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“Un pari énorme” pour The New York Times, ou encore “une rupture radicale”, lit-on dans The Guardian. Le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth a ordonné une pause dans toutes les cyberopérations du pays contre la Russie, y compris les actions offensives, ont rapporté, dimanche 2 mars, plusieurs médias outre-Atlantique. Cette interruption s’inscrit dans un processus plus large de réévaluation des manœuvres américaines vis-à-vis de Moscou, et sa durée n’est pas clairement définie, selon le New York Times. Sollicité par l’AFP, le Pentagone n’a pas fait de commentaire, un comportement habituel en matière d’opérations clandestines.S’il est courant que les dirigeants civils ordonnent des pauses dans les opérations militaires lors de négociations pour éviter de faire dérailler ces dernières, cette décision reflète surtout le réchauffement des relations entre Washington et Moscou. “Elle vise à amener le président russe Vladimir Poutine à participer à des négociations sur l’Ukraine et à une nouvelle relation avec les États-Unis”, avance The New York Times. À noter que ces instructions ont été publiées avant l’explosion publique du président Trump dans le Bureau ovale avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, vendredi 28 février.Après avoir été un des principaux soutiens de Kiev contre l’agression russe, Washington, sous l’impulsion de Donald Trump, semble vouloir contraindre l’Ukraine à accepter un cessez-le-feu sans nécessairement se préoccuper des garanties de sécurité, ce que refuse Kiev et fait les affaires de Moscou. Ce revirement, décidé sans concertation avec les Européens, plonge ces derniers dans le désarroi tant ils ont délégué depuis des décennies la charge de leur sécurité et leur protection à Washington.”Mettre fin aux cyberopérations pour éviter de faire exploser les négociations pourrait être une mesure tactique prudente. Mais si nous levons l’accélérateur et qu’ils en profitent, nous pourrions mettre en danger la sécurité nationale”, prévient auprès du Washington Post James A. Lewis, ex-diplomate de l’administration Clinton.La Cisa doit détourner les yeux de MoscouLe New York Times a également rapporté que l’administration Trump avait prié les agents fédéraux de la Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (CISA) de mettre un terme au suivi des activités de cybermalveillance des acteurs russes. L’agence, rétablie en 2018 lors du premier mandat de Donald Trump, a pour objectif de protéger les infrastructures régaliennes des États-Unis, tout en se chargeant de trouver des moyens de protections adéquats. À la suite de ce revirement, les ressources vont être redéployées sur d’autres menaces, en particulier venues de Chine. “Tout le travail lié à la Russie est annulé”, reprend dans le quotidien britannique The Guardian une source anonyme au sein de la CISA.Pour rappel, la Russie est très régulièrement accusée de conduire contre les pays occidentaux une guerre dite hybride, notamment pour saper leur soutien à l’Ukraine, qui passe par des opérations clandestines physiques et des actions dans les champs immatériels, cyber ou informationnel. Alors que les attaques du Kremlin contre les hôpitaux et diverses infrastructures américaines se sont intensifiées en 2024, d’après les responsables du renseignement, Washington assure avoir d’autres sujets de préoccupation plus pressants. “Il n’y a pas de plus grande priorité pour le secrétaire (Pete) Hegseth que la sécurité du combattant dans toutes les opérations, y compris dans le domaine cybernétique”, a tenté, cependant, de rassurer un responsable du Pentagone.Une “erreur stratégique critique”Sur le volet politique, les voix de l’opposition n’ont pas tardé à se faire entendre. Selon le sénateur Chuck Schumer, démocrate de New York et chef de la minorité, Donald Trump semble donner à son homologue de Moscou “un laissez-passer gratuit alors que la Russie continue de lancer des cyberopérations et des attaques”. Chuck Schumer a qualifié la décision de l’administration d’”erreur stratégique critique”, cite le New York Times.”Nous devrions passer moins de temps à nous inquiéter de Poutine, et plus de temps à nous inquiéter des gangs de migrants violeurs, des gros bonnets de la drogue, des meurtriers et des immigrants souffrants de troubles psychiatriques qui entrent dans notre pays – afin de ne pas terminer comme l’Europe !”, a réagi Donald Trump dans la nuit de dimanche à lundi sur le réseau Truth Social. Le conseiller à la sécurité américain, Mike Waltz, interrogé sur CNN dimanche sur ce rapprochement avec la Russie, a démenti cette pause opérationnelle cyber. “Cela n’a pas été discuté”, a-t-il dit. “Il y aura toute sorte de leviers, de la carotte au bâton, pour arriver à mettre un terme à cette guerre”.



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Author : Audrey Parmentier

Publish date : 2025-03-03 11:15:00

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