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Retraites : le modèle suédois qui pourrait révolutionner le système français

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Le fatalisme, un travers bien de chez nous : un Français sur trois considère le déclin du pays comme irréversible, selon l’étude Fractures françaises de la fondation Jean-Jaurès publiée en octobre 2023. Quoi de surprenant dans une société où le président de la République en personne, à l’époque François Mitterrand, prétendait en juillet 1993 que « dans la lutte contre le chômage, on a tout essayé » ? L’idée que la politique ne peut peser sur le réel a continué à se diffuser, comme un venin paralysant l’action publique. Et pourtant, à quelques kilomètres de chez nous, des peuples d’irréductibles réformateurs résistent encore et toujours à l’impuissance.L’effort suppose d’abord un diagnostic clair, à long terme : en Italie, en Suède ou au Canada, c’est au bord du gouffre que les gouvernants ont élaboré des réformes d’ampleur, appelées à faire passer leur pays de malade à modèle. Surtout, il implique une volonté politique sans faille, outre la bureaucratie, les lobbys et ceux qui pensent que tout changement des pratiques est impossible. A l’heure où le nouveau gouvernement dirigé par Michel Barnier met en avant, jusque dans les intitulés de ses ministres, la « simplification », le « partenariat avec les territoires », la « souveraineté alimentaire » ou la « réussite scolaire », comme autant de promesses, on ne peut que leur conseiller d’aller jeter un œil à ce qui marche ailleurs.C’est un secret de Polichinelle : la dernière réforme des retraites, adoptée au forceps à l’Assemblée nationale en 2023 et qui porte l’âge de départ à 64 ans, est déjà caduque. A moyen terme, le système français par répartition est structurellement déficitaire, si l’on en croit les dernières prévisions du Conseil d’orientation des retraites.Eternel feuilleton qui mine la vie politique française, fait et défait les ministres depuis des décennies. En Europe, un pays est sorti de cette ronde mortifère : la Suède, il y a maintenant plus de trente ans.Une fusée à deux étagesCe n’est qu’au fond de la piscine qu’on peut donner un coup de pied pour remonter à la surface et éviter la noyade. Avant, on coule. Le 16 septembre 1992, la Suède a touché le fond. Alors que la crise du système monétaire européen frappe tout le continent, le royaume est balayé par une crise financière sans précédent. Pour protéger – vainement – sa monnaie, la Banque centrale du pays, la Riksbank, remonte ses taux d’intérêt à… 500 % ! En réalité, cela fait des mois que le pays danse sur un volcan : crise immobilière, faillites bancaires, comptes publics à la dérive, déficits commerciaux abyssaux… Le déficit public du pays tutoie les 11 % du PIB alors même que les prélèvements obligatoires en représentent près de 50 %. Les marchés financiers, toujours en quête d’une proie facile, ont trouvé le candidat idéal. Le couteau sous la gorge, le paradis de la social-démocratie décide de remettre à plat son précieux Etat providence qu’il ne peut plus se payer.Au cœur de cette refonte, le système de retraite, poussiéreux, que des réformes successives n’ont jamais réussi à remettre à flot durablement. En lieu et place du modèle de répartition traditionnel, éclaté entre de nombreuses caisses, Stockholm choisit une fusée à deux étages : un régime universel pimenté d’un deuxième niveau de capitalisation obligatoire.Le régime universel ? Tiens, tiens, voilà qui rappelle quelque chose. En 2017, le jeune président Macron s’est fait élire sur la promesse d’une réforme systémique avec un slogan qui claque : « Un euro cotisé offre les mêmes droits, quel que soit le statut ». Sauf que les batailles politiques ont noyé le message et le projet de 2017, simple et transparent, s’est métamorphosé en un cauchemar technocratique. Il sera enterré au moment du Covid. La différence entre ce qui a été imaginé à l’époque et la réforme suédoise ? Plutôt qu’un régime à points, la Suède a opté pour un régime en compte notionnel. »Pour faire simple, le niveau de la pension de celui qui liquide ses droits s’ajuste avec l’évolution de l’espérance de vie à la retraite de sa génération. Plus l’espérance de vie augmente, moins le niveau de la pension est élevé. Une forme de pilotage automatique qui permet d’évacuer la question de la viabilité financière du régime », explique Hervé Boulhol, économiste et spécialiste de ces sujets à l’OCDE….mais aussi moins généreuxLa recherche d’un consensusVoilà pour le fond, reste la forme. « On imagine, à tort, que l’affaire a été bouclée sans difficultés. Si l’accord politique autour d’un régime universel a été rapidement scellé, la recherche d’un consensus sur des milliers de détails a pris une décennie », se souvient Kristoffer Lundberg, fin connaisseur du dossier et directeur général au sein du ministère de la Santé et des Affaires sociales de Suède. Au Parlement, un groupe de travail transpartisan de députés va plancher pendant des années, main dans la main avec les partenaires sociaux. Ce n’est qu’en 1998 que la réforme est définitivement votée. Les premières pensions adossées au nouveau régime sont versées en 2001. Quasiment dix ans après la grande crise financière.La Suède aurait-elle opéré ce big bang si elle ne s’était pas retrouvée dos au mur ? « Probablement pas », souffle Kristoffer Lundberg. De là à souhaiter que les agences de notation ou les marchés financiers indiquent à la France le chemin à suivre…

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Author : Béatrice Mathieu

Publish date : 2024-09-25 06:20:00

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La Chine teste un missile balistique intercontinental dans le Pacifique, le Japon « préoccupé »

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La Chine a effectué mercredi 25 septembre dans le Pacifique un rare essai de missile balistique intercontinental, équipé d’une « ogive factice », a annoncé son ministère de la Défense, lequel communique rarement ouvertement sur ce type de lancements.Le test d’un tel missile dans le Pacifique par l’armée chinoise n’a semble-t-il pas été effectué depuis plusieurs décennies. Ce lancement survient dans un contexte de rivalité sino-américaine dans le Pacifique, de tensions Pékin-Manille en mer de Chine méridionale et d’hostilité entre les autorités chinoises et celles de Taïwan – île qu’elles revendiquent. Aucun détail sur le lieu de la chute du missile n’a été apporté. Le ministère n’a pas précisé s’il avait été lancé depuis un sous-marin ou depuis la terre.La Nouvelle-Zélande a déclaré mercredi que cet essai chinois dans le Pacifique Sud était « malvenu et préoccupant », et s’est engagée à consulter ses alliés au fur et à mesure que les détails se précisent. « Les dirigeants du Pacifique ont clairement exprimé leur attente d’une région pacifique, stable, prospère et sûre », a développé auprès de l’AFP un porte-parole du ministère néo-zélandais des Affaires étrangères. L’Australie a demandé de son côté une « explication à la Chine », a affirmé à l’AFP un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, en dénonçant toute action « déstabilisante » qui « accroît le risque d’une erreur dans la région ».Le porte-parole du gouvernement japonais Yoshimasa Hayashi a pour sa part annoncé qu’il n’y avait eu « aucun préavis de la part de la Chine » concernant le lancement. Yoshimasa Hayashi a également indiqué que le renforcement rapide de la puissance militaire de Pékin et son manque de transparence constituaient une « préoccupation sérieuse » pour son pays. « La Chine a continué d’augmenter son budget de défense à des niveaux élevés et de renforcer largement et rapidement ses capacités nucléaires et balistiques », tout en développant ses activités militaires autour du Japon, a-t-il observé lors d’un point-presse. »Extrêmement inhabituel »Les missiles balistiques intercontinentaux font partie des armes les plus puissantes au monde et peuvent transporter des charges nucléaires dévastatrices. « La Force des fusées de l’Armée populaire de libération (armée chinoise, NDLR) a lancé avec succès le 25 septembre à 08h44 (02h44 heure française) en haute mer dans l’océan Pacifique un missile balistique intercontinental transportant une ogive factice d’entraînement. Il est tombé avec précision dans la zone maritime prédéterminée », a indiqué le ministère chinois de la Défense. « Ce lancement de missile fait partie du programme annuel d’entraînement de routine de la Force des fusées », il « est conforme au droit et aux pratiques internationales et ne vise aucun pays ou cible spécifiques », a-t-il souligné.La Chine avait effectué un test de missile balistique intercontinental dans le Pacifique Sud dans les années 1980. Le pays asiatique effectue généralement des essais dans son propre espace aérien, a indiqué un analyste à l’AFP. « C’est extrêmement inhabituel et c’est probablement la première fois depuis des décennies que nous assistons à un tel essai », déclare Ankit Panda, chercheur à la Fondation Carnegie pour la paix internationale, un centre de réflexion américain. Ce test « témoigne probablement de la modernisation nucléaire en cours de la part de la Chine, qui se manifeste par de nouveaux besoins en matière d’essais », a-t-il ajouté.Selon un rapport du ministère américain de la Défense publié en octobre 2023, la Chine développe son stock d’armes nucléaires très rapidement. Il affirmait qu’elle pourrait disposer de plus de 1 000 ogives opérationnelles d’ici 2030 – soit environ le double qu’aujourd’hui. La Chine avait dénoncé ces conclusions. Elle avait réaffirmé que son arsenal nucléaire, très modeste comparé à celui des Etats-Unis, servait uniquement à son « autodéfense ». Le géant asiatique s’est toujours engagé à ne jamais utiliser en premier une bombe nucléaire s’il n’était pas lui-même attaqué par une telle arme.D’après les données disponibles en 2023, les Etats-Unis disposaient de 3 708 ogives nucléaires et la Russie de 4 489, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), qui en comptabilisait 410 pour la Chine.La Chine a grandement modernisé son armée ces dernières décennies et ses dépenses militaires augmentent tous les ans, même si elles restent très inférieures à celles des Etats-Unis. Ce renforcement des capacités militaires chinoises suscite la méfiance récurrente de certaines nations voisines, notamment celles avec qui Pékin entretient des différends territoriaux, comme le Japon (pour les îles Senkaku/Diaoyu) et les Philippines (en mer de Chine méridionale).

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Publish date : 2024-09-25 13:48:20

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L’entreprise de 2024 est-elle de gauche ou de droite ? Par Pascal Demurger

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La France est-elle plus à gauche ou plus à droite ? A l’ombre des joutes politiques d’automne se déroule une controverse plus feutrée mais non moins structurante : au-delà des votes exprimés lors des dernières élections, de quel côté notre société penche-t-elle ? Incarné par le sociologue Vincent Tiberj, auteur de l’essai La Droitisation française. Mythe et réalités et le politologue Jérôme Fourquet, auteur de L’Archipel français, ce différend intellectuel donne à voir la vitesse et la richesse des transformations opérées ces dernières décennies dans notre pays.S’il fallait tenter une synthèse de leurs analyses, il apparaîtrait qu’une forte demande d’autorité et de sécurité en matière régalienne n’a rien d’incompatible avec un puissant attachement à la redistribution, à l’intervention de la puissance publique ainsi qu’aux services publics en matière économique. Sur le plan sociétal, l’observation du temps long révèle une France – à force de mobilisations contre les comportements et préjugés sexistes, racistes ou homophobes – progressivement plus ouverte, tolérante et attentive aux différences.Pour moi, l’intérêt de ce débat n’est pas de savoir si la France se droitise ou se gauchise. Il offre surtout l’occasion de considérer les évolutions profondes de notre société, et ce faisant de nos entreprises. Et très concrètement, se pose la question de l’exercice adéquat du pouvoir dans le monde moderne. Quel équilibre atteindre entre verticalité et horizontalité lorsque de tels changements et une telle diversité d’attentes coexistent ?Tout en ayant parfaitement conscience des nuances selon les tailles, secteurs ou localisations des entreprises, nous pouvons déjà tous constater la profondeur des mutations à l’œuvre. Pour ma part, lorsque j’ai pris la direction de mon entreprise, tous les comex (comité de direction) et conseils d’administration de France et de Navarre étaient presque exclusivement masculins. La diversité dans le recrutement ne préoccupait que peu de patrons et des comportements ou remarques, aujourd’hui considérés comme inacceptables, semblaient anodins. La cravate et la présence systématique au bureau étaient obligatoires, l’attachement au rang hiérarchique très puissant, le culte de la compétition évident. Enfin, la priorité donnée à la vie professionnelle sur la vie personnelle n’était – pour les hommes surtout – pas même une question.Une attente de considération et de leadershipTout cela a bien changé. L’épanouissement des salariés, la diversité des profils, l’équilibre des temps de vies, la collégialité des prises de décision, même s’ils sont encore loin d’être toujours respectés dans les faits, commencent à s’imposer comme nouveau référentiel. Dans le même temps, la demande d’autorité n’a pas disparu, mais elle se traduit bien davantage par une attente de cap clair et stimulant, que par une quelconque déférence au chef. Enfin, l’économie de marché et ses mécanismes sont largement intégrés, mais ils n’exemptent pas d’une demande de régulation lorsque le partage de la valeur se déforme trop ou les externalités négatives s’accumulent.Ignorer ces aspirations lorsqu’on est un dirigeant est sans avenir. Plus la distance entre la société moderne et les modes de management est grande, plus le mal-être au travail s’aggrave et plus la motivation, l’engagement, la performance s’amenuisent. Si nous voulons préserver la valeur travail, il faut lui donner de la valeur. Comment ? En accordant la même attention aux enjeux horizontaux que verticaux. En abscisse, en s’attachant à recruter et à inclure toute la diversité contemporaine dans son entreprise, en garantissant des rapports humains fondés sur la confiance et la considération, mais aussi en apportant la plus grande autonomie dans l’exercice de son métier et en n’ignorant pas les nécessaires partages de la valeur et du pouvoir. En ordonnée, en partageant une vision de long terme porteuse de sens, en assumant de prendre, en transparence, des décisions difficiles et en étant capable, lorsque la situation l’exige, de faire respecter des règles du jeu qui soient claires. Pour résumer, l’entreprise en 2024 est à l’image de la France : une communauté de femmes et d’hommes libres, en attente de considération, mais aussi de leadership.* Pascal Demurger est directeur général du groupe Maif et coprésident du Mouvement Impact France.

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Publish date : 2024-09-25 16:00:00

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Luca de Meo, patron de Renault : « Nous n’arriverons qu’à 50 % d’électrique en 2035, à moins que… »

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Le calme règne dans les bureaux rénovés du bâtiment X, vestige des anciennes usines de Billancourt occupé par la direction du groupe Renault. Blazer bleu marine et pochette à quatre pointes, un croquis de voiture entre les mains, Luca de Meo affiche une placidité à toute épreuve. Mais sous le capot, le moteur chauffe. A l’approche de la date butoir du 1er janvier 2025, les objectifs fixés par Bruxelles pour réduire les émissions de CO2 du secteur apparaissent bien trop ambitieux aux yeux du directeur général de Renault depuis 2020. Le Milanais s’agace des décisions rigides de l’Europe face à la demande atone de véhicules électriques. Président de l’ACEA, l’Association des constructeurs européens d’automobiles, il s’emploie à mobiliser ses partenaires pour demander plus de flexibilité. Décarboner la voiture, oui, mais avec pragmatisme, pour ne pas casser la machine, plaide-t-il en substance.L’Express : Le marché de la voiture électrique se tasse en Europe, alors que dans trois mois, la réglementation européenne va se durcir, obligeant les constructeurs à réduire de 15 % en 2025 les émissions de CO2 moyennes des véhicules légers neufs immatriculés. Votre mission devient-elle impossible ?Luca de Meo : Il n’y a rien d’impossible. Renault devrait se situer parmi les constructeurs capables d’y arriver, pour deux raisons. Nous sommes le numéro 2 européen des véhicules hybrides, un moteur à combustion qui consomme moins de CO2. Et nous allons lancer une série de nouveaux produits, notamment la Renault 4 et la Renault 5, qui seront présentées au Mondial de l’automobile le mois prochain, la petite Alpine, le Scenic et la Megane.Mais si l’eau baisse, elle baisse pour tout le monde. Le marché de l’électrique progresse à la moitié de la vitesse nécessaire pour atteindre cet objectif de 2025. Et comme le système est lié à une moyenne d’émissions de CO2 de la flotte, c’est arithmétique. Les voitures électriques sont considérées à zéro, les voitures à combustion sont presque toutes au-dessus des 95 grammes/kilomètre [NDLR : seuil maximum fixé par l’Europe]. En somme, il faut vendre une voiture électrique pour quatre voitures à combustion. Dit autrement, toute voiture électrique qui n’est pas vendue, faute de demande, nous oblige à ne pas vendre quatre voitures à combustion.Renault a l’avantage d’être le premier à sortir une gamme de petites voitures électriques. Nous sommes capables de proposer, de façon profitable, une R5 électrique à partir de 25 000 euros, à peine plus que notre Clio hybride à 24 000 euros. Les clients se focalisent sur le prix à l’achat sans comprendre qu’à l’usage, une voiture électrique ne coûte que le tiers d’une voiture normale. Pour faire 100 kilomètres, le coût de la recharge électrique chez soi est de l’ordre de 3 euros. Pour une voiture thermique, il faut compter 8 euros de carburant. L’entretien est aussi deux fois moins cher. Et la voiture électrique a une durée de vie plus longue. Nous sommes d’ores et déjà capables de proposer des véhicules électriques à un loyer mensuel du même niveau que ceux à combustion.Que reprochez-vous aux exigences européennes ?L’Europe impose des règles qui s’appliquent uniformément dans toutes les régions. Mais entre le sud de l’Italie ou de l’Espagne et la Hollande, par exemple, il y a un monde. Quand plus de 30 % des ventes en Hollande concernent des véhicules électriques, ce taux se limite à 4 % en Espagne. A l’achat, globalement, ces voitures sont plus chères. Elles se vendent mieux dans certains pays que dans d’autres.Pour répondre à la volonté de Bruxelles, nous allons devoir augmenter la part des véhicules électriques dans les ventes au-delà de 20 %, alors que nous sommes aujourd’hui sous les 15 %. Il faudrait donc espérer une croissance soudaine de l’électrique. Or nous n’en voyons aucun signe dans les commandes actuelles, qui sont les futures livraisons de janvier 2025, lorsque la nouvelle réglementation entrera en vigueur.Je demande une flexibilité de bon sensComme personne n’a envie de payer une amende, que vont faire les constructeurs ? Ils vont pousser artificiellement la demande de l’électrique en baissant les tarifs. C’est une stratégie de court terme : si dès le début on ne fait pas de marge sur ces gammes, nous en paierons le prix plus tard. D’autant qu’on l’a vu avec Tesla, la baisse brutale des prix n’a pas augmenté les volumes de ventes. Elle a exaspéré les clients qui avaient payé le prix fort et détruit la valeur résiduelle. Donc il faut nous laisser le temps de développer ces modèles, de réduire les coûts, de trouver les économies d’échelle. En résumé, il faut un minimum de flexibilité.C’est un refus d’obstacle ?Les objectifs de réduction des émissions dans l’automobile ont été fixés en 2019 – avant le Covid – et sur la base de données de 2016, une époque où, en Europe, le marché de l’électrique était embryonnaire. L’économie s’est arrêtée pendant deux ans avec la crise sanitaire, et pourtant ces objectifs sont restés inchangés. Dans une entreprise, on bâtit un plan stratégique à dix ans, un plan moyen terme à trois ans et chaque année, on élabore un budget, parce que la moitié de ce qu’on envisageait dans la décennie, pour une raison ou pour une autre, se passe différemment. On a besoin de ces ajustements.Personne, moi le premier, ne discute la nécessité de décarboner le transport. Personne, moi le premier, ne dit qu’il faut abandonner l’électrique. Au contraire : depuis mon arrivée, il y a quatre ans, nous consacrons plus de 60 % de notre budget R & D aux investissements dans la voiture du futur. L’entreprise met de l’argent, prend des risques. Nos collaborateurs à Douai ou à Maubeuge s’échinent à faire en sorte que la Renault 5 électrique soit compétitive en France alors que tout le monde nous disait que c’était impossible. On ne peut pas m’opposer, parce qu’aujourd’hui je demande une flexibilité de bon sens, que je cherche à tourner le dos à la transition vers l’électrique.Une clause de revoyure au niveau européen est pourtant prévue en 2026.C’est trop tard, l’industrie automobile aura déjà dû s’acquitter de 15 milliards d’euros d’amende en 2025 ! Autant de ressources qui ne financeront pas nos investissements pour être compétitifs face aux constructeurs chinois. C’est aussi simple que cela.Ce chiffre de 15 milliards, comment l’avez-vous calculé ?C’est une estimation à partir des conditions de marché observées aujourd’hui. En l’absence d’aides, de plan d’infrastructures d’envergure, de contrôle du prix de l’électricité, on ne voit pas pourquoi elles évolueraient positivement.Comment inverser la tendance ?Pour rattraper son retard de compétitivité, l’Europe a besoin d’une politique industrielle, elle n’en a pas aujourd’hui. Le rapport de Mario Draghi ne dit pas autre chose. Le prix de l’électricité pour fabriquer une voiture comme la Renault 5 représente presque le double du coût du travail. Or l’Europe paye l’énergie deux à trois fois plus cher que les Américains et les Chinois. Dans la chaîne de la valeur de la voiture électrique, la consommation d’énergie devient un facteur très important, et cela change complètement le modèle d’affaire.L’Europe dispose actuellement de moins de 10 % de la capacité de production des batteries dont elle a besoin. Renault a été parmi les premiers à développer des giga-usines pour en concevoir. Mais il nous a fallu dix ans avant de ramener le taux de rebut sous les 10 %. Même Tesla, en 2016, 2017, jetait encore 30 à 40 % de sa production de batteries. Sur la Zoe, nous avons mis là aussi dix ans pour diviser par deux le coût de la batterie. Dans les dix prochaines années, nous arriverons peut-être à le réduire encore de 50 %. Mais pas en trois ans, pas en cinq. La réglementation européenne a été élaborée sans aucune analyse d’impact économique et industriel. Pour ne pas mettre en péril toute l’industrie, nous demandons de réfléchir ensemble à la meilleure solution.Par un report de la réglementation de 2025 ?Soit il nous faut plus de temps, soit il faut instaurer un mécanisme de pondération, déjà utilisé en 2020, qui attribue dans la moyenne des voitures vendues un poids supérieur aux véhicules électriques. Mais nous avons un problème de calendrier : la Commission européenne vient de se former et ne sera pas opérationnelle avant quelques semaines. Et le nouveau Parlement européen doit trouver son équilibre. Il y a une espèce de vide de gouvernance au niveau de l’UE qui est dangereux dans cette phase. Pour nous, l’heure tourne !Nous avons besoin rapidement d’une perspective car nous travaillons sur des cycles très longs. Regardez l’IRA, l’Inflation Reduction Act, instauré par Joe Biden aux Etats-Unis : son horizon est de dix ans, que le prochain président américain soit Donald Trump ou Kamala Harris.Et si le couperet du 1er janvier 2025 est maintenu ?Au-delà des amendes, la vraie question est de savoir si l’industrie européenne sera capable de se mettre en ordre de marche pour regagner de la compétitivité par rapport à ses concurrents. Des concurrents aussi redoutables que Tesla ou les marques chinoises, qui ont pris une longueur d’avance en partant dès 2011, 2012, quand l’industrie européenne s’est lancée cinq ou six ans plus tard.Si la trajectoire actuelle du marché se poursuit, nous arriverons à 50 % d’électrique en 2035, pas à 100 %.En Chine, tout le système a convergé pour faire de l’automobile un levier de conquête économique du monde. Alors que les Européens la perçoivent comme un secteur de la « vieille économie ». On oublie que l’industrie automobile représente 30 % de la recherche et développement en Europe. Nous pesons 8 à 9 % de l’emploi et du PIB européen, et même plus de 20 % dans certains pays. Il faut qu’on nous soutienne.Faut-il aussi remettre en question l’objectif de 2035, qui prévoit, à cette date, l’interdiction totale des ventes de voitures thermiques ?Quand la discussion s’est orientée vers l’échéance de 2035, Renault Group et la France ont dit « C’est trop tôt ». Nous plaidions alors pour 2040. Mais une fois la décision actée, en tant que directeur général de Renault Group, ma mission est de faire tout ce qui est possible pour mettre l’entreprise en mesure d’atteindre cet objectif.Si la trajectoire actuelle du marché se poursuit, nous arriverons à 50 % d’électrique, pas à 100 %, à moins d’un changement structurel permettant une accélération. Et pourtant, en trente-deux ans de carrière dans l’automobile, je n’ai jamais vu une technologie monter en puissance à une telle vitesse. Le marché européen de l’électrique a été multiplié par six en cinq ans. Le nœud du problème, c’est le calendrier.Vos confrères, au sein de l’Association des constructeurs européens d’automobiles que vous présidez, sont-ils sur la même ligne ?Oui, une position commune a d’ailleurs été publiée la semaine dernière.Quelles seraient les conditions permettant une accélération du marché de l’électrique ?Deux révolutions importantes traversent notre société. La transformation digitale et la transition énergétique. Deux sujets qu’il faut résoudre en équipe. Les Chinois sont capables de le faire, parce qu’il y a une structure politique unique qui force tous les acteurs à converger vers un objectif. L’Europe, elle, est complètement atomisée. C’est sa beauté, et sa limite, Mario Draghi s’en fait l’écho dans son rapport. La clé, c’est que tout le monde trouve un intérêt à participer à cet effort collectif : le secteur de l’énergie, celui des infrastructures, l’industrie automobile – constructeurs et fournisseurs -, le régulateur, et même les médias !Quant aux marchés financiers, il y a trois ans, ils ne juraient que par Tesla, qui valait alors beaucoup plus que 700 milliards de dollars en vendant moins de voitures que Renault, dont la capitalisation boursière était « 30 fois » moindre. En Europe, aujourd’hui, les investisseurs n’ont d’yeux que pour BYD et consorts. Par ailleurs, certaines start-up chinoises, cotées à New York, mais qui n’ont jamais livré une voiture, valent plus en Bourse que Renault. Vous voyez l’absurdité de la situation ?Vous avez abandonné le projet de cotation en Bourse d’Ampère, l’entité qui réunit vos activités liées au véhicule électrique. Pourriez-vous considérer à nouveau une telle opération ?Nous n’y pensons plus. Ampere est, avant tout, un projet industriel : réinventer les sites de Douai, de Maubeuge, créer des giga-usines via des partenaires pour réduire le coût des batteries, monter une Renault 5 en dix heures au lieu de vingt, développer l’électronique. Pour le financer, l’introduction en Bourse était une possibilité parmi d’autres. Quand nous avons vu que les conditions de marché n’étaient pas favorables et que nous générions suffisamment de trésorerie, nous n’avons pas voulu prendre le risque de diluer nos actionnaires. Nous continuons de travailler, avec nos propres moyens, pour être en mesure de rivaliser avec Tesla et les Chinois.Sentir la compétition, c’est bien, cela nous évite de nous endormir.Ampere est en train de gagner ce pari. Nous développons aujourd’hui nos voitures en deux ans, contre quatre ou cinq ans quand je suis arrivé, en 2020. La prochaine Twingo sera même réalisée en moins de deux ans. Nous allons démontrer qu’en France, et en Europe, nous sommes capables d’aller aussi vite que les Chinois. C’est possible parce que, en créant Ampere, nous avons sorti 11 000 personnes du système traditionnel, pour les spécialiser sur les véhicules électriques dont les cycles sont différents.L’Europe peut-elle encore renverser la vapeur face à la Chine ?Il ne faut pas sous-estimer la capacité et la réactivité des constructeurs automobiles européens. Très peu d’industries peuvent se prévaloir d’entreprises centenaires comme ici. Nous avons surmonté deux guerres mondiales, des crises énergétiques, financières, sanitaires… Et nous sommes toujours là. Dans les années 1950-1960, les Américains – Ford, GM – ont débarqué sur le sol européen. On a ensuite vu les Japonais, puis les Coréens, et plus récemment Tesla. Aujourd’hui, la somme des constructeurs américains, japonais et coréens ne représente que 25 % du marché en Europe. Les entreprises du continent ont encore la main. Renault est la première marque en France. Sentir la compétition, c’est bien, cela nous évite de nous endormir.Encore faut-il que cette concurrence soit loyale. Est-ce le cas ? Les droits de douane décidés par l’UE pour freiner les importations de véhicules chinois sont-ils pertinents ?Cette décision tactique et de court terme permet de gagner du temps. Mais le risque est de voir un jour ces taxes douanières sauter, pour distorsion des règles de l’OMC, et de se retrouver démunis. L’enjeu est d’identifier les secteurs où nous avons un retard à rattraper par rapport à la Chine, par exemple dans la diplomatie des matières premières. Cette question relève des entreprises mais aussi de la politique étrangère de chaque pays, et de celle de l’Europe. Les Chinois contrôlent aujourd’hui l’amont de la chaîne de valeur : l’extraction des minerais critiques et leur raffinage. Je pense aussi qu’il faut entrer dans une forme de « coopétition » avec les Chinois : être concurrent et coopérer, c’est tout à fait envisageable. Il faut passer un accord avec la Chine parce qu’elle peut nous aider à accélérer. Ce pays a construit sa puissance technologique en s’appuyant sur les gains issus de sa production manufacturière. Les Chinois produisaient, maintenant ils innovent.De ce point de vue là, le Green Deal, ou Pacte vert, est d’une importance stratégique pour l’Europe. C’est peut-être l’une des dernières occasions pour les Européens de se positionner sur les technologies du futur après plusieurs batailles perdues, notamment dans le numérique.

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Author : Arnaud Bouillin, Muriel Breiman, Eric Chol

Publish date : 2024-09-25 17:26:00

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Israël-Liban : comment Netanyahou se rachète une popularité

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Il y a la scène internationale. Une exaspération de plus en plus prononcée à l’égard de Benyamin Netanyahou. De cette guerre qui semble sans fin à Gaza, de la crainte de (re)transformer le Liban en un théâtre de guerre sanglant, d’un conflit généralisé contre l’Iran qui ferait basculer le Proche-Orient et le monde entier dans un avenir bien sombre. « Gaza est un cauchemar permanent qui menace d’emporter toute la région dans le chaos », a répété le patron de l’ONU Antonio Guterres à la tribune ce mardi. « Une guerre généralisée n’est dans l’intérêt de personne », a affirmé le président américain Joe Biden. « Rien, aucune aventure régionale, aucun intérêt privé, aucune fidélité à quelque cause que ce soit ne mérite de déclencher un conflit au Liban », a quant à lui voulu prévenir Emmanuel Macron.En Israël aussi, c’est peu dire que la chute de la confiance envers le Premier ministre israélien avait été forte après les attentats du 7 octobre, et cet échec patent du gouvernement et des renseignements israélien à anticiper et se prévenir de la plus importante attaque terroriste de l’histoire contre l’Etat hébreu. Cette déroute s’était traduite très concrètement dans les sondages : disposant de 32 des 120 sièges dans la Knesset actuelle, le parti de « Bibi », le Likoud, avait chuté à un peu plus d’une quinzaine d’élus si des élections législatives étaient organisées. Une rupture totale envers Netanyahou qui suivait déjà sa réforme tant controversée de la justice israélienne, et qui semblait définitivement enterrer le Premier ministre israélien. »Netanyahou s’est définitivement remis de l’effondrement de l’après-guerre »Mais la réalité à l’ONU n’est pas celle en Israël. Et si à l’international, l’agacement des dirigeants occidentaux ne semble que s’accentuer, dans son pays, la situation semble s’inverser. Ainsi, depuis plusieurs mois, la popularité de Benyamin Netanyahou repart à la hausse. « Benyamin Netanyahou s’est définitivement remis de l’effondrement de l’après-guerre », affirme auprès du Financial Times Dahlia Scheindlin, analyste politique et spécialiste des sondages en Israël. Il semble notamment tirer profit de la prise d’initiative et l’agressivité d’Israël contre ses ennemis dans la région, notamment l’Iran et le Hezbollah, malgré le risque redouté d’un embrasement du Proche-Orient.L’action de plus en plus agressive d’Israël « au niveau régional » a ainsi joué un rôle dans sa réhabilitation, insiste Dahlia Scheindlin auprès du FT, avec les assassinats de certains leaders du Hamas et du Hezbollah au Liban et en Iran. « Netanyahou perd sa crédibilité sur Gaza parce qu’il promet trop souvent une ‘victoire totale’ et que, sondage après sondage, les gens pensent que ses décisions sont dictées par ses besoins politiques plutôt que par l’intérêt public. Le sentiment de ralliement autour du drapeau est beaucoup plus fort lorsqu’il s’agit du Hezbollah et de la menace d’une escalade dans la région », poursuit-elle. Ainsi, selon les sondages réalisés ces deux dernières semaines, le Likoud remporterait plus d’une vingtaine de sièges, ce qui ferait de nouveau de lui le parti comptant le plus d’élus dans une Knesset fracturée.Un regain de popularité à relativiser ?Alors, tout serait oublié ? La centaine d’otages toujours retenus à Gaza ? La menace de représailles du Hezbollah et de l’Iran qui plane notamment sur les habitants du nord d’Israël. La situation est plus complexe que ça. A commencer par une réalité : très loin d’être adulé dans son pays, « Bibi » profite surtout d’une absence d’opposition forte pouvant incarner une réelle alternative au pouvoir. Benny Gantz, son rival centriste, a perdu de sa popularité depuis son départ en juin dernier du cabinet de guerre formé après le 7 octobre. Yaïr Lapid, leader de la principale force d’opposition, a quant à lui également perdu en crédibilité depuis son passage express à la tête du gouvernement israélien en 2022, et est également considéré comme une moins bonne option au poste de Premier ministre que Netanyahou dans les dernier sondages.En fin de compte, la principale opposition à Netanyahou semble venir de sa propre coalition. Avec d’un côté son ministre de la Défense Yoav Gallant, qui ne cache plus son agacement quant à l’absence d’accord à Gaza pour libérer les otages toujours retenus par le Hamas. Et de l’autre, l’aile ultraorthodoxe d’extrême droite, qui refuse de reculer d’un centimètre sur la guerre contre le Hamas ou sur la colonisation illégale en Cisjordanie.Surtout, même si le Likoud de « Bibi » arriverait en tête avec une vingtaine de députés, il resterait bien loin des 61 sièges nécessaires pour être en capacité de gouverner. Et resterait toujours davantage prisonnier de son alliance avec l’extrême droite ultraorthodoxe, incarnée par des personnalités plus que controversées et inquiétantes comme le ministre des Finances Bezalel Smotrich ou le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir. D’autant plus qu’en face de lui, aucune autre force politique ne semble actuellement en capacité de trouver une majorité alternative. En 2021, il avait fallu une alliance allant du parti islamiste aux juifs ultraorthodoxes et aux divers partis d’extrême droite pour parvenir à chasser Netanyahou du pouvoir. Autant dire que ce scénario paraît bien improbable depuis le 7 octobre.Pour le Premier ministre israélien, un détail est également non négligeable : hormis dissolution et scrutin anticipé, les prochaines élections législatives israéliennes ne doivent se tenir qu’en 2026. Tant de choses peuvent encore se produire d’ici là, au vu du grand flou dans lequel se trouve actuellement toute la région. Sera ainsi jugée sa gestion à plus long terme de la guerre contre le Hamas et le Hezbollah. Mais une chose est cependant certaine. Toujours annoncé battu, fini politiquement, Benyamin Netanyahou l’a systématiquement prouvé : il ne faut jamais l’enterrer trop vite.

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Publish date : 2024-09-25 17:55:09

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L’Express

Trafic de drogue : le modèle italien, un exemple à suivre pour la France ?

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Le fatalisme, un travers bien de chez nous : un Français sur trois considère le déclin du pays comme irréversible, selon l’étude Fractures françaises de la fondation Jean-Jaurès publiée en octobre 2023. Quoi de surprenant dans une société où le président de la République en personne, à l’époque François Mitterrand, prétendait en juillet 1993 que « dans la lutte contre le chômage, on a tout essayé » ? L’idée que la politique ne peut peser sur le réel a continué à se diffuser, comme un venin paralysant l’action publique. Et pourtant, à quelques kilomètres de chez nous, des peuples d’irréductibles réformateurs résistent encore et toujours à l’impuissance.L’effort suppose d’abord un diagnostic clair, à long terme : en Italie, en Suède ou au Canada, c’est au bord du gouffre que les gouvernants ont élaboré des réformes d’ampleur, appelées à faire passer leur pays de malade à modèle. Surtout, il implique une volonté politique sans faille, outre la bureaucratie, les lobbys et ceux qui pensent que tout changement des pratiques est impossible. A l’heure où le nouveau gouvernement dirigé par Michel Barnier met en avant, jusque dans les intitulés de ses ministres, la « simplification », le « partenariat avec les territoires », la « souveraineté alimentaire » ou la « réussite scolaire », comme autant de promesses, on ne peut que leur conseiller d’aller jeter un œil à ce qui marche ailleurs.La scène s’est reproduite de multiples fois ce printemps : souvent sous l’œil des caméras, des forces de l’ordre mènent des interventions coup de poing contre des dealers. Les opérations « place nette », vitrine de l’action de l’exécutif contre le trafic de drogue, ont entraîné l’interpellation de plus de 4 650 individus, la saisie de 735 kilos de cannabis, de 18 kilos de cocaïne et près de 9 millions d’euros. Ponctuellement efficaces, elles ne viennent pas à bout des immenses structures qui constituent aujourd’hui le narcotrafic, et encore moins de ses têtes de réseaux. Pour y parvenir, la France pourrait s’inspirer d’un de ses voisins, l’Italie. Hantée depuis longtemps par les démons de la mafia, Rome a mis en place dès les années 1980 une série de mesures s’attaquant à la criminalité organisée. En avril, le ministre de la Justice d’alors, Eric Dupond-Moretti, avait d’ailleurs évoqué l’exemple italien des collaborateurs de justice comme piste de réforme française. Les « pentitis », ces repentis travaillant avec les enquêteurs pour leur donner les clés de leur ancien monde, sont une piste intéressante – mais à l’efficacité contestée – du monde judiciaire romain.Saisie des biens mal acquis par région italienne, par rapport au niveau nationalSi Paris devait prendre exemple sur l’Italie, une autre action a la faveur des experts : les enquêtes patrimoniales. Ces dernières ont été introduites en Italie dès 1982 par le juge Falcone, héraut du combat antimafia. « Al Capone, figure de la mafia italo-américaine, a été incarcéré en partie pour fraude fiscale. Falcone s’est donc intéressé à l’action des Américains contre le crime organisé », rappelle Clotilde Champeyrache, économiste spécialiste des mafias. « Il racontait qu’il avait ‘suivi l’argent’, c’est-à-dire remonté la piste par les chèques jusqu’au patrimoine », ajoute l’avocat Luca Luparia, professeur de procédure pénale à l’université de Rome. Cette méthode lui a survécu et a été systématisée dans l’Italie d’aujourd’hui, accompagnée de la saisie des biens concernés.En France, les enquêtes patrimoniales existent, mais sont bien moins développées. « Ce type d’investigations demande un travail chronophage, fastidieux, gourmand en enquêteurs, pointe Clotilde Champeyrache. Les services n’ont pas encore les moyens de déployer suffisamment de personnels pour rendre ces enquêtes systématiques. » D’après la spécialiste, ce travail de fond, qui ausculte méticuleusement chaque strate du trafic, est pourtant indispensable. « Le trafic de drogue doit être traité exactement comme n’importe quelle entreprise de criminalité organisée, avec une coordination similaire : chaque affaire locale est rattachée à une opération criminelle plus grande à un niveau national et international », explique Luca Luparia. Tentaculaire, la lutte contre le narcotrafic demande plus que de simples opérations coup de poing. Pour imiter l’Italie, « il faut du temps, de la formation, et plus de moyens », insiste Clotilde Champeyrache.

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Author : Alexandra Saviana

Publish date : 2024-09-25 18:00:00

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L’Express

Budget : face au dérapage du déficit, le gouvernement demande « des efforts collectifs importants »

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Avec du retard sur le calendrier, le gouvernement présentera le projet de budget pour 2025 « la semaine du 9 octobre », misant « prioritairement » sur de moindres dépenses pour résorber le lourd déficit public de la France, qui pourrait dépasser les 6 % du PIB cette année, pire qu’attendu et très loin des attentes de Bruxelles. »Je vous confirme que la semaine du 9 octobre sera la semaine du dépôt du projet de loi de finances pour 2025″, a déclaré, ce mercredi 20 septembre, le nouveau ministre du Budget Laurent Saint-Martin devant la commission des Finances de l’Assemblée nationale. Le projet de budget pour la sécurité sociale sera présenté la même semaine. Retardée par la dissolution de l’Assemblée nationale en juin puis la nomination tardive d’un Premier ministre par le président Emmanuel Macron en septembre, l’élaboration du prochain budget s’annonce particulièrement complexe cette année au vu de la mauvaise santé des finances publiques. »Oui, la situation de nos finances publiques est grave, et je n’irai pas par quatre chemins : en 2024, le déficit public risque de dépasser les 6 % du PIB, selon les dernières estimations dont nous disposons », a affirmé Laurent Saint-Martin. C’est bien pire que le déficit de 5,1 % du PIB sur lequel tablait le gouvernement sortant et bien supérieur au seuil de 3 % fixé par l’Union européenne. Pour redresser la barre, « il nous faudra faire des efforts collectifs importants », a prévenu le ministre issu du camp présidentiel, s’engageant à « tenir un discours de vérité » et à promouvoir « le dialogue » avec le Parlement sur cette problématique. »Justice fiscale »L’équilibre entre coupes dans les dépenses et recettes fiscales supplémentaires s’annonce très délicat à trouver, alors que la France, avec six autres pays de la zone euro, est déjà visée par une procédure de déficit excessif par la Commission européenne. Le rétablissement des comptes publics passera « prioritairement » par une baisse des dépenses, a expliqué Laurent Saint-Martin, se disant ouvert à un débat sur une hausse de la fiscalité « si et seulement si il répond à une problématique de justice fiscale ». Il ne s’interdit pas de revoir le montant de 492 milliards d’euros de dépenses mentionné dans l’ébauche de budget 2025 du précédent gouvernement et, pour 2024, d’annuler tout ou partie des 16,5 milliards d’euros de crédits gelés. Il exclut une « augmentation d’impôts généralisée », car « on ne touche pas aux gens modestes et au travail et aux classes moyennes ».Le Premier ministre Michel Barnier avait évoqué dimanche de possibles hausses d’impôts ciblées sur les contribuables les plus riches et les grandes entreprises, brisant le tabou en vigueur depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Elysée.Laurent Saint-Martin a détaillé les deux « principales raisons » du dérapage massif du déficit public en 2024: d’abord des recettes fiscales « moins importantes » qu’attendu. Un écart qu’il attribue au fait que la croissance ait été davantage tirée par les exportations que par la consommation, engendrant moins de TVA. Il a aussi pointé du doigt « l’attentisme des acteurs économiques depuis quelques mois », soulignant : « qui dit moins d’activité, dit moins de recettes ». Déjà pénalisées par la hausse des taux d’intérêt, les entreprises en particulier ont suspendu de nombreux investissements et embauches cet été en attendant de savoir quel Premier ministre succéderait à Gabriel Attal. Le ministre a également évoqué les dépenses des collectivités territoriales, « plus élevées que la trajectoire ne le prévoyait, de l’ordre de 16 milliards d’euros pour 2024 ». »Dépense massive »Plus généralement, Laurent Saint-Martin a défendu la politique de l’offre d’Emmanuel Macron et imputé la mauvaise santé financière de la France à la « dépense publique massive, record, pour répondre aux crises » du Covid et de l’inflation. Michel Barnier présentera les pistes privilégiées pour redresser les comptes le 1er octobre lors de son discours de politique générale, son premier test politique devant le Parlement avant celui du budget.Devant la commission des Finances de l’Assemblée, le ministre de l’Economie Antoine Armand a, lui, révélé que la France avait obtenu de Bruxelles un délai jusqu’au 31 octobre pour présenter sa trajectoire pluriannuelle des finances publiques. La date butoir initiale était le 20 septembre. « Ma mission est de conserver un lien de confiance avec nos partenaires et de leur présenter une trajectoire économique et financière qui soit à la fois soutenable, cohérente et crédible », a-t-il déclaré. Il a par ailleurs estimé que la croissance française atteindrait environ 1,1 % cette année, un peu au-delà de la prévision de 1 % du gouvernement sortant.

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Publish date : 2024-09-25 18:43:43

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L’Express

Poutine et la bombe nucléaire : la nouvelle doctrine du président russe

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Vladimir Poutine agite de nouveau la menace nucléaire. Le président russe a déclaré, ce mercredi 25 septembre, que des changements avaient été proposés concernant la doctrine de recours à l’arme atomique de son pays, au moment où l’Ukraine tente de convaincre ses alliés de la laisser utiliser des missiles de longue portée contre le territoire russe. »Il est proposé de considérer l’agression de la Russie par un pays non-nucléaire mais avec la participation ou le soutien d’un pays nucléaire comme une attaque conjointe contre la Fédération de Russie », a-t-il dit au cours d’une réunion télévisée avec des membres du Conseil de sécurité de la Russie.Vladimir Poutine semble faire référence à l’Ukraine et à ses alliés occidentaux, qui fournissent armements et financements. Kiev cherche à obtenir leur autorisation d’utiliser des missiles de longue portée contre la Russie. Vladimir Poutine avait prévenu mi-septembre qu’une telle décision signifierait que « les pays de l’Otan sont en guerre contre la Russie ».La Russie envisagera le recours à l’arme nucléaire en cas d’attaque aérienne « massive »Le président a prévenu mercredi que son pays pourrait avoir recours à l’arme nucléaire en cas de « lancement massif » d’avions, missiles ou drones contre son territoire. « Nous envisagerons une telle possibilité si nous recevons des informations fiables sur le lancement massif de moyens d’attaque aérospatiaux et leur franchissement de la frontière de notre Etat », a-t-il mis en garde.Vladimir Poutine a assuré que la Russie avait toujours eu « une approche très responsable sur ces questions ». Cependant, « nous voyons que la situation militaire et politique actuelle évolue de façon très dynamique et nous devons en tenir compte », a-t-il ajouté. « Il s’agit notamment de l’émergence de nouvelles sources de menaces et de risques militaires pour la Russie et ses alliés », a affirmé le chef de l’Etat.Depuis le début du conflit en Ukraine en février 2022, Vladimir Poutine a soufflé le chaud et le froid quant à un possible recours à l’arme nucléaire. La doctrine nucléaire russe prévoit un recours « strictement défensif » à l’arme atomique, en cas d’attaque de la Russie avec des armes de destruction massive ou en cas d’agression avec des armes conventionnelles « menaçant l’existence même de l’Etat ». Plus tôt, le Kremlin avait annoncé cette réunion sur la « dissuasion nucléaire ». La Russie a déployé pendant l’été 2023 des armes nucléaires tactiques au Bélarus, son plus proche allié, qui a également annoncé en mai un exercice synchronisé avec Moscou pour vérifier ses lanceurs d’armes nucléaires tactiques.

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Publish date : 2024-09-25 20:12:37

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L’Express

Ukraine, Liban… Ce qu’il faut retenir du discours de Macron devant l’ONU

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Deux ans après son précédent discours à la prestigieuse tribune des Nations unies, quand il avait mis en garde contre la « fracture du monde », Emmanuel Macron s’est exprimé, ce mercredi 25 septembre, devant l’Assemblée générale de l’ONU à New York pour afficher son soutien à l’Ukraine, et appeler Tel-Aviv à cesser « l’escalade au Liban » et le Hezbollah libanais à cesser ses tirs vers Israël.Paris continuera à tout faire pour que Kiev « tienne bonLa France mettra tout en oeuvre pour que l’Ukraine puisse résister à la Russie, a déclaré le président français Emmanuel Macron à la tribune de l’ONU. « La France continuera de faire tout ce qui est en son pouvoir pour que l’Ukraine tienne bon, se mette hors de danger et obtienne justice », a-t-il dit, ajoutant que Paris continuerait « de lui fournir des équipements indispensables à sa défense ».Macron appelle Israël à « cesser l’escalade au Liban » et le Hezbollah les tirs vers IsraëlSur le risque d’embrassement au Moyen-Orient, Emmanuel Macron a appelé Israël à cesser « l’escalade au Liban » et le Hezbollah libanais à cesser ses tirs vers Israël. « Nous appelons avec force Israël à cesser l’escalade au Liban et le Hezbollah à cesser les tirs », a-t-il déclaré, estimant qu’Israël ne pouvait pas « sans conséquence étendre ses opérations au Liban ».A la demande de la France, le Conseil de sécurité doit se pencher en urgence mercredi soir sur cette crise, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres ayant déclaré que le « Liban est au bord du gouffre ».La guerre à Gaza « n’a que trop duré »Près d’un an après les attaques meurtrières du 7 octobre, Emmanuel Macron a déclaré que la guerre qu' »Israël mène à Gaza n’a que trop duré », soulignant que « les dizaines de milliers de victimes civiles palestiniennes n’ont aucune justification ». »Il est impératif qu’une nouvelle phase s’ouvre à Gaza, que les armes se taisent, que les humanitaires reviennent, que les populations civiles enfin soient protégées », a-t-il dit, ajoutant que la France participera « à toute initiative qui sauvera des vies » et qui permettra d’assurer la sécurité de tous.Macron appelle à limiter le droit de veto en cas de « crimes de masse »Emmanuel Macron a appelé par ailleurs à « limiter » le droit de veto au Conseil de sécurité en cas de « crime de masse », dans le cadre d’une réforme pour rendre l’organe clé des Nations unies plus efficace.Alors que de plus en plus d’Etats demandent l’élargissement du Conseil, une réforme de sa composition seule « ne suffirait pas à lui rendre son efficacité et je souhaite donc que cette réforme permette aussi de changer les méthodes de travail, de limiter le droit de veto en cas de crime de masse, et de se concentrer sur les décisions opérationnelles que nécessite le maintien de la paix et de la sécurité internationale », a déclaré le chef de l’Etat français.

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Publish date : 2024-09-25 20:50:23

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L’Express

L’armée israélienne évoque une « possible entrée » au Liban

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L’armée israélienne a dit, ce mercredi, préparer « une possible entrée » au Liban pour y frapper le Hezbollah, contre lequel son aviation mène de nouvelles frappes meurtrières, après l’interception d’un missile tiré sur Tel-Aviv, au moment où la communauté internationale redoute un embrasement du Moyen-Orient.Les infos à retenir⇒ Le chef de l’armée israélienne dit à des soldats de se préparer à « une possible entrée » au Liban⇒ Des frappes israéliennes de « grande envergure » dans le sud du Liban⇒ Un missile balistique tiré depuis le Liban intercepté par la défense aérienne israélienneLe chef de l’armée israélienne dit à des soldats de se préparer à « une possible entrée » au LibanLe chef d’état-major de l’armée israélienne a dit à des soldats lors d’un exercice à la frontière nord de se préparer à une possible « entrée » au Liban où l’armée multiple les frappes après les tirs de roquettes du Hezbollah sur le territoire israélien. « Vous pouvez entendre les avions ici, nous attaquons toute la journée, à la fois pour préparer la zone à la possibilité de votre entrée, mais aussi pour continuer à frapper le Hezbollah », a déclaré le général Herzi Halevi à des soldats d’une unité de blindés, selon un communiqué de l’armée.Dans une vidéo diffusée par l’armée, le général Halevi a déclaré aux soldats que l’objectif était « très clair : ramener les habitants du Nord en toute sécurité. Pour ce faire, nous préparons le déroulement de la manœuvre (…), votre entrée là-bas avec de la puissance, la confrontation avec les hommes du Hezbollah qui verront ce que c’est que des combattants professionnels, très compétents et expérimentés ».Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a affirmé de son côté, dans dans une vidéo diffusée par son bureau, que son pays utiliserait « la force » contre le Hezbollah au Liban jusqu’au retour chez eux des habitants du Nord d’Israël.L’armée israélienne dit avoir intercepté un drone lancé depuis l’EstL’armée israélienne a indiqué ce mercredi soir avoir intercepté un drone lancé depuis l’Est en direction d’Eilat, ville portuaire d’Israël (sud), et qu’un second était tombé dans l’enceinte du port. « Deux drones ont été détectés s’approchant de la zone d’Eilat depuis l’Est. Un navire lance-missiles de la marine (…) a intercepté un drone », et un autre drone est tombé dans l’enceinte du port d’Eilat, a indiqué l’armée dans un communiqué. Les services de secours ont fait état de deux blessés légers. La « Résistance islamique en Irak », nébuleuse de groupes irakiens armés pro-iraniens, a revendiqué une attaque au drone sur Eilat.Biden avertit qu’une « guerre généralisée est possible » au Moyen-OrientLe président américain Joe Biden a averti ce mercredi du risque d’une « guerre généralisée » au Moyen-Orient, en proie à de très vives tensions. « Une guerre généralisée est possible », a-t-il déclaré lors d’une interview sur ABC.Le dirigeant américain a toutefois estimé que « la possibilité d’un accord qui puisse changer fondamentalement toute la région » existait encore. « Il y a une possibilité, je ne veux pas l’exagérer, mais il y a une possibilité que si nous parvenons à conclure un cessez-le-feu au Liban, que cela nous permette de nous atteler à la Cisjordanie », a-t-il expliqué.Israël mène des frappes de « grande envergure » dans le sud du LibanL’armée a annoncé poursuivre ses bombardements « de grande envergure » dans le sud du Liban et la vallée de la Békaa, dans l’est, deux bastions du mouvement islamiste soutenu par l’Iran, au troisième jour de frappes massives qui ont jeté plus de 90 000 Libanais sur les routes, dont beaucoup déjà déplacées une première fois depuis octobre, selon l’ONU.A travers le pays, 51 personnes ont été tuées et plus de 220 blessées, selon les autorités libanaises, lors de ces frappes qui ont aussi visé des villages situés hors des fiefs du Hezbollah, dont celui de Maaysara, dans une région montagneuse à une trentaine de kilomètres au nord de Beyrouth.L’armée israélienne a affirmé avoir frappé plus de 280 cibles du Hezbollah, dont 60 cibles des services de renseignement du Hezbollah et des « lanceurs » de roquettes. Les écoles et universités resteront fermées jusqu’à la fin de la semaine au Liban. De nombreuses compagnies aériennes ont suspendu leurs vols vers Beyrouth.Les raids israéliens au Liban ne mettront pas le Hezbollah « à genoux »Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a déclaré ce mercredi que la mort récente au Liban de commandants du Hezbollah, tués par Israël, ne pouvait pas mettre « à genoux » le mouvement islamiste libanais, allié de Téhéran. « Certaines des forces efficaces et précieuses du Hezbollah sont tombées en martyrs, ce qui a sans aucun doute causé des dommages au Hezbollah, mais ce n’est pas cela qui pourrait mettre le groupe à genoux », a-t-il déclaré lors d’une réunion avec des militaires et des vétérans de la guerre Iran-Irak.Le Hezbollah dit avoir tiré un missile balistique sur le QG du MossadLe Hezbollah libanais a annoncé ce mercredi avoir tiré pour la première fois depuis près d’un an de violences un missile balistique sur Israël, affirmant avoir visé le quartier général du Mossad, les services de renseignements extérieurs israéliens, près de Tel-Aviv. Dans un communiqué, le puissant mouvement pro-iranien a précisé avoir « lancé un missile balistique Qader 1 à 6h30 ». La formation islamiste a ajouté que le QG du Mossad était « responsable de l’assassinat des dirigeants » du Hezbollah « et des explosions des bipeurs et des talkie-walkies ».L’armée israélienne a annoncé avoir intercepté le missile tiré depuis le Liban. « A la suite des sirènes qui ont retenti dans les régions de Tel-Aviv et de Netanya, un missile sol-sol a été identifié en provenance du Liban et a été intercepté par la défense aérienne », a déclaré un porte-parole militaire. »C’est la toute première fois qu’un missile du Hezbollah atteint la région de Tel-Aviv. Il a été intercepté » par l’armée israélienne, a déclaré à l’AFP un porte-parole de l’armée israélienne. Ce tir constitue une « escalade » de la part du Hezbollah, a déclaré un autre porte-parole de l’armée, le lieutenant-colonel Nadav Shoshani, lors d’un point presse. « Le Hezbollah essaie sans aucun doute d’aggraver la situation […], ils essaient de terroriser de plus en plus de gens », a-t-il ajouté.Près de 500 000 déplacés au Liban, selon le ministre des Affaires étrangèresLe nombre de Libanais déplacés approche le demi-million depuis le renforcement de la campagne de bombardements israéliens contre le Hezbollah, a indiqué mardi le ministre libanais des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib. Avant les récentes frappes, le Liban comptait environ 110 000 déplacés, et « maintenant on approche probablement le demi-million », a lancé le ministre en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.Ces déclarations interviennent alors que les frappes israéliennes contre le Hezbollah libanais, soutenu par l’Iran et allié du Hamas palestinien, ont fait lundi 558 morts, dont 50 enfants et 94 femmes, et 1 835 blessés, selon les autorités libanaises. Il s’agit du plus lourd bilan humain en une journée depuis la fin de la guerre civile (1975-1990).

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Publish date : 2024-09-25 20:24:21

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L’Express

Annie Jacobsen et le scénario d’une guerre nucléaire : « L’issue serait l’anéantissement »

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Parmi les facteurs qui ont épargné à l’humanité les horreurs d’une guerre nucléaire, on peut citer la chance. « Personne n’a pris de mauvaises décisions aux moments critiques et les erreurs et les défaillances ont pu être rectifiées à temps » : c’est ce qu’on peut lire dans un rapport de l’ONU sur le désarmement nucléaire. Dans Guerre nucléaire, un scénario, publié le 2 octobre aux éditions Denoël, la journaliste américaine Annie Jacobsen, plusieurs fois finaliste du prix Pulitzer, part du principe que la chance peut échouer. Spécialisée dans le renseignement et la sécurité intérieure, la journaliste d’investigation au New York Times a interrogé une centaine de sources de haut vol, comme Leon Panetta, ancien secrétaire à la Défense et patron de la CIA sous Obama, ou le général Kehler, à la tête du commandement stratégique des Etats-Unis de 2011 à 2013. »Des gens qui savent » ce qui se passerait dans le cas où les Etats-Unis seraient attaqués par un missile nucléaire. La stratégie de dissuasion nucléaire n’est pas du tout conçue pour le cas de figure d’une seule bombe lancée par un acteur pas raisonnable, un « roi fou ». Annie Jacobsen, explique, seconde par seconde, minute par minute ce qui se passerait si un missile balistique intercontinental porteur d’une tête nucléaire était lancé depuis la Corée du Nord vers les Etats-Unis. Un seul missile, « et tout se détricote », résume l’auteure. Un seul missile, et la guerre nucléaire devient inarrêtable. Un scénario jugé parfaitement plausible par les généraux qui ont lu le livre. Par son déroulé réaliste, l’enquête de Jacobsen expose les failles du postulat que les armes nucléaires consistent un moyen de défense, dans un récit captivant, digne d’un thriller. Le réalisateur Denis Villeneuve, le cinéaste de Dune, ne s’y est pas trompé car il a décidé d’adapter le livre au cinéma. Pour L’Express, en avant-première, Annie Jacobsen explicite cet engrenage de l’apocalypse.Comment vous est venue l’idée d’imaginer un scénario de guerre nucléaire ? Quels interlocuteurs avez-vous contactés pour élaborer un scénario crédible ?Annie Jacobsen. En tant que journaliste spécialisée dans la sécurité nationale, j’enquête sur la guerre, les armes et les secrets. Dans chacun de mes six livres précédents, il y a environ une centaine de sources, des personnes qui ont travaillé toute leur vie au sein de l’armée et du renseignement.Je ne saurais vous dire combien de personnes m’ont dit, lors d’interviews, avec une sorte de fierté gonflée à bloc : « Annie, tout ce que j’ai fait dans ma carrière, je l’ai fait pour empêcher la Troisième Guerre mondiale. » Pendant l’administration précédente, avec l’ancien président Donald Trump au pouvoir, vous vous souvenez peut-être de la rhétorique sur le feu et la fureur et de la façon dont le président ou le dirigeant de la Corée du Nord ont commencé à parler de guerre nucléaire. J’ai commencé à me demander ce qui se passerait si la dissuasion échouait. Et j’ai posé cette question au plus haut niveau, aux responsables de la sécurité nationale, à d’anciens conseillers présidentiels, des généraux et les personnes les plus proches du président s’il fallait prendre la décision de déclencher une guerre nucléaire.Lorsque vous avez commencé l’enquête, la menace nucléaire ne semblait pas aussi forte qu’aujourd’hui. Aujourd’hui, le nombre de « rois fous » pouvant déclencher une attaque nucléaire semble avoir augmenté.Lorsque j’ai commencé à travailler sur le livre pendant le Covid, c’était une période extraordinaire. D’une part, j’avais plus de temps libre que d’habitude. Et beaucoup d’anciens responsables du commandement et du contrôle nucléaire de même. Ils étaient chez eux et ont donc accepté de me parler sur Zoom depuis leur salon.Et vous avez tout à fait raison : la menace nucléaire semblait avoir diminué. Des fonctionnaires, y compris d’anciens secrétaires à la défense, m’ont dit : « C’est bien que vous écriviez ce livre, les gens semblent avoir oublié cette question. » Je n’imaginais pas que quand ce livre serait publié, le monde serait sur le fil du rasoir en matière de menaces nucléaires. J’ai la chance de les avoir interrogés avant ce moment critique, parce que je ne suis pas sûre qu’ils auraient été aussi ouverts et francs dans leurs réponses.A quel point le scénario d’une guerre nucléaire totale est-il plausible ?Il y a environ 12 500 armes nucléaires dans le monde aujourd’hui. Les deux superpuissances, les Etats-Unis et la Russie, en ont chacune environ 5 000. Lors d’une conversation que j’ai eue avec l’ancien commandant du Commandement stratégique des Etats-Unis, le général Robert C. Kehler, qui gérait toutes les forces nucléaires des Etats-Unis, je lui ai demandé ce qui se passerait dans le cas d’un échange nucléaire entre la Russie et les Etats-Unis. « Le monde pourrait s’écrouler en quelques heures », m’a-t-il dit.Lorsque vous creusez la question comme je l’ai fait, vous vous rendez compte que nous sommes tous des cibles à tout moment, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours par an. Le Pentagone pense que la dissuasion tiendra. Mais si elle ne tient pas, tout se détricote. Cette notion est profondément troublante. Du lancement d’un missile à l’hiver nucléaire, tout se passe en soixante-douze minutes, c’est ce qui est raconté dans le livre. Dans une guerre nucléaire, chaque frappe fait des centaines de milliers de morts. Et dans une guerre nucléaire, toutes les armes sont lancées, c’est ainsi que c’est conçu. Par ailleurs, une fois que les feux auront cessé de brûler, le monde connaîtra l’hiver nucléaire, et tout le monde mourra.Même si les Etats-Unis sont sur le qui-vive, ils ne semblent pas tellement préparés à trouver la moindre solution diplomatique si un seul missile était lancé.Un jeu de guerre nucléaire de l’armée, qui s’est déroulé en 1983, a été déclassifié. L’un des participants, Paul Bracken, professeur de sciences politiques à Yale a été libéré de ses obligations en matière de confidentialité de sécurité, et a pu parler de manière générale de ce qu’il a appris. Il écrit que, quelle que soit la manière dont la guerre nucléaire commence, que l’Otan soit impliqué ou non, que la Chine soit impliquée ou non, quels que soient les acteurs engagés, elle se termine par un anéantissement, par l’Armageddon. C’est pourquoi j’ai choisi le scénario du roi fou, parce que c’est la réalité la plus dangereuse à laquelle nous sommes tous confrontées en ce moment.Dans votre livre, l’une des personnes qui semble la moins bien préparée à tout cela est le président des Etats-Unis, alors qu’en cas d’attaque, il aurait six minutes pour décider quelles cibles attaquer avec quelles armes. Nous sommes à un mois d’une élection d’une élection cruciale. Cela vous préoccupe-t-il ?Les Etats-Unis ont pour politique, tout comme la Russie, d’appliquer la stratégie du « lancement sur alerte », à savoir lancer la riposte avant l’impact sur son sol et sans même savoir ce que contient l’ogive. Lorsque les Américains se rendent aux urnes, ils vont voter pour la personne qui aura le contrôle sur le destin du monde. On peut dire qu’il en va de même en Russie. Dans cette élection, une vice-présidente se présente contre un ancien président. C’est un fait unique dans l’histoire. Le vice-président des Etats-Unis est responsable de cette autorité en cas d’incapacité du président des Etats-Unis. Les deux sont donc au courant. Alors pourquoi, n’avons-nous rien entendu de la part de Kamala Harris, au sujet de la politique nucléaire ? Quant à Donald Trump, nous avons entendu des déformations flagrantes des faits. Notamment qu’il veut créer une structure de type « Dôme de fer » au-dessus de l’Amérique qui abattrait tous les missiles entrants. C’est scientifiquement invraisemblable. Cela fonctionne lorsqu’il s’agit de missiles à courte et même à moyenne portée. Cela ne fonctionne pas pour ce qui est des missiles stratégiques à longue portée, les ICBM et SLBM, les missiles balistiques intercontinentaux. Ce sont des armes impossibles à arrêter. Une fois qu’ils ont été lancés, ils ne peuvent pas être rappelés et ils ne peuvent pas être redirigés.Depuis que Barack Obama a prononcé en 2009 son célèbre discours sur un monde dénucléarisé, pour lequel il a gagné le prix Nobel de la paix, la question n’a pas vraiment avancé…Le président a l’autorité unique dans le lancement d’une riposte nucléaire. Pourquoi les citoyens, non seulement des Etats-Unis, mais aussi du monde entier, restent-ils si ignorants ? Aucun président, à l’exception de Ronald Reagan, n’a mentionné la fenêtre des six minutes, au cours de laquelle un président doit décider quelles armes lancer sur quelles cibles.Reagan l’a qualifiée d’irrationnelle. « Six minutes pour savoir comment répondre à un bip ou un code radar et décider ou non de déclencher l’apocalypse. Qui peut faire utilement usage de sa raison à un tel moment ? » Il est le seul président à s’être exprimé aussi franchement sur ce sujet. L’ancien secrétaire à la Défense, William Perry, m’a confirmé que la plupart des présidents entrent en fonction sans être préparés à une guerre nucléaire. Et certains semblent ne pas vouloir savoir.Votre livre laisse penser que la guerre nucléaire est inévitable, notamment au vu des nombreux « rois fous » dans le monde…Il y a une note d’espoir dans toute cette situation, c’est ce que j’appelle le revirement de Reagan. Au plus fort de la guerre froide, le président Reagan était un faucon nucléaire. Il est entré en fonction en croyant que l’augmentation des armes nucléaires rendrait l’Amérique plus sûre, et le monde occidental plus sûr. En 1983, un film a été diffusé sur la chaîne de télé ABC. Il était intitulé Le Jour d’après. Il s’agissait d’un récit fictif de guerre nucléaire entre les Etats-Unis et la Russie soviétique. 100 millions d’Américains l’ont regardé. Reagan aussi. Il a écrit dans son journal qu’il était devenu très déprimé. Et il a décidé d’agir. Il a tendu la main au dirigeant russe Gorbatchev, ce qui a donné lieu au sommet de Reykjavik de 1986. Le monde a pu alors passer d’un niveau record de 70 000 ogives nucléaires à environ 12 500 aujourd’hui. Ils ont publié une déclaration commune : « Une guerre nucléaire ne peut pas être gagnée et ne doit jamais être menée. » Ce fut un moment très fort. Nous devons y revenir. Les armes nucléaires existent depuis soixante-dix-neuf ans. Il y a des moments qui semblent être cycliques où les populations prennent conscience de ce sujet. Je crois que ce moment est arrivé.Qu’est-ce qui vous a le plus surpris lorsque vous avez mené cette enquête ?Les problèmes techniques. J’ai été choquée d’apprendre que le système de détection du ministère américain de la Défense est extraordinairement avancé, mais que le système russe est apparemment très peu performant. En conséquence, les Russes peuvent confondre la lumière du soleil ou les nuages avec le lancement d’un missile balistique intercontinental en provenance d’Amérique. Par ailleurs, nos missiles balistiques intercontinentaux n’ont pas une portée suffisante pour cibler la Corée du Nord au cas où une contre-attaque s’avérerait nécessaire. Ils doivent survoler la Russie. Cela m’a été confirmé par l’ancien secrétaire à la Défense Leon Panetta. Je lui ai dit que la Russie pourrait croire que les Etats-Unis frappent la Russie. Et Panetta m’a répondu : « Quand les bombes nucléaires commencent à voler, on ne pense pas à ce qui se passe dans la tête des autres. » Cette déclaration venant de quelqu’un qui est l’ancien secrétaire à la Défense des Etats-Unis, l’ancien directeur de la CIA et l’ancien secrétaire général de la Maison-Blanche, m’a alarmée. Et avec le recul, je pense que c’est l’une des raisons pour lesquelles Leon Panetta a accepté de me parler. Il comprend le niveau de menace élevé auquel nous nous trouvons actuellement.

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Author : Hamdam Mostafavi

Publish date : 2024-09-25 19:00:00

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L’Express

Michel Barnier et les couacs gouvernementaux : de l’art délicat du recadrage

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Au temps béni de la majorité absolue. Qu’il était simple pour un Premier ministre de diriger son gouvernement, lui-même soutenu par une armée de députés dociles. Cela filait droit et mouftait peu ! Jean-Pierre Chevènement avait théorisé cette verticalité, propre à la Ve République. « Un ministre, ça ferme ça gueule ou ça démissionne. » Mais c’était avant cette coalition gouvernementale précaire, où cohabitent des personnalités aux accointances idéologiques bien relatives. Où des ministres ne comptent pas sacrifier leurs idées au nom de la sacro-sainte solidarité gouvernementale. Pourquoi diable faudrait-il être solidaire de collègues qu’on défiera bientôt dans les urnes ? Pour Michel Barnier, le management va décidément être élevé au rang d’art.Les premières leçons n’ont pas tardé. Celui qui demandait lundi à ses ouailles « d’agir plus que de communiquer » et éviter « l’esbroufe » n’a pas été vraiment écouté. Voilà le ministre de l’Economie Antoine Armand décrétant mardi sur France Inter son refus de recevoir le Rassemblement national à Bercy pour discuter des finances publiques. S’ensuit un coup de fil réglementaire de Michel Barnier au ministre, suivi d’un communiqué de rétropédalage de l’intéressé. Du classique. La suite sort de l’ordinaire. Plusieurs députés Ensemble pour la République (EPR) volent au secours d’Antoine Armand, coupable d’avoir rejeté le RN hors de l’arc républicain. »L’autorité de Barnier sera remise en cause »L’agacement vire à la fronde quand est révélé un coup de téléphone de Michel Barnier à Marine Le Pen pour calmer le jeu. Même des députés de l’aile droite haussent les sourcils face à une telle imprudence. « Le recadrage suffisait, il n’était pas obligé d’appeler Le Pen », cingle une élue. « Avoir besoin de la rassurer, c’est choquant », lâche un autre, pourtant critique envers la sortie du locataire de Bercy. Et la Macronie inventa le recadrage du recadrage. Elle innove avec d’autant plus d’aisance qu’elle ne se sent guère liée par les déclarations du Premier ministre, simple choix d’Emmanuel Macron. Elle ne doit rien à cet homme, sa liberté de ton est totale. « De par la composition du gouvernement, l’autorité de Barnier sera remise en cause matin, midi et soir », anticipe déjà un cadre Horizons.Michel Barnier n’a pas la tâche facile. Le Premier ministre doit imposer son autorité, sous peine d’éroder sa propre légitimité. « Une question de survie », note un conseiller ministériel. Mais il doit le faire avec doigté, au risque de mettre le feu à une maison en bois. La teinte idéologique de chaque recadrage est scrutée et peut agacer une frange de la coalition. Ainsi, le chef du gouvernement reste pour l’heure à distance de la passe d’armes opposant Bruno Retailleau à Didier Migaud. Le ministre LR de l’Intérieur cible déjà « l’inexécution des peines », quand le garde des Sceaux, issu du Parti socialiste, lui rappelle le principe d’indépendance de la justice.Dilution du recadrageJamais le pouvoir n’a été aussi dilué sous la Ve République. Cette dilution touche aussi l’exercice du recadrage. Voici la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher mettant en garde Bruno Retailleau sur une suppression de l’Aide médicale d’Etat, une mesure « pas acceptable ». Dans cet attelage baroque, chacun veut préserver sa pureté doctrinale et rester dans son couloir de nage. « Fermer sa gueule », n’est-ce pas déjà acquiescer ?Les députés sont aussi prêts à dégainer le martinet. Le patron du groupe EPR à l’Assemblée Gabriel Attal souhaite que les ministres EPR se rendent désormais aux réunions hebdomadaires du groupe. Laurent Wauquiez réclame au gouvernement une « rupture » avec les années écoulées. « Ce gouvernement tient sa légitimité de son assise parlementaire. Si elle est outrepassée, il perd sa légitimité », note un député EPR. L’autorité s’exerce aussi du bas vers le haut. Un Premier ministre à l’autorité fragile, des députés quasi donneurs d’ordres… Entre Matignon et le Palais Bourbon, bientôt des cours collectifs de management ?

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Author : Paul Chaulet

Publish date : 2024-09-25 18:05:48

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L’Express

Anne Genetet : le SNU, « patate chaude » de la nouvelle ministre de l’Education

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Le service national universel qui, depuis son lancement en 2019, a bien du mal à convaincre, pourrait bien connaître un nouveau souffle. Anne Genetet, la nouvelle ministre de l’Education nationale, et Gil Avérous, son homologue aux Sports, à la Jeunesse et à la Vie associative, ont au moins un point commun : ces deux nouveaux membres du gouvernement sont de fervents défenseurs de ce dispositif dédié aux jeunes de 15 à 17 ans volontaires pour participer à un « séjour de cohésion » de deux semaines, puis à une « mission d’intérêt général » dans une association, un service public ou encore une entreprise solidaire d’utilité sociale. Si la nouvelle hôte de la rue de Grenelle s’est gardée d’aborder ce sujet explosif lors de la cérémonie de la passation de pouvoirs avec sa prédécesseure Nicole Belloubet, le 23 septembre dernier, ses déclarations passées indiquent un intérêt pour le SNU.En mai 2024, l’ancienne députée (Ensemble pour la République), alors membre de la commission de défense nationale et des forces armées, louait ce « projet de société destiné à favoriser le sentiment d’unité nationale grâce aux valeurs communes de citoyenneté, d’engagement et de cohésion ». « Anne Genetet connaît très bien ce sujet sur lequel nous avons été amenés à travailler ensemble », confirme le député (Les Démocrates) Christophe Blanchet. « Reste à savoir quelle sera sa ligne de route car, depuis 2019, la mission initiale du SNU a fortement évolué », poursuit l’élu. Surtout, la nouvelle ministre s’aventurera-t-elle sur ce terrain hautement glissant ? Le dispositif est décrié par la majorité des acteurs du monde éducatif, dont les syndicats enseignants. Une « mascarade coûteuse » dénonce le Snes-FSU, tandis que la CGT Educ’action y voit une « mise au pas de la jeunesse, et que le Snalc dénonce une « lubie » du président de la République.C’est Emmanuel Macron, lui-même, qui évoque ce projet pour la première fois lors d’un discours sur la défense prononcé le 18 mars 2017. « La situation stratégique […], les menaces qui pèsent sur notre pays nous commandent aussi de renforcer le lien armées-nation, en permettant à l’ensemble de notre jeunesse de faire l’expérience de la vie militaire et d’être des acteurs à part entière de l’esprit de défense », déclare celui qui est alors candidat à l’élection présidentielle. Le SNU devait, à l’origine, s’adresser « aux jeunes femmes et hommes aptes de toute une classe d’âge – soit environ 600 000 jeunes par an ».Mais depuis son lancement en 2019, seuls 90 000 volontaires ont répondu à l’appel. « Aujourd’hui, il nous faut créer les conditions de l’adhésion. Cela ne pourra véritablement se faire que si l’offre est la même sur tout le territoire. Ce qui pour l’instant n’est pas le cas », reconnaît Christophe Blanchet qui, en mai dernier, avait proposé plusieurs pistes d’amélioration dans un rapport d’information sur le rôle de l’éducation et de la culture dans la défense nationale. »Une généralisation est impossible »Le manque d’encadrants, de locaux et les dérapages en série ont entaché la réputation du SNU ces dernières années. Le 13 septembre dernier, c’est le coup de grâce : la Cour des comptes dénonce « un pilotage institutionnel et budgétaire peu satisfaisant », « une montée en charge à marche forcée malgré d’importantes difficultés de déploiement ». Les sages de la rue Cambon s’inquiètent surtout du poids financier que représente le dispositif. Il est « probable que les coûts de fonctionnements annuels du SNU se situent entre 3,5 à 5 milliards d’euros, sans compter les coûts d’investissement à venir ». « On sait aujourd’hui qu’une généralisation est impossible. En cette période de difficultés budgétaires, il faut savoir être raisonnable », avance Laurent Lafon, sénateur (Union centriste) et président de la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport.Une réponse à l’ex-Premier ministre Gabriel Attal qui, le 30 janvier 2024, annonçait une généralisation du dispositif pour 2026. « N’oublions pas que c’est aussi un peu son bébé. C’est lui qui a véritablement porté le projet lorsqu’il était secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education et de la jeunesse [NDLR : entre 2018 et 2020] », rappelle Fatiha Keloua-Hachi, députée (PS), présidente de la commission culture et éducation de l’Assemblée nationale. Comme Gabriel Attal entend, lui aussi, influer sur les décisions prises dans le secteur éducatif, nul doute que son avis pèsera.Reste cette inconnue : Le dossier SNU demeurera-t-il dans le giron du ministère de l’Education ou bien sera-t-il transféré à celui de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative ? En février 2022, Gil Avérous, le nouveau ministre, cosignait une tribune avec une centaine d’autres maires appelant de leurs « vœux la généralisation du service national universel ». Il faudra attendre la publication prochaine des décrets d’attribution pour savoir qui, de lui ou d’Anne Genetet, héritera de cette « patate chaude » qu’est devenu le SNU.

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Author : Amandine Hirou

Publish date : 2024-09-25 16:30:00

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L’Express

Bernard Jomier : « Nos cotisations sociales financent les bénéfices de grands groupes étrangers »

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Est-il légitime que des grands groupes financiers internationaux investissent dans le secteur de la santé en France ? A cette question, les auteurs d’un rapport parlementaire sur la financiarisation de l’offre de soins ont répondu oui, sans aucune hésitation. Mais pas à n’importe quelles conditions. Car, on l’a vu ces dernières années, l’arrivée de ces nouveaux acteurs a pu dans un certain nombre de cas s’accompagner de dérives – surfacturations, pratiques déconnectées des besoins réels de la population, actes inutiles, pressions sur les soignants… »La jurisprudence européenne admet des limitations à la libre concurrence et aux droits des sociétés au regard des objectifs de santé publique », rappelle un des co-rapporteurs de ce travail, le sénateur Bernard Jomier (apparenté au groupe Socialiste, écologiste et républicain). Dans le secteur de la santé en effet, la demande est largement solvabilisée par les cotisations sociales et les impôts. Alors que l’heure est aux économies dans ce domaine comme dans d’autres, beaucoup s’interrogent sur le fait qu’une partie de nos prélèvements serve à financer les bénéfices, souvent très élevés, affichés par ces acteurs. Bernard Jomier détaille pour L’Express les recommandations de la mission sénatoriale pour que « la logique du soin l’emporte sur la logique de gain ». Entretien.L’Express : Vous venez de remettre le rapport de la mission d’information que vous avez codirigée avec deux autres sénateurs sur la financiarisation de l’offre de soins. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ?Bernard Jomier : Le système de santé français repose classiquement sur deux types de partenaires. D’une part le secteur public, et d’autre part un secteur privé dans lequel des professionnels de santé investissent – c’est ce que l’on appelle le capitalisme professionnel. Mais nous avons vu émerger plus récemment de nouveaux acteurs, des sociétés financières, qui viennent investir à plus ou moins long terme dans le champ de la santé avec pour seul et unique objectif d’en retirer des profits. Nous en analysons les multiples répercussions dans notre rapport.Ce phénomène est-il forcément négatif ?Il répond à certains besoins. Dans les domaines où la nécessité d’investissements en capitaux est très importante, ces sociétés financières peuvent pallier d’autres acteurs qui font défaut, à commencer par la puissance publique. Elles peuvent aussi entraîner une réorganisation de l’offre de soins qui, pendant un temps au moins, va se trouver en résonance avec les souhaits des professionnels, en contribuant à la mise à disposition d’innovations technologiques ou en les déchargeant de certaines tâches administratives. On a vu aussi avec les laboratoires d’analyses médicales que ces acteurs, en participant à la restructuration du secteur et en investissant massivement, ont pu accompagner le renforcement des standards de qualité.Donc à l’évidence, il ne s’agit pas d’un phénomène univoque qui comporterait uniquement des conséquences négatives. Si c’était le cas, il faudrait purement et simplement l’interdire. Ce n’est pas ce que l’on constate. Il existe des points positifs, mais ils ne suffisent malheureusement pas à légitimer une intervention non régulée de la financiarisation dans l’offre de soins.Pour quelles raisons ?Parce que la logique première de ces acteurs est de dégager des bénéfices, alors que le système de santé, financé par nos impôts et nos cotisations, poursuit avant tout des objectifs de santé publique. Donc la véritable question qui nous est posée est de savoir comment faire primer la logique du soin sur la logique du gain. Nous ne disons pas du tout qu’il faut éliminer la logique du gain. En revanche, il convient de l’encadrer pour éviter toutes les dérives qui pourraient porter préjudice au système de santé. Par ailleurs, nous devons nous interroger sur le fait que nos prélèvements obligatoires contribuent aux résultats financiers de sociétés internationales. Car les taux de rentabilité s’avèrent très élevés, atteignant régulièrement les 10 %. Nous sommes bien au-delà de ce qui se pratique habituellement dans les autres secteurs de la vie économique. Il paraît difficile d’y voir autre chose qu’une anomalie.Bernard Jomier, médecin généralisteQuelles dérives avez-vous pu constater tout au long de votre enquête ?Dans certains cas des fraudes, mais aussi beaucoup de questions sur la pertinence des soins, avec des multiplications d’actes pas forcément utiles, des surcoûts directs pour les usagers, ou encore le développement d’une offre qui ne répond pas aux besoins de soins de la population. Ces dérives avaient déjà été bien identifiées dans le cas des centres dentaires et des centres ophtalmologiques. Les pouvoirs publics ont réagi en fermant un certain nombre de ces structures, et en soumettant les autres à une procédure d’agrément. Mais à présent, les mêmes questions se posent dans le domaine de l’imagerie, ou des soins de premier recours, entre autres.Il suffit de voir les tarifs exorbitants demandés par certains centres – 180 euros de dépassement pour une radio du pied dans un cabinet parisien appartenant à un groupe financier par exemple, ou des surfacturations non prises en charge par l’Assurance maladie ou les complémentaires pour de mystérieux « frais d’archivage ».Ces acteurs se faufilent dans les failles du système pour maximiser leur rentabilité. Vous savez que les actes réalisés par les médecins ont chacun un tarif fixé en concertation avec l’Assurance maladie – c’est que l’on appelle la nomenclature. Il se trouve que certains actes sont mal rémunérés et que d’autres au contraire s’avèrent surcotés. Jusqu’ici, cela ne posait pas tellement de difficultés, les uns équilibrant les autres. Mais ces nouveaux acteurs, eux, poussent les professionnels qui travaillent avec eux à privilégier les actes surcotés, et à ne plus pratiquer les actes les moins rémunérateurs. On voit bien les problèmes qui peuvent en découler pour les patients. C’est un sujet très sensible, qui montre toute l’importance de préserver l’indépendance des professionnels.Quelles mesures proposez-vous ?Nous voulons d’abord aider les soignants à se prémunir face à ces dérives, à contrer ce capitalisme financiarisé qui va sinon finir par mettre à mal le capitalisme professionnel tel que nous le connaissions jusqu’ici dans le secteur de la santé. Les professionnels eux-mêmes se mobilisent d’ailleurs déjà.Les chirurgiens-dentistes par exemple ont proposé de modifier la convention qui les lie à l’Assurance maladie en introduisant un conventionnement sélectif : dans les territoires surdotés, toute nouvelle installation est désormais conditionnée au départ d’un confrère. Cette mesure a beaucoup surpris dans le monde de la santé, car les médecins y ont toujours été opposés. Mais pourquoi les dentistes ont-ils pris cette décision ? Parce qu’ils avaient constaté que les groupes financiarisés ouvraient des centres dentaires précisément dans ces zones surdotées, au détriment de secteurs déficitaires. De cette façon, ils ont pu les contrer.Les généralistes aussi ont réagi. Dans la dernière convention, leurs représentants ont demandé la suppression des majorations de consultation spécifiques pour le soir (40 euros) et le week-end (60 euros). Là aussi, cela a pu surprendre, mais il s’agissait de la même façon de s’opposer à la multiplication des centres de soins non programmés qui se spécialisent sur ces tranches horaires et menaçaient de déséquilibrer l’offre de soins.Pourquoi avez-vous un regard négatif sur ces structures de soins non programmés, alors que beaucoup de Français ont du mal à trouver des rendez-vous médicaux, notamment pour les petites urgences, qui nécessitent de voir un médecin mais pas forcément d’aller à l’hôpital ?Évidemment, au début, les élus locaux et la population sont ravis de l’arrivée de ces nouvelles structures de soins. Mais ils se rendent ensuite compte qu’elles s’adressent à une population jeune, plutôt en bonne santé et confrontée à un problème aigu. Elles n’apportent rien pour les patients atteints de maladies chroniques, qui ont avant tout besoin d’un suivi médical au long cours, par un médecin traitant ou par un ensemble de professionnels (généraliste, spécialistes, kinés…). Au fil du temps, elles mettent à bas un système plus organisé qui répond aux véritables besoins de la population. »Les soignants doivent pouvoir garder la maîtrise de leur outil professionnel »Mais soyons clairs : nous ne disons pas qu’il faut interdire ces centres. Nous recommandons en revanche que leur ouverture soit conditionnée à un agrément par les agences régionales de santé, qui statueront au regard de l’adéquation de leur projet de soins aux besoins. Nous insistons aussi pour que l’activité des professionnels de santé qui exercent dans ces centres puisse être tracée par l’Assurance maladie. Aujourd’hui, ces structures procèdent à des facturations collectives, ce qui empêche les caisses de contrôler leur activité comme elles le font pour n’importe quel autre professionnel de santé.Quelles sont vos autres recommandations ?La France s’était dotée d’une législation qui empêchait des non-professionnels de santé de prendre plus de 25 % des parts dans des sociétés d’exercice libéral. Or les acteurs financiers ont réussi à détourner l’esprit de la loi : avec seulement 1 % du capital social, ils arrivent désormais à obtenir 99 % des droits financiers. Sans vouloir me montrer trop technique sur ce sujet, nous proposons de revenir à l’esprit de la loi et de mettre fin aux différentes failles dans la législation. L’Ordre des médecins proposait de passer à 0 %, de façon rétroactive qui plus est. Cela reviendrait à interdire les investisseurs extérieurs et comme je le disais ce n’est pas notre position. L’essentiel reste que les soignants puissent maîtriser leur outil professionnel. Il s’agit de l’un des meilleurs garde-fous face aux dérives. On voit par exemple de grands groupes de cliniques créer des centres de santé – une façon pour eux d’organiser des filières de soins, et de s’assurer ainsi du recrutement d’une patientèle captive. Nous pensons que si les médecins gardent la main sur l’actionnariat et donc la gestion de leur centre, ce risque sera maîtrisé – ils ne se sentiront pas obligés d’orienter systématiquement les patients vers tel établissement plutôt que tel autre.Dans votre rapport, vous montrez aussi que beaucoup de soignants, notamment les plus jeunes, sont finalement assez déçus par leur collaboration avec ces groupes financiarisés…Ces acteurs avaient bien repéré les appétences des jeunes professionnels : accès à l’innovation et à des plateaux techniques bien équipés, rationalisation des tâches administratives, travail en groupe… Mais effectivement, la lune de miel peut vite tourner à la gueule de bois. Nous l’avons bien constaté dans nos auditions, avec deux jeunes femmes médecins qui avaient intégré le groupe IPSO, un réseau de centre de soins primaires, avant de prendre peu à peu conscience qu’elles avaient perdu leur indépendance professionnelle. Elles ont compris qu’elles ne savaient ni par qui, ni comment, étaient prises les décisions.Nous avons d’ailleurs proposé que les internes soient mieux formés à la gestion d’un cabinet, car ils s’en font une montagne, alors que ce n’est pas si compliqué. On doit aussi leur apporter une meilleure connaissance des conditions permettant un exercice indépendant. Et puis il y a bien sûr la question des besoins de financement, notamment en cas d’investissements importants. Ici, nous proposons de nous inspirer des nombreuses solutions développées par les officinaux, avec par exemple des fonds mis en place par la caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens.Votre analyse des risques portés par la financiarisation de la santé fait-elle l’unanimité au sein de l’administration ?Cela dépend des interlocuteurs. L’Assurance maladie et le ministère de la Santé sont très attentifs à ces évolutions. Bercy en revanche défend un principe général et absolu : en économie, la libre concurrence fait baisser les prix. Cette libre concurrence doit donc primer, pour favoriser une baisse des dépenses de santé. Mais si les investissements massifs réalisés ces dernières années dans le champ de la biologie ou de la radiologie par exemple ont effectivement permis une baisse du coût unitaire des actes, celle-ci s’est accompagnée d’une multiplication des actes pour maintenir la rentabilité. Et là, on fait un trait sur la pertinence des soins…De notre côté, nous pensons que les principes de libre concurrence doivent se plier à l’objectif de santé publique. Il y a d’ailleurs déjà toute une jurisprudence en ce sens, y compris au niveau européen, qui admet des limitations à la libre concurrence et aux droits des sociétés au regard de cet objectif. C’est le cœur du débat.

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Author : Stéphanie Benz

Publish date : 2024-09-25 14:31:00

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L’Express

UE : Google engage un bras de fer avec Microsoft

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Google a déposé une plainte devant la Commission européenne contre Microsoft qu’il accuse de pratiques anticoncurrentielles en poussant ses clients à utiliser sa plateforme cloud (l’informatique à distance) au détriment de ses concurrents, a annoncé ce mercredi 25 septembre le géant américain. »Nous pensons que cette action auprès du régulateur est la seule façon de mettre un terme au verrouillage pratiqué par Microsoft, de permettre aux clients d’avoir un choix et de créer des conditions de marché équitables pour les concurrents », a indiqué Amit Zavery, directeur général et vice-président de la plateforme Google Cloud, lors d’une conférence de presse. « Les conditions de licence logicielle de Microsoft empêchent les organisations européennes de déplacer leurs charges de travail actuelles d’Azure (la plateforme cloud de Microsoft, NDLR) vers des ’clouds’ concurrents », a précisé Google dans un communiqué.Dans le détail, les entreprises qui disposent du logiciel d’exploitation Windows Server de Microsoft et qui souhaitent le faire fonctionner sur une autre plateforme « cloud » que celle de Microsoft comme Google Cloud ou AWS, le « cloud » d’Amazon, doivent faire face à des coûts exorbitants, qui peuvent atteindre une majoration de prix de 400 %, et à « une limitation des correctifs de sécurité », selon Google qui a déposé sa plainte formellement mardi soir. Selon le géant américain, Microsoft a commencé à mettre en place des restrictions de plus en plus fortes sur l’utilisation de ses logiciels à partir de 2019, mettant en place de nombreuses « barrières d’interopérabilité ».Une enquête ouverte en juillet 2023La Commission européenne, chargée du respect de la concurrence dans l’UE, qui a déjà sanctionné à plusieurs reprises Microsoft pour pratiques anticoncurrentielles, a aussi ouvert une enquête en juillet 2023 sur le groupe de Redmond, soupçonné d’avoir abusé de sa position dominante dans les logiciels pour favoriser l’essor de Teams, son application de visioconférence, au détriment de ses concurrents. Cette procédure a forcé l’entreprise fondée par Bill Gates à annoncer la dissociation de Teams de ses logiciels de bureautique Word, Excel, Powerpoint et Outlook, d’abord en Europe puis dans le monde.Google est lui-même régulièrement dans le radar de Bruxelles en matière de concurrence. La justice européenne a ainsi validé en septembre une amende de 2,4 milliards d’euros infligée en 2017 au groupe de Mountain View pour abus de position dominante sur le marché des recherches en ligne.

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Publish date : 2024-09-25 14:46:04

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L’Express

Trump vs Harris : les sondages trompeurs, ce cauchemar des démocrates

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Les sondages n’ont rien d’une science exacte. L’exemple de la présidentielle américaine de 2016 en a laissé une amère démonstration aux démocrates. Alors qu’Hillary Clinton distançait de plusieurs points Donald Trump dans les swing states – ces fameux Etats susceptibles de basculer dans un camp ou un autre – c’est finalement le candidat républicain qui s’est installé dans le bureau Ovale début 2017. Huit ans plus tard, et à seulement quelques semaines de la prochaine présidentielle, la crainte que l’Histoire ne se répète préoccupe plus que jamais le parti démocrate. Davantage encore à l’heure où, contrairement à sa prédécesseure, Kamala Harris ne devance que de quelques points son adversaire dans les Etats- clés.Dans le Michigan et le Wisconsin par exemple, l’écart entre la vice-présidente et Donald Trump n’est que de 1 ou 2 points, selon une moyenne de plusieurs sondages. Autre mauvais présage pour le camp démocrate : une enquête du New York Times/Siena révèle que le « rebond post-débat » de Kamala Harris – considérée quasi unanimement par les observateurs comme la victorieuse de la séquence – est le plus faible jamais enregistré par un candidat ayant gagné un débat au 21e siècle. Pis, au cours de ces trois dernières semaines, le soutien au chantre du MAGA (pour Make America Great Again, slogan de campagne utilisé par Ronald Reagan lors de la campagne présidentielle de 1980 et repris par Donald Trump) a progressé dans trois Etats de la Sun Belt – l’Arizona, la Géorgie et la Caroline du Nord.Ainsi, devance-t-il sa rivale de 5 points dans le premier, de quatre dans le second et de deux points dans le troisième. Pour nos confrères du New York Times, la progression de Donald Trump dans ces Etats remportés par le camp démocrate en 2020 – à l’exception de la Caroline du Nord – s’explique entre autres par la domination d’un sentiment de déclin général. « Les sondages ont révélé que les électeurs de cette partie du pays s’inquiétaient de leur propre avenir et de l’avenir de la nation, ce qui suggère que la sombre rhétorique de campagne de Donald Trump – ’Notre pays est en train de se perdre, nous sommes une nation en faillite’, a-t-il déclaré lors du débat – pourrait trouver un écho auprès de certains électeurs », décrypte le quotidien américain.Trump, maître dans l’art de faire mentir les sondagesAutre source d’inquiétude de l’équipe de campagne de Kamala Harris : la réduction de la marge qui les sépare de l’adversaire républicain. Lors des deux précédentes élections présidentielles, Donald Trump a démontré sa capacité à rétrécir dans les urnes l’écart que les sondages lui prêtaient avec ses adversaires. En 2020 par exemple, l’ancien magnat de l’immobilier a perdu face au candidat démocrate d’alors Joe Biden, avec des marges bien plus courtes que celles prédites par les instituts d’opinion. « Lors des élections présidentielles de 2016 et de 2020, les sondeurs ont sous-estimé les performances de Donald Trump », confirme Patrick Flynn, data journaliste pour le site Focaldata.Selon les données compilées par la plateforme spécialisée dans la collecte et l’analyse de données d’opinion publique, l’avance du candidat démocrate sur Donald Trump était inférieure de 3,9 points aux prévisions des sondages en 2020 et de 1,8 point en 2016. Des enquêtes du New York Times montrent même qu’il pourrait remporter cette année les sept Etats-clés identifiés – le septième étant le Nevada – s’il dépasse les prévisions des sondages avec les mêmes écarts dont il disposait lors du scrutin de 2020. On comprend dès lors mieux pourquoi un sénateur démocrate glisse au site spécialisé américain The Hill : « Je ne pense pas que les sondages actuels signifient grand-chose. »Le spectre du vote cachéToujours auprès de nos confrères du Hill, un autre sénateur progressiste tente d’expliquer cet écart entre le théorique – les sondages – et le réel – le résultat à l’issue du vote. Primo, de nombreux électeurs conservateurs « pourraient ne pas souhaiter interagir avec les sondeurs ». Deuzio, certains seraient « réticents à parler ouvertement de leurs opinions politiques », et n’oseraient pas admettre voter pour Donald Trump. Aussi pourrait-il exister un chiffre noir du soutien au milliardaire républicain. Sorte de vote caché qui masquerait un possible avantage pour Donald Trump.En France, la notion a été récemment brandie en 2022 lors de l’élection présidentielle. Face aux sondages qui donnaient Eric Zemmour perdant, son entourage avait tenté de rassurer sa base électorale en défendant l’idée selon laquelle il existerait une pudeur morale dans le fait de voter pour un parti d’extrême droite. Outre-Atlantique, cette thèse est davantage agitée par le camp démocrate que par le camp Trump. « La seule explication que je puisse trouver, c’est que les gens se sentent gênés », pointe par exemple le sénateur interrogé par Hill. Tandis qu’un autre, élu dans l’Etat pivot de Géorgie élude : « Après tout, le seul sondage qui compte est celui du 5 novembre, non ? »

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Author : Ambre Xerri

Publish date : 2024-09-25 14:16:52

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L’Express

Cibles visées, objectifs… Ce que l’on sait des frappes israéliennes au Liban

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Les tensions entre le Hezbollah libanais et Israël redoublent d’intensité depuis plusieurs jours. Depuis lundi 23 septembre, d’intenses frappes israéliennes visent les bastions du mouvement chiite pro-iranien dans le sud et l’est du Liban ainsi que dans la banlieue sud de Beyrouth. Elles ont fait des centaines de morts, tandis que le nombre de Libanais déplacés approche le demi-million, a indiqué mardi 24 septembre le ministre libanais des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib.Ces attaques sont survenues après plusieurs coups durs pour le Hezbollah la semaine dernière : des explosions meurtrières ont touché les appareils de transmission du mouvement tandis qu’une frappe israélienne a fait 55 morts, décapitant sa force d’élite, al-Radwan, dont le chef Ibrahim Aqil. Le Hezbollah riposte en tirant vers le nord d’Israël : le mouvement islamiste a annoncé ce mercredi 25 septembre avoir visé, avec un missile balistique, le quartier général du Mossad, les services de renseignements extérieurs israéliens, près de Tel-Aviv. L’armée israélienne a dit avoir intercepté le projectile.Les cibles viséesL’armée israélienne a indiqué ce mercredi matin qu’elle menait des frappes de « grande envergure dans le sud du Liban et dans la région de la Békaa (est) ». Elle a précisé dans un communiqué avoir frappé des cibles du Hezbollah et des installations de stockage d’armes. Dans la nuit de mardi à mercredi, des avions de chasse israéliens ont mené une série de frappes sur des cibles du Hezbollah sur le territoire libanais, a également indiqué l’armée israélienne. Celle-ci dit avoir « frappé des terroristes opérant au sein de l’infrastructure terroriste, des installations de stockage d’armes, des lanceurs et d’autres cibles terroristes du Hezbollah », selon le communiqué.Carte du sud du Liban et du nord d’Israël montrant le nombre de frappes aériennes ou d’artillerie des forces militaires israéliennes et du Hezbollah par localité entre le 7 octobre 2023 et le 20 septembre 2024.La veille, déjà, l’armée israélienne avait annoncé de nouvelles frappes visant des infrastructures et des armements du mouvement islamiste. « Au cours des dernières heures, l’armée a frappé des cibles terroristes du Hezbollah dans le sud du Liban, notamment des lance-roquettes, des sites d’infrastructures terroristes et des bâtiments dans lesquels des armes étaient stockées », avait-elle indiqué dans un communiqué.Une frappe israélienne a par ailleurs visé ce mercredi matin pour la première fois un village de la montagne au nord de Beyrouth, ont indiqué l’Agence nationale d’information (ANI, officielle) et des habitants. Des habitants du village chiite de Maaysara, situé dans la région montagneuse du Kesrouan, majoritairement chrétienne, ont confirmé à l’AFP avoir entendu deux fortes explosions dans leur localité située à une trentaine de km de la capitale du Liban. « Nous continuerons à frapper le Hezbollah. Et je dis au peuple libanais : notre guerre n’est pas contre vous » mais « contre le Hezbollah », a déclaré Benyamin Netanyahou dans une vidéo diffusée par son bureau.Les commandants du Hezbollah tuésLe Hezbollah a confirmé ce mercredi que l’un de ses responsables militaires, Ibrahim Mohammed Kobeissi, avait été tué dans un bombardement israélien mardi sur la banlieue sud de la capitale. « Mohammed Kobeissi était une source importante de connaissances dans le domaine des missiles et entretenait des liens étroits avec les hauts responsables militaires du Hezbollah », selon l’armée israélienne. « Au moins deux » autres commandants de la force d’Ibrahim Kobeissi ont également été « éliminés », a affirmé le porte-parole militaire israélien, le contre-amiral Daniel Hagari, lors d’un point presse.Ibrahim Kobeissi avait rejoint le mouvement chiite libanais dans les années 1980 et occupé plusieurs postes militaires, dont celui de chef de l’unité Badr, chargée de l’une des trois zones d’opérations du Hezbollah dans le sud du Liban, selon l’armée israélienne.La semaine dernière, des explosions meurtrières ont touché les appareils de transmission du mouvement, et une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth le 20 septembre a porté un nouveau coup au Hezbollah, tuant notamment 16 combattants de son unité d’élite dont Ibrahim Aqil.Les objectifs poursuivis par IsraëlSelon Kobi Michael, analyste à l’Institut Misgav pour la sécurité nationale et la stratégie sioniste interrogé par l’AFP, les objectifs militaires israéliens seraient de chasser les combattants du Hezbollah de la zone située entre le fleuve Litani, au Liban, et la frontière israélo-libanaise à une trentaine de km, et d’empêcher leur retour.Les autorités israéliennes ont indiqué que ces frappes visent à sécuriser la zone nord d’Israël et à permettre aux familles de ces zones de pouvoir retourner chez elles. Entre 60 000 et 90 000 citoyens israéliens ont quitté le nord de leur pays depuis près d’un an par crainte d’une guerre avec le Liban. « Nous utiliserons tous les moyens nécessaires pour rétablir la sécurité à notre frontière nord, de manière que nos citoyens puissent rentrer chez eux en toute sécurité », a déclaré Benyamin Netanyahou la semaine dernière lors d’une visite dans le nord du pays. Dimanche 22 septembre, le Premier ministre israélien a déclaré que son pays ne pouvait « tolérer qu’on tire sur ses habitants » et redit qu’il était déterminé à agir pour le retour des personnes évacuées du nord.Mais ce retour nécessite la paix dans le nord d’Israël, ce qui est très peu probable à court terme, comme l’a indiqué à l’AFP Calev Ben-Dor, un ancien analyste au ministère israélien des Affaires étrangères. « La logique initiale, partagée par Israël et l’administration de Joe Biden, était qu’un cessez-le-feu à Gaza conduirait à la tranquillité dans le nord », a-t-il déclaré. Toutefois, avec le temps, « les chances d’un cessez-le-feu à Gaza s’amenuisent », au moment même où « la plupart des objectifs militaires d’Israël à Gaza ont été atteints », ce qui laisserait à Israël une marge de manœuvre pour réaffecter ses unités.

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Publish date : 2024-09-25 13:11:13

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L’Express

EN DIRECT. Gouvernement Barnier : la CGT demande d' »enterrer » les réformes de l’assurance chômage et des retraites

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Premier grincement dans la mécanique précaire censée permettre au gouvernement d’éviter la censure : le nouveau ministre de l’Economie Antoine Armand, rappelé à l’ordre par Michel Barnier, a dû rétropédaler mardi face à Marine Le Pen qui lui reprochait d’avoir exclu de travailler avec le RN. Sur France Inter mardi matin, le ministre macroniste de 33 ans a d’abord rappelé que de nombreux députés avaient été élus à la faveur du « front républicain » face au parti d’extrême droite aux législatives. A ce titre, il s’est dit ouvert à collaborer avec tous les partis, « dans l’arc républicain ». « Le Rassemblement national contre lequel nous avons été élus, face auquel nous avons fait un front républicain, n’y appartient pas », a-t-il ajouté.Marine Le Pen, qui revendique vouloir « peser » sur le gouvernement Barnier, a dans la foulée haussé le ton à l’Assemblée nationale. Le locataire de Matignon a alors contacté la cheffe des députés lepénistes. L’entourage du chef du gouvernement a fait savoir que ce dernier avait appelé son ministre pour répéter « les règles fixées », « à savoir le respect des électeurs et le respect des responsables politiques représentés à l’Assemblée nationale et au Sénat ».Les infos à retenir⇒ François Hollande dénonce le recadrage du nouveau ministre de l’Economie Antoine Armand par Michel Barnier⇒ Olivier Faure estime que Michel Barnier « gouverne sous la tutelle de l’extrême droite »⇒ Pour Agnès Pannier-Runacher, répondre « aux questions » du RN, « c’est le travail d’un ministre », même si « les idées du RN sont dangereuses »La CGT demande d' »enterrer » les réformes de l’assurance chômage et des retraitesLa numéro un de la CGT, Sophie Binet, a demandé mercredi au gouvernement d' »enterrer » la réforme de l’assurance chômage et d' »abroger » la réforme des retraites, au cours de la deuxième journée de rencontres entre les partenaires sociaux et le Premier ministre. »La ministre du Travail nous a dit qu’elle partageait le fait qu’il fallait redonner la main aux acteurs sociaux sur la question de l’emploi des seniors et de l’assurance chômage », a rapporté Sophie Binet depuis la cour de Matignon, au terme d’un entretien d’une heure. Concernant la très contestée réforme des retraites, la CGT estime qu' »il n’y a pas d’autres solutions que l’abrogation », et propose « une conférence de financement pour nos retraites ».Sophie Binet a aussi mis en garde le chef du gouvernement sur la question des salaires en affirmant qu' »il n'(est) pas question de prétendre augmenter le salaire net en baissant le salaire brut », au détriment de la protection sociale. « Le Premier ministre nous a écoutés poliment, il nous a dit qu’il souhaitait être utile au pays », a déclaré Sophie Binet. Mais, a-t-elle poursuivi, « nos inquiétudes demeurent, c’est la raison pour laquelle la CGT appelle les salariés à se mobiliser » le 1er octobre, aux côtés de la FSU et Solidaires, pour appeler à la revalorisation des salaires, l’abrogation de la réforme des retraites et la défense des pouvoirs publics. »Le gouvernement Barnier dépend de Le Pen », dénonce HollandeSur franceinfo, ce mercredi matin, François Hollande a dénoncé le recadrage du nouveau ministre de l’Economie par Michel Barnier. « Ce qui est grave, ce n’est pas que Monsieur Barnier ait recadré un ministre. Ce qui est grave, c’est qu’il ait appelé Madame Le Pen. Cela révèle ce que l’on sait déjà : le gouvernement de Monsieur Barnier dépend de Madame Le Pen », a affirmé François Hollande. « C’est Madame le Pen qui a fait en sorte d’intervenir auprès du président de la République pour donner un quitus afin que Michel Barnier soit nommé, c’est Madame Le Pen qui fixe la règle », a regretté l’ex-président socialiste. Selon lui, cet appel téléphonique fait office « d’aveu » : « Monsieur Barnier ne gouverne pas avec le Rassemblement national mais il ne peut pas gouverner sans le Rassemblement national. »Pour Faure, Barnier « gouverne sous la tutelle de l’extrême droite »Olivier Faure est sur la même ligne que François Hollande. « Michel Barnier gouverne sous la tutelle de l’extrême droite, c’est simple, c’est clair, et si on avait un doute il est levé », a estimé ce mercredi le premier secrétaire du PS, sur BFMTV. « Il dépend de Marine Le Pen et malheureusement il fait des choix qui vont être des gages à l’extrême droite », a regretté le député socialiste, dénonçant « une porosité idéologique manifeste entre la droite au pouvoir et l’extrême droite ».Olivier Faure (PS): « Michel Barnier gouverne sous la tutelle de l’extrême droite » pic.twitter.com/jETlMpVimM— BFMTV (@BFMTV) September 25, 2024Répondre aux questions du RN, « c’est le travail d’un ministre », estime Pannier-RunacherRépondre « aux questions » du Rassemblement national, « c’est le travail d’un ministre », même si « les idées du RN sont dangereuses », a pour estimé ce mercredi la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher sur TF1. « Je réponds aux questions du Rassemblement national […] Lorsque vous devez traiter la situation d’un agriculteur, vous avez besoin d’avoir les éléments, si c’est le Rassemblement national qui est le porteur de nouvelles, vous faites le travail. C’est ça le travail d’un ministre. C’est valable pour tous les groupes », a expliqué l’ancienne ministre déléguée à l’Agriculture. « Les idées du RN sont dangereuses. En tant que ministre, c’est mon job, je suis tenue de recevoir tout le monde », a-t-elle ajouté. »Il n’y a personne à exclure », souligne LarcherAprès la polémique sur les propos du ministre de l’Economie, Antoine Armand, Gérard Larcher a rappelé sur France Inter que le Rassemblement national avait séduit 11 millions d’électeurs. « Ils sont députés comme les autres députés, et il est logique et légitime que le Premier ministre et le gouvernement s’adressent à l’ensemble des parlementaires. Il n’y a personne à exclure. L’attitude de tout le gouvernement doit être de parler à tout le monde », a déclaré le président du Sénat. « Je pense qu’exclure le RN du débat préalable à la construction budgétaire n’est pas un bon moyen de préparer le budget et d’avoir enfin, peut-être, des relations un peu plus apaisées, notamment à l’Assemblée nationale », a indiqué Gérard Larcher. View this post on Instagram A post shared by L’Express (@lexpressfr)



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Publish date : 2024-09-25 12:21:23

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L’Express

Croissance en France : l’OCDE relève nettement sa prévision à 1,1 % pour 2024

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Bonne nouvelle pour l’économie française : l’OCDE a nettement relevé ce mercredi 25 septembre sa prévision de croissance en 2024 pour la France à 1,1 %, contre une précédente estimation de 0,7 % en mai, à mesure que l’inflation ralentit en zone euro et permet à la Banque centrale européenne d’abaisser ses taux. L’anticipation de croissance de l’organisation internationale basée à Paris se place désormais au même niveau que les chiffres de l’Insee et de la Banque de France, dont les données ont été influencées par une révision de données comptables françaises plus tôt dans l’année. Cette prévision est légèrement meilleure que l’anticipation du gouvernement démissionnaire, qui table sur 1 %.Pour l’Organisation de coopération et de développement économiques, le ralentissement de l’inflation en France ainsi qu’en zone euro permet à la Banque centrale européenne (BCE) de baisser ses taux d’intérêt, ce qui favorise le financement de l’économie et la croissance sur le continent. L’institution de Francfort a abaissé mi-septembre ses taux pour la deuxième fois en trois mois, et pourrait récidiver en décembre.Selon l’OCDE, hors prix volatils, l’inflation devrait atteindre cette année 2,4 % en 2024 et 1,9 % l’an prochain, bien loin des 5,7 % enregistrés en 2023. Bien qu’elle ait revu en hausse la croissance française pour 2024, l’OCDE a toutefois légèrement abaissé sa prévision pour 2025, la faisant passer à 1,2 % soit un recul de 0,1 point par rapport aux précédentes prévisions.Augmenter la fiscalité sur le patrimoine pour maîtriser la detteDans un rapport publié ce mercredi, l’OCDE appelle, devant le creusement des dettes publiques à travers la planète, à augmenter la fiscalité sur le patrimoine parmi plusieurs recommandations, afin de retrouver des marges de manoeuvre face à de futurs « chocs ». « Des mesures décisives s’imposent pour assurer la viabilité de la dette », exhorte l’Organisation, rappelant les « importantes difficultés budgétaires » qui tiennent au creusement de la dette, au vieillissement démographique et aux politiques liées au changement climatique.La dette publique mondiale s’est envolée ces dernières années, aggravée par la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine, pour atteindre un record de 97 000 milliards de dollars en 2023, selon un rapport des Nations Unies publié en juin, soit un quasi-doublement depuis 2010. « En l’absence d’intervention pérenne, la charge future des dettes continuera de s’alourdir nettement et les marges de manœuvre pour réagir face aux futurs chocs négatifs seront de plus en plus limitées », poursuit l’organisation basée à Paris, estimant qu’il est « nécessaire de déployer davantage d’efforts pour maîtriser les dépenses et renforcer les recettes ».Côté recettes, l’OCDE suggère aux Etats d' »adopter des mesures pour supprimer les dépenses fiscales qui sont source de distorsions et accroître les recettes provenant des impôts indirects, des taxes environnementales et des impôts sur le patrimoine dans de nombreux pays ». La fiscalité sur le patrimoine revient régulièrement dans les débats internationaux sur fond de très forte progression de la richesse des plus fortunés à la faveur d’une envolée des cours boursiers ces dernières années. La taxation des plus riches est notamment envisagée par la candidate à la présidentielle américaine Kamala Harris, ou encore par le nouveau gouvernement en France, confronté à un dérapage du déficit. Fin juillet, l’OCDE avait salué une « réalisation remarquable » après l’engagement des ministres des Finances du G20 dans une déclaration à coopérer en matière fiscale pour taxer les plus grandes fortunes, sans toutefois réussir à s’accorder sur un impôt mondial qui était l’objectif initial du Brésil qui préside cette année l’enceinte internationale, devant le refus de plusieurs Etats.Croissance mondiale en hausseOutre une hausse des recettes, l’OCDE, qui rassemble en son sein 38 pays développés, appelle aussi à mettre l’accent sur une maîtrise des dépenses. Il faut, selon elle, « améliorer le ciblage des prestations et des subventions » et « engager de nouvelles réformes des retraites pour tenir dûment compte de l’augmentation de la longévité ».L’assouplissement de la politique monétaire va contribuer à renforcer la croissance mondiale que l’OCDE entrevoit à 3,2 % cette année, en hausse de 0,1 point par rapport à ses dernières prévisions de mai, et à un niveau équivalent l’année suivante. Parmi les changements les plus spectaculaires, l’OCDE a fortement relevé ses anticipations pour l’Espagne qui profite à plein de la reprise du tourisme, et le Royaume-Uni dont les taux de croissance sont désormais attendus cette année respectivement à 2,8 % et 1,1 %, soit des progressions de 1 point et 0,7 point. En pleine guerre en Ukraine, la prévision de croissance de la Russie passe à 3,7 % cette année (+ 1,1 point), et celle du Brésil à 2,9 % (+ 1 point), tandis que celle des Etats-Unis a été inchangée à 2,6 %. A l’inverse, le Japon serait le seul des grands Etats développés à subir une récession cette année (-0,1 %), l’OCDE revoyant en forte baisse sa prévision. La zone euro voit la prévision de l’OCDE inchangée pour 2024 à 0,7 % et revue en légère baisse à 1,3 % en 2025, affectée notamment par la croissance allemande attendue cette année à 0,1 %, et 1 % l’an prochain.

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Publish date : 2024-09-25 11:36:27

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L’Express

Interview de l’abbé Pierre par Frédéric Lenoir : histoire d’une opération enfumage

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C’était en octobre 2005, je tenais alors la chronique littéraire du Monde 2, supplément magazine du Monde. Allait paraître un petit ouvrage intitulé Mon Dieu… pourquoi ? Petites méditations sur la foi chrétienne et le sens de la vie. Il s’agissait d’une interview de l’abbé Pierre par Frédéric Lenoir. Je me demandais bien pourquoi le service de presse des éditions Plon me l’avait fait parvenir, à moi qui ne cachais pas n’être point baptisé, avoir été élevé dans l’irréligion la plus farouche, avoir bouffé du curé depuis ma plus tendre enfance, en famille et joyeusement, et m’être, depuis ma plus sauvage préadolescence, gobergé des caricatures anticléricales d’Hara Kiri… Pourquoi m’avait-on adressé ce livre ? Je n’allais pas tarder à le comprendre.La curiosité ironique avec laquelle j’ouvris l’ouvrage pieu fut très vite récompensée, il y avait matière et je ne m’en suis pas privé. A la suite des récentes révélations sur l’abbé Pierre, je me suis dit Chic, je vais ressortir mon article. On n’y verra que du feu pour la bonne raison que l’article… mais revenons à Mon Dieu… pourquoi ? que je n’ai malheureusement pas retrouvé dans ma bibliothèque. Pas plus que mon article dans mon ordinateur. Tant pis, je me souviens de l’essentiel : le détail qui avait suffi à allumer ma descente en flamme. Dans le portrait introductif que Lenoir faisait de l’abbé Pierre, il évoquait la modeste demeure du saint homme : « une petite studette », écrivait-il.Le petit-fils d’instituteurs laïcs que je suis explosa de joie, et le fils de psychanalyste que je suis aussi se frotta les mains : n’y avait-il pas dans ce pléonasme fautif quelque chose de révélateur ? Les lapsus ne sont pas les seuls agents secrets de l’inconscient. En fait, à lire le pensum, il m’était apparu que l’abbé Pierre n’était qu’un pléonasme ambulant. Le surnom dont on l’affublait alors, « l’abbé des pauvres », en est un autre, pas aussi fautif que la petite studette, mais tout autant que l’apparence physique et le vestiaire du personnage dont Roland Barthes pointait déjà en 1956 les redondances mythologiques. Trop de signes de sainteté, nous alertait le divin sémiologue, corrompt la sainteté. Qu’aurait-il dit en apprenant que l’abbé Pierre entrerait un jour dans le monde des santons de Provence ?Des signes comme ça, l’abbé à la petite studette les accumulait, jusqu’à mystifier son interviewer attitré.FourvoiementFrédéric Lenoir ne doit pas en revenir de s’être fait berner aussi facilement. Lui qui, grand spécialiste de la religion catholique, a vu sa carrière préfacée par Paul Ricœur (Le Temps des responsabilités, 1991, recueil d’interviews de gens très bien, dont l’abbé Pierre), Ricœur dont il faudra désormais ajouter à la liste de ses fourvoiements, après Pétain, Mao et Mircea Eliade, le nom de l’abbé Pierre.On doit reconnaître à l’auteur de Mon Dieu… pourquoi ? d’avoir été le premier à soulever un coin de la soutane du fondateur d’Emmaüs. Opération enfumage brillamment achevée par l’interview télévisée de Marc-Olivier Fogiel. L’insignifiant repentir parvenant à étouffer ce que tant de gens savaient : au Vatican depuis 1959, dans les bordels de France et de Navarre depuis toujours, dans la chair des femmes et des enfants depuis leur agression, leur viol. Lenoir et Fogiel ne doivent pas en revenir de se retrouver ainsi les idiots utiles de l’Eglise de Rome. Il est vrai que les métiers d’hagiographe et d’animateur télé ne sont pas les mêmes que ceux de journaliste, d’enquêteur, de biographe.Pour revenir à mon article de 2005, à peine envoyé au journal, je ne sais plus qui m’a instruit du fait que Frédéric Lenoir dirigeait Le Monde des religions. Le détail m’avait totalement échappé. Naïf que j’étais ! C’était donc pour ça que Plon m’avait adressé son livre : entre gens du même Monde, on comptait sur moi… Ben non. Pas du même monde. Mais dès lors, courageux mais pas téméraire, j’ai remballé mon article. Je finirai bien par le retrouver.

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Author : Christophe Donner

Publish date : 2024-09-25 11:00:00

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L’Express

Guerre en Ukraine : Zelensky exhorte le Conseil de sécurité à « contraindre » la Russie à la paix

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« La Russie ne peut qu’être contrainte à la paix, et c’est exactement ce qu’il faut faire : contraindre la Russie à la paix », a affirmé mardi 24 septembre Volodymyr Zelensky devant l’ONU. Lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’organisation, le nouveau ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a réitéré le soutien de la France à l’Ukraine.Les infos à retenir⇒ Zelensky s’est exprimé devant le Conseil de sécurité de l’ONU⇒ Le président ukrainien doit présenter jeudi à Biden son « plan de la victoire »⇒ La France réitère son soutien à l’UkraineZelensky exhorte le Conseil de sécurité à « contraindre » la Russie à la paixVolodymyr Zelensky a exhorté mardi 24 septembre le Conseil de sécurité de l’ONU à forcer la Russie à faire la paix avec Kiev. « La Russie ne peut qu’être contrainte à la paix, et c’est exactement ce qu’il faut faire : contraindre la Russie à la paix », a-t-il affirmé.Le président ukrainien, qui espère qu’au final la Charte des Nations Unies finira par s’imposer pour « terminer » la guerre, a réclamé dans l’immédiat aux Occidentaux davantage de systèmes de défense aérienne et de missiles longue portée pour mieux défendre ses villes contre les attaques quotidiennes russes.Alors que l’Assemblée générale de l’ONU est focalisée sur le Proche-Orient, Zelensky, arrivé dimanche aux Etats-Unis, veut maintenir l’attention internationale sur le sort de son pays ravagé par la guerre depuis deux ans et demi. De son côté, l’ambassadeur russe à l’ONU Vassili Nebenzia a rétorqué que « les pays occidentaux (n’avaient) pas pu s’empêcher d’empoisonner une nouvelle fois l’atmosphère, en essayant d’occuper le temps d’antenne avec la question rebattue de l’Ukraine ».L’Iran et la Corée du Nord pointées du doigtLors de sa prise de parole, Zelensky a accusé l’Iran et la Corée du Nord d’aider la machine de guerre de Moscou. « La Russie n’a aucune raison légitime – absolument aucune – de faire de l’Iran et de la Corée du Nord des complices de facto de sa guerre criminelle en Europe, avec leurs armes qui nous tuent, qui tuent des Ukrainiens », a lancé le chef de l’Etat devenu chef de guerre depuis l’invasion de son pays en février 2022.Lors de la session du Conseil, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a sommé la communauté internationale d’agir pour dénoncer l’aide militaire de Téhéran et Pyongyang à Moscou. Celle-ci permet au président Vladimir Poutine d' »infliger le carnage, la souffrance et la ruine à des hommes, des femmes et des enfants ukrainiens innocents », a martelé le secrétaire d’Etat américain.Son homologue chinois Wang Yi a assuré, lui, que Pékin n’était « pas partie » prenante au conflit. « La Chine n’est pas à l’origine de la crise ukrainienne et n’y participe pas non plus. La Chine s’est toujours tenue du côté de la paix », a-t-il dit, rejetant les accusations américaines d’un appui chinois à la Russie. »Toute tentative de faire porter la responsabilité sur la Chine ou d’attaquer la Chine ou salir sa réputation, est irresponsable et n’ira nulle part », a-t-il mis en garde.La France réitère son soutien à l’UkraineLa France, par la voix de son nouveau ministre des Affaires étrangères, a redit face au Conseil de sécurité de l’ONU son soutien indéfectible à l’Ukraine. La paix « ne peut prendre la forme d’une capitulation de l’agressé car il y a bien un agresseur et un agressé », a déclaré Jean-Noël Barrot. Un accord de paix entre Moscou et Kiev devra être conclu « sur la seule base du droit international dans le respect » de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, a insisté le Français qui a rencontré son homologue ukrainien à l’ONU.Miser sur la « lassitude » et la « démobilisation » de la France « restera un mauvais calcul pour la Russie », a-t-il en outre prévenu, assurant l’Ukraine du soutien indéfectible de la France pour la conduire à la victoire, répétant que « la guerre d’agression russe » était « aussi une guerre contre l’ordre international ». « Accepter le fait accompli russe, ce serait accepter la consécration de la loi du plus fort. Ce serait laisser la porte ouverte à d’autres modifications de frontières par la force. Ce serait renoncer aux principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies, dont la souveraineté et l’intégrité territoriale », a-t-il également déclaré.

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Publish date : 2024-09-25 10:27:30

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L’Express

Etats-Unis : ce que l’on sait des « menaces concrètes » d’assassinat de Donald Trump par l’Iran

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Donald Trump est particulièrement exposé. Au cours des derniers mois, le candidat républicain à l’élection présidentielle de novembre a été la cible de deux tentatives d’assassinat présumées. Mi-juillet 2024, il a été visé par des tirs et blessé à l’oreille droite lors d’un meeting de campagne en Pennsylvanie. Le 15 septembre 2024, un homme de 58 ans, Ryan Routh, a été arrêté après avoir été mis en fuite par les agents du Secret Service qui l’avaient repéré avec une arme à proximité du parcours de golf sur lequel jouait Donald Trump.Dans un livre auto-édité publié en février 2023, sur la guerre en Ukraine, Ryan Routh, inculpé mardi 24 septembre de tentative d’assassinat, évoquait un projet « d’assassiner Donald Trump », ont indiqué les procureurs. Dans cet écrit, le suspect déclarait à l’attention de l’Iran : « Vous êtes libre d’assassiner Donald Trump. » Les menaces de Téhéran à l’égard de l’ancien président semblent réelles, selon l’équipe de campagne de l’ancien président.Des menaces « concrètes » d’assassinatL’équipe de campagne de Donald Trump a en effet indiqué mardi 24 septembre avoir été informée par les renseignements américains de menaces « concrètes » d’assassinat contre le candidat républicain, émanant de l’Iran. « Le président Trump a été informé plus tôt dans la journée par le bureau de la directrice du renseignement de menaces réelles et concrètes de l’Iran visant à l’assassiner », a affirmé son porte-parole Steven Cheung dans un communiqué. Selon ce responsable de campagne, citant les renseignements américains, ces « attaques continues et coordonnées » se sont intensifiées « au cours des derniers mois ».Le ministère américain de la Justice n’a pas donné plus de détails sur ces allégations et il n’a pas été immédiatement précisé si les menaces auxquelles il faisait référence étaient nouvelles ou si elles avaient déjà été signalées, relève la BBC.Des menaces évoquées dès cet étéEn juillet dernier, peu après la première tentative d’assassinat de Donald Trump, la chaîne CNN rapportait que les autorités américaines avaient reçu des renseignements d’une « source humaine » concernant un plan fomenté par Téhéran afin d’éliminer le candidat républicain.Le Conseil de sécurité nationale américain avait réagi à ces informations en affirmant qu’il suivait « depuis des années les menaces de l’Iran contre l’ancienne administration de Donald Trump ». Téhéran ne cache en effet pas sa volonté de revanche après la mort de Qassem Soleimani, ex-architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient, tué par une attaque de drone américaine en janvier 2020 à Bagdad. C’est Donald Trump, alors à la Maison-Blanche, qui avait ordonné l’élimination de Qassem Soleimani.Le 6 août dernier, les Etats-Unis avaient annoncé avoir déjoué l’assassinat sur leur sol de responsables gouvernementaux fomenté par Asif Merchant, un Pakistanais lié selon eux à l’Iran, pour venger la mort de Qassem Soleimani. « Depuis des années, le ministère de la Justice travaille sans relâche pour contrer les tentatives de l’Iran de riposter contre des responsables américains à l’assassinat du général iranien Soleimani », avait déclaré le ministre Merrick Garland. « Le ministère de la Justice a instruit nombre d’affaires contre des individus agissant pour le compte du gouvernement iranien visant à tuer des Américains aux Etats-Unis », avait indiqué Merrick Garland, avant de prévenir : « Ces menaces devraient continuer et cette affaire n’est pas la dernière. »Des tentatives de piratage informatiqueMi-août 2024, les Etats-Unis avaient pointé du doigt la responsabilité de l’Iran à propos cette fois de plusieurs tentatives de piratage informatique contre les campagnes présidentielles de Donald Trump et Kamala Harris. L’une d’entre elles a été révélée le 10 août par l’équipe du candidat républicain. Selon les autorités américaines, des pirates iraniens ont envoyé à l’équipe de campagne de Joe Biden, qui s’est depuis retiré de la course à la Maison Blanche, des documents « volés » à l’équipe du milliardaire républicain.Les réactions de Trump et de l’IranDonald Trump a réagi à ces risques ce mercredi. « L’Iran fait peser de grandes menaces sur ma vie. L’ensemble de l’armée américaine observe et attend », a écrit l’ex-président sur son réseau social Truth Social. « L’Iran a déjà pris des mesures qui n’ont pas fonctionné, mais ils vont réessayer. […] Je suis entouré de plus d’hommes, de fusils et d’armes que je n’en ai jamais vu auparavant. » Pour le porte-parole de Donald Trump, ces « menaces » illustrent le fait que « le régime terroriste en Iran aime la faiblesse de Kamala Harris et est terrifié par la puissance et la détermination du président Trump. »L’Iran avait rejeté cet été des accusations d’une même nature et les avait qualifiées de « malveillantes » par la voix d’un porte-parole du Représentant permanent de la République islamique d’Iran auprès des Nations unies. « De notre point de vue, Donald Trump est un criminel qui doit être poursuivi et puni devant un tribunal pour avoir ordonné l’assassinat du général Soleimani. L’Iran a choisi la voie juridique », avait-il commenté auprès de CNN.Il y a deux ans, Téhéran avait déjà qualifié de « ridicules » des accusations de la justice américaine selon lesquelles un membre des Gardiens de la Révolution avait comploté pour tuer John Bolton lorsqu’il était conseiller à la sécurité nationale du président d’alors, Donald Trump. Le 10 août 2022, le ministère américain de la Justice avait déclaré que cet Iranien, Shahram Poursafi, avait été inculpé en son absence pour avoir offert de verser 300 000 dollars à des individus aux Etats-Unis afin de tuer John Bolton.

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Publish date : 2024-09-25 09:30:08

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L’Express

Les Trump, une famille en campagne : ceux qui s’activent dans l’ombre, ceux qui cherchent la lumière

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Il y a d’abord eu Lara Trump. La belle-fille de l’ancien président et épouse d’Eric, son fils cadet, a été la première de la famille à s’exprimer à la Convention républicaine, à la mi-juillet. En pantalon blanc et chemisier noir égayé d’une broche scintillante aux couleurs du drapeau américain, cette grande blonde de 41 ans aux biceps bodybuildés et aux lèvres botoxées s’est lancé pendant vingt minutes dans l’éloge de ce « père, beau-père et grand-père merveilleux » qui a fait « des sacrifices pour sa famille… et son pays ». A sa suite, quatre autres Trump, tout aussi dithyrambiques, ont pris la parole. La tribune officielle était occupée par le reste du clan, y compris l’ex-femme et la nouvelle fiancée de Don Jr., le fils aîné, assises cependant à des coins opposés. Le dernier soir, la tribu presque au grand complet a rejoint Donald Trump sur scène pour célébrer sa nomination officielle comme candidat à la Maison-Blanche. Bref, la campagne du républicain a tout d’une affaire familiale. « Les enfants de président œuvrent souvent en coulisse lors des élections », observe Joshua Kendall, auteur d’un livre sur le style parental des locataires de la Maison-Blanche. Mais pas les Trump.A l’image des parrains de la mafia, Donald Trump a toujours inclus sa famille dans ses entreprises, son groupe immobilier, son émission de télé réalité et ses aventures politiques. « On a appris au fil des années que parfois les seules personnes sur lesquelles on peut vraiment compter sont les gens de votre famille », a résumé Lara Trump. Elle en sait quelque chose. Son beau-père l’a parachutée à la tête du Comité national républicain (la direction du parti républicain ou RNC), où elle a été élue à l’unanimité comme coprésidente. Cette accro à la gym, qui a suivi une formation de pâtissier et dirigé un temps sa propre PME de décoration de gâteaux, avant de devenir productrice d’une émission de télé avec des célébrités, n’a guère d’expérience politique. Courroie de transmission de son beau-père, elle, a, avec l’aide de l’équipe de campagne, licencié des dizaines d’employés et s’est entourée de trumpistes loyaux.Sa belle-fille contrôle les finances du partiCertes, tout nominé à la présidentielle prend en général le contrôle du parti en mettant un proche à sa tête – Ronald Reagan a par exemple nommé sa fille Maureen à ce poste. Mais si cette dernière a gardé profil bas, Lara Trump, elle, se montre partout. Elle fait la promotion du candidat dans les médias avec beaucoup d’efficacité, gère la collecte de fonds, supervise un programme « Intégrité des élections » qui prévoit différentes initiatives au cas où le scrutin serait une fois de plus, selon elle, « truqué ». Elle a surtout la main sur les finances du parti. A son arrivée, Lara a laissé entendre que les énormes frais d’avocats de Donald Trump devraient être payés par le Comité national républicain. Nikki Haley, la rivale de l’ancien président aux primaires, l’a accusée de vouloir en faire « sa tirelire ». Devant le tollé, les responsables de la campagne ont promis de pas puiser dans les caisses du Parti. « Lara Trump n’est pas la première au sommet du parti à porter le même nom que le président, mais le job de Maureen Reagan était d’aider les républicains, pas de détourner les ressources pour payer les avocats pénalistes », résume John Pitney, professeur au Claremont McKenna College. »Mon père est à court de vies »A mesure que le scrutin se rapproche, Eric, son mari, chargé de la gestion du groupe familial, multiplie lui aussi les interventions dans les médias. Il a adopté le même discours populiste, la même rhétorique incendiaire, les mêmes théories du complot que son paternel. On l’a beaucoup vu après la nouvelle tentative d’assassinat contre lui, le 16 septembre. « Mon père est à court de vies. Combien va-t-on avoir encore de fusils positionnés à une distante suffisante pour l’assassiner ? », a-t-il écrit sur X.Mais celui qui a hérité du talent politique du père, c’est son frère aîné, Don Jr. « Il joue le rôle de pitbull agressif et se montre parfois plus Trump que Trump. Il va plus loin dans ses déclarations », poursuit Joshua Kendall. Avec sa compagne, Kimberly Guilfoyle, une ex-journaliste de Fox News de 55 ans tout aussi incisive, il sillonne le pays et fait salle comble. L’un des objectifs de ce grand amateur de chasse et de pêche – une photo le montre prendre la pose avec la queue coupée d’un l’éléphant qu’il vient d’abattre – est de toucher les électeurs ruraux. Il est l’un des fondateurs de Field Ethos, une publication « pour l’homme décomplexé » truffée de récits de chasse hauts en couleurs. Don Jr. est aussi très populaire sur les réseaux sociaux où il compte 12 millions d’abonnés sur X. Il anime Triggered, un podcast dans lequel il attaque férocement et avec ironie Kamala Harris, les migrants, le wokisme… Et a fondé une maison d’édition qui publie des livres de trumpistes, dont les siens.Ce barbu de 46 ans semble avoir gagné en influence par rapport aux campagnes précédentes. Il a poussé pour le choix de son copain J.D. Vance, le sénateur de l’Ohio, comme colistier, malgré les réticences de certains républicains inquiets de ses positions extrémistes. Il est l’un de ceux qui ont encouragé l’alliance avec Robert Kennedy, le candidat indépendant (et complotiste). Don Jr. a négocié son retrait de la course et son ralliement à Donald Trump car il craignait qu’il ne lui prenne trop de voix. Avec son frère Eric, il a été nommé président honoraire de l’équipe de transition. Sa tâche est de superviser le recrutement des membres de la future administration et de mettre son « veto », dit-il, à l’embauche d’individus qui « prétendent (faussement) être dans votre camp ».Les deux frères ne sont pas les seuls à s’activer. Toute la semaine dans la section VIP de la Convention, on a aperçu Massad Boulos, dont le fils a épousé Tiffany, la fille que Donald Trump a eue avec sa seconde femme. Ce richissime homme d’affaires américano-libanais a été recruté pour jouer les ambassadeurs de charme auprès de la communauté arabo-américaine, furieuse de la politique pro-Israël de Biden. Sa mission – ardue – est de la convaincre de voter pour le républicain, qui affirme pouvoir rétablir la paix au Moyen-Orient.Comme dans toute grande famille, il y a évidemment une branche dissidente très bruyante. Fred, le neveu de Donald, a publié récemment un livre peu flatteur sur son oncle dans lequel il le présente comme un type odieux et raciste. Sa sœur Mary, elle, en a écrit trois sur le même sujet, tout aussi critiques, et attaque bille en tête l’ex-président dans ses blogs. C’est « un homme cruel qui se délecte à inciter à la violence ». Elle l’accuse de « prétruquer » les élections car « absolument rien ne va l’arrêter pour revenir à la Maison-Blanche ».Mais où est passée Melania ?En revanche, deux des femmes importantes de l’entourage de Donald Trump sont restées jusqu’ici très discrètes. On a à peine vu Melania depuis son départ de Washington en 2020. Elle n’a pas assisté au procès de son mari (il faut dire qu’il a été condamné pour avoir falsifié ses comptes dans le but d’étouffer un scandale avec une star du porno). Elle n’a pas non plus prononcé de discours à la Convention comme c’est la tradition, et n’est apparue que le dernier soir. A tel point que l’on se demande si elle a été remplacée. Car ces derniers temps, son époux s’affiche beaucoup avec Laura Loomer, une activiste d’extrême droite islamophobe, complotiste et raciste. Elle l’a accompagné dans son avion au débat et aux commémorations du 11 Septembre. Ce qui suscite moult rumeurs. Melania a refait surface récemment parce qu’elle publie ses mémoires. Dans des clips promotionnels assez cryptiques, elle dénonce « les efforts pour faire taire » son mari. Dans un autre, elle déclare d’un ton conspirateur, en parlant de la première tentative d’assassinat contre Donald Trump en juillet : « Il y a certainement bien davantage derrière cette histoire et on doit faire toute la vérité. »Ivanka, la fille aînée, est également aux abonnés absents. Avec son époux Jared Kushner, elle a joué les conseillères de son père à la Maison-Blanche pendant quatre ans. Mais après sa défaite, le couple a quitté Washington et a pris ses distances avec la politique. Ivanka a expliqué qu’elle voulait s’occuper de ses trois enfants. Elle mène désormais une existence dorée dans une enclave de milliardaires sur une île de Miami et fréquente la jet-set mondiale. On l’a vue au mariage royal en Jordanie et à celui d’Anant Ambani en Inde, le fils de l’homme le plus riche d’Asie. Quant à Jared Kushner, il a créé un fonds d’investissement financé en partie par 2 milliards de dollars de l’Arabie saoudite et développe des projets immobiliers en Albanie et en Serbie… Au printemps, les médias ont laissé entendre qu’Ivanka envisagerait de reprendre du service. Elle a donné une interview à un podcasteur influent où elle a expliqué que travailler à la Maison-Blanche avait été « l’expérience la plus extraordinaire et la plus enrichissante » de sa vie.Quant à Barron, le benjamin de la fratrie, il reste invisible. Melania, sa mère, l’a toujours jalousement protégé. Mais ce géant de deux mètres a maintenant 18 ans et vient d’entrer à la New York University. Il avait été sélectionné par le Parti républicain de Floride comme délégué à la Convention. Deux jours plus tard, Melania a annoncé « avec regret » qu’il avait d’autres engagements. En juillet, il a participé pour la première fois à un meeting électoral de son père sans toutefois s’exprimer. Il n’était pas non plus à la Convention en juillet. Selon son père, c’est un « génie de l’informatique » qui lui signale les influenceurs influents auxquels il devrait donner une interview.S’achemine-t-on vers une dynastie ?Si toute la famille s’implique autant dans la réélection du patriarche, c’est que sa survie financière en dépend. « Les Trump n’ont pas le sens de la mission de service public comme l’avaient les Kennedy ou les Bush qui par exemple ont fait des sacrifices en devenant gouverneurs, car la fonction est mal payée », commente George Edwards, professeur de sciences politiques à l’Université A & M du Texas. « Les Trump, eux, vendent une marque et monétisent à fonds la campagne. » A un niveau sans précédent. La boutique du site du candidat a tout du bric-à-brac. On y trouve des casquettes, des baskets, des bibles, des parfums, des livres… Et pour 1 485 dollars, on peut recevoir un bout du costume que le républicain portait lors de son débat télévisé avec Joe Biden. Personne ne sait où va l’argent…Encore plus sidérant, la famille vient de créer une plateforme de cryptomonnaie. Il est très rare qu’un candidat lance une entreprise en pleine campagne électorale, surtout lorsqu’elle risque de susciter de sérieux conflits d’intérêts. Donald Trump a promis d’assouplir la réglementation de la cryptomonnaie, en espérant sans doute s’attirer des dons de la part des entreprises. Au lancement de World Liberty Financial, l’ancien président entouré de ses deux fils aînés (Barron n’était pas là, mais c’est d’après son père un passionné de crypto) n’a pas donné beaucoup de détails. Pas plus que les deux obscurs personnages en charge du projet. « Promettre une politique favorable dans un secteur et avoir sa famille impliquée dedans relève du conflit d’intérêts », a remarqué sur le site de Politico Ishan Mehta, de Common Cause, une organisation dédiée à la transparence du secteur public. Selon un document interne, la famille ne possède ni ne gère la plateforme. Elle peut cependant toucher des indemnités. Même ses partisans craignent que ce projet ne discrédite le candidat et le secteur avec. « Ça peut nuire aux chances électorales de Trump, surtout si la plateforme est piratée », met en garde Nic Carter, un cryptoinvestisseur. « Au mieux, c’est une distraction inutile, au pire, c’est un gros embarras et une source de problèmes judiciaires. »S’achemine-t-on vers une dynastie politique à la façon des Kennedy ? « Les deux familles pensent que tout leur est dû et que leur nom les rend spéciaux », estime Laurence Leamer, auteur de plusieurs livres sur le légendaire clan démocrate. « Mais la différence, c’est que les Kennedy ont été formés pour occuper des positions de pouvoir : ministre, chef de l’Etat… », ajoute-t-il, ce qui n’est pas le cas des Trump. « Je ne pense pas qu’ils se lancent en politique et qu’ils réussissent, mais tout est possible », ajoute-t-il.Lara Trump a envisagé de briguer un siège de sénatrice en Caroline du Nord en 2022, et n’écarte pas l’idée de recommencer. A moins qu’elle ne se lance dans une carrière musicale. Car Lara chante. Ou du moins le prétend. Alors que la campagne bat son plein, la patronne du RNC a sorti trois singles. Le dernier cet été, intitulé « Héros », est une ode aux pompiers. Les critiques les moins tendres n’ont pas manqué de noter un usage massif d’Auto-Tune, le logiciel qui élimine les couacs. « Peut-on faire voter une loi qui empêcherait Lara Trump de chanter ? » se moque un utilisateur sur un réseau social. Quant à Don Jr., il a l’air de trouver plus drôle de jouer les provocateurs que de se présenter aux élections. Mais il y a bien d’autres Trump en réserve. Kai, 17 ans, l’aînée des 10 petits-enfants, a pris la parole à la Convention et a chanté les louanges de l’ancien président, « un grand-père normal ». A la fin de son allocution, un militant dans la foule a crié : « Kai 2040 ! »

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Author : Hélène Vissière

Publish date : 2024-09-25 07:00:00

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L’Express

Meloni – Musk : l’alliance de deux conservateurs aux ambitions démesurées

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Ce lundi soir à New York, « love was in the air ». Empruntée à Politico, la formule respire la fin des années 1970. Mais ce 23 septembre au gala de l’Atlantic Council, ce n’est pas John Paul Young qui jouait l’air de son emblématique tube sorti en 1977, mais bien les deux stars de la soirée : la présidente du Conseil italien et le patron de Tesla et de Space X. Assis côte à côte autour d’une table ronde drapée d’une nappe mordorée, Giorgia Meloni et Elon Musk discutent, phosphorent, s’esclaffent, semblent ne prêter aucune attention au vacarme qui les entoure.Ainsi, la soirée est déjà bien entamée lorsque le quinquagénaire se lève, fonce à la tribune et débute, ému, un discours. Dès les premières secondes, le phrasé est riche en formules laudatives. « Giorgia Meloni est quelqu’un que j’admire, et qui a fait un travail incroyable en sa qualité de Première ministre de l’Italie », fait valoir Elon Musk. Et le milliardaire en nœud papillon d’égrainer une série de qualités prêtées à sa voisine de table : « authentique », « honnête, « consciencieuse » avant de railler, sourire au coin des lèvres, « ce qui ne peut pas être dit de tous les politiques ». Ainsi l’homme d’affaires remet-il à « un prix » à cette femme « qui est encore plus belle de l’intérieur que de l’extérieur ».Le « prix » auquel fait référence l’homme le plus riche du monde, n’est autre que l’Atlantic Council Global Citizen Award. Une distinction remise chaque année par l’Atlantic Council – un think tank influent, axé sur les affaires internationales et la sécurité – à une personnalité « exceptionnelle ». Chef d’Etat, patron d’entreprise, intellectuel, philanthrope ou tout autre individu ayant fait montre d’un engagement envers la promotion de la coopération internationale et des valeurs démocratiques. L’édition 2024 compte quatre lauréats : le président ghanéen, la vice-présidente du groupe coréen CJ, et les Premiers ministres grec et italien, récompensés tous deux pour leur « rôle essentiel au sein de l’Otan et de l’Union européenne », selon la formule de l’Atlantic Council.Un binôme controverséReste que la locataire du Palazzo Chigi est bien la seule à s’être vu remettre sa récompense par Elon Musk, qu’elle portraiture en « précieux génie ». Un parti pris assumé, qui n’a pas manqué de susciter des remous aussi bien en Italie qu’aux Etats-Unis. A Rome, d’aucuns ont interprété ce mariage d’une soirée comme un soutien au candidat républicain Donald Trump, très proche d’Elon Musk. Des accusations balayées d’un revers de la main par l’entourage de la Première ministre qui rappelle que sa demande a été effectuée bien avant qu’Elon Musk n’adoube le chantre du MAGA (Make America Great Again).Outre-Atlantique, l’association de la leader de Fratelli d’Italia au sulfureux patron de X n’a eu pour effet que d’accentuer la controverse autour de la présence de Giorgia Meloni parmi les personnalités récompensées. « De nombreux experts et initiés du l’Atlantic Council sont pro-Ukraine et Musk a souvent semblé prendre des mesures ou faire des déclarations qui ont affaibli Kiev dans sa lutte contre la Russie, sans compter le fait que Musk ait promu la désinformation », décrypte Politico. Plusieurs cadres du think tank basé à Washington auraient notamment pris la plume dans une lettre commune adressée à leur PDG pour lui faire part de leur déception.Des affinités idéologiques…Bien naïf toutefois celui qui porte un regard étonné sur la complicité du duo que seules quelques années séparent. Voilà déjà plusieurs mois que la cheffe de file de l’extrême droite italienne et le patron de Tesla se connaissent et s’apprécient. Leur première rencontre remonte au mois de juin 2023 dans la résidence romaine de la Première ministre. Un « moment de grande cordialité », s’était réjouie Giorgia Meloni à l’issue de l’entretien au cours duquel « des questions cruciales » avaient été abordées. Parmi lesquelles, « l’innovation, les opportunités et les risques de l’intelligence artificielle, les règles du marché européen » et même… « le taux de natalité ».Une question qui préoccupe tout autant le milliardaire que la présidente du Conseil. Il faut dire que de façon générale, Giorgia Meloni et Elon Musk partagent une vision similaire de la société. Dans une interview accordée à nos confrères transalpins de La Repubblica, une salariée de Space X présentée comme leur intermédiaire a déclaré qu’Elon Musk appréciait Giorgia Meloni parce que, à l’instar de Donald Trump, « elle défend les valeurs occidentales ». En filigrane, le christianisme, l’hétérosexualité et plus largement « la famille traditionnelle ».En 2018, alors députée, Giorgia Meloni avait par exemple plaidé pour rendre inconstitutionnelles les familles homoparentales. En outre, combien de fois la Première ministre s’est-elle étranglée contre ce qu’elle dénonce comme « une dictature transgenre ». Une formule qui fait écho aux positions d’Elon Musk sur la question. Rappelons que le milliardaire a annoncé cet été déplacer au Texas les sièges de Space X et de X (anciennement Twitter) afin de protester contre une loi adoptée par la Californie visant à protéger les droits des élèves transgenres. « Il y a un an, j’ai expliqué clairement au gouverneur Newsom que les lois de cette nature allaient forcer les familles et les entreprises à quitter la Californie pour protéger leurs enfants », s’était alors justifié Elon Musk.… mais aussi des intérêts économiquesIl serait toutefois réducteur de circonscrire leur relation à leurs seules affinités politiques et idéologiques. Tous deux tentent en effet d’être le visage de la pugnacité plutôt que celui de l’immobilisme. L’un comme l’autre a conscience des bénéfices qu’il peut tirer de cette proximité. D’un côté, Elon Musk a compris que « l’Italie était un vaste marché avec une forte demande, mais qui ne dispose d’aucune industrie locale capable de la satisfaire », décryptent nos confrères du Corriere della Sera, qui pointent les ambitions expansionnistes du milliardaire et de son réseau social X en Italie. En outre, depuis l’adoption de la loi sur l’espace par les députés du Palazzo Montecitorio, Elon Musk lorgne avec davantage de gourmandise le pays de Giorgia Meloni.De l’autre, la dirigeante italienne a toujours affiché la ferme volonté d’accélérer la modernisation des infrastructures numériques de la péninsule. Avant même d’être nommée à la tête du Conseil italien, la cheffe de file de Fratelli d’Italia avait organisé une grande conférence sur le numérique et les télécommunications. Une première pour un parti politique transalpin. En décembre dernier, elle a justement invité Elon Musk à prendre la parole au grand raout des jeunes de son parti, « Atreju ». L’occasion pour le PDG de Tesla de vanter les bénéfices de l’intelligence artificielle tout en mettant en garde contre ses dangers. Et ainsi, d’afficher une fois plus, une position alignée sur celle de la leader conservatrice. Là encore, il ne manquait plus que John Paul Young pour siffler Love is in the air.

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Author : Ambre Xerri

Publish date : 2024-09-25 08:00:00

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