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La candidature de Marine Le Pen à la présidentielle de 2027 est en sursis. La présidente du parti d’extrême droite, le Rassemblement national, doit être fixée sur son sort ce lundi matin dans l’affaire des assistants parlementaires européens du FN (devenu RN). Vingt-quatre autres personnes ainsi que son parti sont également visés. Le tribunal correctionnel de Paris doit commencer à rendre son jugement à 10 heures ce lundi matin. Marine Le Pen sera présente, selon son avocat Maître Rodolphe Bosselut. Quels sont les enjeux de ce verdict ? L’Express fait le point.De quoi est accusée Marine Le Pen ?La cheffe des députés RN est poursuivie pour des faits de “détournement de fonds publics” et de “complicité de détournement de fonds publics”. L’accusation reproche à la triple candidate malheureuse à l’élection présidentielle d’avoir embauché, lorsqu’elle était eurodéputée (2004-2017), quatre assistants fictifs, qui auraient en réalité travaillé pour son parti, le FN. Les assistants rémunérés par le Parlement européen auraient effectué des tâches liées à la gestion du parti plutôt qu’un travail en lien avec l’activité parlementaire européenne.Parmi les assistants concernés, et co-accusés de Marine Le Pen, figurent notamment son garde du corps et sa cheffe de cabinet, Thierry Légier et Catherine Griset. L’enquête menée à partir de 2014 par l’Office européen de lutte antifraude avait révélé que Catherine Griset “n’aurait passé que 740 minutes, soit environ douze heures” au Parlement européen, lorsqu’elle était censée y être assistante, entre octobre 2014 et août 2015. L’accusation considère qu’elle occupait surtout sa fonction de cheffe de cabinet de la présidente au siège du parti frontiste, à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine.Au-delà des soupçons d’emplois fictifs individuels, la justice soupçonne Marine Le Pen d’avoir été au centre d’un “système de détournement” organisé et centralisé de l’argent versé par l’UE au profit de son parti, entre 2004 et 2016, rappelle le journal Le Monde. Selon les réquisitions des procureurs, le “système” mis en place pour le parti en vue de “soulager les finances” est “inédit”. De par sa durée (2004 à 2016), son ampleur (4,5 millions de préjudice estimé), et ce caractère “organisé” qui s’est “renforcé” quand Marine Le Pen a pris la tête du parti en 2011, et ne s’est arrêté qu’après un signalement du Parlement européen.Que risque-t-elle ?Au terme de deux mois de procès (30 septembre-27 novembre) et à la surprise générale, l’accusation avait requis à l’encontre de la cheffe de file de l’extrême droite une peine de cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire (s’appliquant immédiatement, même en cas d’appel) en plus de cinq ans de prison dont deux ferme (une peine aménageable), ainsi que 300 000 euros d’amende. La peine d’inéligibilité était attendue car elle est obligatoire pour le détournement de fonds publics, mais l’exécution provisoire l’était beaucoup moins. En outre, une amende de 4,3 millions d’euros, dont 2 millions ferme a été requise contre le parti.”Je pense que la volonté du parquet est de priver les Français de la capacité de voter pour ceux qu’ils souhaitent”, c’est “ma mort politique qu’on réclame”, avait directement réagi Marine Le Pen, qui se croyait jusque-là protégée par la possibilité de faire appel.Pourquoi la décision va être capitale pour son avenir politique ?Le jugement de ce lundi pourrait donc bouleverser sa carrière politique et l’empêcher de se présenter en 2027. “Si je suis interdite de me présenter avec exécution provisoire, c’est-à-dire avec l’impossibilité en réalité que mon appel puisse avoir une influence sur la décision qui a été prise, ce serait incontestablement une décision profondément antidémocratique”, avait récemment estimé Marine Le Pen, assurant dans Le Figaro qu’elle ferait dans ce cas, malgré tout, appel de la décision pour “défendre à nouveau (son) innocence”.Ses proches s’interrogent néanmoins tout haut quant à l’opportunité d’un deuxième procès si aucune peine d’inéligibilité n’était prononcée, ou si l’empêchement de se présenter aux élections était inférieur à deux ans, ce qui lui permettrait de recouvrer ses droits civiques suffisamment tôt pour concourir à la prochaine présidentielle. Inconvénient : ne pas faire appel d’une condamnation reviendrait à admettre sa culpabilité.Une peine d’inéligibilité avec exécution provisoire, c’est-à-dire immédiate, ainsi que l’a réclamé le parquet pour les cinq prochaines années, ouvrirait par ailleurs un abysse d’incertitudes. Seule une hypothétique décision en appel davantage clémente pourrait alors lui permettre de se placer sur la ligne de départ pour 2027… à condition que ce deuxième procès ait lieu avant l’échéance électorale. “Et puis si elle est condamnée à l’exécution provisoire, ça fait une préparation à la présidentielle particulière, quand même, c’est une épée de Damoclès”, observe un proche. Et si l’idée d’un “plan B”, comme Jordan Bardella, pour porter les couleurs du parti dès la présidentielle de 2027 est réclamée par certains militants, aucun cadre, en revanche, ne s’y risque. Dans une étude Ifop-Fiducial parue début mars, 60 % des Français pronostiquaient une candidature de Jordan Bardella à la présidence de la République dans deux ans. 43 % la “souhaitent” même. Un point de plus que pour Marine Le Pen.



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Publish date : 2025-03-31 06:05:00

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