Le procédé est toujours le même. Le message aussi, à quelques mots près. Une fois de plus, Emmanuel Macron a pris la parole dans un grand média anglo-saxon pour s’en prendre frontalement au pacte de stabilité et de croissance. Créé en 1997, ce mécanisme impose à chaque Etat de la zone euro un double plafonnement de 3 % du PIB pour le déficit public et de 60 % pour la dette publique. Déjà, en 2019, le président de la République déclarait, dans un entretien à The Economist, que ces règles relevaient d'”un débat d’un autre siècle”.Rebelote deux ans plus tard. Il cosignait alors, avec l’ancien Premier ministre italien Mario Draghi, une tribune dans le Financial Times pour dénoncer des obligations “obscures et excessivement complexes”. Le 14 février dernier, Emmanuel Macron, interrogé cette fois directement par le quotidien économique, a remis une pièce dans la machine, affirmant que le “cadre financier et monétaire dans lequel nous vivons est caduc”. A cette offensive a succédé le même jour la proposition de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, d’alléger les règles budgétaires pour permettre aux Etats membres d’investir dans la défense. De l’eau au moulin du chef de l’Etat, qui milite aussi pour le soutien des secteurs d’avenir comme l’intelligence artificielle et la transition énergétique.Une sortie calculéeCette attaque en règle paraît d’autant plus programmée qu’elle est intervenue au lendemain de la publication par la Cour des comptes d’un sévère rapport dans lequel les magistrats alertent sur “le dérapage du déficit public depuis deux ans” qui “place la France au pied du mur”. Après plusieurs mois de débats parlementaires houleux qui ont conduit à la chute du gouvernement Barnier, après les intenses tractations menées par l’équipe Bayrou, la France vient tout juste de se doter d’un budget 2025. Adopté aux forceps, il doit permettre, selon les prévisions du gouvernement, de ramener le déficit public à 5,4 % du PIB – après les 6,1 % estimés en 2024. Un objectif dont doutent déjà de nombreux experts.Remettre en cause la trajectoire de réduction de ce fardeau, c’est oublier la force de rappel des marchés financiers. Avec le risque de voir les taux auxquels nous empruntons monter en flèche, ce qui pénaliserait l’ensemble de l’économie. En faisant cavalier seul, le président de la République oublie son Premier ministre, qui a récemment réaffirmé l’objectif de revenir sous la barre des 3 % de déficit en 2029. Et le laisse isolé dans cette course contre-la-montre.
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Author : Thibault Marotte
Publish date : 2025-02-19 11:00:00
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