10 % de droits de douane supplémentaires pour presque toutes les importations, 20 % pour l’Union européenne, 34 % de plus pour la Chine… C’est peu dire que la grande offensive commerciale lancée par Donald Trump mercredi 2 avril a suscité de très vives réactions à travers le globe. “Le monde tel qu’on le connaissait a disparu”, a encore répété ce dimanche 6 avril le Premier ministre britannique, Keir Starmer. Aux Etats-Unis aussi, les conséquences de la mise en œuvre d’une des principales promesses de campagne du président américain risquent également d’être importantes. Et en premier lieu concernant sa popularité auprès des électeurs.Les sondages à propos de Donald Trump et de son action à la Maison-Blanche se révèlent être de moins en moins positifs. Si toutes les enquêtes d’opinion publiées ces derniers jours ont été réalisées avant le grand “Liberation Day” du président américain, elles révèlent déjà une défiance grandissante concernant sa stratégie économique. Et au vu de l’impact immédiat sur les marchés financiers, avec une perte de plus de 6 000 milliards de dollars de valorisation boursière à Wall Street en deux jours, les conséquences concrètes pourraient très vite commencer à se faire sentir sur les citoyens américains.Une opinion publique qui s’inverseAinsi, selon un sondage mené entre le 27 mars et le 1er avril par le Wall Street Journal, 54 % des électeurs s’opposaient aux taxes imposées par Donald Trump sur les produits importés – contre 42 % favorables. Un rapport de force qui s’est inversé depuis le mois de janvier 2025, quand 46 % des Américains s’opposaient alors à son vaste projet de droits de douane, et 48 % qui lui accordaient son soutien. Toujours dans le même sondage, près de 75 % des électeurs affirmaient également que la hausse des droits de douane augmentera le prix des produits qu’ils achètent, contre 68 % en janvier.De façon plus générale, à la question : “Approuvez-vous ou désapprouvez-vous la façon dont Donald Trump gère l’économie”, 52 % des Américains répondent désormais à la négative, alors que 44 % lui accordent toujours leur confiance. A titre de comparaison, en octobre 2024, 50 % des électeurs étaient favorables au projet du milliardaire américain pour l’économie américaine, et 40 % défavorables.Un effort insuffisant sur l’inflationD’autres sondages vont dans le même sens et renforcent le sentiment d’un Donald Trump perdant de sa popularité. Un sondage The Economist – Yougov datant du 1er avril a montré un taux d’approbation de 45 % des électeurs américains sur la gestion de Trump de “l’emploi et l’économie” – contre 48 % lui étant défavorable. Sur la question de “l’inflation et des prix”, le soutien à Donald Trump chute même à 40 % – contre 53 % d’avis défavorables. Plus impressionnant encore, un sondage réalisé par CBS News le 31 mars a montré que 64 % des Américains estimaient que l’accent mis par Donald Trump sur la baisse des prix n’était “pas suffisant”.De son côté, le média Newsweek, qui a réalisé une compilation des dix derniers sondages publiés, montre que la cote de popularité à Donald Trump s’élève désormais à 47 %, contre 49 % d’avis défavorables. Une baisse par rapport à début mars, lorsque la cote de confiance en faveur du président américain s’élevait à 49 %, tandis que 47 % des sondés le désapprouvaient.Une opposition démocrate toujours impopulaireSi la défiance envers Donald Trump continue à s’accentuer, il peut compter sur un atout, notamment en vue des élections de mi-mandat : l’impopularité constante de l’opposition démocrate. De nouveau selon le sondage du Wall Street Journal, 58 % des personnes interrogées gardent une vision négative du Parti démocrate, contre 60 % en janvier dernier, ce qui correspondait à la pire cote de soutien dans les sondages du WSJ depuis 1990.Le leader de l’opposition démocrate au Congrès, Chuck Schumer, est quant à lui crédité d’une cote de popularité de 24 % dans le sondage pour The Economist, contre 50 % d’opinions défavorables. En comparaison, dans la même enquête d’opinion, les cotes de popularité de J.D. Vance (43 % d’opinion favorable – 48 % défavorable) ou d’Elon Musk (44 % favorable – 51 % défavorable), bien qu’en baisse, sont bien supérieures.Mais cette fois-ci, Donald Trump ne pourra pas blâmer son prédécesseur pour expliquer les (probables) conséquences néfastes sur l’économie américaine et le pouvoir d’achat de la grande guerre commerciale déclenchée ce mercredi. Et alors que les premières manifestations d’ampleur contre le président américain ont eu lieu ce samedi à travers les Etats-Unis, avec plusieurs dizaines de milliers de personnes défilant notamment à Washington, la légitimité populaire qu’il invoque pour justifier toutes ses actions pourrait bien vite s’effriter.
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Publish date : 2025-04-06 15:25:00
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