Les Français ne le savent peut-être pas, mais leur président de la République aurait, d’après le New York Times, le nez creux. Ses avertissements sur “l’état de mort cérébral” de l’Otan, sur la nécessité d’envoyer des troupes européennes au sol pour aider l’Ukraine, ou encore sur “la pertinence de la notion d’autonomie stratégique paraissent aujourd’hui prémonitoires”, concède le titre américain de référence. Autant de paradigmes abordés dans son discours “radical” prononcé à la Sorbonne en 2017 relève pour sa part le Washington Post.Une lucidité qui renforce sa crédibilité sur la scène internationale – le Washington Post décrit notamment un président français “de retour au centre du jeu international, en lutte avec les grands de ce monde” – mais pas seulement. En l’espace de deux mois, la cote de popularité d’Emmanuel Macron a enflé de 9 points, passant de 18 % d’opinion favorable à 27 %, d’après un sondage publié jeudi 13 mars par Les Echos. Ce, alors même qu’il “semblait condamné à terminer les trois dernières années de son mandat en canard boiteux”, formule le New York Times.Cette proposition qui a fait “mouche” auprès de Vladimir PoutineUne popularité relativisée par l’hebdomadaire britannique conservateur The Spectator : “peu de Français lui font confiance pour gérer efficacement la situation en Ukraine”. De son côté, le quotidien suisse-allemand Tages-Anzeiger tente d’expliquer les causes de cette remontée dans les sondages. D’après nos confrères, Emmanuel Macron jouirait d’un triple avantage.Primo, le régime constitutionnel de la Ve République “lui confère des pouvoirs dont aucun président américain ne peut se targuer” […]. Deuzio, le chef de l’Etat serait doté d’un “esprit brillant” qui “sait parler et ne s’en prive pas”. Tertio, il est à la tête d’une puissance nucléaire tricolore qu’il envisage de mutualiser avec d’autres Etats européens. Un élargissement du parapluie nucléaire qui “soulève des questions tout à fait essentielles”, pointe le journal, faisant référence aux divisions politiques internes qu’un élargissement de la puissance nucléaire suscite.Une idée qui a le mérite d’avoir fait “mouche”, note le journal transalpin La Repubblica. En sous-entendant qu’il pourrait assurer le rôle de protecteur de l’Europe que les Etats-Unis avaient jusqu’alors joué, Emmanuel Macron aurait contraint Vladimir Poutine “à rompre le silence”, fait valoir le quotidien italien.Plutôt Napoléon ou De Gaulle ?À l’instar de nombreux autres titres de presse, La Repubblica est revenu sur les pics échangés entre le président français et le maître du Kremlin qui ont débouché sur une épidémie de caricatures publiées par la presse russe. La plupart représentent Emmanuel Macron “en Napoléon chevauchant vers sa défaite et même le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov”, raconte le quotidien transalpin. En Espagne, El Mundo a même expliqué les raisons pour lesquelles Vladimir Poutine avait comparé Emmanuel Macron à Napoléon : “Il s’agit d’une allusion concernant la campagne militaire menée par l’empereur français contre le tsar Alexandre Ier en 1812, une entreprise désastreuse qui marqua le début de son déclin”.Du Napoléon chez Emmanuel Macron ? El País préfère une autre comparaison, voyant en ce jeune chef de l’Etat davantage un reflet du fondateur de la Ve République. “Emmanuel Macron évoque le général De Gaulle, en silence depuis des semaines, par ses gestes, par sa tentative de prendre la tête de l’offensive européenne afin de ne pas être laissé de côté dans un éventuel processus de paix en Ukraine, et par sa méfiance croissante à l’égard des Etats-Unis en tant que grande puissance dirigeante des armées occidentales”, développe le quotidien espagnol qui titre : “Macron se regarde dans le miroir de De Gaulle.”Un état de grâce, qui ne pourrait être qu’un “moment”D’aucuns s’intéressent au rapprochement d’Emmanuel Macron avec deux autres poids lourds du Vieux Continent, encouragé par le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche : la Grande-Bretagne de Keir Starmer et l’Allemagne de Friedrich Merz. Outre-Manche, nos confrères de The Economist admettent par exemple que les liens franco-britanniques “semblent plus solides qu’ils ne l’ont été depuis de nombreuses années”. De son côté, le titre bruxellois Politico note que “sans Trump, il n’est pas certain que les deux dirigeants [NDLR : Friedrich Merz et Emmanuel Macron] seraient partis sur d’aussi bonnes bases.”La – désormais récurrente – corrélation entre l’aggravation des crises internationales et la remontée de la cote de popularité d’Emmanuel Macron pousse à s’interroger : “Les cyniques pourraient se demander si Macron ne profite pas de cette situation pour redorer son image après des mois désastreux”, raille le magazine The Spectator qui peint le portrait d’une France en “ruines”, asphyxiée par les problèmes d’insécurité, l’inquiétude suscitée par l’immigration, et une “économie vacillante”.Et nos confrères du Tages-Anzeiger d’abonder : “Macron est un président faible, sans majorité au Parlement” et dont le gouvernement “peut être balayé du jour au lendemain”, qui “dit vouloir trouver des milliards pour le réarmement national, malgré une dette imposante, et sans augmenter les impôts”. Ainsi, le “moment de grâce” dont jouit Emmanuel Macron, selon la formule du quotidien helvétique Tages-Anzeiger, pourrait n’être que de “courte durée”.
Source link : https://www.lexpress.fr/monde/emmanuel-macron-se-regarde-dans-le-miroir-de-de-gaulle-son-come-back-europeen-vu-par-la-presse-R6RZMUK5WFBJPMUI5LSAZEIKOA/
Author : Ambre Xerri
Publish date : 2025-03-14 16:00:00
Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.
Trending
- Diddy shocks court with dramatic new look as he pleads NOT GUILTY to new ‘forced labor’ allegations
- Diddy shocks court with dramatic new look as he pleads NOT GUILTY to new ‘forced labor’ allegations
- Vollsperrung: A6 am Sonntag bei Viernheim für vier Stunden gesperrt
- Vollsperrung: A6 am Sonntag bei Viernheim für vier Stunden gesperrt
- Wie es für Merz jetzt weitergeht
- Wie es für Merz jetzt weitergeht
- Grünheide: IG Metall wirft Tesla Einschüchterung der Belegschaft vor
- Grünheide: IG Metall wirft Tesla Einschüchterung der Belegschaft vor
Friday, March 14