Depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, l’Europe se réveille chaque jour ou presque avec un lot de déclarations retentissantes – pour certaines inattendues – en provenance de Washington. Après l’échange tendu avec Volodymyr Zelensky, l’aide militaire américaine à l’Ukraine semblait sur la sellette. Et si comme le relève The Economist, “personne ne voulait croire au pire scénario”, force a été de constater ce mardi 4 mars au petit matin, comme l’a fait le tabloïd polonais Super Express, que “Donald Trump l’a vraiment fait !” : “En un instant, toute l’aide américaine à l’Ukraine a été interrompue.”Une décision avec “peu de précédents directs dans l’histoire récente des Etats-Unis” et qui “aggrave considérablement la rupture entre Washington et Kiev, à un moment critique du conflit”, souligne le New York Times. C’est lors “d’une réunion à la Maison-Blanche lundi, à laquelle participaient le vice-président J.D. Vance, le secrétaire d’Etat Marco Rubio, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth, la directrice du renseignement national Tulsi Gabbard et l’émissaire pour le Moyen-Orient Steve Witkoff”, que ce choix aurait été acté, nous apprennent nos confrères du Washington Post, qui rappelle que Donald Trump était “depuis longtemps sceptique quant à l’aide à l’Ukraine”.Seront ainsi concernés par cette décision “les munitions, les véhicules et autres équipements ainsi que les armes en transit”, précise outre-Quiévrain le quotidien Le Soir. Autant d’éléments critiques du soutien américain à Kiev, décrit par le Washington Post comme “essentiel pour repousser les forces d’invasion russes”. Raison pour laquelle, “sans le renseignement américain, l’Ukraine aura du mal avec le ciblage dynamique” assure The Economist. Comprendre, l’identification et l’attaque en temps réel des cibles russes.Volodymyr Zelensky “haï” par l’entourage de Donald TrumpEt si pour le quotidien britannique The Guardian, “la querelle Trump-Zelensky” a servi de prétexte à Donald Trump pour suspendre le soutien américain à l’Ukraine, le journal belge Le Soir assure que l’âpreté des échanges entre les deux dirigeants remonte bien avant fin février. D’après El Mundo, le 47e président des Etats-Unis et son entourage nourrissent une animosité claire envers le chef d’Etat ukrainien : “Trump déteste Zelensky, ses enfants le haïssent et se moquent de lui”.Cette hostilité particulière découlerait d’une rancune liée à une procédure de destitution : “Trump est convaincu que l’Ukraine lui a nui lors de son premier impeachment”, précise le quotidien espagnol, qui assure que “la Maison-Blanche veut se débarrasser de Zelensky”. A Rome, le Corriere della Sera estime quant à lui que les appels à la démission du camp républicain et d’un Donald Trump qui navigue “dans une autre dimension” ne seront “pas longtemps tolérés par les Américains”.Combien de temps l’Ukraine tiendra-t-elle sans l’aide américaine ?D’autant que “cette suspension place également les Etats-Unis en opposition directe avec leurs principaux alliés de l’Otan”, souligne le New York Times. A l’heure où Donald Trump met Volodymyr Zelensky face à ce que le quotidien américain considère comme “un ultimatum visant à forcer Zelensky à accepter un cessez-le-feu aux conditions dictées par Washington et Moscou”, Karolina Wigura et Jaroslaw Kuisz estiment dans les colonnes du Guardian qu’après s’être “occidentalisés pour atteindre la maturité démocratique”, les Européens doivent “s’orientaliser pour atteindre la maturité en matière de sécurité et de défense”.Ainsi, l’historienne et le politologue soulignent la nécessité pour le Vieux Continent de se détacher de la protection de l’Oncle Sam et de prendre en charge sa propre sécurité. Reste qu’une telle entreprise requiert du temps, de l’argent et une certaine forme d’unité entre pays européens. Et si pour de nombreux médias européens, le changement de doctrine des Etats-Unis constitue une opportunité pour les Vingt-Sept de bâtir une “Europe de la défense”, il reste difficile d’affirmer qu’ils en sont réellement capables. Une chose est sûre, pointe le New York Times : “Le bénéficiaire le plus immédiat de cette décision est Vladimir Poutine.”
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Author : Ambre Xerri
Publish date : 2025-03-04 13:27:00
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