internationale qui redoute que le conflit israélo-palestinien embrase l’ensemble du Proche-Orient. « Nous ne pouvons plus être les témoins de tragédies comme celle qui se déroule sous nos yeux ces derniers jours dans le sud et l’est du Liban, avec des civils sans défense dont de nombreux enfants », a-t-elle lancé.La dirigeante italienne a en outre appelé Israël à respecter le droit international en protégeant les populations civiles à Gaza. Elle a souligné que les Palestiniens étaient doublement victimes du groupe islamiste palestinien Hamas et « de choix destructeurs ».

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Publish date : 2024-09-25 07:27:42

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Assaf Orion, ex-stratège de Tsahal : « Israël ne se trouve pas encore dans la logique d’une guerre à grande échelle »

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Des bombardements massifs dans le sud et l’est du Liban, des centaines de morts et des milliers de personnes sur les routes. Depuis le 17 septembre et sa spectaculaire opération visant les bipeurs du Hezbollah, l’armée israélienne a choisi l’escalade militaire contre la milice chiite, déterminée à repousser ses troupes et ses roquettes loin de sa frontière nord.La situation n’en est toutefois pas à la guerre à grande échelle, d’après l’ancien chef de la division stratégique de Tsahal, Assaf Orion. Aujourd’hui brigadier général de réserve et chercheur au Washington for Near East Policy, il analyse la situation mouvante et explosive au Liban.L’Express : Ces derniers jours, l’affrontement entre l’armée israélienne et le Hezbollah semble être entré dans une nouvelle phase, bien plus agressive. Sommes-nous face à une guerre totale ?Assaf Orion : Non, pas encore. Depuis plus de onze mois, le Hezbollah attaque Israël sans relâche et répète qu’il continuera d’attaquer jusqu’à la résolution du conflit à Gaza. Pour nous, le casus belli vient du Hezbollah, ce sont eux qui décident de la tournure des événements.Jusqu’à récemment, même en menant des attaques, Israël restait sur la défensive et le Liban ne constituait qu’un théâtre d’opérations secondaire. Ces dernières semaines, nos dirigeants ont décidé qu’il fallait porter nos efforts principaux vers le nord du pays, comme la souligné le ministre de la Défense Yoav Gallant alors que les opérations à Gaza se rapprochent du statut de « mission accomplie ». Le 16 septembre, le gouvernement a ajouté comme but de guerre le retour en lieu sûr des communautés déplacées du nord d’Israël. Le Hezbollah a dit « non, ça n’arrivera pas », et c’est là que les attaques ont commencé : les bipeurs, les talkies-walkies, la frappe sur le commandement de [la force d’élite] Radwan… Puis les bombardements contre des centaines de lance-missiles et d’équipements militaires placés dans des zones résidentielles, après que les populations civiles aient été averties.Israël va de l’avant mais ne se trouve pas encore dans la logique d’une guerre à grande échelle, comme définie en 2015 et 2018 par la stratégie de l’armée israélienne : il s’agirait alors potentiellement de milliers de frappes par jour, soit de nombreuses fois plus que ces derniers jours. Même si l’escalade semble rapide, l’objectif reste apparemment la soumission du Hezbollah, qu’il accepte nos conditions. Donc nous ne sommes pas encore dans une guerre à grande échelle mais plusieurs pièces du puzzle peuvent bouger dans cette direction ces prochains jours.A quel point le Hezbollah vous paraît-il diminué après les attaques qu’il vient d’encaisser ?L’offensive israélienne ne vise pas à infliger un maximum de dégâts au Hezbollah. Ils ont certes perdu quelques dizaines de combattants avec les frappes ciblées et plusieurs centaines de ses membres actifs dans les bombardements de lundi [23 septembre]. Mais c’est une organisation qui possède de 50 000 à 100 000 hommes !Leur principale défaite réside sur le plan moral, psychologique et dans la perturbation de son commandement. Ils ne parviennent pas à suivre le rythme imposé par Israël. Mais une guerre ne se juge pas à son entrée en matière et nous devons observer l’évolution des événements.L’armée israélienne a-t-elle néanmoins pris le dessus ?D’un point de vue opérationnel, c’est évident. Mais nous n’en sommes qu’au début et nous ne pouvons tirer des conclusions qu’à la fin de la partie. Aucun objectif stratégique n’a été défini publiquement, si ce n’est le retour à la maison des communautés du nord d’Israël et le fait de repousser le Hezbollah loin de la frontière israélienne. L’objectif militaire et le but final restent flous pour le moment, tout comme la stratégie derrière. »Quel pays occidental accepterait que son territoire soit attaqué tous les jours ? »Assaf OrionEst-il encore possible de négocier entre Israël et le Hezbollah ?J’ai vu que l’envoyé spécial des Nations unies au Liban avait dit qu’employer les moyens militaires n’allait améliorer la situation pour personne et qu’il fallait laisser une chance à la diplomatie. Bien sûr, mais la diplomatie a eu sa chance depuis 2006 ! La résolution 1701 [NDLR : du Conseil de sécurité de l’ONU] établit très clairement que tous les équipements militaires non gouvernementaux sont interdits au sud du fleuve Litani, or le Liban viole cette résolution avec le Hezbollah. Les Nations unies ont gaspillé le mandat de l’UNIFIL [Force intérimaire des Nations unies au Liban] en ne rapportant pas les faits réels sur le terrain, ce qui pose désormais une crise de crédibilité au sein du système des Nations unies et de ses efforts diplomatiques. Maintenant que les flammes sont allumées, il est soudainement devenu urgent de donner une chance à la paix… Tous ceux qui appellent à éviter la guerre aujourd’hui devraient s’interroger sur ce qu’ils ont fait ces dix-huit dernières années, quand Israël alertait sans cesse sur les capacités militaires de plus en plus importantes du Hezbollah au sud du fleuve Litani.Depuis le 8 octobre dernier, il y a des tirs quotidiens entre le Hezbollah et Israël, et tout le monde semble trouver la situation normale. Quel pays occidental accepterait que son territoire soit attaqué tous les jours ? Est-ce que la France serait d’accord pour faire évacuer toute sa population près d’une frontière parce qu’un groupe terroriste aurait décidé de lui balancer des roquettes ? Je ne pense pas. Sur ce point je suis aussi critique envers Israël, qui a attendu trop longtemps pour agir et doit maintenant décider d’escalader.Des combattants du Hezbollah assistent aux funérailles du principal commandant militaire du mouvement libanais, Ibrahim Aqil, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 22 septembre 2024. Derrière le Hezbollah, il y a le régime iranien, qui le finance et le parraine. Quelle pourrait être la réaction de Téhéran dans les prochains jours ?Tout dépend si cette guerre continue en slow motion ou si elle devient une guerre à grande échelle, ce dont l’Iran ne veut pas. Tant que les Iraniens estiment que le Hezbollah ne risque pas d’être anéanti, ils se montreront hésitants, puisque les Etats-Unis sont dans la région avec un autre porte-avions en approche.En revanche, ils vont mobiliser de plus en plus leurs proxys : les milices irakiennes ont déjà intensifié leurs attaques, nous nous attendons à du mouvement avec les Houthis au Yémen, peut-être des milices en Syrie… L’Iran redouble déjà d’efforts pour déstabiliser la Jordanie et inonde la Cisjordanie d’armes et de financements. Il est aussi probable que le régime iranien se serve du chaos pour faire avancer son programme nucléaire, d’autant que la période d’incertitude avant les élections américaines lui est propice.Considérez-vous les explosions des bipeurs du Hezbollah comme le plus grand succès de l’histoire des renseignements israéliens ?Il s’agit d’un succès opératoire et pas seulement de renseignements. S’il s’agit bien d’une opération israélienne, c’est un grand succès, bien qu’elle soit arrivée trop tôt et en dehors du contexte pour lequel elle avait été conçue à l’origine.Et quel était ce contexte ?L’ouverture d’une guerre, en simultané avec des bombardements de grande envergure et de possibles manoeuvres au sol. Imaginez le Hezbollah qui subit un tel revers, avec des milliers de blessés, alors que l’armée de l’air israélienne démontre toute sa puissance et que des troupes au sol se déploient au Liban. Ce serait absolument dévastateur. Mais cela reste un coup de force stupéfiant et renversant, dont le Hezbollah mettra du temps à se relever.Non seulement la structure de commandement du Hezbollah se retrouve bouleversée, mais cette opération a aussi ébranlé leur moral, leur confiance en eux et leur conviction que leur organisation pouvait les protéger. Le Hezbollah cultive un culte du secret et de la sécurité, il cache son arsenal dans des zones résidentielles, mais Israël semble connaître toutes ses cachettes et ses lieux de rencontre. Ces derniers jours ont été une démonstration de la supériorité du renseignement israélien, à la surprise totale du Hezbollah.Israël envoie aussi un message avec ces opérations : voilà ce qu’il se passe quand vous nous menacez au-delà de ce qui est nécessaire pour de la dissuasion. Le Hezbollah empile son arsenal militaire depuis des années et la menace est devenue tellement importante qu’elle devient notre priorité. Leur obsession à nous détruire est devenue notre obsession à savoir ce qu’ils préparent et à les arrêter.

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Source link : https://www.lexpress.fr/monde/proche-moyen-orient/assaf-orion-ex-stratege-de-tsahal-israel-ne-se-trouve-pas-dans-la-logique-dune-guerre-a-grande-LHHSRJINQ5CVLKATCGJYKCHHV4/

Author : Corentin Pennarguear

Publish date : 2024-09-25 06:30:00

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Guerre en Ukraine : ce que pourraient changer (ou non) les missiles à longue portée

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Voilà des mois qu’ils la réclament. Les Ukrainiens vont-ils enfin obtenir des Etats-Unis la levée des restrictions à l’utilisation des missiles longue portée que leur livrent déjà les Occidentaux ? C’est ce qu’espère Volodymyr Zelensky avec la présentation au président américain Joe Biden de son « plan pour la victoire de l’Ukraine » le 26 septembre – il rencontrera également la candidate démocrate Kamala Harris et celui des républicains, Donald Trump – alors qu’il sera en déplacement aux Etats-Unis pour l’Assemblée générale des Nations Unies.Jusqu’alors, ils ne pouvaient les utiliser que contre des cibles russes sur le territoire officiel ukrainien, comme la Crimée occupée ; ou sur des batteries d’artillerie situées de l’autre côté de la frontière, près de Kharkiv. Désormais, ils pourront attaquer, plus en profondeur, des nœuds logistiques, des aérodromes d’où partent les bombardiers russes, et d’autres cibles d’intérêt militaire.Les munitions concernées ont leur importance. Il s’agit des Storm Shadow britanniques et des Scalp français – en fait le même missile avec deux noms différents –, d’une portée de 500 km pour une charge d’explosive de près d’une demi-tonne. Tirés depuis des avions de combats ukrainiens, les Sukhoï SU-24, ces missiles ont l’avantage de mieux résister que d’autres au brouillage. Ils ont déjà permis aux Ukrainiens de détruire le quartier général de la flotte de la mer Noire à Sébastopol. Mais ils nécessitent, selon les spécialistes, le concours d’opérateurs occidentaux, ce qui pourrait être utilisé par Moscou comme une preuve de l’implication directe de l’Otan dans les frappes.Plus d’options à KievCette levée de restriction, qui pourrait concerner également les missiles sol-sol ATACMS américains, d’une portée de 300 kilomètres, n’est cependant pas de nature à changer, à elle seule, le cours de la guerre. Ni aucune arme par elle-même. La livraison de chars allemands Leopard n’avait pas permis aux Ukrainiens d’effectuer une véritable percée. Si les lance-roquettes multiples américains Himars ont fait des ravages, fin 2022, dans les dépôts et centres de commandement des Russes, ceux-ci ont su s’adapter en repoussant leurs centres logistiques au-delà de leur portée. Après des semaines de vagues d’attaques, rien ne semble en mesure d’empêcher les Russes d’avancer dans le Donbass jusqu’à la ville de Pokrovsk.Il n’empêche que l’utilisation plus large des missiles occidentaux longue portée devrait donner plus d’options à Kiev. « Les Ukrainiens ont déjà des moyens de frapper dans la grande profondeur avec leurs drones, mais les Scalp, s’il y en a assez, peuvent, eux, affaiblir les capacités offensives et défensives des Russes, explique Léo Péria-Peigné, chercheur à l’Institut français des relations internationales et auteur de Géopolitique de l’armement (Ed. Le Cavalier Bleu). S’ils veulent ravitailler correctement leur front en obus, les Russes ne peuvent pas placer tous leurs dépôts de munitions à des centaines de kilomètres. »Vladimir Poutine a prévenu que le feu vert américain « signifierait rien de moins qu’une implication directe des pays de l’Otan dans la guerre en Ukraine ». Le président russe a promis une réponse « en fonction des menaces ». Jusqu’à une confrontation directe avec les Occidentaux ? A Washington, la crainte de mener à une utilisation de la bombe atomique par la Russie reste vive. Il n’est pas sûr qu’il s’agisse là d’une véritable ligne rouge, alors que l’invasion de l’oblast de Koursk par l’Ukraine – une première depuis la Seconde Guerre mondiale –, n’a mené à aucune escalade conventionnelle ou nucléaire. « C’est du bluff, estime Léo Péria-Peigné. Moscou aurait tout à craindre d’une confrontation directe avec l’Otan. » Il est vrai que ses forces restent concentrées sur le front ukrainien.

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Source link : https://www.lexpress.fr/monde/europe/guerre-en-ukraine-ce-que-vont-changer-ou-non-les-missiles-a-longue-portee-EL3JH2ESVFDLXEWIQNYMUAREXE/

Author : Clément Daniez

Publish date : 2024-09-24 06:15:00

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Pourquoi tous les bébés du monde disent « mama » et « papa »

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C’est un apparent mystère. Alors que l’on compte 6 000 à 7 000 langues dans le monde, les bébés, sous toutes les latitudes ou presque, désignent de manière affective leur père et leur mère avec les deux mêmes mots : « mama » et « papa ». Et ce à quelques nuances près.Jugez plutôt. En italien ? Mamma et papà. En espagnol ? Mamá et papaá. En roumain ? Mama et tata. En occitan ? Mamà et papà. Oh, j’entends déjà l’objection : « Rien d’étonnant à cela : ce sont toutes des langues latines. » Très bien, alors voyons ce qu’il en est d’une langue germanique comme l’allemand : mama et papa ; du polonais, langue slave : mama et tata ; du gallois, langue celtique : mam et dad… Les fortes têtes vont encore répliquer que j’ai choisi uniquement des langues indo-européennes ? Très bien, alors passons au swahili, parlé en Afrique de l’Est : mama et baba. Ou au mandarin : mama et bàba. A ce stade de mon article, logiquement, les fortes têtes ont dû rentrer dans le rang…VOUS SOUHAITEZ RECEVOIR CETTE INFOLETTRE ? >> Cliquez iciSoyons honnêtes : on observe bien de temps en temps de petites différences. « Maman » et « papa » se disent mom et bav en kurde ; mamma et babbu en corse ; mãe et pai en portugais. Mais cela ne change pas le constat général. A moins que votre mauvaise foi ne rivalise avec la mienne lorsque je regarde un match de rugby de la Section Paloise, il faut bien admettre qu’il se passe quelque chose. D’autant que l’on n’observe pas du tout la même équivalence pour un mot comme « chien », qui se dit hund en allemand, mbwa en swahili et gou en mandarin.Les linguistes se sont penchés sur cette proximité depuis plusieurs décennies et ils pensent avoir trouvé la solution, notamment grâce aux travaux de l’un des membres les plus célèbres de la profession, Roman Jakobson (1896-1982). Selon lui, l’universalité des mots « mama » et « papa » serait liée à l’apprentissage de la parole par les bébés. Le premier son qu’émet un nourrisson est en effet toujours la voyelle [a] tandis que les premières consonnes qu’il parvient à articuler sont celles dites « labiales », que l’on forme en fermant les lèvres, comme le [m], le [p], le [b]. Plus tard, l’enfant les associe pour composer des syllabes comme [ma] ou [pa], avant d’avoir l’idée de les répéter : voici notre « mama » et notre « papa » ! Suivront bientôt d’autres mots bâtis sur le même modèle comme « mémé », « pipi » ou « popo ». Encore quelques mois de patience et le tout-petit parviendra à des combinaisons plus variées : « bato », « gato », « tati », « l’express », etc (cherchez l’intrus).Depuis les travaux de Jakobson, la recherche a évidemment progressé, mais ses conclusions ont globalement été validées : oui, des mots comme « mama » et « papa » sont bien privilégiés parce qu’ils sont constitués de syllabes faciles à articuler par les nourrissons. Mais n’allez pas en déduire que les capacités de nos bambins soient limitées. « Au contraire, on sait aujourd’hui que, lorsqu’un enfant babille, il joue avec le langage et explore un maximum de possibilités, si bien qu’il dispose à huit mois d’une gamme de sons bien plus large que celle de ses parents ! souligne la linguiste Naomi Yamaguchi, maîtresse de conférences à l’université Sorbonne nouvelle. C’est seulement à partir du moment où il commence à vouloir communiquer qu’il se focalise sur les seuls phonèmes de sa langue maternelle et élimine ceux qui ne lui sont pas utiles. » Raison pour laquelle les Anglais adultes ont tant de mal à prononcer le [r] français alors qu’ils auraient été capables de le faire sans difficultés quelques mois après leur naissance.En clair ? S’il existe des similitudes pour des mots comme « mama » et « papa », n’allez pas en conclure à l’existence d’un langage universel des bébés n’est pas établie. « Les études sont formelles : les nourrissons francophones ne babillent pas comme les nourrissons anglophones, arabophones ou japonophones, reprend Naomi Yamaguchi. Et cela pour une raison simple : chacun d’entre eux est influencé par la langue qu’il entend autour de lui. Concrètement, un petit Japonais va prononcer plus de sons [k] tandis qu’un enfant parisien aura tendance à allonger la dernière syllabe. »Voilà pour les bébés. Mais les chercheurs ont également remarqué que nous autres, adultes, nous adressons à eux d’une manière particulière. Non seulement nous avons tendance à recourir à un vocabulaire spécifique (« faire dodo » pour dormir, par exemple), mais nous employons une voix plus aiguë qu’à l’ordinaire et ralentissons le rythme de nos phrases. Et cela dans un double objectif : capter l’attention de l’enfant et l’aider à acquérir le langage.Notons au passage qu’en la matière, les supposées grandes personnes ne craignent pas le ridicule. Car avouons-le : il nous arrive de nous pencher sur le berceau de la petite Chloé en énonçant d’une voix chantante : « Il va bien, le bébé ? » Eh bien, conseil d’ami : ne vous avisez surtout pas d’utiliser le même ton lors de votre entretien annuel en lançant à votre n + 1 : « Il va bien, le chef ? ». De vous à moi, je ne suis pas certain que ce soit là le meilleur moyen de décrocher votre augmentation…RETROUVEZ DES VIDÉOS CONSACRÉES AU FRANÇAIS ET AUX LANGUES DE FRANCE SUR MA CHAÎNE YOUTUBEA lire ailleursFrancophonie : un prochain sommet en FrancePour la première fois depuis trente-trois ans, La France s’apprête à accueillir le prochain sommet de la francophonie. Celui-ci se tiendra les 4 et 5 octobre, à Paris et à Villers-Cotterêts. Cet événement politique aura pour thème principal « Créer, innover et entreprendre en français ».… un festival très alléchant…Ce sommet s’accompagnera d’un très riche et créatif « festival de la francophonie », avec de nombreux spectacles organisés pour l’essentiel à la Gaîté Lyrique, à Paris, mais aussi au 104, autre lieu culturel de la capitale.… et un nouveau secrétaire d’EtatLe sénateur de Mayotte Thani Mohamed Soilihi a été nommé secrétaire d’État à la Francophonie et aux Partenariats internationaux dans le nouveau gouvernement Barnier. Il sera rattaché au ministère des Affaires étrangères. Cet avocat est le premier Mahorais à devenir ministre. Venu du centre gauche, il avait rejoint Emmanuel Macron dès 2017.Une adversaire des langues régionales au ministère de l’EducationMauvaise nouvelle a priori pour les langues dites régionales. Anne Genetet, la nouvelle ministre de l’Education, est l’une des rares parlementaires macronistes à s’être opposée en 2021 à la loi Molac – la seule jamais adoptée en faveur des langues minoritaires de France sous la Ve République. Plus inquiétant encore : elle fait partie des 61 parlementaires à avoir saisi le Conseil constitutionnel pour obtenir sa censure. Un profil qui inquiète les partisans de la diversité culturelle, qui lui demandent d’éclaircir sa position sur le sujet.Participez à la Journée européenne des languesA l’initiative du Conseil de l’Europe, la Journée européenne des langues est célébrée chaque année le 26 septembre. A travers de multiples événements, elle vise à sensibiliser le public à l’importance de l’apprentissage des langues et à promouvoir le patrimoine linguistique de l’Europe.Manuel de linguistique occitane, par Louise Esher et Jean SibilleAlors que la langue d’oc bénéficiait au Moyen Age d’un rayonnement européen, elle est devenue aujourd’hui minoritaire. Elaboré sous la direction de Louise Esther et de Jean Sibille, ce Manuel de linguistique occitane rassemble 26 contributions d’universitaires de premier plan qui décrivent l’occitan dans tous ses aspects : sa structure interne, ses évolutions chronologiques, ses variations géographiques, son enseignement, son âge d’or et son déclin. Des contributions de grande qualité qui rendent hommage à la dignité de cette langue et devraient faire de ce Manuel un ouvrage de référence.Manuel de linguistique occitane, par Louise Esher et Jean Sibille. Editions de Gruyter.Ce que l’IA peut apporter aux langues de FranceLes linguistes Mélanie Jouitteau et Loïc Grobol animeront le vendredi 4 octobre un webinaire consacré aux perspectives qu’ouvre l’intelligence artificielle sur le traitement de corpus documentaires en langues minoritaires.Le catalan mis à mal sur France Bleu RoussillonUne lettre ouverte contre l’éviction du catalan à France Bleu Roussillon vient d’être adressée à sa directrice, Christine Arribas. En cause : la suppression de « la seule émission en catalan, Periscopi » et « l’absence de tout journal d’information en catalan ». Une « politique d’éviction et de discrimination linguistique contre le catalan » jugée « incompréhensible ».A regarderConnaissez-vous les émissions en langues régionales de France télévisions ?Peut-être pas, tant il est vrai que leur place sur le service public reste modeste. Raison de plus pour ne pas manquer celles qui leur sont consacrées. On peut par exemple y regarder des émissions jeunesse en langue bretonne.[REAGISSEZ, DEBATTEZ ET TROUVEZ PLUS D’INFOS SUR LES LANGUES DE FRANCE SUR la page Facebook dédiée à cette lettre d’information.]

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Author : Michel Feltin-Palas

Publish date : 2024-09-24 07:15:00

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L’Express

Pénuries de médicaments : une dizaine de laboratoires sanctionnés

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Les autorités sanitaires viennent de condamner une dizaine de laboratoires pharmaceutiques à payer un total de huit millions d’euros pour ne pas avoir maintenu de stocks suffisants de médicaments jugés essentiels, ont-elles annoncé ce mardi 24 septembre, dans un contexte persistant de pénuries. « L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) prononce 8 millions d’euros de sanctions financières à l’encontre des laboratoires pharmaceutiques qui n’ont pas respecté leurs 4 mois de stock de sécurité », a-t-elle déclaré dans un communiqué.Ces sanctions s’inscrivent dans un contexte où la loi a été durcie ces dernières années envers les groupes pharmaceutiques afin de renforcer leurs obligations en matière de stocks de médicaments. Ces mesures, prises alors que les pénuries de médicaments s’aggravent d’année en année, forcent les entreprises à maintenir des stocks de deux mois, voire dans certains cas de quatre mois, de médicaments dits d’intérêt thérapeutique majeur. Ces médicaments sont ceux pour lesquels une interruption de traitement peut mettre en danger la vie du patient à court ou moyen terme.Sanctions inéditesLes sanctions annoncées mardi, et qui correspondent à des manquements constatés en 2023, sont sans précédent. Au titre de 2022, à peine plus de 500 000 euros de sanctions avaient été décrétés. Cette fois, une trentaine de références sont concernées et couvrent un large spectre thérapeutique. « Les manquements identifiés concernent par exemple les anti-hypertenseurs, des anti-cancéreux, des anti-microbiens, des médicaments en neurologie… », a expliqué à l’AFP Alexandre de la Volpilière, directeur général de l’ANSM. « Aucune classe n’est malheureusement épargnée par ce phénomène », précise-t-il. »Sur les laboratoires, les principaux sont Biogaran, Sandoz, Viatris : les plus grosses sanctions concernent des médicaments génériques, ce qui correspond aux principales ruptures d’approvisionnement qu’on a pu constater ces dernières années », a-t-il ajouté. L’une des plus grosses sanctions touche par exemple Biogaran, géant français des génériques, pour des stocks insuffisants d’une molécule contre l’hypertension, l’irbesartan.Ces annonces ont été favorablement accueillies par les associations de patients, inquiètes de l’aggravation des pénuries de traitements. « C’est un bon signal puisque avant les amendes étaient beaucoup plus faibles », se félicite Catherine Simonin, de France Assos Santé, qui fédère de nombreuses associations. Elle y voit le signe que « les contrôles sont faits ».

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Publish date : 2024-09-24 07:44:55

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L’Express

Allemagne : Olaf Scholz, capitaine d’un bateau à la dérive

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Il a évité de peu la catastrophe. La victoire de son parti (SPD, social-démocrate) dans l’élection du Brandebourg, ce 22 septembre, d’une courte tête sur l’extrême droite (AfD), a donné un peu d’air à Olaf Scholz. Mais pour le chancelier le plus impopulaire que l’Allemagne ait connu, le soulagement risque d’être de courte durée.Car le gouvernement qu’il dirige, enkysté dans ses querelles et ses contradictions, paraît de moins en moins capable de tenir la barre. Elevant l’orthodoxie financière au rang de dogme, le parti libéral, l’un de ses partenaires de coalition, bloque la plupart des mesures sociales prises par le SPD, tandis que les Verts, tenus responsables du déclin économique du pays en raison de leurs choix énergétiques, sont totalement démonétisés. On peut douter qu’un tel attelage tienne jusqu’aux prochaines élections fédérales, dans un an.Pour l’opposition conservatrice, et son candidat récemment intronisé, Friedrich Merz, la voie vers la Chancellerie semble donc dégagée. Encore devra-t-il clarifier ses positions dans de nombreux domaines, comme l’énergie et, surtout, l’immigration. Ces derniers mois, les conservateurs n’ont cessé d’exhorter Olaf Scholz à durcir sa politique d’asile. Soit un virage total pour le parti d’Angela Merkel qui, en 2015, avait, au contraire, ouvert les frontières aux réfugiés. Une politique que ses adversaires, à l’approche du scrutin, ne manqueront pas de lui rappeler. A commencer par l’AfD, qui a réuni environ 30 % des voix lors des récents scrutins régionaux.

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Source link : https://www.lexpress.fr/monde/europe/allemagne-olaf-scholz-capitaine-dun-bateau-a-la-derive-NPMQP3VZBBC2VE5BP3NWMWCJE4/

Author : Charles Haquet

Publish date : 2024-09-24 10:26:31

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L’Express

« L’Europe court à l’abîme » : nos lecteurs réagissent à l’actualité

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Les oublis de « l’historien » HollandeJean-François Capéran, Fouras (Charente-Maritime)Hollande historien ? Lui qui souhaite se pencher sur les heurs et malheurs de la gauche en France aurait dû avoir le courage de dresser le bilan de son propre quinquennat. Selon lui, tout serait la faute des attentats de 2015 et de la situation au Mali en 2013. En quoi ces événements expliquent-ils la situation financière de la France et la montée du chômage durant son mandat ?Quant au portrait de Lucie Castets, plein d’anecdotes aimables, on en retire une impression générale d’improvisation, de solitude, d’absence de véritable solidarité dans l’équipe chargée de mettre en place et en action le programme de gouvernement. On y trouve aussi beaucoup d’amateurisme et la crainte, pour l’avenir de notre pays, que cette équipe ne soit pas à la hauteur des enjeux économiques, politiques, diplomatiques, environnementaux qui nous attendent. (« Les préceptes de l’historien Hollande », L’Express du 12 septembre.)L’effondrement de l’Europe n’est pas seulement économiqueMichel Cohen, Nantes (Loire-Atlantique)Un rapport de Mario Draghi l’affirme sans détour : l’Europe court à l’abîme. Outre l’échec prévisible des politiques néolibérales, la privation d’un gaz russe à bon marché accentue ce déclin ou plutôt cet effondrement économique. Plus généralement, la chute économique de l’Europe de l’Ouest n’est rien comparée à son effondrement civilisationnel : innombrables atteintes à la liberté d’expression ; nouvelles idéologies obscurantistes ; dénis de justice et Etat de non-droit ; triomphe de l’islamisme, de l’antisémitisme et du racisme inversé avec pour conséquence d’innombrables crimes barbares contre juifs et non-juifs ; victoires des partis d’extrême droite islamofascistes (notamment en France). L’Europe de l’Ouest n’a pas seulement perdu sa puissance économique, mais également son génie culturel et son âme. (« Rapport Draghi : « C’est la survie même de notre modèle social qui est en jeu » », sur Lexpress.fr)Restaurons l’autorité des enseignantsTony Calvo, Nice (Alpes-Maritimes)La première chose à faire pour restaurer l’autorité des enseignants consiste à faire sortir les parents d’élèves de la sphère éducative. A partir du moment où ceux-ci ont été considérés comme des partenaires, ils ont pris la liberté de critiquer les professeurs, sapant ainsi leur autorité. Rétablissons par exemple les heures de retenues en dehors des horaires habituels. Ne dit-on pas que la peur du gendarme est le commencement de la sagesse ? (« Franck Ramus : « Les évaluations nationales sont une chance pour les élèves » », L’Express du 5 septembre.)L’abbé Pierre et les pauvresPierre Plawner, Nogent-sur-Vernisson (Loiret)Il n’y a pas de fumée sans feu, et l’abbé Pierre n’a pas toujours affiché une conduite irréprochable. Les personnes qui ont pu être offensées ou agressées par l’abbé Pierre méritent considération. Ce qui leur est survenu est très grave, et consternant. Mais, de grâce, mettez dans la balance les actions de l’abbé Pierre envers des millions de personnes dans la difficulté, voire la misère. (« Abbé Pierre : un silence nourri par son statut d’icône ? », sur Lexpress.fr)Quelles armes fournir à l’Ukraine ?Patrice Micolon, Viroflay (Yvelines)Je m’interroge sur les limites… des limitations à l’utilisation des armements. On commence par interdire la vente d’armes à certains pays ; puis on interdit à ceux à qui on les vend de cibler certains pays ; puis, comme aujourd’hui, on leur défend de cibler certains objectifs des pays avec lesquels ils sont en conflit… Il en résulte qu’un pays A qui vend des armes à B, lequel est en guerre avec, C, finit par lui-même se retrouver en guerre avec C. Alors, messieurs les marchands d’armes, ne vendez pas n’importe quoi à n’importe qui !(« Armes nucléaires : la course est relancée », L’Express du 5 septembre.)Portraits du Proche-Orient : notre série de podcastsDepuis l’attaque du 7 octobre 2023, le Proche-Orient est le théâtre d’un affrontement géopolitique majeur, où se mêlent plusieurs personnalités : le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, bien sûr. L’ayatollah Ali Khamenei, en Iran, ou encore Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah libanais. Mais d’autres avant eux ont déjà fait basculer l’histoire du conflit israélo-palestinien. Leurs noms ? Golda Meir, Anouar el-Sadate, Yasser Arafat, Hafez el-Assad… La Loupe, le podcast de L’Express, dresse cette semaine leurs portraits à travers une série de quatre épisodes. En compagnie de notre chroniqueur, le géopolitologue Frédéric Encel, et de Corentin Pennarguear, grand reporter au service monde, découvrez comment leurs trajectoires permettent de comprendre ce qui se joue aujourd’hui.

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Publish date : 2024-09-24 11:53:47

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L’Express

Frappes israéliennes au Liban : après Gaza, le risque d’une nouvelle guerre sans fin

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Comme « Beyrouth » ou « Vietnam », le mot « Gaza » est désormais chargé d’un sens qui symbolise l’horreur. Reflétant les craintes de nombreux observateurs, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est ainsi inquiété le dimanche 22 septembre du risque que le Liban devienne « un autre Gaza ».A l’heure où les bombardements israéliens s’intensifient contre des cibles du Hezbollah dans le sud et l’est du pays, sur fond d’appels à la population à évacuer les zones concernées, les ressemblances avec le début des opérations dans la bande de Gaza – après les massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre -, sont troublantes. Et font craindre le pire. D’ores et déjà, les frappes du 23 septembre ont fait plus de 550 morts (dont 50 enfants) en une seule journée, en « grande majorité des personnes non armées », selon le gouvernement libanais, et plus de 1 800 blessés.Bilan humain effrayantIl reste à espérer que l’Etat hébreu, dix-huit ans après la dernière guerre sanglante contre le pays du Cèdre, ne se lance pas au nord dans une offensive aussi désastreuse qu’au sud-ouest pour éradiquer un autre ennemi ayant juré sa perte : la milice libanaise pro-iranienne.Car outre la perspective de reproduire le cauchemar – un bilan humain effrayant démontrant un mépris total pour le sort des civils -, un « autre Gaza » au Liban signifierait une nouvelle guerre sans fin, faute de perspective diplomatique, devant une communauté internationale impuissante. Un tel scénario, qui fait planer la menace d’un embrasement régional, risquerait d’emporter tout un pays déjà meurtri par une situation économique et politique catastrophique.Officiellement, l’armée israélienne cherche à fragiliser le Hezbollah – qui a ouvert un « front de soutien » à Gaza le 8 octobre et multiplie depuis les tirs de roquette auxquels riposte l’Etat hébreu – en frappant sa hiérarchie et ses dépôts de munition. Les autorités israéliennes ont notamment promis aux populations du nord du pays, déplacées depuis le début des hostilités, qu’elles pourraient retourner chez elles.L’opération pourrait aussi servir à détourner l’attention de Gaza où, malgré plus de 40 000 morts selon le Hamas, Tsahal n’est pas parvenu à détruire complètement le mouvement terroriste, armé par l’Iran, ni à rapatrier la centaine d’otages, vivants ou morts, encore détenus sur place.Au vu de sa progression dans les sondages depuis que les coups portés au Hezbollah se multiplient, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou pourrait se sentir encouragé dans cette « nouvelle phase », qui consiste à déplacer « le centre de gravité » de la guerre « vers le nord ». Reste que l’organisation chiite, même affaiblie par deux vagues d’explosions de bipers et de talkies-walkies, et l’élimination de plusieurs de ses haut gradés, constitue un adversaire bien plus redoutable que le Hamas.

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Author : Cyrille Pluyette

Publish date : 2024-09-24 15:50:00

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L’Express

Antoine Armand, le RN et « l’arc républicain » : le premier couac du gouvernement Barnier

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A peine nommé, et déjà dans le viseur du Rassemblement national. Le nouveau ministre de l’Economie, Antoine Armand, a provoqué la colère du mouvement d’extrême droite, et l’embarras de Matignon, en affirmant, ce mardi matin sur France Inter, que le RN n’appartenait pas à « l’arc républicain ».Interrogé à propos de sa volonté de travailler avec l’ensemble des autres groupes politiques, de La France insoumise au Rassemblement national, Antoine Armand s’est dit ouvert à collaborer avec tous les partis, « pour peu qu’ils soient dans l’arc républicain », auquel n’appartient pas le RN selon lui. « C’est-à-dire que le Rassemblement national contre lequel nous avons été élus, face auquel nous avons fait un front républicain, n’y appartient pas (à « l’arc républicain », NDLR), il faut être très clair dessus », a-t-il ajouté.Peu après les propos du nouveau locataire de Bercy, la patronne des députés RN Marine Le Pen a haussé le ton, exhortant le Premier ministre Michel Barnier à ce que la « philosophie » qu’il a exprimée « soit partagée par l’ensemble des ministres ». Un avertissement partagé par le patron des députés Union des droites pour la République (UDR) Eric Ciotti, lequel a fustigé « les déclarations belliqueuses » d’Antoine Armand.La mise au point de Michel BarnierAlors que le RN fait peser la menace d’une motion de censure sur le gouvernement Barnier, Bercy n’a pas tardé à rétropédaler. A la mi-journée, le ministère de l’Economie et des Finances a fait savoir qu’Antoine Armand allait finalement recevoir « toutes les forces politiques représentées au Parlement » au sujet de la situation très dégradée des finances publiques. « La situation économique et financière de la France réclame une concertation large des élus de la Nation », a indiqué le ministère dans un communiqué.Il faut dire que, d’après BFMTV et l’AFP, Michel Barnier a peu goûté aux déclarations matinales de son ministre, ce qui a conduit à un recadrage en règle. Lors d’un échange ce mardi, le Premier ministre lui a ainsi rappelé « les règles fixées […] à savoir le respect des électeurs et le respect des responsables politiques représentés à l’Assemblée nationale et au Sénat », a indiqué Matignon. Le Premier ministre qui se sait, depuis sa nomination, « sous surveillance » du RN, a même pris son téléphone ce mardi pour « rassurer » Marine Le Pen et « rectifier le tir », raconte Le Figaro. Ce premier couac entre Bercy et Matignon rappelle à quel point le gouvernement de Michel Barnier est en sursis.

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Source link : https://www.lexpress.fr/politique/antoine-armand-le-rn-et-larc-republicain-le-premier-couac-du-gouvernement-barnier-YWCKF5PUNVEPFM7IO5YL3KIEUE/

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Publish date : 2024-09-24 15:53:23

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L’Express

Michel Barnier et les impôts : pourquoi la justice fiscale attendra encore

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A chaque semaine, son dérapage. D’après les dernières estimations de Bercy, le déficit public frôlerait finalement les 6 % du PIB cette année, contre 4,4 % prévu dans le projet de loi de finances présenté il y a un an à la même époque, bien davantage que ce que redoutaient les experts du Trésor au cœur de l’été. Au bas mot, il faudrait trouver entre 30 et 40 milliards d’euros l’an prochain pour espérer ramener le déficit vers les 5 % du PIB en 2025.Entre les lignes rouges politiques imposées par les différentes factions de l’Assemblée nationale, Michel Barnier slalome. En matière d’impôts, une surtaxe exceptionnelle sur les bénéfices des grands groupes – le Medef ne s’y oppose plus frontalement mais impose ses conditions – et un gel du barème de l’impôt sur le revenu pour les tranches les plus élevées, seraient dans les tuyaux. Pourraient s’y ajouter quelques rabotages de niches fiscales, comme celle du Pacte Dutreil. Le tout pour une dizaine de milliards d’euros. Un énième rafistolage.Les deux maux dont souffre la FranceLa France mériterait pourtant une remise à plat total de son système fiscal. Le pays souffre de deux maux, a priori contradictoires : un taux de prélèvements record et un gâteau fiscal mité. Au fil des décennies, exonérations, allègements, taux réduits, crédits d’impôts, niches fiscales en tous genres ont troué la base taxable. Certaines de ces mesures sont justifiées. D’autres s’expliquent seulement par les grognements des chiens qui dorment dans les niches. Le résultat ? 1 foyer fiscal sur 2 seulement paie l’impôt sur le revenu. Depuis la suppression de la taxe d’habitation, les impôts locaux ne pèsent que sur les seuls propriétaires, quel que soit leur revenu. Un rapport publié en 2023 par Jean-René Cazeneuve, rapporteur du Budget à l’Assemblée nationale, révélait que le taux effectif de l’impôt sur les sociétés s’élevait à 17,1 % pour les grandes entreprises, contre 21,3 % pour les entreprises de taille intermédiaire et 19,9 % pour les PME.Les experts de Bercy évaluent à près de 90 milliards d’euros par an le montant des « dépenses fiscales », c’est-à-dire les recettes qui manquent dans les comptes en raison de cette kyrielle d’allègements et de niches. La France, toujours hantée par la Révolution, pourrait cependant se souvenir de l’article 13 de la Déclaration des droits de l’Homme de 1789 : « Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés. » A quand une révolution fiscale avec des taux d’imposition moins élevés, plus progressifs, et une base taxable plus élargie ? Une feuille de route pour l’après 2027.

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Source link : https://www.lexpress.fr/economie/politique-economique/michel-barnier-et-les-impots-pourquoi-la-justice-fiscale-attendra-encore-A2X6NTON5BEDRFZS65PTMV7KIA/

Author : Béatrice Mathieu

Publish date : 2024-09-24 16:00:00

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L’Express

Susan Neiman : « Dans le milieu universitaire, le wokisme est loin d’être fini »

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Encore un livre sur les woke ? Si les essais contre la mouvance « éveillée » ont pullulé ces derniers mois en France – alors même que dans les pays anglo-saxons, des observateurs avertis évoquent déjà un recul de la question identitaire -, l’ouvrage de Susan Neiman se distingue par la finesse de son approche philosophique, tout comme par le fait qu’on ne peut nullement soupçonner son auteure d’avoir basculé du côté des réactionnaires. Directrice du Einstein Forum à Potsdam après avoir enseigné à Yale et à l’université de Tel-Aviv, cette spécialiste des Lumières avertit, dans La gauche n’est pas woke, contre les penchants « tribalistes » de son camp politique, qui sapent ses fondements universalistes et progressistes. Susan Neiman nous explique comment on peut avoir une position universaliste sur le conflit israélo-palestinien, pourquoi il est important pour un progressiste de croire au progrès, et pourquoi Kamala Harris fait bien de se tenir loin des politiques identitaires face à un adversaire dénué de tous scrupules moraux.L’Express : On peut selon vous être anti-woke sans forcément être réactionnaire, ou même de droite…Susan Neiman : Mon livre va même plus loin. Le mouvement woke s’appuie sur des émotions traditionnellement de gauche : empathie pour les opprimés et les marginalisés, indignation face au sort des opprimées, volonté de corriger les erreurs de l’Histoire… Mais pour cela, il applique des idées basées sur l’identité qui sont en réalité très réactionnaires. Les militants woke sont plein de bonnes intentions, mais ils ne se rendent pas compte de ce qu’impliquent les hypothèses philosophiques sur lesquelles ils s’appuient.Aujourd’hui, l’anti-wokisme n’est-il pas un marqueur de l’extrême droite ? Ron DeSantis et Donald Trump aux Etats-Unis, Eric Zemmour en France ou même Vladimir Poutine en Russie ont tous anglé leur discours là-dessus…C’est pour ça, je pense, que mon livre a été traduit en douze langues. Il va même être publié en arabe. J’ai demandé à un confrère syrien comment ce livre pouvait intéresser un éditeur égyptien. « Ah, les gens à gauche en ont simplement assez des concepts du postcolonialisme, et sont ravis qu’on les questionne » m’a-t-il répondu. Mais c’est aussi ce pourquoi des amis m’ont déconseillé d’utiliser le mot « woke » en titre, car il a été considérablement instrumentalisé par la droite. Pourtant, dès la première page, je me définis comme une socialiste. Par ailleurs, on n’écartera pas l’extrême droite en faisant comme si la pensée woke était un non-problème ou un fantasme inventé par la droite pour faire taire toute demande de justice sociale. Au contraire, si les progressistes de gauche sont incapables de dénoncer les excès de la pensée woke, cela poussera des personnes dans les bras de la droite.Selon vous, la grande opposition idéologique se joue aujourd’hui entre universalisme et tribalisme. Et le tribalisme peut se situer à droite comme à gauche…L’universalisme est un sujet délicat en France plus qu’ailleurs, car en étant le pays de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, il s’agit pour vous d’un pilier national. Mais l’universalisme doit sincèrement inclure toutes les composantes d’une population. Se contenter de simplement dire « nous avons toujours été universalistes, donc il est impossible que nous soyons racistes ou sexistes » ne suffit pas. Tous les pays, y compris la France, peuvent faire mieux dans l’application de cette idée abstraite qu’est l’universalisme.Cela dit, revenons au XVIIIe siècle. Joseph de Maistre écrivait : « Il n’y a point d’homme dans le monde. J’ai vu dans ma vie des Français, des Italiens, des Russes, etc. Je sais même, grâce à Montesquieu, qu’on peut être persan. Mais quant à l’homme, je déclare ne l’avoir rencontré de ma vie ; s’il existe, c’est bien à mon insu ». Michel Foucault a expliqué que l’humain est une invention récente, datant du XVIIIe siècle, et que celle-ci disparaîtra sans doute comme des dessins sur le sable. Effectivement, l’humanisme est une invention de la modernité, mais ayons conscience d’à quel point cette invention a été une réussite ! Nous percevons désormais des gens de différentes nationalités, couleurs et langues comme ayant une même humanité et une même dignité, qu’il faut donc respecter. Avant cela dominait l’idée que seules les personnes avec qui on pouvait s’identifier appartenaient forcément à la même tribu que nous. Les Lumières ont mis en avant l’universalisme, dont a découlé la solidarité sociale de gauche. Peut-être qu’il est plus facile de comprendre les gens de sa propre tribu, mais à travers l’art, la littérature, la culture, il est possible d’élargir ce cercle de l’empathie. C’est pour ça que la notion d’appropriation culturelle me pose autant de problèmes. Même Frantz Fanon, aujourd’hui perçu comme le saint-patron du post-colonialisme, était opposé au tribalisme et à l’essentialisme racial, écrivant que « toutes les formes d’exploitation sont identiques, car elles s’appliquent toutes à un même ‘objet’ : l’Homme ».Je déteste les mots « pro-palestinien » ou « pro-israélien »Comment peut-on avoir une position universaliste sur le conflit israélo-palestinien ? Des deux côtés, il y a aujourd’hui beaucoup de tribalisme…Je déteste les mots « pro-palestinien » ou « pro-israélien ». Je suis pro-paix et pro-droits de l’homme. Le problème, c’est qu’il est bien plus aisé d’être tribaliste. Il ne fait pas de doute que le Hamas a craqué l’allumette le 7 octobre, et que le massacre de plus de 1 200 citoyens israéliens n’avait rien d’un acte de « résistance ». Mais il ne fait pas non plus de doute que l’Etat d’Israël a répondu par une campagne de bombardements de civils avec des crimes de guerre, et que Netanyahou veut aujourd’hui prolonger le conflit pour préserver sa coalition fasciste – je n’utilise pas ce mot avec légèreté – et éviter d’aller en prison pour corruption. Joe Biden a eu les bons mots quand il s’est rendu à Tel-Aviv une semaine après le massacre, disant aux Israéliens qu’il comprenait leur rage et douleur, mais qu’ils ne devaient pas commettre la même erreur que les Etats-Unis après le 11 septembre 2001. Mais il n’était pas dans l’intérêt de Netanyahou de suivre cet excellent conseil. Aujourd’hui, mes amis israéliens sont terrifiés. Le Hezbollah est sans conteste une organisation terroriste islamiste, et l’opération menée contre lui est spectaculaire. Mais Israël mène des assassinats ciblés depuis longtemps, et cela n’a pas pour autant résolu les conflits dans la région. On sait que si vous transformez quelqu’un en martyr, d’autres personnes vont le remplacer.Vous rappelez aussi l’importance de la distinction entre justice et pouvoir. Pourquoi ?Il faut en revenir au XVIIe siècle, époque où l’aristocratie pouvait encore faire ce qu’elle voulait, symbolisée par le droit du seigneur. L’idée d’une égalité de tous devant la loi a elle aussi été introduite au XVIIIe siècle. Encore une fois, nous savons que dans les faits, des personnes plus riches peuvent faire appel à de meilleurs avocats. Mais pour autant, on ne peut pas jeter ce principe de justice universelle par la fenêtre, comme le fait Michel Foucault, devenu le parrain de la gauche woke. Pour lui, la justice n’existe pas, et ce qui apparaît comme des progrès sont en réalité des formes de répression encore plus sinistres. Foucault s’est certes intéressé aux marginaux de la société, les hors-la-loi et les fous, ouvrant de nouvelles pistes de recherche. Surveiller et punir s’ouvre par la saisissante description du supplice de Robert-François Damiens, écartelé sur place publique au milieu du XVIIIe siècle. Mais ensuite, Foucault nous explique que le système carcéral moderne est certes plus subtil et insidieux, mais qu’il s’avère encore plus dominateur. C’est un message très nihiliste. Or Foucault est réellement le penseur le plus cité internationalement dans les sciences humaines et sociales.La récente décision de la Cour suprême d’octroyer une présomption d’immunité au président des Etats-Unis pour ses actes officiels a, à juste titre, indigné une partie des Américains. C’est remplacer le pouvoir d’un président par celui d’un roi, ce contre quoi la Révolution américaine s’était justement battue. Néanmoins, l’un des problèmes avec les woke, c’est qu’ils ne valorisent pas les réels progrès que nous avons effectués. Nous avons encore un long chemin à parcourir pour avoir une vraie justice universelle et une égalité pour tous. Mais pour cela, il vaut mieux se baser sur ces principes hérités des Lumières plutôt que de penser, par exemple, que puisque l’Occident a longtemps dominé le monde, c’est au tour des pays du « Sud » de prendre leur revanche. Cela n’a rien d’une idée de gauche.Comment expliquer que des soi-disant progressistes soient si réticents à reconnaître les spectaculaires progrès effectués en matière de tolérance ?Déjà, on n’enseigne plus beaucoup l’histoire. Beaucoup de gens ignorent tout simplement les faits. L’abolition de l’esclavage, le droit de vote des femmes ou les mêmes droits pour les couples homosexuels ont changé la vie de millions de gens. Il suffit de voir la réalité dans les pays où ces changements n’ont pas eu lieu, comme en Mauritanie pour l’esclavage, en Afghanistan pour le droit des femmes ou en Ouganda pour la criminalisation des relations entre personnes de même sexe.Ensuite, il est plus facile de croire au progrès quand on l’a soi-même vécu. Je me mets à la place d’un jeune Américain de 25 ans. Avec les Obama, il a vu une famille noire, intelligente, occuper pendant huit ans la Maison-Blanche sans faire aucun scandale, avant que son monde ne s’effondre avec Donald Trump.Enfin, vous êtes journaliste. Si vous voulez être lu et recevoir des prix, vaut-il mieux faire une enquête sur une ville où tout fonctionne bien, ou alors dénoncer une municipalité dans laquelle le maire est corrompu ? Il y a cette idée répandue que vous paraissez plus intelligent si vous critiquez et vous indignez contre des choses qui ne vont pas plutôt que de rappeler les réussites. Et cela ne concerne pas que votre profession.Je comprends qu’on puisse enrager de voir que le progrès est si lent. Mais le problème, c’est que si nous ne reconnaissons pas que des progrès réels ont été accomplis, nous n’aurons jamais l’espoir d’en accomplir de nouveaux.Des analystes anglo-saxons ont estimé que le wokisme avait déjà atteint son point culminant, et qu’il serait en train de refluer du fait de ses excès. Qu’en pensez-vous ?Effectivement, il y a peut-être une bascule. D’abord, les réactions au 7 octobre 2023 ont poussé un certain nombre de militants woke à estimer que les Palestiniens représentaient le « Sud Global » et les Israéliens le « Nord », et qu’il fallait soutenir de façon inconditionnelle le Sud. Ce qui a donné lieu à des absurdités du genre « les queer avec le Hamas ». Beaucoup de personnes ont vraiment été décontenancées par ces prises de position. Par ailleurs, il y a aussi le sentiment qu’à un certain point, le wokisme devient ennuyeux, et parfaitement inefficace face à la droite.Mais je dois cependant préciser que dans le milieu universitaire, le wokisme est loin d’être fini. Les sujets proposés par les étudiants pour décrocher des bourses sont si souvent autoréférencés que ça en devient lassant. Je ne suis pas transphobe et encore moins homophobe. Mais je suis déçue quand une personne trans ne se concentre que sur un sujet du type « la transsexualité au IIe siècle avant J.C. », ou quand des étudiantes chinoises se focalisent sur les femmes chinoises. Avant, on allait à l’université pour comprendre des choses sur les autres personnes. L’idée qu’il faille se concentrer sur sa propre identité me chagrine. Mais cet état d’esprit a été massivement assimilé à l’université. J’ai une amie qui est l’une des plus grandes spécialistes du sanskrit, reconnue même par le parti nationaliste hindou BJP, c’est vous dire. C’est une femme juive de New York. Elle m’a confié être soulagée de prendre sa retraite, car il est de plus en plus difficile d’obtenir des postes universitaires si vous n’êtes pas vous-même originaire du sud de l’Asie, au nom de la lutte contre l’appropriation culturelle. Et qu’importe si dans la génération précédente, de nombreux grands chercheurs spécialistes de cette région n’étaient pas issus d’Asie du Sud. Cela me fait donc dire qu’on n’en a pas fini avec le wokisme.La candidate démocrate Kamala Harris a d’ailleurs soigneusement évité les politiques identitaires, refusant de se définir par ses origines. Est-ce la bonne stratégie ?C’est incroyable. Je n’ai pas apprécié que Joe Biden déclare durant sa campagne de 2020 qu’il allait nommer la première femme noire à la Cour Suprême. Ketanji Brown Jackson est, j’en suis certaine, une juge très qualifiée. Quel besoin avait-il d’affirmer cela, si ce n’est pour flatter un public woke ? Kamala Harris est une femme de couleur, mais son identité n’est pas au centre de sa politique. Sa campagne est très intelligente. Tim Walz est un parfait colistier. Pour la première fois, j’ai repris espoir, même si cette élection est très serrée, et que je crains qu’elle ne soit tranchée que plusieurs jours après le vote.A l’inverse, Donald Trump, en étant dénué de toutes considérations morales, donne aux personnes l’autorisation de se comporter selon leurs pires démons. Il a bénéficié d’une énorme couverture médiatique, car il y avait quelque chose de perversement fascinant chez lui. Vous avez regardé, j’ai regardé. Comment ne pas sans cesse être surpris par un homme qui réagit si différemment de la majorité d’entre nous ? Mais le spectacle commence quand même à lasser.La gauche n’est pas woke, par Susan Neiman, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Cécile Dutheil de la Rochère. Climats/Flammarion, 242 p., 22 €.

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Author : Thomas Mahler

Publish date : 2024-09-24 16:54:37

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L’Express

Guerre en Ukraine : « Rien ne permet de dire que Poutine a l’intention d’envahir d’autres pays »

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Vladimir Poutine reste-t-il aujourd’hui un dirigeant pragmatique, comme il aime l’affirmer, ou est-il devenu un autocrate rongé par une idéologie de plus en plus nationaliste et impérialiste ? La question divise les spécialistes. Dans Les nationalismes russes, Jules Sergei Fediunin, chercheur à l’université d’Oslo, analyse avec finesse les courants nationalistes en Russie, divisés entre ceux qui se focalisent sur une supposée ethnie russe, et ceux qui rêvent de restaurer la grandeur impériale d’un pays multiculturel. Au sommet, le maître du Kremlin n’hésite pas à se poser en arbitre et à puiser dans la rhétorique de ces différents nationalismes, tout en écartant des figures quand elles deviennent trop critiques du régime, à l’image de l’ultra-nationaliste Strelkov et bien sûr d’Evgueni Prigojine. Pour Jules Sergei Fediunin, même s’il ne faut pas sous-estimer le rôle d’une idéologie de plus en plus conservatrice et anti-occidentale, « Poutine n’a jamais véritablement abandonné une logique managériale, y compris vis-à-vis des radicalités. C’est un calcul assez machiavélien ». Entretien.L’Express : Vous divisez les nationalismes russes en deux grands courants sur le plan idéologique : l’un centré sur l’idée d’empire et de civilisation, l’autre focalisé sur la notion d’ethnie russe. Pourquoi cette distinction ?Jules Sergei Fediunin : Sur le plan idéologique, il y a en effet deux grands courants, l’un ethnonationaliste, l’autre stato-impérial. Ces nationalismes russes ont commencé à se former au XIXe siècle à l’époque tsariste, mais ont surtout été réactualisés au moment de la chute de l’URSS. Ce qui les différencie, c’est que le premier courant met l’accent sur un Etat russe fort et composite, qui embrasse des territoires et populations variées en termes de cultures, de religions, d’ethnicités, de langues… C’est un nationalisme impérial et relativement « inclusif ».A l’inverse, l’ethnonationalisme met l’accent sur les valeurs du groupe majoritaire russe, pensé parfois en termes de sang et de biologie, mais plus généralement défini par la culture, la religion orthodoxe ou la langue. Dans cette perspective, les autres groupes qui forment aujourd’hui la Fédération de Russie sont considérés comme des populations minoritaires, qui devraient respecter les intérêts et les valeurs du groupe majoritaire. Ce courant ethnonationaliste n’a constitué une idéologie que tardivement, à l’époque post-soviétique, mais il a des racines au XIXe siècle chez les slavophiles, un mouvement conservateur qui avait commencé à penser une nation russe au sein d’un empire la dépassant. A l’époque, cette nation russe a ainsi été définie comme une union de trois populations, les Grands-Russes (devenus Russes tout court à l’époque soviétique), les Petits-Russes ou Ukrainiens, et les Biélorusses. Cette conception tripartite a été rejetée par les bolcheviks, reconnaissant la singularité des identités des trois peuples slaves. Elle a toutefois été entretenue dans l’émigration des Russes blancs, avant d’être réactualisée au sortir de l’époque soviétique et, des années plus tard, reprise par Vladimir Poutine au sujet de l’Ukraine…A quel point le prix Nobel de littérature Alexandre Soljenitsyne, longtemps adulé dans les pays occidentaux pour son opposition au communisme, a-t-il influencé ce nationalisme ethnique ?Le courage personnel et le talent littéraire de Soljenitsyne sont incontestables. Bien que ces opinions conservatrices et traditionnalistes soient largement connues, il est toujours sous-estimé en tant que penseur de l’ethnonationalisme russe. Il articule très clairement ses idées dans un pamphlet de 1990 écrit lors de son exil aux Etats-Unis, Comment réaménager notre Russie ?. Soljenitsyne explique alors que l’Union soviétique, un empire, doit disparaître, et qu’il faut revenir à une vitalité russe, abîmée. Pour y parvenir, il convient, dit-il, de laisser partir les populations non slaves, tout en gardant un socle national défini en termes d’ethnicité et de culture, avec une histoire et une foi commune : socle fait des populations russe, ukrainienne et biélorusse.En 1991, après le putsch raté de Moscou suivi par la déclaration d’indépendance de l’Ukraine, Soljenitsyne envoie une lettre à Boris Eltsine dans laquelle il parle de « fausses frontières léninistes » de l’Ukraine. Le romancier devient ainsi une figure de référence pour les cercles ethnonationalistes, qui se constituent dans les années 2000. L’idée dominante, c’est qu’il n’y a pas besoin d’empire : mieux vaut se concentrer sur le peuple russe (défini la plupart du temps comme comprenant des Ukrainiens russophones et des Biélorusses) et restaurer sa force démographique et morale après l’expérience soviétique.A l’inverse, la figure la plus connue du nationalisme impérialiste russe, Alexandre Douguine, défend lui une approche civilisationnelle…Douguine rejette même le terme de nationalisme. C’est un auteur très prolifique, qui peut d’ailleurs se contredire. Il s’est inspiré des radicalités idéologiques occidentales, dont le mouvement völkisch en Allemagne et la Nouvelle Droite d’Alain de Benoist en France. Mais il puise aussi dans des courants d’idées russes, dont l’eurasisme, doctrine qui s’est développée au sein de l’émigration russe dans les années 1920-1930 et qui explique que la Russie n’est pas un pays européen, mais qu’elle doit être considérée comme une civilisation à part entière, telle une union des populations slaves et turciques ayant bénéficié des invasions mongoles et tatares.Douguine reprend ces idées, se définissant comme « néo-eurasien ». Il repense la Russie à la fois comme empire et civilisation, en adoptant une vision géopolitique. A ses yeux, les Etats-Unis, après la Grande-Bretagne, incarnent le pôle atlantiste, la puissance maritime, alors que la Russie est le « heartland » (terme introduit par Mackinder), c’est-à-dire un pôle de résistance terrestre à l’hégémonie occidentale. Mais Douguine, très croyant, y ajoute une dimension théologique. Pour lui, la Russie est le « katechon », une force empêchant l’arrivée de l’Antéchrist, associé naturellement à l’Occident supposément décadent.Comment Vladimir Poutine gère-t-il ces différents courants nationalistes ? Comme vous le souligniez, il reprend à l’ethnonationalisme la conception tripartite de la nation russe, tout en étant capable d’embrasser le Coran en Tchétchénie…Poutine est avant tout un opportuniste. Lui-même se définit depuis des années comme un pragmatique. C’est un politicien rusé, jouant sur plusieurs tableaux. Dès ses débuts au sommet de l’Etat russe, il a gardé une approche gestionnaire de la politique. Mais il a toujours eu plus d’affinités avec le courant stato-impérial. Comme Eltsine avant lui, Poutine a été soucieux de préserver l’intégrité territoriale de la Russie face au séparatisme tchétchène. La Tchétchénie est un petit territoire représentant moins de 1 % de la population de la Fédération de Russie. Mais le conflit russo-tchétchène a déstabilisé toute la société. Très vite, Poutine a exclu de sa politique officielle les ethnonationalistes : qu’ils s’expriment au nom des groupes minoritaires ou de la majorité ethnique, ils ont tous été considérés comme une menace pour l’ordre établi. Poutine a toujours insisté sur le caractère pluriethnique et multiconfessionnel de l’Etat russe. Il peut ainsi embrasser le Coran et rencontrer des leaders d’autres confessions religieuses, malgré sa proximité personnelle avec le patriarche Kirill. Dans ce sens-là, il reste un homme soviétique.Si vous vous montrez déloyal envers Poutine, c’est fini…Mais au sujet de l’Ukraine, Poutine a mobilisé une conception plus ethnoculturelle de la nation russe. Dans son célèbre discours entérinant l’annexion de la Crimée le 18 mars 2014, il a déclaré que le peuple russe était le plus divisé au monde par des frontières. Or, il s’agit là d’une revendication commune à tous les idéologues ethnonationalistes, qui expliquent que les Russes ethniques doivent se regrouper et bénéficier automatiquement de la nationalité russe et du statut officiellement reconnu au sein de l’Etat, un peu sur le modèle israélien.Vous rappelez qu’Alexeï Navalny, avant de devenir la figure de proue de la lutte anti-corruption, était au départ un nationaliste s’opposant à l’immigration et au financement des régions musulmanes dans le Caucase…Navalny a commencé par militer dans un parti social-libéral de l’opposition, Iabloko. Il en a été exclu en 2007 du fait de son engagement nationaliste. Navalny a même co-fondé le mouvement politique Narod avec l’écrivain Zakhar Prilepine, aujourd’hui promoteur du « nationalisme Z » qui célèbre la guerre en Ukraine et chante la gloire des armées russes. A l’époque, Navalny portait un discours anti-migrants très dur. Au début des années 2010, il mélangeait encore propos anti-corruption et propos racistes envers les populations issues de l’immigration, originaires du Caucase et de l’Asie centrale. Aux côtés des ethnonationalistes russes, il a soutenu le slogan « Arrêtons de nourrir le Caucase », en signe de protestation contre les transferts budgétaires vers les républiques majoritairement musulmanes de la région. Sa stratégie consistait alors à chercher l’union des différentes forces de l’opposition, y compris les nationalistes opposés au régime. Garry Kasparov avait tenté la même chose avec le chef des « nationaux-bolcheviks » Edouard Limonov au milieu des années 2000.Mais en 2013-2014, Navalny a compris que l’engagement nationalisme lui nuisait plus qu’il ne lui bénéficiait, et ce, sur fond de grandes tensions au sein des milieux nationalistes à la suite de l’Euromaïdan en Ukraine. Devenue une figure bien connue dans les milieux urbains, Navalny a pratiquement délaissé ce sujet, se concentrant sur la dénonciation des élites kleptocratiques, stratégie qu’il jugeait plus mobilisatrice.Comment expliquer que le Kremlin, après avoir longtemps toléré les critiques nationalistes contre l’état-major et le ministre de la Défense Choïgou, ait l’année dernière effectué une reprise en main, symbolisée par la mort de Prigojine et l’arrestation de Strelkov ?Vladimir Poutine n’a jamais véritablement abandonné une logique managériale, y compris vis-à-vis des radicalités. C’est un calcul assez machiavélien. L’ultranationaliste Strelkov (pseudonyme d’Igor Guirkine) avait été mis à l’écart dès 2014, car il critiquait le régime pour ne pas avoir annexé le Donbass au moment de la signature des accords de Minsk. En juillet 2023, il est devenu l’une des icônes du « nationalisme Z » mais aussi l’un des plus fervents critiques de désorganisation et de la « mollesse » du commandement militaire russe et de Poutine en personne. Il a été arrêté en raison des propos « extrémistes » qu’il exprimait sur les réseaux sociaux, avant d’être condamné à quatre ans de prison.Poutine a peur d’être dépassé par des nationalistes radicaux qui ont des objectifs maximalistesEn revanche, Prigojine a eu un parcours singulier. Sa milice Wagner a été utilisée comme une présence militaire et politique à l’extérieur de la Russie (Syrie, Afrique, Ukraine…). Mais Prigojine, en devenant en 2022-2023 le chef de guerre le plus connu et le plus populaire dans les milieux nationalistes et pro-guerre, a pu développer des ambitions politiques. Il a contesté directement le général Guerassimov et le ministre Choïgou, se permettant ce que les autres ne pouvaient pas se permettre. Prigojine n’a cependant jamais osé critiquer Poutine directement, alors que Strelkov avait franchi ce pas. Poutine a en tout cas pris le parti de Choïgou à partir du moment où il a exigé que toutes les unités combattantes rentrent dans les rangs. Prigojine avait des soutiens haut placés, mais il a surestimé ses capacités. Il y a une dimension carnavalesque dans sa rébellion de juin 2023 : c’était une performance qui ne se réduit pas aux motifs rationnels. Connaissant le fonctionnement du régime, il était clair qu’un tel acte ne pouvait pas rester impuni. En effet, le régime se fonde sur la loyauté qui constitue la valeur première pour le « chef suprême », Vladimir Poutine. Si vous vous montrez déloyal envers lui, c’est fini…Peut-on définir le poutinisme ? Vous soulignez que l’idéologie sur laquelle s’appuie Poutine est très composite, défendant à la fois la mémoire tsariste et la mémoire soviétique, tout en prenant une tournure de plus en plus conservatrice et anti-occidentale…Depuis son accession au sommet de l’Etat russe, Poutine a même souvent été critiqué pour ses positions jugées trop libérales et pro-occidentales. Douguine a ainsi théorisé « la double face » de Poutine, avec un Poutine occidental et un Poutine souverainiste, en se réjouissant que ce soit le second qui l’ait emporté au moment de l’invasion de l’Ukraine… Poutine a vraiment un côté gestionnaire, qui est toujours d’actualité. Mais il ne faut pas sous-estimer l’influence des idées et des émotions qu’elles véhiculent. Il s’est mis à promouvoir des valeurs conservatrices et illibérales, avec la mise en avant d’un agenda anti-LGBTQ + et anti-égalité de genre.Et ses idées nationalistes ont fini par affecter sa perception du monde. On a ainsi aujourd’hui du mal à distinguer ce qui relève d’un calcul rationnel et ce qui vient de l’idéologie martelée dans le discours officiel, comme par exemple l’idée selon laquelle Ukrainiens et Russes seraient historiquement un même peuple. Le recyclage des idées nationalistes semble avoir forgé une véritable obsession chez Poutine, et ce, dans un régime politique très personnel, centré sur sa figure. Cette obsession est toutefois nettement différente d’une doctrine codifiée comparable à celle des milieux idéologiques impérialistes ou ethnocratiques.Si le régime était tant obsédé par le rassemblement des « terres historiques » de l’Empire russe et de l’Union soviétique, pourquoi n’aurait-il pas procédé à l’annexion de la Transnistrie ou de l’Ossétie du sud, dépendantes de Moscou ?Justement, Poutine a peur d’être dépassé par des nationalistes radicaux qui ont des objectifs maximalistes. A l’heure actuelle, rien ne permet d’affirmer qu’il ait l’intention d’envahir d’autres pays (pays baltes, Pologne), car il est conscient que cela pourrait se retourner contre lui au vu des mesures impopulaires et risquées qu’il serait amené à prendre, à l’instar de la mobilisation générale. Je ne pense donc pas que le Kremlin soit complètement aveuglé par un instinct belliqueux. De là découle le caractère limité de l’effort de guerre russe, que ce soit sur le plan humain ou matériel.L’issue de la guerre en Ukraine n’est nullement déterminéePour l’Ukraine, je pense qu’il reste une marge de manœuvre. Les nationalistes pro-guerre ralliés au régime veulent récupérer toute l’Ukraine, mais le régime me semble plus pragmatique, ou peut-être plus hésitant… Il a en revanche pris des engagements officiels, ce qui le contraint aux yeux de sa population. Quand vous dites qu’Ukrainiens et Russes sont un même peuple et que vous avez lancé une « opération militaire » de plus en plus sanglante pour protéger les populations russes, vous ne pouvez pas vous retirer complètement des territoires occupés ou de finir la guerre sans imposer à l’Etat ukrainien des contraintes quant à sa future organisation interne. En Russie, cela passerait pour une défaite.Comment voyez-vous l’avenir du conflit ? Les deux parties sont-elles aujourd’hui plus ouvertes à des négociations ?On voit des évolutions des deux côtés. L’Ukraine et ses soutiens occidentaux ont publiquement accepté de négocier avec la Russie sans plus exiger le départ de Poutine. Du côté russe, c’était pour l’instant plutôt « niet » : pas de négociation tant que les forces n’auront pas quitté la région de Koursk. Mais il y a quand même des signaux qu’on ne voyait pas il y a encore quelques mois : beaucoup dépendra certes de la situation sur le champ de bataille, mais aussi des choix politiques des belligérants et de leurs alliés.L’issue de cette guerre n’est en tout cas nullement déterminée. Le scénario le plus probable à long terme est celui d’un conflit gelé. Bien des guerres n’ont jamais pris officiellement fin, comme en Corée. Cela serait alors une situation de ni guerre, ni paix, sans aucun accord. Mais il peut aussi y avoir un accord formalisé. Tout dépendra de la situation sur le terrain, de la volonté des différentes parties engagées – l’Ukraine et la Russie bien sûr, mais aussi l’Occident et plus indirectement la Chine – avec des intermédiaires comme les monarchies du Golfe. Cela dépendra aussi de la mobilisation des ressources des belligérants, en sachant que l’Ukraine n’a pas les mêmes réserves démographiques, militaires et industrielles que la Russie. Ce n’est en tout cas pas aujourd’hui une guerre totale, contrairement à ce qui a été souvent dit.La situation est encore très incertaine. Mais on sait que pour la Russie, la Crimée et, sans doute, le Donbass ne sont pas négociables, car se serait considéré comme un retrait aux yeux de l’opinion russe. L’Ukraine pourrait, elle, accepter de perdre ces territoires sans jamais l’assumer moralement, mais ce serait un peu comme l’Alsace-Lorraine pour la France après 1870, ce qui alimenterait d’autres passions nationalistes à l’avenir. Regardez Israël et la Palestine, ou l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Des passions nationalistes peuvent perdurer pendant des décennies, avec des rebondissements réguliers, sans qu’on ne voie d’issue véritable. Quelle que soit l’issue de la guerre russo-ukrainienne, une chose est certaine : elle transformera profondément les sociétés belligérantes et aura des conséquences importantes dans la région, et au-delà, pour les décennies à venir.Les nationalismes russes, par Jules Sergei Fediunin. Calmann-Lévy, 364 p., 22,50 €.

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Author : Thomas Mahler

Publish date : 2024-09-24 18:57:53

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L’Express

De petit berger à père de la bombe H, le destin fou et méconnu de Robert Dautray

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Le 20 août 2023, un homme qui s’appelait Robert Dautray est mort dans un appartement du centre de Paris. Pommettes hautes, nez busqué et impressionnante moustache brosse, il fut un physicien éminemment respecté, une silhouette mystérieuse de l’Académie des sciences, et l’un des premiers chercheurs à avoir alerté quant au dérèglement climatique ; il fut surtout l’homme qui « découvrit  » la bombe H pour la France. Mais vous ne trouverez pas une ligne sur sa disparition dans les journaux ; pas une photo in memoriam. Dans une lettre manuscrite envoyée à une académicienne de ses amies, le grand physicien avait donné consigne d’anonymat : « Le mot de souffrance est ridiculement trop faible pour exprimer ce que fut de devoir survivre à la négation de la dignité humaine de mon père depuis le convoi qui le menait vers le camp d’Auschwitz jusqu’à son sort de fumée et de cendres anonymes. C’est pourquoi je souhaite qu’à ma mort, il n’y ait aucune annonce, ni aucune cérémonie de la part de l’Académie de sciences. « L’Institut s’est exécuté. Rien ne fut écrit sur Robert Dautray, né Kouchelevitz, fils d’immigrés de l’Est, rescapé du Vél’d’Hiv, protégé pendant la Seconde Guerre mondiale par un berger gardois, devenu berger lui-même, et qui, de retour à Paris, mit ses neurones et son énergie au service de la France.Il va falloir ici que le « je » fasse irruption et pour cause : bien que je ne l’aie jamais connu, cet homme est mon grand-oncle. Précisément, le frère de ma grand-mère, Denise Kouchelevitz, devenue Rosencher par le mariage. Je ne me souviens pas l’avoir jamais vu ni entendu : l’homme avait un jour coupé les liens familiaux pour des raisons ignorées de tous, et sur lesquelles on avait un temps brodé avant d’en acter le mystère non sans regrets. La Shoah avait laissé trop peu de parents pour qu’on les gâchât, mais c’était ainsi, « l’oncle Robert » ne répondait plus. Je n’ai appris la nouvelle de son décès que plusieurs mois après, et l’existence de « la lettre », plus tard encore, au hasard d’un rendez-vous à l’Académie, pour L’Express. Mais aujourd’hui que « l’oncle Robert » est mort, il me semble que son histoire, parce qu’elle est une incroyable histoire française, doit être racontée.Du shtetl à la ChapelleElle débute dans l’un de ces quartiers de Paris où furent soufflés des milliers de juifs fuyant l’Est à l’aube du XXe siècle. Dont Mordechaï Kouchelevitz. En 1905, le jeune homme avait quitté Lida, un shtetl (1) situé entre Minsk et Vilnius, pour Paris. Il fuyait la loi tyrannique des rabbins, qu’il exécrait, et les menaces antisémites, qui s’accumulaient. Avec sa tête de guerrier slave, Mordechaï, dit Max (son nom français), dit  » ce fou de Max  » (son surnom), a joint la France à pied depuis l’actuelle Biélorussie.A Paris, il rencontre Esther Mouschkat, aussi ronde et discrète que lui est sec et disert. Elle a fui le bourg ukrainien de Berditchev et les pogroms antijuifs encouragés par le tsar Nicolas II. La mythologie familiale dit qu’après une attaque particulièrement atroce, le rabbin y abandonna les rouleaux de la synagogue sur la grande place, en signe de protestation contre Dieu. Tu nous laisses tomber, voici ta torah. Mais l’anecdote ne dit rien aux historiens. Pire, Wikipédia n’en souffle mot. On s’en tiendra donc à la légende, qui en apprend plus sur l’état d’esprit familial que sur feu le rabbin de Berditchev.A Paris, Max et Esther donnent naissance à deux enfants : Denise en 1922, et Robert, six ans plus tard. Les quatre vivent dans une arrière-boutique rue du Faubourg Saint-Denis, au-dessus de l’atelier de fourreur installé au sous-sol. Les affaires sont mauvaises ; la famille doit attendre le début de l’année 1942 avant de dénicher un logement moins chiche, rue de la Chapelle. Les étoiles jaunes ont déjà été cousues aux pardessus et dans les rues, l’hostilité s’épaissit. Mais les enfants vont à l’école. Robert fréquente l’institut Colbert – qui forme surtout des artisans et des compagnons ouvriers – et Denise – taches de rousseur et chevelure de feu – est en licence d’anglais à la Sorbonne.Le soir du 16 juillet 1942, la fille du concierge du Faubourg Saint-Denis, une infirmière, toque à la porte : des policiers sont venus arrêter la famille à l’atelier, lequel figure encore comme adresse officielle. Partez. Dès l’aube, Esther s’en va avec les deux adolescents, échappant à la rafle du Vél’d’Hiv. Max, dont l’accent étranger les trahirait, reste ; le projet est qu’il les rejoigne par la suite. Au matin, il leur fait un signe de la main depuis le 5e étage. Ils ne le reverront plus. Mordechaï, dit Max, dit « ce fou de Max », est arrêté pendant l’été, interné au camp de Drancy, d’où il est déporté le 31 août 1942 par le convoi 26, à destination d’Auschwitz.C’est en comptant sur un réseau improvisé d’honnêtes gens, choisis au flair et au hasard des nécessités, que les trois rescapés rejoignent la zone non occupée. Le voyage se fait dans l’angoisse mais sans embûches. Et la famille pose ses valises dans le bourg de Marguerittes, dans le Gard, où elle va bénéficier d’un accueil et d’une protection qui ne lui feront jamais défaut.Maisons aux murs de pierres et aux volets bleus. Chênes et amandiers. Dès les premiers jours, le trio se lie d’amitié avec les voisins, les Turc : une vieille que tout le monde appelle « la Romaine » – car elle est veuve « du Romain » – et son fils, Louis, un berger à la quarantaine dégingandée, vêtu été comme hiver d’un gilet de laine et d’un pantalon rapiécé. Au fil des semaines, Robert l’accompagne aux pâturages, jusqu’à devenir berger lui-même. « Turc et moi marchions en tête, laissant à la chienne, Diane, le soin de veiller à la bonne marche de notre petit cortège. Nous devisions rarement. Parfois, il s’engageait dans de lentes et longues considérations sur les bêtes. Comme lui, je les aimais. Comme lui, je savais reconnaître chacune d’elles à sa tête ou à sa démarche. » (2)Jour après jour, tout le bourg de Marguerittes intègre et protège la famille discrètement, sans mot dire. Esther coud ; Denise a trouvé une place à la librairie de Nîmes, et « le petit » apprend son métier de berger. Parfois les gendarmes préviennent : mieux vaut dormir chez des voisins pour la nuit. Robert ne va pas à l’école, mais la famille se lie d’amitié avec l’institutrice du village, Mme Vissac, et son époux, instituteur lui aussi. C’est chez eux que la famille va écouter la BBC pour avoir des nouvelles de la guerre. Au printemps 1944, M. Vissac conseille à Robert de passer le bac. Le jeune homme se procure alors quelques ouvrages, potasse à l’ombre des chênes verts et du regard de Louis Turc. Et, contre toute attente, obtient son bac.Louis Turc, le berger de Marguerittes (Gard), va prendre le jeune Robert sous son aile pendant la guerre.Vers un petit village sur le flanc du Causse NoirLe 6 juin 1944, les gendarmes mettent en garde : cette fois, il faut partir ; fuir la milice nîmoise que la proximité de la défaite déchaîne. Le prêtre de Marguerittes fournit la destination et l’abri : Peyreleau, un petit village sur le flanc du Causse Noir, en Aveyron, où l’une de ses sœurs est mariée au maire. Le couple les accueille jusqu’à la fin de la guerre. Robert y sera encore berger quelques mois.Il y a, comme dans la chanson de Barbara – elle aussi enfant cachée –, toute la douleur des souvenirs heureux dans ces années gardoises. Il y a, comme dans la chanson de Barbara, « les noix fraîches de septembre », « l’odeur des mûres écrasées ». Et, comme dans la chanson de Barbara, le « passé qui crucifie ».Le retour à Paris est douloureux et miséreux. Robert se réinscrit à l’école Colbert pour tenter les Arts et Métiers, formation qui lui fournirait un travail manuel, pour lequel il semble doué. Mais après quelques mois passés à rattraper son retard, son école refuse de le présenter au concours. « Que veux-tu, Vichy n’est peut-être pas tout à fait mort », lui décrypte le surveillant général, dépité. Sur l’insistance de sa mère, Robert se présente en candidat libre, et – à la surprise générale, de nouveau – il est reçu premier. Visiblement, le jeune homme a quelques aptitudes. C’est pourquoi il est reçu par la suite à l’Ecole polytechnique, dont il ignorait jusque-là l’existence, mais que des professeurs le poussent à présenter. »Un cerveau hors du commun ». Les termes reviennent – les mêmes, toujours – à chaque fois que je questionne des personnes qui l’ont côtoyé. « C’est quelqu’un qui a dû apprendre très jeune à penser seul, ce qui lui a donné toute sa vie une forme d’intelligence particulière, analyse ainsi Yves Bréchet, physicien, académicien et ancien haut-commissaire à l’énergie atomique. Je l’ai constaté en travaillant avec lui sur des publications : l’intelligence déboulait, par fulgurances ; on ne savait jamais d’où ça allait venir. » La biologiste Dominique Meyer, devenue une grande amie de Dautray à l’Académie se souvient, elle, de leur première discussion. « C’était en 2003, je venais d’être nommée à l’Institut, et la première lettre de félicitations que j’avais reçue était de lui. Quand j’ai fini par le rencontrer, je me suis aperçue que non seulement il avait lu l’ensemble de mes ‘titres et travaux’ – c’était l’usage, à l’époque, d’en envoyer un exemplaire à chaque membre – mais, en plus, il semblait avoir tout compris sans la moindre difficulté, jonglant avec ce qui m’avait donné, à moi, tant de fil à retordre pendant vingt ans. »Il change de patronymeC’est pendant ses années à Polytechnique que Robert Kouchelevitz devient Robert Dautray.  » Mon patronyme était pour moi comme un atavisme de persécution, de peur et d’impuissance « , justifie-t-il dans ses mémoires. Accompagné dans ses démarches par l’avocat de l’X, l’étudiant obtient, comme beaucoup de juifs qui le demandent à l’époque, le droit de changer de patronyme. Il lui faut fournir une liste au Conseil d’Etat. Robert, qui s’est découvert quelques mois plus tôt une passion pour le Grand Siècle, puise dans les Mémoires de Saint-Simon : Beaumeont, Entraygues, Destrée… S’en inspirant, le Conseil d’Etat lui fournira Dautray. Robert Kouchelevitz était entré second à Polytechnique – « car il n’avait pas eu les points de sport », précise Dominique Meyer –, Robert Dautray en sort major.Sautons encore ici quelques années – celles où le jeune homme découvre la haute bourgeoisie française et fait son chemin dans la recherche nucléaire civile – et arrivons directement dans une impasse : celle dans laquelle est bloquée la recherche française sur le dossier de la bombe H dans les années 1960. Depuis le début de son premier septennat, le général de Gaulle est catégorique : il veut la souveraineté nucléaire pour la France, et elle passe par l’armement thermonucléaire. Mais, au mitan des années 1960, la recherche sur ce dossier est au point mort. Certains cerveaux, parmi les plus fins et les plus talentueux, ne veulent pas participer au projet, par conviction politique ou morale. D’autres sont embringués dans des camarillas qui paralysent tout.Constatant les fiascos à la chaîne, de Gaulle s’impatiente auprès de son ministre chargé des questions atomiques, Alain Peyrefitte, qui le rapporte dans un livre : « De temps à autre, après un conseil des ministres, le général me lançait : ‘Alors, votre bombe H ?' »(3) Puis, ne lui laissant guère le temps répondre, de Gaulle lui assénait : ‘Je ne veux pas savoir. Débrouillez-vous […] Si on n’arrive pas tant que je suis là, on n’y arrivera jamais.' » Je demandai à mes conseillers scientifiques d’essayer de dénicher l’homme de synthèse qui, à l’évidence, nous manquait, rapporte encore Peyrefitte. L’un d’eux m’annonça un matin : « J’ai peut-être ce qu’il vous faut. Un jeune physicien qui a commencé ses études sur le tard et a parcouru les étapes à une vitesse fulgurante. » Je le reçus. Son histoire était étrange. » Nous sommes au début de l’année 1967. Et il s’agit de Robert Dautray.Ce qui se passe ensuite fait l’objet de récits et de contre-récits qui nécessiteraient un article à part entière sur l’histoire de la bombe H, ses méandres et ses « embrouilles ». « Le fait est que la recherche était coincée, et que Robert Dautray l’a débloquée », tranche Yves Bréchet, en sifflant son verre de San Pellegrino. Puis il développe : « On lui connaît plusieurs coups de génie. D’abord, l’idée de valider l’arme thermonucléaire non pas par des essais, mais par le calcul. Ensuite, l’idée de tester les codes de calcul aux endroits où ils sont les plus faibles. Et pour tester ces codes, de développer la technologie des lasers. » Dans ses mémoires, Dautray revient sur quelques questions qui ont longtemps plané sur la période. Il témoigne, notamment, que notre nation a bien bénéficié de l’aide d’un « ami de la France » pour « inventer » sa bombe H – le renseignement d’un Britannique, à en croire les spécialistes, mais Dautray ne le précise pas. Pas plus qu’il n’évoque le potentiel de destruction de masse de l’arme qu’il a présidé à construire. Outre son sentiment patriote – sur lequel il s’attarde –, l’extermination des siens dans les camps de la mort (son père, mais aussi ses oncles, ses tantes, ses cousins…) avait-elle secrété en lui la conviction qu’il fallait désormais se doter d’une arme horriblement dissuasive ?La France se dote de l’arme thermonucléaireLe 24 août 1968, les pavés ont recouvert la plage, boulevard Saint-Michel ; Paris passe un été calme, comme par surprise. Au large de l’atoll de Fangataufa, en Polynésie, un essai – nom de code Canopus – fait entrer la France dans le cercle des puissances dotées de l’arme thermonucléaire. « Dans mon souvenir, je n’éprouvai que le contentement de celui qui était parvenu à coordonner de nombreuses équipes pour faire franchir à son pays un pas important. […] Nous avions donné un glaive à la France, un glaive si puissant qu’il pouvait lui tenir lieu de bouclier. »Une brume d’amertume semble recouvrir ces années. « Le monde du nucléaire militaire laissa sur ma vie une empreinte profonde et parfois douloureuse : cet univers est âpre. Et il attire souvent sur ceux qui y participent une hostilité qui confine à la haine. » Après la bombe, le berger physicien reprend alors son chemin où il l’avait arrêté : dans la recherche nucléaire civile, jusqu’à prendre la tête du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de 1993 à 1998. Pour Yves Bréchet, qui occupera le même poste quatorze ans plus tard, Dautray demeure une sorte de « maître étalon » des hauts-commissaires. « Quand j’ai été nommé, il m’a donné deux conseils : d’abord, toujours aller voir ceux qui font la science plutôt que ceux qui en parlent, car la profondeur du sujet se dilue dans les altitudes de la hiérarchie. Ensuite : parler peu, quasiment jamais de façon publique, mais dire très exactement et sans rien édulcorer de ce que vous pensez aux gens qui feront usage de votre conseil. »Il entre à l’Académie des sciences en 1977, dont il devient vite une figure tutélaire, en même temps qu’une silhouette mystérieuse, cultivant l’incognito jusqu’à l’obsession. L’annuaire de l’Académie n’a qu’une photo datant de ses jeunes années où on ne le reconnaît plus guère : Dautray préfère ne pas en fournir d’autre. Pas plus qu’il ne veut renseigner son adresse, ni son numéro. La discrétion, jusqu’au secret. « Un jour, je lui ai fait remarquer que je ne l’avais jamais vu en habit d’académicien se remémore Dominique Meyer. « Figurez-vous que j’en ai un, lui a-t-il répondu. Un académicien se doit d’honorer la coutume. Alors j’ai fait faire un habit sur mesure. Je l’ai enfilé un soir, coiffé de mon bicorne de polytechnicien. Ma femme m’a pris en photo. Voilà. Je ne l’ai plus jamais remis. » Dans son téléphone, Dominique Meyer nous montre la photo de la photo. L’homme y apparaît vêtu d’un habit aux feuilles d’olivier brodées. Il est de trois quarts. On ne peut pas dire qu’il crâne : il ne regarde pas l’objectif.A partir des années 2020, Robert Dautray, trop affaibli, ne se rend plus à l’Académie. Certains, rares, peuvent le visiter chez lui, sur l’île Saint-Louis, dans son bureau spectaculaire : d’anciennes écuries, retapées en une haute pièce à mezzanine, où plusieurs couches de livres recouvrent les murs. « On le trouvait généralement en train de lire à son fauteuil. C’était émouvant : l’intellectuel au travail », se remémore Etienne Ghys, mathématicien et actuel secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences. « Il était heureux dans ce bureau, où il avait passé des années à travailler jour et nuit, évoque Dominique Meyer. Le dimanche après-midi, il se reposait : c’est-à-dire qu’il s’octroyait le droit de lire des livres non scientifiques. » Cinq ans avant sa mort, Dautray a légué ses vieux livres de sciences – des originaux, qu’il collectionnait depuis ses 18 ans – à l’Institut. « Environ 400 ouvrages, estime Ghys, en désignant le pan d’une bibliothèque remplie de livres reliés de cuir vert, bleu et ocre. Là, ce sont les éléments d’Euclide, dans la première version française, en 1622. C’est le graal des maths abstraites. Il y a des trésors incroyables dans ces originaux ! » Une archiviste de l’Académie a récemment fait remarquer à Etienne Ghys que Dautray n’avait pas marqué ses précieux livres d’un ex-libris, comme le font beaucoup de collectionneurs. Toujours, cette obsession de ne pas laisser de trace.Les « cendres anonymes » de son pèreEn mai 2014, Dominique Meyer reçoit une lettre à son domicile. Son nom figure bien sur l’enveloppe, mais la missive, à l’intérieur, est adressée aux deux secrétaires perpétuels de l’Académie de l’époque (dont elle n’est pas) : il s’agit des volontés de Dautray évoquant les « cendres anonymes » de son père à Auschwitz, et demandant à l’Institut de ne pas communiquer sa mort pendant au moins un an. « La déportation de son père et son extermination à Auschwitz ont hanté sa vie et ses nuits, nous confie aujourd’hui Dominique Meyer. Par moments, on sentait qu’il était extrêmement perturbé. Il m’a souvent confié qu’il ne dormait pas. Il faisait trop de cauchemars. » On dit parfois que les équations sont un refuge de l’âme. Un endroit où le calme de la logique règne ; où le monde se met en conformité. Y avait-il, chez Dautray, le besoin d’échapper aux cauchemars par la paix de la science ?Le berger-physicien est mort le 20 août 2023, chez lui, sur l’île Saint-Louis. Ni fleurs, ni couronne. Encore moins de kaddish. Un enterrement court, sans presque personne, selon sa volonté. Les silences d’une vie nouée. Restent deux fidélités, qui hantent le destin fou de Robert Dautray. D’abord, ces quelques phrases tirées de ses mémoires : « La France n’est pas seulement pour moi une idée ou un pays, elle est un idéal, un idéal concret. Toute ma vie, je l’ai chérie ; toute ma vie, je l’ai cherchée ; toute ma vie, je l’ai servie. […] C’est pour me rendre digne d’être son fils que je lui ai consacré tout mon temps et toutes mes forces. »A cette fidélité française – celle d’un petit juif caché, sauvé par les gens ordinaires d’un pays qu’il ne cessera par la suite de servir – s’ajoute une autre fidélité, plus secrète, et plus tragique : la mémoire de son père Mordochaï, dit Max, dit ce fou de Max, déporté à Auschwitz depuis Drancy par le convoi numéro 26, et massacré dans le camp de la mort. Un père dont Dautray a abandonné le nom, mais qu’il a consacré sa vie à honorer. Et sa mort, à rejoindre.(1) Ainsi étaient nommées (en yiddish) les bourgades d’Europe centrale peuplées essentiellement de juifs.(2) Toutes les citations de Dautray sont tirées de ses Mémoires, Ed. Odile Jacob, 2007.(3) Le Mal français, Alain Peyrefitte, 1976.

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Author : Anne Rosencher

Publish date : 2024-09-24 18:00:00

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L’Express

Immigration : le Danemark a-t-il trouvé la parade pour faire baisser l’extrême droite ?

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Le fatalisme, un travers bien de chez nous : un Français sur trois considère le déclin du pays comme irréversible, selon l’étude Fractures françaises de la fondation Jean-Jaurès publiée en octobre 2023. Quoi de surprenant dans une société où le président de la République en personne, à l’époque François Mitterrand, prétendait en juillet 1993 que « dans la lutte contre le chômage, on a tout essayé » ? L’idée que la politique ne peut peser sur le réel a continué à se diffuser, comme un venin paralysant l’action publique. Et pourtant, à quelques kilomètres de chez nous, des peuples d’irréductibles réformateurs résistent encore et toujours à l’impuissance.L’effort suppose d’abord un diagnostic clair, à long terme : en Italie, en Suède ou au Canada, c’est au bord du gouffre que les gouvernants ont élaboré des réformes d’ampleur, appelées à faire passer leur pays de malade à modèle. Surtout, il implique une volonté politique sans faille, outre la bureaucratie, les lobbys et ceux qui pensent que tout changement des pratiques est impossible. A l’heure où le nouveau gouvernement dirigé par Michel Barnier met en avant, jusque dans les intitulés de ses ministres, la « simplification », le « partenariat avec les territoires », la « souveraineté alimentaire » ou la « réussite scolaire », comme autant de promesses, on ne peut que leur conseiller d’aller jeter un œil à ce qui marche ailleurs.Le Danemark – 5,8 millions d’âmes – déploie depuis vingt ans une politique d’immigration qui se distingue par une réduction drastique des flux migratoires en provenance du monde arabo-musulman. Cette politique lancée par la droite et approuvée par les sociaux-démocrates à partir de 2015 a permis de circonscrire la progression du Parti du peuple danois (extrême droite). « Ce qui a présidé à ce changement de paradigme, c’est la tradition nationale du consensus dans un système électoral fortement proportionnel, explique Pierre Collignon, expert du sujet et rédacteur en chef (d’origine française) du Berlingske, l’équivalent danois du Figaro. Au Danemark, une dizaine de partis sont susceptibles de participer à des gouvernements de coalition. Ils ont donc l’habitude de s’asseoir autour d’une table pour trouver des solutions pratiques à des problèmes concrets. » S’ajoute à cela une tradition de débats transparents et sans tabou sur tous les sujets. « Que l’on parle d’immigration ou de réforme des retraites [NDLR : indexé sur l’espérance de vie, l’âge de la retraite est fixé à 67 ans et à 68 à partir de 2030], on regarde la réalité en face », ajoute Pierre Collignon.L’année 2001 marque une forte évolution au Danemark. Deux mois après l’attaque contre les tours jumelles à New York, le Parti du peuple danois (Dansk Folkeparti, DF) se hisse à la troisième place aux législatives et devient faiseur de roi. « Dès lors, pour gouverner, le Premier ministre, qui veut diminuer les impôts, doit se mettre d’accord avec le DF, qui veut réduire l’immigration », poursuit Collignon. Tous les ans, au moment du budget, chacun fait un pas vers l’autre pour trouver un compromis. Depuis, les lois d’immigration ont constamment été renforcées. Et cela, avec le soutien de la population éprouvée par la crise des caricatures de Mahomet en 2005 et les attentats islamistes de Copenhague en 2015 (2 morts, 5 blessés).Au Danemark, l’immigration baisse et le Parti du peuple recule. En France, le RN progresse, l’immigration aussi.Les recettes du DanemarkAinsi, aucun regroupement familial n’est possible avant l’âge de 24 ans afin de cibler les mariages arrangés de très jeunes femmes. Le conjoint résidant au Danemark doit prouver qu’il peut subsister au besoin d’une famille et que son appartement dispose au moins de 20 mètres carrés par personne (hors cuisine, salle de bains et entrée). Il ne doit pas avoir bénéficié d’allocations depuis trois ans. La naturalisation, elle, s’obtient après sept années de résidence minimum, avec un test de langue de niveau 2 (il existe trois niveaux) à la clé et « l’épreuve » de la poignée de main visant à vérifier que le demandeur ne refuse pas de saluer une femme. »Avoir commis une infraction a un impact sur la possibilité de candidater à la nationalité danoise, précise le politologue Dominique Reynié dans un récent rapport de la Fondapol. Recevoir une amende de 400 euros entraîne une inéligibilité d’une durée de quatre ans et six mois. » Les conditions du droit asile sont également devenues drastiques. Et, globalement, les aides sociales ont été réduites. Enfin, le gouvernement a lancé en 2019 une loi anti-ghetto qui passe par la destruction et la reconstruction des quartiers concernées, un renforcement de la police et une meilleure formation des enfants et des jeunes afin de leur assurer un bon départ dans la vie. Ces dernières années, les flux migratoires vers le pays de la Petite Sirène ont considérablement chuté.

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Author : Axel Gyldén

Publish date : 2024-09-24 17:23:33

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L’Express

Immigration : le retour du délit de séjour irrégulier, la promesse impossible de Bruno Retailleau

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Janvier 2024. Après l’âpre vote du projet de loi immigration un mois plus tôt, le Conseil constitutionnel censure 32 articles sur la forme et trois articles sur le fond, sur les 86 que comprenait le texte. Parmi les propositions retoquées par les Sages, on retrouve certaines des mesures les plus strictes du texte introduites par les Républicains au cours de la navette parlementaire, comme la caution retour pour les étudiants étrangers, la mise en place de quotas migratoires annuels ou encore le durcissement de l’accès aux prestations sociales pour les étrangers. Bruno Retailleau, à l’époque président du groupe LR au Sénat, avait alors vivement fait pression sur le gouvernement : « Il faut reprendre au plus vite dans un texte législatif spécifique l’ensemble des dispositions invalidées. »Neuf mois plus tard, voilà le Vendéen à la tête du ministère de l’Intérieur, et avec la volonté affichée de « prendre tous les moyens pour baisser l’immigration en France ». Et parmi les premières mesures envisagées par le nouveau patron de la Place Beauvau figure une des mesures également censurées par le Conseil constitutionnel, sur la forme et non le fond : le « rétablissement du délit de séjour irrégulier », comme il l’a affirmé sur le plateau de TF1 ce lundi soir.Une directive européenne limpideLe délit de séjour irrégulier correspond au fait de rendre passible d’une amende ou d’une peine de prison le fait de se trouver sur le territoire français sans autorisation légale. Cette mesure existait dans le droit français jusqu’en 2012, date où elle fut supprimée par le gouvernement de François Hollande. Si l’ancien président socialiste avait promis d’établir un cadre de régularisation plus clair par le biais de la circulaire Valls, qui a défini les critères pour prétendre à l’obtention d’un titre de séjour – temps de présence sur le sol français, ancienneté dans le travail, promesse d’embauche… -, cette décision était en réalité largement dictée par l’Union européenne.Et notamment d’une législation votée en 2008 à Bruxelles, la directive sur le retour des migrants, qui impose aux Etats membres de mettre en œuvre tout ce qui est dans leur pouvoir pour accompagner les personnes en situation irrégulière à retourner dans leur pays d’origine avant de pouvoir prendre des sanctions administratives à leur encontre. Par la suite, deux décisions de la Cour de justice de l’Union européenne ont acté qu’aucune sanction pénale n’était possible sur la simple base d’un séjour irrégulier, même si des procédures administratives de placement en centre de rétention ou d’expulsion restent possibles. Et enfin, une décision de la Cour de Cassation a décidé qu’il était impossible de placer en garde à vue un étranger pour sa seule situation irrégulière.De possibles lourdes sanctions de l’UEMalgré ce cadre législatif européen relativement strict, réintroduire ce délit de séjour irrégulier a été une promesse régulière du Rassemblement national mais aussi des Républicains lors des élections ces dernières années. Dans le projet de loi immigration, les parlementaires LR avaient ainsi fait adopter un amendement – avec le soutien de l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin – fixant la peine de ce délit de séjour irrégulier à 3 750 euros d’amende et trois ans d’interdiction du territoire. Dans le programme du RN pour les élections législatives anticipées de 2024, le parti d’extrême droite ne précisait pas la sanction qu’il souhaitait imposer à ce délit. Mais toujours durant l’examen de la loi immigration, le sénateur RN Christopher Szczurek avait soumis un amendement – non adopté – proposant de le rendre passible d’une peine d’un an d’emprisonnement ainsi que de 3 750 euros d’amende. Soit la sanction qui s’appliquait jusqu’en 2012.Pour le nouveau patron de la Place Beauvau Bruno Retailleau, réintroduire dans le droit français ce délit de séjour irrégulier s’avère donc un parcours particulièrement complexe. Si le Conseil constitutionnel ne devrait en principe pas trancher sur le fond du sujet, le problème se situerait davantage vis-à-vis de Bruxelles. L’Union européenne, plus particulièrement la Cour de justice, pourrait prendre des sanctions et des amendes contre la France si elle se décidait à voter une telle loi, et ce tant qu’elle ne se remettrait pas en conformité avec le droit de l’UE.Or, au-delà de la passe d’armes juridique qui s’enclencherait, ce serait surtout le symbole politique qui serait difficile à assumer pour Michel Barnier « l’Européen » autoproclamé, mais aussi pour le président Emmanuel Macron. Comment vouloir assumer un leadership européen, tout en allant frontalement à l’encontre de sa législation ? Sans oublier les réticences de l’aile gauche de la Macronie à la mise en œuvre d’une telle mesure, la jugeant inefficace et inutile. Si cette question ne taraude visiblement pas Bruno Retailleau, elle risque de vite tendre au sein de son gouvernement.

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Source link : https://www.lexpress.fr/politique/immigration-le-retour-du-delit-de-sejour-irregulier-la-promesse-impossible-de-bruno-retailleau-VD7Y6TAGL5DD5FETZUMW5BY5HI/

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Publish date : 2024-09-24 16:27:40

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L’Express

La Chine dévoile de nouvelles mesures pour relancer son économie à la peine

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La Banque centrale chinoise a annoncé mardi 24 septembre des mesures de soutien à la consommation et à l’immobilier sans précédent depuis la sortie du Covid, dans l’espoir de revigorer une activité à la peine dans la deuxième économie mondiale. Plus d’un an et demi après la levée des restrictions sanitaires qui pénalisaient l’économie du géant asiatique, la reprise post-Covid tant espérée a été brève et moins robuste qu’escompté. Le pays reste notamment pénalisé par la crise de l’immobilier, un chômage élevé chez les jeunes et une consommation des ménages atone, tandis que la menace de déflation pèse aussi.Les autorités chinoises visent une croissance du PIB d’environ 5% en 2024, un objectif jugé bien optimiste par nombre d’économistes en raison des difficultés actuelles. Pékin va réduire le taux de réserve obligatoire (RRR) des banques ainsi que ses taux directeurs, a annoncé Pan Gongsheng, le gouverneur de la Banque centrale, lors d’une conférence de presse à Pékin. Le RRR est un ratio qui détermine la part des dépôts que les banques sont tenues de garder dans leurs coffres. Sa réduction doit leur permettre de prêter davantage aux entreprises pour soutenir l’économie réelle. « Le taux de réserve obligatoire sera très prochainement réduit de 0,5 point de pourcentage afin de fournir aux marchés financiers des liquidités à long terme pour environ 1 000 milliards de yuans » (128 milliards d’euros), a précisé Pan Gongsheng.La Chine va également « abaisser les taux d’intérêt des prêts hypothécaires existants » dans l’immobilier, a-t-il encore annoncé, une mesure qui doit « bénéficier à 50 millions de foyers et 150 millions de personnes ». La baisse des taux immobiliers doit ainsi « aider à stimuler la consommation et l’investissement », selon lui. »Probablement insuffisant »Les Bourses chinoises ont réagi positivement à ces mesures : vers 15h00 heure locale (09h00 heure française), Hong Kong grimpait de 3,82%, Shanghai de 4,15% et Shenzhen de 3,95%. Mais l’optimisme est plus mesuré chez les économistes. « C’est un pas dans la bonne direction mais ce sera probablement insuffisant », résume l’analyste Julian Evans-Pritchard, du cabinet Capital Economics. « Les mesures annoncées aujourd’hui sont loin d’être le méga-plan de relance » préconisé par nombre d’experts, estime aussi l’analyste Raymond Yeung de la banque ANZ. « La Chine semble être prise dans un piège au niveau des liquidités » qui manquent à l’économie, souligne Raymond Yeung. Cela nécessite une politique fiscale « plus robuste » pour relancer la demande, selon lui.Pour attirer davantage de capitaux, la Banque centrale a justement annoncé mardi un fonds doté de 500 milliards de yuans (64 milliards d’euros), afin de stabiliser des marchés boursiers sous pression. Entreprises cotées et compagnies d’assurances pourront y puiser pour acheter des actions sur les marchés, avec l’objectif de renforcer les investissements et donc revigorer l’économie.L’immobilier en criseLe secteur du logement et de la construction a longtemps représenté au sens large plus d’un quart du PIB de la deuxième économie mondiale. Mais il souffre depuis 2020 d’un durcissement par Pékin des conditions d’accès au crédit pour les promoteurs immobiliers, qui en a précipité certains, comme Evergrande ou Country Garden, au bord de la faillite, tandis que le recul des prix dissuade les Chinois d’investir dans la pierre.Ces derniers mois, les autorités chinoises ont multiplié les mesures de relance : en mai, elles avaient ainsi réduit l’apport nécessaire à un premier achat et proposé que les autorités locales rachètent des logements non vendus ou non livrés. Mardi, une nouvelle baisse de l’apport minimum a été annoncée et étendue à l’achat d’un second logement.La crise de l’immobilier prive les collectivités locales d’une importante source de revenus fonciers et leur endettement atteint désormais 5 600 milliards de dollars (5 040 milliards d’euros), selon le gouvernement central, ce qui inquiète sur la stabilité de l’économie chinoise. Pékin va « coopérer de façon active à la résolution des risques liés à l’immobilier et à la dette des gouvernements locaux », a assuré mardi Li Yunze, le directeur de l’Administration centrale de régulation financière, s’exprimant au côté du chef de la Banque centrale. L’explosion de la dette des collectivités est l’un des « risques » menaçant l’économie, avaient reconnu les autorités chinoises en juillet.

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Publish date : 2024-09-24 11:55:48

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L’Express

Explosions de bipeurs au Liban : la menace mondiale des « supply chain attacks »

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Les explosions des bipeurs et des talkies-walkies des membres du Hezbollah, les 17 et 18 septembre, ont choqué le Liban. Mais le mode opératoire de l’attaque remet en lumière un risque auxquelles sont exposées les entreprises du monde entier. Car tout laisse à penser que les services israéliens sont parvenus à infiltrer la chaîne d’approvisionnement du Hezbollah, afin de leur fournir des bipeurs piégés. Ce que l’on appelle, dans le secteur, une « supply chain attack ».Un rappel frappant que la sécurité des chaînes d’approvisionnement n’est plus une question logistique mais un sujet très politique. L’ennui, pointe Lewis Sage-Passant, professionnel du renseignement dans le secteur privé et enseignant à Sciences Po Paris est que « les entreprises ont aujourd’hui de grandes difficultés à cartographier exactement leurs chaînes d’approvisionnement ». Utiliser des pièces fabriquées à l’autre bout du monde dans différents ateliers avant qu’elles ne soient renvoyées dans un autre pays est devenu on ne peut plus banal. Or, pour maîtriser sa chaîne, il ne faut pas seulement contrôler ses fournisseurs. « Il faut aussi connaître les fournisseurs de vos fournisseurs », rappelle l’expert. Un fil sans fin.Les constructeurs d’ordinateurs ont, par exemple, souvent une sécurité de haut vol et peu de failles à exploiter. « Mais peut-être que l’entreprise qui fabrique un bout de caoutchouc qui va sous l’ordinateur n’est pas aussi bien sécurisée », illustre Lewis Sage-Passant. C’est là que des attaquants peuvent s’engouffrer.L’explosion des bipeurs au Liban n’est pas la première attaque du genre. D’autant que les « supply chain attack » ne visent pas systématiquement à détruire l’appareil ciblé et peuvent prendre des formes variées. « La NSA a injecté du code malveillant dans des disques durs pour espionner les utilisateurs, et avait surveillé des dirigeants européens à travers les câbles sous-marins, grâce à un détournement technique », rappelle Pierre Delcher, directeur de l’équipe de recherche en cybersécurité chez HarfangLab.Le bipeur, boîtier d’alerte sonoreEspions sur la chaîne de productionLors de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le réseau de communication par satellite Viasat avait également subi une cyberattaque d’ampleur, bloquant pendant quelques heures Internet. Les modems fournis par Viasat auraient été sabotés « des mois à l’avance » pour permettre l’attaque, reprend Pierre Delcher.Le risque que des appareils d’une entreprise européenne soit piégés est « beaucoup plus faible », observe Lewis Sage-Passant. Non seulement ce type d’opération est aussi coûteux que risqué, mais les entreprises effectuent des contrôles de qualité afin de repérer tout composant anormal. « On ne peut cependant pas exclure qu’il y ait eu des introductions d’agents dans certaines chaînes de production pour des opérations d’espionnage, notamment pour mettre des micros », met en garde Pierre Delcher.Les « supply chain attack » sont parfois très discrètes. « Récemment, les systèmes de résolution d’adresse Internet d’un opérateur de communication ont été compromis, ce qui a permis aux attaquants de distribuer des mises à jour malveillantes », rappelle le chercheur. Seule une erreur de l’attaquant ou le hasard permettent parfois de les repérer. D’impressionnantes attaques informatiques ont d’ores et déjà visé des entreprises occidentales. En 2017, l’une des plus dévastatrices, NotPetya, a bloqué des milliers d’ordinateurs en Europe et a entraîné des pertes de chiffre d’affaires estimées à 10 milliards de dollars.Un rapport de 2023 de l’ANSSI [NDLR : Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information] s’alarmait d’ailleurs de l’augmentation du nombre d’attaques contre des entreprises de secteurs stratégiques. Et l’entreprise spécialisée dans la cybersécurité SecurityScorecard annonçait en mars 2024 que 98 % des 100 plus grandes entreprises françaises travaillaient avec un fournisseur qui avait été victime d’une fuite de données.Pharmacie, alimentaire… des secteurs à risquesMalheureusement, peu de professionnels sont assez sensibilisés à ces risques. « Les entreprises commencent à s’y mettre, mais seulement sur leur propre périmètre, et personne ne vérifie les prestataires des prestataires », regrette Thomas Kerrien, spécialisé dans les questions de cybersécurité des chaînes d’approvisionnement. Des directives européennes pourraient améliorer la situation en imposant aux donneurs d’ordre de s’assurer que leur chaîne d’approvisionnement est complètement sécurisée. L’une d’elles, « NIS 2 », doit rentrer en application fin octobre 2024.Il importe de bien se protéger de ce type d’attaques car elles peuvent avoir de redoutables conséquences, notamment dans des secteurs aussi sensibles que l’alimentation ou l’industrie du médicament. « Tous ces acteurs sont aujourd’hui des cibles potentielles, parce qu’on peut créer des pénuries alimentaires ou de médicaments très facilement », ajoute Thomas Kerrien. Ils suffiraient que des attaquants prennent le contrôle d’outils informatiques critiques, comme le système de gestion des entrepôts, pour détruire un stock de nourriture, ou brouiller des données sur la composition de certains médicaments, et rendre le système toxique. Ces menaces risquent, à terme, de redessiner les chaînes d’approvisionnement internationales. Déjà, certaines entreprises étudient l’idée de les raccourcir afin de mieux les maîtriser ou de délocaliser leurs opérations dans des pays moins dangereux. « Si vous êtes une entreprise d’un secteur sensible, met en garde Lewis Sage-Passant, c’est le moment de vous assurer que vous ne travaillez qu’avec des fournisseurs de confiance ».

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Author : Aurore Gayte

Publish date : 2024-09-24 12:00:00

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L’Express

« C’est la guerre » : la presse étrangère craint « l’escalade mortifère » au Liban

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L’armée israélienne a annoncé ce mardi 24 septembre de nouvelles frappes visant des infrastructures et des armements du mouvement islamiste Hezbollah au Liban. La veille, à l’issue d’une journée de bombardements de grande ampleur, Israël avait indiqué avoir touché environ 1600 cibles. Ces bombardements ont fait plus de 550 morts, tandis que des dizaines de milliers de personnes ont été forcées de quitter leurs maisons, selon un porte-parole de l’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR), Matthew Saltmarsh.La presse internationale s’inquiète de cette « escalade mortifère », comme le décrit le quotidien belge La Libre, qui fait craindre un embrasement de la région près d’un an après le début de la guerre à Gaza. « La question ne se pose plus […] : ce n’est plus une escalade, ni un conflit de basse intensité, c’est la guerre », s’exclame de son côté le quotidien libanais L’Orient-Le Jour à Beyrouth. « Une guerre multidimensionnelle qui n’est pas encore totale – ni dans son étendue ni dans l’ampleur des moyens employés, à commencer par l’envoi de troupes au sol -, mais qui pourrait rapidement le devenir », craint ce média, pour qui « le cauchemar devient réalité ».🗞 À la une de L’Orient-Le Jour :

📌 Le cauchemar devient réalité

Abonnez-vous 👉 https://t.co/AZxWXYsrdM pic.twitter.com/v5FHyvweac— L’Orient-Le Jour (@LOrientLeJour) September 24, 2024″Le Liban dans le tunnel noir », constate pour sa part Annahar. Comme l’a repéré France 24, ce quotidien libanais arabophone évoque « une journée sanglante et destructrice ». Côté israélien, pour le quotidien The Jerusalem Post, la « réponse » israélienne est « non seulement justifiée, mais attendue depuis longtemps », et les Israéliens doivent « tous (se) préparer à ce qui (les) attend, (car) il ne s’agit pas simplement de rendre coup pour coup ou d’une petite escalade, mais d’une escalade importante qui pourrait poser de véritables défis à Israël. » »Profonde tristesse » et « grande honte »Le quotidien de gauche Haaretz exprime quant à lui sa « profonde tristesse » et sa « grande honte » face à la façon dont l’Etat hébreu vient de faire « un pas de géant vers le terrorisme d’État ». Israël « a imposé la terreur et la souffrance à toute une population, en ayant recours à des moyens violents et débridés ; c’est ainsi qu’il a agi à Gaza, en Cisjordanie occupée, et qu’il agit maintenant au Liban », déplore Haaretz. « Nous avons frappé le Hezbollah, il a riposté : Israël doit maintenant chercher une issue diplomatique au Liban. Israël ne peut pas répéter l’erreur qu’il a commise en faisant durer la deuxième guerre du Liban il y a vingt ans », estime ce journal israélien.The Guardian rappelle, lui, l’ancienneté du conflit entre la milice chiite libanaise créée en 1982 et Israël. « Il y a eu des victoires et des défaites des deux côtés au fil des décennies, mais la balance semble avoir penché de manière décisive en faveur d’Israël ces derniers mois », écrit le quotidien britannique. « Les responsables israéliens ont décrit des tentatives d’agents iraniens – ou du Hezbollah – de commettre des assassinats en Israël. Aucun n’a été proche du succès », constate ce média britannique.David Ignatius, l’un des grands éditorialistes du Washington Post, fait quant à lui part de sa « tristesse et de son effroi » quant à la situation au Proche-Orient. Le journaliste et écrivain, qui couvrait en 1982 l’invasion israélienne en tant que reporter à Beyrouth, fait le parallèle entre les deux périodes. « Le problème, à l’époque comme aujourd’hui, était la démesure. Israël voulait aller jusqu’au bout, écraser son principal adversaire, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Finies les demi-mesures, il fallait utiliser toutes les armes de l’arsenal », relate David Ignatius. »A l’époque, comme aujourd’hui, Israël jouissait d’une domination fulgurante sur le plan militaire et en matière de renseignement. Ses troupes ont atteint les banlieues de Beyrouth en quelques jours. Mais que s’est-il passé ensuite ? La force écrasante d’Israël masquait une faiblesse stratégique : ses dirigeants n’avaient pas de réponse satisfaisante à la question ‘comment cela va-t-il se terminer ?’. » Selon cet éditorialiste, « la seule chose qui semble claire est que la victoire totale est une illusion dans ce conflit ». »Effusion de sang »Dans un autre article, The Washington Post rappelle que le président américain Joe Biden s’est rendu lundi à New York pour préparer ce qui « sera probablement son dernier grand discours » devant l’Assemblée générale des Nations Unies ce mardi, « alors qu’il cherche à consolider son héritage en matière de politique étrangère » dans ce contexte de menace croissante de guerre entre Israël et le Hezbollah. « La stratégie de Joe Biden au Moyen-Orient repose sur l’obtention d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza, un accord dont les hauts responsables américains reconnaissent qu’il est de plus en plus insaisissable », explique le quotidien américain. »L’espoir était qu’un cessez-le-feu ouvrirait la voie à un accord diplomatique entre Israël et le Hezbollah à la frontière nord d’Israël. Mais les opérations israéliennes, associées à la suggestion de hauts responsables israéliens selon laquelle l’attention pourrait se déplacer vers le Liban, semblent saper les efforts américains déployés depuis des mois pour mettre fin à l’effusion de sang dans la région », poursuit ce média.

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Publish date : 2024-09-24 13:35:42

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L’Express

A la SNCF et la RATP, la grosse boulette des caméras-piétons

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Ça gronde dans les rangs du personnel de la SNCF, de la RATP, et chez les agents des réseaux de transports publics de 23 villes, telles que Lille, Lyon, Bordeaux ou Amiens, où les syndicats ont découvert l’impéritie de leur direction. Dès la fin de la semaine en effet, tous les agents équipés d’une caméra-piéton devront la décrocher de leur tenue, et la ranger illico dans un carton, le port de l’équipement, fabriqué aux Etats-Unis par la société Axon, n’étant plus autorisé par la loi. Rocambolesque boulette qui devrait occuper dès cette semaine le nouveau ministre délégué aux transports, François Durovray, président LR du conseil départemental de l’Essonne. En 2019, dans le cadre de la loi orientation des mobilités, il est décidé, sur la proposition du sénateur Philippe Tabarot, d’équiper les agents volontaires de ce dispositif, soit une caméra portée sur le torse qui capte son et image. La caméra-piéton était jusqu’alors l’apanage des agents de police, des militaires de la gendarmerie ou des policiers municipaux. Les débuts sont délicats, le personnel navigant inquiet, aussi est-il décidé de lancer l’expérimentation, en juillet 2020, pour quatre années. La SNCF équipe ainsi 3000 de ses agents. En doter les contrôleurs n’a pas posé de difficultés, cette catégorie de personnel étant assermentée, en revanche pour les agents du sol, sur la base du volontariat, la direction de la SNCF dut organiser leur assermentation devant les tribunaux. Machinerie lourde. Des résultats concluants Quatre ans plus tard, les résultats de l’expérience sont concluants : 96 % des agents volontaires souhaitent la pérennisation du dispositif, et selon ce même sondage interne à la SNCF, 95 % des déclenchements ont « permis d’apaiser ou contenir les situations conflictuelles ». 85 % des agents estiment en outre que « la caméra-piéton a permis d’éviter un outrage ou une agression ». La direction de la sûreté de la SNCF estime en outre que mille accidents du travail et 650 arrêts maladie ont ainsi pu être évités. Confortés par ces résultats, SNCF et RATP décident de pérenniser l’utilisation, elles mandatent l’UTPF, l’Union des transports publics et ferroviaires, de porter le sujet à l’Assemblée nationale. Seulement, la dissolution de l’Assemblée ayant depuis juin interrompu totalement les travaux parlementaires, aucun législateur ne fut en mesure de statuer durant l’été sur la suite légale à donner à cette expérimentation. Hier, lundi 23 septembre, la direction de SNCF Voyageurs apprend devoir suspendre dès la fin de la semaine le port des caméras-piétons. Elle espère que d’ici janvier 2025 la mesure sera votée. En attendant, les milliers d’agents des transports publics n’ont plus l’usage de leur caméra-piéton.

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Author : Emilie Lanez

Publish date : 2024-09-24 12:38:17

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L’Express

Sécurité du quotidien : le ministère ovni du gouvernement Barnier

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La tendance date d’une douzaine d’années, on la doit à François Hollande. A la nomination du premier gouvernement Ayrault, les intitulés de certains ministères créent la surprise. Arnaud Montebourg se charge du Redressement productif, George Pau-Langevin de la Réussite éducative. Dépassée la description des missions, il s’agit de formuler une promesse.A ce titre, le gouvernement Barnier fait très fort. On y trouve un ministre de la Simplification, engagement devenu classique mais jamais mené à bien, ou, plus original, du Partenariat avec les territoires, – vive la République girondine -, de la Souveraineté alimentaire, rencontre de Jean-Pierre Chevènement et de Jean-Pierre Coffe, et de la Réussite scolaire, réminiscence donc de l’époque George Pau-Langevin.Encore plus inattendu, Nicolas Daragon est nommé ministre délégué à la Sécurité du quotidien. Kezako ? L’installation d’un couple complémentaire à Beauvau rappelle des souvenirs. En 1986, Charles Pasqua devient ministre de l’Intérieur. Au secours, la droite des coups tordus revient !, se récrie la gauche. Jacques Chirac lui adjoint un coéquipier chevronné : Robert Pandraud, énarque, ancien directeur de la police nationale et ancien directeur de cabinet du Corrézien, est nommé ministre délégué à la Sécurité. Une pierre, trois coups, se dit alors Matignon : un proche pour accompagner le très opaque Pasqua, un technicien pour rassurer les sceptiques, et un adjoint à la sécurité pour marquer la priorité du gouvernement.Plus près de nous, le gouvernement d’Edouard Philippe reproduit la formule, avec l’attelage Christophe Castaner-Laurent Nunez, ce dernier, directeur en chef de la DGSI, le renseignement intérieur, est nommé secrétaire d’Etat à l’Intérieur. Un professionnel de la sécurité, ça rassure. »Narcotrafic débridé »Nicolas Daragon, lui, n’est pas policier, ni préfet. Il est maire de Valence, dans la Drôme, une ville en proie à un important trafic de drogue. « Valence, vitrine des villes moyennes victimes d’un narcotrafic débridé », écrivait le rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’impact du narcotrafic en France, en mai 2024. « Les familles de narcotrafiquants sont déjà bien implantées et identifiées, des phénomènes de communautarisme se développent et certains quartiers se dégradent. L’usage des armes à feu crée un effet de terreur sur la population », décrit le sénateur Etienne Blanc, chargé du rapport. Le phénomène traduit une des priorités d’Emmanuel Macron : lutter contre la dégradation du cadre de vie dans certains quartiers, perçus comme de futurs terreaux à un vote Rassemblement national.Il s’agit aussi d’un legs de Gérald Darmanin, très en phase avec le président de la République sur le sujet. Lorsque Le Parisien lui demandait, en septembre 2020, quelle serait sa première priorité à Beauvau, il répondait : « Indéniablement la lutte contre les stupéfiants. Cela doit être l’alpha et l’oméga de toutes nos interventions ». Il notait déjà « un lien avec la lutte contre l’insécurité du quotidien ». Et d’ajouter : « Quand on voit qu’aujourd’hui un gamin de 14 ans peut gagner plus que son père en faisant le « chouf » (le guet), il ne faut pas s’étonner qu’il y ait une crise d’autorité dans notre pays ». C’est déjà dans cet état d’esprit que l’organisation de la police nationale a été réformée en 2022-2023, afin que les enquêteurs de la légendaire police judiciaire passent plus de temps sur des affaires liées au deal ou à la criminalité sur la voie publique. Pour un peu, Nicolas Daragon aurait pu être nommé ministre de la Lutte contre les dealers.Les exemples passés montrent que le volontarisme de l’intitulé n’emporte pas nécessairement de big-bang dans l’action publique. L’existence d’un ministère du « Redressement productif » n’a aucunement endigué les suppressions d’emplois dans l’industrie manufacturière entre 2012 et 2014. Et la présence d’un ministère de la « Réussite éducative » n’a pas eu l’effet magique de faire progresser la France dans les classements Pisa. Pour améliorer la « sécurité du quotidien » des Français, il faudra une stratégie claire et des moyens. C’est souvent là que le bât blesse, dans un pays où la dette publique atteint déjà vertigineusement les 3,1 milliards d’euros.

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Author : Etienne Girard

Publish date : 2024-09-24 12:30:00

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L’Express

Médicaments anti-obésité : entre progrès médical et défi économique, par le Pr Alain Fischer

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Qui doit prendre en charge les nouveaux traitements de l’obésité ? Cette question peut paraître étrange, voire choquante. Pourtant elle se pose lorsqu’un progrès médical se heurte à des contraintes économiques. De quoi s’agit-il ? L’obésité, définie par un indice masse corporelle supérieur à 30 kg/m² [NDLR : par exemple 77,5 kilos pour une taille de 1 mètre 60], concerne près d’un cinquième des Français adultes, soit plus de 8 millions de personnes. On parle d’obésité sévère ou massive lorsque cet indice atteint 35 ou 40 kg/m². Au-delà des inconforts physique et psychique, l’obésité est un facteur de risque pour les maladies cardiovasculaires, les cancers et le diabète, et l’obésité sévère réduit l’espérance de vie d’environ dix ans.Jusqu’ici, il n’existait pas de traitement acceptable et la pratique d’un régime hypocalorique s’avère très difficile. Les personnes concernées, souvent issues de catégories sociales défavorisées, se trouvaient donc dans une situation délicate. Il s’agit d’une question importante de santé publique, d’autant que la prévalence a doublé en vingt-cinq ans. La prévention par l’éducation, une meilleure alimentation des enfants, l’interdiction de la promotion d’aliments et boissons riches en sucres sont indispensables. Mais comment aider les personnes déjà atteintes ?Une nouvelle classe de médicaments, le sémaglutide et ses dérivés, permet une perte de 10 % à 25 % du poids selon les études, avec des effets indésirables limités. Une injection sous-cutanée hebdomadaire est pour l’instant nécessaire. La molécule agit sur le cerveau en favorisant la satiété, et semble aussi exercer un effet protecteur contre les maladies cardiovasculaires et rénales, au moins chez les sujets diabétiques. Il s’agit d’une petite révolution et plusieurs industriels s’emploient à en améliorer encore les performances. Bien sûr, la prudence est de mise sur de potentiels effets indésirables à long terme.Un risque d’injustice socialeL’engouement est réel. Novo Nordisk, le premier industriel à avoir commercialisé un tel produit, a vu son chiffre d’affaires doubler entre 2019 et 2023 et sa marge bénéficiaire atteindre 36 %, sachant que ce médicament représente 90 % de son activité. Cette entreprise enregistre des performances boursières exceptionnelles. Le prix du traitement est de l’ordre de 3 000 euros par an et par patient dans les pays européens où il est commercialisé (quatre fois plus aux Etats-Unis). Le rembourser pour tous les patients français atteints d’obésité sévère coûterait plusieurs milliards, augmentant d’au moins 20 % les dépenses de médicaments.Alors que faire ? Une étude récente parue dans The Lancet montre que plusieurs pays, dont l’Allemagne ou l’Italie, refusent toute prise en charge, du fait de son prix et sans doute aussi d’une représentation de l’obésité perçue comme un risque consenti plutôt qu’une maladie, conception éthiquement contestable. Une minorité de pays dont la France s’apprête à rembourser le médicament sous des conditions strictes : obésité très sévère, existence de comorbidité, âge inférieur à 65 ans et respect d’un régime. Cela paraît raisonnable : ne pas rembourser ce médicament conduirait à une injustice sociale, comme aux Etats-Unis où il est surtout utilisé par les plus aisés.A terme, si l’intérêt et la tolérance de cette classe thérapeutique se confirment, que peut-on envisager ? Les prix baisseront sans doute, mais pas au point de permettre une utilisation large. L’achat d’un volume défini de doses ou la fixation d’un budget maximal peuvent avoir un effet bénéfique mais insuffisant. Cette situation illustre le problème posé par nombre de thérapies innovantes, mais dans un contexte de marché très large. La confrontation entre avancées de la médecine et réalité économique devient ici aiguë.Les industriels plaideront la nécessité de conserver une marge suffisante pour continuer à innover. On peut néanmoins s’interroger, car le coût de production du médicament ne représente que 1 à 5 % du prix de vente. Même en ajoutant les frais de recherche, de développement et de marketing, le bénéfice reste très confortable. Cette situation appelle à une refonte du système mondial de régulation de la fixation des prix des produits de santé, si l’on veut conserver une forme d’éthique dans leur accès. Un vœu pieux ?Alain Fischer est président de l’Académie des sciences et cofondateur de l’Institut des maladies génétiques.

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Author : Alain Fischer

Publish date : 2024-09-24 11:30:00

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L’Express

EN DIRECT. La France a « l’un des pires déficits de son histoire », selon le nouveau ministre de l’Economie

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« Rétablir l’ordre, rétablir l’ordre, rétablir l’ordre » : le nouveau ministre (Les Républicains) de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a annoncé la couleur lundi 23 septembre lors de la passation de pouvoir. « Nous devons avoir le courage de la fermeté […] pour le collégien tabassé, pour la jeune fille violée, pour la veuve du gendarme endeuillée, pour nos compatriotes qui, en raison de leurs origines, de leurs couleurs de peau, de leurs croyances, sont menacés », a-t-il martelé, dans la cour de Beauvau, après le discours de son prédécesseur, Gérald Darmanin.Les infos à retenir⇒ Le déficit public de la France est « l’un des pires de son histoire », selon Antoine Armand⇒ Premiers désaccords entre Bruno Retailleau et Didier Migaud⇒ La popularité de Macron et Barnier au plus bas, selon un sondage OdoxaRetailleau réplique à Migaud et dénonce « un droit à l’inexécution des peines »Bruno Retailleau a appelé ce mardi 24 septembre sur CNews et Europe 1 à des « modifications législatives » pour répondre à ce qu’il considère comme « un droit à l’inexécution des peines » en France, répondant à des propos du garde des Sceaux Didier Migaud.Moins de 24 heures après leur entrée en fonction, Bruno Retailleau et Didier Migaud, ministres de l’Intérieur et de la Justice, l’un tenant d’une droite dure, désireux de « rétablir l’ordre », l’autre issu du Parti socialiste, semblent avoir engagé un début de bras de fer. La veille, le nouveau garde des Sceaux, Didier Migaud, avait estimé sur France 2 qu' »il (Bruno Retailleau) doit savoir que la justice est indépendante dans notre pays et que c’est quelque chose qui est essentiel dans une démocratie ». »Il faut redonner confiance, justement, aux citoyens dans leurs institutions, dans la justice aussi parce qu’il y a le sentiment, parfois, que la justice est lente ou ne condamne pas suffisamment, (mais) ça n’est pas toujours exact », avait-il affirmé.Interrogé sur ces propos, Bruno Retailleau a rétorqué mardi matin : « L’indépendance des juges, oui, mais il y a la souveraineté du Parlement et du peuple français à travers les lois que le Parlement peut voter ». « Ce n’est pas le problème des magistrats en tant que tel, ce n’est pas le problème du garde des Sceaux en tant que tel, c’est le problème des textes qu’il faut changer », selon le ministre de l’Intérieur, qui a cité la justice des mineurs. « Je pense qu’il doit y avoir des modifications législatives », a-t-il martelé.La France a « l’un des pires déficits de son histoire », estime le ministre de l’EconomieLe nouveau ministre de l’Economie, Antoine Armand, a jugé ce mardi que le déficit public de la France était « l’un des pires de (son) histoire ». « A part une ou deux années de crise exceptionnelle ces 50 dernières années, on a l’un des pires déficits de notre histoire. Donc, sur ce plan-là, la situation est grave », a déclaré Antoine Armand sur France Inter à propos de ce dossier brûlant.Concernant une éventuelle hausse des prélèvements pour certaines grosses entreprises, dont le patron du Medef Patrick Martin s’est dit « prêt à discuter » sous conditions, le ministre a répondu : « Nous allons y travailler avec lui, avec l’ensemble des entreprises de toutes les tailles, avec évidemment les partenaires sociaux », estimant que « le dialogue avec les partenaires sociaux doit être repris ». « Nous allons travailler à la hauteur de la gravité de cette situation. […] Mon travail, c’est que les prélèvements éventuels qui existeront n’entravent pas notre croissance, n’entravent pas la création d’emplois », a-t-il indiqué.Antoine Armand sur le bilan de Bruno Le Maire : « La France est devenu le pays le plus attractif d’Europe, notre croissance est supérieure à celle de l’Allemagne, le taux de chômage est au plus bas depuis 40 ans. Mais on a l’un des pires déficits de notre Histoire. » #le710inter pic.twitter.com/fveSNmjSeW— France Inter (@franceinter) September 24, 2024Fin de vie : Braun-Pivet souhaite que le texte soit « réexaminé à l’Assemblée avant la fin de l’année »La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a affirmé ce mardi souhaiter que le texte sur la fin de vie soit « réexaminé avant la fin de l’année à l’Assemblée », alors que l’examen du projet de loi s’était interrompu juste avant le vote à quelques jours de la dissolution. « C’est un texte qui est attendu par les Français et donc je souhaite qu’il soit réexaminé à l’Assemblée nationale avant la fin de l’année. Nous sommes prêts, le texte est prêt et donc il faut y aller », a déclaré Yaël Braun-Pivet sur BFMTV. Cette loi devait légaliser le suicide assisté et, dans certains cas précis, l’euthanasie, en y apportant d’importantes conditions, tout en se refusant à employer ces termes, préférant parler d' »aide active à mourir ».Le député Olivier Falorni (apparenté Modem), qui présidait les débats parlementaires sur le projet de loi, vient de déposer une proposition qui reprend très largement le contenu du projet interrompu, signée par 166 députés dont Yaël Braun-Pivet, l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne et trois présidents de groupes de gauche. Mais plusieurs membres du gouvernement issus de LR se sont montrés fermement opposés au texte, au premier rang desquels Bruno Retailleau, issu de la droite conservatrice.Par ailleurs, Yaël Braun-Pivet a mis en garde ce mardi le nouveau ministre de l’Intérieur contre un « contournement » du Parlement alors qu’il a évoqué notamment la possibilité de modifier l’aide médicale d’Etat (AME) aux sans-papiers par décret. « Je serai très attentive à cela. Le Parlement ne sera pas contourné. J’entends que le gouvernement respecte le Parlement dans toutes ses prérogatives et donc qu’il l’associe pour construire des politiques qu’il souhaite mener », a déclaré la présidente de l’Assemblée nationale.Porte-parole du gouvernement Barnier, Maud Bregeon reconnaît une « mission périlleuse »Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement de Michel Barnier, a reconnu ce mardi qu’elle s’attelait à « une mission périlleuse » dans un « gouvernement large » qui réunit des ministres de la droite la plus dure à des macronistes modérés. « C’est une mission qui est périlleuse dans un contexte fragile, complexe », a expliqué sur RTL Maud Bregeon, qui était députée Renaissance depuis 2022.Interrogée sur les divergences de vues par exemple entre le garde des Sceaux Didier Migaud et son collègue à l’Intérieur Bruno Retailleau, cette proche de Gérald Darmanin a vanté la décision de ne pas composer « un gouvernement de clones ». « On ne le découvre pas, on ne pense pas tous pareil, on a eu des divergences par le passé, on a des histoires, des cultures politiques différentes », a-t-elle insisté. Elle a évoqué « un gouvernement d’urgence nationale » qui tentera de « se retrouver sur les plus petits dénominateurs communs ».La popularité de Macron et Barnier au plus bas, selon un sondage OdoxaLes deux têtes de l’exécutif, Emmanuel Macron et Michel Barnier, battent des records d’impopularité, avec seulement 25 % d’opinions favorables pour le premier et 39 % pour le second, selon un sondage Odoxa-Mascaret publié ce mardi.Seules 25 % des personnes interrogées jugent qu’Emmanuel Macron est un « bon » président, soit un « record absolu d’impopularité en sept ans », selon cette étude réalisée pour Public Sénat et vingt titres de la presse quotidienne régionale. De même, 39 % estiment que Michel Barnier est un « bon » Premier ministre, soit un score inférieur à ceux recueillis par ses quatre prédécesseurs à leur arrivée à Matignon (55 % pour Edouard Philippe en mai 2017, 40 % pour Jean Castex en septembre 2020, 43 % pour Elisabeth Borne en mai 2022, et 48 % pour Gabriel Attal en janvier 2024).

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Publish date : 2024-09-24 10:51:32

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L’Express

Tentative d’assassinat de Trump : ce que révèle l’enquête sur Ryan Routh

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Ce sont des documents rendus publics lundi 23 septembre par l’accusation. Ils indiquent que Ryan Routh, l’homme suspecté d’avoir essayé de tuer Donald Trump en Floride, avait manifesté par écrit depuis des mois son intention d’assassiner l’ancien président américain. Ryan Routh, 58 ans, a été arrêté le 15 septembre après avoir été mis en fuite par les agents du Secret Service qui l’avaient repéré avec une arme à proximité du parcours de golf sur lequel se trouvait le candidat républicain à la Maison-Blanche, en Floride.Un juge du tribunal de West Palm Beach, où il a de nouveau comparu lundi 23 septembre, a décidé son maintien en détention. Il est inculpé à ce stade de détention illégale d’arme et de possession d’une arme au numéro de série effacé. Mais l’accusation a annoncé à l’audience lundi qu’elle allait demander qu’il soit également inculpé de « tentative d’assassinat », passible de la réclusion à perpétuité. »Il vous appartient maintenant de finir le travail »L’accusation a indiqué avoir reçu d’une connaissance de Ryan Routh une boîte en carton laissée par le suspect au domicile de cette personne il y a plusieurs mois. Après avoir pris connaissance de la tentative d’assassinat présumée, ce témoin a ouvert le carton, selon le dossier. Celui-ci contenait « des munitions, un tuyau en métal, divers matériaux de construction, des outils, quatre téléphones et diverses lettres », notamment une lettre manuscrite sur laquelle on peut lire : « Ceci était une tentative d’assassinat contre Donald Trump mais je suis désolé j’ai failli à ma tâche ». « Il vous appartient maintenant de finir le travail et j’offrirai 150 000 dollars à quiconque le terminera », ajoute le suspect dans le document. Les procureurs n’ont pas précisé si la tentative d’assassinat évoquée dans la lettre est celle qui a échoué le 15 septembre, ou si le suspect se référait à un projet antérieur.Ryan Routh reproche apparemment à Donald Trump d’avoir provoqué le chaos au Moyen-Orient en sabordant en 2018 l’accord international avec l’Iran sur son programme nucléaire. L’ex-président « a mis fin aux relations avec l’Iran comme un enfant et maintenant le Moyen-Orient s’est effondré », accuse la lettre, comme le relève CNN. Dans un livre auto-édité publié en février 2023, sur la guerre en Ukraine, Ryan Routh évoquait également un projet « d’assassiner Donald Trump », ont ajouté les procureurs. Dans cet écrit, le suspect déclarait à l’Iran : « Vous êtes libre d’assassiner Donald Trump. »Dans des messages en ligne, souvent centrés sur la politique américaine et les événements mondiaux, Ryan Routh a par ailleurs indiqué qu’il avait voté pour Donald Trump en 2016, avant d’être déçu par l’ancien locataire de la Maison-Blanche, ajoutant : « Je serai heureux quand tu seras parti. » »Nid de sniper »Selon l’analyse par le FBI, la police fédérale américaine, du bornage de téléphones de Ryan Routh, le suspect se trouvait depuis le 18 août à West Palm Beach et ses appareils ont été localisés à de multiples reprises entre cette date et le 15 septembre près du golf de Donald Trump et de sa résidence de Mar-a-Lago. Avant d’être repéré et mis en fuite, il avait également passé près de 12 heures aux environs du club de ce golf, avait indiqué l’accusation la semaine dernière.Comme le rapporte CNN, lors de l’audience, lundi, le procureur Mark Dispoto a déclaré que Ryan Routh s’était rendu à West Palm Beach « pour une seule et unique raison : tuer l’ancien président des Etats-Unis. » Ryan Routh avait une « ligne de tir dégagée » depuis son « nid de sniper » situé près de la clôture grillagée bordant le Trump International Golf Club, a déclaré Mark Dispoto. Le procureur a ajouté que Donald Trump était au 5e trou, à 12 à 15 minutes d’arriver au 6e trou, lorsque les coups de feu ont retenti. « C’était un tir facile », a déclaré Mark Dispoto.En fouillant la voiture de Ryan Routh, les agents ont trouvé six téléphones portables, dont l’un incluait « une recherche Google sur la façon de voyager du comté de Palm Beach au Mexique ». « Les agents ont également trouvé 12 paires de gants, un permis de conduire hawaïen au nom du défendeur et un passeport au nom du défendeur », indique en outre le dossier.Sur le terrain plus politique, Donald Trump réclame que le dossier soit instruit par les autorités de Floride, Etat gouverné par le républicain Ron DeSantis, et non par les autorités fédérales que le candidat républicain à la présidentielle de novembre accuse d’être instrumentalisées par sa rivale démocrate, la vice-présidente Kamala Harris. « Les chefs retenus contre cet assassin fou se résument à une simple tape sur les doigts », a dénoncé Donald Trump dans un communiqué. Celui-ci a accusé le ministère de la Justice et la police fédérale de « minimiser » et de « mal traiter » l’affaire.

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Publish date : 2024-09-24 09:27:41

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L’Express

Déficit public : ce que la France pourrait apprendre du Canada

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Le fatalisme, un travers bien de chez nous : un Français sur trois considère le déclin du pays comme irréversible, selon l’étude Fractures françaises de la fondation Jean-Jaurès publiée en octobre 2023. Quoi de surprenant dans une société où le président de la République en personne, à l’époque François Mitterrand, prétendait en juillet 1993 que « dans la lutte contre le chômage, on a tout essayé » ? L’idée que la politique ne peut peser sur le réel a continué à se diffuser, comme un venin paralysant l’action publique. Et pourtant, à quelques kilomètres de chez nous, des peuples d’irréductibles réformateurs résistent encore et toujours à l’impuissance.L’effort suppose d’abord un diagnostic clair, à long terme : en Italie, en Suède ou au Canada, c’est au bord du gouffre que les gouvernants ont élaboré des réformes d’ampleur, appelées à faire passer leur pays de malade à modèle. Surtout, il implique une volonté politique sans faille, outre la bureaucratie, les lobbys et ceux qui pensent que tout changement des pratiques est impossible. A l’heure où le nouveau gouvernement dirigé par Michel Barnier met en avant, jusque dans les intitulés de ses ministres, la « simplification », le « partenariat avec les territoires », la « souveraineté alimentaire » ou la « réussite scolaire », comme autant de promesses, on ne peut que leur conseiller d’aller jeter un œil à ce qui marche ailleurs.Au moment des élections fédérales de 1993, les Canadiens sont préoccupés par l’explosion de la dette. Il y a de quoi : le pays a perdu son triple A une année plus tôt et un tiers des recettes du gouvernement sert au paiement des intérêts sur la dette. « Les Canadiens comprenaient que cette situation ne pouvait pas durer et que des changements allaient arriver », explique Jake Fuss, directeur du département d’études fiscales du think tank libéral Fraser Institute.La réduction du déficit, proche de 5 % du PIB en 1993, est un leitmotiv chez tous les partis politiques. C’est finalement Jean Chrétien, candidat du parti libéral, qui convainc les électeurs avec son plan de discipline fiscale, exposé dans un petit livre rouge modestement intitulé Creating Opportunity. Face au péril d’une crise de la dette, le nouveau Premier ministre sait qu’il ne peut pas se contenter de changements cosmétiques. Dès 1994, il s’attaque à une réforme en profondeur de la fonction publique baptisée le « Program Review ».Pour déterminer l’ampleur des coupes budgétaires, son plan prévoit six questions à poser aux différents ministères, telles que « L’activité concernée continue-t-elle à servir l’intérêt public ? » ou encore « Quelles sont les activités ou les programmes qui […] pourraient être transférés […] au secteur privé ou bénévole ? » Les réponses doivent permettre de cibler plus précisément les mesures à mettre en place. « Au lieu de dire “trouvez-moi 5 % ou 10 % d’économies”, on a donné une feuille de route claire qui permettait de couper les dépenses en fonction de critères précis. C’était la clé du succès », analyse Geneviève Tellier, professeure de finances publiques à l’université d’Ottawa.En cinq ans, les finances publiques se métamorphosent. Le déficit devient un lointain souvenir, laissant place dès 1997 à une décennie d’excédent budgétaire. « Même après avoir dégagé un surplus, le gouvernement est resté discipliné sur les comptes publics. Cela a permis de relancer les dépenses à la fin de la décennie 1990, mais de manière modérée », explique Jake Fuss. La part de la dette dans le PIB décline chaque année entre 1997 et 2007, grâce à cet effort de rationalisation. »Nous sommes en train de répéter les erreurs des années 1970″Certes, ces réformes ont un prix. Près de 50 000 emplois dans la fonction publique fédérale – soit 14 % des effectifs – disparaissent entre 1995 et 1999. Une chute qui résulte, notamment, d’une incitation aux départs anticipés à la retraite. Mais aussi de la privatisation des « sociétés de la Couronne » – jusqu’ici contrôlées par l’Etat – qui a conduit au transfert de postes de fonctionnaires vers le secteur privé.Les ministères sont affectés de manière inégale par les coupes budgétaires. « Le ministère de l’Industrie, par exemple, a vu 30 % de ses dépenses retranchées entre 1994 et 1998 avec la suppression de nombreuses aides aux entreprises, tandis que le ministère des Transports a vu les siennes fondre de presque 70 %, notamment avec la privatisation des aéroports », explique Geneviève Tellier. Les provinces, chargées des services de santé et d’éducation, subissent aussi une forte baisse des transferts qu’elles reçoivent du gouvernement fédéral. Le financement des logements sociaux diminue également, un choix dont les répercussions sont encore visibles aujourd’hui, note l’universitaire.Cela n’empêche pas les Canadiens de reconduire au pouvoir le Parti libéral jusqu’en 2003. Trente ans après la vague de réformes, le « consensus Chrétien » semble cependant s’être érodé. L’arrivée de Justin Trudeau au gouvernement en 2015 a fait basculer le pays sur une trajectoire opposée et les dépenses repartent à la hausse. « Avec la crise de 2008, la population a souhaité un Etat plus présent dans l’économie. Beaucoup de Canadiens ne se souviennent probablement pas de ce qui a été fait dans les années 1990, déplore Jake Fuss. Nous sommes en train de répéter les erreurs des années 1970 qui ont mené à la crise des années 1990. » Rien n’est jamais acquis.

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Author : Tatiana Serova

Publish date : 2024-09-24 07:45:00

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L’Express

Rupture conventionnelle : ces points à ne surtout pas négliger avant de signer

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La prise d’un poste est souvent un moment heureux, synonyme d’une reconnaissance par le recruteur et d’une autonomie financière, en échange du temps donné pour le travail. Pourtant, le contrat à durée indéterminée (CDI) ne signifie pas « relation éternelle » car il peut être rompu des deux côtés. Pour l’employeur, c’est le licenciement. Pour le salarié, c’est la démission. Puis vint la rupture conventionnelle : un « au revoir » commun, comme un couple qui n’aurait plus rien à vivre ensemble et prendrait des chemins séparés. Ce mécanisme progresse depuis son introduction par la loi du 25 juin 2008 : la barre des 200 000 est largement dépassée en 2010, celle des 400 000 en 2020 et le cap des 500 000 ruptures conventionnelles annuelles a été franchi en 2022 et 2023 – un chiffre 12 fois supérieur à celui de 2008 (40 360).La tendance haussière ne faiblit pas : quelque 132 500 ruptures conventionnelles en France métropolitaine au premier trimestre 2024, en progression de 2,3 % par rapport au trimestre précédent (Dares), du jamais vu. Comment expliquer cet essor ? »Les réponses sont multiples : le souhait pour l’employeur de bénéficier de la sécurité juridique [NDLR : peu de contentieux aux prud’hommes], pour le salarié de toucher l’assurance chômage, l’intérêt commun de terminer un litige au plus tôt », répond François Taquet, professeur de droit social et auteur de Départs négociés et ruptures conventionnelles (Gereso, 2024), qui souligne que les cadres sont aujourd’hui largement concernés : « En période de crise, cela permet de se séparer de manière consensuelle. »Sur des salaires élevés, cela peut coûter très cher »On voit autant de salariés qui la sollicitent que d’employeurs qui la proposent », confirme Brice Briel, avocat associé chez Delsol Avocats. Selon lui, il n’y a pas de portrait type d’entreprises ou de salariés qui y ont recours, mais « il y a trois types d’employeurs : ceux qui ne veulent pas en entendre parler, ceux qui sont ouverts sur la question et ceux qui limitent aux seules ruptures à leur initiative. Du côté des salariés, ceux qui la sollicitent ont, en général, envie de passer à autre chose. Cela peut être un autre choix de vie, changer de métier… ». A deux nuances d’importance près : pas de rupture conventionnelle pour les personnes âgées de plus de 62 ans ou qui peuvent prétendre à une retraite à taux plein « car elles sont soumises à des cotisations sociales et, du côté des entreprises, cela coûterait également trop cher. Ce n’est donc pas intéressant pour l’ensemble des parties ». L’Etat veille aux comptes de l’assurance chômage et à conserver les seniors en emploi.Par ailleurs, les entreprises peuvent hésiter à proposer une rupture conventionnelle quand elles sont face à un salarié avec une importante ancienneté et un salaire élevé. « Si à ses débuts, la rupture conventionnelle était une indemnité nette d’impôts et de charges sociales, un forfait social a ensuite été mis en place. Il était de 20 % puis il est passé à 30 % au 1er septembre 2023. C’est un coût supplémentaire pour l’employeur qui, pour une rupture à 10 000 euros, doit ajouter 3 000 euros. Sur des salaires plus élevés, cela peut coûter très cher. En comparaison, une indemnité de licenciement n’est pas soumise à des cotisations sociales », précise l’expert. Un verrou imaginé pour conserver les seniors en emploi, toujours.Que négocier ?Une fois les parties d’accord et après avoir signé, elles ont quinze jours pour se rétracter. Puis, le document est envoyé à l’administration pour homologation, ce qui représente à nouveau quinze jours mais ouvrables. « Au total, il faut compter environ un mois et dix jours entre la signature et le départ de l’entreprise. C’est un délai incompressible », détaille Brice Briel. Un processus rapide qui peut aussi être mis en œuvre le jour de l’entretien préalable à un licenciement ou pendant le préavis (Cour de cassation). Pour le salarié, l’avantage est d’être pris en charge par l’assurance chômage, comme pour un licenciement. L’indemnité de rupture minimale est la même que celle d’un licenciement, soit légale, soit conventionnelle selon sa convention collective si elle est plus favorable.Reste, avant de signer, la question de la somme supralégale consentie à celui qui n’est pas forcément volontaire au départ. « France Travail décalera la prise en charge de l’indemnité chômage. Néanmoins, il est possible de négocier une enveloppe supplémentaire dans la fourchette du barème Macron, qui correspond à son ancienneté », préconise l’avocat. Se faire assister par un élu et/ou un avocat peut aider à obtenir davantage et à se quitter en bons termes. « Je ne vois pas d’inconvénient à ce mode de rupture qui s’est généralisé à un tel point qu’aujourd’hui, la démission n’est plus dans la culture », conclut maître Briel.

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Author : Claire Padych

Publish date : 2024-09-24 08:00:00

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