Surnommée “le Davos de la défense”, la Conférence de Munich était perçue comme cruciale pour l’avenir de l’Ukraine. Or, ce grand raout de leaders mondiaux, étalé sur deux jours, a surtout été marqué par un discours hostile du vice-président américain J.D. Vance à l’encontre de l’Union européenne et par la confirmation que les Américains envisageaient des négociations sur l’Ukraine sans leurs alliés. Le bras droit de Donald Trump a cependant répété que “seuls les Ukrainiens pouvaient décider d’arrêter de combattre, et nous les soutiendrons tant qu’ils n’auront pas pris cette décision”.Volodymyr Zelensky a, lui, appelé l’Europe à renforcer ses forces armées et l’a exhorté à prendre son indépendance vis-à-vis des Etats-Unis. Le président ukrainien aura sûrement l’occasion d’appuyer à nouveau son message, ce lundi 17 février, puisque le marathon diplomatique n’est pas terminé. Le chef d’Etat français Emmanuel Macron réunira en effet à Paris “les principaux pays européens” pour des discussions portant sur “la sécurité européenne”, a confirmé le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot.La démocratie selon J.D. Vance sidère les EuropéensLe vice-président américain, J.D. Vance, s’est permis de donner une leçon de démocratie aux Européens, épousant les vues des partis extrémistes et creusant un peu plus le fossé entre Washington et les capitales du Vieux continent. L’ex-sénateur de l’Ohio a prononcé, lors de la Conférence de Munich, un discours à charge contre les alliés historiques de son pays au sein de l’Otan, à propos du respect du droit de vote et de la liberté d’expression.”En Grande-Bretagne et à travers l’Europe, la liberté d’expression, je le crains, est en retrait”, a-t-il assumé, causant la stupeur dans son auditoire. Un “recul” qui l’inquiète” plus que la menace de “la Russie”, “la Chine” ou d’un “autre acteur externe”. Le président américain, Donald Trump, a ensuite emboîté le pas de J.D. Vance, s’inquiétant de voir l’Europe, selon lui, “en train de perdre son merveilleux droit à la liberté d’expression”.De quoi agacer le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, qui a tenu à rappeler que “la liberté d’expression est garantie en Europe”, ajoutant sur X que “personne n’est obligé d’adopter notre modèle, mais personne ne peut nous imposer le sien”. Même réaction du côté allemand, où le ministre de la Défense, Boris Pistorius, a estimé que ces critiques n’étaient “pas acceptables”.Volodymyr Zelensky veut une armée européenneLe président ukrainien Volodymyr Zelensky a mis sous pression ses alliés européens, les exhortant à se renforcer pour éviter un accord forgé par les Américains “dans le dos” de l’Ukraine et de l’Europe. “Je crois vraiment que le moment est venu de créer les forces armées de l’Europe”, a exhorté le dirigeant devant un parterre de responsables politiques internationaux. “Le temps où l’Amérique soutenait l’Europe simplement parce qu’elle l’avait toujours fait est révolu”, a-t-il prévenu.Des propos qui faisaient référence à l’entretien, cette semaine, de Donald Trump avec son homologue russe Vladimir Poutine, sans concertation avec les Européens. Et s’il en a informé Volodymyr Zelensky, il n’a pas cherché à s’entendre au préalable avec lui sur une stratégie de négociation. Par ailleurs, le chef d’Etat ukrainien a ajouté que Kiev aurait “peu de chance de survivre” sans le soutien de Washington, tandis que J.D. Vance a tenu à réitérer sa volonté d’une “paix durable” en Ukraine. Enfin, le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, a affirmé que les Européens devaient montrer leur “utilité” s’ils voulaient peser dans les négociations entre les Etats-Unis et la Russie en vue de mettre fin aux hostilités en Ukraine.Minerais ukrainiens : Kiev refuse l’accord avec WashingtonVolodymyr Zelensky a indiqué avoir refusé de signer un accord avec les Etats-Unis portant sur des minerais ukrainiens, estimant qu’il ne “protégeait pas” à ce stade son pays. “Je n’ai pas autorisé les ministres à signer l’accord parce qu’il n’est pas prêt. À mon avis, il ne nous protège pas”, a-t-il déclaré, avant d’ajouter qu’un tel accord devait comporter “des garanties de sécurité” pour l’Ukraine. Mais “je ne vois pas encore dans le document ce lien” entre minerais et protection, a-t-il précisé.Le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, avait indiqué jeudi qu’il espérait parvenir à un accord sur les minerais ukrainiens qui permettrait de “rembourser”, en partie, les Etats-Unis pour l’aide fournie à l’Ukraine afin de financer la guerre contre la Russie.Nouvelle réunion à Paris des “principaux pays européens”Les dirigeants des “principaux pays européens” se réuniront ce lundi à Paris pour des discussions sur la sécurité européenne et l’Ukraine, au moment où l’administration américaine s’en prend à l’UE et entend négocier directement avec la Russie pour mettre fin à la guerre. Le président français Emmanuel Macron accueillera “les principaux pays européens” pour des discussions portant sur “la sécurité européenne”, a dévoilé ce dimanche le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, sur France Inter.S’il n’a pas précisé qui participerait à cette “réunion de travail”, une source diplomatique européenne estime que l’Allemagne, la Pologne, l’Italie, le Danemark, ainsi que le Royaume-Uni, hors UE, devraient être autour de la table. Les dirigeants européens Ursula von der Leyen et António Costa, ainsi que le chef de l’Otan Mark Rutte, seront également présents, selon cette source.
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Publish date : 2025-02-16 15:00:00
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Conférence de Munich, ce qu’il faut en retenir : la leçon de J.D. Vance, l’appel à une armée européenne…
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