La dissuasion nucléaire de la France suscite un intérêt inédit de la part de ses alliés européens. Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a révélé que “des discussions sérieuses” avaient lieu “avec les Français au sujet de leur idée d’un parapluie nucléaire au-dessus de l’Europe”. Quelques jours plus tôt, le nouveau leader de l’Allemagne, Friedrich Merz, appelait à échanger “avec les Britanniques et les Français pour savoir si leur protection nucléaire pourrait être étendue” à son pays, en reconnaissant que le gouvernement français avait soulevé la question “à plusieurs reprises” par le passé.En réponse, Emmanuel Macron a décidé “d’ouvrir le débat stratégique” sur la protection des alliés de la France par sa dissuasion nucléaire – qui pourrait donc perdre son caractère strictement national. C’est une petite révolution. Certes, cette dissuasion a toujours eu une “dimension européenne”, comme l’ont répété tous les dirigeants de la Ve République. Mais il s’agit à présent de trouver une façon d’impliquer des partenaires continentaux. Avec une conviction : leur sécurité est aussi la nôtre.Car les alliés ont peur : les sorties de la nouvelle administration américaine font craindre que les Etats-Unis ne les défendent pas en cas d’attaque russe. Il n’est pas exclu qu’ils retirent du Vieux Continent leurs troupes (100 000 militaires) et même leurs bombes atomiques. “Beaucoup de pays européens estiment que l’agressivité nucléaire de la Russie appelle une protection nucléaire, insiste Florian Galleri, auteur d’une thèse sur la dissuasion française depuis la fin de la guerre froide. Mais il semble de moins en moins certain que Donald Trump soit prêt à renchérir face à Moscou, à risquer sa population pour protéger un pays européen agressé par la Russie.”Plusieurs formes d’élargissement de la dissuasion française sont sur la table : participation des Européens aux exercices nucléaires français ; stationnement d’escadrons des forces aériennes stratégiques dans un pays partenaire ; voire mise en place de capacités d’emport de missiles ASMPA, pour un “partage” comme celui offert, jusqu’à présent, par les Etats-Unis à certaines nations européennes. Dans ces deux derniers scénarios, des questions cruciales, dont celle du financement, seront à trancher. Une chose ne bougera cependant pas : la décision ultime de frappe restera entre les mains du président français. Autant de discussions qui paraissaient encore inenvisageables il y a quelques mois.
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Author : Clément Daniez
Publish date : 2025-03-11 10:30:00
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