Qui pour succéder au pape François ? Alors que le souverain pontife est décédé à l’âge de 88 ans, ce lundi 21 avril, les regards se tournent vers ceux qu’on appelle les papabili – ces cardinaux dont le profil, l’expérience ou la vision de l’Eglise les placent en bonne position pour accéder au trône de Saint-Pierre. Tour d’horizon de ces candidats sérieux, qui se tiennent prêts.Jean-Marc Aveline, 66 ans, archevêque de MarseilleNé à Alger, Jean-Marc Aveline a grandi dans le sud de la France. Il a fondé l’institut de sciences et de théologie des religions à Marseille et s’est illustré par son engagement dans le dialogue interreligieux, notamment avec l’islam. Il a été fait cardinal en 2022 par François, qui l’appréciait beaucoup.Jean-Marc Aveline incarne une Eglise de terrain, attentive aux questions migratoires et à la diversité culturelle. Son profil intellectuel, spirituel et pastoral, proche de celui de François, le rend attractif pour les partisans d’une Eglise ouverte, connectée aux réalités sociales contemporaines. S’il venait à être choisi, il s’agirait du premier pape français depuis 772 ans.Peter Erdo, 72 ans, archevêque d’Esztergom-Budapest, primat de HongrieThéologien et canoniste de formation, ancien président du Conseil des conférences épiscopales d’Europe, Peter Erdo est une figure respectée, notamment dans les milieux conservateurs. Il a su garder une distance prudente avec le pouvoir de Viktor Orban tout en défendant les racines chrétiennes de l’Europe. Il plaît aux cardinaux plus traditionnalistes, sans tomber dans le camp des ultra-conservateurs. Son profil pourrait faire le lien entre l’axe conservateur et les modérés, tout en offrant une voix venue d’Europe centrale, encore jamais représentée au sommet de l’Eglise.Cela dit, il avait suscité l’indignation au Vatican lors de la crise migratoire de 2015, lorsqu’il s’était opposé à l’appel du pape François aux églises pour qu’elles accueillent des réfugiés, affirmant que cela équivaudrait à de la traite d’êtres humains – se ralliant ainsi apparemment au Premier ministre nationaliste hongrois.Pietro Parolin, 70 ans, secrétaire d’Etat du Saint-SiègePietro Parolin est le “Premier ministre” du Vatican depuis 2013. Ce diplomate de carrière a été l’un des artisans du rapprochement entre le Saint-Siège et la Chine, et est reconnu pour sa finesse politique et son sens de la négociation. C’est un cardinal très respecté, à la fois modéré et habile gestionnaire. Son expérience dans la diplomatie et son réseau international pourraient faire de lui un pape de transition, stabilisateur, capable de poursuivre les réformes de François tout en rassurant l’aile plus conservatrice de l’Eglise.Peter Kodwo Appiah Turkson, 76 ans, le Ghanéen de la justice socialeAncien archevêque de Cape Coast au Ghana, Peter Kodwo Appiah Turkson a dirigé pendant plusieurs années le Dicastère pour le développement humain intégral, un super-ministère créé par François. Il est très engagé sur les questions de justice sociale, de paix, de migration et d’environnement. C’est un visage de l’Eglise africaine, dynamique et en pleine croissance. Son expérience au Vatican et sa proximité avec les combats du pape François en font un candidat crédible, même si son âge pourrait être un frein. Mais ce serait un choix fort pour une Eglise véritablement mondiale.Juan Jose Omella, 77 ans, archevêque de BarceloneFormé par les missionnaires Comboniens, Juan Jose Omella a travaillé en Afrique et s’est toujours intéressé aux plus pauvres. Ordonné évêque sous Jean-Paul II, il a été nommé archevêque de Barcelone en 2015 par François, puis cardinal en 2017. Il est connu pour son humilité, son langage simple et son engagement social. Très aligné avec la vision pastorale et sociale du pape François, Juan Jose Omella représente également une Eglise au service des plus démunis, d’autant qu’il a aussi une stature internationale. Son âge cependant joue là aussi contre lui : s’il était élu, ce serait un pape de transition, à l’image de Jean XXIII.Matteo Maria Zuppi, 69 ans, archevêque de BologneProche de la communauté Sant’Egidio (connue pour son engagement dans la paix, le dialogue interreligieux et l’aide aux migrants), Matteo Maria Zuppi a été surnommé “le François italien”. Très apprécié pour sa proximité avec les fidèles, son humour et sa simplicité, il a aussi été envoyé par le pape en mission de paix pour l’Ukraine. Il incarne une Eglise ouverte, moderne, attentive aux périphéries. Son profil est pastoral, mais il a aussi le sens de la gouvernance. Populaire en Italie et très soutenu par les milieux progressistes, il pourrait incarner une continuité forte avec le pontificat de François, tout en apportant une touche plus italienne – ce qui pourrait plaire à certains cardinaux désireux d’un retour à un pape italien.Luis Antonio Tagle, 67 ans, pro-préfet du Dicastère pour l’évangélisationAncien archevêque de Manille, très proche de François, Luis Antonio Tagle est considéré comme l’un des visages les plus charismatiques de l’Eglise en Asie. Issu d’un milieu simple, polyglotte, il est aussi historien de formation. Il a été nommé à Rome en 2019 et joue un rôle stratégique dans les efforts d’évangélisation du Vatican. Il incarne une Eglise jeune, dynamique, tournée vers le Sud global. Son profil international, son attachement aux pauvres, sa sensibilité sociale et son talent de prédicateur en font un “papabile” sérieux.
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Author : Audrey Parmentier
Publish date : 2025-04-22 08:11:00
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Mort du pape François : les noms qui circulent pour lui succéder
