C’est en pleine journée qu’un homme identifié schizophrène s’est introduit par non-effraction dans l’appartement d’une femme à Liège, en Belgique. La victime, qui se trouvait dans son salon au moment des faits, n’a pas été surprise par la présence de l’individu chez elle.
“J’étais en train de manger des frites en bonne Belge quand l’interphone a sonné. C’était lui.” Le gardien de l’immeuble affirme en effet avoir vu passer vers 15 h 30 “un homme costaud, bonnet sur la tête, avec une scie sous le bras”. Il rapporte que l’homme lui aurait lancé un intrigant “Bien le bonjour”. D’autres témoignages concordants ont permis de déterminer le profil de cet homme apparemment poli, à la voix rauque et à la silhouette imposante.
Une fois dans l’appartement, il s’est vraisemblablement identifié. “Il m’a dit s’appeler Jean-Philippe. Je lui ai répondu : “Ah c’est dommage, à un mot près, vous seriez roi des Belges. Philippe. Le roi des Belges. Mais je crois que j’ai un humour qui ne casse pas de briques”, témoigne la femme encore confuse. Alors qu’elle tentait d’expliquer toute l’importance de son futur rangement qui servira de placard à gaufres liégeoises, Jean-Philippe s’empare de sa scie et, de manière préméditée, commence à découper du placo. Près de deux heures plus tard, il l’avait achevé.
“C’est génial, maintenant j’ai de la place pour ranger mon stock de… nonante gaufres”, déclare-t-elle, finissant par avouer qu’elle n’est pas Belge, mais Toulousaine. Soudain, le téléphone de Jean-Philippe sonne. Ce dernier s’empresse alors de ramasser ses affaires et de saluer poliment la femme. Un voisin confirme avoir entendu l’homme prononcer “Bonne fin de journée” vers 17 h 30.
Des marques de satisfaction sont encore visibles sur le visage de la femme souriante. Une enquête n’est pas en cours, puisque Jean-Philippe, qui opère normalement sur d’autres chantiers de maçonnerie, a revendiqué les faits : face à sa cliente désemparée, il a fabriqué un placard d’angle sur mesure, avant de rentrer chez lui. Des agissements ordinaires pour un maçon.
Ce qu’on ne vous montre pas dans les faits divers, c’est la vie ordinaire des personnes vivant avec une schizophrénie. Car, oui, on peut se rétablir grâce à un diagnostic et des soins adaptés.
C’est le cas de Jean-Philippe G., maçon et diagnostiqué en 2010 : “C’est pas aux personnes qui vivent avec une schizophrénie de s’excuser. On les stigmatise beaucoup dans les médias. Les gens se disent qu’ils sont dangereux, ils se font du cinéma. On est très loin d’être des assassins. Ceux qui vont bien, ils vivent une vie tranquille. La schizophrénie, ce n’est pas une maladie rare, elle est même assez courante. Dans le diagnostic, il y a un côté rassurant, car on vous dit comment vous battre et on vous donne enfin les outils pour. Sans ça, c’est comme si vous tapiez dans le vide. J’aimerais dire aux personnes concernées : n’ayez pas honte de ce qui vous arrive, ce n’est pas votre faute. N’empêche, il faut se battre, essayer de parler positivement de la maladie qui n’est pas pire qu’une autre, mais elle a une mauvaise image.”
Les clichés sont la principale barrière pour accéder tôt à un diagnostic et aux soins, et ainsi avoir la possibilité de vivre une vie ordinaire. Rendez-vous sur les lesfaitsordinaires.com pour mieux vous informer.
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Author : La Rédaction
Publish date : 2025-03-15 08:00:00
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