“Il semblait que la situation ne pouvait pas être plus sombre pour l’Ukraine. Puis Donald Trump a pris la parole”. CNN le résume clairement : la conférence de presse du président américain ce mardi 18 février ne fait que renforcer les inquiétudes pour Kiev à l’amorce du projet du président américain pour mettre fin aux combats en Ukraine.A la suite d’une réunion entre des représentants de Washington et Moscou à Riyad ce mardi, Donald Trump a ainsi de nouveau tenu des propos très virulents à l’égard de Volodymyr Zelensky et de l’Ukraine. En reprochant à Kiev d’avoir “commencé” le conflit, mais également en se déclarant “très déçu” par les déclarations du président ukrainien qui reprochait à l’administration américaine de vouloir mener des pourparlers “sur l’Ukraine sans l’Ukraine”, le locataire de la Maison-Blanche l’assume désormais pleinement : c’est à ses yeux l’Ukraine qui est aujourd’hui un frein à l’arrêt des combats sur son propre sol. CNN décrit ainsi un “signe flagrant de la façon dont la nouvelle administration américaine a inversé la position de Washington, qui soutenait la victime de l’invasion, et récompense désormais l’agresseur”. @lexpress 🇺🇦🇷🇺 Entre l’Ukraine et la Russie, un accord de paix représente des défis majeurs. Explications avec le général Nicolas Richoux, ancien commandant de la 7e brigade blindée. #trump #poutine #ukraine #russie #sinformersurtiktok #apprendreavectiktok #newsattiktok ♬ son original – L’Express “Un virage à 180 degrés”Cette nouvelle affinité entre les Etats-Unis et la Russie marque un renversement brutal de la position de Washington sur la scène internationale. Pour le New York Times, “Donald Trump est en train d’exécuter l’un des retournements les plus stupéfiants de la politique étrangère américaine depuis des générations. Un virage à 180 degrés qui obligera amis et ennemis à se recalibrer de manière fondamentale”. Le quotidien américain écrit ainsi qu’alors que “pendant plus d’une décennie, l’Ouest a de nouveau affronté l’Est dans ce qui a été largement qualifié de nouvelle guerre froide, le retour au pouvoir du président Trump donne l’impression que les Etats-Unis pourraient changer de camp”.Cette séquence remet notamment fondamentalement en question la relation entre les Etats-Unis et l’Europe, désormais traitée au mieux comme un subordonné insignifiant, au pire comme une entrave aux projets américains dans le monde. “Il est clair que les États-Unis ne peuvent plus être considérés comme un allié fiable pour les Européens. Mais les ambitions politiques de l’administration Trump pour l’Europe signifient que, pour l’instant, l’Amérique est aussi un adversaire – menaçant la démocratie en Europe et même le territoire européen, dans le cas du Groenland”, avertit de l’autre côté de l’Atlantique le quotidien britannique Financial Times.Des ambitions économiques…Que se cache-t-il derrière ce revirement stratégique de Donald Trump ? La volonté de se désengager du continent européen, tout d’abord, face à ce que l’ancien homme d’affaires considère comme une perte sèche financière. “Donald Trump considère que le coût de la défense de l’Europe est trop élevé, compte tenu des autres besoins. Selon lui et ses alliés, un compromis avec Moscou permettrait aux États-Unis de rapatrier davantage de troupes ou de réorienter les ressources de sécurité nationale vers la Chine, qu’ils considèrent comme ‘la plus grande menace’, comme l’avait déclaré le mois dernier le secrétaire d’État Marco Rubio”, décrit le New York Times. Le tout, en permettant au président américain de “revendiquer une victoire politique personnelle”, assure CNN, même si le prix de cette dernière pourrait être un sentiment total d’impunité pour la Russie de Vladimir Poutine.Mais ces déclarations plus que chaleureuses envers Moscou cachent également d’autres ambitions, explique Politico. “Nous avons toujours su que Donald Trump avait de la sympathie pour le dirigeant russe Vladimir Poutine. Mais ces discussions à Riyad suggèrent qu’il souhaite poursuivre une série de discussions commerciales, et voir quels gains les États-Unis peuvent obtenir de cette situation, en particulier dans le secteur de l’énergie. Même si cela signifie mettre à l’écart ou désavantager l’Ukraine et la majeure partie de l’Europe”. Le média américain pointe notamment la présence en Arabie saoudite de Kirill Dmitriev, “un fidèle de Poutine qui dirige le fonds souverain de la Russie”, et qui a déclaré à des journalistes présents sur place qu’il avait expliqué aux responsables américains “combien d’argent les entreprises américaines avaient perdu en raison des sanctions imposées à la Russie”.… et une proximité idéologiqueCe rapprochement s’explique également par un autre aspect : une certaine proximité entre Moscou et Washington sur le plan des idées. “Les propos de l’administration Trump montrent que, à des égards importants, celle-ci trouve désormais plus d’affinités idéologiques avec Poutine qu’avec Volodymyr Zelensky. Le président russe est perçu comme un guerrier qui se bat pour son pays et pour les valeurs conservatrices ; l’Ukrainien est rejeté comme un profiteur qui a tous les mauvais amis en Europe”, affirme ainsi le Financial Times.Le discours très attendu de J.D. Vance à la conférence sur la sécurité de Munich semble n’avoir fait que renforcer ce point. A défaut de s’aventurer sur des détails de la politique étrangère américaine, chasse gardée de Donald Trump, le vice-président américain s’est lancé dans une leçon de démocratie pour les gouvernements européens, sous le regard médusé des représentants de l’UE qui espéraient de cet événement pouvoir trouver des points d’entente avec l’administration américaine quant à l’issue de la guerre en Ukraine. J.D. Vance a ainsi affirmé que la plus grande menace pour le Vieux continent n’était pas “la Russie, ni la Chine”, mais bien “la menace intérieure et le recul de l’Europe par rapport à certaines de ses valeurs les plus fondamentales”, remettant en cause la liberté d’expression “en recul” ou encore “l’immigration de masse” sur le continent.”Ce que J.D. Vance a fait, c’est balayer les idées de liberté, de démocratie et de valeurs partagées qui sous-tendent l’alliance occidentale depuis 80 ans. Dans son monde, la bataille pour la liberté en Europe ne consiste plus à dissuader une Russie autocratique et agressive, comme c’était le cas pour Harry Truman ou Ronald Reagan. Le combat de Vance pour la liberté est une bataille pour sauver la ‘civilisation occidentale’, telle que définie par Elon Musk et d’autres, de la double menace de l’immigration de masse et du ‘virus du wokisme'”, assure ainsi le Financial Times.Un combat partagé avec la Russie de Vladimir Poutine, qui voit d’un très bon œil ce rapprochement idéologique de Washington. “Le mépris commun du mondialisme et des dirigeants européens a été applaudi à Moscou. Konstantin Malofeev, un magnat conservateur lié au Kremlin, a déclaré que cela marquait ‘le début de la fin pour les mondialistes de Davos et les eurocrates de Bruxelles'”, rapporte ainsi le Washington Post, qui décrit qu’à Moscou, “cette convergence de vues est considérée comme une chance de combler au moins une partie des fossés idéologiques entre la Russie et les États-Unis”. Et de leur permettre de trouver des points d’entente, y compris pour espérer redessiner les frontières en Ukraine.
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Publish date : 2025-02-19 12:30:00
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