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Pourrait-il y avoir un statut de “réfugié scientifique”, au même titre qu’il existe des réfugiés politiques ou climatiques ? Face au nombre croissant de scientifiques américains qui songent à quitter leur pays en raison des politiques menées par l’administration de Donald Trump, François Hollande, l’ex-président redevenu député socialiste, suggère de les accueillir en France.”Il faut ouvrir très rapidement un cadre juridique durable et simple”, permettant d’attirer ces chercheurs menacés”, a-t-il indiqué. Elu député lors des législatives anticipées de 2024, l’ancien président ambitionne de créer un statut spécifique de “réfugié scientifique”, et a déposé une proposition en ce sens à l’Assemblée nationale.L’objectif du texte, déposé lundi, est de “faciliter les procédures” en “leur accordant un statut qui serait un statut de réfugié”. “Au-delà du geste”, il s’agit “de donner l’image d’un pays qui est le nôtre, un pays qui accueille ces scientifiques”, notamment dans les domaines les plus concernés par “les mesures” prises par Donald Trump et d’autres pays : “le climat et la santé”.Attirer les talentsIl s’agit également pour la France de se positionner pour séduire les meilleurs talents. “Nous ne sommes pas les seuls à vouloir les attirer”, explique l’ex-chef d’Etat, citant la Chine “qui fait des efforts considérables pour faire revenir” de nombreux chercheurs sino-américains, mais également le Royaume-Uni ou l’Allemagne.Depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, chercheurs et universités sont dans son collimateur et ont peur pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche minées, financements sabrés. Mercredi encore, le président républicain a accentué ses critiques à l’égard de Harvard menaçant de priver de subventions fédérales cette institution devenue la cible privilégiée de sa lutte contre les universités d’élite américaines.Harvard “enseigne la haine et l’imbécilité”, et “ne devrait plus recevoir de fonds fédéraux”, a-t-il écrit, deux jours après avoir coupé 2,2 milliards de dollars de subventions fédérales pluriannuelles à l’établissement. De plus en plus de chercheurs ou d’aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu’ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.75 % songent à partirSelon un sondage publié fin mars par la revue spécialisée Nature, plus de 75 % songent aujourd’hui à un tel départ. En France, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé début mars aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. Plusieurs d’entre elles ont annoncé lancer de tels programmes pour aussi financer des travaux qui ne pourraient plus y être menés. Des initiatives similaires ont été prises ailleurs dans le monde.”Ce qui peut rebuter un chercheur d’aller dans un autre pays”, comme “par exemple en France”, ce sont des procédures compliquées et la non-assurance de pouvoir y rester, explique François Hollande. Un statut permettrait, souligne-t-il, d’accélérer l’obtention de visa, et d’obtenir la garantie de pouvoir rester suffisamment longtemps pour mener leurs travaux jusqu’à leur terme.Élargir le statut de réfugié”Il faut le faire maintenant, car c’est maintenant qu’il y a les licenciements, les fermetures de laboratoires”, martèle-t-il, espérant que le gouvernement puisse reprendre sa proposition rapidement.En France, la loi prévoit deux formes de protection par l’asile. Le statut de réfugié et la protection subsidiaire. Cette dernière est attribuée aux étrangers qui ne remplissent pas les conditions d’obtention du statut de réfugié, mais peuvent prouver qu’ils sont notamment exposés dans leur pays à l’un des risques suivants : peine de mort, torture, traitements inhumains ou dégradants, menace grave et individuelle contre leur vie ou leur personne.La proposition de loi de François Hollande vise à ajouter une catégorie aux bénéficiaires de cette protection : les “scientifiques et chercheurs” qui “risquent de subir une atteinte grave et individuelle à leur liberté académique”. Ce statut ne suffira pas, prévient cependant l’ex-président. “S’il n’y a pas des moyens qui sont accordés dans les universités, dans les laboratoires pour que ces chercheurs puissent mener à bien avec des chercheurs français leurs travaux, ils iront ailleurs”.



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Publish date : 2025-04-16 18:23:00

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