* . * . . .

Véritable colonne vertébrale de l’assurance-vie, le fonds en euros pesait 62 % de la collecte en 2024 et 70 % des encours. Accros au sans risque, les ménages plébiscitent ce support financier disponible et garanti en permanence par l’assureur, d’autant que, après des années d’érosion, son rendement est reparti à la hausse depuis 2022. Mieux : avec un taux moyen de 2,6 % net pour 2024, soit 2,1 % après prélèvements sociaux, il aura légèrement dépassé l’inflation (2 %), ce qui n’était pas arrivé depuis 2020. Si les professionnels anticipent un scénario quasi similaire pour l’année en cours, ce taux moyen recouvre un marché hétérogène dont il faut savoir tirer parti. Voici comment.1. Visez le haut du panier2 ou 3 % de rendement : a priori minime, cet écart répété chaque année a un impact significatif sur le capital obtenu à l’arrivée. Ainsi 50 000 euros placés à 2 % annuels aboutissent à 67 293 euros au bout de quinze ans, contre… 77 898 euros s’ils sont rémunérés à 3 %. Cet exemple théorique illustre l’histoire des fonds en euros dont les rendements peuvent aller du simple au double (voire plus) entre assureurs. Reste donc à trouver les mieux-disants, ce qui se révèle épineux sur un marché comprenant quelque 300 contrats commercialisés.Sans conteste, c’est aux portes des mutuelles d’épargne qu’il faut frapper en priorité. Ces dernières années, elles ont clairement damé le pion aux banques, mais aussi aux associations d’épargnants et aux courtiers du Net, dont les taux sont rentrés dans le rang (sauf à utiliser des bonus, voir le point suivant). Rien de surprenant, selon Cyril Chartier-Kastler, fondateur du site d’analyse financière Good Value for Money : “Certaines mutuelles peuvent servir de manière récurrente d’excellents taux car leur actif en euros le permet. Ces résultats sont la conséquence d’une gestion efficace. Ces acteurs devraient logiquement continuer d’afficher les meilleurs rendements dans les prochaines années.” Et cela d’autant plus que leurs réserves à restituer aux assurés sont encore significatives – autour de 3 %. Tout aussi important, les contrats mutualistes affichent des frais nuls ou bas sur les versements et contenus sur les en-cours, deux éléments favorables aux épargnants.Attention : certains établissements proposent uniquement un fonds en euros, sans possibilité de diversification, comme l’AGPM, la Matmut ou Ampli mutuelle, qui a servi 3,75 % en 2024. Il faut aussi savoir interpréter les rendements élevés affichés par les établissements, mutualistes ou pas. Ainsi le poids de ce support peut être contractuellement limité, par exemple à 75 % des en-cours à la Carac (dommage, car le taux s’est élevé à 3,5 % en 2024) ou, plus drastiquement, comme chez Corum, avec 25 % maximum d’actif garanti (mais un rendement de 4,65 % en 2024).Gare aux trompe-l’œil, enfin. Nombre d’établissements, notamment bancaires, ont ainsi affiché plus de 3 % l’an passé, mais à condition de détenir des unités de compte (UC) en assez grande proportion. Ce qui revient à prendre du risque sur votre épargne pour… gagner davantage sur sa partie sécurisée. Prudence, donc.2. Jouez les bonus à bon escientSaviez-vous qu’au sein d’une même assurance-vie, le fonds en euros pouvait distribuer une dizaine de taux différents ? Bienvenue dans la jungle des bonus de rendement ! Illustrons ce principe avec Predissime 9 série 2 du Crédit agricole, l’un des contrats les plus vendus. Si vous y déteniez 25 % d’UC (de fonds risqués, donc) en 2024, vous avez perçu 2,4 % sur le fonds en euros. Mais vous auriez touché 2,8 % avec 30 % d’UC, 3 % à partir de 40 % d’UC et jusqu’à 3,2 % pour 50 % de supports risqués ou davantage.Les contrats mutualistes proposent des taux avantageux sur les fonds en euros.Cette discrimination dans les taux servis est désormais un standard du marché. La raison ? “Nous incitons ainsi les clients comme les réseaux de distribution à prendre conscience qu’il faut diversifier son épargne, explique Eric Le Baron, directeur général de Swiss Life assurance et patrimoine. Aux assurés qui prennent du risque en investissant pour partie sur les UC, nous restituons une part de notre marge sous forme de rendement bonifié.” De quoi engendrer des écarts de capitalisation importants sur plusieurs années. Chez l’assureur suisse, le taux cumulé de 2020 à 2024 inclus n’était que de 6,7 % pour les souscripteurs au plancher alors qu’il a atteint… 15,9 % pour ceux répondant aux critères d’UC et d’en-cours les plus élevés. Même constat au Conservateur, une mutuelle d’assurances pourtant, avec une fourchette allant de 5,5 % à 17,9 % !Morale de l’histoire : les épargnants n’utilisant que partiellement le fonds en euros dans leur allocation ont tout à gagner à pister ces rendements bonifiés, qui seront encore de mise cette année (Axa, Société générale, La Banque postale, Groupama, Internet, etc.). Attention toutefois à ne pas se tromper de bonus. Ceux précités concernent la totalité de l’épargne placée sur l’actif garanti. D’autres se limitent aux versements effectués pendant une période. Un exemple parmi d’autres : Abeille assurances majore les versements effectués sur le fonds en euros de 2,4 % en 2025 sous réserve qu’ils dépassent 5 000 euros et soient investis à 30 % ou plus sur des UC. Ce type de promotions est alléchant, mais, sauf à effectuer des versements très élevés, il aura un effet limité sur le rendement global. Les documents relatifs à ces opérations de bonus sont en outre compliqués à décrypter pour l’épargnant. Montrez-vous vigilant.3. Diversifiez avec l’eurocroissance“Viser loin pour gagner plus”, tel était le slogan de BNP Paribas en 2015 quand la banque faisait la promotion des fonds eurocroissance, un support financier à mi-chemin entre le fonds en euros classique et les unités de compte, du fait d’une garantie en capital valable seulement à un terme défini (dix ans en général). Il est toujours de mise chez les quelques assureurs qui en font la promotion. “Notre promesse est de battre le fonds en euros classique sur une période de dix ans, confirme Corinne Calendini, directrice générale d’Axa épargne, retraite et prévoyance individuelles. Le fait de ne pas avoir de garantie au jour le jour nous permet de gérer de façon plus dynamique notre fonds eurocroissance avec une recherche de performance de long terme via les actions notamment. Nous disposons aussi d’une provision collective du fonds, servie dans l’intégralité ou mise en réserve certaines années, pour pouvoir redistribuer des gains dans le futur.” Discours similaire chez Generali, un autre assureur misant sur les fonds eurocroissance. Allianz vient également de lancer une formule similaire ces derniers mois.Avec un taux moyen de 2,6 % net pour 2024, soit 2,1 % après prélèvements sociaux, le fonds en euros aura légèrement dépassé l’inflation (2 %).Qu’en est-il des résultats sur la durée ? Axa affiche un taux moyen net de 2,84 % sur les cinq dernières années, ce qui est près de 1 point supérieur à celui des fonds en euros classiques (moyenne du marché). Chez Generali, le rendement annuel moyen ressort à 2,57 % depuis le lancement du support, en octobre 2020. Convaincant, mais sans plus.Il faudra donc attendre encore quelques années pour s’assurer du bien-fondé de cette solution. Problème : l’offre est réduite. Une poignée d’établissements la déploient, comme la Bred depuis plusieurs années (avec de nombreuses formules, assez efficaces) et, plus récemment, Spirica ou CNP Assurances. Plus ennuyeux, certaines enseignes ont renoncé à ce produit, dont l’Afer ou BNP Paribas. Ce pionnier affiche, il est vrai, une performance décevante sur son principal fonds eurocroissance, avec 26,34 % cumulés depuis octobre 2010.Un article de notre dossier “spécial placements”, publié le 24 avril.



Source link : https://www.lexpress.fr/argent/placements/assurance-vie-comment-optimiser-le-rendement-de-votre-fonds-en-euros-QD3FPFXVEJEOPKZRNAN273YZ6E/

Author :

Publish date : 2025-04-21 13:00:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Exit mobile version

1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6 - 7 - 8