La première guerre de Crimée (1853-1856) oppose la Russie du tsar Nicolas Ier à l’Empire ottoman, soutenu par les Français et les Britanniques. Malgré leur défaite, les Russes conservent le territoire conquis par Catherine II en 1783. Il est par la suite transformé en Riviera, puis transféré par Nikita Khrouchtchev à la république socialiste soviétique d’Ukraine en 1954 – de sorte que la presqu’île appartient à ce pays quand il accède à l’indépendance.Aujourd’hui, la Crimée se situe à nouveau au cœur des tensions géopolitiques. Dans les discussions pour mettre fin à la guerre en Ukraine, la Russie exige que sa souveraineté sur cette région annexée en 2014 soit reconnue. S’alignant sur la position de Vladimir Poutine, Donald Trump martèle que la Crimée est “perdue depuis des années” et qu’elle restera russe.Virage à 180°Cette position contredit diamétralement la ligne américaine des onze dernières années – y compris pendant le premier mandat de Trump. Comme l’a rappelé le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo avait formellement condamné en 2018 l’annexion. “Les États-Unis réaffirment leur refus de reconnaître les revendications de souveraineté du Kremlin sur des territoires saisis par la force en violation du droit international”, avait-il insisté dans une déclaration écrite. Avant d’ajouter que son pays s’engageait “à maintenir cette politique jusqu’à ce que l’intégrité territoriale de l’Ukraine soit rétablie”.En validant la stratégie brutale du fait accompli de Poutine, à l’instar de quelques Etats peu recommandables, comme la Corée du Nord de Kim Jong-un, le locataire de la Maison-Blanche enfonce un clou de plus dans le cercueil de l’ordre mondial de 1945.Sa discussion avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky dans le cadre solennel de la basilique Saint-Pierre de Rome, à l’occasion des funérailles du pape François, l’a-t-elle, depuis, illuminé et fait changer d’avis ? Trump, qui souhaite que soit signé rapidement un cessez-le-feu “permanent”, s’est demandé à son retour d’Italie si Poutine, qui continue ses frappes contre l’Ukraine, n’était pas en train de le “balader”.Il faudrait toutefois un miracle pour que son séjour au Vatican ait fait naître en lui de la compassion pour Kiev, agressée depuis plus de trois ans par les forces russes, mais qu’il accuse d’être à l’origine de la guerre. Lors de son discours investiture, le 20 janvier, le milliardaire avait déclaré que Dieu l’avait “sauvé” pour qu’il “rende sa grandeur à l’Amérique”. Celle-ci risque au contraire de la perdre si la force l’emporte sur le droit international.
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Author : Cyrille Pluyette
Publish date : 2025-04-29 05:00:00
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