Anticiper au maximum les différentes hypothèses. La Lituanie, qui partage une partie de ses frontières avec la Biélorussie et la Russie, s’inquiète pour sa propre sécurité nationale depuis l’invasion russe de l’Ukraine, en 2022. Moscou pourrait-il, à terme, tourner son regard vers l’un des trois pays baltes, ces territoires autrefois intégrés à l’Union soviétique ? Le Kremlin s’en défend pour le moment. Mais ses déclarations ne suffisent pas à rassurer les pouvoirs publics lituaniens, qui multiplient les initiatives pour se préparer à une éventuelle entrée en guerre provoquée par la Russie. La dernière en date : la présentation d’un plan d’évacuation de Vilnius, dévoilé mercredi 23 avril par le maire de la ville, Valdas Benkunskas.600 000 habitants évacués en 48 heuresLa capitale lituanienne n’est située qu’à 30 kilomètres de la frontière biélorusse, pays qui a servi de base arrière à l’armée russe pour lancer son offensive contre Kiev il y a trois ans. “Nous ne voulons pas provoquer de panique”, a développé l’édile, lors de l’annonce de ce cadre inédit. “Notre objectif est clair : avoir un plan, une coordination entre les institutions, savoir qui est responsable de quoi, et faire confiance à nos forces de défense… en espérant que ce plan n’aura jamais besoin d’être activé.” L’application des mesures intégrées à ce projet permettrait d’évacuer les 600 000 habitants de la métropole en seulement 48 heures.Comme le rapporte la BBC, les habitants de Vilnius seraient prévenus d’un appel à évacuer par un système d’alerte via SMS et des sirènes dans la rue. Certaines voies, mais aussi un pont, devront par ailleurs être élargis dans les prochaines années, de manière à faciliter l’évacuation des centaines de milliers de personnes qui se presseront hors de la capitale. Enfin, toujours selon la même source, une application dédiée à ce plan serait en cours de développement. Les forces de l’ordre seraient chargées d’aider à fluidifier ces départs massifs en dehors de la ville.Un plan en partie basé sur l’expérience de KievLe maire de celle-ci a expliqué s’être appuyé sur l’expérience de Kiev au début de l’invasion russe pour établir avec ses équipes le projet d’évacuation. “Nous avons pu en tirer des enseignements”, a assuré Valdas Benkunskas, cité par la plateforme régionale d’information lituanienne Etaplius. “Nous avons également examiné les plans d’évacuation des villes américaines. Bien sûr, le contexte y est différent : les grandes villes ont dû être davantage évacuées en raison de catastrophes naturelles et de conditions climatiques défavorables.” D’ailleurs, le plan a pour ambition de prévoir des options d’évacuation pour d’autres cas qu’une invasion russe. Il prend ainsi en compte les risques de catastrophe naturelle ou d’incidents à la centrale nucléaire d’Ostrovets, en Biélorussie. Ce site est considéré comme peu sûr par Vilnius – une accusation rejetée par Minsk et Moscou.Le détail du plan du projet d’évacuation sera prochainement disponible en version imprimée et numérique. “Les gens doivent être actifs, se familiariser avec le plan d’évacuation et tenir compte de leur situation individuelle”, a demandé le maire de Vilnius lors de sa prise de parole. De manière générale, la Lituanie, fervente alliée de l’Ukraine, a pris d’autres engagements ces dernières semaines pour prévoir tout risque lié à Moscou et renforcer ses capacités de défense. Comme ses voisins polonais, lettons et estoniens, elle a annoncé en mars sa volonté de quitter la convention d’Ottawa de 1997 interdisant l’emploi, le stockage, la production et le transfert des mines antipersonnel. Le pays compte aussi bientôt commencer la modernisation d’une route reliant la capitale lituanienne à la Pologne, afin d’améliorer la circulation de troupes armées et le transport de matériel militaire entre les deux pays.
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Publish date : 2025-04-24 07:34:00
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Après l’Ukraine, la Lituanie ? Comment Vilnius se prépare à une invasion russe
