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Est-ce le début de la diminution de la dépendance de l’Europe et du Canada à l’armement américain ? Tout juste quelques heures après son investiture, le nouveau Premier ministre canadien, Mark Carney, a ordonné de réexaminer le contrat avec le fabricant américain Lockheed Martin Corp pour les avions de combat F-35, révèle Bloomberg. Un nouveau front dans le différend entre les deux pays, sur fond de guerre aux tarifs douaniers et de rhétorique expansionniste de Donald Trump, qui voudrait faire du Canada le 51e État américain.Mark Carney a ainsi demandé à son ministre de la Défense, Bill Blair, de “déterminer si le contrat des F-35, dans sa forme actuelle, représente le meilleur investissement pour le Canada, et s’il existe d’autres options qui pourraient mieux répondre aux besoins” du pays, selon un porte-parole du ministère de la Défense.Le gouvernement canadien avait signé, en 2023, un accord avec Lockheed pour la commande pour 88 F-35, afin de remplacer la flotte vieillissante d’avions de guerre du Canada. Le tout pour 19 milliards de dollars canadiens (13,2 milliards de dollars). Si le Canada s’est engagé à financer les seize premiers avions, qui devraient être livrés début 2026, les récentes provocations de Donald Trump poussent Mark Carney à réfléchir à un plan B pour le reste de la flotte militaire. L’accord n’a pas été annulé, mais le Canada doit “s’assurer que le contrat, dans sa forme actuelle, est dans le meilleur intérêt des Canadiens et des forces armées canadiennes”, a ajouté le porte-parole du ministère de la Défense.Réagissant à l’annonce canadienne, un porte-parole de Lockheed Martin a déclaré que l’entreprise appréciait son “solide partenariat et son histoire avec la Royal Canadien Air Force” et qu’elle se réjouissait à l’idée de poursuivre ce partenariat dans l’avenir, en définissant le F‐35 comme étant “l’avion de chasse le plus avancé, survivable et connecté au monde, permettant la sécurité du XXIe siècle et la dissuasion des alliés”.Rétention de mise à jour et pièces de rechangeD’autres pays sont en pleine hésitation quant à l’achat de F-35 pour moderniser leur flotte militaire. C’est le cas du Portugal, rapporte le site Politico. Alors que Lisbonne a récemment émis le souhait de remplacer ses avions F-16 – eux aussi de fabrication américaine – par des F-35, le ministre portugais de la Défense, Nuno Melo, a déclaré dans un entretien au journal Publico : “Nous ne pouvons ignorer l’environnement géopolitique dans nos choix. La position récente des États-Unis, dans le contexte de l’Otan… doit nous inciter à réfléchir aux meilleures options, car la prévisibilité de nos alliés est un atout majeur à prendre en compte.”Si les chasseurs F-35 ne semblent pas être exclus définitivement du processus de sélection du remplacement des F-16, le ministère a déclaré qu’une série de critères seront pris en compte par Lisbonne, notamment “le contexte géopolitique” et “l’étendue des restrictions sur l’utilisation des avions”. Compte tenu de la politique imprévisible de Donald Trump, les Portugais disent craindre que le gouvernement américain décide de bloquer l’accès aux mises à jour logicielles et aux pièces de rechange nécessaires pour rendre le F-35 pleinement opérationnel. “Le monde a changé… et cet allié qui est le nôtre… pourrait apporter des limitations à l’utilisation, à la maintenance, aux composants et à tout ce qui a trait à la garantie que les avions seront opérationnels et utilisés dans tous les types de scénarios”, a déclaré le ministre Nuno Melo.L’Allemagne mise en gardeDébut mars, le patron de la branche militaire de l’avionneur européen Airbus a par ailleurs mis en garde le futur gouvernement allemand, qui veut investir en masse dans son réarmement, contre des commandes auprès d’industriels américains. “Si on utilise la hausse des dépenses de défense pour continuer à acheter des produits standards aux États-Unis, nous renforçons notre dépendance vis-à-vis des autres pays”, a déclaré Michael Schöllhorn dans une interview au quotidien régional Augsburger Allgemeine. Saluant les annonces “logiques et absolument nécessaires” du prochain exécutif devant être mené par le conservateur Friedrich Merz, il a plaidé pour “la nécessité de renforcer la souveraineté de l’Europe” en matière d’armement.Michael Schöllhorn a pris pour exemple le cas du Danemark. “Les Danois, avec leurs avions américains F-35, se rendent compte que ce n’est peut-être pas une si bonne idée, s’ils devaient un jour avoir l’idée de défendre le Groenland. Ils n’arriveraient même pas jusque-là”, a-t-il dit. Donald Trump répète convoiter le Groenland, vaste territoire autonome du Danemark, riche en minerais et en hydrocarbures.Si l’Allemagne comme le reste de l’Europe veut renforcer sa défense pour prévenir le risque croissant d’un désengagement des Etats-Unis, la dépendance au matériel militaire américain demeure très grande. Dans un rapport paru le 10 mars, l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm révélait en effet une augmentation de 155 % des importations des États-Unis vers l’Europe.



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Publish date : 2025-03-16 12:55:00

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