A l’opposé des What the Fuck Movies, imprévisibles et déjantés comme on les aime, les That’s it Serie, conventionnels et moraux qu’on aime aussi beaucoup, comme ce dernier blockbuster de Netflix Zero Day, nouvelle intrigue à la Maison-Blanche au casting incassable : Robert De Niro en président retraité, Jesse Plemons (prix d’interprétation à Cannes l’année dernière pour Kinds of Kindness) en secrétaire fidèle, Angela Bassett (Tina Turner dans Tina) est la présidente en fonction. Vous trouvez ça original, une présidente noire à la Maison-Blanche ? Calmez-vous : ce n’est que la douzième dans l’histoire de Hollywood. Celle-là est du mauvais côté (ça ne peut pas durer) étant manipulée par Matthew Modine, qui se verrait bien lui succéder.Valeur éducative de cette mini-série de six épisodes ? “Zero day” veut dire : “vulnérabilité informatique n’ayant fait l’objet d’aucune publication ou n’ayant aucun correctif connu. L’existence d’une telle faille sur un produit informatique implique qu’aucune protection n’existe, qu’elle soit palliative ou définitive.” (Merci Wiki). Cinq secondes avant l’attaque, tous les citoyens américains reçoivent sur leur portable : “Ça va se reproduire”. Pas le temps de se demander ce que c’est encore cette connerie (bullshit), et comme en réponse à l’insulte, transports, hôpitaux, Bourses et banques s’arrêtent net pendant dix secondes. Bilan provisoire du chaos cybernétique : 3 700 morts. Blockbuster est une expression créée par les bombardiers anglais à la fin de la guerre de 40 que l’on pourrait traduire par “block d’habitation pulvérisé”.Il faut trouver et anéantir ces hackers. Now !C’est dans cette ambiance de panique qu’on rappelle De Niro à la barre. Sa grosse cote de popularité devrait au moins servir à calmer les foules.Petit problème, Bobby a des trous dans le cerveau. Il ne reconnaît plus son majordome, il oublie le code de son coffre-fort, il entend par moments de la musique qui n’existe pas… et il prend goût à cette resucée de pleins pouvoirs. Si ça vous fait penser à Biden : gagné ! Mais si vous trouvez ça d’actualité, sachez qu’il ne fait qu’allonger la liste hollywoodienne des 27 présidents atteints d’une forme ou d’une autre de dégénérescence cérébrale. Quand les lieux communs nous font jouir, pourquoi s’en priver ?Détail charmantPas nouveau non plus le coup du double suspens : trouver les hackers insurrectionnels alors que le type chargé du boulot perd la boule. Il est aidé par Jesse Plemons dont De Niro ne sait pas qu’il est l’amant de sa fille, laquelle ne sait pas que son amoureux est victime d’un chantage qui l’oblige à trahir son boss de beau-père. Mais jusqu’où ? “Dans ces moments extrêmes, nous explique un quidam, il y a ceux qui cherchent à nous tirer de la merde et ceux qui cherchent à profiter de la merde.”Si ce ne sont pas les Russes, c’est leur paranoïa qui aura inspiré les hackers qui fricotent dans les caves d’un entrepôt du Bronx. Détail charmant : pour tromper la vigilance du Pentagone, ils communiquent en langage codé à travers de vieilles CB (Citizen-Band) ; j’avais oublié le mot tellement c’est vintage.Dernière énigme, après je vous laisse pour aller regarder le dernier épisode : au tout début de la série, une jeune éditrice rend visite à De Niro pour parler de la publication de ses mémoires. Sur la route, elle reçoit le fameux message “ça va se reproduire”, à peine le temps de se demander ce qui va se reproduire que son portable s’éteint et bing, un 10-tonnes en détresse informatique lui passe dessus. La voiture prend feu, l’éditrice est carbonisée… en principe, car De Niro l’aperçoit trois jours plus tard au milieu de la foule venue l’acclamer. Et quand il demande à Jesse de vérifier si elle est morte : pas de cadavre à la morgue. Ça pourrait continuer à l’infini. Je préférerais savoir que ce scénario est l’œuvre d’une IA consciente d’elle-même et qu’un humain ne serait pas capable de produire une telle concentration de distrayants poncifs.
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Author : Christophe Donner
Publish date : 2025-03-11 14:00:00
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Séries : “Zero Day” sur Netflix, divine saveur du déjà-vu
