Faut-il faire sauter à la corde un Premier ministre motivé par une cure d’amaigrissement budgétaire ? Mardi 15 avril en conférence de presse – deux jours après qu’Eric Lombard, le ministre de l’Economie, a annoncé un effort budgétaire de 40 milliards d’euros portant “essentiellement” sur des “économies” – François Bayrou prépare l’opinion à faire face au “piège dangereux, potentiellement irréversible” de la dette. Qu’importe la pause parlementaire, la question de la censure du gouvernement est donc reposée par le Rassemblement national.Surtout, voilà deux jours qu’elle est malicieusement adressée au Parti socialiste par un ancien allié, La France insoumise. “Nous sommes prêts, dans les prochains jours, à déposer une nouvelle motion de censure”, a affirmé le coordinateur LFI Manuel Bompard sur BFMTV lundi, alors que Jean-Luc Mélenchon comparait la trajectoire des Français à la tragédie grecque de 2010. Et puisqu’il n’y a pas de petites économies et que les députés ne peuvent être signataires de plus de trois motions de censure au cours d’une même session ordinaire (hors 49-3), les mélenchonistes comptent leurs munitions. Exigeant des députés de gauche, notamment des socialistes, la “garantie” qu’ils la voteront.Ne réveillez pas un socialiste durant ses vacances parlementaires, il risquerait de se répéter. “Nous restons, a priori, sur l’idée que l’éventuelle censure portera sur la thématique des retraites à l’issue du conclave, plutôt que sur des annonces encore évasives sur le budget”, assure Laurent Baumel, député PS d’Indre-et-Loire. La position du groupe parlementaire demeure, pour l’heure, inchangée conformément à ses engagements pris avec le Premier ministre. Ainsi, les roses s’abstiendraient de toute censure tant que le “conclave” hebdomadaire des partenaires sociaux sur les retraites – émaillé par les départs de la CGT entre autres, mais toujours en présence de la CFDT et du Medef – se tiendra, c’est-à-dire jusqu’à la fin du mois de juin. C’est du moins le pari de François Bayrou, alors que certains socialistes conditionnent leur geste à la peu probable arrivée d’un nouveau texte budgétaire dans l’hémicycle avant même la fin dudit conclave. Certains alliés du PS profitent du flou grandissant pour exercer sur le parti une amicale pression. “Bayrou allume un contre-feu sur Bétharram. Si les socialistes ne bougent pas entre les dernières accusations et les annonces budgétaires, on interrogera leur stratégie”, affirme la députée écologiste Sandrine Rousseau.Mais Olivier Faure n’a plus vraiment l’âge de jouer à la corde à sauter, et c’est ainsi qu’il veut désormais faire entendre au Premier ministre que “le PS n’a pas signé un renoncement à la censure budgétaire”, dixit son soutien Laurent Baumel. Le premier secrétaire se réjouit souvent de cette centralité retrouvée à gauche. Quel délice d’imaginer ses ouailles capables, par leur vote, de décider de la chute (ou de la survie) d’un gouvernement. Le voici feignant alors de s’interroger sur la provenance de ces 40 milliards d’économies et agitant, à son tour, la menace de la censure. “Si on nous dit que les 40 milliards, c’est l’argent de la fraude : très bien” et “si on nous dit, par exemple […], les industries pharmaceutiques prélèvent trop sur les médicaments qu’elles mettent en vente, là aussi je dis, ce sont des économies qu’on peut réaliser […] si c’est sur l’école, si c’est sur les retraités, si c’est sur les services publics”, la réponse sera “une censure”.C’est parfois heureux, un calendrier. C’est aussi à la fin du printemps que le Parti socialiste aura tranché ses débats internes. “Ce pourrait être une tentation pour certains de faire bouger les lignes du congrès. Or, beaucoup chez nous ne souhaitent pas que la censure soit instrumentalisée pour cette échéance”, analyse le député socialiste Paul Christophle. D’autres, sous couvert d’anonymat, citent François Hollande, coupable selon eux de “laisser entendre à François Bayrou qu’on ne le censurerait pas sur le budget”. “Ce n’est pas le conclave qu’ils attendent, c’est le congrès”, sourit un député de gauche.
Source link : https://www.lexpress.fr/politique/ps/censurer-sans-tarder-ou-patienter-la-strategie-a-tiroirs-du-ps-sur-le-budget-W6DF2WZMHFHKNLS2RIJYEHBA74/
Author : Mattias Corrasco
Publish date : 2025-04-16 04:45:00
Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.
Trending
- UK could lower US car tariffs in push for trade deal, Reeves signals
- TikTok star Dominique McShain dead at 21 after year-long battle with incurable colon cancer
- Polizei ermittelt: 27-Jähriger tot auf Supermarkt-Parkplatz gefunden
- Korruptionsprozess gestartet: Das Drogennetzwerk von Hannover
- Harvey Weinstein: Neuauflage des Weinstein-Prozesses startet mit Auftaktplädoyers
- „Die gemeinsame Aufgabe von Union und SPD ist es, Probleme zu lösen und so die AfD zu halbieren“
- SPD-Klimanetzwerk empfiehlt »Nein« zum Koalitionsvertrag
- Blood test could predict skin cancer recurrence, study shows
Wednesday, April 23