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Pour Faure, Mélenchon « ne peut pas être le candidat de toute la gauche » en 2027

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Olivier Faure prend ses distances avec Jean-Luc Mélenchon. Le chef de file des Insoumis « a l’intention d’être candidat à la présidentielle » en 2027, « mais il ne peut pas être le candidat de toute la gauche », a affirmé ce samedi dans une interview à Ouest-France le premier secrétaire du PS. »Pour être au deuxième tour en 2027, nous devrons présenter une personnalité qui rassemble toutes les sensibilités de la gauche écologique et sociale. Et Jean-Luc Mélenchon a tout fait pour ne pas être ce candidat-là », ajoute le député de Seine-et-Marne.Olivier Faure plaide pour « un candidat commun de la gauche et des écologistes », qui pourrait être choisi via « une primaire, un conseil des sages, une convention citoyenne, un mélange de plusieurs procédés ». Car « partir à l’élection présidentielle avec deux, trois, quatre ou cinq candidats de gauche au premier tour, c’est l’assurance d’avoir un deuxième tour qui opposera la droite à l’extrême droite », et « si la gauche était absente du second tour en 2027, pour la quatrième fois en 25 ans, il n’est pas inimaginable qu’elle vive alors sa propre disparition », dramatise-t-il.Si le PS, le PCF et les écologistes ont fait alliance avec LFI pour les législatives anticipées, les trois partis s’étaient opposés à ce que Jean-Luc Mélenchon soit leur candidat pour Matignon.

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Publish date : 2024-09-29 10:49:13

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Législatives en Autriche : vers une victoire historique de l’extrême droite

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L’extrême droite apparaît en tête des législatives ce dimanche 29 septembre en Autriche, s’acheminant, si ce résultat se confirme, vers une victoire historique, selon les projections publiées à la clôture du vote par la télévision publique ORF.Le Parti de la Liberté (FPÖ) de Herbert Kickl obtient 29,1 % des suffrages, contre 26,2 % pour les conservateurs (ÖVP) menés par le chancelier Karl Nehammer, selon ces premières estimations fondées sur le décompte d’une partie des votes par correspondance et des bulletins dépouillés dans les bureaux fermés plus tôt.Dans un contexte de montée des partis radicaux en Europe, cette formation fondée par d’anciens nazis fait encore mieux que ce qu’avaient prédit les sondages. « J’ai un bon pressentiment. L’atmosphère est positive et je crois qu’on va transformer l’essai dans les urnes », avait déclaré plus tôt le chef du FPÖ Herbert Kickl après avoir voté à Purkersdorf, dans les environs de Vienne. Statu quo ou « cinq bonnes années, voilà la question », a-t-il lancé, reprenant son slogan de campagne.Instrumentalisation des peurs socialesCette première place pour l’extrême droite fait figure de séisme dans le pays alpin car si elle a déjà goûté au pouvoir, elle n’a encore jamais fini en tête d’un scrutin national. Laminé en 2019 par le retentissant scandale de l’Ibizagate, le FPÖ a remonté la pente sous l’impulsion d’un Herbert Kickl peu prédestiné pourtant à être dans la lumière et qui a prospéré sur les peurs sociales et économiques traversant le continent.Proche de certains groupuscules décriés, celui qui veut, au pays natal d’Adolf Hitler, se faire appeler comme lui « Volkskanzler » (chancelier du peuple), a repris à son compte le terme de « remigration », avec comme projet de déchoir de leur nationalité et d’expulser des Autrichiens d’origine étrangère. En 2015, le pays a été une destination privilégiée des réfugiés lors de la grande vague historique et il l’est resté depuis.

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Publish date : 2024-09-29 17:22:07

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Mort de Hassan Nasrallah : comment Israël a piégé le Hezbollah

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Le Hezbollah était déjà sur ses gardes depuis les explosions simultanées de centaines de bipeurs piégés ayant fait 37 morts et plus de 2900 blessés, une semaine auparavant. Mais l’assassinat de Hassan Nasrallah, leader du Hezbollah, dans une frappe vendredi 27 septembre, est un coup de tonnerre pour le mouvement chiite libanais, dont le commandement a été en grande partie décimé depuis une série de frappes israéliennes débutées lundi dernier. Selon trois hauts responsables de la défense israélienne interrogés par le New York Times, « les dirigeants israéliens savaient depuis des mois où se trouvait Hassan Nasrallah » et ont décidé de le frapper avant qu’il ne change d’endroit.La diversion de Netanyahou à l’ONULe Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, et son cercle étroit de ministres ont autorisé l’attaque mercredi, ont déclaré deux responsables israéliens à l’agence de presse Reuters, alors que le premier s’était envolé à New York pour un discours à l’ONU. « Une brillante manœuvre de tromperie », selon le journal israélien Jerusalem Post, visant à « endormir » les dirigeants du Hezbollah.Le quotidien rapporte aussi que des consultations de sécurité ont eu lieu tout au long du vol vers les Etats-Unis, « avec des mises à jour des renseignements sur l’évolution de la situation au Liban ». Jeudi soir, « le Premier ministre a géré les préparatifs depuis sa chambre d’hôtel aux Etats-Unis, après avoir consulté le ministre de la défense Yoav Gallant, le chef d’état-major de Tsahal Herzi Halevi et le chef du Mossad David Barnea. »Vendredi, vers 10 heures, heure d’Israël, le Premier ministre a tenu une nouvelle consultation de sécurité lors de laquelle le feu vert de l’attaque a été donné, juste avant son discours à l’ONU. Des avions ont largué « des dizaines de bombes » sur le quartier Dahiya de Beyrouth, toujours selon le Jerusalem Post.Une probable infiltrationSelon les sources du New York Times, 80 bombes ont été envoyées, ce que semble confirmer une analyse du même journal de la vidéo diffusée par l’armée israélienne, montrant huit avions équipés de 15 bombes de 900 kilos. Les images de l’attaque montrent la destruction d’au moins quatre immeubles de sept étages, selon le quotidien américain. Samedi, le ministère libanais de la Santé notifiait qu’au moins 33 personnes avaient été tuées et plus de 195 blessées par les frappes. Ce dimanche, l’armée israélienne a indiqué que « plus de 20 autres terroristes » du Hezbollah libanais avaient péri dans la frappe.D’après les propos tenus par une source sécuritaire anonyme à Reuters, l’assassinat suggère que le mouvement de Hassan Nasrallah a été infiltré par des informateurs israéliens. « Il s’agit d’un coup dur et d’un échec en matière de renseignement pour le Hezbollah », a analysé pour Reuters Magnus Ranstorp, expert du Hezbollah à l’Université de défense suédoise.

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Publish date : 2024-09-29 17:57:53

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Les réseaux sociaux sont devenus affreux, voici comment les guérir

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Sur TikTok, Donald Trump danse avec des chiens sous les stroboscopes. They’re eating the dogs ! Le refrain entraînant reprend la dernière théorie fumeuse du candidat républicain aux élections américaines de 2024. Pendant ce temps, sur X (ex-Twitter), des clips générés par intelligence artificielle (IA) mettent en scène une fausse Kamala Harris enceinte dudit Trump. « Les démocrates veulent prendre vos enfants », affirme un peu plus loin un post – authentique, celui-ci – d’Elon Musk, qui demande, faussement ingénu, pourquoi « personne n’a tenté d’assassiner Biden et Kamala ». Quelques minutes suffisent à s’en convaincre : les réseaux sociaux sont devenus affreux.Vantés il y a quinze ans comme des agoras où l’on pouvait interpeller les puissants, ils tiennent aujourd’hui du dixième cercle de l’enfer. « C’est le seul endroit où deux personnes qui ne se sont jamais rencontrées se disputent à propos d’un sujet qu’elles ne connaissent pas », plaisante Tariq Krim, fondateur du think tank Cybernetica. Etait-ce couru d’avance ? Inévitable ? L’homme a ses défauts : un appétit pour le spectaculaire, un talent inné pour ronchonner, une bonne dose de flemmardise… Comme les plateformes gardent jalousement leurs secrets de fabrication, on peut vite croire que leur décadence est la conséquence inévitable de nos travers.L’ingéniosité de plusieurs experts a heureusement permis de percer une partie de leurs mystères. « Nous avons créé des programmes qui simulent le comportement de différents types d’utilisateurs – par exemple, un adolescent – afin d’étudier ce que les réseaux sociaux leur recommandent », explique Marc Faddoul, cofondateur d’AI Forensics, qui enquête sur les algorithmes influents et opaques. L’association a ainsi révélé comment des jeunes regardant quelques vidéos TikTok sur les ruptures amoureuses se voient ensuite recommander des contenus sur la dépression, puis des vidéos romançant ou normalisant le suicide. Comme AI Forensics, nombre d’organisations indépendantes et académiques s’emploient à décortiquer les réseaux sociaux. Elles ont une bonne nouvelle : la décadence des réseaux n’est pas de notre faute. En tout cas, pas entièrement. Mieux, elle n’a rien d’inévitable. Déplacer quelques curseurs suffirait à rendre la sphère numérique de nouveau respirable.Pour cela, il ne faut plus se laisser aveugler par la question de la liberté d’expression. Elon Musk (X), Pavel Durov (Telegram)… Les grands noms de la tech en ont fait leur totem d’immunité. Qu’un gouvernement s’avise de leur demander pourquoi ils laissent des publications haineuses, des activités criminelles ou des fake news prospérer, et ils crient à la censure, l’air offusqué. Un faux débat. La liberté d’expression a toujours eu des limites. Mme Durand peut bien raconter à quelques amis Facebook ses théories délirantes sur les vaccins comme elle le faisait avant autour d’un café, le problème est ailleurs. Il tient au fait que les réseaux sociaux décident d’accorder de la visibilité à tel contenu plutôt que tel autre. Ce qu’on appelle en anglais le reach, soit le nombre de personnes atteintes par une publication. Si Mme Durand a le sens de la formule, elle est susceptible, aujourd’hui, de se voir accorder plus d’audience que le vénérable New York Times.Le « dangereux » modèle économique des réseaux sociauxComment en sommes-nous arrivés-là ? L’équation est simple. Les réseaux sociaux tirent leurs revenus de la publicité, non de leurs membres. « C’est ce modèle économique qui les rend dangereux », juge Angela Mueller, responsable Politique et Plaidoyer de l’ONG à but non lucratif AlgorithmWatch. Car les plateformes n’ont dès lors pas besoin que leurs utilisateurs soient pleinement satisfaits de leur expérience, uniquement qu’ils soient scotchés à leur écran. Leurs métriques sont édifiantes à cet égard. Les réseaux sociaux ne se contentent pas d’étudier ce que les internautes leur disent explicitement apprécier ou vouloir regarder davantage. Ils donnent une place majeure aux signaux implicites, notamment le temps qu’un internaute passe à regarder chaque publication. Si Mme Durand souhaite subitement se plonger dans la philosophie antique et s’abonne à des experts du sujet, les réseaux sociaux continueront de lui proposer, à intervalles réguliers, des vidéos d’accidents spectaculaires, de prises de bec à la télé ou de maquillage sponsorisé. Des publications qui risquent de piéger son attention, malgré toute sa bonne volonté.Dès lors, le piège se referme. Mme Durand ne demande pas explicitement au réseau de lui resservir du clash et du bling-bling. Mais la plateforme a détecté que le contenu l’avait happée quelques secondes. Comme il lui faut garder son utilisatrice le plus longtemps possible devant l’écran pour l’abreuver de pubs, elle va lui en donner jusqu’à plus soif. L’apothéose de cette logique, c’est l’émergence du sludge content. Un terme qui désigne ces clips où l’on voit s’afficher simultanément deux ou trois vidéos hétéroclites, par exemple un jeu vidéo en bas de l’écran et une recette de cuisine en haut. Un gloubi-boulga numérique, sans queue ni tête, mais, hélas, diablement hypnotisant. @kamalahq oof ♬ original sound – Kamala HQ Pour faire des réseaux sociaux des lieux plus propices à cette « décence ordinaire » dont parlait George Orwell, l’idée n’est pas tant de voir quelles publications censurer, mais lesquelles peuvent prétendre à une large audience. Les Anglo-Saxons distinguent ainsi le freedom of speech du freedom of reach. Pour en comprendre les implications, il faut se replonger dans l’une des plus grosses polémiques qui aient frappé un réseau social ces dernières années : les Twitter Files. Nous sommes fin 2022, deux mois après le rachat du réseau par Elon Musk. L’atmosphère est tendue. Le nouveau propriétaire ne cesse de critiquer l’équipe précédente – 80 % des salariés seront par la suite licenciés. Musk orchestre alors une étrange opération de « transparence » en diffusant des documents choisis avec soin à quelques journalistes, eux aussi triés sur le volet. Ces documents détaillent notamment une pratique controversée de Twitter appelée le « bannissement fantôme » – en anglais, shadow banning. Lorsqu’un utilisateur est visé par cette mesure, il ne s’en rend pas toujours compte et continue de poster ses messages habituels. Mais ses publications sont bien moins visibles du reste du monde car elles ne sont plus mises en avant. Elles se trouvent, en quelque sorte, coincées dans les limbes numériques.Les théories farfelues de Mme DurandCes « listes secrètes » avaient provoqué un vif émoi. L’ancienne direction de Twitter a eu tort de ne pas exposer publiquement leur existence. Mais dès lors qu’une plateforme explique clairement ce qui peut motiver un shadow banning et prévient les internautes qui en sont l’objet, afin qu’ils puissent au besoin le contester, ce levier d’action devient intéressant. En pareil cas, Mme Durand est libre de divaguer sur la Terre plate et autres théories farfelues. Ses amis peuvent, s’ils y tiennent, consulter ses publications sur son profil. Mais ses délires ne sont plus diffusés aux quatre coins du monde. »Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités », rappelle Axel Dauchez, fondateur de la plateforme de mobilisation citoyenne Make.org, également à l’initiative, avec le CNRS, Sciences Po et la Sorbonne des « Communs démocratiques », un programme de recherche mondial pour mettre l’IA au service des démocraties. « Il faut imposer aux influenceurs ayant un grand nombre de followers de respecter certaines règles éthiques, proches de celles des médias. Notamment à l’approche des élections, lorsque la période de réserve s’ouvre », précise l’expert. Les réseaux sociaux créent, en effet, une situation explosive puisqu’ils permettent la diffusion de fake news politiques que les médias n’auront plus le droit de débunker pendant cette période. « Lors de crises aiguës, comme les émeutes en Nouvelle-Calédonie, il peut être salutaire de ralentir la vitesse de diffusion des messages, pointe aussi le sociologue Dominique Boullier, spécialiste des usages du numérique et professeur à Sciences Po. Les publications ne sont pas censurées, mais les citoyens ne peuvent, par exemple, les consulter ou les commenter que vingt-quatre heures plus tard. » Le temps de la réflexion, en somme.Les magnats du web rattrapés par la politiqueA l’heure des images générées par IA, la détection des fake news se heurte à de nouveaux défis. Pourquoi ne pas exiger des réseaux qu’ils mettent plus en avant les contenus de sources dont la fiabilité est avérée ? Les organismes internationaux, les sociétés savantes, les médias respectant les standards d’un journalisme professionnel… La liste est longue. « Les contenus fiables sont aujourd’hui en concurrence avec n’importe quel autre contenu, alors qu’ils nécessitent un investissement bien plus conséquent. Il faut donc trouver des mécanismes de promotion adaptés afin de leur redonner un avantage compétitif », expliquait Camille Grenier, directeur des opérations du Forum sur l’Information et la Démocratie dans un entretien donné à L’Express en début d’année.Rappelons-nous également que la technologie donne des outils inédits pour organiser de larges débats de société sans qu’ils ne virent au pugilat. La plateforme créée par Axel Dauchez en est un bon exemple. Make.org permet aux acteurs publics et privés d’organiser de vastes consultations en ligne sur des thèmes variés : « Comment être mieux soigné en France ? », « Comment agir pour l’environnement ? »… Des débats souvent complexes. L’équipe a d’ingénieuses solutions pour encourager les citoyens à donner leurs avis et cartographier ces derniers. Les internautes peuvent bien sûr faire des propositions. Mais s’ils n’ont pas d’idées précises, ou pas le temps, ils peuvent déjà participer en votant rapidement sur celles des autres. Pouce rouge, pouce vert… Des icônes permettent d’indiquer en deux clics quelles propositions leur semblent « réalistes », « banales » ou « incompréhensibles ». « Ces consultations permettent d’identifier les actions qui obtiennent de larges consensus dans la société », explique le fondateur de Make.org. Et elles prouvent, au passage, que Facebook et consorts pourraient aisément identifier – et mettre en avant – ce qui rassemble les internautes plutôt que ce qui les divise.Bluesky, le réseau social monté, puis lâché par l’ancien patron de Twitter Jack Dorsey, est également à regarder de près. Son histoire est aussi baroque que le parcours de son PDG, fan de yoga et de retraites méditatives, qui a troqué au fil des ans son look de startuper dynamique pour celui de gourou à longue barbe. Bluesky s’est construit dans l’ombre pendant des années. Mais son fonctionnement, très différent de celui des réseaux historiques, a attiré l’attention du public. « Son originalité est de permettre aux utilisateurs de construire leur propre algorithme de recommandation », explique Marc Faddoul, d’AI Forensics. Laisser l’internaute choisir ce qu’il voit semble la moindre des politesses. Mais sur Facebook ou TikTok, il n’a quasiment aucun contrôle là-dessus.Améliorer les réseaux sociaux est une bataille de longue haleine. Mais elle n’est pas perdue d’avance. Deux tendances de fond jouent en faveur des citoyens. D’abord, le réveil des politiques. Grâce à deux récentes réglementations d’envergure, le DMA – Digital Markets Act – et le DSA – Digital Services Act -, l’Europe est en train de siffler la fin de la récré dans le secteur. La menace du DSA a fait renoncer TikTok à Lite, une version contestée car elle récompensait les utilisateurs passant beaucoup de temps sur la plateforme. Plusieurs enquêtes visant les géants du Web ont été ouvertes, notamment une visant X. L’Australie a également demandé des comptes à son propriétaire, Elon Musk, qui se contente pour l’heure d’adresser aux pouvoirs publics des injures – il a invité l’ancien commissaire européen Thierry Breton à « aller se faire voir » et traité de « fascistes » les autorités australiennes.La fin de la récré sur TelegramLa France a également fait fermer, en juin, l’effroyable Coco.gg, site sur lequel pullulaient des contenus pédophiles et qu’a utilisé pendant des années, en toute impunité, Dominique Pelicot, aujourd’hui jugé pour avoir violé et fait violer sa femme par plus de 50 inconnus trouvés sur ce forum. Paris s’est enfin attaqué à Telegram, une plateforme sur laquelle circulaient en toute liberté des publications permettant d’acheter des armes ou de la drogue. Si la mise en examen de son patron, Pavel Durov, a créé une vive polémique, force est de constater qu’elle porte ses fruits : Telegram a accepté de livrer à l’avenir aux autorités les adresses IP et les numéros de téléphone de ceux qui enfreignent la loi.L’autre tendance qui pourrait faire émerger de meilleurs réseaux sociaux est plus terre à terre. « Il n’y a guère de place dans le monde pour plus de deux grandes plateformes sociales financées par la publicité », explique Antoine Martin, spécialiste du secteur. Le Français avait cofondé en 2016 le réseau social Zenly, racheté un an plus tard par l’américain Snap. Il a depuis lancé Amo, une start-up qui développe des applications sociales – Bump, Tilt et ID – permettant aux internautes d’interagir davantage avec leurs amis proches. Les réseaux sociaux alternatifs se tournent donc petit à petit vers des modèles économiques différents, notamment celui de l’abonnement payant.Un virage paradoxalement prometteur pour le consommateur. Certes, c’est une dépense supplémentaire. Mais si le citoyen redevient le vrai client des plateformes, elles auront plus à cœur de protéger ses intérêts. « Elles n’essayeront plus de l’hypnotiser pendant des heures. Et s’il passe des moments épanouissants mais plus ponctuels, cela réduira d’autant leurs dépenses dans les serveurs », confie Antoine Martin dans un sourire. Toutes ces heures perdues à « scroller » pourraient un jour n’être plus qu’un lointain souvenir. Ne cessons pas d’y croire.

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Author : Anne Cagan

Publish date : 2024-09-29 18:00:00

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Gouvernement Barnier : la menace de Darmanin face au scénario d’une hausse des impôts

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« Je soutiens le gouvernement de Michel Barnier nommé par le président de la République », a déclaré ce dimanche 29 septembre à Tourcoing l’ancien ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, devant quelque 500 personnes, dont Edouard Philippe et Elisabeth Borne, à deux jours de la déclaration de politique générale de Michel Barnier à l’Assemblée nationale.Mais « je sais que nous serons nombreux à ne pas pouvoir soutenir un gouvernement qui augmenterait les impôts : cela serait contraire à tout ce que nous avons fait de positif pour les Français », a-t-il mis en garde, réitérant son opposition aux hausses d’impôts formulées avant l’annonce de la composition du gouvernement. »J’entends qu’elle ne concernerait, cette hausse d’impôts, que les plus aisés des Français, mais l’argent des plus aisés doit aller dans la création d’emplois, pas dans les caisses publiques », a plaidé l’ancien ministre.Lancement d’un « lieu de réflexion » baptisé « Populaires »Gérald Darmanin a par ailleurs annoncé la création d’un « lieu de réflexion, que tout le monde peut rejoindre », baptisé « Populaires ». Mais il ne s’agit pas d’un parti politique ou d’un courant au sein du parti présidentiel Renaissance, a précisé son entourage. »Notre immense responsabilité est d’écrire, pour l’avenir, le récit social du bloc central », a expliqué l’élu du Nord, qui avait déjà consacré sa rentrée l’an dernier aux classes populaires. « Le bloc central que nous représentons est en rupture avec les personnes modestes, les Français populaires, les travailleurs ». Or « personne ne peut accepter le naufrage démocratique de la France populaire qui se jette dans les bras de la démagogie communautaire des extrêmes qui nous divisent, laissant le p’tit blanc voter pour Le Pen et le p’tit Beur voter pour Gaza », a-t-il lancé.Des propositions pour « un nouveau modèle de capitalisme »A deux jours de la déclaration très attendue de Michel Barnier à l’Assemblée, Gérald Darmanin a distillé quelques propositions, à commencer par la « préférence aux travailleurs » qu’il oppose à la « préférence nationale » du Rassemblement national. Il propose par ailleurs la suppression de la prime d’activité, qui serait transformée en baisse de charges pour contribuer à « une augmentation raisonnable du Smic ».S’inspirant du 1 % logement, il souhaite la création d’un « 1 % handicap pour que chacun puisse être accompagné dans les difficultés de la vie : du parent en Ehpad à l’accompagnant scolaire de son enfant handicapé ». L’ancien ministre de l’Intérieur souhaite également que le gouvernement mette rapidement en place le versement social unique, promesse de campagne d’Emmanuel Macron en 2022, qu’il souhaite voir limité à 75 % du Smic « pour que jamais plus, ne pas travailler rapporte autant que l’effort de travailler ». « En un mot, lançons la grande conférence sociale avec patronat et syndicats pour que l’Etat aiguille, fasse confiance et encourage un nouveau modèle de capitalisme où le salarié heureux est notre but collectif », a-t-il dit.

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Publish date : 2024-09-29 18:04:27

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« Rien ne fera reculer Poutine… » : l’issue de la guerre en Ukraine vue par un ancien de la CIA

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Lire dans les pensées de Poutine. Depuis le 24 février 2022, beaucoup ont essayé. Mais combien ont visé juste ? Deux ans et demi après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les motivations et les objectifs du maître du Kremlin restent sujets à débat et à spéculations. Et bien malin qui pourrait affirmer avec certitude quelle sera l’issue du conflit et quand celui-ci prendra fin. Dans un entretien accordé à L’Express, l’ancien analyste de premier plan à la CIA Peter Schroeder, expert de la politique étrangère et de sécurité de la Russie, plaide pour une approche « réaliste ». Il invite les Occidentaux à en finir avec « les vœux pieux » comme avec « les perceptions et les récits erronés ». Ainsi cet ex-conseiller à l’ambassade des Etats-Unis à Moscou ne « croit pas à l’approche américaine selon laquelle en augmentant le coût de la guerre pour la Russie, on parviendra à convaincre Poutine qu’il a intérêt à retirer ses troupes et à négocier ». Et détaille pourquoi, selon lui, « il n’est pas possible de faire changer d’avis » l’autocrate russe.Ne croyant guère à une victoire militaire côté ukrainien ou russe, le chercheur au Center for a New American Security, un puissant think tank, estime que le mieux à faire, à ce stade, est de jouer la montre : continuer à soutenir les Ukrainiens sur le front en attendant que l’actuel président russe « meure ou quitte le pouvoir ». Et révèle ce qui constitue peut-être la plus grande menace pour le pouvoir de Poutine. Une menace qui vient de l’intérieur. Entretien.L’Express : Selon vous, Poutine ne renoncera jamais à sa guerre contre l’Ukraine. Jusqu’où peut-il aller ?Peter Schroeder : Je ne crois pas à l’approche américaine selon laquelle en augmentant le coût de la guerre en Ukraine pour la Russie, on parviendra à convaincre Poutine qu’il a intérêt à retirer ses troupes et à négocier. Pour moi, elle est erronée. En effet, traditionnellement, en matière de politique étrangère, Poutine a toujours limité les prises de risques. Or, en décidant d’envahir l’Ukraine en 2022, il a accepté beaucoup de risques et a mis en jeu de nombreuses ressources russes. Cela indique que sa décision d’envahir l’Ukraine est, à ses yeux, une nécessité stratégique davantage que le fruit d’une volonté impérialiste. D’ailleurs, déjà en 2014, après que les forces russes ont infligé une défaite dévastatrice aux forces ukrainiennes dans la ville d’Ilovaïsk, on aurait pu s’attendre à ce qu’elles avancent plus loin le long de la côte de la mer d’Azov, créant ainsi un corridor terrestre de la Crimée à la Russie. Pourtant, Poutine a préféré opter pour un règlement politique, en acceptant le protocole de Minsk. Mon point de vue, partagé par un certain nombre de confrères, c’est que, contrairement à une idée répandue, cette guerre n’est pas pour Poutine une question de territoire, en ce sens qu’il chercherait à reconstituer l’ancien empire russe.Poutine a pourtant déclaré récemment vouloir conquérir l’ensemble du territoire du Donbass, sa « priorité n° 1″…C’est une façon de rendre concrets ses objectifs affichés pour l’opération militaire spéciale. Mais je pense qu’il s’agit plutôt d’un message envoyé à la nation russe, une façon de donner une explication tangible de ce qu’il essaie d’accomplir. En réalité, il me semble qu’à travers cette guerre Poutine recherche deux choses : d’une part, exercer un certain contrôle sur l’Ukraine, sur ses choix en matière de politique étrangère et de sécurité, afin d’empêcher, comme il l’a dit, qu’elle ne soit un Etat antirusse. D’autre part, amener l’Occident et les Etats-Unis en particulier, à accepter une forme de modus vivendi, de sorte que Washington accepte les intérêts russes à l’égard de l’Ukraine. Là encore, il entend amener les Occidentaux à faire des compromis. Il s’agit donc, vous le voyez, de choses abstraites. Quant à savoir jusqu’où il est prêt à aller, je dirais qu’il est prêt à continuer à faire pression pour obtenir ces deux résultats. Il n’est pas disposé à revenir sur sa décision d’envahir l’Ukraine. Et il ne se laissera pas non plus contraindre à renoncer maintenant.Si vous regardez les choses de manière réaliste, il est difficile de s’attendre à une victoire ukrainienneAprès deux ans et demi de guerre en Ukraine, les alliés de Kiev ont-ils compris comment traiter avec Poutine ?C’est une excellente question. Je ne vois pas beaucoup d’enseignements du côté des dirigeants occidentaux dans la manière dont nous traitons avec Poutine. Il y a eu beaucoup de récits, d’idées reçues qui se sont développées autour de sa personnalité, de ses décisions, de ses objectifs. Comme je vous l’ai expliqué, les raisons pour lesquelles Poutine a lancé cette opération militaire sont mal comprises. Et si vous ne comprenez pas les causes, alors vos prescriptions sur ce qu’il convient de faire sont hors de propos. Je m’inscris en faux contre cette idée répandue selon laquelle, lorsque Poutine décèle une faiblesse dans le camp adverse, il avance et que, si vous faites preuve de force, il recule. Je ne vois pas les choses de cette manière. L’invasion de l’Ukraine correspond chez Poutine à un défi stratégique. Il a lancé une guerre préventive illégale afin d’essayer d’imposer une solution qui répondrait à ce qu’il considère comme une future menace pour la sécurité de la Russie. Le président Biden a déclaré à de nombreuses reprises au cours de l’année écoulée : « Nous devons nous battre et aider les Ukrainiens à se battre pour arrêter la Russie, sinon nous nous battrons en Pologne ou dans les pays Baltes. » Je ne suis pas du tout d’accord, cela me semble très exagéré. Non seulement, parce que je ne crois pas que Poutine ait de telles ambitions. Mais parce qu’il est déjà dissuadé par la puissance de l’Otan.Les pourparlers de paix sont-ils une option dans l’esprit de Poutine ?De quoi parlons-nous ? Qu’est-ce qui est sur la table des discussions ? Parfois, chez Poutine, les discussions politiques et diplomatiques sont utilisées de concert avec les opérations militaires pour tenter d’atteindre les objectifs de la Russie. En faisant miroiter la perspective d’éventuels pourparlers de paix, Poutine essaie de fragiliser le soutien des Occidentaux à l’Ukraine. C’est clairement tactique. Mais cela ne veut pas dire que Poutine n’est pas prêt à discuter et à accepter quelque chose en fonction de ce qui est sur la table des négociations. En revanche, il n’est pas disposé à retirer ses troupes des territoires qu’elles contrôlent en Ukraine. Ce n’est pas comme cela qu’il voit les choses actuellement. Il n’a pas l’impression d’avoir besoin de faire des compromis.Rien ne peut donc le convaincre de mettre fin à cette guerre ?Je vais vous décrire ce qui, au vu des récentes déclarations de Poutine, devrait figurer dans un accord pour qu’il accepte de mettre un terme à la guerre : d’abord, reconnaître, pour reprendre son expression, les « nouvelles réalités territoriales » nées de l’offensive russe. Cela signifie arrêter les combats à l’endroit où se trouve la ligne de contrôle. Ensuite, que les forces ukrainiennes se retirent complètement des régions de Donetsk et de Louhansk. Enfin, cela impliquerait un accord sur l’avenir géopolitique de l’Ukraine, notamment vis-à-vis de l’Otan, mais aussi des changements dans le droit interne et la politique ukrainiens, en particulier sur le statut de la langue russe. Il s’agit là d’éléments essentiels pour Poutine, en vue d’une éventuelle négociation. Et il est évident que ces éléments ne sont pas acceptables du point de vue ukrainien. Or, en l’absence de ces conditions-là, Poutine ne cessera de faire pression pour obtenir quelque chose qui s’en rapproche. C’est pourquoi j’affirme qu’aux yeux de Poutine le but de cette guerre n’est pas vraiment une question de territoire en tant que tel. Il ne ressent pas nécessairement le besoin de s’emparer de Kiev, par exemple.Selon vous, il se pourrait ainsi que nous n’ayons pas d’autre choix que d’attendre la mort de Poutine pour espérer voir cette guerre se terminer…Evidemment, on peut toujours essayer de trouver une sorte de compromis qui mette fin aux combats, mais il y a de grands risques qu’il ne corresponde pas aux objectifs américains ou ukrainiens. En ce sens, ce serait une solution disons sous-optimale. Mais, si vous voulez parvenir à un résultat plus conforme aux souhaits de Kiev et des Etats-Unis, vous avez deux autres options : vaincre les Russes sur le champ de bataille et les forcer à quitter l’Ukraine. Ou miser sur le départ de Poutine et sur le fait que son successeur soit plus enclin à négocier quelque chose selon les conditions occidentales et ukrainiennes. Le problème est que ces deux scénarios sont difficiles à mettre en œuvre. Si vous optez pour l’issue militaire, il faut être réaliste : l’armée russe n’a pas été très performante mais, d’un autre côté, il sera très difficile de les pousser hors des territoires qu’elle occupe actuellement. Les Ukrainiens ont besoin d’un soutien matériel beaucoup plus important, notamment en termes d’obus d’artillerie et d’équipements de défense aérienne. Or les alliés n’ont tout simplement pas encore la capacité de production nécessaire pour répondre à la totalité des besoins de l’Ukraine. Vous allez me répondre que les Etats-Unis et ces grandes économies de l’Europe de l’Ouest disposent pourtant des ressources nécessaires pour répondre aux besoins de l’Ukraine. C’est vrai, mais à la condition toutefois d’y consacrer le montant adéquat. Car cela aurait un coût très élevé. Et je ne suis pas sûr que l’Occident soit prêt à dépenser ces ressources pour atteindre cet objectif.L’autre facteur à prendre en compte, c’est le nombre de soldats ukrainiens sur le terrain. Cela concerne leur propre processus de mobilisation, mais aussi la formation des combattants ukrainiens à laquelle les Occidentaux peuvent contribuer. Or ces derniers n’ont pas voulu envoyer leurs propres soldats pour combattre sur le front. Et, sans cela, je ne suis pas sûr que les capacités ukrainiennes soient suffisantes pour repousser les Russes. Si vous regardez les choses de manière réaliste, il est ainsi difficile de s’attendre à une victoire ukrainienne.Les alliés de Kiev croient-ils vraiment en une victoire des hommes de Zelensky ? Il est parfois difficile de cerner la stratégie de l’Occident en ce qui concerne l’Ukraine.Je dirais que le gouvernement américain a manqué de stratégie dès la phase initiale de la guerre. Et nous n’avons pas vraiment de point d’arrivée vers lequel nous voulons tendre. Ce que Washington a privilégié, c’est moins une stratégie qu’un processus dans lequel les Etats-Unis veulent maintenir une forme d’unité avec les Ukrainiens ainsi qu’avec leurs partenaires européens en continuant à soutenir Kiev. Cela étant dit, je ne pense pas que la stratégie et les objectifs soient exactement les mêmes à Kiev, à Washington, à Londres et à Bruxelles. Les Occidentaux évitent d’aborder ce sujet, car parler de finalité est en quelque sorte source de division. Il y a des différences sur ce qui est acceptable et souhaitable quant à l’issue de cette guerre. Cela explique pourquoi il n’y a pas de stratégie mieux articulée du côté américain. Nous ne voulons pas saper nos partenaires ukrainiens ou nos efforts conjoints avec nos partenaires européens.Le conflit durera-t-il jusqu’à la mort de Poutine ? Espérons que nonQu’est-ce que les alliés de Kiev auraient pu faire qu’ils n’ont pas déjà fait ?Ils ont été lents à fournir des chars et des équipements lourds. Ils ont tardé à fournir des F-16. Si vous vous souvenez, dans les premiers mois ayant suivi l’invasion russe en Ukraine, il y avait une proposition pour que la Pologne transfère des avions de combat aux Ukrainiens et que les Etats-Unis viennent en appui. Washington a finalement refusé. Le problème, depuis le début de la guerre, c’est que les Occidentaux ont toujours été à la traîne et hésitants à livrer certains équipements militaires.Les Etats-Unis et les Européens ont-ils les moyens de pousser Poutine vers la sortie ?La triste vérité, c’est que les Etats-Unis n’ont pas été très doués pour manipuler la politique du Kremlin. Et ne nous faisons pas au passage d’illusions sur la capacité des Etats-Unis à le renverser et à le pousser vers la sortie par le biais de je ne sais quelle opération secrète. Ni en ce qui concerne la faculté des Etats-Unis à influencer la politique et la société russes dans un pays où tout est de plus en plus verrouillé. Et quand bien même nous voudrions influencer les machinations politiques au niveau du Kremlin, nous ne sommes pas en mesure de le faire. Sans compter que cette stratégie comporte des risques. Car la société américaine est déchirée par les divisions et que l’on entend constamment parler des efforts d’influence russes pour déstabiliser la vie politique ici.Poutine a-t-il un point faible que les Occidentaux n’ont pas encore exploré ?Ce qui est traditionnellement inexploré, c’est d’essayer d’aborder les questions qui sont les plus importantes pour lui. Les Occidentaux privilégient l’idée selon laquelle nous devons dissuader Poutine, que nous devons montrer notre force, que nous devons riposter, et que ce sont là les moyens d’arriver à nos fins. Ce qui reste à explorer, c’est la recherche d’un compromis qui tienne compte à la fois des intérêts russes et de ceux des autres parties.Pour ce qui est du point faible, je me référerais à l’historien Stephen Kotkin, qui a étudié comment les cycles de réforme et de modernité en Russie sont souvent institués par des patriotes et des nationalistes insatisfaits des résultats obtenus par le Kremlin dans sa compétition avec l’Occident. Et qui estiment que la Russie doit se réformer pour être plus compétitive. Cela remonte à la fin du XIXᵉ siècle et à la défaite de la Russie impérialiste dans sa guerre contre le Japon. J’appliquerais ce modèle au régime de Poutine. La menace, et donc la vulnérabilité de Poutine, vient en réalité des nationalistes et patriotes russes, qui estiment que la manière dont il gère cette guerre et la compétition avec l’Occident affaiblissent la Russie par rapport à ses concurrents. La menace vient donc potentiellement des services de sécurité et des militaires qui peuvent penser que quelqu’un d’autre que Poutine doit diriger la Russie de manière à la rendre plus forte.La guerre en Ukraine peut-elle prendre fin en 2025 ?Il y a beaucoup de facteurs qui entrent en ligne de compte. Je ne parierais pas sur la fin de la guerre en 2025. Je pense que les deux parties sont trop éloignées pour parvenir à une forme de solution diplomatique. Et je ne crois pas que l’une ou l’autre des parties soit suffisamment épuisée sur le plan militaire pour cesser le combat. Le conflit durera-t-il jusqu’à la mort de Poutine ? Espérons que non. Cela durera-t-il au-delà de 2025 ? Je pense que oui. Si vous acceptez la logique selon laquelle Poutine ne cédera pas, qu’on ne peut le contraindre à arrêter la guerre, ni l’évincer et qu’il n’y aura pas de solution militaire par le biais d’un soutien occidental à l’Ukraine, il n’existe qu’une seule option viable pour mettre fin à la guerre : attendre que Poutine meure ou quitte le pouvoir. Dans l’intervalle, le mieux à faire est de minimiser le niveau des combats, le montant des ressources dépensées et de soutenir un cessez-le-feu. Sinon, vous sacrifiez des ressources et des vies humaines pour un objectif qui n’est pas réalisable. Cela ne signifie pas que les Ukrainiens ne doivent pas continuer à se battre et à se défendre. Mais la possibilité de parvenir à un cessez-le-feu vaut la peine d’être explorée.Poutine pourrait profiter d’un cessez-le-feu pour remettre sur pied l’armée russe…Oui, bien sûr. Personne ne fait confiance à Poutine. Mais un cessez-le-feu pourrait être plus bénéfique à l’Ukraine, en lui donnant un peu de répit, en lui permettant de recruter et de s’entraîner, en lui apportant des équipements militaires supplémentaires. D’autant que de sérieuses questions subsistent quant à la capacité de l’armée russe à mener des opérations offensives qui auraient des conséquences d’ordre stratégique sur le cours du conflit. Si l’armée russe s’est adaptée au fil de la guerre, faisant preuve d’une certaine forme de résilience, le mieux qu’elle puisse faire, c’est ce que l’on observe actuellement à Pokrovsk, à savoir pousser progressivement de plus en plus fort. Aussi, sauf à voir l’armée ukrainienne s’effondrer, je ne pense pas que l’on assistera à une percée russe qui changera l’issue de la guerre.

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Author : Laurent Berbon

Publish date : 2024-09-29 17:30:00

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L’Express

La mouche de Trump, les confidences de l’ex-Première dame, les ratés du Secret Service

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La campagne pour l’élection présidentielle du 5 novembre se poursuit aux Etats-Unis. À bientôt un mois du scrutin, la course reste serrée : les intentions de vote prêtées à la candidate démocrate Kamala Harris se sont stabilisées.En moyenne, la vice-présidente est créditée à 49,9 % dans les enquêtes d’opinion, contre 46,2 % pour l’ex-président républicain Donald Trump, selon les calculs indiqués ce dimanche 29 septembre par le média britannique The Economist. Et chacun redouble d’efforts dans les médias pour faire pencher la balance.Petites phrases, soutiens politiques ou attaques par médias interposés… Avec une actualité internationale dominée par les tensions au Moyen-Orient, il peut être difficile de suivre la course à la Maison-Blanche. L’Express vous résume les principales informations de la semaine.La phrase de la semaine : Trump ne se « voit pas » se représenter en 2028La semaine a commencé fort. Dimanche 22 septembre, l’ex-président Donald Trump a fait part de ses doutes quant à sa participation à une nouvelle campagne présidentielle en 2028. De passage dans l’émission politique dominicale Full Measure, le candidat républicain de 78 ans a exclu de se représenter à la présidentielle américaine de 2028 en cas de défaite à l’élection de novembre.Une décision formulée plusieurs fois en fin d’émission : « Non, je ne m’y vois pas, je ne m’y vois pas. Je pense que ça sera tout. Je n’imagine pas ça du tout », a renchérit l’ancien président. Donald Trump a toutefois conclu sa réponse en précisant espérer « un succès » dans les urnes le 5 novembre. Le milliardaire n’a donc pas encore baissé les bras.Le moment de la semaine : Harris fait sa première interview télévisée en soloFace au refus de Donald Trump de débattre à nouveau avec elle, Kamala Harris occupe le petit écran seule. La candidate démocrate a donné mercredi 25 septembre sa première interview télévisée en solo depuis son lancement dans la course. Au cours de cet entretien, diffusé sur la chaîne américaine MSNBC, la vice-présidente sortante a notamment attaqué Donald Trump sur le thème de l’économie, consciente que son adversaire est considéré par beaucoup d’électeurs comme le meilleur candidat à ce sujet.Elle ainsi accusé son rival d’avoir quitté la présidence en 2021 avec « la pire économie depuis la Grande Dépression », et de n’être « pas sérieux » avec son projet de hausse des taxes sur certaines marchandises importées. « Cependant, Harris a refusé de répondre sur la façon dont elle réaliserait certains de ses propres plans économiques, concentrant plutôt ses réponses sur les récentes déclarations de Trump », tempérait mercredi le média américain CNN.La menace de la semaine : Trump veut attaquer Google en cas de victoireDe son côté, Donald Trump a dénoncé cette semaine une couverture médiatique qui lui est défavorable. Le milliardaire américain a menacé vendredi 27 septembre de poursuivre le géant du web Google en cas de victoire, accusant la multinationale de mettre en avant des articles aux « titres méprisants » pour lui et ne mentionnant « que des choses positives » sur son adversaire démocrate. Une question déjà au cœur de la campagne : début septembre, l’assistant vocal Alexa d’Amazon avait été épinglé pour son traitement de faveur accidentel envers Kamala Harris.Le candidat républicain va plus loin cette fois, sur son réseau Truth Social : il estime ainsi que « Google a utilisé illégalement un système pour ne proposer que des publications négatives pour Donald J. Trump, certaines inventées pour l’occasion », lors d’une recherche avec les mots-clés « Donald Trump course à la présidentielle 2024 ». Sollicité par l’AFP, Google a affirmé que, hors de cette requête spécifique, les sites officiels des deux candidats apparaissaient généralement en tête des résultats.La promo de la semaine : Melania Trump en campagne pour son livreDepuis dimanche, Melania Trump est sortie du silence pour la publication très attendue de son livre. Pour faire la promotion de ses mémoires, à paraître le 8 octobre, l’ex-Première dame et mannequin de 54 ans a publié une série de vidéos sur ses réseaux sociaux. « En tant que personne réservée […] dont les agissements sont caricaturés, je ressens la responsabilité de clarifier les faits », déclare-t-elle dans un de ses clips en noir et blanc. View this post on Instagram A post shared by Melania Trump (@melaniatrump)Melania Trump évoque notamment plusieurs événements récents sur lesquels elle ne s’était pas, ou peu, prononcée, comme la tentative d’assassinat contre son mari en juillet. Pour la professeure Katherine Jellison, interrogée par l’AFP, c’est une façon de « cultiver une image de femme forte, maîtresse de sa vie et de son destin ». Selon cette spécialiste des couples présidentiels, ce serait pour cette même raison que Melania Trump n’a jusqu’ici « joué aucun rôle dans la campagne [présidentielle] de 2024 » de son mari.Le focus de la semaine : ces figures du clan Trump qui s’active en coulissesA l’inverse, plusieurs personnalités de la famille de Donald Trump s’activent dans l’ombre et cherchent la lumière. C’est le sujet de notre focus de la semaine : sur quelles figures de son clan Donald Trump peut s’appuyer pour sa campagne de 2024 ? Notre correspondante à Washington, Hélène Vissière, s’est penchée notamment sur le cas Lara Trump.Belle-fille de l’ex-président et épouse d’Eric, son fils cadet, cette accro à la gym de 41 ans a aujourd’hui la main sur les finances du parti républicain, depuis son élection en tant que coprésidente du Comité national. Et ce, en licenciant au passage des dizaines d’employés et s’entourant de trumpistes loyaux. Si la nomination de proches dans son parti n’est pas inhabituelle pour un ex-président républicain, Lara Trump se démarque par son omniprésence dans les médias, à l’image de son mari Eric et de Don Jr. La campagne républicaine a donc tout d’une affaire familiale.Le revers de la semaine : un nouveau rapport pointe les failles du Secret ServiceAutre fait marquant de la semaine : la publication mercredi 25 septembre d’un rapport du Sénat américain pointant les ratés des services secrets américains, lors de la tentative d’assassinat ayant visé l’ex-président Donald Trump en Pennsylvanie en juillet dernier. Sur 93 pages, ce document issu d’un travail bipartisan entre sénateurs démocrates et républicains critique le professionnalisme du Secret Service, alors chargé de la protection du candidat républicain.Ainsi, les circonstances ayant permis au tireur d’ouvrir le feu lors de ce meeting auraient été « prévisibles, évitables, et directement liées aux événements qui ont abouti à la tentative d’assassinat ce jour-là ». Dix jours après l’événement, la directrice des services secrets américains avait démissionné en réponse aux critiques. Et le cas du Secret Service pourrait s’aggraver à l’avenir : Les parlementaires du Congrès vont aussi se pencher sur la deuxième tentative d’assassinat contre Donald Trump, survenue en septembre sur son golf en Floride.L’invité surprise de la semaine : mais quelle mouche a piqué Donald Trump ?Enfin, la semaine politique américaine s’est clôturée par un événement inattendu : l’étrange complainte de Donald Trump contre une mouche, sur la scène d’un meeting dans le Wisconsin ce samedi 28 septembre. Au milieu de son discours, l’ex-président républicain a radicalement changé de sujet pour pointer du doigt l’invité surprise : « Oh, il y a une mouche. Je me demande d’où vient la mouche ? ».Trump is exhausted and struggling to stay on track. He begins a story about a hat, but gets distracted by a fly and never finishes. He starts a entirely new story and struggles with the word « unique. » #TrumpIsNotWell pic.twitter.com/amf0avJkYB— American Bridge 21st Century (@American_Bridge) September 28, 2024Après quelques rires dans l’assistance, cette remarque banale aurait pu s’arrêter là. Or, l’ex-président de 78 ans a poursuivi : « Vous voyez, il y a deux ans, je n’aurais pas eu de mouche ici. Vous changez rapidement. Mais nous ne pouvons supporter ça plus longtemps… Nous ne pouvons supporter ça plus longtemps. Cela prend des centaines d’années pour construire la personnalité unique des Etats-Unis. Des centaines d’années, et ça continue éternellement », a-t-il déclaré de façon évasive.Une étrange remarque qui interroge les commentateurs politiques. Dans un message sur le réseau social X, le groupe de soutien pro-démocrate American Bridge 21st Century estime ainsi que « Trump est épuisé et a du mal à rester sur la bonne voie. Il commence une histoire à propos d’un chapeau, mais se laisse distraire par une mouche et ne finit jamais. » Même sans le président sortant Joe Biden, la question de l’âge n’est jamais loin dans cette campagne présidentielle.

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Publish date : 2024-09-29 16:30:00

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L’Express

Gilles Kepel : « Le Hamas a entraîné Nasrallah et l’Iran dans une spirale dont ils ont perdu le contrôle »

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En décidant de frapper brutalement Israël le 7 octobre 2023, Yahya Sinouar, chef du Hamas à Gaza, réalisait-il l’ampleur de ce qu’il allait déclencher ? La mort de Hassan Nasrallah, charismatique dirigeant du Hezbollah depuis trois décennies, éliminé par Israël au cœur de la Dahieh, banlieue sud de Beyrouth, est un nouveau tournant majeur au Moyen-Orient en moins d’un an.Professeur des universités et politiste, Gilles Kepel vient de publier Le Bouleversement du monde (Plon), dans lequel il analyse comment la « razzia pogromiste » suivie de « l’hécatombe des Palestiniens à Gaza » a fait basculer l’ordre du monde instauré après la Seconde Guerre mondiale, bien plus encore que le 11 Septembre 2001. Pour L’Express, le grand arabisant décrypte la mécanique qui a mené à la disparition de Nasrallah, ainsi que les conséquences vertigineuses pour la région. « Du bouleversement du monde que le 7 octobre 2023 a enclenché, nous ne voyons encore un an plus tard que les prodromes », assure-t-il. Pour lui, derrière ses opérations spectaculaires contre le Hezbollah, c’est tout le régime iranien et « l’axe de la résistance » qu’Israël est en train de faire vaciller, avec peut-être des complicités en interne… Jusqu’à imaginer une chute de la République islamique ? Entretien.Nasrallah était le leader du Hezbollah depuis plus de trois décennies, et la principale figure arabe de « l’axe de la résistance ». A quel point son élimination par Israël représente-t-elle un bouleversement au Moyen-Orient ?Gilles Kepel : Le 3 novembre 2023, c’était à Nasrallah qu’il avait été imparti de tenir le discours au monde arabe pour expliquer la position de « l’axe de la résistance » dirigé par Téhéran sur le 7 octobre. A l’époque, les médias m’avaient demandé, en tant qu’arabisant, de commenter son allocution, s’attendant à ce qu’il annonce la troisième guerre mondiale. Mais il avait commencé par dégager son parti, ainsi que son mentor iranien, de toute responsabilité dans la razzia sanguinaire du Hamas. Et rétrospectivement, on peut dire qu’il n’avait pas tort. Le 7 octobre a été la manifestation de l’hubris de Yahya Sinouar, qui a déclenché l’opération en ne prévenant qu’au dernier moment l’Iran, via le Hezbollah. Sinouar espérait profiter d’une opportunité permise par l’erreur de Benyamin Netanyahou qui avait dégarni la frontière, convaincu que le Hamas n’attaquerait pas, pour envoyer les troupes opérationnelles faire le coup de feu en Cisjordanie avec les colons. Mais par l’ampleur imprévue du massacre, suscitant une riposte disproportionnée et désinhibée d’Israël, il a entraîné le Guide suprême Khamenei et Nasrallah, qui n’étaient pas en ordre de bataille, dans une spirale dont ils ont perdu le contrôle : on en voit aujourd’hui l’aboutissement, catastrophique pour le Hezbollah dont le leader charismatique a été liquidé, et de très mauvais présage pour le devenir de la République islamique d’Iran.Téhéran, d’abord, avait botté en touche, se contentant de désigner les Houthis du Yémen du Nord, les plus récents mandataires passés sous la coupe de Téhéran, pour faire le boulot. Ni l’Iran ni le Parti de Dieu libanais ne pouvaient aider massivement le Hamas, craignant qu’une escalade avec l’Etat juif ne tourne vite à leur détriment. Mais les Houthis, tout à leur zèle, ont bloqué la navigation en mer Rouge, coupant la route de la soie chinoise, et contraignant les porte-conteneurs à trois semaines de mer supplémentaires pour atteindre l’Europe. Furieuse, la Chine a décidé de réorienter ses importations d’hydrocarbures vers Moscou au détriment de Téhéran, puis a affirmé son soutien aux Emirats arabes unis dans leur revendication de souveraineté sur trois îles du golfe Persique, les Tomb et Abou Moussa, occupées par l’Iran.Par la suite, Israël s’est embourbé à Gaza, provoquant une hécatombe de plus de 40 000 morts et se voyant accusé de génocide dans les instances internationales. Mais Netanyahou, indifférent à cela, obsédé par la victoire militaire, a gagné du temps en faisant croire à Joe Biden qu’il était disposé à négocier. Ce faisant, il a asphyxié Gaza, occupant le corridor de Philadelphie sous lequel passent les tunnels du Hamas. Après avoir fait liquider dans l’enclave Mohammed Deif, chef militaire des brigades Ezzedine Al-Qassam, et à Téhéran Ismaël Haniyeh, président du bureau politique du Hamas, il est passé à la deuxième phase, en ciblant désormais le Hezbollah. Il peut se le permettre parce que jusqu’à l’entrée en fonction du prochain président américain, il y a un vide sidéral à la Maison-Blanche, et par conséquent aussi à l’ONU – l’affligeante session de l’Assemblée générale vient de manifester l’impuissance de cet organisme créé en octobre 1945. Netanyahou, sur le plan intérieur, entend aussi regagner une partie de son électorat, en faisant revenir chez eux les 60 000 habitants déplacés dans le nord du pays, en Haute Galilée, du fait des roquettes et missiles du Hezbollah.Derrière le Hezbollah, Israël peut-il espérer faire tomber le régime islamique iranien, son principal et plus dangereux ennemi dans la région ?Il est clair qu’Israël ne vise pas seulement le Hezbollah : les coups que Tsahal vient de lui porter sapent aussi la puissance iranienne. Pour détruire l’URSS, les Etats-Unis n’ont pas eu besoin d’envoyer des missiles sur Moscou. Ils se sont assurés que l’Armée rouge quitte Kaboul en vaincue le 15 février 1989, prouvant qu’elle était devenue un tigre de papier. Quelques mois plus tard, le mur de Berlin n’avait plus qu’à tomber, le 9 novembre. En infligeant au Hezbollah des dommages spectaculaires et inédits, qui resteront dans les annales de la guerre moderne, Israël fait vaciller la République islamique elle-même : d’abord l’explosion des bipeurs a inhibé tout le commandement moyen du Hezbollah, puis des bombardements massifs ont fait fuir la population du Sud-Liban vers le nord et même la Syrie ; et enfin, des attaques ciblées sur la Dahieh, la banlieue sud de Beyrouth et fief du parti, ont liquidé l’état-major et jusqu’à Nasrallah lui-même. A tel point que la rumeur à Beyrouth, qu’il faut prendre avec des pincettes, veut que les Israéliens aient reçu des informations internes depuis Téhéran. Cela insinue qu’une partie de l’establishment des Pasdaran, le corps des Gardiens de la révolution, ait décidé de sauter le pas, et de se débarrasser du régime islamique. Tuer Nasrallah, cela semblait impossible. Même si Israël bénéficie de technologies numériques de pointe, le leader du Parti de Dieu était ultra-protégé.Au Liban, beaucoup sont ravis que le Hezbollah paraisse s’effondrerDans votre livre, vous questionnez aussi la mort dans un crash d’hélicoptère de l’ancien président Ebrahim Raïssi, ainsi que l’élimination de Haniyeh à Téhéran…Même si le Mossad est présent partout, ces deux disparitions, et maintenant celle de Nasrallah, interrogent. Haniyeh a été liquidé dans une résidence ultra-sécurisée des Pasdaran dans les quartiers nord de Téhéran, où réside la nomenklatura. Il aurait été tué par une bombe préalablement installée dans sa chambre : difficile de croire qu’un seul agent infiltré ait réussi pareil exploit. La mort de Raïssi a été présentée comme accidentelle, mais la consécution de ces trois assassinats exceptionnels laisse penser que, dans l’establishment du renseignement iranien, certains veulent peut-être se débarrasser du régime pour éviter d’être entraînés dans sa chute. Après l’assassinat dans un commissariat de Mahsa Amini car elle était « mal voilée », la répression énorme contre le mouvement de révolte des femmes sur ordre express de Raïssi, ancien juge fanatique et sanguinaire, a touché des milieux qui estimaient jusque-là que la République islamique maintenait l’ordre par opposition au chaos.Dans tous les cas, c’est pour l’Iran une claque monumentale…Le Hezbollah était l’arme de dissuasion de la République islamique. Si les Etats-Unis voulaient attaquer l’Iran, le Hezbollah était là pour tirer préventivement des missiles sur l’Etat juif. Or à l’époque, 10 morts israéliens étaient insupportables pour n’importe quel gouvernement à Jérusalem. Mais le pogrom massif du 7 octobre, qui a dépassé les attentes de Sinouar avec 1 200 morts, représente un traumatisme sans pareil dans l’histoire du pays et a bouleversé ce paradigme. Le Hamas a du reste capturé tant d’otages en croyant qu’il disposait ainsi d’un levier immense. Par le passé, Israël avait été prêt à échanger 1 027 prisonniers palestiniens, dont Sinouar, contre un seul soldat, Gilad Shalit. Mais après l’ampleur du pogrom du 7 octobre, Netanyahou a pu faire accepter par une partie de l’opinion de sacrifier les otages pour se concentrer sur la victoire militaire. Cela a changé la donne.Je ne suis pas convaincu, si les choses se précipitent, qu’il soit nécessaire pour Israël d’entrer sur le territoire libanais. Le souvenir de l’occupation du Sud-Liban reste celui d’un échec douloureux. Ces derniers jours, le Hezbollah a été affecté comme jamais, non seulement sur le plan militaire, mais aussi politique et symbolique. Au pays du Cèdre, et même dans une partie de la communauté chiite, beaucoup sont ravis que ce parti qui avait imposé son pouvoir par la force et l’argent de Téhéran paraisse s’effondrer. A Damas, c’est la fête chez les opposants, car cela augure selon eux de la fin de Bachar el-Assad s’il perd son protecteur. Israël avait du reste commencé par cibler le maillon faible syrien, éliminant tout l’état-major des Pasdaran qui protégeait le régime et gérait le front levantin. L’Iran avait dû répondre en envoyant le 13 avril des missiles sur Israël, tout en prévenant assez tôt les Américains. C’était un beau feu d’artifice qui n’a fait peur à personne, et donc déjà le signe d’une faiblesse de Téhéran dans l’équilibre de la terreur régionale.Aujourd’hui, tout « l’axe de la résistance » est en état de choc. La stratégie a été menée graduellement par Israël pour faire choir de l’intérieur la République islamique, sans avoir besoin de l’affronter directement.Les Etats-Unis, qui constituaient une sorte de ‘surmoi’ bridant Netanyahou, sont comme absents…Les conséquences du 7 octobre sont chaque jour plus vertigineuses au Moyen Orient. Est-ce l’événement majeur de ce premier quart de siècle, peut-être plus encore que le 11 Septembre 2001 ?Cet événement a déclenché des transformations d’une amplitude telle qu’elles révoquent en doute le modèle de l’univers de l’après-1945. L’ordre du monde, dont les fondements moraux avaient été établis aux lendemains de la chute du nazisme, est aujourd’hui l’objet d’un bouleversement inouï. Autour du Hamas, dépeint comme le rédempteur de l’humanité, on a vu se cristalliser un supposé « Sud global » incriminant Israël comme Etat génocidaire, du fait de l’hécatombe à Gaza – alors qu’il avait été créé en 1947 par l’ONU, au détriment des Palestiniens habitant sur le territoire promis à l’Etat hébreu, pour compenser le génocide des juifs par les nazis et fournir un havre aux survivants de la Shoah. Mais aujourd’hui, dans ce nouvel ordre moral planétaire mis en récit par le « Sud global », c’est la colonisation – pour laquelle est incriminé le « Nord » et qui définit celui-ci – qui est érigée en principe du mal absolu, dont l’extermination de plus de 40 000 habitants de Gaza serait l’expression ultime. C’est cela qui se décline avec les mobilisations « All Eyes on Gaza » et les occupations d’universités prestigieuses dans les pays occidentaux, de Harvard et Columbia à Sciences Po.Dans notre démocratie, à l’affrontement social entre gauche et droite s’est substituée une polarisation identitaire. D’un côté le mélenchonisme, stade suprême de l’islamo-gauchisme, qui s’épanouit en clientélisme islamiste électoral dans les banlieues populaires à majorité issue de l’immigration nord et ouest-africaine, dont Rima Hassan a constitué la figure totémique, idéologie à quoi la social-démocratie, les écolos et les communistes se sont « soumis » ; de l’autre, une extrême droite qui vomit le « grand remplacement » et a reçu plus de 10 millions de suffrages. C’est le reflet du 7 octobre dans la société française. Les polémiques qui ont suivi le meurtre de Philippine, cette étudiante de la faculté de Paris-Dauphine, dont est suspecté un OQTF marocain bénéficiant d’une remise de peine après une condamnation pour viol, en sont la dernière et la plus terrible illustration.L’ironie, c’est que le Hezbollah, mal en point au Proche-Orient, pourrait peser sur l’élection présidentielle américaine. Les chiites libanais sont nombreux parmi les plusieurs centaines de milliers de ressortissants arabo-américains du Michigan, un swing stateLa candidate Kamala Harris reste la vice-présidente d’un Joe Biden qui a validé 8,7 milliards de dollars de crédits militaires à l’Etat hébreu mercredi dernier… Pour cela, une partie de l’électorat musulman américain veut la punir – quel paradoxe, alors que Trump est l’allié le plus fidèle de « Bibi » Netanyahou ! D’habitude, l’élection présidentielle américaine favorisait la surenchère au plus pro-israélien des deux candidats principaux. Désormais, les démocrates sont complètement déstabilisés par cette prise en otage hallucinante du scrutin par les enjeux israélo-palestiniens… Les Etats-Unis, qui constituaient une sorte de « surmoi » bridant Netanyahou, sont comme absents jusqu’à l’intronisation du prochain président… ou de la prochaine présidente. C’est une marque de faiblesse inédite depuis 1945.Que devrait faire maintenant Israël ?A ce jour se profile un succès militaire tactique. Mais ensuite il faudra bien faire la paix. Après son fiasco du 7 octobre, Netanyahou veut apparaître comme le Josué qui, massacrant les Cananéens de Jéricho, anéantit ses pires ennemis. Mais il va falloir gérer les conséquences dramatiques de l’offensive sur Gaza : des dizaines de milliers de morts et de blessés, deux millions de déplacés, un territoire invivable. Israël sera contraint de se réinventer pour faire la paix dans le Moyen-Orient de demain. Sans Netanyahou probablement. Que se passera-t-il en Cisjordanie ? Les disciples des ministres suprémacistes Smotrich et Ben-Gvir auront-ils le destin des pieds-noirs de l’Algérie française ? Par ailleurs, il n’y aura de paix régionale que si l’Arabie saoudite finance la reconstruction de Gaza – qui y met pour préalable la reconnaissance d’un Etat palestinien…L’Arabie saoudite, tout en devant gérer une opinion publique propalestinienne, doit être ravie de voir l’Iran et ses alliés à ce point affaiblis…Mohammed ben Salmane observe les coups que prennent la République Islamique et ses alliés de « l’axe de la résistance », qui ont tant menacé le royaume saoudien. Pour faire de la ville futuriste de Neom, située à quelques heures de voiture de la bande de Gaza, la nouvelle Alexandrie du monde post-moderne, il ne faut plus de belligérance dans l’enclave. Mais n’oublions pas non plus que la Perse possède une société civile extrêmement éduquée. Si la République islamique s’effondrait, demeurerait l’Iran. Paria économique du fait de l’embargo, celui-ci pourrait, pour les pétromonarchies arabes, passer du statut d’ennemi militaro-terroriste à celui de redoutable compétiteur, dans un Moyen-Orient destiné, si la paix s’établit, à devenir l’un des hubs du monde de demain. Mais pour cela, il faudra du temps. Du bouleversement du monde que le 7 octobre 2023 a enclenché, nous ne voyons encore un an plus tard que les prodromes.Le Bouleversement du monde, par Gilles Kepel. Plon, 169 p., 15 €.

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Author : Thomas Mahler

Publish date : 2024-09-29 11:00:00

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L’Express

Ve République : gare à l’illusion de la réforme institutionnelle, par Denys de Béchillon

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La situation politique et le désarroi national étant ce qu’ils sont, la tentation va renaître d’en finir avec la Ve République. Les circonstances feront que cette idée aboutira ou pas, mais elle reviendra bientôt. Mieux vaut donc s’y préparer et, si possible, se prémunir contre les nombreuses illusions qui l’accompagneront. A commencer par le fantasme selon lequel un « bon » système constitutionnel protège contre les catastrophes et les décisions imbéciles.Prenons l’Allemagne. Sur le papier, rien de mieux : une loi électorale très respectueuse du pluralisme ; un pouvoir exécutif modelé par l’exigence du compromis ; l’absence d’élection du président de la République au suffrage universel et l’évitement corrélatif de la trop grande personnalisation/concentration du pouvoir ; une organisation territoriale favorable à l’essor des énergies locales… La quasi-perfection… Sauf que ça ne suffit pas. Ça suffit même de moins en moins : une extrême droite bien plus effroyable que « notre » Rassemblement national y gagne vertigineusement en popularité alors que tout – et d’abord le mode de scrutin – avait été pensé depuis la fin de la guerre pour que ce genre de choses ne puisse plus jamais arriver ; des résultats économiques et budgétaires qui n’ont plus rien de mirobolant ; une des pires décisions du demi-siècle – l’abandon de l’énergie nucléaire – prise en trois minutes, aux lendemains de Fukushima, avec pour effet direct une aggravation délirante de la dépendance au gaz russe et un bilan environnemental calamiteux puisqu’il a fallu réactiver tout ce qu’on avait de centrales à charbon pour faire face aux besoins… Pas de quoi pavoiser.La Grande-Bretagne ? Sa maîtrise du parlementarisme est remarquable. Mais cela ne l’a pas empêchée de succomber aux sirènes référendaires et de se jeter à corps perdu dans ce Brexit suicidaire dont elle s’emploie aujourd’hui à rafistoler les dégâts comme elle peut. Quant aux Etats-Unis, leur formidable régime n’empêche ni Trump, ni sa toujours possible réélection, ni la déliquescence intellectuelle et morale du parti républicain. J’en passe et des meilleures. De science certaine, il n’existe rien, nulle part, qui ressemble de près ou de loin à un talisman constitutionnel.L’abêtissement général et le glissement populisteSi nous étions des anges, disait James Madison, nous n’aurions besoin d’aucun gouvernement, et si les anges nous gouvernaient, il n’y aurait aucun besoin de les contrôler. Un des axiomes de la philosophie politique des Lumières veut ainsi qu’une bonne Constitution doive pouvoir fonctionner malgré tout, en dépit des faiblesses, des médiocrités voire des folies. Cela reste vrai, mais de moins en moins. L’abêtissement général et le glissement populiste d’un bout à l’autre du spectre sont devenus trop structurels pour demeurer maîtrisables par la seule vertu des institutions politiques. Si, comme tout porte à le croire, nos peuples s’infantilisent à grande vitesse, on ne peut pas espérer d’eux qu’ils se laissent suffisamment guider par la raison, et donc par la conscience de leur infantilisme. Quant à la classe politique, dont la qualité moyenne suit la même pente par application de la loi de l’offre et de la demande, elle se dispose de moins en moins à faire de la réalité, de la tempérance, du compromis et de la recherche de l’intérêt général les principes de son action. Tout cela converge. Nous nous vouons donc au spectacle, à la « com' », à l’oubli, au déni de ce qui nous embête ou nous effraie, à la politique politicarde… Contre nos goûts, les Constitutions ne peuvent pas grand-chose.Ô, bien sûr, certaines réformes aggravent le trait. Il est probable, par exemple, que la prohibition du cumul des mandats aggrave beaucoup l’immaturité parlementaire. Mais ces choses ne jouent qu’à la marge, une fois rapportées à l’ampleur de notre commune dérive. Mieux vaudrait s’y résoudre, avec pour viatique une conviction ferme : nous n’arriverons à rien si nous ne cherchons pas, d’abord, à lutter contre ce que nous sommes, et à cesser de vouloir nous persuader qu’une bonne petite partie de Meccano institutionnel apportera la solution. Les vraies réponses aux vrais problèmes sont ailleurs.

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Author : Denys de Béchillon

Publish date : 2024-09-29 11:45:00

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L’Express

Chasse aux « taupes », « mentalité de gang »… Les dérives des groupes « Are we dating the same guy ? »

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Les photos défilent. Jonas à la plage, Jonas dans un bar, Jonas fait du parapente. Jonas fait 1m85, est Sagittaire et veut des enfants. Ces données*, ce Parisien d’une trentaine d’années les destinait à l’application de rencontre sur laquelle il était inscrit avant de faire la connaissance de sa compagne, hasard de la vie, dans un bar de la capitale. Mais un jour, une amie lui écrit : ces informations (photos comprises) viennent d’être diffusées sur un groupe Facebook privé dont elle taie le nom. Elle lui partage toutefois la teneur des commentaires postés sous la publication. « Des femmes disaient me connaître mais je n’avais aucune idée de qui elles étaient, on commentait mon physique pour dire que j’avais une tête de ‘mec de droite' », s’emporte-t-il au téléphone. Jonas est d’autant plus à vif que ces informations auraient été postées par sa compagne de l’époque, avec laquelle il avait « des projets », insiste-t-il.Alertée par des amies de l’existence du profil de Jonas sur une application de rencontre, celle-ci aurait voulu s’assurer de la fidélité de son compagnon en demandant conseil auprès d’un groupe de femmes basées en France dont elle est membre, intitulé « Are we dating the same guy ? ». Le principe : soumettre le profil d’un homme pour recueillir d’éventuels retours d’expérience à son sujet et ainsi éviter les mauvaises surprises. « Je lui ai évidemment demandé de supprimer cette publication. De quoi étais-je accusé ? D’avoir fréquenté des applications de rencontre avant de la connaître ? Je n’avais absolument rien fait, mais ma vie privée se retrouvait étalée devant des inconnues comme si j’étais ‘présumé coupable’ de quelque chose. Évidemment, la confiance était rompue… » Le couple s’est séparé, l’amie qui a donné l’alerte a été exclue du groupe pour avoir « violé le règlement ».Bienveillance et sororité »Les femmes s’élèvent enfin contre les pièges de la culture des applications de rencontres, et ripostent ». C’était il y a à peine deux ans, dans les colonnes du Guardian. A l’époque, une partie de la presse anglo-saxonne et du petit monde de l’influence féminine s’emballait devant la naissance du concept américain « Are we dating the same guy ? ». On avait alors en tête les nombreux scandales sexuels révélés dans le sillage du mouvement #MeToo. Et le rôle joué par certains whisper networks, des canaux de discussion informels souvent composés de femmes partageant discrètement des informations sur des comportements abusifs ou dangereux, qui ont notamment contribué à rassembler des témoignages au sujet du producteur américain Harvey Weinstein. On en apprenait plus, aussi, sur la face cachée des applications de rencontres (65,3% des utilisateurs de Tinder seraient déjà engagés dans une relation, selon une étude récente), jusqu’au rôle que ces technologies joueraient dans l’augmentation des violences sexistes et sexuelles, comme l’a démontré l’Université Centrale de Floride en 2021.Aujourd’hui, il existerait plus de 200 groupes Facebook de ce genre, de New York (où le concept est né) à Jacksonville, de Miami à Dubaï, en passant par la Belgique, le Royaume-Uni et la France. Certains cumulant quelques centaines de membres, d’autres des dizaines de milliers. Il faut dire qu’à première vue, ces groupes ont tout d’un cocon de bienveillance et de sororité. Au-delà de leur ambition (chasser les red flag, c’est-à-dire des comportements à fuir), la plupart des règlements mis en place commandent de s’abstenir de tous commentaires méchants, de jugements sur l’apparence physique des hommes ou de moqueries – ceux-ci étant axés, promet-on sur la plupart des groupes, « sur la protection des femmes et non sur la haine des hommes ».Lieu de travail et profils LinkedIn divulguésL’ennui, avec les red flag, c’est que la notion peut aussi bien recouvrir de véritables comportements violents et dangereux, que l’infidélité, en passant par le ghosting (ne plus donner signe de vie pour signifier la fin d’une relation), voire… un « mauvais feeling ». Sur l’un de ces groupes, toujours en France, le cas d’un fringuant sexagénaire est ainsi disséqué par quelques femmes car il est « très occupé et rarement disponible les week-ends ». Pour alimenter et éclairer la discussion, l’initiatrice du sujet n’hésite pas à donner photos et détails sur la vie familiale de l’individu, ainsi que sur l’état de santé de l’un de ses enfants. Verdict de l’une des commentatrices : « Marié et ça se lit dans ses yeux que le gars est gourmand ». Sur un autre individu, auquel est reproché une rupture douloureuse par une femme restée anonyme, une autre juge qu’il « a un regard de commercial ». Pour certains, la discussion peut aller jusqu’à la divulgation de leur lieu de travail, ou même leur profil LinkedIn. »Ces groupes répondent à un besoin réel de se sentir protégées en tant que femmes, car le climat qui entoure les rencontres est devenu très anxiogène, notamment depuis l’affaire du violeur de Tinder », explique Véronique Reille-Soult, experte en stratégie de réputation et en communication de crise et spécialiste de l’opinion. Le problème, c’est que comme tout collectif important, qu’il s’agisse de femmes ou d’hommes, il peut y avoir des dérives (mensonge, vengeance, voyeurisme…). Il serait utopique de croire que l’esprit de sororité pourrait prévenir ce type d’excès ». Pour la spécialiste, ces communautés subiraient les effets de deux facteurs. D’abord, la solitude de ses membres. « Paradoxalement, les applications de rencontre favorisent ce sentiment. Si bien que certaines femmes ressentent le besoin de comparer leur vie à celle des autres, se trouver des points communs. Ce qui peut favoriser un effet ‘surenchère' ». Ensuite, le fonctionnement en vase clos de ces groupes, pourtant pensé pour préserver la sécurité de leurs membres. « Lorsque vous lisez quotidiennement des histoires d’hommes qui se sont mal comportés, vous pouvez finir par croire que tous les hommes sont mauvais, et développer une forte méfiance. D’où le fait que l’on voit apparaître sur ces groupes des femmes en couple depuis des années qui, sans raison apparente, exposent leur conjoint pour ‘vérifier’ s’il est fiable. C’est évidemment problématique, car sur ces communautés se trouvent aussi des membres qui témoignent parfois de faits gravissimes comme des viols, mais dont le propos s’en trouve potentiellement noyé au milieu du reste ».Il serait utopique de croire que l’esprit de sororité pourrait prévenir ce type d’excèsVéronique Reille-Soult, experte en stratégie de réputation et en communication de crise et spécialiste de l’opinion »Les femmes vivent avec une double peur… »Splendeur et misères du modèle américain… « Même si ces groupes peuvent partir d’une intention tout à fait louable, l’infidélité ou le ghosting ne sont pas condamnés par la loi pénale… Il ne faudrait pas confondre morale et justice, rappelle Maître Archambault, avocat au barreau de Paris. Le problème de ces groupes est qu’ils s’inspirent de leur parent américain, où la liberté d’expression connaît moins de limites qu’en Europe (où il existe le RGPD), et en France, où l’article 9 du Code civil est très clair sur le fait que chacun a droit au respect de sa vie privée ». En somme : « même si des informations à caractère personnelles sont disponibles sur LinkedIn ou une application de rencontre, rien n’autorise que celles-ci soient reprises et diffusées ailleurs, même s’il s’agit d’une communauté dont l’accès est restreint, car cela peut potentiellement mener à du doxing, voire à du harcèlement ». « Cela étant, souligne le spécialiste, tromper son interlocutrice sur sa situation personnelle (mentir sur son emploi, sa situation maritale…) pour obtenir des faveurs sexuelles – ce que certaines femmes subissent véritablement, notamment lors de rencontres sur les applications de rencontre – peut aussi être puni par la loi. Mais est-ce sur ce type de groupes que la question pourra se régler ?… »Zoé** fait partie de ces femmes membres de groupes « Are we dating the same guy ? » qui ont accepté de répondre aux sollicitations de L’Express. Au bout du fil, la jeune étudiante raconte le harcèlement de rue subi pendant ses années collège, les angoisses qu’elle traîne depuis l’enfance (« j’ai grandi avec cette idée qu’on ne sait jamais sur qui on peut tomber »). Pour elle, les femmes vivent avec une « double peur », sous forme de question : « quelle personne ai-je en face de moi, et quel homme ai-je en face de moi ». Alors quand on l’interroge sur les potentielles dérives des groupes « Are we dating the same guy ? », la réponse fuse : « quand je me suis fait harceler plus jeune, ces groupes n’existaient pas ». Selon Zoé, il ne faudrait pas se tromper de cible. « Ces communautés sont des révélateurs, des conséquences de ce qui se passe déjà ».Chasse à la « taupe »Mel** est une femme, et son expérience sur l’une de ces communautés l’a « traumatisée ». Cette mère célibataire l’avait rejoint par curiosité mais aussi car, étant une utilisatrice de Tinder, l’idée d’un réseau d’entraide fondé sur la sororité la séduisait. « Mais très vite, je me suis rendu compte que la plupart des membres nourrissaient une véritable haine des hommes, au point de ne pas tolérer le moindre ‘écart’ de la part… des femmes ». La goutte de trop a eu lieu récemment, alors que l’administratrice du groupe venait d’indiquer la présence d’une « taupe » (comprendre une personne ayant alerté un homme épinglé, ce qui est interdit par le règlement) et de lui demander de se désigner. Aussitôt, plusieurs membres se mettent à chercher l’identité de cette femme. Quand soudain, le nom de Mel est suggéré. Et si c’était elle ? « J’avais fait une blague de très mauvais goût un peu plus tôt en rapport avec l’homme qui était en cause. Ça avait été perçu comme une attaque contre la femme qui venait de témoigner à son sujet, alors je m’étais platement excusée. Mais certaines ont visiblement commencé à douter de moi, donc quand il s’est agi de chercher une traîtresse, mon nom est sorti. Je me suis sentie acculée, j’ai eu peur d’être à mon tour affichée, alors j’ai quitté le groupe. Pour être honnête, j’ai très mal vécu cette expérience ».Pour Jane**, l’histoire ne s’est pas arrêtée aux portes du groupe. A la différence de Mel, cette cinquantenaire a été bannie de la communauté canadienne à laquelle elle appartenait, à la « mentalité de gang », selon ses termes. Pour avoir pris la défense de quelques hommes, non pas en justifiant leurs actions, mais « en déclarant simplement que nous ne connaissons peut-être pas tous les faits », Jane raconte avoir été « étiquetée comme une personne qui soutient les violences faites aux femmes, traitée de tous les noms » mais aussi « rabaissée à cause de [s]es looks ». Des femmes se rendant jusque sur sa page Facebook pour « lui envoyer des messages à propos de [s]on apparence ». « Si le groupe s’en tenait à sa morale et à ses règles et faisait réellement ce qu’il est censé faire, je pense qu’il serait bénéfique, mais il en est tellement éloigné qu’il n’est rien d’autre qu’un groupe de harcèlement », juge-t-elle aujourd’hui. Depuis, Jane a trouvé une autre communauté regroupant des personnes opposées aux groupes « Are we dating the same guy ? », dont les ramifications pullulent Outre-Atlantique (il y en a pour différentes villes).Histoire sans finLa créatrice de l’une des plus importantes initiatives de ce genre, intitulée « Victims of Are We dating the same person », Paula Jackson, travaille dans le secteur de la santé. Elle fait partie de ces femmes qui, un jour, ont eu la désagréable surprise de voir apparaître le nom d’un proche sur le groupe américain dont elle était membre. « J’avais rejoint ce groupe car je sortais de dix-huit ans de relation abusive, je pensais sincèrement que c’était un bon moyen de nous protéger en tant que femmes. Mais quand j’ai été témoin des mensonges proférés à l’encontre d’un ami (car il m’a donné les preuves concrètes qu’il n’avait rien à se reprocher), j’ai compris qu’il y avait un problème », raconte-t-elle. C’est alors que l’idée d’une riposte a germé. « Je m’attendais à rassembler quelques centaines de personnes, mais j’ai reçu des milliers de demandes d’hommes et de femmes qui voulaient laver leur réputation ».Mais ces groupes ne sont pas exemptés, eux aussi, de dérives. Comme a pu le constater L’Express, des dizaines de profils de femmes sont parfois diffusés sous forme de captures d’écran. Et les insultes sont loin d’être inexistantes. En août, sur l’un de ces groupes : « Vous les femmes, vous êtes putains de pathétiques ». « Je suis strictement contre toutes les formes d’abus, assure pourtant Paula Jackson. Tout comme je ne laisserai jamais un homme se faire détruire s’il n’a rien fait, si moi ou les administrateurs qui m’aident à gérer les différents groupes constatent des abus de la part d’hommes ou de femmes qui viennent pour se venger ou insulter quelqu’un, nous réagissons. Maintenant, on ne peut pas tout voir ». Histoire sans fin.*Le prénom ainsi que la teneur des informations ont été modifiés pour préserver l’anonymat de la personne.** Le prénom a été changé.

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Author : Alix L’Hospital

Publish date : 2024-09-29 12:30:00

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L’Express

« La mort de Nasrallah est un séisme » : l’élimination du chef du Hezbollah vue par la presse étrangère

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Le Moyen-Orient plonge dans l’inconnu. Israël a tué le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dans une frappe près de Beyrouth vendredi, a confirmé samedi 28 septembre le Hezbollah. Un échec diplomatique pour les Etats-Unis, selon la presse étrangère, qui s’interroge sur une escalade en cas de réaction iranienne.Si l’assassinat d’Hassan Nasrallah est « une mesure de justice », selon le président américain Joe Biden, ce dernier continue toutefois à demander un « cessez-le-feu » au Liban. Les Etats-Unis et plusieurs de leurs alliés avaient déjà présenté une demande de cessez-le-feu temporaire de 21 jours cette semaine, qui avait été rejetée par Israël. A ce premier couac diplomatique s’est ajoutée vendredi une frappe dont les conséquences sont particulièrement craintes. « Les responsables israéliens n’ont pas prévenu leurs homologues américains de la frappe de vendredi, qui étaient déjà mécontents que Netanyahou ait balayé une proposition de cessez-le-feu de 21 jours faite par les Etats-Unis et la France », relate ainsi le New York Times. « Aujourd’hui, les responsables américains craignent d’être confrontés à une guerre plus large qui pourrait engloutir la région, après près d’un an d’efforts de la part de Joe Biden pour éviter une telle escalade. » »Pour Washington, il s’agit d’une humiliation diplomatique et d’une démonstration de son incapacité, ou de son refus, de contrôler son allié gênant », écrit le quotidien britannique The Guardian. « D’une certaine manière, c’est l’aboutissement de près de 12 mois d’une stratégie américaine qui est aujourd’hui en ruine », poursuit le journal qui note que Netanyahou a systématiquement ignoré Washington depuis le début de la guerre. »Pour l’heure, à moins que l’Iran ne se montre plus décisif qu’il ne l’a été jusqu’à présent, c’est Netanyahou, le grand survivant, qui est aux commandes. » Un point de vue partagé par NBC News, selon qui la frappe montre à nouveau que c’est « Netanyahou et non Biden qui décide de l’ordre du jour au Moyen-Orient ». »Le seuil d’une guerre totale a été franchi »L’avenir de la région est donc particulièrement incertain, pointe la presse étrangère, qui s’interroge sur la réaction qu’aura Téhéran. « La mort d’Hassan Nasrallah est un séisme pour le Moyen-Orient, qui accroît le risque d’un conflit entre Israël et l’Iran qui serait dévastateur pour les civils et provoquerait des secousses bien au-delà de la région », s’inquiète Tom Fletcher, un ancien ambassadeur du Royaume-Uni au Liban dans le Financial Times.Firas Maskad, un expert du Liban interrogé par Middle East Eye, estime même que « la nature sans précédent de l’attaque, son ampleur et sa portée, répondent à la question que beaucoup d’entre nous attendaient, à savoir que le seuil d’une guerre totale a été franchi. » Le Guardian se veut plus mesuré. Selon le journal britannique, l’Iran est désormais contraint de faire un choix qu’il « a toujours cherché à éviter et que ses nouveaux dirigeants réformistes, en particulier, n’ont pas voulu faire. » : se contenter d’une condamnation, au risque de perdre en crédibilité, « accepter un cessez-le-feu qui n’entraînerait pas également un cessez-le-feu à Gaza, l’objectif déclaré du Hezbollah », ou bien « lancer des représailles militaires directes contre Israël ». »Tous les scénarios sont désormais sur la table »Dans une déclaration samedi, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a appelé les musulmans à « soutenir le peuple libanais et le fier Hezbollah par tous les moyens dont ils disposent et à les aider à faire face au […] méchant régime [d’Israël] ». Pour L’Orient Le jour, « tous les scénarios sont désormais sur la table » : « Le régime iranien, obsédé par sa survie, peut-il la mettre en péril pour éviter une défaite humiliante au Hezbollah ? Le communiqué du guide suprême Ali Khamenei samedi, affirmant qu’Israël ne pourra pas venir à bout du Hezbollah, peut être interprété de différentes manières. Comme un quasi-abandon, ou comme une façon de gagner du temps avant de préparer la riposte. »Pour Ali Rizk, analyste politique et de sécurité, interrogé samedi par Al Jazeera, « l’Iran n’optera probablement pas pour une escalade totale », mais continuera probablement à « combattre par l’intermédiaire de mandataires, y compris des alliés en Irak et au Yémen » plutôt que de s’engager dans une confrontation directe avec Israël.Le journal iranien pro-régime Iran Daily estime pour sa part que l’assassinat de Nasrallah « ne devrait pas porter un coup fatal au Hezbollah », même s’il a « laissé un vide au sein de la direction du groupe. […] Alors que le Hezbollah entame le processus de sélection d’un nouveau dirigeant, il sera confronté à une décision cruciale : la voie à suivre. Quel que soit son choix, les conséquences se répercuteront sur le Liban et l’ensemble de la région. »

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Publish date : 2024-09-29 13:50:47

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L’Express

EN DIRECT. Israël dit avoir tué un commandant du Hezbollah dans une frappe samedi au Liban

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L’armée israélienne a annoncé ce dimanche 29 septembre mener « des dizaines » de nouveaux raids contre le Hezbollah au Liban, deux jours après avoir tué le puissant chef du mouvement pro-iranien Hassan Nasrallah en bombardant la banlieue sud de la capitale Beyrouth. Samedi, 33 personnes ont été tuées au total et 195 autres blessées par des frappes israéliennes samedi au Liban, a annoncé dans la soirée le ministère de la Santé libanais.Les appareils de l’aviation israélienne « ont attaqué des dizaines de cibles terroristes sur le territoire du Liban au cours des dernières heures », a indiqué sur Telegram un porte-parole de l’armée. Il a précisé que ces attaques visaient des sites de lancement de roquettes vers Israël, des installations militaires et des dépôts d’armes.Les infos à retenir⇒ Israël continue à bombarder le Liban ce dimanche matin⇒ L’ONU lance une aide alimentaire d’urgence pour un million de Libanais⇒ L’Iran demande une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU13h00L’assassinat par Israël d’un général des Gardiens « ne restera pas sans réponse », met en garde TéhéranLe chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a promis ce dimanche que la mort d’un général des Gardiens de la révolution, tué dans une frappe israélienne au Liban, « ne restera pas sans réponse », selon un communiqué publié sur le site du ministère. « Cet horrible crime du régime sioniste agresseur ne restera pas sans réponse, et l’appareil diplomatique utilisera également toutes ses capacités (…) pour poursuivre les criminels et leurs partisans », a-t-il déclaré, faisant allusion à la mort vendredi d’un adjoint du chef des Gardiens, armée idéologique de la République islamique, dans la frappe qui a tué le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dans la banlieue sud de Beyrouth.
12h35Le pape appelle à un cessez-le-feu immédiat au Liban « martyrisé »Le pape François a exprimé ce dimanche depuis Bruxelles sa « douleur » devant l’élargissement du conflit au Proche-Orient et demandé un cessez-le-feu immédiat au Liban « martyrisé ». »Je continue de suivre avec douleur et préoccupation l’élargissement et l’intensification du conflit au Liban », a-t-il déclaré à la fin d’une messe au stade roi Baudouin. « Le Liban est un message mais en ce moment c’est un message martyrisé, et cette guerre a des effets dévastateurs sur la population », a-t-il poursuivi.12h20Près d’un million de personnes ont été déplacées au LibanPrès d’un million de personnes pourraient avoir été déplacées par les frappes israéliennes sur le Liban, le plus grand déplacement de population de l’histoire du pays, a affirmé le Premier ministre libanais, Najib Mikati lors d’une conférence de presse dimanche. « Le nombre est très important et pourrait atteindre un million de personnes […] ça pourrait être le plus grand déplacement de population de l’histoire du Liban », a-t-il déclaré.11h45Israël dit avoir tué un haut responsable du Hezbollah dans une frappe samedi au LibanL’armée israélienne a annoncé ce dimanche avoir tué un haut responsable du Hezbollah libanais dans une frappe aérienne samedi sur le fief du mouvement islamiste armé dans la banlieue de Beyrouth, au lendemain d’un bombardement massif dans lequel le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a été tué. L’armée a « éliminé le terroriste Nabil Qaouq, commandant de l’unité de sécurité […] du Hezbollah et membre du conseil central » de l’organisation, a-t-elle indiqué dans un communiqué.Une source proche du Hezbollah a confirmé à l’AFP que Qaouq avait été tué dans une frappe samedi dans la banlieue sud de Beyrouth, ajoutant qu’il était membre du conseil central du Hezbollah et responsable de la sécurité au sein du groupe.11h20L’armée libanaise appelle à « préserver l’unité nationale » et la « paix civile »L’armée libanaise a appelé ce dimanche la population à « préserver l’unité nationale » et la « paix civile » après la mort du chef du puissant Hezbollah chiite Hassan Nasrallah, tué vendredi dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth.Cet appel survient dans un pays profondément divisé selon des lignes de fracture communautaires, ravivées par la décision du Hezbollah de rouvrir un front avec Israël en soutien au Hamas palestinien. « L’armée appelle les citoyens à préserver l’unité nationale et à ne pas être entraînés dans des actions susceptibles d’affecter la paix civile en cette période dangereuse », écrit l’armée dans un communiqué. « L’ennemi israélien tente de mettre en oeuvre un plan de destruction et de semer la division parmi les Libanais », ajoute-t-elle.11h00Gilles Kepel : « Le Hamas a entraîné Nasrallah et l’Iran dans une spirale dont ils ont perdu le contrôle »Pour le professeur des universités, Gilles Kepel, en humiliant le Hezbollah, Israël fait vaciller le régime islamique iranien lui-même. L’élimination du leader chiite confirme que les conséquences du 7 octobre sont chaque jour plus vertigineuses. Lire l’entretien qu’il a accordé à L’Express.09h30L’ONU lance une aide alimentaire d’urgence pour un million de LibanaisLe Programme alimentaire mondial (PAM) a lancé une opération d’urgence pour fournir une aide alimentaire à un million de personnes affectées par la récente escalade du conflit au Liban, a annoncé dimanche cette agence de l’ONU.Le PAM, basé à Rome, « distribue des rations alimentaires, du pain, des plats chauds et des colis aux familles se trouvant dans des camps à travers le pays ». « Une nouvelle escalade du conflit ce week-end a souligné la nécessité d’une réponse humanitaire immédiate », explique l’agence dans un communiqué. »Alors que la crise s’aggrave, nous nous préparons à aider jusqu’à un million de personnes avec un mélange d’argent liquide et d’aide alimentaire », a-t-il ajouté, appelant la communauté internationale à contribuer à hauteur de 105 millions de dollars pour permettre au PAM de financer ces opérations jusqu’à la fin de l’année.08h40La Chine « profondément inquiète » des tensions au Proche-OrientLa Chine s’est dit dimanche « profondément inquiète » de la situation au Proche-Orient, après la mort au Liban d’Hassan Nasrallah, chef du mouvement pro-iranien Hezbollah, dans des bombardements israéliens.Dans ce communiqué, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a également précisé que « la Chine exhorte les parties impliquées, en particulier Israël, à prendre des mesures immédiates pour calmer la situation et empêcher le conflit de s’étendre davantage, voire de devenir hors de contrôle ».06h30L’Iran demande une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONUDans la nuit de samedi, l’Iran a demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU après la mort du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dans une frappe israélienne, selon une lettre au Conseil transmise à l’AFP.Dans ce courrier, l’ambassadeur iranien à l’ONU Amir Saeid Iravani appelle le Conseil à « prendre des mesures immédiates et décisives pour stopper l’agression israélienne et empêcher d’entraîner la région dans une guerre totale ».06h00L’armée israélienne continue à mener des frappes contre le HezbollahCe dimanche matin, les appareils de l’aviation israélienne « ont attaqué des dizaines de cibles terroristes sur le territoire du Liban au cours des dernières heures », a indiqué sur Telegram un porte-parole de l’armée.Il a précisé que ces attaques visaient des sites de lancement de roquettes vers Israël, des installations militaires et des dépôts d’armes. Depuis samedi, l’armée israélienne « a frappé des centaines de cibles terroristes du Hezbollah à travers le Liban », a encore affirmé ce porte-parole.

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Publish date : 2024-09-29 13:03:00

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L’Express

Hausse des impôts : vingt-sept députés macronistes mettent la pression sur Barnier

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Vingt-sept députés du groupe macroniste Ensemble pour la République (EPR) s’opposent, dans un texte publié par La Tribune samedi soir, à toute augmentation des impôts, alors que le Premier ministre Michel Barnier envisage de faire contribuer davantage ceux qui le peuvent, « de manière exceptionnelle et temporaire ». »Il nous paraît […] impensable qu’après sept années de baisse d’impôts ce soit l’alliance du bloc central qui finisse par renoncer à la stabilité fiscale pour les augmenter », écrivent Mathieu Lefèvre et Charles Rodwell, rejoints par les anciennes ministres Aurore Bergé et Marie Lebec, ou par l’ancien président du groupe Sylvain Maillard. Les auteurs estiment également « impensable » de remettre en question le « cap clair défini par les trois lois de programmation budgétaires des ministères de l’Intérieur, de l’Armée et de la Justice ». Pour eux, « le rétablissement des comptes passe avant tout par la baisse de la dépense publique » et, pour y parvenir, ils préconisent « le culte de la performance de nos politiques publiques », la « suppression de dizaines d’agences et de comités Théodule », « la simplification de l’action publique et la baisse du nombre de fonctionnaires en préservant nos services publics de proximité ».Arguant que « le rétablissement des comptes publics passe avant tout par la création de richesses et le plein-emploi », ils appellent à « mener des réformes courageuses – notamment celle de l’assurance chômage ». Et ils appellent à poursuivre la « lutte sans merci contre la fraude sociale et fiscale ».La détermination de BarnierLe Premier ministre Michel Barnier, constatant la situation très dégradée des finances dont il a hérité, a mis sur la table la possibilité d’augmenter certains prélèvements. « Sur la question de la fiscalité, j’ai dit que je protégerais de toute augmentation fiscale ceux qui sont sur le terrain, qui travaillent, qui produisent. Nous allons faire appel, de manière exceptionnelle et temporaire, à ceux qui peuvent contribuer à cet effort », avait-il déclaré vendredi dans le Journal de Saône-et-Loire.Interviewé vendredi dans Ouest-France, le président du groupe MoDem Marc Fesneau s’était dit pour sa part ouvert à des ajustements fiscaux. « Au MoDem, nous ne sommes pas fermés à demander des efforts aux personnes les plus riches – vraiment aux tranches les plus élevées – et aux très grandes entreprises », a déclaré l’ancien ministre de l’Agriculture. Son groupe est aussi prêt à « s’attaquer aux niches fiscales, à analyser les situations de rente et à annuler les baisses d’impôts prévues, comme la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises ».

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Publish date : 2024-09-29 12:25:30

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L’Express

« Comme si on était avant le krach » : l’ombre d’une « crise des subprimes » de l’édition scientifique

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Le mot « bulle », Paolo Crosetto n’a pas voulu l’écrire dans son étude. Mais c’est bien ce vocabulaire emprunté aux crises financières que choisit cet économiste quand on lui demande ce que veulent dire toutes ces courbes qu’il nous a envoyées par mail, début septembre. Avec trois de ses confrères, il vient de signer une analyse portant sur la santé du secteur de l’édition scientifique, publiée dans Quantitative science studies. Celle-ci a, en apparence, l’air positive : obtenues en analysant les registres en ligne des principaux acteurs du secteur, ses données montrent une envolée du nombre d’articles scientifiques publiés entre 2016 et 2022, de l’ordre de + 47 %. Mais à en croire l’exposé du chercheur, affilié à l’Inrae (institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement), cet apparent dynamisme masque en réalité un sérieux risque de crise dans le secteur.Car en auscultant de plus près ses données, une large partie de cette croissance semble reposer sur la prolifération de produits particulièrement à risque sur le plan scientifique, menaçant, en plus de l’économie de l’édition, la qualité de la connaissance accumulée. Paolo Crosetto file la métaphore : « C’est comme si on était au printemps 2007, juste avant le krach. Sauf qu’au lieu du système financier et du pouvoir d’achat, c’est la confiance dans la recherche qui pourrait être affectée ».La ruée vers les « hors-séries »Sur la période étudiée, de nombreux journaux scientifiques se sont rués dans la fabrication de numéros d’un genre nouveau : les « hors-séries », des éditions spéciales organisées autour d’une thématique plutôt que d’une discipline. Normalement exceptionnelles, ces publications comptent désormais pour 38 % dans la production scientifique des principales maisons d’édition, garantes de la probité et de la rigueur de la littérature scientifique. C’est trois fois plus qu’en 2016.Paolo Crosetto compare ces numéros spéciaux aux « subprimes », ces lots de crédits en apparence sûrs mais comprenant des emprunts à risque, qui ont inondé les marchés financiers en 2008 : « Ces productions scientifiques sont adossées à des revues bien cotées et ont l’air de bonne facture, mais en réalité ils sont particulièrement à risque de véhiculer des contenus de mauvaise qualité, du plagiat ou des fraudes », résume le chercheur.Dans une édition classique, des chercheurs indépendants mandatés par la revue relisent les travaux. Les hors-séries sont, eux, constitutés par un « éditeur invité », un scientifique extérieur, chargé de recruter son propre comité de relecture et d’attirer les contributions. Une sous-traitance gagnant-gagnant, en théorie : « Flattés, les invités mobilisent leur réseau pour remplir leurs pages, et les revues se développent », poursuit Paolo Crosetto. Le système permet d’attirer plus de publications, et donc plus d’argent pour les revues qui se rémunèrent en faisant payer aux chercheurs les coûts de publication.De premières faillitesUn système attractif, mais plus volatil. Difficile de critiquer une étude qui provient de connaissances. « En déléguant, les éditeurs s’exposent plus fortement aux comportements prédateurs de scientifiques ou de structures qui cherchent à publier en masse pour augmenter leurs statistiques, sans se préoccuper du contenu de leurs articles », constate Hervé Maisonneuve, membre de l’European Association of Science Editors. Au sein de cette association qui regroupe les rédacteurs des principaux journaux européens, le spécialiste a lui aussi vu « la bulle » arriver. Il craint désormais qu’une partie du secteur s’effondre.Un scénario catastrophe, mais pas improbable. De premières faillites ont déjà eu lieu : en 2022, la maison d’édition Hindawi, dont la croissance mirobolante dépendait essentiellement de ces produits, a vu sa production détournée par des « moulins à papier », ces structures qui placent des papiers bidons pour des scientifiques désespérément en quête de notoriété, et qui ont réussi à polluer au moins 2 % de la littérature scientifique. Lorsque les marchés ont appris l’affaire, le propriétaire du titre, Wiley, qui avait racheté Hindawi pour 298 millions de dollars en 2021, a perdu 400 millions de dollars en une journée. Il a dû fermer Hindawi pour éviter de s’écrouler.Le naufrage fait penser à ces banques qui, en s’apercevant de la toxicité des subprimes, ont coulé en 2008. Si les études scientifiques ne sont pas des actifs financiers, le risque de contagion, lui, est bien réel. La chute d’Hindawi a causé la plus grande « rétractation » de l’histoire : 8 000 papiers ont été, d’un coup, retirés de la littérature, sentence la plus sévère pour des travaux scientifiques. Frontiers et MDPI, deux éditeurs qui avaient massivement investi dans la production de hors-séries – bien plus qu’Hindawi – ont brusquement ralenti leur production à la suite de cet incident.Un brusque ralentissementCes maisons, relativement jeunes dans le secteur, affichaient jusqu’en 2022 une croissance affolante : le nombre de travaux publiés par ces trois structures a bondi de 675 et 1079 %, entre 2016 et 2022, d’après les travaux de Paolo Crosetto. Cette hausse exponentielle – 6 à 10 fois celle d’Hindawi – leur a permis de passer du Top 100 au Top 6 mondial des maisons d’éditions scientifiques les plus productives. A titre de comparaison, les plus prestigieux de leurs concurrents, Springer, Nature (une branche du groupe Springer) ou encore BMC, ont vu leur production progresser de 51, 32, et 3 % seulement.Après le démantèlement de Hindawi, le nombre d’articles publiés par Frontiers et MDPI a dégringolé de respectivement 14 % et de 21 % au second semestre 2023. Dans ces maisons, les numéros spéciaux avaient tellement proliféré qu’ils dépassaient, et de loin, la production normale. Il faut les compter, pour se rendre compte de l’ampleur réelle phénomène : en 2022, MDPI, champion incontesté de la pratique, a publié environ 188 000 articles, dans des numéros « exceptionnels », contre seulement 25 400 dans des éditions normales. S’exposant, de fait, à un immense risque en cas de pratiques frauduleuses.Le navire a déjà tremblé, deux fois. En 2023, deux journaux de MDPI, Journal of Risk and Financial Management et International Journal of Environmental Research and Public Health (IJERPH), ont été « délistés » des encyclopédies scientifiques, ces annuaires qui agrègent toutes les productions. Des hors-séries portant sur des thématiques très éloignées de leur expertise initiale s’étaient infiltrés au milieu de volumes contenant de la science pourtant convenable. Ainsi invisibilisés, ces deux titres, pourtant bien insérés dans la recherche, souvent cités dans les travaux, ont dû brusquement réduire la voilure, passant de plusieurs milliers d’articles publiés à quelques centaines.Le mécontentement des chercheursAlertés par ces secousses, les scientifiques sont de plus en plus nombreux à faire connaître leur mécontentement. « Je ne connais pas un chercheur qui n’ait pas été invité dans des hors-séries sur des sujets sur lesquels il n’avait aucune expertise », déplore ainsi Megha Sud, docteur en géographie et membre du International Science Council, l’union internationale des syndicats de scientifiques. De nombreux chercheurs rapportent les mêmes histoires : du démarchage hors-sol, purement mercantile.Des scientifiques ont même décidé de faire leurs cartons à cause des risques sur la santé financière des maisons d’édition et, surtout, sur la qualité de la littérature scientifique. Ce fut le cas de Gemma E. Derrick, partie de la rédaction en chef de Publications MDPI à cause de ce comportement « prédateur ». Et d’une quarantaine de relecteurs de la revue NeuroImage d’Elsevier, qui ont quitté le navire après une hausse des prix pratiqués jugée inadéquate avec la relecture proposée.En 2022, l’Unesco, l’organe des Nations unies entre autres responsables des sciences, s’est vue obligée de publier un guide pour discerner les initiatives à risques des autres, tant le système est perméable. En Suisse, le Fonds national pour la recherche, principal financeur public de la science, a décidé l’année dernière de réserver ses aides à la publication aux éditions normales. « Tout le monde a été stupéfait de la vitesse à laquelle les hors-séries se sont répandus », commente son président, Matthias Egger.Vers une réforme du modèle ?Si les agences nationales de recherche des grandes nations scientifiques, comme les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou la France n’ont pas suivi ce mouvement, considérant que la liberté de publication primait, elles ont banni le recours aux « indices bibliométriques », indicateurs qui compilent le nombre d’articles publiés ou le nombre de fois qu’ils sont cités. « Cela permet d’éviter que les scientifiques soient trop incités à publier et se tournent vers des numéros suspects », relate Patrick Couvreur, président du comité Evaluation et Science ouvert de l’Académie des sciences.La mesure n’a pas réglé le problème : « Les indices bibliométriques sont, dans les faits, encore trop regardés. Car les jurys qui examinent les promotions, les recrutements, ou les projets scientifiques ne peuvent pas être experts sur tous les sujets », poursuit le spécialiste. Les courbes de Paolo Crosetto ne l’ont pas surpris : une fois, une revue l’a inscrit à un comité de relecture sans même l’en informer. « Les mauvaises pratiques sont trop répandues, avec de nombreuses revues dans la zone grise », regrette le spécialiste.En mai 2024, Paolo Crosetto a été invité par le Global Research Council, le forum des institutions scientifiques, pour présenter son étude. Depuis, sa boîte mail est remplie de propositions de collaboration d’agences nationales voulant bénéficier de ses idées pour lutter contre les mauvaises pratiques éditoriales. L’économiste voudrait que les éditeurs, en grande partie des entreprises privées mais dont le profit dépend de fonds publics, soient obligés de publier leurs statistiques. Le nombre de hors-séries publiés, mais aussi le temps passé à relire les articles, en forte baisse ces dernières années.De son côté, Frontiers réfute l’idée que les hors-séries soient des produits à risque. L’éditeur préfère les voir comme une « innovation » plutôt que comme des opérations commerciales. « La protection contre la recherche frauduleuse est strictement une question de contrôle de la qualité éditoriale, liée aux politiques, processus et pratiques de chaque éditeur, et ne dépend pas des hors-séries », assure le groupe à L’Express. Frontiers s’est attaqué publiquement au sérieux de l’étude de Paolo Crosetto, considérant qu’elle était tronquée. Ce qui n’a pas empêché la revue Quantitative Science Studies de la publier. De nombreux scientifiques indépendants ont confirmé le sérieux de son analyse à L’Express. MDPI n’a pas souhaité répondre à nos questions.

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Author : Antoine Beau

Publish date : 2024-09-29 11:30:00

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L’Express

Pourquoi la Silicon Valley scrute les ratés du Royaume-Uni, par Robin Rivaton

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Pourquoi les Britanniques stagnent-ils ? C’est la question qui a agité la communauté tech ces derniers jours. Trois chercheurs indépendants, Ben Southwood, Samuel Hughes et Sam Bowman, ont publié un très remarqué rapport sur le sujet qui a cumulé plus de 5 millions de vues sur le réseau social X. Marc Andreessen, fondateur du géant du capital-risque à son nom, Patrick Collison, cofondateur de Stripe, Matthew Clifford, cofondateur de l’incubateur Entrepreneur First et sherpa du sommet sur l’IA de Bletchley Park ou encore l’économiste Tyler Cowen, très écouté dans la Silicon Valley, l’ont partagé et commenté. Le rapport est remarquable sur la forme, déjà, parce qu’il montre que la production de contenus influents se fait de plus en plus par des individus en dehors du cadre institutionnel traditionnel des think tanks, partis politiques ou laboratoires de recherche.Sur le fond, il débute par un rappel de faits assez spectaculaires. Avec des tailles de population presque identiques, le Royaume-Uni compte moins de 30 millions de foyers, tandis que la France en compte environ 37 millions. Seules 800 000 familles britanniques possèdent une résidence secondaire, contre 3,4 millions de familles françaises, un écart révélateur d’un manque criant de logements. La production d’électricité par habitant représente, quant à elle, à peine les deux tiers de celle de la France – 4 800 kilowattheures par an contre 7 300 chez nous – et à peine plus d’un tiers de celle des Etats-Unis, ce qui rapproche notre voisin de pays en développement comme le Brésil ou l’Afrique du Sud.Avantage à la France sur l’énergie et les transportsLe rapport souligne également qu’il n’existe que 7 réseaux de tramways et 3 systèmes de métros souterrains en Grande-Bretagne, contre respectivement 29 et 6 en France. Depuis 1980, la France a ouvert 2 700 kilomètres de lignes à grande vitesse, contre seulement 108 en Grande-Bretagne. Enfin, la France compte près de 12 000 kilomètres d’autoroutes, contre environ 4 000 chez nos amis britanniques.La comparaison régulière avec la France n’est pas anodine. Malgré leurs spécificités, que les deux pays aiment à souligner, ils sont très proches par leur centralisation du pouvoir, la force historique de leur système de protection sociale et de leurs services publics, le poids démesuré de leur élite politique. D’après les auteurs, c’est parce que la France a largement développé ses infrastructures de logement, de transport et d’énergie qu’elle peut se permettre de maintenir une productivité du travail élevée, et donc un plus faible volume d’heures travaillées.La réglementation, une malédictionL’écho que ce rapport a rencontré dans la sphère tech est révélateur d’une tendance de fond : les entrepreneurs et investisseurs adhèrent de plus en plus à l’idée que la bureaucratie et la microdémocratie sont des freins à la construction d’infrastructures essentielles, qui finissent par entraver le développement technologique. On sentait déjà cette préoccupation dans l’essai It’s Time to Build de Marc Andreessen, paru en 2020. La crainte d’un dépassement par l’Asie, Chine en tête, parce que l’Amérique a cessé de construire revient très souvent.Cette grille de lecture aide à comprendre l’attrait des républicains pour ces dirigeants technologiques. Donald Trump a déjà promis, s’il est élu, de confier à Elon Musk les rênes d’une commission sur l’efficacité du gouvernement fédéral, avec un focus sur la déréglementation environnementale et le droit du travail. Sa fille, Ivanka Trump, a quant à elle récemment retweeté le travail de Leopold Aschenbrenner, un jeune gérant de fonds, autrefois chez OpenAI, qui avertit que les Etats-Unis doivent investir massivement dans leurs infrastructures d’énergie pour soutenir la course générale à l’intelligence artificielle. Une position promue également par Sam Altman lors de sa rencontre avec Joe Biden en septembre.Le dirigeant d’OpenAI a demandé l’autorisation de construire des data centers de 5 gigawatts, soit la consommation de 3 millions de ménages. Quelques heures plus tard, le gouverneur de Pennsylvanie, Josh Shapiro, réclamait une procédure dérogatoire accélérée pour la réouverture de la centrale nucléaire de Three Mile Island afin d’alimenter un data center de Microsoft. Les Etats-Unis semblent bien décidés à conjurer le sort britannique.

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Author : Robin Rivaton

Publish date : 2024-09-29 10:30:00

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L’Express

Jérôme Garcin face aux fantômes littéraires de l’Occupation

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Dans notre époque de clichés, il est souvent bénéfique d’être un personnage haut en couleur pour passer à la postérité. Comment se fait-il, dès lors, que Jean Prévost (1901-1944) ne soit pas devenu un mythe national ? Sa vie est un roman. Pilier de la NRF, mais aussi animateur de la revue Le Navire d’argent sous la direction d’Adrienne Monnier, il y publie un inconnu nommé Saint-Exupéry. Doué d’une âme sensible, il signe avec La Création chez Stendhal un essai qui fait référence sur le sujet. Ce grand esprit est aussi sportif : il pratique le rugby et possède un punching-ball dans son bureau. Il faut croire qu’il s’en sert. Sylvia Beach, qui aime organiser des combats de boxe dans sa librairie de la rue de l’Odéon, lui propose un jour ce défi : affronter Ernest Hemingway. L’Américain, cette chiffe molle, ne fait pas le poids : il se casse un pouce contre le poing de Prévost. Ce dernier prend plus tard le maquis, combat les Allemands (tout en préparant la nuit, sous sa tente, un livre sur Baudelaire) et tombe dans le Vercors en 1944 sous le feu des mitrailleuses. Il meurt à 43 ans (soit plus jeune que Fitzgerald). C’est à lui que Jérôme Garcin avait consacré son tout premier livre, Pour Jean Prévost, en 1994. Trente ans plus tard, Garcin sort Des mots et des actes, un essai passionnant sur les ombres (Céline, Chardonne ou Morand) et les rares lumières (Jean Paulhan ou Jacques Lusseyran) de l’Occupation. Les pages les plus acides (tordantes) sont consacrées à ce mondain sans colonne vertébrale de Cocteau (« une anguille ») et à l’éditeur Bernard Grasset, « ce mégalomane corrupteur et corrompu », auteur de textes pronazis qui publia Hitler et déclarait : « Le devoir de tout Français est de rester sourd aux voix venues de Londres. » Dès l’introduction, Prévost s’impose comme la figure la plus digne : « On connaît l’échelle de Richter. Désormais, je ne peux rien lire sur cette époque en clair-obscur sans me référer à l’échelle de Prévost. Elle me donne la juste mesure des mots et des actes. »Né en 1956, donc nettement plus jeune que son ami Modiano, Garcin poursuit sa ronde de nuit au cœur des années 1940. Répondant à nos questions dans le jardin ensoleillé des éditions Gallimard, il nous raconte d’où lui vient ce goût : « Je suis depuis toujours un lecteur fanatique des journaux intimes, des correspondances, des récits et des Mémoires des écrivains de cette époque-là. Et j’ai été contemporain des années Mitterrand, qui étaient celles du bon chic collabo. Cette période m’a beaucoup marqué, et c’est à cause d’elle que j’ai fini par écrire Pour Jean Prévost. Je m’explique. En 1978, Darquier de Pellepoix donne à L’Express, où j’ai travaillé avant vous, une interview retentissante dans laquelle il déclare que, à Auschwitz, ‘on a gazé que les poux’. Faurisson commence alors à faire du bruit. Puis en 1981 Mitterrand arrive avec toutes ses admirations (Chardonne en premier lieu, mais aussi Rebatet) et tous ses amis (Papon, Bousquet et les autres). Les éditeurs rééditent des auteurs collaborationnistes. En 1987 sortent simultanément dans des grosses maisons deux livres à la gloire de Brasillach, dont l’un écrit par Anne Brassié, journaliste à Minute, qui est un panégyrique de Brasillach, vu comme un martyr de l’épuration. Le mitterrandisme a été terrible pour ça. Les langues se déliaient. On créditait les pires ordures d’un talent supplémentaire, ce qui est vrai de Céline, ce génie absolu, mais ne l’est pas pour plein d’autres. A l’inverse, si on avait fait le bon choix, on était considéré comme un mauvais écrivain – on ne pouvait pas dire de bien de Saint-Exupéry, par exemple. Cela m’a poussé à vouloir sortir Prévost de l’oubli. » »Entre la perfection et l’abjection »Auteur fin (ce qu’avait rappelé Mes fragiles, qui sort en Folio ces jours-ci), Garcin aura passé une bonne partie de son temps à lire les infréquentables. Un mystère reste entier : comment peut-on naître avec un don pour le style et un esprit tordu, voire obtus ? Notre interlocuteur n’a toujours pas la réponse : « En dehors de Céline, le cas le plus extrême, c’est Morand. Il a ce style crépitant à la française, que j’aime beaucoup, surtout dans Milady, que je place au sommet. Aucun homme n’a mieux parlé des chevaux. Hélas sa correspondance est épouvantable. Dans une lettre à Chardonne adressée après-guerre, il est capable de dire d’un écrivain qui a été déporté : ‘Il a été à Buchenwald, mais il n’y a pas appris la concentration.’ Ses lettres me font vomir : elles débordent d’un antisémitisme maladif, mais aussi de racisme et d’une homophobie démentielle, d’une vulgarité des sentiments à mille lieues de l’écrivain ultra-brillant qu’il était. Je ne comprends pas, il me manque un élément… Après la Libération, Chardonne a fait amende honorable. Morand, lui, n’a jamais abdiqué ses pires idées. Et pourtant, dans ses lettres les plus atroces, il peut soudainement décrire un paysage, une lumière, et toucher alors à la perfection… Ainsi était-il : entre la perfection et l’abjection. »On se souvient que, malgré une inimitié farouche envers l’ancien ambassadeur du régime de Vichy, le général de Gaulle avait laissé Morand entrer à l’Académie française en 1968. Il s’était montré moins clément envers Brasillach, le rédacteur en chef de Je suis partout, fusillé en 1945 au fort de Montrouge. Dans Des mots et des actes, Garcin cite ces mots de De Gaulle, recueillis par Alain Peyrefitte bien après les faits, en 1963 : « Un intellectuel n’est pas moins, mais plus responsable que les autres. Il est un incitateur. Il est un chef, au sens le plus fort. François Mauriac m’avait écrit qu’une tête pensante ne doit pas tomber. Et pourquoi donc, ce privilège ? Une grosse tête est plus responsable qu’une tête de piaf. Brasillach était intelligent. Il avait du talent. Ce qu’il a fait est d’autant plus grave. » Commentaire de Garcin : « Selon moi, il ne fallait pas exécuter Brasillach. Le geste grandiose aurait été de le gracier. Mais dans Je suis partout il avait pratiqué la délation de manière ignominieuse. L’argument de De Gaulle est légitime : un intellectuel n’a pas à être exempt de toute condamnation. » »Plus on se déleste, mieux on se porte »Pour conclure, revenons une seconde quai Conti, où Charles Maurras avait été élu triomphalement en 1938. A la fin de son livre, Garcin remarque, en reprenant les travaux de Gisèle Sapiro, qu’à l’Académie française la collaboration l’emportait sur la résistance – il exhume ainsi Henry Bordeaux, académicien vichyssois oublié qui voulait démanteler la tour Eiffel pour que son métal soit versé à l’effort de guerre allemand… Dans le milieu littéraire, il se dit que Garcin prétend à l’habit vert. On lui pose la question, il sourit : « Je suis cité pour un tas de choses dont je ne veux pas du tout… Plus on se déleste, mieux on se porte. J’en sais quelque chose aujourd’hui après avoir quitté le jury du prix Renaudot et la présentation du Masque et la Plume. L’Académie ne correspond ni à mon mode de vie ni à mes idées – ça n’a jamais été un repaire de progressistes ! J’ai tout arrêté, ce n’est pas pour reprendre du service. Je suis très content avec juste mon bloc-notes dans Le Nouvel Obs. » Engagé dans la résistance intellectuelle, proche de Paulhan et Jacques Decour, l’écrivain Jean Guéhenno disait des hommes de lettres qu’ils ne forment pas « une des plus grandes espèces humaines ». Garcin lui rend un bel hommage dans Des mots et des actes. On comprend qu’il préfère désormais s’occuper de ses chevaux en Normandie que de frayer avec les filous de Saint-Germain-des-Prés.Des mots et des actes. Les belles-lettres sous l’Occupation, par Jérôme Garcin. Gallimard, 164 p., 18,50 €.

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Author : Louis-Henri de La Rochefoucauld

Publish date : 2024-09-29 10:00:00

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L’Express

La kétamine, drogue, placebo ou thérapie prometteuse ? Les dessous d’une bataille scientifique

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Docteur Jekyll et Mister Hyde. La kétamine a deux visages. D’un côté, l’augmentation de sa consommation à usage récréatif pour ses effets dissociatifs, stimulants et euphorisants inquiète les autorités. D’autant que ses conséquences sur la santé restent moins connues que ceux d’autres drogues plus populaires. De l’autre, la kétamine suscite de nombreux espoirs chez les chercheurs et les médecins pour le traitement de la dépression, des crises suicidaires aiguës, voire d’autres troubles cognitifs.Son mauvais visage a connu une médiatisation inédite fin 2023 lorsque Matthew Perry, qui incarnait Chandler dans la série Friends, est mort noyé dans son jacuzzi après une trop forte dose. L’acteur en faisait d’ailleurs un double usage. La kétamine lui était prescrite de manière supervisée dans le cadre de sessions de thérapie pour dépression. Mais lorsqu’une augmentation de dosage lui a été refusée, il s’est tourné vers des dealeurs et des médecins peu regardants. Plus récemment, la kétamine a fait parler d’elle à l’occasion de saisies records. 224 kilos interceptés le 9 septembre dernier par la police belge lors d’un contrôle de routine sur une autoroute. 212 kilos confisqués le lendemain à Ibiza, l’île espagnole connue pour sa vie nocturne. Des chiffres qui suggèrent une augmentation des volumes afin de satisfaire une demande en hausse.Consommation plus fréquente et à plus haute dose : dangerLa dernière enquête Oppidum, un dispositif de surveillance de l’usage de substances psychoactives du Réseau français d’addictovigilance, confirme cette augmentation de la consommation. Le document, récemment diffusé par l’Agence nationale du médicament (ANSM), repose sur une enquête nationale menée en octobre 2023 sur 5 358 sujets. Il fait état d’une multiplication par cinq de l’usage de kétamine entre 2013 et 2023. « Il s’agit d’un signal très fort, qui confirme les données des autres centres d’addictovigilance. Nous observons une diversification du profil des usagers qui en consomment plus fréquemment, par voie nasale, dans des quantités allant jusqu’à plusieurs grammes par jour », s’alarme la Pr Joëlle Micallef, pharmacologue à l’Assistance publique – Hôpitaux de Marseille. « Nous connaissions les risques liés à un usage ponctuel, mais de nouveaux problèmes apparaissent avec ces consommations plus fréquentes, poursuit la spécialiste. Heureusement, il existe déjà une littérature très riche à ce sujet, puisque l’Asie (Chine, Taïwan et Hongkong) fait face à ce type de consommation depuis 20 ans environ ».Ces recherches font état de complications principalement lorsque la poudre de kétamine est reniflée, le mode le plus populaire chez les consommateurs. Ainsi, l’irritation des cloisons nasales peut aller jusqu’à leur perforation, comme avec la cocaïne. Surtout, ces voies très vascularisées favorisent le passage dans le sang, et comme la kétamine augmente la pression artérielle, cela peut entraîner des accidents vasculaires cérébraux. Une utilisation intensive peut également provoquer des complications urinaires. Parmi elles, des cystites interstitielles, qui engendrent des inflammations semblables aux infections urinaires, voire des insuffisances rénales, ou la réduction de la taille de la vessie jusqu’à 100 voire 50 millilitres seulement, contre 300 à 600 ml normalement. « Des usagers vont uriner avec des douleurs et jusqu’à 20 fois par jour, voire plus », décrit le Pr. Micallef. Cercle vicieux : pour calmer les douleurs, certains reprennent de la kétamine. Si l’arrêt de la consommation peut permettre un retour à la normale, dans le cas contraire les dégâts peuvent s’avérer irréversibles et conduire à la chirurgie.Les dérivés de synthèse compliquent la situationA tous ces problèmes s’ajoutent ceux déjà connus : hallucinations terrifiantes, état délirant, crise d’angoisse, perte de mémoire… Les effets hallucinogènes peuvent durer plusieurs jours, selon un rapport de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives. Il n’y a pas, en revanche, d’addiction physique. « On ne constate pas de manifestation de dépendance forte comme celles liées à la cocaïne. Mais certains patients décrivent parfois un « craving » [NDLR : une pulsion de consommation doublée d’un caractère irrépressible] », indique le Pr. Micallef. Les médecins parlent alors plutôt d’un trouble de l’usage.Des dérivés de la kétamine sont aussi apparus ces dernières années. Ils sont facilement accessibles sur des sites Internet dédiés aux nouveaux produits de synthèses (NPS), qui imitent les effets des drogues en reprenant leur structure moléculaire – en remplaçant un atome de chlore par un de fluor par exemple -, mais en la modifiant légèrement afin de contourner la loi sur les stupéfiants. Le Pr. Micallef, également chargée de la vigilance sur les NPS dérivés de kétamine, a récemment rendu un rapport à l’ANSM. Elle fait état d’une myriade de produit : méthoxétamine (MXE), fluorexétamine (FXE), hydroxétamine (HXE), deschlorokétamine (DCK, DXE, 2-OXO-PCM), deschloro-N-ethyl-kétamine (2-OXO-PCE) et 2-fluorodeschloroketamine (2F-DCK, 2-FK). Pour l’instant, seule la MXE a été interdite en France.Une quarantaine de cas d’utilisation ont été officiellement répertoriés sur le territoire. « En addictologie, on dit que 1 % des problèmes est déclaré, on peut donc multiplier ce chiffre par 100. Sans surprise, leur capacité à passer sous les radars réduit les possibilités pour les médecins et chercheurs de comprendre leurs dangers avec précision. Néanmoins, deux décès et 12 cas graves impliquant la 2F-DCK ont été rapportés en Europe. La Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives a donc décidé de mettre en ligne un guide et une application, visant à informer les consommateurs.Des résultats thérapeutiques « phénoménaux »Face à cette longue liste de dangers, il pourrait apparaître paradoxal que la kétamine soit vue d’un aussi bon œil par les médecins et chercheurs. Mais cette position repose sur une série de récents résultats qui montrent un effet bénéfique dans le traitement des dépressions et des crises suicidaires, alors que 9 000 personnes se suicident chaque année en France et que la dépression reste le trouble psychiatrique le plus fréquent.En 2018, une équipe française (GHU Paris, CMME, CHU Nîmes) a ainsi publié une étude suggérant que les idées suicidaires des personnes ayant reçu de la kétamine ne durent que quelques heures après son administration, contre six à huit semaines pour les patients ayant reçu un traitement classique. Les chercheurs ont voulu confirmer cette piste et ont publié, en 2022, de nouveaux travaux dans la revue BMJ. Ils ont recruté des patients souffrant de crise suicidaire aiguë ainsi que de troubles bipolaires ou de dépressions sévères et leur ont injecté soit un placebo, soit de la kétamine à faible dose (0,5 milligramme par kilogramme, soit 0,035 g pour une personne de 70 kilos). Quelques jours plus tard, ils ont constaté la disparition d’idées suicidaires chez 63 % des patients ayant reçu de la kétamine, contre 32 % pour les autres.Toujours en 2022, une autre équipe française (Inserm/CNRS/AP-HP/Sorbonne Université, AP-HP) a testé l’efficacité de la kétamine chez des patients souffrant d’une dépression résistante (des personnes pour qui deux types d’antidépresseurs classiques n’ont pas fonctionné, soit 30 % des patients dépressifs). Dans leur étude, publiée dans la revue JAMA Psychiatry, les chercheurs ont administré trois doses de kétamine par infusion (0,5 mg par kg) à un groupe de 26 patients pendant une semaine. Ils ont constaté une nette amélioration de leur état. « Ils étaient plus optimistes, ignoraient plus facilement les informations négatives et ne surestimaient pas leurs croyances négatives », détaille Liane Schmidt, chercheuse à l’Institut du Cerveau, coautrice de l’étude. Ces effets étaient, par ailleurs, corrélés avec l’amélioration de leur état dépressif. « Cela suggère que la kétamine peut créer un terrain plus fécond aux idées positives », ajoute la chercheuse. Un effet utile notamment dans le cadre d’une psychothérapie. Mieux encore, les effets bénéfiques ont été constatés quatre heures après la première administration, alors que les antidépresseurs classiques agissent en moyenne au bout de trois semaines. « L’effet que nous avons observé semble phénoménal, mais nous devons répliquer ces résultats », prévient Liane Schmidt. »Nous avons lancé une nouvelle étude qui comprend de nouveaux tests et des IRM du cerveau », confirme Philippe Fossati, chercheur à l’Institut du Cerveau, professeur de psychiatrie à Sorbonne Université, chef du service de psychiatrie à l’hôpital de la Pitié-Salpétrière (Paris) et également coauteur de cette étude. Les deux scientifiques veulent comprendre plus précisément le mécanisme d’action de la kétamine qui, contrairement aux antidépresseurs, agit sur la voie du glutamate, le principal neurotransmetteur excitateur du cerveau. « Il s’agit d’un sujet brûlant en recherche fondamentale, mais la littérature scientifique n’est pas assez riche pour tout expliquer », souligne Liane Schmidt. Les chercheurs savent néanmoins que la kétamine se connecte aux récepteurs NMDA (essentiels à la mémoire) du cerveau, ce qui conduit à la création de synapses et donc de nouvelles connexions neuronales. La kétamine agit donc sur la plasticité du cerveau. « Mais nous ne comprenons pas encore comment, ni ce que cela provoque », poursuit Liane Schmidt. Les modèles théoriques suggèrent que cela pourrait avoir un effet sur les aires d’apprentissage, mais cela reste à confirmer. »Il faut surveiller les risques de près »Tous les scientifiques ne sont toutefois pas aussi enthousiastes. L’évaluation de la Haute autorité de santé souligne trois des quatre essais cliniques sur la kétamine et l’eskétamine, un dérivé de kétamine développé par le laboratoire Janssen qui s’administre par spray nasal, présentent des effets bénéfiques peu différents d’un placebo, rappelle le Pr. Micallef. Selon elle, il n’est pas exclu que l’efficacité de la kétamine s’explique plutôt par l’effet placebo lié à la prise en charge des patients, qui sont reçus plusieurs fois par semaine à l’hôpital dans un cadre idéal, avec un suivi psychologique, etc. Le docteur Fossati et la chercheuse Liane Schmidt veulent d’ailleurs répondre à cette question dans leur future étude. Le Pr. Micallef s’inquiète aussi des dangers potentiels de l’usage de la kétamine à l’hôpital. « Il faut surveiller de près les risques urinaires, hépatiques, biliaires ainsi que les troubles de l’usage que l’on retrouve chez les consommateurs de kétamine récréative », ajoute-t-elle, tout en reconnaissant que la qualité des produits est encadrée à l’hôpital, et les doses administrées bien moindres. »Effectivement, il faut se montrer vigilant, mais nous traitons déjà plusieurs centaines de patients par an et n’avons pas constaté de phénomène de sevrage lors de l’arrêt du traitement, ni de développement de dépendance ou de troubles cognitifs », rassure le docteur Pierre de Maricourt, psychiatre, chef de service au Centre hospitalier Sainte-Anne (Paris). Quant au manque d’efficacité pointé par certaines études, le clinicien lui oppose des résultats probants sur le terrain. « Ce traitement a révolutionné nos pratiques de soins. La dernière étude que nous avons publiée sur l’eskétamine montre 40 % d’efficacité sur des patients déprimés résistants, là où des études montrent que seuls 10 % des patients réagissent à un troisième traitement classique, affirme-t-il. La kétamine n’est pas la panacée, mais si elle ne fonctionnait jamais, on ne s’acharnerait pas ».L’eskétamine : coût élevé, mais gain de temps importantUne dernière critique concerne le coût. Si la kétamine est tombée dans le domaine public – une ampoule ne coûte que quelques euros -, un flacon d’eskétamine, lui, est facturé autour de 200 euros, pour une efficacité a priori équivalente. Pourtant, seule l’eskétamine a reçu une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour le traitement de la dépression. La kétamine, elle, est uniquement autorisée à l’hôpital et sous supervision. « Pour obtenir une AMM, il faut mener des études d’efficacité et sur la tolérance qui coûtent extrêmement cher. Seuls des laboratoires privés peuvent le faire », rappelle Pierre de Maricourt. Le retour sur investissement s’obtient alors grâce au brevetage d’un nouveau médicament. Dans le cas de la kétamine, Janssen a simplement modifié la configuration spatiale de la kétamine et développé une solution par spray.Malgré tout, l’eskétamine conserve les faveurs des psychiatres. « Nous n’avons pas d’eskétamine à la Pitié Salpêtrière – trop cher, selon l’AP-HP -, ce qui est un scandale », tempête Philippe Fossati. « L’administration de l’eskétamine peut pourtant s’effectuer en hospitalisation de jour sans bloquer de lit. Et on pourrait traiter beaucoup plus de patients, car un spray se prodigue en quelques secondes, contre 40 minutes pour une intraveineuse, sans compter le temps de préparation très coûteux en temps infirmier », poursuit-il. Le docteur Pierre de Maricourt confirme : « A Sainte-Anne, nous pouvons utiliser les deux, mais nous avons fait le calcul : nous traitons beaucoup plus de patients avec l’eskétamine ». Dans une période de crise du personnel à l’hôpital, l’atout n’est pas négligeable.La kétamine entretient encore bien d’autres espoirs. Une étude expérimentale publiée en 2019 dans la revue scientifique Nature Communications suggère des effets potentiellement intéressants sur le traitement de l’alcoolisme. Et l’hôpital Sainte-Anne commence à la tester contre les troubles de stress post-traumatiques et enregistre des données préliminaires positives. L’hôpital psychiatrique ne s’arrête pas là, puisqu’il vient également de lancer une étude sur l’effet de la psilocybine – principe actif des champignons hallucinogènes – sur la dépression. Les investigations sur les effets potentiellement bénéfiques des psychotropes sur la santé ne font donc que commencer.

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Author : Victor Garcia

Publish date : 2024-09-29 09:00:00

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L’Express

Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur qui se croyait encore en majorité absolue

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Ne parlez pas de « recadrage. » Plutôt de « réunion de travail ». Une rhétorique autoritaire serait malvenue, moins d’une semaine après la formation du gouvernement. Ce jeudi 26 septembre, Michel Barnier reçoit à l’heure du petit-déjeuner Bruno Retailleau et Didier Migaud à Matignon. Les ministres de l’Intérieur et de la Justice ferraillent par médias interposés depuis leur nomination. Le locataire de Beauvau raille un « droit à l’inexécution des peines », quand le garde des Sceaux défend « l’indépendance de la justice ». Du classique entre ces deux maisons. Michel Barnier veut calmer le jeu et préparer avec eux sa Déclaration de politique générale (DPG). Dans ce huis clos, Bruno Retailleau évoque une évolution de notre architecture pénale, son obsession. Pourquoi diable un ministre de l’Intérieur s’interdirait-il de parler de justice ? Comment continuer à demander à des policiers et à des gendarmes de prendre des risques chaque jour plus grands si la sanction qui succède l’arrestation est incertaine ? La chaîne pénale est indivisible ! L’homme sort satisfait de l’entretien, convaincu de sa prestation.Il est un trait de personnalité unanimement reconnu à Bruno Retailleau. Il ne transige pas sur ses convictions. La droite loue cette rigidité, la gauche la redoute. Elle a en tête sa dénonciation d’une « régression vers les origines ethniques » de certains Français lors des émeutes urbaines. Le camp présidentiel n’a, lui, pas oublié la raideur du Vendéen lors de l’examen du projet de loi immigration. Le patron des sénateurs LR s’était même brouillé avec Eric Ciotti, coupable de trop céder au gouvernement en Commission mixte paritaire (CMP). Non, Beauvau ne sera pas son cimetière idéologique. »Une forme d’évidence dans son comportement »Longtemps Bruno Retailleau a observé d’un œil méfiant cette Assemblée émiettée. « On ne pourra rien faire dans cet exécutif, il n’y a pas de majorité », glisse-t-il au cours de l’été à un élu LR. L’impuissance ne sied pas au théoricien, éternel pourfendeur du gouvernement des juges. La nomination de Michel Barnier lui a ouvert l’appétit.Il est entré à Beauvau avec un mélange de gravité et d’euphorie. Auprès d’un de ses prédécesseurs, il évoque une « tâche rude » et une « mission périlleuse ». Mais allons-y. La droite exerce le pouvoir par miracle, Bruno Retailleau souhaite utiliser cette fenêtre de tir pour déployer tout son corpus d’idées. « Il a passé sa vie à dire ce qu’il pensait. Il veut faire ce qu’il a dit, note un proche. Il y a une forme d’évidence dans son comportement. » Et puis, le pouvoir arrive si tard. Pourquoi tirer le frein à main à 63 ans ? Ainsi, son discours de passation de pouvoir le 23 septembre prend des airs de meeting électoral. D’un ton martial et sans notes, Bruno Retailleau se pose en « serviteur » des policiers et érige « l’ordre » en boussole politique.Le macroniste est une espèce susceptible. Quand le ministre promet de « rétablir l’ordre », il entend que Gérald Darmanin a causé le désordre. Elisabeth Borne éreinte cette formule maladroite en réunion de groupe des députés Ensemble pour la République (EPR). Cet inventaire d’un représentant d’un parti habitué aux défaites électorales est décidément déplacé. Et que dire de ce bon mot de Bruno Retailleau, promettant avec malice d’être à la hauteur de son « prédécesseur… Georges Clemenceau » lors d’une réunion à Matignon ? La répartie n’excuse pas tout !Qu’importe l’exégèse macroniste. Bruno Retailleau fonce, décidé à enivrer la France d’un parfum d’alternance. Au Figaro, il délivre un discours ferme et assure qu’un « policier n’est pas une assistante sociale ». Tel Nicolas Sarkozy, étrillant en 2003 la police de proximité et ses « matchs de rugby ». L’ancien président y a-t-il vu un hommage ? Il a en tout cas félicité Bruno Retailleau pour ses débuts au ministère de l’Intérieur. Les deux partageront un déjeuner le 1er octobre. Nul doute que l’ancien candidat à la présidence de LR ne réitérera pas les critiques féroces formulées envers l’ex-chef de l’Etat lors de sa campagne interne. Il faut parfois être souple. »Comptable de futurs faits divers »Ce jour-là, Michel Barnier prononcera sa DPG à l’Assemblée nationale. Bruno Retailleau ne l’a pas attendu pour présenter sa feuille de route. Elle est du genre musclé. Ici, la piste d’une réforme de l’Aide médicale d’Etat (AME) ou d’un rétablissement du délit de séjour irrégulier pour réduire l’immigration. Là, l’appel à une « rupture » en matière pénale et à la création de nouvelles places de prison. Après le meurtre de la jeune Philippine, il réclame une évolution de « notre arsenal juridique ». Evoque enfin les possibilités offertes par le pouvoir réglementaire et ne « s’interdit pas » une nouvelle loi sur l’immigration. Un cadre EPR s’amuse de cette latitude idéologique. « Il se comporte comme un ministre de l’Intérieur de majorité absolue après l’élection présidentielle. » Matignon aimerait surtout qu’il ne soit pas un ministre de l’Intérieur de plus. Fonçant comme les autres, au risque de décevoir autant.Il y a un hic. Seuls 47 députés LR ont survécu aux dernières législatives. Bruno Retailleau est soutenu par une coalition allant de la droite au bloc central, guère en phase avec son positionnement droitier. L’ex-majorité goute peu cet opposant pétri de certitudes, désormais soumis aux contraintes de « l’exercice du pouvoir », et « comptable de futurs faits divers ».Le ministre devrait être auditionné par la Commission des lois après la DPG de Michel Barnier. Certains élus EPR ont même songé à le convoquer avant ce discours, avant de renoncer à ce coup politique. « S’il enjambe le Parlement, il le prendra de face », prévient un député. Bruno Retailleau a appelé le patron du groupe EPR Gabriel Attal au lendemain de sa nomination. L’ancien Premier ministre, qu’il connaît peu, a apprécié le geste, l’entretien s’est bien passé. Mais il ne sera pas un allié de poids dans cet attelage. « Si un projet de loi immigration reprenant les mesures censurées par le Conseil constitutionnel est présenté, il ne passera pas », a assuré Gabriel Attal à Michel Barnier.L’opinion publique à témoinVoilà Bruno Retailleau prévenu. Lui juge avoir un atout maître : l’opinion publique. Il s’élève en dépositaire de la volonté populaire dans ses nouvelles fonctions. Se pose en ventriloque des Français, avides de fermeté régalienne. « Il faut entendre le message qu’ils nous ont envoyé au premier tour des législatives. Qu’est-ce qu’ils veulent ? Plus de sécurité, moins d’immigration. Je suis un démocrate, respectueux du peuple souverain, et donc j’appliquerai cette feuille de route », lançait-il le 24 septembre sur CNews.Cette lecture toute personnelle du scrutin appuie son intransigeance. A la légitimité des parlementaires, Bruno Retailleau oppose en creux celle de la « majorité nationale ». D’après un sondage Odoxa pour Le Figaro, une large majorité de Français approuve le rétablissement du délit de séjour irrégulier ou le remplacement de l’AME par une aide médicale d’urgence (AMU). Contester ces projets, n’est-ce pas museler le peuple ? Autour du ministre, on ironise sur la difficulté pour les parlementaires du bloc central à mettre en échec les initiatives de Beauvau. « Tout se fera sous le regard de l’opinion publique. Il sera impossible d’être candidat du bloc central en 2027 sans parler à la droite sur ces sujets. Ni Barnier ni Attal ne vont freiner ce mouvement. » Ses partenaires du camp présidentiel comptent, eux, résister à cette pression pour conserver leur identité. »Pas sûr qu’il ménage ses positions »Jouer l’opinion pour s’imposer. Jouer l’opinion, jusqu’où ? Le bloc central s’interroge déjà sur les intentions du ministre. Sur sa volonté réelle de bâtir des compromis ou son envie de conserver sa pureté doctrinale. « Je ne suis pas sûr qu’il ménage ses positions, note un cadre EPR. Il peut aller au bout d’une démarche dure et ensuite claquer la porte en affirmant qu’il n’a pas les moyens de sa politique. »La volonté générale contre les verrous politiques. La stratégie est limpide. Sincère, aussi. Le Vendéen n’a pas attendu Beauvau pour placer la « souveraineté populaire » en matrice de son discours. Sa dénonciation d’un supposé gouvernement des juges, accusé de brider la démocratie, s’inscrit dans ce sillage intellectuel. Mais l’opinion n’est pas une arme infaillible. En 1952, Antoine Pinay est un populaire président du Conseil des ministres, à la merci d’une Assemblée nationale incontrôlable. Un député le félicite un jour, narre le journaliste Guillaume Tabard dans La Malédiction de la droite » (Tempus). « Vous avez le pays derrière vous, monsieur le président. » Lucide, Pinay rétorque : « Peut-être, mais j’ai le Parlement devant moi. »

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Author : Paul Chaulet

Publish date : 2024-09-28 08:30:00

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L’Express

François Heisbourg : « Un deal entre Trump et Poutine est malheureusement vraisemblable… »

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Pour tous ceux, nombreux en France et en Europe, qui nourrissent de grands espoirs dans une victoire de Kamala Harris à l’élection présidentielle du 5 novembre, on ne saurait trop recommander le nouvel essai de François Heisbourg. Dans Un monde sans l’Amérique (Odile Jacob), le conseiller spécial à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) et conseiller principal pour l’Europe de l’International Institute for Strategic Studies (IISS) montre que quelque soit l’identité du prochain locataire de la Maison-Blanche, les Etats-Unis poursuivront leur retrait, notamment en Europe, tout en se focalisant sur la Chine.Pour L’Express, François Heisbourg imagine à quoi pourrait ressembler le monde de 2025 avec Donald Trump ou Kamala Harris président. Dans les deux cas, l’Europe devra apprendre à faire face seule face à la menace russe…L’Express : Selon vous, l’identité du prochain président américain ne changera pas une tendance de fond : le retrait américain. Seule la forme sera très différente…François Heisbourg : Dans les deux cas, pour l’Europe, ça va être rock’n’roll, mais de façon effectivement différente. Avec Donald Trump, il y aura un bouleversement dans la brutalité, alors que dans le cas de Kamala Harris, l’effacement américain se fera plus dans la durée. Mais n’oublions pas qu’il y a un troisième candidat : le bordel. C’est-à-dire l’absence d’une victoire claire. On a déjà connu ça lors de l’élection de 2000 entre George W. Bush et Al Gore.A l’époque, ça s’était passé sans drame, car les protagonistes respectaient encore les institutions, et notamment la Cour suprême. Les démocrates avaient accepté la victoire des républicains, bien que ça ne s’était joué qu’à 537 voix en Floride, autrement dit, rien dans un pays de 280 millions habitants. Et il y a bien sûr eu le 6 janvier 2020, avec un perdant qui a refusé de reconnaître la victoire de son adversaire, jusqu’à recourir à la force. L’invasion du Capitole était une tentative insurrectionnelle destinée à empêcher la certification des résultats par le Congrès. Cette fois-ci, je vois mal les démocrates accepter un « remake » de 2000. Du côté des républicains, Trump a déjà annoncé la couleur en déclarant que si l’élection l’annonçait perdant, c’est que les résultats seraient forcément truqués. Dans cette troisième hypothèse, les Etats-Unis n’auront guère l’occasion de se consacrer à leur politique étrangère…Dans votre livre, vous allez jusqu’à imaginer que Donald Trump, après s’être accordé sur un cessez-le-feu en Ukraine dans les 24 heures suivant son investiture, comme il l’a annoncé, fasse un « deal » avec Vladimir Poutine, au détriment de la Lituanie, mais aussi de la Chine. Est-ce un scénario vraiment crédible ?C’est malheureusement trop vraisemblable pour laisser indifférent. Si Poutine considère qu’il a gagné la guerre contre l’Ukraine, que représenterait la Lituanie pour lui ?La Lituanie est dans l’Otan…Si l’Otan existe encore. Trump, qui n’aime pas les alliances et ne jure que par les « deals », a déjà laissé entendre qu’il s’asseyait sur l’article 5 de l’Alliance atlantique. Durant son premier mandat, il a failli sortir les Etats-Unis de l’Otan – il suffit de lire ce que racontent les protagonistes, et notamment l’ancien secrétaire général Jens Stoltenberg. Or, si l’Otan compte pour du beurre, Poutine testera le dispositif. Pour imaginer un accord entre les Etats-Unis et la Russie en cas de victoire de Trump, il faut qu’il y ait quelque chose de suffisamment appétissant offert du côté russe. J’imagine ainsi dans un chapitre de mon livre que la Russie renverse son alliance avec la Chine pour plaire à Trump.Mais j’introduis un bémol à un scénario. Je rentre tout juste de Kiev. Comme tout le monde, les Ukrainiens se demandent à quelle sauce ils vont être mangés dans les prochains mois. Je m’attendais à ce qu’on me dise à quel point Trump est atroce. Mais chez certains Ukrainiens domine une autre grille de lecture, davantage basée sur l’imprévisibilité de Trump. Pour eux, il est possible que Poutine se méprenne sur lui, et qu’à ce moment, Trump tourne casaque et renverse la table, augmentant l’aide à l’Ukraine. Aujourd’hui, il est allé très loin pour appâter Poutine, critiquant ouvertement Zelensky. Mais en Europe orientale, certains pensent qu’avec Trump, ça peut basculer d’un côté ou de l’autre, et qu’il faut savoir traiter avec lui. L’espoir fait parfois vivre…Mon livre n’est pas le énième ouvrage sur un supposé déclin américainFrançois HeisbourgEt si Kamala Harris l’emportait ?Elle poursuivra ce processus qui m’amène aujourd’hui à parler d’un monde sans l’Amérique. Sur le plan pratique, le début de ce retrait débute avec Barack Obama qui, en 2013, n’a pas respecté ses propres lignes rouges au sujet des armes chimiques utilisées en Syrie. Mais sur le plan rhétorique, cela a commencé dès 2011 avec son discours sur « le basculement vers l’Asie ». En 2020, Biden et Trump ont tous deux refusé les forever wars, ces guerres interminables. Trump a négocié avec les talibans, mais c’est Biden qui a effectué le retrait d’Afghanistan. Sur le plan de la politique étrangère, il y a ainsi eu une continuité très forte entre les deux. Trump a tenté des choses créatives au Moyen-Orient, comme les accords d’Abraham et l’assassinat ciblé du général iranien Qassem Soleimani, commandant de la force Al-Qods. Mais il n’est pas allé plus loin.Les Américains ont pris la décision, à porter au crédit de Biden, d’aider l’Ukraine dès le début de l’invasion russe. Mais ils l’ont fait avec des garde-fous incroyablement auto-limitant, ce qu’on a appelé l’auto-dissuasion. Biden a tracé des lignes rouges à ses propres actions. Il mène une politique qui anticipe les objections que pourrait faire la Russie. On l’a encore vu récemment quand les Américains ont refusé que l’Ukraine ne frappe la Russie en profondeur sur son territoire avec des armes occidentales. Nous sommes dans une vraie guerre, mais avec une auto-dissuasion qui n’avait pas d’équivalent du temps de la Guerre froide.Il est évident que si la Russie donnait à sa guerre des apparences de victoire en Ukraine, dans le cadre d’un deal avec Trump ou grâce à des avancées militaires sur le terrain, la suite risque d’être très pénible pour l’Europe. Qui peut conquérir un pays de 40 millions d’habitants, plus grand que la France, ne s’arrêtera pas là si le protecteur américain a montré quelles étaient les limites de son soutien…Vous soulignez qu’au sujet de la Chine, il y a aujourd’hui un consensus entre démocrates et républicains pour considérer qu’il s’agit d’une puissance hostile…C’est une logique géopolitique classique. Une nouvelle superpuissance émerge, l’autre tente de défendre ses positions à travers un système d’alliances avec le Japon, la Corée du Sud, Taïwan… Mais, à la différence de l’Union soviétique, la Chine est aussi une superpuissance économique. Si l’on compare le mandat de Trump et celui de Biden, on constate qu’il y a une politique de tentative de limitation de la puissance chinoise tout à fait similaire. Biden a même pris des mesures, notamment en matière de restriction sur les transferts de procédés technologiques, plus dures que celles mises en place par Trump. Il ne faut donc pas s’attendre à une rupture suite à cette élection.La Chine est d’ailleurs peut-être le seul grand sujet sur lequel il y a aujourd’hui un consensus aux Etats-Unis. Cependant, les approches ne sont pas les mêmes, Trump agit plus par le biais des droits douaniers, alors que Biden utilisait plutôt les subventions et les limitations de transferts technologiques. Mais dans les deux cas, on est bien dans une rivalité à la fois politique, économique, stratégique et militaire avec la Chine.La Chine n’a-t-elle pas, ces dernières années, montré l’ampleur de ses faiblesses sur le plan économique comme démographique ?Absolument. Mon livre n’est pas le énième ouvrage sur un supposé déclin américain. Les performances économiques des Etats-Unis sont impressionnantes. Et la Chine, qui paraissait irrésistible jusqu’à la pandémie du Covid-19, a montré ses limites. Mais de ce constat découlent deux interrogations. La première : quelle conclusion en tirera le régime chinois ? Une Chine en difficulté ne signifie pas forcément une Chine plus pacifique. Le parallèle historique qui vient à l’esprit est celui du Japon impérial des années 1930. Quand ce dernier a constaté qu’il risquait de perdre pied face aux Etats-Unis dans l’Asie-Pacifique, il a décidé de frapper à Pearl Harbor, rendant la Seconde Guerre mondiale réellement mondiale. Une Chine ayant le sentiment de déclin n’est donc pas automatiquement un gage de sérénité.La seconde interrogation : que feront les Etats-Unis par rapport à Taïwan ? Sous Joe Biden, leur position était relativement claire. Le président a employé des mots suffisamment forts pour montrer que la dissuasion fonctionnerait pour Taïwan, et qu’il ne fallait pas que la Chine teste trop la détermination américaine à ce sujet. La décision de Biden d’aider l’Ukraine a d’ailleurs renforcé cette dissuasion. Si Trump gagne, cela sera bien moins évident. Il a employé des mots durs contre Taïwan du fait de leur position dominante en matière de microprocesseurs de pointe, indispensables pour le développement de l’intelligence artificielle. On n’a pas trop entendu Kamala Harris sur ce sujet. Dans les deux cas, il y aura donc un flou. Or l’un des risques de guerre peut justement découler d’un flou au sujet de Taïwan, et de la façon dont la Chine interprétera cette incertitude.Trump peut-il être tenté par un accord avec la Chine ?C’est possible, en se disant qu’il y a un win-win. Là encore, il est imprévisible. Mais en attendant, il y a une certitude : les ressources américaines seront de plus en plus focalisées sur l’Asie, et de moins en moins sur l’Europe. En ce qui nous concerne, les conséquences sur le long terme seront donc pratiquement identiques entre Trump et Harris.On a tous la trouille de Trump, à juste titreFrançois HeisbourgVous ne semblez pas partagez la « kamalamania » qui s’est répandue en France…Pour l’instant, on ne sait pas grand-chose sur sa politique étrangère. Je connais bien son conseiller stratégique Phil Gordon, un bon connaisseur de l’Europe et de la France. Mais nul ne sait si elle lui fera confiance en arrivant aux responsabilités. En politique étrangère, l’étendue de l’indétermination d’Harris est gigantesque, à une exception près : la question israélo-palestinienne. Comme elle ne veut pas perdre les jeunes et l’aile gauche du parti démocrate, elle fait en sorte de rester crédible aux yeux des pro-palestiniens aux Etats-Unis, qu’ils soient étudiants à Columbia ou électeurs arabo-américains dans le Michigan. C’est un exercice difficile, car Kamala Harris pourrait perdre les élections si les 200 000 électeurs arabo-musulmans du Michigan, un « swing state », ne se déplaçaient vers les urnes – la candidate s’est d’ailleurs fait huer dans cet Etat.Mais en dehors de cette question de politique intérieure, nul ne connaît réellement ses positions sur l’Ukraine, le Moyen-Orient ou l’Asie. C’est une femme très prudente. En tant que vice-présidente, elle n’a pas paru manifester d’intérêt personnel pour les alliés des Etats-Unis. La meilleure hypothèse pour les Ukrainiens, si elle est élue, serait simplement une reconduction de la politique de Biden.Pour l’Europe, une victoire de Kamala Harris serait un soulagement. Mais selon vous, il ne faudrait pas que cela se transforme en illusion…On a tous la trouille de Trump, à juste titre. Je ne dis pas que Trump et Harris, c’est la même chose. La brutalité du premier n’a pas d’équivalent. Mais aujourd’hui, je constate que les chancelleries se préparent à un retour de Trump. Or, je crains que s’il n’est pas élu, le soulagement sera tel que les initiatives que l’Europe a commencé à prendre pour accroître son autonomie stratégie et renforcer sa défense ne passent à l’as, en nous disant qu’on a le luxe de gagner du temps. Ce serait une erreur monumentale. Mais c’est un vrai risque si Harris est élue.Sur le climat, la différence ne serait-elle pas majeure entre les deux candidats, en sachant que Donald Trump est ouvertement climato-sceptique ?Trump et Elon Musk sont désormais unis sur ce sujet. Avec le premier, les Etats-Unis feront partie du problème et non pas de la solution, alors qu’avec Harris, cela sera différent. Mais il faut quand même constater que Biden a mis en place une législation de subventions pour les industries américaines et de blocages contre le dumping chinois dans le domaine des technologies de la transition énergétique, comme les voitures électriques. C’est une tentative de captation de l’économie verte au profit des Etats-Unis qui se fait au détriment des Chinois, mais aussi des Européens. Même si Biden, contrairement à Trump, a réellement voulu agir dans la lutte contre le réchauffement climatique, cela ne signifie donc pas qu’Européens et Américains cheminent ensemble vers ces objectifs de décarbonation. Kamala Harris n’est pas Hillary Clinton. La mondialisation heureuse, c’est fini. Là aussi, il y a une convergence entre démocrates et républicains. Les premiers mettent l’accent sur les subventions, les seconds sur les droits de douane. Mais dans les deux cas, il s’agit de bâtir la forteresse américaine.*Un monde sans l’Amérique, François Heisbourg (Odile Jacob), 201 p., 21,90 €.

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Author : Thomas Mahler

Publish date : 2024-09-28 09:30:00

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L’Express

George Orwell analysé par des femmes : de Big Brother à Big Sister ?

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George Orwell (1903-1950) n’a pas toujours été la référence qu’il est aujourd’hui. Le Prix Nobel Claude Simon l’avait ainsi tourné en dérision dans un livre. Ce qui avait fait bondir le grand Simon Leys, qui corrige ce drôle dans son indispensable Orwell ou l’horreur de la politique : « Notons qu’un de ses tardifs calomniateurs fut l’illisible Claude Simon. Dans ses Géorgiques (1981), la calomnie bête et basse n’est tempérée que par l’inintelligibilité de sa prose. Mais, à moins d’être un académicien suédois, qui donc voudrait lire Simon ? » Cet essai clair et très informé est l’occasion pour Leys de battre en brèche les « psychanalystes sagaces et autres profonds crétins » qui ont raconté n’importe quoi sur Orwell. On se demande comment il aurait réagi en ouvrant L’Invisible Madame Orwell d’Anna Funder qui, dans le registre, atteint des sommets.Anna Funder a longtemps vénéré Orwell pour son œuvre. Un jour, elle a découvert sa vie en lisant dans la foulée sept biographies. Parce que leurs auteurs minimisaient l’importance de sa première épouse, Eileen O’Shaughnessy, elle s’est interrogée : et si son héros cachait en vérité un « connard » ? Ni une ni deux, elle s’est lancée dans l’écriture d’une « fiction inclusive » ayant pour but de réhabiliter Eileen. Fille de son siècle, Anna Funder tombe dès l’introduction de son pensum dans trois des panneaux de l’époque : la victimisation, le charabia et le narcissisme. On imagine qu’elle a aimé Les Heures de Michael Cunningham sur Virginia Woolf, et qu’elle a voulu comme lui mélanger les temporalités. Elle alterne ainsi passages sur Eileen et considérations fumeuses sur sa vie à elle de « privilégiée péri-ménopausée » en quête de sens, écrasée par la charge mentale – une épreuve à l’évidence pire que la guerre d’Espagne.Du début à la fin on ne comprend pas ce qu’elle reproche à Orwell. D’avoir longtemps mangé de la vache enragée ? Eileen n’avait qu’à se trouver un banquier. D’avoir passé le plus clair de son temps à travailler ? Sans cela, il n’aurait pas construit une des œuvres les plus marquantes du XXe siècle. Anna Funder nous explique qu’Orwell n’aimait pas coucher avec sa femme et qu’il allait voir ailleurs, alors qu’elle lui donnait toutes ses idées. Rien que ça ? Dans des pages hallucinantes, elle entend faire d’Eileen la coauteure de La Ferme des animaux. Rebelote avec 1984 puisque Eileen avait dans sa jeunesse écrit un poème portant ce titre. Problème : Eileen est morte en 1945 et 1984 n’a été publié qu’en 1949. A moins de croire aux fantômes, difficile d’imaginer qu’Eileen ait pu dicter le texte à Orwell alors qu’elle n’était plus de ce monde quand il rédigeait péniblement son roman, luttant contre la tuberculose qui allait l’emporter… 1984, du point de vue de JuliaSi on voulait faire du mauvais esprit (ce qui n’est pas le genre de la maison), on pourrait affirmer que c’est grâce à son veuvage qu’Orwell a pu mener à bien son chef-d’œuvre. Nous ne nous autoriserons pas une plaisanterie d’aussi mauvais goût. Rétablissons juste la vérité : Eileen O’Shaughnessy n’a en rien été « invisibilisée », elle n’avait simplement pas le génie de son mari. Prétendre le contraire est aussi sot que d’affirmer que Mirka Federer (l’épouse de Roger) aurait eu une plus brillante carrière que son mari si elle avait été tenniswoman au lieu de femme au foyer. « Il y a des gens, comme les végétariens et les communistes, avec qui il est impossible de discuter », affirmait Orwell. On peut désormais ranger Anna Funder parmi ces fâcheux.On conseille aux gens sérieux de se tourner plutôt vers Julia de Sandra Newman, qui s’amuse à réécrire 1984 en changeant de point de vue. On se souvient que, dans le livre original, une des trames narratives est l’histoire d’amour que connaît le héros Winston Smith avec Julia. Leur liaison clandestine prend fin quand ils se font arrêter, torturer et laver le cerveau. On retrouve cet imaginaire sombre dans Julia, à cette différence près que c’est désormais elle le personnage principal. Qu’est-ce qui change dans une dystopie totalitaire quand on est une femme ? Sandra Newman explore les angles morts laissés par Orwell, faisant en quelque sorte le lien avec La Servante écarlate de Margaret Atwood. La romancière a plusieurs avantages par rapport à Anna Funder : elle publie son livre avec l’accord des ayants droit d’Orwell et, quand elle écrit en novlangue, c’est volontaire. Dommage que le malicieux Simon Leys ne soit plus de ce monde : il aurait savouré cette variation pleine d’inventivité.L’Invisible Madame Orwell, par Anna Funder, traduit de l’anglais (Australie) par Carine Chichereau. Héloïse d’Ormesson, 486 p., 23 €.Julia, par Sandra Newman, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Hélène Cohen. Robert Laffont, 409 p., 22,50 €.

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Author : Louis-Henri de La Rochefoucauld

Publish date : 2024-09-28 10:00:00

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L’Express

David Rigoulet-Roze : « L’Iran n’est pas en situation de se confronter militairement à Israël »

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L’annonce secoue une fois de plus la géopolitique du Moyen-Orient. Peu après l’annonce israélienne, le Hezbollah libanais a confirmé samedi 28 septembre la mort d’Hassan Nasrallah chef du mouvement chiite depuis 1992. Cette élimination fait suite à une frappe de l’armée israélienne vendredi sur son quartier général, dans la banlieue sud de la capitale Beyrouth.La mort d’Hassan Nasrallah, alors considéré comme l’homme le plus puissant du Liban à la tête d’une milice lourdement armée par l’Iran, fragilise un peu plus le mouvement islamiste et la stratégie de dissuasion iranienne. Pour le moment, l’Iran a réagi à cet assassinat en réitérant sa menace d’une « destruction » d’Israël. Mais selon David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l’Iris et spécialiste de la géopolitique du Moyen-Orient, ce nouveau coup dur va obliger Téhéran à changer sa stratégie de dissuasion… Sans pour autant risquer l’escalade militaire.L’Express : Après la mort d’Hassan Nasrallah, quelle réaction peut-on attendre de la part de l’Iran ?C’est le gros point d’interrogation. Parce qu’effectivement, il y a un lien intime entre le Hezbollah et Téhéran. Le Hezbollah, c’est une création de l’Iran dans les années 1980. Cependant, à l’exception de la réplique sans précédent en avril dernier, où pour la première fois, l’Iran avait été contraint de répliquer directement contre Israël, le pouvoir iranien n’a eu de cesse ces derniers mois d’éviter par-dessus tout de rentrer dans une logique escalatoire qui mettrait le pays directement en confrontation, non seulement avec Israël, mais potentiellement avec les Etats-Unis.Le problème, c’est ce que j’appelle le « dilemme persan » : c’est le souhait de ne pas rentrer dans une confrontation et une logique d’escalade malgré le fait que l’Iran soit dans l’impossibilité de ne pas répondre. Il y a donc un dilemme pour Téhéran, vu la gravité de ce qui vient de se passer.A quel point Hassan Nasrallah était important aux yeux du régime iranien ?Hassan Nasrallah était un acteur central de la dissuasion iranienne. C’était l’incarnation du Hezbollah et de la stature du commandeur : une figure tutélaire, magistrale. Il était très proche du Guide suprême. En plus, il était « sayed », c’est-à-dire reconnu comme un descendant du Prophète, comme l’indiquait son turban noir. C’est très important dans la culture chiite, donc il avait une aura religieuse auprès de ses troupes. Il avait aussi fait allégeance aux principes du Veleyat iranien, c’est-à-dire la reconnaissance de la primauté du guide [suprême iranien] sur la communauté chiite dans son ensemble, au-delà de l’Iran.Donc évidemment, il était un relais fondamental des intérêts stratégiques iraniens. Dès lors, sa mort peut être un game changer [événement qui bouleverse la situation, NDLR] à la fois sur l’échiquier libanais et au niveau régional.En quoi la fragilisation du Hezbollah remet en question la stratégie régionale de l’Iran ?Jusqu’à présent, une partie de la dissuasion iranienne se faisait à travers ses mandataires. C’est ce qu’on appelle « l’Axe de la muqawamah », c’est-à-dire cette myriade de groupes qui sont réunis en résistance à Israël. Au premier rang desquels il y a le Hezbollah, qui est le plus important.Aujourd’hui, il y en a deux qui sont laminés : le Hamas n’existe plus, militairement, et le Hezbollah est en voie d’affaiblissement très avancé. Donc le problème pour Téhéran, c’est que ses mandataires sont très affaiblis de manière systémique. Ainsi, ce qui faisait la force de la dissuasion iranienne, notamment autour d’Israël, est relativisé. Avec, potentiellement, une dissuasion diminuée pour l’Iran lui-même. Dès lors, la question est de trouver comment rétablir ces dissuasions.Est-ce que la réponse peut prendre la forme d’une riposte militaire iranienne plus intense qu’en avril dernier ?C’est le registre de la réponse iranienne qui va probablement être déterminant, pas son intensité. Autrement, qu’est-ce que ça pourrait être ? Au lieu d’envoyer 350 missiles [sur Israël], en envoyer mille ? Ça ne changerait rien, puisque de toute façon, les missiles en question ont été interceptés la dernière fois, et que ça a d’ailleurs donné lieu à une contre-réplique israélienne en plein cœur de l’Iran.L’Iran n’est pas en situation de se confronter militairement à Israël ou les Etats-Unis, et le pouvoir le sait très bien. C’est pour ça que l’Iran, pour compenser la faiblesse de son armée régulière, avait développé deux choses pour se protéger : les mandataires et [l’armement] balistique. Avec, en creux, le programme potentiel de la bombe [nucléaire]. Or, les mandataires sont affaiblis aujourd’hui, et la balistique dépend des mandataires. Dès lors, la question est de savoir comment l’Iran va trouver une solution pour se protéger. Et ce n’est pas en déclarant la guerre à Israël.Quelle autre forme de dissuasion pourrait donc utiliser l’Iran ?La réponse pourrait être sur un autre registre, comme par exemple de franchir le pas sur le nucléaire. En clair, ce serait de prendre la décision que l’Iran n’est plus seulement une puissance du seuil. C’est une décision politique, puisque, techniquement, l’Iran peut se doter de la bombe nucléaire. Jusqu’à présent, l’Iran a toujours dit qu’il n’avait pas un programme [nucléaire] à vocation militaire, et les Etats-Unis ont considéré que la décision n’avait pas été prise. Mais ça pourrait changer. Parce qu’à ce moment-là, vous avez une logique de dissuasion qui est rétablie en sanctuarisant l’Iran. L’Etat iranien ne peut plus être attaqué.Est-ce qu’on peut donc s’attendre à une annonce similaire dans les jours à venir ?Non, ça ne sera pas aussi provocateur. Ça serait plutôt le fait d’interdire [l’accès des installations nucléaires] aux inspecteurs, ou éventuellement de réaliser un essai [nucléaire] en souterrain, que les Américains constateront. Une fois qu’il y aura eu un essai, ça voudra dire que la décision aura été prise.

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Publish date : 2024-09-28 18:34:09

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L’Express

Mort d’Hassan Nasrallah : le conflit Israël-Hezbollah entre dans une nouvelle ère

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La date du 27 septembre 2024 marquera l’un des chocs les plus brutaux de l’histoire du Liban – pourtant jalonnée de nombreux épisodes très violents. L’armée israélienne a annoncé avoir « éliminé » Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah qui fait figure depuis des années d’ennemi numéro un de l’Etat hébreu. Le parti libanais de la résistance islamique a mis près de 24 heures à confirmer l’information qui représente un séisme géopolitique, tant le leader chiite était devenu un acteur incontournable sur la scène libanaise et régionale.Tout autant que l’événement lui-même, dont les répliques sont impossibles à mesurer à ce stade, ce sont les modalités de l’opération qui ont fortement ébranlé les Libanais de toutes obédiences. Pour atteindre sa cible, située dans des fortifications souterraines de la banlieue sud de Beyrouth, l’aviation israélienne a largué sur plusieurs immeubles résidentiels des centaines de kilos d’explosifs. L’éclat des multiples explosions a créé une onde de panique dans tout le pays. La terreur a ensuite laissé la place à la stupeur lorsqu’il est apparu que les immeubles avaient été réduits en cendres, comme ses habitants. Pour preuve, malgré l’ampleur des destructions, les urgences des hôpitaux, sollicitées comme jamais depuis qu’Israël concentre ses attaques sur le Liban – après Gaza -, n’ont pratiquement pas accueilli de blessés.Tandis qu’à la tribune des Nations unies, Benyamin Netanyahou rejetait ouvertement la perspective d’un cessez-le-feu dont Washington (avec Paris) venait d’entamer la négociation, le Premier ministre israélien donnait l’aval à son armée de poursuivre le modus operandi déjà éprouvé à Gaza : à peine des appels à l’évacuation de plusieurs quartiers de la banlieue sud de Beyrouth étaient-ils diffusés que, quelques minutes plus tard, l’aviation les pilonnait. Il n’y a pas encore de bilan définitif pour cette nuit d’horreur, qui a suscité une peur sans commune mesure avec les bombardements de l’été 2006 qui avaient rasé le quartier Dahieh, dans la banlieue sud de Beyrouth. Pour l’heure, le ministère de la Santé a fait état de 11 personnes tuées et 109 blessées. Au total, depuis le 8 octobre, il déplore 1 640 morts – un millier depuis la mi-septembre – dont 104 enfants.Tournant historiquePour beaucoup de Beyrouthins, ce modus operandi est révoltant, faisant presque passer au second plan la décapitation et l’écrasement militaire du Hezbollah. « Chaque frappe israélienne détruit ce que l’humanité a construit de tribunaux, de lois et de valeurs et impose la normalisation du crime à un monde mutique », écrit Nizar Saghié une figure de la défense des droits et de la justice au Liban. « Lorsque tous les décombres de Beyrouth seront déblayés, apparaîtront alors également les vestiges de l’ordre international libéral », augure Karim Makdissi, professeur de science politique à l’Université américaine de Beyrouth.Tout en étant conscients de vivre un tournant historique, les Libanais sont avant tout pris dans la gestion immédiate d’un traumatisme collectif d’autant plus fort que les bombardements se poursuivent à travers le pays, et que le déplacement massif de dizaines de milliers de personnes représente une catastrophe humanitaire géante pour un pays à bout de souffle, dont les institutions sont incapables d’assumer la responsabilité.Les conjectures des experts vont bon train quant aux intentions de l’Iran et à l’état des capacités de combat de l’organisation para-étatique chiite, jusqu’ici considérée comme l’atout majeur de la stratégie d’influence régionale de Téhéran au Moyen-Orient et le fer de lance de « l’axe de la résistance » à Israël et aux Etats-Unis.Affrontement à venirSans un mot sur le sort d’Hassan Nasrallah, un communiqué du Guide suprême iranien souligne la « solidité des forces de la résistance » qui continuent de soutenir le Hezbollah. Sur le plan opérationnel, de nombreux tirs transfrontaliers vers l’Etat hébreu ont eu lieu pendant les opérations israéliennes, signalant que les capacités balistiques du Hezbollah n’étaient pas anéanties. L’information israélienne selon laquelle Hachem Safieddine, un dirigeant du Hezbollah, est encore en vie laisse entendre qu’il pourrait succéder à Hassan Nasrallah. Cet assassinat « est emblématique d’une confrontation frontale entre Israël et l’Iran sur l’avenir du Liban et du Levant. Il s’agit probablement du début d’un affrontement à venir et non de la fin », estime Firas Maksad, du Middle East Institute, à Washington. Tandis que pour Afshom Ostovar, du Foreign Policy Research Institute, si « le Hezbollah n’est pas fini, l’Iran n’a montré aucune volonté de le défendre ».Chacun a conscience qu’une nouvelle ère à très hauts risques s’ouvre pour le Liban, un pays qui a payé un lourd tribut à la « guerre des autres » sur son territoire.Plusieurs dirigeants du système communautaire libanais, dont Hassan Nasrallah était un pilier ont publié des messages de condoléances, après l’officialisation de son décès. Cet assassinat « a plongé le Liban et la région dans une nouvelle phase de violence. Il s’agit d’un acte lâche que nous condamnons dans son intégralité », a dénoncé l’ancien premier ministre Saad Hariri désormais en exil, et dont l’assassinat du père, Rafik Hariri, a pourtant été imputé à un membre du Hezbollah.Désormais, tout le monde s’inquiète de la façon dont la société libanaise traumatisée et très polarisée va absorber le choc. Les appels à la solidarité dominent pour l’instant. Mais, s’interroge une journaliste libanaise : « Comment va réagir une communauté (chiite) qui s’est laissée griser par un sentiment de surpuissance et est aujourd’hui brisée ? Jusqu’où va aller la jubilation de ceux qui n’ont cessé de dénoncer l’hubris du Hezbollah ? Qui va ramasser les gens jetés sur les routes ? »

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Publish date : 2024-09-28 18:00:00

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L’Express

Après la mort de Nasrallah, Israël peut-il l’emporter dans une guerre contre le Hezbollah ?

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En tenue de treillis, fusil d’assaut à l’épaule, le chef d’état-major de l’armée israélienne, Herzi Halevi, rend visite à ses troupes stationnées à proximité de la frontière nord, ce 25 septembre. Depuis plusieurs jours, l’aviation de Tsahal pilonne sans relâche les positions des forces du Hezbollah, au Liban voisin. « Vous pouvez entendre les avions ici, nous attaquons toute la journée, à la fois pour préparer la zone à la possibilité de votre entrée, mais aussi pour continuer à frapper le Hezbollah », lance le général, aux soldats d’une unité de blindés rassemblés devant lui.A l’heure où le Hezbollah a confirmé la mort du chef de la milice libanaise, Hassan Nasrallah, dans une frappe survenue le 27 septembre sur le QG du mouvement islamiste, et où les forces israéliennes amassent des troupes le long de leur frontière nord, le scénario d’une guerre ouverte entre les deux adversaires n’a jamais semblé aussi proche. « On se trouve aujourd’hui clairement sur cette trajectoire, jauge Hugh Lovatt, spécialiste du Moyen-Orient au European Council on Foreign Relations. La question est maintenant de savoir si l’on se dirige vers une offensive terrestre israélienne. » La poursuite de l’escalade et le rejet des appels au cessez-le-feu par l’Etat hébreu ne laissent guère place à l’optimisme.Si elle se confirmait, cette offensive représenterait un défi nettement plus périlleux pour l’armée israélienne que celle conduite depuis onze mois à Gaza. Car l’adversaire est d’un tout autre calibre. En 2006, Tsahal et le Hezbollah s’étaient déjà affrontés lors de la guerre de 34 jours – elle s’était achevée sans réel vainqueur, mais le Parti de Dieu l’avait revendiquée comme un succès stratégique. Lors de ces féroces combats, qui avaient ravagé le sud du Liban et tué 121 soldats israéliens et plus de 600 combattants du Hezbollah, les forces de Tsahal s’étaient enfoncées jusqu’au fleuve Litani, à une vingtaine de kilomètres de la frontière, avant de se retirer à la suite de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU.Un immense arsenal de roquettesAu cours des 18 ans la séparant de ce dernier conflit, la milice islamiste s’est considérablement renforcée. Considérée comme le groupe para-étatique le plus lourdement armé au monde, elle dispose désormais d’une immense capacité de frappe. Selon les estimations, son arsenal compterait entre 120 000 et 200 000 roquettes, drones et autres missiles, capables, pour certains, d’atteindre des cibles jusqu’à 500 kilomètres – soit l’ensemble du territoire israélien. « Même si le Hezbollah n’a pas la capacité de vaincre Israël au sens conventionnel du terme, ses missiles guidés et roquettes lourdes peuvent infliger de lourds dégâts aux villes et infrastructures israéliennes », souligne Michael Koplow, directeur de recherche au Israel Forum Policy, à New York. En dépit de ses excellentes performances, la défense antimissile israélienne pourrait voir son étanchéité mise à rude épreuve sous le poids du nombre.Au fil des années, les combattants du Hezbollah se sont aussi professionnalisés. « Que ce soit en matière d’armement, d’effectifs ou d’expérience au combat, le Hezbollah est bien plus coriace que le Hamas, pointe Hugh Lovatt. Après avoir combattu en Syrie aux côtés des forces de Bachar al-Assad, le mouvement a commencé à se structurer davantage comme une armée traditionnelle. » Dans ses rangs, le Hezbollah compterait aujourd’hui environ 50 000 combattants, bien que son chef, Hassan Nasrallah, en revendique le double.A l’inverse des hommes du Hamas, enclavés dans la bande de Gaza et coupés du soutien de leurs alliés, ceux du Hezbollah peuvent également compter sur l’appui logistique de l’Iran, dont les voies d’approvisionnement passant par l’Irak et la Syrie, lui permettent d’acheminer missiles et munitions au plus près du front. « Téhéran pourrait faciliter le transfert de combattants des milices chiites irakiennes ou syriennes, note Fabian Hinz, chercheur à l’International Institute for Strategic Studies (IISS). Une intervention directe de l’Iran semble en revanche plus improbable à ce stade. » L’absence de représailles après l’assassinat du leader du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran en août, avait montré la réticence iranienne à s’impliquer directement dans un conflit avec l’Etat Hébreu. Le statu quo pourrait toutefois être difficile à tenir à terme en cas de menace pour la survie du Hezbollah.Risque de guérillaReste qu’avec son budget de 27,5 milliards de dollars en 2023, l’armée israélienne dépasse de loin les capacités de la milice libanaise, et même celles de l’Iran, l’Irak, la Jordanie et le Liban réunis. Ses forces peuvent s’appuyer sur 1300 chars Merkava et près de 1200 véhicules blindés de transport de troupes, auxquels s’ajoutent 43 hélicoptères d’attaque et 345 avions de chasse, dont 36 F-35 de dernière génération. « L’une des grandes forces d’Israël serait sa suprématie aérienne, reprend Fabian Hinz. Les frappes d’Israël contre plusieurs commandants de haut rang ainsi que des sites de missiles montrent également la qualité indéniable de leurs services de renseignement. » Ce que l’attaque aux bipeurs et talkies-walkies mi-septembre, qui a fait plus de 2900 blessés et 37 morts dans les rangs du Hezbollah, a récemment prouvé de manière spectaculaire.En dépit de cette débauche de moyens, la question des objectifs militaires d’Israël reste posée. Les autorités ont affirmé vouloir repousser le Hezbollah loin de leur frontière, pour permettre le retour des 60 000 civils israéliens ayant évacué leur foyer à cause des roquettes tirées par la milice chiite. « Si une invasion terrestre israélienne venait à se transformer en occupation à long terme, nous assisterions probablement à une guérilla meurtrière de la part du Hezbollah, note Fabian Hinz, de l’IISS. Cela se transformerait alors en guerre d’usure avec, in fine, la question de savoir qui des deux belligérants est le plus disposé à subir des pertes dans la durée. » L’asymétrie des forces conduirait sans doute le Hezbollah à préférer, comme en 2006, une stratégie de harcèlement à celle du choc frontal. Sa connaissance de ce terrain montagneux propice aux embuscades, et les nombreux tunnels creusés ces dernières années – dont le réseau pourrait dépasser, selon certaines analyses, ceux du Hamas à Gaza – le lui permettraient, plaçant Israël face au risque d’un enlisement durable.Au-delà des pertes militaires, la menace porte aussi sur les habitants, des deux côtés de la frontière. Dès le mois de juin, le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant avait averti que Tsahal serait capable de ramener le Liban à « l’âge de pierre » en cas de guerre. « Dans toute campagne terrestre prolongée, il y a généralement de nombreuses victimes civiles, redoute Michael Koplow, du Israel Forum Policy. En particulier compte tenu de la manière dont le Hezbollah s’est implanté dans les villages du sud du Liban. » Comme à Gaza, la population pourrait payer le plus lourd tribut.

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Author : Paul Véronique

Publish date : 2024-09-28 16:21:44

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L’Express

Mort de Philippine : entre la gauche et la droite, la bataille des récits

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Deux drames similaires, deux réactions divergentes. Le 14 octobre 2022, Lola, une fillette de 12 ans, est assassinée à Paris. La principale suspecte dans l’affaire, Dahbia B., est une Algérienne visée par une obligation de quitter le territoire français (OQTF). La droite épingle l’inexécution de cette mesure d’éloignement, Fabien Roussel, lui, reste plus discret. Le patron des communistes évoque alors un « infanticide », et un acte « pédocriminel », comparable à ceux commis par Michel Fourniret ou Nordahl Lelandais.La mort de Philippine, jeune femme de 19 ans, marque alors une évolution dans l’analyse du secrétaire national du PCF. Ici aussi, le suspect – Taha O., un Marocain de 22 ans – était visé par une OQTF. Il avait aussi été condamné pour un viol commis en 2019 dans le Val-d’Oise. Sur X, Roussel se livre à une explication dense de l’engrenage tragique : « La loi existe et n’est pas appliquée. Un violeur est un criminel. Il aurait dû être surveillé. Ça n’a pas été fait. Il aurait dû être expulsé. Ça n’a pas été fait. L’Etat est défaillant. Plus on le prive de ses moyens, plus il recule. » Par ce message, publié dans la foulée du drame, le patron du Parti communiste français entend « briser un tabou à gauche », dixit l’un de ses très proches. Il l’affirme, sans circonvolutions – et détonne à bâbord : la mort de Philippine est aussi liée à la gestion de l’immigration en France. »Pourquoi on ne pourrait pas articuler les deux explications ? »La gauche n’est pas restée mutique après ce drame. D’aventure timide quand il s’agit d’ériger le fait divers en objet politique, elle entend imposer sa propre lecture du meurtre de Philippine. Et mener la bataille culturelle face à une droite offensive sur la thématique migratoire. A rebours de Fabien Roussel, ses représentants appellent surtout à penser le meurtre de Philippine sous le prisme des féminicides, et non de l’immigration. Comme la députée écologiste Sandrine Rousseau, qui considère que « les femmes sont en danger de mille et une manières sous la violence des hommes », concernant ceux « de toutes couleurs et de toutes situations ». Ou encore l’ex-Insoumise Clémentine Autain, regrettant que l’on parle des OQTF, autrement dit « de la chasse aux migrants, et non pas de la façon dont protéger les femmes », le « vrai sujet », d’après la députée. « L’extrême droite réagit quand les féminicides sont commis par des personnes de nationalités étrangères », juge Manuel Bompard, coordinateur LFI.Progressivement à gauche, ce regard s’impose avec force… Quitte à devenir le miroir inversé de la droite, avec un message distinct mais tout aussi univoque. Au regret, parfois, de certains députés, à l’instar d’Emmanuel Maurel : « Et pourquoi on ne pourrait pas articuler les deux explications, dire que c’est à la fois un féminicide, que le criminel sous OQTF n’aurait pas dû être présent sur notre territoire ? » Ce n’est pas gagné. Au PCF, les messages plus ou moins subliminaux affluent contre le patron. Dans un communiqué signé Roussel, la place du Colonel-Fabien tente finalement d’apaiser, appelant « à un investissement massif en matière de lutte contre les violences faites aux femmes ».Déjà-vuL’épisode a des airs de déjà-vu. À l’instar de l’affaire Lola, quand la principale suspecte est sous le coup d’une OQTF. La droite épingle le faible taux d’exécution de ces mesures d’éloignement, quand une partie de la gauche s’attarde sur le profil psychiatrique de l’accusée. Ou encore en juin 2023, lorsqu’un réfugié syrien attaque au couteau des enfants à Annecy « au nom de Jésus Christ ». La droite exige une refonte de notre politique d’asile, tandis que les Insoumis pointent « le problème de la santé psychique en France ». Ici, le meurtre de Philippine est un féminicide pour les uns ; il est la conséquence délétère de l’immigration incontrôlée (ou de l’immigration tout court) pour les autres. La double grille de lecture organise la guerre de position entre la droite et la gauche.Au tâtonnement de la gauche répond la martialité de la droite et de l’extrême droite. Ici les querelles d’interprétation sont moindres : la chaîne pénale et administrative du pays se trouve au centre des griefs. Voilà donc le Rassemblement national qui dépose une proposition de loi pour « faciliter l’expulsion des étrangers constituant une menace pour la France ». Ou la Droite républicaine (DR), le lendemain, affirmant vouloir « allonger la durée maximale de rétention des immigrés en situation irrégulière à 135 jours au lieu des 90 prévus actuellement », voire à 210 jours « pour un étranger condamné pour un crime ». Aucun crédit n’est accordé aux arguments de la gauche. La députée DR, Frédérique Meunier, le regrette : « C’est vrai qu’on est trop clivés… Je crois qu’on manque sûrement d’ouverture d’esprit. »

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Author : Mattias Corrasco

Publish date : 2024-09-28 16:42:17

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L’Express

Mort d’Hassan Nasrallah : la chute de l’homme le plus puissant du Liban

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Depuis la dernière guerre en 2006 entre Israël et sa formation, le puissant chef du Hezbollah vivait dans la clandestinité pour échapper à l’armée israélienne. Mais elle a réussi vendredi à localiser Hassan Nasrallah et le tuer. Le puissant groupe islamiste pro-iranien a confirmé, ce samedi 28 septembre, que son secrétaire général avait été tué la veille dans une violente frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth, bastion du mouvement.Ennemi juré d’Israël, il n’était plus apparu que rarement en public depuis la guerre de 2006, et son lieu de résidence était tenu secret. Il recevait cependant des visiteurs dont les chefs de formations palestiniennes alliées à son mouvement, qui publiait les photos des rencontres. Les journalistes et personnalités qui le rencontraient affirment avoir été conduits par le Hezbollah dans des voitures aux rideaux épais, et avec des mesures de sécurité renforcées, dans un endroit non identifiable.Hassan Nasrallah prononçait toutefois régulièrement des discours retransmis en direct, auquel tout le pays était suspendu. Il était l’homme le plus puissant du Liban, décidant de la guerre ou de la paix dans le pays, à la tête d’une impressionnante milice lourdement armée. Cet homme de religion, âgé de 64 ans, faisait l’objet d’un véritable culte de la personnalité parmi ses partisans, notamment au sein de la communauté musulmane chiite dont il est issu. Il était le chef charismatique du Hezbollah depuis 1992, lorsqu’il a succédé à Abbas Moussaoui, déjà lui aussi assassiné par Israël.Depuis, il avait patiemment fait évoluer le Hezbollah, armé et financé par l’Iran, en une force politique incontournable, représentée au Parlement et au gouvernement. Dans le même temps, il avait développé l’arsenal de sa formation, qui selon lui compte 100 000 combattants, et dispose de puissantes armes, dont des missiles de haute précision. »Victoire divine »Le Hezbollah est la seule formation à avoir conservé ses armes à la fin de la guerre du Liban (1975-1990) au nom de la « résistance contre Israël », dont l’armée s’est retirée progressivement du pays jusqu’à en évacuer, en mai 2000, le sud, après 22 ans d’occupation. Au fil des affrontements entre ses hommes et l’armée israélienne, Hassan Nasrallah a consolidé sa stature, et gagné le respect avec la mort, en 1997, de son fils aîné Hadi au combat. La guerre de l’été 2006 avec Israël, qui a duré 33 jours, lui a permis d’afficher la puissance de son mouvement, ses combattants tenant tête à l’armée israélienne.La guerre cause la mort de 1 200 Libanais, en majorité des civils et de 160 Israéliens, des militaires pour la plupart. Hassan Nasrallah proclame à la fin de cette guerre une « victoire divine » et y gagne un profil de héros dans le monde arabe. Mais au Liban, il se met à dos plusieurs camps, lorsque son parti est accusé d’être impliqué dans l’assassinat de l’ex-Premier ministre Rafic Hariri en 2005, puis lorsque ses hommes armés prennent brièvement le contrôle de la capitale en mai 2008.Rôle régionalHassan Nasrallah a accru son influence non seulement au Liban, mais aussi dans la région. En 2013, il annonce être intervenu militairement en Syrie voisine pour soutenir le régime de Bachar al-Assad, empêtré dans la guerre civile déclenchée par la répression d’un soulèvement populaire en 2011 ayant dégénéré en insurrection armée.Jouissant de la confiance totale des dirigeants iraniens, il forme et soutient les mouvements proches de Téhéran dans la région. Le Hezbollah est aujourd’hui le « joyau de la couronne » des alliés de l’Iran dans la région réunis au sein d’un « axe de la résistance », qui comprend des groupes armés en Irak et les rebelles houthis du Yémen ainsi que le Hamas palestinien. Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre le Hamas et Israël, Hassan Nasrallah a ouvert le front du sud du Liban pour soutenir son allié palestinien.Issu d’une famille modesteHassan Nasrallah est né le 31 août 1960 dans une modeste famille de neuf enfants, dans l’ancienne « ceinture de misère » qui enserrait Beyrouth. Sa famille est originaire du village de Bazouriyé dans le sud du Liban.Adolescent, il étudie la théologie dans la ville sainte chiite de Najaf, en Irak, mais doit partir lors de la vague de répression antichiite du président irakien de l’époque Saddam Hussein. De retour au Liban, il s’engage au sein du mouvement chiite Amal, mais fait sécession lors de l’invasion israélienne du Liban à l’été 1982 pour faire partie du noyau fondateur du Hezbollah, créé sous l’impulsion des Gardiens de la révolution iraniens. Marié, père de cinq enfants, Hassan Nasrallah parlait couramment le persan. Il arborait le turban noir des Sayyed, les descendants du prophète Mahomet dont il se réclamait.

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Publish date : 2024-09-28 15:01:31

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