Les retraités sont friands d’assurance-vie. Près de 50 % d’entre eux détiennent en effet un ou plusieurs contrats, selon l’Insee (enquête Histoire de vie et patrimoine 2020-2021). Mais ce placement traverse les générations. Ainsi 22 % des moins de 30 ans sont déjà titulaires de cette enveloppe d’épargne, une part qui va croissant avec l’âge (33 % des trentenaires, 38 % des quadras, 42 % des quinquas). Seuls les livrets d’épargne font mieux.Cet attachement est logique : ce placement s’avère souple, permet des versements et des retraits libres, ne supporte ni plafond ni durée fixe, et il est accessible dès le plus jeune âge. Son contenu financier répond aussi peu ou prou à toutes les stratégies d’investissement, du sécuritaire au risque-tout. Il bénéficie en outre d’un cadre fiscal intéressant, avec une imposition minime sur les retraits passés les huit ans du contrat et des abattements significatifs sur le capital transmis en cas de décès.Quoique tout-terrain, cet outil d’épargne est toutefois à manier différemment selon son âge. De ce fait, il vous faut opter pour un contrat adapté à chaque étape de votre vie. Explications et sélections.De 0 à 25 ans : investir de façon dynamique pour maximiser le capitalLes enfants ont tous leur livret A, ouvert parfois dès le plus jeune âge. Mais pour une épargne longue, il y a mieux à faire avec l’assurance-vie, qui peut être souscrite dès la naissance au nom du mineur via la signature des représentants légaux.Faites d’abord ce choix pour une question de rendement. Celui du livret A, fixé par les pouvoirs publics, est rarement supérieur au fonds en euros. Surtout, cette dernière enveloppe permet de réaliser un investissement bien plus diversifié et modulable dans le temps. Plus le jeune a du temps devant lui, plus la gestion pourra être offensive. Seule limite à respecter pour les parents : “Apporter dans la gestion des biens du mineur des soins prudents, diligents et avisés” (article 385 du Code civil). En combinant du fonds en euros garanti et des supports actions, vous serez dans les clous.L’assurance-vie est un placement privilégié par les Français, mais il faut adapter son contrat à son âge.Autre atout : les montants versés sur une assurance-vie n’étant pas plafonnés (versus 22 950 euros maximum pour le livret A), celle-ci forme un réceptacle adapté pour des donations ou des héritages. Une fois majeur, le jeune reprendra la main sur son placement. Il sera alors libre de continuer de l’alimenter ou bien de l’utiliser pour financer ses projets, comme des études supérieures ou l’achat d’un premier véhicule, en profitant d’une fiscalité faible, voire nulle, grâce aux abattements annuels si le contrat a au moins huit ans d’âge. A noter qu’en cas de don d’une somme d’argent importante, il est possible de rédiger chez le notaire un pacte adjoint pour encadrer l’usage de cette épargne et ce au plus tard jusqu’aux 25 ans de l’intéressé.De 25 à 45 ans : utiliser l’assurance-vie pour acheter son toitDans cette tranche d’âge, on construit patiemment les fondations de son patrimoine. L’assurance-vie est rarement prioritaire, la capacité d’épargne étant d’abord destinée à se protéger des aléas de la vie via la constitution d’une épargne de précaution sur des livrets, voire des contrats de prévoyance.Elle est ensuite utilisée pour l’achat de sa première résidence principale, un acte qui se joue à 32 ans en moyenne. L’assurance-vie est ici utile pour se constituer un apport financier, notamment par la mise en place de versements programmés modulables dans le temps. Ceux-ci permettront de mettre régulièrement et automatiquement de l’argent de côté, sans avoir à y penser. Attention à investir en adéquation avec l’horizon de cet achat immobilier. Plus il se rapproche, plus il faudra sécuriser le capital sur le fonds en euros pour être sûr de disposer de la somme nécessaire le jour venu.La souplesse de l’enveloppe sur les retraits est l’autre versant de cette stratégie. Si le contrat a plus de huit ans, la fiscalité sera clémente avec une taxation à 7,50 % (ou 12,80 % si l’assuré détient plus de 150 000 euros en assurance-vie) sur les intérêts générés (hors prélèvements sociaux). Un abattement annuel de 4 600 euros pour un célibataire ou 9 200 euros pour un couple, appliqué sur les intérêts taxables, va réduire la facture. Astuce : si l’achat se produit en début d’année, scindez le retrait en deux : une part avant la fin d’année civile, l’autre à son début, pour profiter deux fois de l’abattement.De 45 à 65 ans : capitaliser à bon escient pour la retraiteAutour de cinquante ans, apogée professionnel, la capacité d’épargne est maximale, même si les charges peuvent être encore lourdes (emprunts, études des enfants, etc.). A ce stade, se préparer un complément de retraite devient le but premier des ménages. Si le plan d’épargne retraite (PER) est la nouvelle marotte des foyers fortement imposés, déduction fiscale des versements oblige, l’assurance-vie demeure un outil plus malléable, avec en outre une fiscalité plus favorable à la sortie. Mais pour maximiser votre capital à la retraite, il faudra faire les bons choix de gestion.Si vous investissez à 100 % sur le fonds en euros, la progression sera lente. Mieux vaut diversifier votre épargne pour profiter des marchés actions sur la durée. Plus risqués, ces supports d’investissement s’avèrent aussi bien plus rémunérateurs sur le long terme. Reste à prendre la bonne dose de risque, qu’il faudra fixer selon votre horizon de placement. La proportion ne sera pas la même si vous êtes à vingt ans ou à cinq ans de votre départ en retraite.Les solutions de gestion pilotée offensives peuvent être à considérer si vous êtes un épargnant néophyte de 45-55 ans. Prenez aussi en considération votre capacité à supporter les aléas de la Bourse. Si vous y êtes trop sensible, vous risquez de prendre de mauvaises décisions basées sur l’émotion. Passé cet âge, le fonds eurocroissance, avec sa garantie du capital à terme, constitue une alternative possible. A mi-chemin entre l’unité de compte et le fonds en euros, il permet généralement d’apporter un rendement supérieur d’un point à ce dernier.De 65 à 85 ans : planifier sa transmission sans se priverLa vie patrimoniale ne s’arrête pas à la retraite, loin de là. A 65 ans, les femmes ont encore une espérance de vie de 23,2 ans et les hommes de 19,1 ans. Un horizon temporel suffisamment long pour ne pas laisser son épargne en jachère. D’autant qu’à cet âge, le patrimoine peut avoir pris une certaine ampleur. Il faut donc s’en occuper.Autour de 65-70 ans toutefois, la plupart des épargnants mettront le cap sur la tranquillité. “L’assurance-vie, c’est le matelas de sécurité par excellence, non plafonné dans ses montants, dont je sais que la partie non consommée ira aux bénéficiaires désignés à mon décès avec une clause bénéficiaire bien rédigée”, rappelle Benoît Berchebru, responsable de l’ingénierie patrimoniale chez Nortia.Rien n’empêche cependant de piocher dans votre enveloppe selon vos besoins. L’assurance-vie offre à cet effet une grande souplesse avec la possibilité de paramétrer des rachats réguliers ou bien de demander à récupérer vos capitaux au fil de l’eau selon vos besoins ponctuels. Mais vous pourrez aussi préparer la transmission d’une partie de votre patrimoine, alloué aux personnes de votre choix, qui profiteront d’un cadre fiscal favorable. A savoir un abattement de 152 500 euros par bénéficiaire pour les sommes versées avant les 70 ans du souscripteur. Et un abattement global (et non par bénéficiaire) de 30 500 euros sur les versements réalisés après 70 ans avec, en prime, l’exonération des intérêts générés par l’épargne. Compte tenu du barème des droits de succession, cette enveloppe est incontournable pour gratifier des héritiers non directs ou des tiers.Au-delà de 85 ans : pensez au contrat de capitalisationA cet âge, distinguons deux situations. Si vous détenez déjà une assurance-vie, vous pouvez toujours l’alimenter ou y faire des retraits sans problème. D’où l’importance de conserver une assurance-vie dans son patrimoine, même avec un montant minime. Car il en ira tout autrement si vous devez ouvrir un nouveau contrat.Passé 85 ans, certains établissements refusent carrément les souscriptions : ils redoutent des opérations réalisées sur le lit de mort avec pour seul but de transmettre avec une fiscalité favorable. Pour autant, aucune disposition légale n’interdit de souscrire une telle enveloppe au grand âge. L’utilité de l’assurance-vie est même manifeste, par exemple pour un senior ayant un pécule à placer après la vente de sa résidence principale, qui l’investirait en vue de financer sa maison de retraite. Certaines enseignes comme l’Afer acceptent d’étudier les dossiers après 85 ans, voire après 90 ans. Mais il faut parfois batailler pour obtenir gain de cause. A défaut, optez pour un contrat de capitalisation, au fonctionnement similaire mais sans les avantages fiscaux au décès.Un article de notre dossier “spécial Placements”, publié le 24 avril.
Source link : https://www.lexpress.fr/argent/placements/assurance-vie-comment-choisir-un-contrat-adapte-a-son-age-PJUCROYD3BE4PCQ63VVFQK74EU/
Author :
Publish date : 2025-04-22 08:00:00
Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.
Trending
- Josie Gibson reveals she has been diagnosed with a medieval disease while filming new TV show
- Überraschung bei “Let’s Dance”: Christine Neubauer kommt als Ersatz zurück
- NRW richtet Sterbestation für todkranke Häftlinge ein
- Booker-Preis Shortlist: Hätte man dafür nur ein Bücherregal
- „Die Blauäugigkeit kennt keine Grenzen“
- Wie China die USA in der Wissenschaft überholen möchte
- Trump issues full-throated endorsement of Sen. Steve Daines: ‘HE WILL NOT LET YOU DOWN!’
- Photos from the Capitals’ overtime win to open Stanley Cup playoffs
Tuesday, April 22