Jordan Bardella, le président du parti français d’extrême droite Rassemblement national, a entamé ce mercredi 26 mars une visite en Israël sans précédent pour sa formation, afin d’assister à une conférence sur la lutte contre l’antisémitisme à l’invitation du gouvernement israélien.Accompagné par le ministre israélien de la Diaspora, Amichai Chikli, ainsi que par l’ancien député français LR Meyer Habib, Jordan Bardella s’est rendu sur les lieux du massacre du festival Nova, où plus de 370 personnes ont été tuées le 7 octobre 2023 lors de l’attaque du Hamas dans le sud israélien. Il doit prendre la parole lors d’une grande conférence sur l’antisémitisme qui se tient jeudi à Jérusalem, invitation qui a suscité des remous aussi bien en Israël qu’à l’étranger.Plusieurs désistementsParmi les réactions, l’intellectuel français Bernard-Henri Lévy, orateur principal de l’événement, a annulé sa venue. Tout comme, d’après le quotidien israélien anglophone Jerusalem Post, le grand rabbin du Royaume-Uni, Ephraim Mirvis. Selon le Times of Israël, Lord John Mann, conseiller du gouvernement britannique en matière d’antisémitisme, et David Hirsh, militant contre les boycotts antisémites, se sont aussi désistés, ainsi que deux hommes politiques allemands.En Israël, le député de la Knesset Gilad Kariv a demandé lundi au ministre de la Diaspora d’annuler – sans succès – les invitations adressées aux dirigeants d’extrême droite, “en contradiction directe avec les positions et les politiques des organisations représentatives des communautés juives dans ces pays et sur la scène internationale”, selon des propos rapportés par le Times of Israël.Le RN reste de fait associé aux propos antisémites de son fondateur Jean-Marie Le Pen, condamné à plusieurs reprises et décédé en janvier 2025, malgré ses efforts de dédiabolisation, notamment envers la communauté juive. Le FN, ancêtre du Rassemblement national, a également, comme le rappelle franceinfo, compté dans ses rangs d’anciens soldats du IIIe Reich.Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Yonathan Arfi, a ainsi dénoncé l’invitation de Jordan Bardella sur RMC lundi, accusant le RN d’instrumentaliser l’antisémitisme à des fins politiques.Le ministre de la Diaspora obligé de se justifier”Jordan Bardella n’est pas un homme d’extrême droite, mais un ami extrême d’Israël”, ont répondu les organisateurs de la conférence, parmi lesquels le ministère de la Diaspora, dans un communiqué. Ce dernier a également tweeté que Jordan Bardella était “l’une des voix les plus pro-israéliennes en Europe”. “Contrairement au chœur des partis de gauche européens, il s’est fermement opposé à la reconnaissance d’un État palestinien à l’heure actuelle, arguant que cela récompenserait le terrorisme”, a-t-il encore écrit.The party’s president, Jordan Bardella, is one of the most pro-Israel voices in Europe.
Unlike the chorus of European left-wing parties, he has firmly opposed recognizing a Palestinian state at this time, arguing it would reward terrorism and is not currently on the agenda.… pic.twitter.com/U0U3WsqZQP— עמיחי שיקלי – Amichai Chikli (@AmichaiChikli) February 24, 2025Comme le fait remarquer le journal La Croix, d’autres personnalités d’extrême droite ont aussi été invitées pour cette conférence, parmi lesquelles Hermann Tertsch, député européen espagnol, fils d’un diplomate nazi, Ekkehard Tertsch.
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Publish date : 2025-03-26 12:20:00
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