Désarçonnés par le dialogue américano-russe sur l’Ukraine, les dirigeants de pays-clés européens, réunis en urgence ce lundi 17 février à Paris, ont exhorté les Etats-Unis à rester impliqués dans la sécurité en Europe, et ont tenté de parler d’une seule voix malgré leurs divisions sur l’envoi de troupes de maintien de la paix.Hauts responsables russes et américains doivent se retrouver ce mardi en Arabie saoudite pour des pourparlers destinés, selon Moscou, à rétablir des relations bilatérales, poser les prémices de négociations sur l’Ukraine et d’une rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump. Ukrainiens et Européens craignent d’être lâchés par Washington, qui pourrait chercher un accord avec la Russie dans leur “dos”.Les infos à retenir⇒ Les principaux dirigeants européens étaient hier à Paris pour une réunion sur l’Ukraine⇒ Emmanuel Macron veut des “garanties de sécurité fortes” pour une paix “durable”⇒ L’Arabie saoudite accueille une réunion américano-russe pour préparer le sommet Trump-Poutine10h00Négociations russo-américaines : Moscou s’attend à des progrès sur le volet économique sous 2-3 moisLa Russie, visée par de lourdes sanctions occidentales pour son assaut contre l’Ukraine, a dit mardi s’attendre à “des progrès” rapides dans le volet économique des pourparlers avec les Etats-Unis qui ont débuté mardi à Ryad, en Arabie saoudite. “Nous avons un certain nombre de propositions sur lesquelles nos collègues réfléchissent. Je pense qu’il sera possible d’enregistrer des progrès non pas dans un futur lointain, mais dans les deux-trois mois à venir”, a déclaré Kirill Dmitriev, le patron du Fonds russe d’investissement direct et un des négociateurs russes dans ces pourparlers russo-américains de Ryad.08h50Les pourparlers à Ryad ont débutéLes pourparlers entre haut responsables américains et russes, visant à relancer les relations au plus bas depuis l’invasion russe de l’Ukraine, ont débuté mardi à Ryad, selon un pool de journalistes présents dans la salle. Les délégations, menées par les chefs de la diplomatie, se sont retrouvées au palais Diriyah, dans la capitale saoudienne, pour les premières discussions à ce niveau et dans un tel format depuis l’invasion de l’Ukraine le 24 février 2022.08h45La Chine dit espérer la participation de “toutes les parties” aux pourparlers de paixPékin a estimé ce mardi que “toutes les parties concernées” par la guerre en Ukraine devaient participer à des négociations de paix, au moment où les diplomaties russe et américaine entament des discussions en Arabie Saoudite. Interrogé sur ces pourparlers, où Kiev n’est pas représenté, Guo Jiakun, un porte-parole de la diplomatie chinoise, s’est félicité des “efforts en faveur de la paix”. “Dans le même temps, nous espérons que toutes les parties concernées et que toutes les parties prenantes pourront participer aux pourparlers de paix en temps voulu”, a-t-il déclaré devant la presse.07h45Réunion américano-russe en Arabie saouditeDe hauts responsables américains et russes, menés par les chefs de la diplomatie, se retrouvent ce mardi à Ryad. La rencontre, la première à ce niveau et dans un tel format depuis l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février 2022, doit se dérouler dans la capitale saoudienne pendant la matinée, a indiqué un responsable de la délégation américaine sous couvert d’anonymat.Y participent, côté américain, le secrétaire d’Etat Marco Rubio, arrivé lundi à Ryad où il s’est entretenu avec le prince héritier Mohammed ben Salmane, ainsi que le conseiller à la Sécurité nationale du président américain, Mike Waltz, et l’envoyé spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff. La Russie sera pour sa part représentée par le chef de sa diplomatie Sergueï Lavrov et Iouri Ouchakov, le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, selon la présidence russe.L’envoyé spécial de Donald Trump pour l’Ukraine, Keith Kellogg, a assuré lundi à Bruxelles que les Etats-Unis n’imposeraient pas un accord à Kiev pour mettre fin à la guerre. Il doit lui-même se rendre à Kiev jeudi. La réunion de Ryad “sera principalement consacrée au rétablissement de l’ensemble des relations russo-américaines”, a déclaré lundi le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov. Selon lui, elle “sera également consacrée à la préparation d’éventuelles négociations sur le règlement (du conflit) ukrainien et à l’organisation d’une rencontre entre les deux présidents” Poutine et Trump.07h30Les Européens s’efforcent de trouver l’unitéDe l’aveu du Premier ministre polonais Donald Tusk, tous les participants ont pris acte d’une “nouvelle phase” de la relation avec les Etats-Unis lors de la réunion qui s’est tenue hier à Paris. “L’Europe est prête et a la volonté de se renforcer, de prendre l’initiative de fournir des garanties de sécurité à l’Ukraine”, a déclaré Mark Rutte, le secrétaire général de l’Otan, à l’issue de la réunion d’urgence, soulignant que tel était ce qu’il “retenait” de cette réunion à l’invitation du président français Emmanuel Macron.Il reste toutefois des divisions entre Etats concernant l’envoi de troupes sur le sol ukrainien. Keir Starmer, qui ira la semaine prochaine voir Donald Trump à Washington et aimerait jouer un rôle de facilitateur entre les Etats-Unis et les Européens, s’était dit prêt dès dimanche à envoyer des forces en Ukraine. “Je suis prêt à envisager un engagement des forces britanniques au sol aux côtés d’autres si un accord de paix durable est conclu”, a déclaré le Premier ministre britannique Keir Starmer à l’issue de la rencontre de plus de trois heures à l’Elysée. “Mais il doit y avoir un soutien des Etats-Unis, car une garantie de sécurité des Etats-Unis est le seul moyen de dissuader efficacement la Russie d’attaquer à nouveau l’Ukraine”, a-t-il prévenu.Ce débat est “hautement inapproprié” et “prématuré”, a en revanche protesté lundi le chancelier allemand, “un peu irrité” de le voir surgir maintenant. Donald Tusk, un fort soutien de Kiev, a aussi fait savoir que la Pologne ne déploierait pas de militaires.07h20Emmanuel Macron veut des “garanties de sécurité fortes” pour une paix “durable”Emmanuel Macron a déclaré ce mardi matin qu’une paix “durable” en Ukraine devait s’accompagner de “garanties de sécurité fortes et crédibles”, après des appels téléphoniques avec les présidents Trump et Zelensky. “Nous souhaitons une paix solide et durable en Ukraine. A cette fin la Russie doit cesser son agression et cela doit s’accompagner de garanties de sécurité fortes et crédibles pour les Ukrainiens”, a-t-il écrit sur X à l’issue d’une réunion à Paris de dirigeants européens. “Sinon le risque serait de voir ce cessez-le-feu finir comme les accords de Minsk”, a-t-il ajouté. Une référence aux pactes de 2014 et 2015 en vue d’un cessez-le-feu qui n’avaient pas mis fin durablement aux affrontements entre l’armée ukrainienne et des séparatistes soutenus par Moscou dans l’est de l’Ukraine.Après avoir réuni plusieurs dirigeants européens, je viens de parler au Président Trump, puis au Président Zelensky.
Nous souhaitons une paix solide et durable en Ukraine. À cette fin la Russie doit cesser son agression et cela doit s’accompagner de garanties de sécurité fortes…— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) February 17, 2025L’appel avec Volodymyr Zelensky a eu lieu après qu’Emmanuel Macron a organisé une réunion d’urgence à Paris avec les dirigeants européens pour discuter de la réponse au changement radical de politique des Etats-Unis sur l’Ukraine initié par le président Donald Trump. Après cet appel, le président ukrainien a déclaré sur X qu’Emmanuel Macron l’avait informé des discussions avec les dirigeants européens et qu’ils partageaient une “vision commune” de la manière de parvenir à la paix.
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Publish date : 2025-02-18 09:12:00
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