C’est un poste dont personne, peut-être pas même lui, ne semblait pouvoir le dissocier. Après huit ans auprès d’Emmanuel Macron, le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler quittera pourtant bien ses fonctions d’ici quelques semaines. Celui souvent considéré comme le “vice-président” du pays depuis 2017, au poids considérable sur toutes les décisions prises par le chef de l’Etat, s’en va ainsi pour la Société Générale, dont il prendra la direction générale adjointe à partir de juin prochain. Et si ce départ semblait déjà acté depuis plusieurs mois, le doute planait quant à l’identité de son successeur. Mais le nom d’Emmanuel Moulin, au cœur des rouages de la macronie depuis 2017, semble finalement s’être imposé comme une évidence, avant d’être confirmé par l’Elysée ce jeudi 27 mars.Pour ce poste, impossible d’imaginer autre chose qu’une personne parfaitement aguerrie aux plus hautes fonctions de l’Etat. Emmanuel Moulin est de cette trempe, du moins à en juger son CV. Par les études, déjà, avec un triptyque ESSEC – Sciences po – ENA qui n’est pas sans rappeler celui de son prédécesseur au secrétariat général de l’Elysée. C’est d’ailleurs à Sciences po que, engagé au sein de mouvements rocardiens, Emmanuel Moulin fait deux rencontres qui le suivront encore plus de 30 ans plus tard : Edouard Philippe et Alexis Kohler.Proche de Nicolas Sarkozy puis de Bruno Le MaireMalgré ses premiers pas du côté de la gauche libérale, qui le conduiront également à devenir la plume d’un jeune Pierre Moscovici au sein du PS, c’est à droite qu’Emmanuel Moulin va connaître son premier poste d’importance. Et ce, en rejoignant en 2007 le cabinet de la ministre de l’Economie et des Finances, Christine Lagarde. Deux ans plus tard, en 2009, il devient conseiller économique de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, où le rebond nécessaire après la crise des subprimes fut sa première vraie confrontation avec les plus hautes responsabilités d’Etat.Apprécié dans l’entourage de l’ancien chef de l’Etat, Emmanuel Moulin voit pourtant son ascension au sein de l’administration coupée net par la défaite de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle de 2012. “On ne m’a rien proposé. On était des pestiférés”, racontait-il dans les colonnes du Monde en 2020. Après quelques années dans le privé auprès d’Eurotunnel et la banque italienne Mediobanca, l’occasion pour lui de revenir au cœur de l’Etat se présente en 2017 avec l’élection d’Emmanuel Macron. C’est alors qu’il se retrouve bras droit d’un autre renégat de la droite sarkozyste, en devenant directeur de cabinet du ministre de l’Economie, Bruno Le Maire. De là naît une très grande proximité entre les deux hommes, l’ex-ministre le qualifiant de “collaborateur exceptionnel” et d'”ami fidèle” auprès du Monde. Après les subprimes, il affronte une autre crise d’ampleur, celle du Covid, avant de rejoindre en novembre 2020 la très prestigieuse direction du Trésor.Directeur de cabinet de Gabriel AttalLe parcours pourrait s’arrêter là qu’il figurerait sûrement déjà parmi les modèles de n’importe quel jeune énarque. Mais en janvier 2024, Emmanuel Moulin fait son retour au premier plan au sein de la structure macroniste. Avec un poste encore plus stratégique, celui de directeur de cabinet du Premier ministre de l’époque, un certain Gabriel Attal. Il doit y mener un “binôme” avec Fanny Anor, une proche du plus jeune chef de gouvernement de la Ve République. Mais il est surtout là pour garantir la bonne fluidité des relations entre Matignon et l’Elysée, lui-même bien plus proche de Kohler que d’Attal. Une tâche loin d’être évidente, lorsque l’on connaît désormais l’animosité profonde entre le président et celui que l’on présentait pourtant alors comme sa copie conforme.Lorsque Emmanuel Moulin fait ses cartons en même temps que Gabriel Attal après la dissolution, il lui manque encore un échelon à gravir parmi les responsabilités de l’ombre : le secrétariat général de l’Elysée. C’est donc chose faite avec le départ d’Alexis Kohler, qui sera forcément un tournant dans les dix ans au pouvoir d’Emmanuel Macron. Le secrétaire général de l’Elysée avait presque moulé et redessiné ce poste à sa façon, faisant office de filtre autour et auprès du président de la République, et le remplacer à l’identique paraît quasi-impossible. Mais s’il est décrit comme plus jovial et avenant que son prédécesseur, Emmanuel Moulin n’en reste pas moins bercé par les mêmes idées, entre orthodoxie budgétaire et choix assumé d’être de ceux préférant l’influence des coulisses plutôt que la gloire de la scène politique. Comprendre : si les hommes changent, le cap lui, devrait rester le même.
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Publish date : 2025-03-28 11:25:00
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