La cheffe du gouvernement italien se retrouve de nouveau dans l’œil du cyclone. Giorgia Meloni a annoncé, mardi 28 janvier, dans une vidéo sur Facebook qu’elle et deux de ses ministres étaient visés par une enquête pour détournement de fonds et complicité, après l’expulsion d’un responsable libyen. Osama Almasri Najim, chef de la police judiciaire libyenne, fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis depuis le 15 février 2015.Arrêté il y a dix jours dans un hôtel de Turin en vertu de ce mandat, il a été libéré sur ordre de la Cour d’appel de Rome il y a une semaine pour vice de procédure, et expulsé vers Tripoli à bord d’un avion affrété par l’Etat italien. Alors que Georgia Meloni avait déjà suscité la polémique en signant un contrat de cybersécurité à plus d’un milliard d’euros avec SpaceX, la leader d’extrême droite est désormais soupçonnée avec ses ministres de la Justice Carlo Nordio et de l’Intérieur Matteo Piantedosi d’avoir facilité la libération du Libyen ainsi que son renvoi à Tripoli.”Il est presque certain que le dossier ouvert par le parquet de Rome ne débouchera sur aucun procès, étant donné que tout procès devrait être autorisé par le Parlement où le gouvernement dispose d’une solide majorité”, assure cependant le quotidien italien Corriere della Sera. De son côté, le camp de l’opposition a lu les lettres de quatre victimes d’Osama Almasri Najim à la chambre des députés, fustigeant les actions supposées de Georgia Meloni.”En avant pour la défense de l’Italie”Et, pour se défendre, il n’a pas fallu attendre longtemps pour que Georgia Meloni mette directement en cause des magistrats auxquels elle reproche d’être politisés. Elle s’en est prise au procureur de Rome, Francesco Lo Voi, qui lui a notifié l’ouverture d’une enquête sur l’expulsion du Libyen. Au cas où la population italienne aurait perdu la mémoire, la quadragénaire a rappelé que Francesco Lo Voi était le procureur à Palerme en charge de l’accusation dans le procès de son vice-chef du gouvernement, le dirigeant anti-immigration Matteo Salvini, jugé pour avoir bloqué des migrants en mer alors qu’il était ministre de l’Intérieur en 2019, et relaxé. “En avant pour la défense de l’Italie. Lorsque la sécurité est en jeu, il n’y a pas de place pour le retour en arrière”, a déclaré Georgia Meloni.Dans le quotidien La Reppublica, on lit que l’ex-Premier ministre italien, Giuseppe Conte, a vivement réagi : “Meloni gémit et reporte la faute sur la justice, moi, je n’ai jamais fait ça !” D’ailleurs, la principale intéressée a souligné que la plainte avait été déposée par l’avocat Luigi Li Gotti, lequel a défendu de nombreux mafieux repentis, mais surtout a été sous-secrétaire à la Justice dans un gouvernement de centre-gauche, dirigé par Romani Prodi. À noter que l’ouverture d’une enquête est un acte obligatoire à la suite du dépôt d’une plainte et permet aux personnes visées par l’enquête de désigner un avocat. Osama Almasri Najim est accusé par la CPI d’avoir commis en Libye des crimes contre des détenus en raison de leur religion, ou alors qu’ils étaient soupçonnés d’un “comportement immoral” ou de soutenir ou être affiliés à des groupes armés.Georgia Meloni avait défendu déjà samedi l’expulsion du Libyen, demandant à la CPI de “clarifier pourquoi elle a mis des mois à lancer ce mandat d’arrêt alors qu’Almastri avait déjà traversé trois pays européens”. Elle a repris cette argumentation mardi dans sa vidéo. La CPI “après des mois de réflexion émet un mandat d’arrêt contre le chef de la police judiciaire libyenne, mais curieusement la Cour le fait précisément au moment où cette personne était sur le point d’entrer sur le territoire national après avoir séjourné de manière sereine pendant une douzaine de jours dans trois autres Etats européens”, a-t-elle ironisé. Une chose est sûre : cette affaire pourrait contribuer à attiser les tensions entre le bureau dirigé par le procureur Francesco Lo Voi et le Palais Chigi.
Source link : https://www.lexpress.fr/monde/europe/giorgia-meloni-et-la-libye-laffaire-qui-embarrasse-la-premiere-ministre-italienne-YUCKYBNPJVCVDKG3AJK5X4ECGU/
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Publish date : 2025-01-29 18:12:00
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