Pour le commun des mortels, le décor évoque l’intérieur bariolé d’une navette spatiale d’un film des années 1980. Au centre : 17 hommes de dos, certains en bleu de travail, d’autres en jean et tee-shirt sombre, font face à un mur de commandes, dont la tranche supérieure recouverte de petits rectangles lumineux donne à l’ensemble ses airs de Star Trek. La plupart des personnages regardent devant eux, sauf un, tête penchée, qui semble se recueillir. Ne serait-ce le décor flashy éclairé au néon, on pourrait croire à des funérailles. “22 FEV – 01 : 46”, affiche une horloge à led en haut du mur : quelques secondes plus tard, dans la nuit alsacienne, le premier réacteur de Fessenheim va s’éteindre.Seule l’équipe de quart est présente dans la centrale cette nuit-là. Les bulletins radio parlent essentiellement du Salon de l’agriculture, où Emmanuel Macron pourrait battre son record de temps passé à la Porte de Versailles, et d’un coronavirus venu de Chine, qui vient de faire deux morts en Italie. La journée qui a précédé, les salariés sont arrivés et repartis, peuplant une dernière fois les 50 hectares de travées vrombissantes, prenant ici un selfie, parlant là avec les collègues. “On n’avait pas grand-chose à se dire, se souvient Arnaud Amiot, ancien ingénieur d’exploitation à Fessenheim. On savait pourquoi on était là, et les mots ne venaient pas.” Dans l’après-midi, la prise de la photo collective – plus de 200 salariés, casque blanc sur la tête – dans l’immense salle des machines, allège un peu le spleen ambiant.N’empêche, la tristesse insiste. Vers minuit, quelques dizaines de locaux se regroupent devant la centrale. Dans ce bourg de 2 300 habitants, l’éclairage public a été coupé en signe de solidarité avec les salariés. Arnaud Amiot n’est pas de l’équipe de quart, mais il suit l’arrêt du réacteur depuis chez lui, où il a reconstitué sur son ordinateur un monitoring des paramètres de la centrale en temps réel : “J’ai vu comment ils ont piloté le réacteur tout en finesse, par exemple, en faisant un palier d’homogénéisation de température de l’alternateur assez long. Ça peut paraître inutile, mais jusqu’au bout, ils ont fait ce qu’il savaient faire. Jusqu’au bout, ils ont pris soin de la machine.” Cinq ans après, la voix de l’ingénieur “issu du rang”, comme certains les nomment chez EDF – c’est-à-dire ayant commencé technicien, puis gravi les échelons dans l’entreprise –, se brise encore quand il évoque ces jours de février 2020. Après Fessenheim, il a raccroché le casque, pour devenir artisan. Comme lui, des centaines d’anciens n’ont toujours pas digéré qu’on ait éteint leur centrale.Chapitre 1 – “Madame la chancelière, la France est encore souveraine”Pourquoi a-t-on fermé Fessenheim ? Remonter aux sources de cette décision nécessite de revenir quatorze ans avant aujourd’hui, et neuf avant la fermeture du premier réacteur. Le 11 mars 2011, un tsunami ravage la côte orientale du Japon et provoque un accident industriel majeur à la centrale nucléaire de Fukushima. Le monde entier – traumatisé par l’horreur de Tchernobyl en 1986 – retient son souffle ; une partie des opinions publiques s’échaude. Si, en France, le total d’avis favorables quant au nucléaire reste “dans le vert”, passant de 66 % “avant Fukushima” à 58 % “après Fukushima” selon l’institut international Win-Gallup, en Allemagne, où l’atome était déjà impopulaire – seulement 34 % d’opinions favorables avant l’accident –, le coup de froid est un coup de grâce. “Atomkraft ? Nein danke !” (“L’énergie nucléaire ? Non merci !”) clame depuis des décennies le plus célèbre slogan écologiste outre-Rhin. En ce début de printemps 2011, l’Allemagne s’apprête à frapper un grand coup, et entend bien que la France lui emboîte le pas.Pierre Lellouche, alors secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, se souvient d’un dîner avec la chancelière Angela Merkel qui l’a “estomaqué”. C’était le 3 avril 2011, soit deux semaines après Fukushima, à l’occasion de la Foire de Hanovre où il s’était rendu avec le Premier ministre François Fillon : “L’après-midi même, la CDU avait essuyé une défaite face aux écologistes dans le Bade-Wurtemberg, que la chancelière imputait à un effet boomerang de l’accident au Japon. Lors du dîner, Angela Merkel nous a dit froidement : ‘François, demain j’annonce la sortie de l’Allemagne du nucléaire, et naturellement, j’attends de la France qu’elle ferme Fessenheim qui est toute proche de l’Allemagne. Nous ne voulons pas vivre avec cette vieille centrale à côté de chez nous’.” Pierre Lellouche évoque le silence, lourd, qui s’abat alors sur la tablée. “Madame la chancelière, la France est encore souveraine”, se risque-t-il. Silence à nouveau. Angela Merkel, imperturbable dans sa veste crème, ne compte pas répondre à l’objection. L’Allemagne a annoncé la couleur : elle ne relâchera pas ses efforts contre le nucléaire français en général, et en particulier contre la centrale située à quelques kilomètres de sa frontière.Est-ce ainsi que se prend une décision qui a trait aux intérêts de la nation ?En ce printemps 2011, la droite au pouvoir en France n’entend pas fermer Fessenheim. Mais au Parti socialiste, où l’on se lance dans la précampagne pour la présidentielle de 2012, une autre musique commence à se faire entendre. L’électorat-cible du PS a changé, de moins en moins populaire, de plus en plus urbain-progressiste. Dans ce contexte, le soutien au nucléaire n’est pas très porteur. Il faut, de surcroît, décrocher un accord avec les Verts, qui réclament alors une sortie totale de l’atome, sur le modèle allemand. Il est très instructif de regarder, treize ans plus tard, les images du premier débat des primaires socialistes du 16 septembre 2011. On y voit les deux principaux favoris, François Hollande – dont la minceur nouvelle annonce l’appétit de vaincre – et Martine Aubry, se marquer à la culotte sur la question de l’énergie nucléaire. Les deux s’accordent néanmoins sur un horizon : faire passer la part de l’atome dans la production électrique française de 75 % à 50 % d’ici à 2025 – “voire moins !”, renchérit la maire de Lille – et, pour y parvenir, notamment, fermer Fessenheim.Les deux principaux favoris à la primaire du Parti socialiste en vue de l’élection présidentielle 2012, discutent de l’avenir du nucléaire lors d’un débat télévisé sur France 2.Comment a été décidé cet horizon, qui restera dans le programme du candidat socialiste comme l’une de ses pierres angulaires ? Pourquoi 50 % ? Pourquoi 2025 ? Celui qui, depuis, a répondu le plus clairement à la question se nomme Manuel Valls. Auditionné le 21 avril 2023, par la commission d’enquête parlementaire “visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France”, l’ancien Premier ministre de François Hollande concède : “Je suis franc : les 50 % n’étaient, je crois, le résultat d’aucune étude d’impact ou analyse de besoins. Je n’ai pas fait, moi, ce choix, qui était avant tout un choix politique. Cet horizon des 50 % était sans doute lié à la contrainte de l’accord entre le PS et les Verts.” Lors de son audition par la même commission d’enquête, Arnaud Montebourg (ministre de François Hollande pendant deux ans) fustigera, même, un “accord de coin de table”.Aucune étude d’impact ; aucune analyse de besoin. “Une décision si lourde, prise de façon si légère ?” tonne Jean Fluchère, ingénieur retraité d’EDF, qui a fait toute sa carrière chez l’électricien et peut encore aujourd’hui raconter des anecdotes sur la tentative d’attentat qui y eut lieu un week-end de mai 1975, où il était de garde. “Est-ce ainsi que se prend une décision qui a trait aux intérêts de la nation ?” Car c’est bien là le cœur de la “parabole de Fessenheim” : que l’on soit pour ou contre le nucléaire, qu’on s’en défie ou qu’on ne jure que par cette énergie, ce qui ne laisse pas de déconcerter, quand on se replonge dans l’histoire de cette fermeture, c’est la désinvolture avec laquelle a été décidé puis confirmé le démantèlement d’un actif industriel stratégique.Chapitre 2 – “D’abord, j’aimerais que nous parlions de Gandhi”Le quinquennat de François Hollande – il n’a pas souhaité répondre à nos questions – n’est pas le seul en cause : sous le mandat du socialiste, les choses n’ont à vrai dire pas beaucoup avancé. C’est Emmanuel Macron qui, reprenant cette promesse pour sa propre campagne de 2017, va sceller le sort de la centrale. Quand il est élu président de la République, quelque 700 millions d’euros ont été investis dans Fessenheim depuis 2012 – malgré sa fermeture annoncée – pour maintenir l’outil de production au plus haut niveau de sûreté. Le jeune président se présente comme l’apôtre du pragmatisme ; il pourrait, une fois au pouvoir, commander les fameuses études impact et analyses de besoin. Il pourrait faire évaluer de façon drastique les risques sismiques qu’évoquent les anti-Fessenheim, lesquels considèrent que les 6,7 sur l’échelle de Richter contre lesquels la centrale est parée sont insuffisants. Bref, il pourrait se pencher avec rationalité sur les tenants et les aboutissants d’une décision si stratégique. Car, contrairement à ce qu’il dira plus tard : en 2017, la messe n’est pas dite.Tous les experts interrogés nous l’ont confirmé : jusque courant 2018, EDF aurait encore pu lancer les travaux nécessaires à la mise en conformité de la centrale au plus haut niveau de sûreté, avant la visite décennale prévue en 2020. “L’argument de ‘la plus ancienne centrale de France’ dont on nous a rebattu les oreilles était creux. La preuve : ce raisonnement ne sera jamais plus appliqué, aucune centrale nucléaire française, autre que Fessenheim, ne fermera à la date anniversaire de sa 43e année”, martèle Raphaël Schellenberger, député de la circonscription depuis juin 2017, et président de la commission d’enquête sur la perte de souveraineté énergétique de la France.Des manifestants contre la fermeture de la centrale nucléaire, devant le site le 27 octobre 2015.La centrale nucléaire, ici photographiée le 14 mars 2011Mais à l’aube du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, ce n’est pas Nicolas Hulot, nommé ministre d’Etat de la Transition écologique et solidaire, n° 3 du gouvernement, qui va plaider en faveur de la centrale alsacienne. Lors d’une de ses premières interviews, le 22 juin 2017, ce dernier déclare même au micro rouge de RTL qu’il compte fermer 17 réacteurs d’ici à 2025. A EDF, la stupéfaction règne. Les équipes de l’un et de l’autre se souviendront longtemps de la première rencontre entre Nicolas Hulot et Jean-Bernard Lévy, alors PDG d’EDF, au ministère, boulevard Saint-Germain, en ce tout début d’été 2017. Chemise à col Mao et intensité vibrante savamment cultivée, le ministre reçoit le métallique polytechnicien devant un grand portrait de Gandhi en noir et blanc. “Avant tout, j’aimerais que nous parlions de lui, de Gandhi”, lance Hulot en guise de préambule. Un ange en sari passe. “Je voudrais que nous réfléchissions à ce qu’il nous enseigne : je ne veux pas que nous soyons dans la confrontation.”Pendant ces mois de début de quinquennat, deux univers se défient. Nicolas Hulot juge que le nucléaire conduit EDF “dans une dérive” ; chez l’électricien, on pointe, dans le secret des couloirs feutrés, la com’ et l’à-peu-près du ministre alors le plus populaire du gouvernement. Encore une fois, quoi qu’on pense du nucléaire, le témoignage de Nicolas Hulot, quelques années plus tard, lors de son audition par la fameuse commission d’enquête, ne peut que laisser songeur : il y déclare, notamment, ne pas avoir eu connaissance du “rapport sur l’avenir du nucléaire”, lequel avait pourtant été commandé… sous sa responsabilité. Son ancienne directrice de cabinet, auditionnée en même temps, ne se souvient pas, non plus, l’avoir lu, “ce qu’avait assurément fait le conseiller chargé de l’énergie”, tente-t-elle de rassurer. Ni l’un ni l’autre n’ont le moindre souvenir quant à son contenu, ni ses préconisations. “A quoi bon commander des rapports dans ce cas ?” interroge sobrement le compte-rendu de la commission.En ce début de quinquennat Macron, c’est surtout le secrétaire d’Etat auprès de Nicolas Hulot, Sébastien Lecornu, qui s’occupe du dossier Fessenheim, participant aux réunions, se rendant sur place à plusieurs reprises – il n’a pas souhaité non plus donner suite à nos sollicitations… Un jeune homme prometteur et ambitieux, venu de la droite “pro-nuc” – tout comme le Premier ministre de l’époque, Edouard Philippe, qui fut directeur des affaires publiques d’Areva entre 2007 et 2010. Un paradoxe quasi assumé. “Un jour, Sébastien Lecornu a justifié : “Que ce soit la décision la plus pertinente ou pas, son exécution est nécessaire à la crédibilité du politique.””, rapporte le député Raphaël Schellenberger.Il faut croire que ce qui comptait dans la fermeture de Fessenheim était moins le contenu de la décision que le signal qu’elle donnait. Dans son deuxième tome de Comprendre le malheur français (Stock, 2016), le philosophe Marcel Gauchet parle de l’attitude qui a prévalu ces années-là à l’égard du nucléaire – énergie qui, remarque-t-il, “permet tout de même à la France d’avoir l’un des taux d’émission de CO2 les plus vertueux de l’OCDE” – comme d’une “nouvelle raison d’Etat” : “Celle-ci consistait jadis à mettre de côté les considérations morales au profit de l’intérêt supérieur du pays. Elle consiste maintenant à mettre de côté la rationalité gestionnaire au profit de la communication et plus précisément de l’affichage moral.”Chapitre 3 – “Le gouvernement n’avait pas anticipé cette fermeture comme ‘un sujet'”Les semaines qui précèdent la fermeture de Fessenheim, seule la presse locale semble vraiment s’intéresser à cette échéance, y consacrant – selon nos pointages – quelque 60 articles depuis le début du mois de février. Soit trois fois plus que la presse quotidienne nationale. Pauvre Fessenheim, si loin de Paris, et si près d’Angela Merkel… “Près de 800 emplois directs et 1200 induits, une perte industrielle énorme”, énumère le maire Claude Brender, qui bataille désormais pour que la contribution fiscale annuelle (32 millions d’euros !) qui étrangle aujourd’hui la communauté de communes soit enfin réduite. “Mais l’approche du jour J, le gouvernement n’avait pas anticipé cette fermeture comme ‘un sujet’.”Ce professionnalisme dans l’émotion – malgré l’émotion – m’a marqué pour toujoursLe 20 février, Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire qui a succédé à Nicolas Hulot (elle n’a pas souhaité répondre à nos questions) décide tout de même d’improviser sur le fil une visite sur place. Dominique Schelcher, PDG de la coopérative Système U, qui se trouve également être le propriétaire du supermarché de Fessenheim, confirme : “Le matin du 21 février, je reçois un appel du préfet du Haut-Rhin, que je connaissais bien. Il me dit qu’Elisabeth Borne et sa secrétaire d’Etat, Emmanuelle Wargon, souhaitent venir à Fessenheim, mais qu’il serait difficile d’aller à la centrale car le comité d’accueil aurait été hostile.” Les deux membres du gouvernement veulent quand même se rendre sur place, faire des images, discuter avec la population, parler du projet de technocentre (il est encore aujourd’hui “dans les tuyaux”, le démantèlement de la centrale étant toujours en cours). Pourquoi pas au Super U ? “J’ai vite rameuté quelques chefs d’entreprise du coin pour qu’elles aient à qui parler. Elles ont dû rester une demi-heure. Il n’y a eu aucun incident. La population locale est du genre loyaliste ; elle était déjà résignée”, poursuit Dominique Schelcher.Accompagnée d’Emmanuelle Wargon, celle qui est alors ministre de la Transition écologique et solidaire se rend à Fessenheim, où elle rencontre notamment Claude Brender, le maire de la ville.Cinq ans après la fermeture, Marc Simon-Jean, qui fut directeur de la centrale entre 2015 et 2020, tient quant à lui à faire remarquer : “La dignité et le sens de la responsabilité avec lesquels tout le personnel de Fessenheim, pourtant meurtri, a travaillé jusqu’au bout dans le plus grand professionnalisme, ont marqué, je crois, le milieu du nucléaire et plus généralement le milieu industriel.” Et l’ancien directeur de poursuivre : “Ça a été géré de très belle manière. Dans les années qui ont précédé la fermeture, la majorité des managers ont prolongé leur mandat à Fessenheim, refusant parfois une mutation ou une promotion, pour accompagner les équipes jusqu’au bout. Ce professionnalisme dans l’émotion – malgré l’émotion – c’est quelque chose qui m’a marqué pour toujours.”Après la fermeture du premier réacteur, en cet hiver 2020, l’ambiance crépusculaire à Fessenheim est renforcée par l’apparition d’un virus qui fait particulièrement “parler” dans le Haut-Rhin, où s’est tenu un immense rassemblement évangélique, à Mulhouse. A partir du 17 février, plus de 2 500 fidèles ont afflué de métropole et des outre-mer, sous l’impulsion de l’Eglise de la Porte ouverte, pour cinq jours de prière et de jeûne. Ce rassemblement sera l’un des premiers foyers du Covid-19 en France. Dès le 10 mars, EDF déclare un salarié atteint par le “coronavirus” à la centrale de Fessenheim. Sept jours plus tard, un confinement national est déclaré. La France bascule dans le shut down. Ironie de l’histoire : c’est le Covid et la lumière crue qu’il jette sur les dépendances que nous avons laissées se créer au cours des dernières décennies, qui vont obliger le pouvoir à changer la façon dont il envisage nos choix énergétiques. A l’aune d’une nécessaire souveraineté.EpilogueFévrier 2022. Le président de la République se rend dans un département voisin, à Belfort, dans l’usine de turbines nucléaires de General Electric pour s’exprimer sur le thème : “Reprendre en main notre destin énergétique”. Deux ans ont passé depuis la fermeture du premier réacteur de la centrale alsacienne. L’ambiance Potemkine des “déplacements terrain” bat son plein. Ballet des caméras, déambulations, poignées de main, pupitre, micro. Le président prend la parole devant une turbine Arabelle rutilante. Ici, à moins d’une heure de Fessenheim par l’A36, il livre un discours en forme de tête-à-queue. “Il nous faut reprendre le fil de la grande aventure du nucléaire en France”, explique-t-il, dans son costume sombre. Avant d’annoncer sa détermination à “prolonger tous les réacteurs nucléaires qui peuvent l’être sans rien céder sur la sûreté”. Dans ce grand hall où il fait froid, Emmanuel Macron a devant lui un parterre d’employés et d’ouvriers de General Electric portant chasubles bleues et masques FFP2, dernières traces d’un virus qui a mis le monde à l’arrêt. Y en a-t-il, parmi cette assemblée, qui pensent aux anciens “collègues” de Fessenheim, cette ville où les cliquetis se sont tus, et où la bête a fini de vrombir ? Pensent-ils aux caprices de l’air du temps qui fait varier les urgences politiques ? Pensent-ils à la légèreté de ceux qui prennent des décisions si lourdes ? Parfois, la politique a des airs de mauvais rêve.
Source link : https://www.lexpress.fr/societe/qui-a-coule-la-centrale-nucleaire-de-fessenheim-la-verite-sur-quinze-ans-de-sabotage-politique-UZXWTSUREVDF7AUVMYRXOUBPUQ/
Author : Anne Rosencher
Publish date : 2025-02-25 15:30:00
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Tuesday, February 25