C’est fou comme la dissolution a vraiment tout clarifié ! Ce second quinquennat est décidément à nul autre pareil. Le gouvernement Attal n’avait déjà pas duré longtemps, et voilà que Michel Barnier est renversé par une motion de censure trois mois après sa nomination. François Bayrou se retrouve à Matignon, mais la crise n’en finit plus, la vie politique entre dans l’inédit.La Nouvelle-Calédonie retourne à MatignonEmmanuel Macron avait repris la main sur le suivi de la Nouvelle-Calédonie, qui avait longtemps été suivie par Matignon plus que par l’Elysée – dans les précédents quinquennats et jusqu’à ce que Jean Castex remplace Edouard Philippe en 2020. Depuis décembre, c’est de nouveau Matignon qui a la main. L’idée de nommer Manuel Valls ministre d’Etat est signée François Bayrou et c’est accompagné du conseiller spécial du chef du gouvernement, Eric Thiers, que Manuel Valls s’est rendu sur l’archipel pendant une semaine, fin février. L’ancien Premier ministre socialiste veille toutefois à informer régulièrement le chef de l’Etat de l’avancée de ses travaux qui pourraient déboucher sur un nouveau compromis politique.Wauquiez : joue-la comme Chirac”Vous irez jusqu’au bout ou pas ?” : la question de Thomas Sotto à Laurent Wauquiez, mercredi sur RTL, a immédiatement inspiré les partisans du candidat à la présidence de LR, qui ont produit une petite vidéo effectuant un parallèle avec Jacques Chirac, à qui Arlette Chabot demanda, dans une interview restée célèbre, s’il irait “jusqu’au bout”… quelques mois avant sa victoire à la présidentielle de 1995. “C’était juste un gros clin d’œil, précise un proche de Wauquiez. Mais il y a clairement un autre point de ressemblance : d’un côté, de vieux barons repus qui suivent les sondages, de l’autre une équipe de jeunes affamés qui veulent se faire la place.” A Bruno Retailleau de ne pas finir en Edouard Balladur.Bayrou-Faure : passe d’armes à l’ElyséeLa scène se déroule à l’Elysée, le 20 février. François Bayrou s’approche d’Olivier Faure. La veille, le Premier ministre a violemment attaqué le PS lors du débat sur la motion de censure socialiste. “Tu agresses des gens qui t’ont sauvé la mise !”, lance le Premier secrétaire. “Il ne fallait pas faire Bétharram !”, répond le chef du gouvernement. Qui n’a pas apprécié d’avoir été interpellé deux jours plus tôt par la députée PS Colette Capdevielle – “Je ne la connais même pas !” – et qui reproche au PS d’avoir ajouté un paragraphe sur l’affaire dans leur motion de censure.Darmanin et le “symptôme” RetailleauLe ministre de la Justice n’est pas homme à s’affoler. Tandis qu’autour de lui, certains regardent avec anxiété croître la notoriété et la popularité de Bruno Retailleau depuis son arrivée place Beauvau, Gérald Darmanin, lui, tente de prendre du recul. “Retailleau, c’est un symptôme”, a-t-il certifié à l’un de ses camarades du monde politique qui a jugé la remarque très juste. Comprendre : le ministre de l’Intérieur serait la preuve d’une opinion publique qui attend de l’autorité sur les sujets migratoires et sécuritaires. Dans l’esprit du stratège Darmanin, s’évertuer à barrer la route de l’ambitieux Retailleau a tout d’une perte de temps. Mieux vaut s’atteler à donner aux Français ce qu’ils attendent en faisant montre de fermeté dans les actes. Ainsi, la proposition de Gérald Darmanin d’un nouveau régime carcéral d’isolement extrêmement strict pour les 100 narcotrafiquants les plus dangereux s’inscrit-elle sans doute dans cette démarche. Le retrait de la cravate en revanche…Edouard Philippe : “cravate et ponctualité”Vous ne verrez pas ce candidat d’ores et déjà déclaré à la présidentielle de 2027 retirer sa cravate. Edouard Philippe le dit et le répète : “La seule réponse que je peux apporter à la colère et à la volonté de changement qui traverse notre société, c’est prendre les gens au sérieux en leur disant ce que je veux faire.” Et pas question pour cela d’avoir recours à la facilité ou à la vulgarité. “Je pense qu’il y a un grand mépris de classe chez ceux qui vont dans la brutalité langagière”, assure le maire du Havre, prenant l’exemple de Jean-Marie Le Pen ou de Valéry Giscard d’Estaing qui avaient, l’un et l’autre, un niveau de langue très élevé. Et de conclure : “Moi, c’est plutôt cravate et ponctualité.” Enfin la rupture avec Emmanuel Macron !Une rencontre LFI-Écologistes en vue d’un éventuel accord aux municipalesLe 21 février dernier, les députés Nathalie Oziol et Paul Vannier, co-responsables des élections pour La France insoumise, ont transmis une lettre à Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes. Dans cette missive, les lieutenants mélenchonistes prennent acte des craintes de l’intéressée concernant les municipales. “Vous alertez sur le risque de la ‘division’ aux municipales. Nous en faisons autant auprès de vous.” Ainsi, les Insoumis ont proposé une rencontre aux écologistes “afin d’échanger sur la possibilité de parvenir à un accord”. Marine Tondelier a répondu par l’affirmative à ce rendez-vous. Qui aura lieu prochainement.Marion Maréchal, la nièce qui agace le RNMarion Maréchal continue d’alimenter les commérages chez les frontistes. Les ambitions de la nièce de Marine Le Pen, revenue dans le giron du Rassemblement national, intriguent et agacent les cadres du parti. “La question c’est : sur quoi va-t-elle jeter son dévolu ?, interroge un élu. Si c’est la mairie de Paris, j’attends de voir, elle a fait faire cette annonce par son entourage, c’est très bizarre.” D’autres ne se sont toujours pas remis de son discours lors des funérailles de Jean-Marie Le Pen, le 16 janvier, à l’église Notre-Dame du Val-de-Grâce à Paris. “C’était d’une indécence particulière, ce ton très politique, enjoué, c’était tout à fait déplacé”, commente un cadre. Et un dernier d’enfoncer le clou : “Elle est toujours source de tensions. La première chose qu’elle fait à son retour ? Faire embaucher Philippe Vardon [NDLR : ancien responsable du Bloc identitaire] à l’Assemblée. C’est sûr que Marine et Jordan n’ont pas apprécié…”Marine Le Pen fâchée avec BFMFini, c’est fini. La patronne du groupe Rassemblement national à l’Assemblée a décidé de ne plus remettre les pieds dans une émission matinale de BFM. “Elle considère qu’ils se comportent mal, que les titres sont putassiers, elle ne veut plus y aller”, abonde un proche. Marine Le Pen préfère laisser sa place au chef du parti d’extrême droite, Jordan Bardella, qui apprécie particulièrement, lui, ces exercices médiatiques. Au RN, aussi, on a à cœur la division des tâches.
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Publish date : 2025-03-06 14:54:00
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